Profitez des offres Memoirevive.ch!
L’éco­lo­gie in­dus­trielle: ap­pli­quer le dé­ve­lop­pe­ment du­rable 2/2

image

Jean-An­dré De­ledda, pour Cuk.​ch

Dé­bu­tons cette hu­meur par des re­mer­cie­ments pour vos nom­breux com­men­taires de la se­maine der­nière, à la suite de ma pre­mière in­ter­ven­tion cu­kienne.

D’ailleurs, l’un de vous m’a ren­voyé sur un cal­cu­la­teur notre em­preinte éco­lo­gique per­son­nelle, qui per­met de nous com­pa­rer à un Eu­ro­péen, un Chi­nois ou en­core un Amé­ri­cain moyen, ainsi qu’à un bu­si­ness­man globe-trot­teur.

image  

Com­bien de pla­nètes sont-elles né­ces­saires si toute l’hu­ma­nité vi­vait comme vous? Faites le test!  

At­ten­tion si vous rem­plis­sez le ques­tion­naire, ça risque de faire mal! De mon côté, j’en suis à 2.95 pla­nètes (!), la faute à mon ap­pé­tit et aux trans­ports et voyages (pro­fes­sion­nels es­sen­tiel­le­ment).

Qu’est-ce que ça se­rait si je ne fai­sais pas gaffe! Vous l’au­rez com­pris, ce n’est donc pas moi qui vais vous faire la mo­rale en ma­tière de dé­ve­lop­pe­ment du­rable.

Mon vœu est sim­ple­ment de sen­si­bi­li­ser (au cas où vous ne l’êtes pas déjà de votre côté).

En fait, je ne dé­fends pas à 100% ce cal­cul de l’em­preinte éco­lo­gique, qui a selon moi ses li­mites (il ne s’agit peut-être pas à mon avis du meilleur in­di­ca­teur de notre consom­ma­tion exis­tant à l’heure ac­tuelle), mais il a le mé­rite d’être vite fait, et je vous pro­pose vrai­ment d’y ré­pondre au moins une fois dans votre vie, pour faire (gros­siè­re­ment) le point sur votre propre consom­ma­tion.

Pour une vi­sion en pro­fon­deur de l’em­preinte éco­lo­gique je vous pro­pose de vi­si­ter le site an­glais Glo­bal Eco­lo­gi­cal Foot­print , qui par­ti­ci­pera à la ses­sion « consom­ma­tion » d’un work­shop scien­ti­fique de l’Uni­ver­sité de Lau­sanne sur l’éco­lo­gie in­dus­trielle (qui sera clô­turé par la confé­rence in­ter­na­tio­nale dont je vais vous par­ler en dé­tails plus bas…)

De re­tour à l’éco­lo­gie in­dus­trielle

À la ques­tion : com­ment sau­ver la pla­nète ? Je ré­pon­drais pre­miè­re­ment qu’on est mal barré si on conti­nue comme ça (comme la plu­part de vous, chers lec­teurs, en êtes bien conscients à lire vos com­men­taires sur cuk.​ch)! À moins d’ap­pli­quer ur­gem­ment les prin­cipes de l’éco­lo­gie in­dus­trielle !

Au­jour­d’hui, j’ai­me­rais ainsi vous pré­sen­ter plus en dé­tails cette fan­tas­tique branche qu’est l’éco­lo­gie in­dus­trielle, qui cherche à mettre en oeuvre concrè­te­ment les concepts de dé­ve­lop­pe­ment du­rable.

Un court his­to­rique de cette science est dis­po­nible en an­glais sur le site de la So­ciété In­ter­na­tio­nale pour l’Eco­lo­gie In­dus­trielle (ISIE).

Pour com­men­cer, ré­su­mons l’in­tro­duc­tion sur le sujet de mon hu­meur de la se­maine der­nière (que vous pou­vez consul­ter par ).

Donc, comme je vous l’ai déjà sou­li­gné, l’éco­lo­gie in­dus­trielle est une ten­ta­tive, parmi d’autres, de mettre en pra­tique le dé­ve­lop­pe­ment du­rable, via l’éla­bo­ra­tion de stra­té­gies d’ac­tions concrètes, éco­no­mi­que­ment viables et so­cia­le­ment ac­cep­tables (je vous illus­tre­rai d’ailleurs 4 exemples en fin d’ar­ticle).

La se­maine der­nière, je ci­tais le Prof. Suren Erk­man, de l’Uni­ver­sité de Lau­sanne (UNIL), qui nuance la no­tion très ré­pan­due de “so­ciété post-in­dus­trielle”. Pour lui, nous vi­vons en réa­lité dans un sys­tème hyper in­dus­triel où les flux de ma­tière et d’éner­gie conti­nuent à aug­men­ter. Les tra­di­tion­nelles re­mises en cause du sys­tème in­dus­triel, do­mi­nées par les ques­tions de pol­lu­tion et d’épui­se­ment des res­sources, ne suf­fisent plus. Une ap­proche nou­velle, plus large, est au­jour­d’hui en train d’émer­ger : l’éco­lo­gie in­dus­trielle, qui s’in­té­resse à l’évo­lu­tion à long terme du sys­tème in­dus­triel dans son en­semble, et pas seule­ment aux pro­blèmes d’en­vi­ron­ne­ment.

