En 1995, alors que je signais le cahier d'émargement après avoir voté, une des personnes du bureau de vote m'a posé la question traditionnelle : accepteriez vous de nous aider à dépouiller les bulletins ? Je ne sais pas ce qui m'a traversé l'esprit. Était-ce l'envie de participer ? Une certaine culpabilité de ne l'avoir jamais fait auparavant ? Sans doute un peu des deux. Alors j'ai regardé ma belle, je lui ai posé la question et on a dit oui d'une seule voix.
Le soir venu, on s'est retrouvé séparés, chacun assis à une table avec d'autres volontaires sous le regard attentif d'un chef de table et on a compté les bulletins. Je ne me souviens plus exactement de la procédure, mais je n'ai pas oublié que cela a duré longtemps, longtemps… D'autant plus longtemps qu'à un moment, on a eu une erreur. Rien de méchant : une erreur d'un bulletin de vote (il manquait).
Ça n'avait strictement aucune importance, ça ne changeait rien au résultat. Oui, mais c'était une erreur. Et comme les comptables vous l'expliquent si plaisamment avant de tout reprendre à zéro, une petite erreur en cache souvent une grosse. Alors on a repris nos paquets de bulletins, retiré les épingles et recompté. Il a fallu s'y reprendre à trois fois, en échangeant à chaque fois ses paquets avec ceux du voisin, avant de retrouver notre bulletin perdu (qui s'était collé à un autre).
L'expérience était citoyenne mais plutôt casse-pieds. On est rentré à plus d'heure, crevés et usés, pour découvrir qu'il n'y avait même plus de bière au frigo. Et ça, comme dirait TTE, c'est vraiment dur !
Depuis, du temps a passé. J'ai déménagé. Et j'ai découvert, il y a environ trois semaines, que dans ma nouvelle commune, nous voterons avec des machines à voter.
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À priori, c'est plutôt une bonne nouvelle. Une machine, ça ne se trompe pas, ça compte vite et c'est incorruptible. Néanmoins, il y a un petit quelque chose qui me fait comme un doute. Quoi donc ? Pas évident à formuler. Alors avant d'être négatif, essayons plutôt de voir le bon côté des choses.
La machine à voter, chez moi, ce serai la iVotronic de chez ES&S. Comme elle était en démonstration sur le marché de mercredi dernier, je suis allé la voir. Évidemment (mais ça n'arrive qu'à moi ?), je n'ai rien vu et j'ai été forcé de pousser jusqu'à la Mairie. Coup de bol, elle y était aussi en expostion. Voici donc la bête :
La machine dans le hall de la Mairie
L'utilisation est on ne peut plus simple : quand c'est son tour, l'électeur se cache dans l'isoloir-machine-à-voter et appuie sur le nom du candidat de son choix. Si, si, il appuie sur le nom : l'écran est tactile ! La machine lui demande de confirmer. Ce qu'on fait en appuyant sur le gros bouton vert "voter" en haut de la chose. La machine enregistre alors le vote définitivement. On peut sortir, aller signer le cahier d'émargement, proposer de dépouiller les bulletins, et repartir.
Vision générale de la machine
Ls éligibles |
Mon vote |
Bien sûr, la machine ne prend aucun vote jusqu'à l'électeur suivant. Quand elle a enregistré votre vote, elle se verrouille et n'est débloquée (par le responsable) que lorsque l'électeur suivant se présente. Bande de petits malins, vous espériez quand même pas arriver à voter deux fois ?
À la fin de la journée, le président du bureau de vote n'a plus qu'à appuyer sur un bouton et les résultats sortent. Ajoutez à cela une batterie au cas où le courant sauterait, des aides pour les personnes visuellement déficientes (des boutons en Braille et en relief, une prise casque) et vous avez le nec plus ultra de la technologie américaine de vote électronique.
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Tout ça, c'est vraiment magique. Au Moyen-Âge, on aurait certainement brûlé ces machines aux cris de sorcellerie et en hurlant qu'il y a un démon à l'intérieur. C'est pas si faux, d'ailleurs, puisque le démon (daemon en anglais) est le nom d'un processus informatique d'arrière plan.
Il est là, mon malaise : ce petit démon qui travaille au fond de l'ordinateur de vote, qui enregistre nos votes et fait toutes ces additions sans se tromper, est-il vraiment un gentil démon ? Ou est-ce qu'un méchant virus l'a perverti ? Pour le savoir, il faudrait le sortir et le regarder à la lumière du jour.
Oops, pardon ! J'arrête ma métaphore et reformule : il faudrait pouvoir relire le code de l'ordinateur de vote. Pour s'assurer qu'il n'y a pas bug ou d'erreur. Ni de tentative de piratage des votes. Parce que tout le monde le sait bien : il n'y a rien de plus simple, pour un informaticien, que d'écrire un programme qui prétende enregistrer nos votes et sortir un résultat tout autre.La preuve : en voici un, assez partisan, écrit pour… je suis sûr que vous trouverez ! (fichier en PowerPoint)
Moins drôle, sans aucun doute, le témoignage de Clint Curtis. Qui déclare avoir été sollicité pour écrire un tel programme (témoignage et interview tous deux en anglais). Je ne sais pas si c'est vrai (le contexte est compliqué), mais hélas, c'est crédible. Et ça, ça me turlupine.
Rassurez-moi ! Il est propre au moins, le code de l'ordinateur de vote ? Vous les programmeurs, vous les bidouilleurs, vous êtes allés le relire ? Heu… Quoi ? Secret commercial ? Secret commercial ? Non, vous avez bien lu. La machine à voter et est protégée par le secret industriel et commercial. En tout cas, c'est ce que le Ministère de l'Intérieur a répondu à Pierre Muller, un informaticien opposé à ces machines et qui avait demandé à en voir plus.
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Revenons dans le hall de ma Mairie, où j'explique à un charmant jeune homme du service Élections que j'ai un malaise avec une machine qui fait ce qu'elle veut de mon vote sans que je puisse la contrôler. Il m'objecte alors que le fameux secret, celui qui me fait tant hurler, sert en fait à protéger la machine. Si on ne sait pas comment elle marche, on ne pourra pas la pirater.
