Je ne sais pas ce que vous avez écouté ces temps ci, pour les fêtes par exemple, enfin si, François a sa Juliette, mais en ce qui me concerne, j'ai renoué avec une vieille habitude. Pas celle que vous croyez, grossiers que vous êtes! Pas celle non plus de Moustaki ou de Reggiani ("Ma Solitude"), non non, qui par ailleurs ne me quitte pas, non, pas celle de Jacques Brel, vous confondez tout!, non, le Blues, et la Stratocaster.
J'ai rencontré le blues très tôt, sans rien y comprendre. J'étais tout jeune, et dans les chroniques de Rock n' Folk, deux disques tenaient la tête : l'excellent Starless and Bible Black de King Crimson, qui n'en était pas, du blues, pour un sou, et un disque de Ten Years After qui contenait "I'm Going Home", titre mythique où Alvin Lee s'efforçait de mériter son surnom de guitariste le plus rapide du monde. Ten Years After était à l'époque un fleuron du Blues Anglais, pas vraiment puriste, mais de quoi vous former sérieusement l'oreille quand même.
Non... Le blues, je l'ai rencontré plus tard, beaucoup plus tard, à une époque de retraite que je passais dans le centre de la France, près de Gourdon, où j'ai passé un an d'agréable solitude, en tête à tête avec une cassette de John Lee Hooker où figurait "Boom Boom", et un mulot qui venait chaque soir visiter mes étagères, me regardant jouer avec ses gros yeux ronds. Douze titres, en boucle, dans une maison quasi en ruine... Un an... "Little Rain" a d'un seul coup le tranchant d'un haïku...
Remonté sur Paris, j'ai acheté ma première Stratocaster. Elle n'avait rien de standard, et avait probablement été remontée à base de pièces détachées. mais ce son... Je n'ai plus jamais changé de guitare.
Stratocaster Fender
La Stratocaster Fender a été inventée en 1953 par Leo Fender, Freddy Tavares et Georges Fullerton, qui créera plus tard les excellentes guitares G&L. C'est une guitare solid body, c'est à dire que sa caisse est pleine, en aulne ou en frêne, ce qui, associé à ses trois micros simple bobinage lui donne ce son grêle et claquant inimitable. Son manche très fin à barrettes hautes était à l'origine en érable, renforçant par là les aigus. Plus tard on ajoutera une touche en palissandre donnant un peu plus d'épaisseur au son.
À l'origine, la Stratocaster avait trois sons : un par micro. L'arrivée du switch à cinq positions dans les années 1970 fera réellement décoller la légende de cette guitare entre autres avec Jimi Hendrix, qui fit beaucoup pour Fender, et Eric Clapton et sa fidèle Blackie.
Eric Clapton
La Strato a donc cinq sons. La plupart des guitaristes jouent sur le micro aigu, avec beaucoup de saturation. C'est par exemple le son de Ritchie Blackmore de Deep Purple, ou de David Gilmour de Pink Floyd. Si on joue ce micro en son clair, on sonnera Chicago Blues, un peu Buddy Guy. Avec un ampli à lampes un peu poussé, on y trouvera le son de Rory Gallagher, le guitar hero irlandais, grand buveur et généreux soliste.
Le micro médium correspond plus aux ambiances de John Lee Hooker, avec ce medium qui accroche et grésille dans la saturation. Mais mon préféré, c'est le micro grave, qui sonne velouté comme un riff de BB King, comme un leak d'Albert King, qui n'est pas son frère (c'est fou ce qu'il y a comme King, dans le blues!)
Et Stevie Ray Vaughan, me direz vous? Lui, c'est la position intermédiaire, alliant micros graves et medium, qui creuse le son, et permettant des rythmiques sèches mais amples, avec un son qui laisse bien passer la voix.