L’éco­lo­gie in­dus­trielle est à l’in­ter­face des sciences de l’in­gé­nieur, de la bio­lo­gie, de la géo­gra­phie, de l’éco­no­mie et de bien d’autres dis­ci­plines. Il s’agit d’un point par­ti­cu­liè­re­ment im­por­tant à sou­li­gner, puisque c’est une ap­proche sys­té­mique et in­ter­dis­ci­pli­naire qui per­met aux ou­tils de l’éco­lo­gie in­dus­trielle de diag­nos­ti­quer des pro­blèmes éco­no­miques, so­ciaux et éco­lo­giques, et d’ap­pli­quer des so­lu­tions prag­ma­tiques.

Je vous re­com­mande à nou­veau vi­ve­ment la lec­ture de son livre, Vers une éco­lo­gie in­dus­trielle, aux édi­tions aux édi­tions Charles Leo­pold Mayer , dis­po­nible dans toutes les bonnes li­brai­ries.

N’hé­si­tez pas à vous ins­crire à la confé­rence in­ter­na­tio­nale sur l’éco­lo­gie in­dus­trielle que j’or­ga­nise avec le Prof. Erk­man les 30 no­vembre et 1er dé­cembre pro­chain, dans le cadre d’une col­la­bo­ra­tion entre l’Uni­ver­sité de Lau­sanne et l’École Po­ly­tech­nique Fé­dé­rale de Lau­sanne.

Oui, j’avoue, les frais d’ins­crip­tion, de 350 CHF (220 Euros), ne sont pas bon mar­ché (les par­ti­ci­pants étant gé­né­ra­le­ment fi­nan­cés par leur en­tre­prise ou ser­vice). Mais faire venir des ora­teurs de qua­lité, four­nir une tra­duc­tion si­mul­ta­née fran­çais-an­glais et des repas (de gala!) de qua­lité,... Tout cela a un prix!, et, à l’heure ac­tuelle, ce ne sont pas les hautes-écoles qui roulent sur l’or (même en Suisse).

Pour re­ve­nir à la confé­rence, ce se­rait un plai­sir pour moi de pro­lon­ger en­semble la dis­cus­sion en cette oc­ca­sion (si vous venez, n’ou­bliez pas de mettre votre T-shirt cuk.​ch si vous avez la chance comme moi d’en pos­sé­der un ;-).

image

Tel­le­ment beau qu’il est en rup­ture de stock (n’est-ce pas mon Cuk?!)  

À noter que si vous par­ti­ci­pez au work­shop scien­ti­fique qui dure toute la se­maine et qui in­clut la confé­rence, vous ne paie­rez que 200 CHF (le work­shop étant fi­nancé par la Fa­culté de Géos­ciences de l’UNIL).

image  

Une confé­rence pour les ac­teurs du dé­ve­lop­pe­ment du­rable

Cette confé­rence s’adresse aux dé­ci­deurs tra­vaillant à l’in­ter­face des pro­blé­ma­tiques éco­no­miques, en­vi­ron­ne­men­tales et so­ciales. Nous ac­cueillons des par­ti­ci­pants issus aussi bien d’or­ga­ni­sa­tions pu­bliques et pri­vées, que d’ins­ti­tu­tions aca­dé­miques, ainsi que qui­conque sou­hai­tant abor­der les thé­ma­tiques de la du­ra­bi­lité.

J’ar­rête là, pour l’ins­tant, la pro­mo­tion de l’évé­ne­ment! (ne m’en vou­lez pas, en tant qu’or­ga­ni­sa­teur, je ne pou­vais pas m’en em­pê­cher…)

image

J’ai­me­rais m’ins­pi­rer du contenu de la bro­chure dé­cri­vant l’évé­ne­ment.

image

Voici quelques-uns des concepts clés de l’éco­lo­gie in­dus­trielle

Le contexte ac­tuel : l’hu­ma­nité doit af­fron­ter des chan­ge­ments sans pré­cé­dent

Ces der­nières dé­cen­nies, l’homme a exercé une de­mande sans pré­cé­dent sur les éco­sys­tèmes pour ses be­soins en nour­ri­ture, en eau, en ma­té­riaux et en éner­gie. L’an­née 2005 a mar­qué un tour­nant avec une série de ca­tas­trophes cli­ma­tiques et l’émis­sion de CO2 la plus éle­vée ja­mais me­su­rée sur notre pla­nète.