Les bras m'en tombent : la sécurité par l'obscurité ! Même les enfants savent qu'on n'est pas en sécurité en restant dans le noir. Si personne, sauf le fabriquant, n'a accès au code, personne ne verra les bugs et personne ne verra les éventuels piratages. Sauf le fabriquant. Qui, bien sûr, rendra tout incident public. Quitte à détruire sa réputation, son business, son entreprise et se faire seppuku. Bon sang, mais c'est bien sûr !
Écœuré, je suis donc retourné place du marché où trônait, évidemment bien en évidence, le stand de la machine à voter. Assiégé par quelques opposants et défendu par un maire-adjoint un peu énervé. Pauvre homme ! Il espérait expliquer comment marche la machine, il se retrouve face à un autre élu (de l'opposition) qui lui balance des arguments de poids (Hollande, Floride, Irlande, etc).
Mon bon cœur me perdra : je suis venu au secours du défenseur. L'arrachant des pattes de son agresseur, je lui ai demandé de me rassurer. Ce qu'il fit avec un argument, ma foi, fort intéressant : l'argument de la modernité informatique. À savoir : il y a plein d'informatique dans ma vie quotidienne. Dans ma voiture. Quand je retire de l'argent au distributeur (le bankomat). Alors pourquoi avoir confiance dans toute cette informatique et pas dans la machine à voter ?
L'argument est intéressant, mais il est faible. Si l'informatique dans ma voiture déconne, je vais vite m'en rendre compte (ou finir dans un arbre). Si le distributeur ne me donne pas l'argent demandé, j'irai gueuler comme un putois à mon agence. Car je saurai qu'il y a problème. Mais si l'ordinateur de vote change mon vote ou le détruit, je ne le verrai pas et n'en saurai rien !
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C'est alors que le ton a monté : les caméras sont arrivés.
D'un côté, Pierre Muller et Benoît Sibaud, les animateurs des principaux sites internet d'opposition aux machines à voter. De l'autre, Denis Muthuon, le Directeur Commercial Europe de ES&S, accompagné du "service comm." municipal.
Chacun a brandi ses arguments. Du côté opposition, j'avoue que je n'ai pas beaucoup écouté. Je les avais déjà lu sur leurs sites :
Du côté fabriquant, entre deux "vous êtes à la limite de la diffamation" de bonne guerre, j'ai noté une certaine jubilation enthousiaste sur le concept du bulletin papier vérifié par l'électeur. Je cite (l'esprit, pas la lettre) : "Nous, on est prêts. On le fait quand vous voulez. Si ça coince, adressez-vous au ministère de l'intérieur."
Denis Muthuon face à une autre caméra
Une remarque (parfaitement hors sujet) au passage. Je suis surpris que pour défendre la démocratie, tous s'adressent aux caméras, pas aux gens (qui d'ailleurs n'étaient pas là). Pour défendre le droit des gens à s'exprimer et à ne pas être remplacés par des machines, on s'adresse à des machines. Il y a comme l'ombre d'un paradoxe…
Avant de conclure, juste un mot d'éclaircissement sur le "bulletin papier vérifié par l'électeur". L'idée est la suivante : comme il y a des doutes sur la partie électronique des machines à voter, on va, à chaque vote, imprimer un bulletin. Comme ça, on pourra facilement vérifier et recompter. Ce qui implique une question (bête) : si la machine électronique doit être vérifiée avec du papier, pourquoi ne pas en rester au papier ?
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Il y a beaucoup d'arguments contre les machines à voter. Beaucoup d'histoires de votes perdus, d'erreurs d'addition et autres histoires horribles. Ce sont souvent de mauvais arguments : ils sont liés à des défauts de jeunesse. On en trouve autant, et j'oserai dire d'aussi douteux, du côté des partisans de ces machines. Comme celui de Nice Matin, le 24 mars 2005 : "Pour convaincre les plus obtus, toutes les sécurités ont été prises avec batterie de secours, contrôle de virginité de la mémoire avant le vote et machine de remplacement". Le contrôle de la virginité des mémoires, même les Talibans n'avaient pas osé…
Le fond, le cœur du problème, c'est la crédibilité qu'on peut accorder à ces machines. Pour les théoriciens, la crédibilité n'est pas garantie et ne peut l'être. J'ai demandé à Roberto Di Cosmo et Tristant Nitot. Je cite le premier : « " Le vote est malheureusement un cas à part […] en raison d'une exigence qui lui est spécifique : l'ANONYMAT. Si tu renonces a l'anonymat, tout le reste devient facile, presque trivial. Or, malheureusement, en dehors des votes, il n'y a pas vraiment de cas où l'on fait l'expérience d'un système qui doit respecter l'anonymat, et pourtant être fiable/vérifiable.... toute comparaison avec d'autres aspects de la technologie n'est pas pertinente. »
Alors à ce stade, on a le choix. On fait confiance ou on ne fait pas confiance. On accepte de passer d'une urne transparante à un processus opaque, ou on refuse. Mais si l'on refuse, il faut savoir que ces machines sont légales et agréées par le Ministère de l'Intérieur. Maintenant, que vaut cet agrément ? Les machines à voter sont passées sans débat ni concertation. Il est un peu tard, puisqu'on vote dans 15 jours ? Et alors, mieux vaut tard que jamais !
Le seul recours possible consisite à déposer une réclamation lors du vote. Pour ma part, je me baserai sur l'impossibibilé de recompter les bulletins. Sauf à admettre qu'appuyer sur un bouton, c'est compter…
Néanmoins, les partis politiques commencvent à se prononcer contre. Et pas des moindres, puisque le PS vient de le faire. La presse n'est pas plus enthousiaste. Quelques tires se sont déjà prononcés, en termes peu favorables : le Canard enchaîné, Science et Avenir, 01net, Science et vie. Des blogs aussi, sur l'exmple de celui-ci :Padawan. Il y a également une pétition en ligne.
Alors, même s'il y a peu de chance que ces machines passent à la trappe pour cette élection, on peut souhaiter qu'elles ne reviennent pas pour les suivantes.