Play List
Dans le blues, il n'y a pas que la Stratocaster Fender. Beaucoup jouent sur Gibson, avec un préférence pour la 335, comme BB King ou Gary Moore. Mais le blues, c'est d'abord une musique d'espoir, celui de sortir de l'esclavage, qu'il soit ethnique, économique ou amoureux. Les rythmiques sont simples, les instruments aussi : guitares, dobros (la guitare métallique avec ce résonateur qui remplace l'amplificateur, et qu'adoraient les musiciens de rues), harmonica. Plus tard arriveront d'autres instruments plus couteux comme le piano, voire le violon. Mais ce n'est pas la virtuosité instrumentale que l'on cherche dans le blues, mais plutôt la sincérité, la conviction et le partage.
Des sortes de blues, il y en a plein. Originaire du sud, le Delta blues est assez rural et transparait dans les morceaux Chicago Blues, son évolution électrique, après guerre. Ses grandes figures sont Muddy Waters, Willie Dixon, Jimmy Reed, Little Walter et Sonny Boy Williamson, incroyable harmoniciste. Sans oublier Hound Dog Taylor, tellement destiné à la guitare qu'il était né avec six doigts.
Un mention spéciale, dans ce blues, pour la slide guitar, où l'on fait glisser un tube de métal sur les cordes, ce qui donne un son tranchant dans les rythmiques et lancinant dans les chorus. Les spécialistes? Muddy Waters et Elmore James, dont le "Dust My Broom" a été maintes fois repris, entre autres par ZZ Top. A noter que le second guitariste de Muddy Waters n'était autre que l'albinos le plus connu de l'histoire du rock : Johnny Winter lui même, grand slider maintenant devant l'éternel.
Muddy Waters
Avec le temps, le blues s'est électrifié et s'est transformé en Rythm'n'blues et en Rock n'roll, et le Texas a pris sa part de l'histoire du blues. Cela a commencé avec Lightnin' Hopkins et T Bone Walker, suivis de Big Mama Thornton. Puis sont venus Freddy King, Albert Collins... Maintenant, qui ne connait pas ce trio de texans fous de Legs et de hot rods, j'ai nommé ZZ Top, dont l'album Deguello révéla le texas blues à pas mal d'entre nous?
Qui ne connaît pas les frères Vaughan? Le petit génie, Stevie Ray, qui apparut comme le nouveau Jimi Hendrix, qui joua la célèbre rythmique de "Let's Dance" de Bowie, et que celui ci voulut embaucher pour sa tournée mondiale au tarif de 250$ par soir, et qui mourut dans un accident d'hélicoptère en compagnie du manager de Clapton, en pleine gloire? Son frère Jimmie, avec il enregistra l'album "Family Life" joue encore avec les Fabulous Tunderbirds, qui servit de backband derrière John Lee Hooker dans son dernier opus...
Stevie Ray Vaughan
Ecouter...
C'est sûr, la liste est longue. Surtout pour cette musique qui a la réputation de trainer toujours ses trois mêmes accords... Je vous donne mes préférences actuelles, vous me direz si nous avons les mêmes?...
Premier, toutes catégories : Muddy Waters, avec "Mannish Boy", "Nine Below Zero", et "She's Nineteen Years Old", tous trois sur le disque "Muddy "Mississippi" Waters: Live".
Deuxième, le géant qui a gagné autant avec son seul dernier disque autant qu' en toute une vie : John Lee Hooker, pour "Dimples", "Little Rain" et "Boom Boom" dont il existe de multiples versions.
Ensuite, dans le désordre, Albert King pour "I'll Play The Blues for You", Elmore James pour "Mean Mistreatin' Mama" et "Dust My Broom". Un titre fabuleux de Howlin' Wolf : "The Red Rooster " où on voit que quand un morceau part mal, c'est déjà super, chez certains... De l'Albinos (Johnny Winter), écoutez "The Sky Is Crying", qui n'est pas la version de Stevie Ray Vaughan, pour le slide. On voit là qu'il a bien joué avec Muddy Waters.
Enquillez avec un retour aux sources, "Red River Blues", par Sonny Terry et Brownie Mc Ghee, "99" de Sonny Boy Williamson, revenez chez les modernes avec "Texas Flood" de Stevie Ray, ensuite, allez vite sur le Store au rayon blues refaire des provisions d'âme!...