Le défi à re­le­ver consiste main­te­nant à ré­con­ci­lier le dé­ve­lop­pe­ment éco­no­mique de notre so­ciété avec la dis­po­ni­bi­lité li­mi­tée des res­sources bio­lo­giques et mi­né­rales, ceci en dépit de l’aug­men­ta­tion ex­po­nen­tielle de la de­mande en res­source et en éner­gie. Nous de­vons ap­prendre à mieux ap­pré­hen­der les liens com­plexes entre les sys­tèmes hu­mains et na­tu­rels.

À la re­cherche d’un cadre en­vi­ron­ne­men­tal du­rable pour la so­ciété in­dus­trielle

Éco­lo­gie in­dus­trielle? Une ex­pres­sion in­tri­gante qui semble à pre­mière vue contra­dic­toire. Pro­ba­ble­ment parce que nous sommes ha­bi­tués à consi­dé­rer le sys­tème in­dus­triel, avec ses usines et ses villes, comme sé­paré de la Na­ture. Mais la so­ciété in­dus­trielle, tout comme des éco­sys­tèmes na­tu­rels, peut être dé­crite en tant que flux et stocks de ma­té­riels, d’éner­gie, et d’in­for­ma­tion. En outre, le sys­tème in­dus­triel re­pose sur des res­sources et des ser­vices four­nis par la Bio­sphère. “In­dus­triel”, fait ré­fé­rence ici à la to­ta­lité des ac­ti­vi­tés hu­maines de l’agri­cul­ture au trans­port, en pas­sant par le com­merce et le tou­risme, et pas seule­ment aux in­dus­tries.

image

image  

Ré­in­ven­ter l’éco­no­mie

J’ai­me­rais citer quelques ex­traits d’un en­tre­tien du Prof. Suren Erk­man ac­cordé à un grand heb­do­ma­daire ro­mand (je pro­fite pour l’en re­mer­cier, d’au­tant plus qu’il m’a mis à dis­po­si­tion plu­sieurs des illus­tra­tions de son cours pour cet ar­ticle).

L’éco­lo­gie in­dus­trielle cherche à rendre le sys­tème éco­no­mique com­pa­tible avec le fonc­tion­ne­ment des éco­sys­tèmes na­tu­rels. Concrè­te­ment, il s’agit d’uti­li­ser des res­sources de ma­nières beau­coup plus ef­fi­cace et in­tel­li­gente. (…) la ca­pa­cité d’ab­sorp­tion des dé­chets de la Terre n’est pas illi­mi­tée (…), par consé­quence, la bio­sphère nous im­po­sera des li­mites de toute ma­nière un jour ou l’autre.

image

Dans un éco­sys­tème in­dus­triel ma­ture, les res­sources sont consom­mées de façon li­mi­tée, tout comme la pro­duc­tion de dé­chets qui est moindre…

La Terre est-elle en péril ? Il n’y a pas de rai­son de pa­ni­quer, mais on a déjà assez perdu de temps. Est-ce qu’on va se conten­ter de trans­mettre le far­deau ac­cu­mulé aux gé­né­ra­tions fu­tures ? Ou bien al­lons nous sor­tir du rai­son­ne­ment éco­no­mique strict et as­su­mer notre res­pon­sa­bi­lité éthique. (…) Le dé­ve­lop­pe­ment du­rable ne concerne pas que les gé­né­ra­tions fu­tures. Il vise éga­le­ment la qua­lité de vie de la gé­né­ra­tion pré­sente.

L’éco­lo­gie in­dus­trielle a une am­bi­tion qui peur pa­raître dé­me­su­rée : elle cherche à faire évo­luer le sys­tème in­dus­triel dans son en­semble, pour qu’il de­vienne viable et com­pa­tible avec les autres éco­sys­tèmes. Si nous n’y ar­ri­vons pas, le mo­dèle éco­no­mique ac­tuel conti­nuera à scier la branche sur la­quelle il est assis.

Faut-il se ser­rer la cein­ture? Pas né­ces­sai­re­ment! Il y a un mes­sage ul­tra­simple qu’il faut mar­te­ler : avec nos his­toires de dé­ve­lop­pe­ment du­rable, et d’éco­lo­gie in­dus­trielle en par­ti­cu­lier, on n’est pas du tout là pour emm… les gens! Il s’agit d’as­su­rer l’ave­nir de l’ac­ti­vité éco­no­mique, et par consé­quent le bien-être so­cial aussi. (…) Mais dans cer­tains cas, il fau­dra peut-être en­vi­sa­ger de consom­mer moins.

L’éco­lo­gie in­dus­trielle remet en ques­tion l’idée d’une crois­sance illi­mi­tée de la consom­ma­tion des res­sources ma­té­rielles et éner­gé­tiques. (…) Idéa­le­ment, il fau­drait par­ve­nir à main­te­nir notre bien-être tout en sta­bi­li­sant, si pos­sible même en ré­dui­sant, notre consom­ma­tion de res­sources.