, le 06.04.2007 à 07:55
ni naif, ni parano :)
, le 06.04.2007 à 09:06
NON !
Définitivement NON ! L’intérêt de ces machines est nul. Des élections à deux tours sont déjà aux frontières de la démocratie car ce principe peux porter au pouvoir des personnes ou des groupes parlementaires qui n’ont pas la majorité… Chirac : 16% de votants au premier tour de 2002. De votants et non d’électeurs puisque les votes nuls, blancs et abstentions ne sont pas comptabilisés !
Le système électoral français n’est pas démocratique car non représentatif et autorise de surcroît le cumul des mandats et des réélections à l’infini…
Et avec ça on voudrait que les français aient confiance ? En quoi ? En qui ? Avec des députés et élus de tous bords qui se votent des amnisties, qui doublent leurs revenus, qui trichent, qui piquent dans la caisse… Dois-je vraiment en donner les références ?
Les ultra libéraux ont beau jeu de parler de déclin de la France… Il ne s’agit pas d’un déclin économique mais DEMOCRATIQUE.
Les élections qui s’annoncent risque de porter au pouvoir un fasciste, un vrai et je pèse mes mots, digne héritier de Mussolini et Franco.
Ces machines à voter sont au service d’une telle prise de pouvoir, la triche n’a pas besoin de porter sur bcp de voix…
Ce climat délétère est catastrophique et les semaines qui viennent risque de réserver des surprises… mauvaises.
, le 06.04.2007 à 09:14
Salut, Je suis définitivement pour ces machines. Comme vous le savez, il y a des moyens de contrôle qui respectent l’anonymat et qui permettent un gain de temps non négligeable. De plus, les bidouillages des votes traditionnels existent aussi. On peut se poser des questions sur les machines actuelles, un modèle plus ouvert, éventuellement en open source serait probablement plus adéquat surtout que le programme en soit n’est pas des plus compliqué, en gros faire des additions. On peut même imaginer des systèmes uniquement en hardware sans possibilité de modifier le code.
, le 06.04.2007 à 09:24
Hello,
Les machines sont américaines ! Au soir du grand jour il serait assez drôle de s’apercevoir qu’une majorité des français ont voté pour Georges W Bush ;-)
, le 06.04.2007 à 09:27
Merci pour l’article, Olivier, ça fait craindre le pire cette affaire.
z (beuarkkk)
, le 06.04.2007 à 09:48
Il y a un truc amusant avec l’informatique, c’est qu’on lui demande plus que son équivalent papier. L’exemple des machines à voter le montre : il est possible de truquer des élections réaliser sur papier, ça c’est fait. Mais il est impensable d’utiliser un système numérique qui ne soit pas à 100% fiable.
Pareil pour l’authentification des données : la signature, que l’on appose quotidiennement sur toute forme de papier, c’est absolument pas sécurisée. N’importe qui peut l’imiter, la photocopier. A ce niveau là, un document signé numériquement est beaucoup plus fiable, mais ça ne semble pas être reconnu. La dernière fois, Je devais faire parvenir un papier à ma banque suite à une conversation téléphonique pour changer la valeur d’un prélèvement automatique. J’ai proposé un mail signé numériquement, on m’a dit que ça ne servait à rien, mais que un scan de ma signature était nécessaire !.
Bref, ça tiens probablement au fait que l’informatique est plus dur à comprendre (voir incompréhensible) pour beaucoup de gens ou que la complexité de ces systèmes augmente le nombre de problèmes potentiels, le papier et la signature manuscrite apparaissent toujours étant les plus fiables.
Pour le cas des machines à voter, effectivement, je trouve gênant que elles ne soient pas ouvertes. La sécurité par l’obscurantisme n’a jamais donné de bon résultats sur des systèmes répandus.
, le 06.04.2007 à 10:11
Moi non plus je ne comprends pas trop l’intérêt de ces machines… La rapidité ? Peut-être… J’ai déjà participé au comptage d’un scrutin, et je dois dire que le processus était assez bien fait à la main pour qu’il soit difficile de tricher… Et surtout, les bulletins papiers sont controlables par le premier quidam venu sachant compter…. Alors que le truc informatique, ben je sais pas, mais si moi et mon groupe de citoyen (situation fictive) on veut aller controler, et ben on est vite chocolats !
, le 06.04.2007 à 10:28
Mirou: “les bulletins papiers sont controlables par le premier quidam venu sachant compter” :)
En France peut-être ou les bulletins sont simples à lire. Mais l’exemple américain, avec tout un tas de votes en parallèle, montre que c’était plus de l’interprétation de vote que du simple recomptage.
Au delà des remarques dans les commentaires précèdents, que je partage en partie, je pense qu’il faut regarder les différentes fraudes qui peuvent avoir lieu lors d’un vote: 1) bourrage des urnes, en faisant voter les morts et des faux électeurs habitant en dehors de la circonscription. 2) scrutateurs malhonnêtes qui invalident un vote (le coup de la mine de crayon coincé sous l’ongle, ca n’est pas une légende)
Dans le premier cas, le vote électronique peut permettre de réconcilier les chiffres des votants et les bulletins exprimés de manière rapide et fiable. Si on ajoute à cela une carte d’identité électronique (elle arrive vers 2008 en France), qui permettrait d’identifier le votant et d’éviter les faux électeurs, cela peut sécuriser le vote.
Dans le 2e cas, le vote électronique réduit considérablement ce risque de fraude, vu que le dépouillement est électronique.
Je pense que le vote électronique réduit certains problèmes liés au vote traditionnel, mais qu’il en introduit d’autres. C’est donc à implémenter avec précaution, en testant bien et peut-être en gardant en parallèle une trace papier, histoire de vérifier que tout marche. On pourrait imaginer que le système papier soit conservé ad vitam eternam, mais qu’il ne soit utilisé qu’en cas de réclamation de la part des candidats.
Je pense que rien n’arrête le progrès. Mais le vote électronique est il un progrès? Il ne résoudra pas les problèmes d’abstention.