À propos d'âme, il y en a un, sulfureux par sa légende, dont nous ne parlons pas ici. Il a inspiré la majeure partie des blues men actuels, et son répertoire a fait l'objet d'un album splendide : je veux parler de Robert Johnson. On dit de lui qu'il a gagné sa maîtrise du blues en signant un pacte avec le diable, et d'autres disent qu'il est devenu un énorme blues man du jour au lendemain. L'album s'appelle "Crossroads" et il faut avoir écouté la version de "Key To The Highway" par Keith Richard et ses Expensive Winos (trad littérale : coûteux poivrots") pour comprendre pourquoi ils sont coûteux... Ou plutôt : précieux?...
Pour finir, je le sais, vous allez râler : pas de british blues boom ici. Pas de Clapton, pas de John Mayall... Je sais bien... Et les très modernes comme Lucky Peterson n'y sont pas. On verra ça une prochaine fois?!... En échange je vous donne une blague blues, pour la route.
Blague blues pour la route?...
Vous savez ce qui se passe quand on passe un disque de blues à l'envers?
...
Votre femme revient, on vous rend votre maison, et votre chien ressuscite...
C'est une question de Mojo... Bonne Année à tous!....
, le 09.01.2007 à 01:05
Merci Modane pour cette descente dans le blues. Que de grands noms ! Je regarderais bien encore une fois les blues brothers. Sinon une de mes préférées est Free Bird de Lynyrd Skynyrd. La version live. Et Sweet Home Alabama … Il y a aussi comme musicien non manchot le guitariste Luther Allison. Autre registre Santana avec Black Magic Women.
, le 09.01.2007 à 07:31
Magnifique article, Modane.
D’autant plus magnifique que tu évoques mon idole: Hound Dog Taylor! Je l’ai découvert il y a bien bien longtemps en 33T chez un marchand d’imports.
La pochette de son premier disque le symbolise exactement: rustique et gai.
Dans tous les booklets qui lui sont consacrés, on nous répète qu’il jouait sur des “ultra-cheap japaneses guitars”. Il jouait dans de toutes petites boîtes de Chicago une musique dansante qu’on pourrait qualifier de boogie-blues. Depuis toutes ces années, je ne me suis jamais lassé de l’écouter, au contraire d’autres bluesmens au son beaucoup plus “clean”.
Sur le jukebox d’Alligator Records (label créé tout exprès par le génial Bruce Iglauer pour éditer le premier disque de Taylor), cliquez 4x sur “Back”, puis sur Sadie et sur She’s gone . Ça, c’est pas du frelaté!
Tom Waits est sur Milsabor!
, le 09.01.2007 à 07:49
Bonjour à tous et bonne année musicale (entre autres)..
Belle rétrospective, qui, personnellement, me ramène quelques décennies en arrière.. Il me semble qu’il y a deux grands absents dans ce tour d’horizon (sauf erreur de lecture de ma part) : – le grand, l’autenthique, l’énorme Big Bill Broonzy (certes adepte de la gratte sèche) – plus près de notre époque, l’incontournable J.B. LeNoir..
Big Bill a été celui par qui le blues m’a atteint les oreilles et le cerveau.. notamment “Alabama blues”..
Voilà.. c’était mon modeste petit caillou apporté à l’édifice de Modane
, le 09.01.2007 à 07:56
Dire qu’hier je parlais de distorsion de guitare dans les commentaires du test de Roger Baudet !
Dommage que je n’y connaisse toujours rien, sinon j’apprécie toujours le blues et les guitares (ainsi que les guitaristes) ;-)
, le 09.01.2007 à 08:03
Merci pour le billet ! Mon morceau fétiche est “Hoochie Coochie Man”
, le 09.01.2007 à 08:25
Caplan! J’ai été jeter une oreille! Waow!…
, le 09.01.2007 à 08:37
Modane, la conclusion de ton article, c’est exactement ça!
Personnellement, mais ça n’engage que moi, le blues m’emmerde, mais tu sais pas comment!
C’est l’horreur, j’ai envie de pleurer.