L’éco­lo­gie in­dus­trielle : une stra­té­gie de dé­ve­lop­pe­ment

Par rap­port aux nom­breuses ap­proches des ques­tions d’en­vi­ron­ne­ment, l’éco­lo­gie in­dus­trielle pré­sente trois spé­ci­fi­ci­tés (d’après S. Erk­man):

  • le re­cours à un cadre concep­tuel très large et ri­gou­reux (l’éco­lo­gie scien­ti­fique) ;
  • une vo­lonté de stra­té­gie opé­ra­tion­nelle, éco­no­mi­que­ment réa­liste et so­cia­le­ment res­pon­sable ;
  • une ap­proche co­opé­ra­tive : alors que tous les ou­tils ac­tuels de dé­ve­lop­pe­ment du­rable (éco-ef­fi­ca­cité,...) visent à ac­croître la via­bi­lité et la com­pé­ti­ti­vité des en­tre­prises in­di­vi­duelles, l’éco­lo­gie in­dus­trielle pro­pose une ap­proche sys­té­mique et col­lec­tive, né­ces­si­tant la co­opé­ra­tion de nom­breux agents éco­no­miques qui d’ha­bi­tude s’ignorent ou sont en com­pé­ti­tion.

Ou­vrir la voie vers le dé­ve­lop­pe­ment du­rable

De­puis le Som­met de la Terre de l’ONU à Rio en 1992, des ef­forts si­gni­fi­ca­tifs ont été ef­fec­tués en ma­tière de dé­ve­lop­pe­ment du­rable. Au­jour­d’hui le gou­ver­ne­ment et les en­tre­prises se fondent sur des cri­tères de dé­ve­lop­pe­ment du­rable dans leur prise de dé­ci­sion. Mais la re­cherche de la voie op­ti­male à suivre reste com­plexe, dans ce la­by­rinthe qui en­tre­lace des consi­dé­ra­tions à la fois éco­no­miques, en­vi­ron­ne­men­tales et so­ciales.

image

Pas fa­cile de trou­ver son che­min dans la “jungle” des concepts liés au dé­ve­lop­pe­ment du­rable…  

Une Nou­velle Pla­te­forme pour l’Éco­no­mie

Com­ment convaincre les en­tre­prises? Il est es­sen­tiel, dans l’ar­gu­men­ta­tion pour per­sua­der un in­ves­tis­seur à l’ap­pli­ca­tion du dé­ve­lop­pe­ment du­rable, de faire va­loir les plus-va­lues fi­nan­cières!

En effet, pour l’éco­lo­gie in­dus­trielle, ap­pli­quer le dé­ve­lop­pe­ment du­rable est com­pa­tible avec une haute va­leur ajou­tée. (Et c’est cru­cial!)

Avec la vi­sion glo­bale de l’éco­lo­gie in­dus­trielle, nous pou­vons pro­je­ter des stra­té­gies afin de rendre le concept de du­ra­bi­lité opé­ra­tion­nel et éco­no­mi­que­ment réa­liste. Du­rant la confé­rence de Lau­sanne, des ex­perts mon­dia­le­ment re­con­nus pré­sen­te­ront les concepts clés de l’éco­lo­gie in­dus­trielle et four­ni­ront aux par­ti­ci­pants les der­nières ten­dances et pers­pec­tives pour at­teindre une éco­no­mie com­pa­tible avec un dé­ve­lop­pe­ment du­rable.

image

Un ac­cent par­ti­cu­lier sera mis sur les par­te­na­riats pu­blic-privé  

Une éco-re­struc­tu­ra­tion du sys­tème in­dus­triel

L’éco­lo­gie in­dus­trielle im­plique la re­con­nais­sance des li­mites au dé­ve­lop­pe­ment tech­no­lo­gique et éco­no­mique de notre so­ciété et vise une re­struc­tu­ra­tion ra­di­cale de l’en­semble du sys­tème in­dus­triel.

Le pro­gramme de la confé­rence

  • Ou­ver­ture : Mettre en Œuvre le Dé­ve­lop­pe­ment Du­rable
  • Ses­sion I : Op­ti­mi­ser l’Uti­li­sa­tion des Res­sources
  • Ses­sion II : Bou­cler les Flux de Ma­tières et Mi­ni­mi­ser les Émis­sions
  • Ses­sion III : Dé­ma­té­ria­li­ser les Pro­duits et les Ser­vices
  • Ses­sion IV : Dé­car­bo­ni­ser l’Éner­gie
  • Clô­ture : Pla­ni­fier le Dé­ve­lop­pe­ment Du­rable

image

Le futur des sys­tèmes éner­gé­tiques sera en ques­tion lors de cette confé­rence

Illus­trons 4 des in­ter­ven­tions de la confé­rence :

Cette ses­sion se concen­trera sur la né­ces­sité de dé­cro­cher d’une ap­proche « end of pipe » à une autre « en cir­cuit fermé » pour la ges­tion des res­sources et des dé­chets, afin de li­mi­ter l’aug­men­ta­tion de leur vo­lume et leur pol­lu­tion. Les ré­seaux eco-in­dus­triels se­ront pré­sen­tés, où les dé­chets d’une com­pa­gnie peuvent ser­vir de res­sources à une autre.