Je crois davantages au vote par Internet, probablement pas sur des scrutins aussi important que les Présidentielles, mais pour une consultation plus fréquente des citoyens, au niveau local, régional voir national. Sans tomber dans l’excès Suisse :) A ce sujet, quelle est la moyenne d’abstention chez nos cousins Helvètes?
, le 06.04.2007 à 10:40
L’abstention en Suisse est de 40 +/- 10 %. Elle varie selon les sujets, elle a beaucoup diminué depuis la mise en place d’un vote par correspondance qui permet d’apporter son bulletin de manière simple dans les maisons communales à la date et à l’heure de son choix mais si possible avant la fin des élections ;-). Cela dit, c’est beaucoup et un signe inquiétant sur l’évolution de notre démocratie.
, le 06.04.2007 à 10:51
Popey : l’avantage des votes papier, c’est qu’on doit connaître à peu près tout les biais possibles, et qu’on peut les combattre. Avec l’informatique, si le programme bienveillant pour un candidat est bien fait, il ne laissera aucune trace. Ton exemple de signature ne tient pas : tu sais si tu as signé ou pas, donc tu peux contester ensuite, et de plus tu n’as pas de secret pour ton banquier (si tu as fait faire un virement de 50 et qu’on vire 500, tu peux contester.) L’anonymat du vote l’empêche : tu ne sais pas si ton vote est pris en compte (sauf si tu votes Schivardi dans une toute petite commune), et même si tu as un ticket imprimé, je vois mal tout le monde rapporter son petit ticket, entre les pertes, les votes extrêmes, les horaires, etc…
, le 06.04.2007 à 10:54
Je trouve dommage que ce type de vote électronique induise la disparition du dépouillement des vote. Il me semble que c’est l’occasion, pour n’importe quel votant de participer un temps soit peu à ce processus démocratique. C’est un geste simple, anodin, mais symboliquement fort. J’ai de très bon souvenir de la tension régnante dans la salle lors du comptage lorsque se dessine un choix des électeurs. C’est plus vrai pour des élections locales. Les élections sont un moment important dans le fonctionnement de notre démocratie, et j’ai un peu peur que ces machines ne consumérisent et déresponsabilisent l’électeur un peu plus qu’il ne l’est déjà.
, le 06.04.2007 à 10:56
Le numéro de février de cette année de Science & Vie en parle. Élection piège à couac C’est alarmant, pathétique. Ça coûte cher, ce n’est pas fiable (lisez l’article, il y a pas mal d’exemples où les machines ont donné des résultats aberrants, voire négatifs !), et puis il faut faire confiance aux entreprises (sic) qui fabriquent ces boîtes électroniques qui, EN PLUS, se REFUSENT de PUBLIER le CODE SOURCE du programme qui les pilote. C’EST UNE HONTE de prendre ainsi les électeurs pour des imbéciles !
, le 06.04.2007 à 10:58
Lu dans Charlie Hebdo (p 6) de cette semaine : “l’installation de ces machines, jugée ’ conforme à la Constitution ’ par le Conseil constitutionnel lors de la séance du 29 mars, et qui, de surcroît, coûtera cher aux contribuables (2500 euros pièce, à la charge des communes, l’aide de l’Etat étant dérisoire), est une stupidité totale.”
Voilà comment on remplace la main d’oeuvre française bénévole et citoyenne par des machines fabriquées aux US et payées par le contribuable. Sans lui demander son avis bien sûr.
J’ai un souvenir très net du cours d’instruction civique où l’on avait appris le déroulement d’un vote et voté avec urne, bureau, bulletins et dépouillement. Un certain cérémonial à la hauteur de l’acte citoyen. Avec ces machines, voter deviendra un geste semblable à choisir un café dans un distributeur, un montant dans un distributeur de billet (sauf que là on gagne à chaque fois!) ou un sondage sur un forum Internet. Tout fout le camp…
, le 06.04.2007 à 11:00
Bonjour,
En Belgique le vote électronique existe depuis pas mal d’années un peu partout.
Le principe est assez différent. On reçoit une carte magnétique qui sert de bulletin de vote. Une fois écrite par l’ordinateur dans l’isoloir, on peut la réintroduire pour vérifier son vote. Après elle est insérée dans l’urne/lecteur de carte et y reste. De cette façon en cas de problème il suffit de relire les cartes qui restent comme trace du vote. Thierry
, le 06.04.2007 à 11:08
J’admire la naïveté de lilou… c’est beau la vie.
Un peu plus sérieusement, ce qu’on demande à un vote, c’est n’est pas d’obtenir les résultats le plus rapidement possible (quelle idée!), mais bien de représenter la démocratie dans toute sa splendeur: chaque vote compte.
Dire qu’on peut voler des votes “papiers” c’est vrai. Mais si on veut s’amuser à comparer les risques, qu’est-ce qui est plus risqué à l’échelle d’un pays? Que quelques types arrivent à glisser quelques billets supplémentaires ou qu’un type, parti ou association de malfaiteurs par un simple clic de souris, change 53% par 43%?
Gagner du temps n’est absolument pas un priorité, seule la garantie d’offrir un maximum de sécurité vis-à-vis de la fraude l’est et pour le moment, seul un vote manuel avec un dépouillement humain le permet.
Il devrait en être ainsi.
T
, le 06.04.2007 à 11:10
Article intéressant qui met le doigt sur un problème qui me fait peur aussi, surtout après les erreurs que ces machines sont soupçonnées d’avoir entrainé.
Mais juste une précision de taille. Si la photo de l’étiquette US Patent est exacte, alors, le code est disponible. C’est ça un brevet, c’est tout le contraire du secret, et ce que beaucoup de monde ne saisit pas, dès qu’il en est question : on attribue la propriété d’une invention qui permet de récompenser l’effort de création d’un progrès technique ; en échange de la révélation de l’invention au public.
Donc, le logiciel si c’est bien cette partie de la machine qui fait l’objet d’un brevet, doit être librement accessible et donc contrôlable par tous. Faites une recherche sur http://www.uspto.gov Et ce même pour un logiciel, puisqu’aux Etats-unis, le brevet sur les logiciels est autorisé.
Et le débat sur l’open-source n’a pas lieu d’être, puisque si le logiciel était en open-source, il n’apporterait rien d’autre que de pouvoir le modifier librement.