Cela dit, bien joli article (oups, voilà que je fais le béni oui-oui!):-)
, le 09.01.2007 à 09:13
Je ne sais pas si c’est du blues, mais je veux bien pleurer un coup avec François en écoutant St James Infirmary, joué et chanté par un ancêtre comme Louis Armstrong.
L’air a d’ailleurs été repris avec talent dans le spectacle de Jérôme Savary “à la recherche de Josephine Baker”, qui tire malheureusement à sa fin et parle d’ailleurs beaucoup plus de la dévastation de la Nouvelle-Orléans et de l’histoire du Jazz que de la petite Josephine. Celle-ci est tout de même largement là en deuxième partie pour éviter aux spectateurs de partir… sur un coup de blues.
, le 09.01.2007 à 09:44
Belle retro… Pour moi, le Blues a pris toute sa dimension lors de son retour aux sources avec Ali Farka Toure.
, le 09.01.2007 à 09:50
Merci pour l’article. Franchement dit, j’y connais pas grand-chose à ce style, mais ça me donne envie d’aller voir du côtés de tous ces artistes!
Et rien à voir avec le blues, mais puisque l’on parle guitarre, voici un jeune homme qui se débrouille plutôt bien, ça vaut le détour!
, le 09.01.2007 à 10:26
Ben, faut dire que moi aussi une grande partie des bluesmen que tu cites ne me font ch*#%
Pas parce qu’ils sont blancs mais parce qu’ils sont des guitaristes virtuoses et (pour moi…) rien de plus !
Clapton avec sa stratocaster me les brise, ça frise la variété alors que le même Clapton faisait des merveilles avec Mayall.
Le blues, c’est pas un show. Le coté “tu va voir je fais pleurer ma guitare”, c’est pas mon truc.
Je suis fan de Lightnin’ Hopkins mais je ne vibre pas pour Stevie Ray Vaughan… Les représentants auto-proclamés du blues me laissent froid.
…comme les blues brothers ! (mais bon, eux il ne se prennaient pas au sérieux) Ben oui, je préfère les entendre derrière les soulmen de chez Stax que dans le Blues Brothers band…
ben oui, tu aurais pu parler du blues boom anglais… Les Bluesbreakers, les Rolling Stones de Brian Jones, les Animals et autres Them, c’est quand même plus la classe que Stevie Ray Vaughan, non ?
Et puis, le blues c’est aussi de l’harmonica, du piano, de la washboard, de la contrebassine ! J’aime pas les guitar heros et j’aime pas les stratocasters !
Mais j’aime le blues :)
“Le Blues ? … ahh ouais ! Gary Moore, Les Blues Brozers !…… qui ça ?… ’Johnny’ Hooker ?…Ahhh, le mec qui sait pas jouer la guitare ! Mais quel intérêt de jouer ça ? C’est toujours pareil, c’est triste et en plus, c’est même pas des compos… “
(Mathieu de Bo Weavil)
Un groupe français actuel de blues, super chanteur !
http://www.bo-weavil.com
, le 09.01.2007 à 10:35
Merci pour l’article, qui est un bon point de départ pour le néophyte. J’ai de mon côté une petite tendresse pour cet illuminé de Screamin’ Jay Hawkins, et de son Constipation Blues. J’en rappelle l’intro :
“Ladies and gentlemen, most people record songs about love, heartbreak, loneliness, being broke… Nobody’s actually went out and recorded a song about real pain. The band and I have just returned from the General Hospital where we caught a man in the right position. We name this song: “Constipation Blues”.
, le 09.01.2007 à 10:46
J’aime le style de cet article. J’aime le ton. Et j’aime le sujet ! Grand merci pour ces instants de plaisir lecture !
, le 09.01.2007 à 11:06
Hello, Elmo! D’abord merci pour l’adresse de Bo Weavil! Très très bon!… Je suis d’accord avec (presque) tout ce que tu dis. Je dois être juste un peu indulgent. Clapton, j’en suis pas dingue. Mais je l’ai entendu jammer avec Jimmy Page et je te jure que c’était à des années lumière de la soupasse qu’il sert parfois. Pareil pour Stevie Ray, à l’acoustique. Bien sûr, le business… Mais on tombe parfois sur un titre de rencontre qui fait oublier le reste. Et puis pour le bluesboom, ce n’est que partie remise… De toi à moi, il n’y a que le rural blues qui vaille réellement le coup… Et vive la contrebasse à tendeur!