1-2. La sym­biose in­dus­trielle

Le pro­gramme na­tio­nal de sym­biose in­dus­trielle (NISP) de Grande Bre­tagne, est un bel exemple de sym­biose in­dus­trielle, per­met­tant de créer des sy­ner­gies entre en­tre­prises. Elle s’oc­cupe de ca­ta­lo­guer toutes les en­trées de res­sources et d’éner­gie et les sor­ties de dé­chets et pro­duits dé­ri­vés des com­pa­gnies afin de trou­ver des liens entre dif­fé­rentes en­tre­prises.

Concrè­te­ment, si la com­pa­gnie A ba­lance de l’air chaud par la che­mi­née, elle pourra la four­nir (la vendre à prix pré­fé­ren­tiel) à la com­pa­gnie B, qui pour­rait l’uti­li­ser pour se chauf­fer. Au lieu de dé­ver­ser ses re­jets d’eaux in­dus­trielles (qui re­pré­sentent par­fois des vo­lumes as­tro­no­miques), l’in­dus­trie C pour­rait la re­lier au ré­seau d’ir­ri­ga­tion du pay­san proche de son site (moyen­nant un éven­tuel pré­trai­te­ment de ses eaux avant la sor­tie l’usine si né­ces­saire !). Il s’agit d’exemples de so­lu­tion ga­gnante pour toutes les par­ties, qui per­met de bou­cler les flux de res­sources et de di­mi­nuer l’im­pact en­vi­ron­ne­men­tal des en­tre­prises, tout en éco­no­mi­sant de l’ar­gent (in­dis­pen­sable pour convaincre de par­ti­ci­per à ce type de pro­jet !)

image

L’ef­fet de la sym­biose vise à dé­cou­pler les ac­ti­vi­tés éco­no­miques de leur im­pact sur l’en­vi­ron­ne­ment.

Le mo­dèle da­nois de Ka­lund­borg

Ka­lund­borg est une pe­tite ville in­dus­trielle de 20’000 ha­bi­tants, au bord de la Mer du Mord. Les en­tre­prises de Ka­lund­borg ont com­mencé, il y a plu­sieurs di­zaines d’an­nées, à échan­ger des «déchets»: de la va­peur, de l’eau, ainsi que di­vers sous-pro­duits. Ils ont bap­tisé leur sys­tème d’échange «sym­biose in­dus­trielle».

Une ex­cel­lente vidéo de 12 mi­nutes sur Ka­lund­borg a été mise en ligne en 2004 sur le site de l’émis­sion de la TSR (Té­lé­vi­sion Suisse Ro­mande), il suf­fit de cli­quer sur le lien en bas de page!

image

La sym­biose de Ka­lund­borg com­prend 5 par­te­naires prin­ci­paux, dis­tants les uns des autres de quelques cen­taines de mètres seule­ment, et reliés entre eux par un réseau de pi­pe­lines:

  • Une grande cen­trale élec­trique d’une ca­pa­cité de 1500MW, em­ployant plus de 600 per­sonnes.
  • Sta­toil, la plus grande raf­fi­ne­rie de pétrole du Da­ne­mark, avec une ca­pa­cité supérieure à trois mil­lions de tonnes de pétrole par an et 250 em­ployés.
  • Novo Nor­disk, une grande société da­noise de bio­tech­no­lo­gies,pro­dui­sant des en­zymes in­dus­triels et d’in­su­line, oc­cu­pant plus de mille per­sonnes.
  • Gy­proc, qui pro­duit des pan­neaux de construc­tion en gypse (14­mil­lions de m2
    par an), avec 175 col­la­bo­ra­teurs.
  • Enfin, la mu­ni­ci­pa­lité de Ka­lund­borg, qui uti­lise, pour le chauf­fage à dis­tance de toute la ville, de la va­peur ven­due par la cen­trale élec­trique.

image

Les par­te­naires de la sym­biose in­dus­trielle de Ka­lund­borg

L’eau, sous forme de li­quide ou de va­peur, consti­tue le “déchet” va­lo­risé de la manière la plus systéma­tique.