Bref, beaucoup de bruit pour rien à ce sujet.
, le 06.04.2007 à 11:16
Question très polémique, et évidemment pas uniquement en Suisse. C’est une bonne chose, une très bonne chose que le public s’interroge sur la pertinence de ces machines et sur leur sécurité.
C’est vrai que la plupart des gens ne s’interrogent pas sur la sécurité des systèmes informatiques embarqués dans leur voiture. Pour ma part, je me suis toujours demandé comment le système de controle de trajectoire était conçu. Non pas par intéret technique, encore que, mais du fait d’un soupçon d’inquiétude sur un bug possible voire certain.
Passons. Quoiqu’il en soit, je suis férocement pour le vote facilité, que ce soit au moyen de ces machines (bien que je ne trouve pas que ça facilite le vote tant que ça – surtout le dépouillement), par Internet ou plus simplement par correspondance.
D’ailleurs le vote par correspondance, parlons-en. Qu’est-ce qui me garanti que mon bulletin de vote est bien parvenu à qui de droit et est bien comptabilisé ? J’ignore si j’ai un moyen de controle ou non, il faudrait que je me renseigne.
Et pour avoir participé à plus d’un dépouillement, mis à part une dose d’ennui considérable, les procédures de comptage et de controle sont franchement très simplistes. On peut vérifier le nombre du bulletins dans une certaine mesure. Mais des erreurs peuvent se compenser, se masquer les unes les autres très facilement. En tant que dépouilleur, avec un peu d’intelligence, il est très facile de rendre des comptes erronés, truqués. On compte beaucoup sur l’honneteté citoyenne des dépouilleurs. Est-ce mieux que de compter sur l’infaibilité d’une machine ? Oui ? Non ? Ethiquement, indubitablement. Mais connaissant certains politiques et leurs pratiques, je n’aime pas trop penser que des gens à eux pourraient “infiltrer” les dépouilleurs et bidouiller les comptages.
Parano ? Vous croyez ? Ça arrive pourtant et pas toujours dans des pays “n’ayant-pas-une-expérience-de-la-démocratie-et-de-la-civilisation”. Ça se passe parfois près de chez nous. Alors pourquoi pas chez nous ? Nos partis sont tellement meilleurs que les autres ?
Revenons à ces machines et au vote électronique plus généralement. Je n’aime pas trop l’idée que ces engins soient fermés. Un bon système électronique, Internet ou sur une machine, doit je pense etre ouvert, open source, disponible pour tous, controlé et controlable par chaque votant s’il le souhaite. Une sécurité reposant sur un système fermé ne tient que tant qu’un hacker n’a pas mis la main sur une machine pour la déssosser. Pas longtemps s’il est motivé, donc. Je n’aime pas trop l’idée d’une machine telle une urne. Je préfèrerai que les votes soient transmis immédiatement et non en différé.
Dernier point, je reviens sur la facilité du vote. Je me dis que, peut-etre à tort d’ailleurs, que si le vote était façilité, plus besoin de se déplacer, de faire la queue parfois, plus de gens glisseraient leur bulletin électronique dans la fente virtuelle. On peut se dire que le privilège de voter vaut bien l’effort de se déplacer. Mais ayant une famille, et vu le talent de beaucoup de politiques pour nous désintéresser, c’est certainement une bonne chose et ne diminuerait en rien la “qualité” des votes.
Avec une infrastructure de signatures numériques nationale en place, il serait aisé de réaliser un système de vote électronique permettant à chacun de voter totalement anonymement et de néanmoins permettre à chacun de controler ultérieurement que son vote a été comptabilisé et comptabilisé juste – sans permettre de controler le vote de son voisin ni la teneur de ce vote. Sauf a avoir piqué son passeport numérique et de l’utiliser avant qu’il soit invalidé…
, le 06.04.2007 à 11:28
J’avoue ne pas avoir tout lu. Mais sur cet execllent site que l’on a pu lire un article nous expliquant le vote électronique mis en place par un lecteur dans sa commune Suisse. Je dis bien électronique et non informatique et là ça change tout car son système était nickel, parfait. François devrait remettre le lien.
, le 06.04.2007 à 11:32
Le législateur, qui s’y connait très bien en informatique, nous a pondu la loi DADVSI. Hum… Attendez un instant… En fait, je crois que le législateur n’y connait absolument rien en informatique. Ce n’est pas de la diffamation, c’est un constat.
Comment peut-on avoir une confiance aveugle en une machine basée sur de l’informatique, quand on voit le nombre de mise à jour et de patches publiés chaque mois et parfois chaque semaine ?
Quel intérêt de gagner POUR UNE MINORITE DE PERSONNES deux heures de dépouillement et/ou dix minutes de file d’attente UNE SEUL FOIS par an ? Comment peux-ton arriver à un tel empressement frisant le ridicule ? Je suis attéré.
, le 06.04.2007 à 11:44
Je ne vois qu’un avantage aux machines à voter : plus de bulletins nuls. Les votes blancs, comptabilisés en France avec les bulletins nuls, auront alors une vraie signification.
Ensuite, logiciel “propriétaire” ou fermé contre logiciel ouvert, je les renvoies dos à dos. Le cas du logiciel propriétaire est vite traité : pas de controle possible. Si le logiciel est ouvert (“open source”) qu’est-ce qui me prouve que, quand je me sers de la machine à voter, c’est bien le soft dont j’ai pu contrôler les sources qui est exécuté ? Rien. Imposer une signature numérique aux logiciels, compilés ou interprétés, qui gérent la machine n’apporte rien. En effet, c’est un autre logiciel qui contrôlera la validité de la signature numérique des softs de vote. On se retrouve donc dans la même problématique. On peut faire tous les tests qu’on veut. Ils ne peuvent servir qu’à trouver des erreurs ou des bugs. Ce n’est pas parce qu’on n’a trouvé ni erreur ni bug qu’un soft fonctionne correctement. Ensuite, on peut aussi faire en sorte qu’un logiciel se comporte d’une manière particulière en fonction d’une date par exemple (exemple bien connu : le virus du vendredi 13). On fait tous les tests possibles et imaginables avant ou après le jour du scrutin, ben oui, mais c’est le jour du scrutin qui est important.