, le 09.01.2007 à 11:14
Claude?… C’est vrai que je ne l’écoute plus souvent, le Grand Bill…. Pourtant… Martha… C’est vrai aussi que je trouve que c’ est plus un grand chanteur qu’ un grand guitariste. Et puis un peu country sur les bords… Mais quand même… Martha…. Et puis l’essentiel, c’est d’être touché…
, le 09.01.2007 à 11:37
Bravo, merci Modane ça c’est du Blues, cet article / c’est BLUES qui le dit :-)
A propos de Fender, je suis un super fan (ça date d’il y a bien longtemps). Coïncidence, la semaine dernière je parlais justement sur mon Blog de matos Fender = de l’incroyable petit ampli Fender Blues Junior
, le 09.01.2007 à 11:41
Merci Modane.
Petite contribution:
Lorsque j’ai entendu sur disque, Big Bill Broonzy dans son instrumental “Guitar Shuffle”, vers 1963, je croyais qu’il y avait deux guitaristes. Cela m’a amené quelques années plus tard à Chicago, dans une école de Folk Song. J’ai pu ainsi apprendre et jouer moi-même, tout seul, Guitar Shuffle (mais jamais aussi bien que Big Bill). Un vrai bonheur. J’y ai aussi découvert le Révérend Gary Davis, que j’ai eu la chance de rencontrer chez lui, plus tard, près de New York.
Ensuite, vers 1970, j’ai rencontré et bien connu Ralph McTell, en Angleterre, et les Pentangles.
Pour la petite histoire, j’ai écrit la première méthode de guitare folk en France (vers 1965), et donné ses premiers cours de guitare à Dan Ar Braz, qui m’a nettement dépassé ensuite.
Je comprends que l’on s’ennuie avec le blues (bien que le blues soit à l’origine du rock). Moi-même, je ne suis pas un passioné. Mais pour mieux comprendre ce style, voici une anecdote qui m’a ouvert des portes: Quelqu’un avait demandé à Mahalia Jackson si elle avait un secret pour interpréter le blues. Elle a répondu: “J’imagine que je suis au fond d’un puits et que j’appelle (ou que je crie “au secours”) pour que l’on me sorte de là”.
J’ai eu une Gibson 335. Mais je préfère certaines acoustiques comme Martin ou Taylor, mais seulement dans les hauts de gamme. Paul Simon avait une guitare Guild acoustique faite sur mesure pour lui par la firme: je n’ai jamais connu ensuite une telle qualité de guitare acoustique.
PS: Paul Simon m’avait appris à jouer l’instrumental “Anji” (composé par l’anglais Davy Graham), tel que le lui avait enseigné un autre anglais “Bert Jansch”.
, le 09.01.2007 à 11:46
Très chouette idée, cet article sur le blues ! Juste un truc : la référence à Lee comme étant “le guitariste le plus rapide du monde” me fait songer qu’on oublie parfois de regarder du côté des guitaristes tsiganes, où des Rheinhardt et (plus contemporain) Lagrène n’ont rien à envier, du moins question technique et virtuosité, aux grands bluesmen …
, le 09.01.2007 à 11:53
kostoglotov : Surtout que certains n’avaient plus tous leurs doigts! ;)
, le 09.01.2007 à 14:13
Pour aller aux racines des roots, on peut faire un tour chez Asie Payton (il est mort, maintenant) qui ne sortait de chez lui que quand l’état du terrain lui permettait de passer avec son tracteur! Véridique!
• Back To The Bridge
Milsabor!