Comme le dit le Prof. Erk­man, il se­rait fas­ti­dieux d’énumérer dans le détail tous les échanges de déchets qui se sont pro­gres­si­ve­ment mis en place au cours
des années. Sur la base des in­for­ma­tions par­tielles dis­po­nibles ac­tuel­le­ment, on peut tou­te­fois dres­ser un bilan es­ti­ma­tif des avan­tages en­vi­ron­ne­men­taux et éco­no­miques de la sym­biose in­dus­trielle de Ka­lund­borg:

  • Réduc­tion de la consom­ma­tion des res­sources: 45’000 tonnes par an de pétrole, 15’000 tonnes par an de char­bon, et sur­tout 600’000m3 par an d’eau, une res­source re­la­ti­ve­ment rare dans la région.
  • Réduc­tion des émis­sions de gaz à effet de serre et de pol­luants: 175’000 tonnes par an de gaz car­bo­nique, 10’200 tonnes par an de di­oxyde de soufre.
  • Réuti­li­sa­tion des déchets: 130’000 tonnes par an de cendres (pour la construc­tion rou­tière), 4’500 tonnes par an de soufre (pour la fa­bri­ca­tion d’acide sul­fu­rique), 90’000 tonnes par an de gypse, 1’440 tonnes par an d’azote, et 600 tonnes par an
    de phos­phore.

Le Prof. Erk­man ar­gu­mente les clés de ce suc­cès dans son livre: “Les avan­tages éco­no­miques, qui se trouvent en réalité à l’ori­gine de ces échanges, sont éga­le­ment sub­stan­tiels. Selon les in­di­ca­tions dont on dis­pose pu­bli­que­ment, les re­ve­nus an­nuels sont évalués à 10 mil­lions de dol­lars (du fait de l’éco­no­mie en res­sources et de la vente des déchets), et les re­ve­nus cu­mulés jus­qu’à au­jour­d’hui s’élèvent à en­vi­ron 120 mil­lions de dol­lars. Le temps moyen d’amor­tis­se­ment reste inférieur à cinq ans!”

“Dans ce pro­ces­sus spon­tané, qui s’est pro­gres­si­ve­ment mis en place sur des bases com­mer­ciales, toutes les en­tre­prises y trouvent leur compte. Le succès du système re­pose lar­ge­ment sur la confiance exis­tant entre les différents par­te­naires.”

“Ka­lund­borg est une pe­tite ville où tout le monde se connaît. Cette proxi­mité fa­ci­lite les contacts in­for­mels à tous les ni­veaux hiérar­chiques entre les en­tre­prises concernées.

“La sym­biose de Ka­lund­borg se ca­ractérise par la proxi­mité de quelques grandes en­tre­prises qui sont à la fois différentes et complémen­taires. Pour re­pro­duire ailleurs un tel système, il fau­drait donc fa­vo­ri­ser cer­tains «pa­na­chages in­dus­triels» pro­pices aux échanges de déchets et de res­sources.”

Par­mis les li­mites du sys­tèmes, men­tion­nons qu’en cas de mo­di­fi­ca­tions des procédés de
fa­bri­ca­tion, ou sim­ple­ment si l’un des par­te­naires vient à ces­ser ses ac­ti­vités, un déchet pour­rait man­quer, et le système d’échanges se ver­rait alors gra­ve­ment per­turbé (contrai­re­ment aux éco­systèmes bio­lo­giques, où la re­don­dance est généra­le­ment de règle). Si­gna­lons éga­le­ment les dif­fi­culté à intégrer les PME, no­tam­ment du fait de leur faible ca­pa­cité de pro­duc­tion

Quelques chiffres pour Ka­lund­borg (1998)

Prin­ci­pales res­sources éco­no­mi­sées:

  • Eau sou­ter­raine: 1,9 mil­lion m3 / an
  • Eau de sur­face: 1,0 mil­lion m3 / an
  • Pé­trole: 20’000 tonnes / an
  • Gypse: 200’000 tonnes / an

Gains éco­no­miques:

  • In­ves­tis­se­ments (18 pro­jets ): ~75 mil. US$
  • Eco­no­mies an­nuelles: +15 mil. US$
  • Gains to­taux 1980-1998: ~160 mi. US$
  • Re­tour sur in­ves­tis­se­ment: max. 5 ans

Ca­rac­té­ris­tiques de la sym­biose de Ka­lund­borg

  • Pro­ces­sus «spon­tané», non pla­ni­fié.
  • Pas de sub­sides, les échanges se font sur la base de contrats com­mer­ciaux confi­den­tiels.
  • Pro­blème de la dé­faillance pos­sible d’un par­te­naire.  

3. Et la Suisse dans tout ça ? L’exemple du pro­jet Ge­nève-Lac-Na­tions (GLN)

image

Comme on dit du côté de Ge­nève, il n’y a pas peut-être pas “le feu au lac”, par contre il s’y trouve ce­pen­dant bien de la cha­leur!  

Le pro­jet GLN per­met de va­lo­ri­ser cette res­source na­tu­relle et la sub­sti­tuer à l’uti­li­sa­tion de res­sources fos­siles en uti­li­sant la cha­leur du lac pom­pée à 35 m de pro­fon­deur. En été on fait cir­cu­ler l’eau fraîche dans les pla­fonds des bâ­ti­ments des or­ga­ni­sa­tions in­ter­na­tio­nales au lieu de faire tour­ner l’air condi­tionné. En hiver, ces mêmes bâ­ti­ments se­ront chauf­fés par la même eau cou­plée à des pompes à cha­leur. De plus, ar­ro­sage de tous les parcs avec cette eau qui n’a pas be­soin d’être po­table.