En résumé, les moyens de tricher ne sont limités que par l’imagination tout comme les moyens de contrôle. On trouvera des procédures de contrôle très efficaces mais qui demanderont des moyens tels que le bénéfice escomptés de l’usage d’une machine à voter sera réduit à néant.
Donc, non aux machines à voter.
, le 06.04.2007 à 11:55
Juste pour mettre ma pierre à l’édifice: Contrairement à la France, les communes suisses qui utilisent de telles machines ont l’obligation de montrer les codes des machines sur demande… C’est dans la constitution!
Donc je suis contre pour la France, mais pour la Suisse oui! Si quelqu’un à un doute, il lui suffit de demander la puce pour vérifier les codes…
Ant
, le 06.04.2007 à 15:24
voici l’article de monsieur Besson http://www.cuk.ch/articles/2971
l’informatique PEUT aider mais ne doit pas remplacer le dépouillement manuel
, le 06.04.2007 à 18:01
à Ant : oui mais… voir l’intervention de HeretPalil, très juste
Et Winston Churchill disait quelque chose du genre ’’Une démocratie, c’est un pays où il faut attendre le bout de la nuit pour avoir les résultats d’une élection’’.
, le 06.04.2007 à 18:21
En fait, c’était Clémenceau :
Une dictature est un pays dans lequel on a pas besoin de passer toute une nuit devant son poste pour apprendre le résultat des élections
et celle-ci en prime :
La plus petite unité de mesure de poids, c’est le milligramme, la plus petite unite de mesure de volume, c’est le millilitre, la plus petite unite de mesure de l’intelligence, c’est… le militaire!
, le 06.04.2007 à 18:36
La privatisation du peu qu’on nous laisse : le vote.
Désolé, je n’ai aucune confiance dans les entreprises privées. Absolument aucune. Nibbe, que dalle, que tchi, que pouic.
Ici, les pouvoirs publics – disons-le clairement, la Droite de l’agité du bocal (lire absolument Le cerveau d’un homme de droite et sa suite L’hémisphère gauche d’un cerveau de droite) –, décident de se donner les moyens de truquer le vote démocratique, encore une fois en s’inspirant des USA avec l’élection garantie de Bush pour résultat comme on l’a vu à deux reprises pour le plus grand dommage de l’humanité.
Le nain-non-assumé (pardon, le candidat de petite taille et de grande nuisance) en pince pour les USA qu’il idolâtre et ne trouve d’inspiration que de là-bas comme d’ailleurs Raffarin, autre nuisible patenté ne s’inspirait – faute sans doute de s’exprimer correctement en anglo-américain – que des idées lumineusement libérales canadiennes. On pourrait leur organiser un petit charter confortable, en aller simple, plateaux de hamburgers bien gras et projection de petits Mickeys, pour l’Amérique du Nord à ces deux citoyens si peu tricolores qui se disent pourtant du plus pur patriotisme lorsqu’il s’agit de se débarrasser des pauvres.
alec6-2 a tout dit : NON ! au vote électronique, la culture du papier (même petit) n’est pas morte. Avant de sortir, n’oubliez pas de parapher la pétition !
Un autre combat en vaut la peine. Celui qui s’attaque aux sondages. Là encore, nul contrôle démocratique. Chaque officine (qui se voudrait, excusez du peu ! « institut ») prétend œuvrer scientifiquement quand elle ne pratique qu’une mauvaise cuisine dont il ne peut sortir qu’un vilain brouet avalé pourtant avec avidité par les journaleux et les politicards de toute obédience.
Pour garantir la qualité de leur frichti, ces gâte-sauce lui appliquent un tour-de-main si particulier à chacun qu’ils le protègent de tout regard un tant soi peu critique. Cela fait, ils affirment haut et clair (une fois n’est pas coutume) que ce savoir-faire de marmiton répond aux exigences les plus scientifiques… en omettant de rappeler au bon peuple béat que la science, elle, met tout sur la table, démontre et ne cache rien. Ah, les brevets !
À quand un institut public de sondages (rattaché à l’INSEE, par exemple) qui fournirait en toute transparence ce dont peuvent avoir besoin journalistes, candidats et électeurs ?
Mine de rien, ça va être de plus en plus difficile pour les politicards véreux de nous jouer du pipeau.
—
Un autre monde est possible.
, le 06.04.2007 à 18:51
Lilou-3 : désolé, mais non. Il n’y a pas de “moyens de contrôle qui respectent l’anonymat”. Ou alors, dis moi lesquels !
Pagmac-16 : oui, la photo est exacte. Mais ne rêve pas, le brevet ne te permettra jamais de voir le code source, il ne porte sûrement pas là-dessus.
L’Open Source n’est pas une solution complète. L’Open Source évite les bugs cachés par le constructeur. Mais n’évite pas le problème de la sécurité et de l’anonymat. D’après les experts, c’est là que le bât blesse.
Le vote via internet qque certains ont évoqué, c’est carrément de la folie. Je cite un des rapports faits à la suite de l’élection à Assemblée des Français de l’Étranger : “l’utilisation de tout système conduisant à une dématérialisation de l’information du suffrage est à proscrire”. Les autres ne sont pas plus positifs.
, le 06.04.2007 à 20:25
Olivier, le vote par Internet se pratique en Estonie, un membre de l’Union Européenne.
, le 06.04.2007 à 20:32
TTE: Merci de me traiter de naïf,en effet je le suis dans le sens que j’ai un a priori favorable et non paranoïaque sur mon prochain et sur les nouveautés technologiques même si cet avis peut changer avec l’expérience.
OP: Je suis désolé ne plus trouver mes sources sur les moyens de contrôle. J’avais du l’entendre dans une émission radiophonique je crois. L’idée était que chaque votants pouvait (devait) vérifier si son vote était pris en compte grâce à l’émission de 3 bulletins de votes dont un restait dans la machine et qui n’était d’ailleurs par forcement identique à ce que le votant avait choisi (pour respecter l’anonymat) mais que je n’ai pas bien compris pour tout dire. Sinon on pourrait imaginer que chaque votants reçoive un No. aléatoire et qu’il puisse vérifier sur internet que son code est bien entrer de manière correcte par la machine et associé à un vote correcte.