, le 09.01.2007 à 16:30
saviez vous que certains titres de Led Zeppelin sont basés/inspiré de vieux Blues (voir reprises ré-arrangées), que vous allez reconnaitre ci-dessous
– Gallows Pole c’est Gallis Pole de Leadbelly (Mp3 – compressé en un Zip)
– Hats Off To (Roy) Harper, c’est Shake ‘Em On Down de Bukka White (Mp3 – compressé en un Zip)
– When The Levee Breaks est un titre de Memphis Minnie (Mp3 – compressé en un Zip)
Pour les fan du “Zep”, tout ceci te bien plus… à lire et à télécharger (apparemment libres de doits) sur ce site français de référence voir le paragraphe “l’histoire des morceaux”
, le 09.01.2007 à 16:52
Merci pour ce superbe article qui me ravit, car je suis fan de blues aussi depuis… 40 ans… Je viens de me faire un CD avec le même morceau de blues (Little red rooster) joué par 20 bluesmen différents. Allez sur iShout, écoutez-y les radios de blues et laissez votre ordi enregistrer gratos tous ces morceaux qui vous arrachent les tripes.
, le 09.01.2007 à 19:44
citation d’Elmo
“Clapton avec sa stratocaster me les brise, ça frise la variété alors que le même Clapton faisait des merveilles avec Mayall.”
Et Clapton avec Blind Faith ? Et Clapton dans “Just on night”, avec Albert Lee ? C’est de la soupe, ça ?
, le 09.01.2007 à 19:57
Quel plaisir de lire un truc sur le blues sur ce style de site, preuve que cette musique a quelque chose de différent. J’organise un festival de blues, nous avons reçu Bo Weavil il y a 2 ans et c’est vraiment top. La scène française blues et de qualité et diversifier, je croule sous les cds actuellement pour faire la programmation de cet été, et le choix est difficile. Pour voir des photos de Bo Weavil au Grésiblues (je suis assez fier de certaines) visiter notre site: http://www.gresiblues.com/ Ps: François le blues n’est pas que mélancolie.
, le 09.01.2007 à 21:34
Bien que je m’ennuie rapidement avec le blues, un morceau me fait toujours flipper:
“Feel like going home”, dans l’album des Notting Hillbillies
The Notting Hillbillies est un groupe britannique fondé en 1990, par Mark Knopfler (Dire Straits), à la frontière de la country et du blues.
Ne serait-ce que pour le chorus de guitare de Mark Knopfler, il vaut la peine d’être écouté au moins une fois, en essayant aussi de traduire le texte, qui est d’ailleurs assez simple.
, le 09.01.2007 à 21:35
Bonsoir,
J’en ai des frissons, tous ces noms. J e remercie, également ceux (ou celui) qui n’a pas oublié led Zepplin, jimmy page (le coté rock me fatigue vite) ! Merci, je ressors mes vinyles (et ceux de mon paternel), en me disant : Mais b**l, pourquoi je ne le fais pas plus souvent. Que du bonheur, je n’y vois que très rarement de la tristesse !
, le 09.01.2007 à 21:57
Pour les passionés:
Vers 1970, Ralph McTell m’avait emmené chez Monsieur Zemaitis pour me faire faire une guitare, sur mesure. J’avais demandé une douze cordes, mais à la place du trou rond ou oval, je voulais un coeur (Donovan s’était fait faire déjà une guitare avec une lune). Ce qu’il a fait, en trouvant l’idée intéressante. Ensuite beaucoup de guitaristes lui ont commandé une guitare avec un coeur, dont Eric Clapton, je crois.
Cette guitare, j’ai dû la vendre, hélas, mais rassurez-vous, elle est en Suisse, à l’école de variété du Funambule, à Nyon, dirigée par une amie. A moins qu’elle ne l’ait déjà revendue, car elle ne l’aimait pas; elle voulait s’en “débarasser”; elle pensait qu’elle était fausse, bien que je lui avais expliqué maintes fois que j’avais demandé à Mr Zemaitis que cette guitare soit conçue pour être accordée un ton en dessous, pour être plus facile à jouer.