L’éco­no­mie en­vi­ron­ne­men­tale est im­por­tante (1500 t. de ma­zout/an), sans aug­men­ta­tion de consom­ma­tion d’élec­tri­cité. 400’000 m3 d’eau po­table éco­no­mi­sés. (1 m3 d’eau po­table = 1KW).

Le pro­jet a été mis en place à l’oc­ca­sion de la trans­for­ma­tion de la place des Na­tions com­bi­née à la construc­tion de l’usine Se­rono et la ré­no­va­tion de l’en­semble du quar­tier de Sè­che­ron.

Ini­tia­le­ment prévu pour les seules or­ga­ni­sa­tions in­ter­na­tio­nales, le par­te­na­riat avec Se­rono a per­mis de dou­bler la ca­pa­cité de la sta­tion de pom­page sans en dou­bler le prix. Par contre, prise en charge par Se­rono et l’État de Ge­nève, les deux par­te­naires y ont trouvé un in­té­rêt évident: un bel exemple de par­te­na­riat pu­blic-privé.

Pour des com­plé­ments d’in­for­ma­tions, n’hé­si­tez pas à consul­ter cette pré­sen­ta­tion de Mon­sieur Ou­zi­lou, le di­rec­teur du Ser­vice Can­to­nal de l’Ener­gie de Ge­nève.

4. Le pro­jet ME­LISSA de l’Agence Spa­tiale Eu­ro­péenne

L’éco­lo­gie in­dus­trielle cherche à ac­croître la pro­duc­ti­vité des res­sources (“dé­ma­té­ria­li­ser”), pour four­nir des ser­vices équi­va­lents, dans le but de dé­cou­pler bien-être et consom­ma­tion crois­sante de res­sources.

Pas­sons main­te­nant à une ap­pli­ca­tion très sexy de l’éco­lo­gie in­dus­trielle: celle qui concerne les re­cherches sur les éco­sys­tèmes mi­cro­biens ar­ti­fi­ciels. Ces der­niers ont pour ori­gine les pro­blèmes de sur­vie posés par les fu­tures mis­sions spa­tiales de très longue durée, comme une mis­sion vers la pla­nète Mars.

image

Pas simple, une mis­sion pour Mars, en terme de nour­ri­ture em­bar­quée et eaux pour l’hy­giène pour les cos­mo­nautes…

De­puis long­temps, on sait re­cy­cler in­dé­fi­ni­ment l’air et l’eau dans les vais­seaux spa­tiaux, au moyen de tech­niques phy­sico-chi­miques. À long terme, c’est la nour­ri­ture qui consti­tue le vé­ri­table fac­teur li­mi­tant.

Pour le com­prendre les en­jeux, pour une mis­sion sur Mars:

Consom­mables uni­que­ment:

  • Pour 5kg/j/pers, 6 per­sonnes, 1000 jours: 30 000 kg,
  • En in­cluant les eaux d’hy­giène: même confi­gu­ra­tion + 15 litre eau/j/pers: 120’000 Kg!

Dans ces condi­tions, les pro­jets de mis­sions spa­tiales se dé­rou­lant sur plu­sieurs an­nées avec des équi­pages nom­breux semblent sé­rieu­se­ment hy­po­thé­qués, n’est-ce pas?!

Il ne reste donc qu’une so­lu­tion: pro­duire la nour­ri­ture à bord, en re­cy­clant in­té­gra­le­ment les ré­si­dus du mé­ta­bo­lisme de l’équi­page. Ces dé­chets, dé­com­po­sés par des souches mi­cro­biennes soi­gneu­se­ment sé­lec­tion­nées, ser­vi­raient de sub­strat pour la crois­sance de bac­té­ries, d’algues uni­cel­lu­laires, voire de vé­gé­taux su­pé­rieurs.

L’Agence spa­tiale eu­ro­péenne (ESA) par le biais d’un pro­gramme nommé Me­lissa (ME­LISSA: Mi­cro-Eco­lo­gi­cal LIfe Sup­port Sys­tem Al­ter­na­tive)

Le concept Me­lissa com­porte ainsi en tout cinq «com­par­ti­ments»:

image

Le com­par­ti­ment «consom­ma­teur», où vit l’équi­page, et un sys­tème de quatre pe­tits ré­ac­teurs bio­lo­giques clas­siques.

image

image

Es­pé­rons que les fu­turs as­tro­nautes ap­pré­cie­rons les sa­lades et autres lé­gumes ;-)  

Dans la pers­pec­tive de l’éco­lo­gie in­dus­trielle: les ap­pli­ca­tions ter­restres
sont très pro­met­teuses pour :

  • le trai­te­ment des dé­chets or­ga­niques cou­plé à la pro­duc­tion d’eau pure, d’oxy­gène et
    de nour­ri­ture
  • l’ex­trac­tion de conta­mi­nants en mi­lieu aqueux, tels que des mé­taux lourds (en ajou­tant
    des com­par­ti­ments munis de mem­branes sé­lec­tives).