Finalement, la raison pour laquelle je suis pour le vote électronique c’est que c’est un moyen d’augmenter le nombre de consultation des électeurs sans augmenter de manière déraisonnable les coûts de la démocratie (au pifs 500 000 Frs par votation dans le canton de Vaud). Il est sur que dans un pays où on vote en moyenne 1 fois/an cela n’est pas d’une utilité évidente. Par contre on pourrait imaginer que de tels systèmes permettent une démocratie vraiment participative, qui représente le modèle se rapprochant le plus de l’idéal de l’agora ou de la Landsgemeinde.
En conclusion de même qu’il existe une paranoïa de droite (les étrangers, la sécurité), il existe malheureusement une paranoïa de gauche (les innovations technologiques, les forces obscures du capital), les 2 sont insupportables.
, le 06.04.2007 à 20:54
Cet article sème un doute en moi.
Mais franchement, le subterfuge serait tellement terrible en cas de découverte, que je me demande qui pourrait bien prendre le risque de tricher.
Personnellement, j’aurais tendance à faire confiance, mais bon, je suis peut-être un peu concon…
, le 06.04.2007 à 21:57
et si on se passait de l’anonymat du vote? pas question de publier mais pourquoi pas laisser son nom et pouvoir demander à vérifier?
Bon certes, le maire irai voir pour qui on a voté avant d’alouer un crédit…. mais si on veut mettre en place des référendum tous les mois, il faut démocratiser le vote.
mais si c’est pour gagner 2 heures chaque année, c’est une belle connerie
, le 06.04.2007 à 23:24
Renaud, tu as raison. 9317 estoniens ont voté par internet. Même si l’Estonie est un petit pays, c’est un petit chiffre. Et le résultat n’est pas archi-convainquant. À ce propos, il y a un rapport de la CNIL fort intéressant. Le rapport en PDF
Lilou, tu peux me traiter de réac de gauche, si ça te fait plaisir. Mais s’il te plait, n’essaye pas d’inventer la sécurité du vote électronique en 5 minutes. Un numéro aléatoire qui permet de vérifier son vote en ligne ? J’imagine déjà trois façons différentes de pirater ça. Sur le fond, je ne te suis pas quand tu crois que le vote électronique améliorera la participation démocratique. J’aurai même tendance à croire le contraire : si on rend l’accès au vote plus difficille, les gens seront plus motivés pour voter. Mais là, tu vas me traiter de réac de droite…
François, tu sais bien comment ça se passe. On triche, on triche, et ce sont les lampistes qui trinquent. L’anvant-dernier maire de Paris avait un peu (beaucoup) rempli ses listes électorales. Il ne s’en est pas trop mal tiré (je ne parle pas de Chirac).
, le 06.04.2007 à 23:36
http://www.youtube.com/watch?v=kTeeDmQRm9Y
http://www.youtube.com/watch?v=B05wPomCjEY
rien d’autre à ajouter…
, le 07.04.2007 à 03:00
Il semble que le principal intérêt c’est l’immédiateté des résultats.
Peut-être qu’en démocratie on pourrait se passer du vote secret. Comme c’est le cas dans la traditionnelle «Landsgemeinde».
, le 07.04.2007 à 07:31
OP: je ne suis pas mathématicien, cela n’est pas étonnant que tu puisses contourner mon système de vérification. Au fait j’exposais plus un concept (contrôle après coup par le votant) qu’une méthode. Cette méthode est mieux exposée dans un article du New-York Time: NYT. Des cryptographeurs d’Universités plutôt renommées (le Caltech et autres) pensent qu’il est possible de contrôler le vote électronique par une méthode utilisant: trace papier, codage des données et vérification par le votant, les autorités et un panel de citoyens. Là par contre je doute que tu trouves rapidement trois méthodes pour casser le code. Par contre, il est vrais qu’il n’est pas sur que la population accepte de croire de tels méthodes.
, le 07.04.2007 à 10:08
Les liens Youtube sont on ne peut plus parlant !
Aucune confiance dans ces machines, invérifiables et peu sur !
Les résultat peuvent être facilement faussés et l’anonymat n’est pas respecter… bravo, c’était quoi le cahier des charges au fait ?
Entre deux élections, les machines restent au placard… largement le temps de s’amuser avec…
Pour rappel aux USA, tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a eu tricherie mais qu’on ne peut pas revenir an arrière une fois un vainqueur proclamé… effectivement, c’est tentant pour les candidats de tricher, si il n’y a pas de sanction ! Bravo, l’exemple vient d’en haut, c’est comme ça que l’on démobilise un peuple à coup d’injustice.
, le 07.04.2007 à 11:48
Lilou, j’ai été lire l’article du NYT. Je crois qu’il apporte plutôt de l’eau à mon moulin : ’’Computer systems are inherently insecure’’. Sur le fond, il défend le bulletin papier vérifié par l’électeur. C’est à dire qu’après avoir voté, il faut regarder sur une bande de papier où l’ordinateur imprime le vote. En cas de contestation, on recompte ce qui est écrit sur la bande de papier… Où est le progrès ? Que fait-on si quelqu’iun ressort de l’isoloir en disant “ce n’est pas ce que j’ai voté ?”, ou encore “il n’y a plus de papier !”. Si le papier est plus sûr que l’ordinateur, pourquoi changer ?
Les deux arguments en faveur des machines à voter selon le NYT, sont qu’elles évitent les bulletins mal remplis et que le papier utlisé pour les bulletins coûte cher. Contrairement aux USA, en France on n’a rien à cocher (pour la Suisse, je ne sais pas). La seule chose à faire, c’est mettre le bulletin de son candidat dans une enveloppe et le tout dans l’urne. Donc le risque d’erreur est faible.
Quand à l’argument écolo, faut-il vraiment que je développe pour lui tordre le cou et en montrer l’inanité ?