Vous pouvez voir là à quoi elle ressemblait. Chaque guitare a le nom de son premier acheteur gravé sur la plaque, et écrit à l’intérieur de la caisse, avec la signature de Mr Zemaitis. Mr Zemaitis, hélas, est décédé en 2002. Je lui avais parlé au téléphone quelques mois auparavant pour lui demander une copie de la facture d’achat de ma guitare. Il me l’avait envoyée gentiment quelques jours plus tard. (J’avais aussi une 6 cordes Zemaitis qu’un charmant assistant de mon studio d’enregistrement m’avait volée)
Y’a vraiment de quoi avoir le…blues, parfois.
, le 09.01.2007 à 23:03
Magnifique, cette guitare… Si ton amie veut toujours s’en débarrasser, j’ai une vague adresse de dépôt… ;)
, le 10.01.2007 à 00:33
C’est vrai, pour le disque à l’envers, mais il faut que ce soit un 78 tours…
, le 10.01.2007 à 10:56
La guitare, si elle n’est pas vendue, est au Funambule http://www.funambule.ch/
, le 11.01.2007 à 00:21
C’est le thème de la chanson Cross Road Blues, ainsi que de l’extraordinaire hommage au blues qu’est le film Crossroads de 1986 sur une musique de Ry Cooder.
On y voit Karate Kid, à la recherche de la 30e chanson de Robert Johnson (qui n’en a enregistré que 29), affronter Steve Vai pour sauver l’âme de son vieil ami bluesman (pas à coups de pieds, hein, mais avec une Fender Stratocaster, ce film-ci n’étant pas tout à fait identique à Karate Kid malgré des similitudes).
“Crossroads” est aussi l’une des meilleures chansons de Calvin Russell et probablement le titre le plus courant de ce courant musical!
On dirait que ton amie a l’oreille absolue, auquel cas elle n’y peut rien et rien ne sert de lui expliquer que c’est exprès: elle entendra toujours le décalage absolu de chaque note par rapport à ce qu’elle a appris une fois pour toutes comme on apprend à marcher, même si relativement elles sont accordées entre elles. Ça a des avantages et des inconvénients, l’incapacité à transposer et donc apprécier ta guitare en est un. En revanche je te dis pas ma moyenne en dictée au conservatoire :-)
Si du coup elle essaie de l’accorder “normalement” (c’est-à-dire au seul La qu’elle entende “La”, 440 Hz chez nous quoique ça varie selon époques, formations et pays) et que pour une raison technique l’instrument n’est pas content, alors il est très possible qu’il soit effectivement faux dans ces conditions. Même si c’est “sa faute” de ne pas transposer, elle n’y peut rien: ce n’est facile qu’avec l’ouïe relative (qui oblige à accorder son oreille avant de jouer); avec l’ouïe absolue on ne peut pas accorder l’oreille, alors il faut accorder l’instrument. Quand on vieillit il paraît que ça peut devenir une torture (l’oreille se “désaccorde”, ce qui ne change rien pour une ouïe normale, relative).
, le 11.01.2007 à 10:33
Merci VRic pour ces précisions. Mais elle n’a pas l’oreille absolue. Elle a l’oreille qui entend “le dernier qui a parlé” :-)
, le 14.01.2007 à 21:29
François, tu es juste encore trop djeun’ ;-) Je n’ai appris à apprécier le Blues que sur le tard, même si j’aimais déjà des morceaux qui en sont sans le savoir (les premiers Higelin, les Pink Floyds, les Stones!).
C’est Led Zeppelin qui m’y a enmené “consciemment”, puis Steevie Ray (que j’adore, quand il fait “pleurer sa gratte”, moins dans les morceaux rapides), et Poppa Chubby, bien qu’il se défende de faire du blues…Tiens, c’est vrai, rien que des p’tits blancs! Ah, non, j’adore Shemekia Copeland, John Lee, BB et Albert.
Et le “Jazz blues classique”, Saint Louis Blues et compagnie, ça aussi, c’est super!
Par contre, je partage le peu d’enthousiasme pour la majorité de ce qu’a pondu Clapton depuis 30/35 ans (en fait, j’aime pas du tout sa voix)
Merci Modane pour cet article… et si tu as d’autres blagues blues, chuis preneur.
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