J’adorerai qu’on puisse voter avec son ordinateur, et cerise sur le gâteau, via internet. Mais en l’état actuel des choses, c’est de la mauvaise SF.
, le 07.04.2007 à 12:57
A la limite, ce qui pourrait rendre le “système” plus rassurant, c’est qu’une fois voté, un bulletin serait imprimé pour que le votant vérifie que cela correspond bien à son vote, puis une fois la vérification faite, il le dépose dans une enveloppe puis dans une urne (comme pour le vote papier). Cela permettrait, en cas de litige, de vérifier avec le vote papier.
La machine ne serait là que pour la rapidité du comptage et en cas de doute, c’est le vote papier qui ferait foi et les résultats ne seraient définitivement validé qu’après vérification du vote papier par le conseil constitutionnel.
Si la machine est si fiable que cela, alors la proclamation des résultats basée sur les informations de la machine ne devraient pas changer le résultat et personne n’aurait de surprise après vérification du vote papier par le conseil constitutionnel…
, le 07.04.2007 à 13:20
Olivier: c’est un début l’Estonie. Le gros souci du vote par Internet, c’est de vérifier, de la main droite, que le votant est bien la bonne personne, tandis que de la main gauche, il faut s’assurer de l’anonymat du vote. C’est plus une démarche légale que technique à la rigueur.
, le 07.04.2007 à 14:00
OP: tout a fait d’accord comme les machines sont de manière intrinsèque peu fiables, on utilise des techniques de vérification. La question est : est-il possible de trouver des moyens rendant une falsification très très très difficile ? Certains scientifiques pensent que oui.
Voilà, Bon WE et bonnes fêtes de Pâques à tous.
, le 07.04.2007 à 15:38
Que fait-on si quelqu’un ressort de l’isoloir en disant “il n’y a plus de papier ?
Tiens, ça me rappelle une situation du quotidien !
à Cuk : Mais franchement, le subterfuge serait tellement terrible en cas de découverte, que je me demande qui pourrait bien prendre le risque de tricher.’‘
Depuis que le suffrage universel (masculin) existe en France, soit 160 ans, il y a toujours eu tricheries. Et ce sont toujours les candidats qui trichent, jamais les électeurs. Et le bourrage d’urnes aboutissant à ce qu’il y ait plus de votants que d’électeurs, ce n’est pas tellement mieux. L’avantage de l’électronique, c’est que quand 100 % des bureaux sont équipés, on peut fausser toute une élection avec une infrastructure légère. Alors que la même chose dans 60 000 bureaux de vote tenus par des humains est impossible.
, le 08.04.2007 à 17:13
Franchement, je suis absolument contre le vote électronique:
– l’argument de la simplification a peut être un peu de sens pour les élections américaines, ou les électeurs doivent répondre à de nombreux choix. En france, il y a UN candidat à choisir, UN bulletin.
– la rapidité ? ah ouaip, on va gagner quelques heures pour le recomptage, c’est sûr, ça va nous changer la vie, et ça vaut le coup de prendre tous les risques.
– faire baisser le cout des élections ? certes, mais 1/ va falloir quelque temps avant d’amortir ces machines 2/ vu le peu d’élections en France, pas très sûr que ça vaille la peine. Et puis évidemment, vaut-il mieux préférer faire des économies, quitte à prendre des risques sur le fondement même de notre système démocratique ?..
Par contre, des problèmes, il y en a à la pelle:
– impossible de certifier une machine—même si le code source était disponible, il ne serait pas si compliqué de le remplacer, même en le signant. Pire, on peut tout à fait imaginer des techniques de fraudes utilisant directement le hardware. Mais bon le problème est imparable, c’est théoriquement impossible de certifier une telle machine et d’avoir confiance, si on garde l’anonymat du vote.
– si fraude il y a, elle peut être complètement indétectable, et surtout avoir un énorme impact. C’est là toute la différence entre une fraude électorale “actuelle” (papier) et ce qui est possible avec le vote électronique. Oui, on peut frauder avec le papier, mais par nature c’est 1/ plus difficile 2/ plus visible 3/ de portée moindre. Changer un vote électronique, ça ne laisse pas de trace, et ça peut toucher l’ensemble du pays.
– sans même parler de fraude, et pour faire dans l’anecdotique, il y a eu des cas de modification spontanéee de la mémoire (sisi, les rayons cosmiques, et non, ce n’est pas une blague). Changer un bit mémoire peut avoir un énorme impact..
Bref, il y a énormément d’arguments CONTRE et peu d’arguments POUR. Et vraiment, pour avoir des choses plus “confortables”, plus “modernes”, on déciderait d’invalider le fondement de notre contrat social ? C’est du grand n’importe quoi…
Notez, je ne pense pas que les machines actuelles contiennent des mécanismes de fraudes (enfin,.. il y a justement un doute certain concernant les machines US…malheureusement)—ce n’est pas la question. Le problème est que théoriquement, elles pourraient en contenir, et nous ne pourrions pas le savoir. Sans parler de modifications malhonnêtes par d’autres que le constructeur, évidemment.
Je précise aussi que je suis chercheur en informatique. Et je sais pas vous, mais quand les informaticiens eux-mêmes sont résolumment CONTRE les machines à voter dans leur immense majorité (l’ACM, une des principales société savantes en informatique, a récemment indiqué leur opposition nette aux machines à voter, en se basant sur l’impossibilité théorique de garantie), et bien je serais moins “confiant” dans lesdites machines…
, le 08.04.2007 à 20:09
Bizarrement alors que je suis assez technophile, je suis du même avis que ToTheEnd.
Bref, non à la machine… On fait un vote électronique? ;)
, le 08.04.2007 à 23:48
http://www.nouvo.ch/118-2
, le 11.04.2007 à 16:05
Vidéo à voir ABSOLUMENT :
http://recul-democratique.org/Detournement-d-ordinateur-de-vote.html#itele
Et pour les français, si vous ne voulez pas voir la menace pour notre démocratie, n’allez surtout pas sur ce site :
NOUS SOMMES DANS LA MÊME SITUATION QUE L’ALLEMAGNE EN 1933
http://www.1933-2007.net