Ob­jec­tifs de la confé­rence

  • Dé­mon­trer com­ment l’éco­lo­gie in­dus­trielle donne des so­lu­tions pour éco­no­mi­ser (et ga­gner !) de l’ar­gent
  • Four­nir aux sec­teurs pu­blic et privé les concepts clés et les bonnes pra­tiques per­met­tant l’ap­pli­ca­tion du dé­ve­lop­pe­ment du­rable.
  • Dis­sé­mi­ner la vi­sion de l’éco­no­mie propre à l’éco­lo­gie in­dus­trielle.
  • Pro­mou­voir l’échange d’in­for­ma­tion et de sa­voir-faire entre les sec­teurs pu­blic et privé.

Conclu­sion

Fi­na­le­ment, quelques cli­chés pho­to­gra­phiques de notre lac Léman, pour faire suite aux splen­dides pho­tos que Fran­çois nous a pré­sen­tées ce week end.

image

Y aura-t-il un rayon de so­leil dans notre ciel qui s’an­nonce sombre (source Pananpic.​com )

image

Ou alors le ré­chauf­fe­ment pla­né­taire nous jouera-t-il des tours, avec ses dé­rè­gle­ments pré­vus, à l’image de cette trombe d’eau pho­to­gra­phiée par Mon­sieur Ro­chat?

image

image

J’es­père qu’on pourra pro­fi­ter d’un beau Léman avec quelques nuages, mais avec un ciel ra­dieux (je ne pou­vais pas m’em­pê­cher de vous rap­pe­ler de vous pro­cu­rer Au­to­pano!)

Pour conclure, j’ai­me­rais une fois de plus citer mon chef spi­ri­tuel, le Prof. Erk­man:

“L’éco­lo­gie in­dus­trielle, qui vise à mener de front une ap­proche à la fois ri­gou­reuse sur le plan théo­rique (l’éco­lo­gie scien­ti­fique) et opé­ra­tion­nelle (en pré­co­ni­sant des ac­tions concrètes, éco­no­mi­que­ment viables). Les pro­blèmes d’en­vi­ron­ne­ment ne consti­tuent donc qu’un as­pect, parmi d’autres, de l’éco­lo­gie in­dus­trielle, qui oeuvre pour l’avè­ne­ment d’un sys­tème in­dus­triel plus élé­gant, c’est-à-dire ca­pable de gé­né­rer plus de ri­chesses et de bien-être avec moins d’im­pacts sur la Bio­sphère.”

“Fi­na­le­ment, la mo­ti­va­tion la plus forte en fa­veur de l’éco­lo­gie in­dus­trielle, qui as­su­rera peut-être son suc­cès, pour­rait bien être de na­ture… es­thé­tique. Sous la plume des pre­miers éco­lo­gistes in­dus­triels, comme Jesse Au­su­bel: “Le but de l’éco­lo­gie in­dus­trielle est un en­semble plus élé­gant de pro­ces­sus in­dus­triels.”

Et Suren Erk­man d’ajou­ter, “Un sys­tème in­dus­triel plus élé­gant, une éco­no­mie plus in­tel­li­gente: voilà un défi que les in­gé­nieurs, et avec eux bien des ac­teurs po­li­tiques et éco­no­miques, et tout sim­ple­ment de nom­breux ci­toyens, au­ront sans doute à cœur de re­le­ver.”

Êtes-vous prêts à re­le­ver ce défi ? On compte sur vous !

À bien­tôt sur cuk.​ch (je suis à votre en­tière dis­po­si­tion pour tout com­plé­ment d’in­for­ma­tion).

Une sé­lec­tion de quelques autres sites web per­ti­nents

Le World Bu­si­ness Coun­cil for Sus­tai­nable De­ve­lop­ment (WBCSD)

Le site du conseil mon­dial du bu­si­ness pour le dé­ve­lop­pe­ment du­rable, dont les quar­tiers sont à Ge­nève, une mine d’or pour trou­ver des ac­tua­li­tés et des pu­bli­ca­tions en ma­tière de du­ra­bi­lité. Le WBCSD réunit plus de 200 mul­ti­na­tio­nales (BP, Shell,…) qui s’en­gagent pour une crois­sance sou­te­nable (ou la plus sou­te­nable) pos­sible de notre so­ciété, avec comme exemple d’ob­jec­tifs l’ap­pli­ca­tion de po­lices de dé­ve­lop­pe­ment qui dé­fendent l’en­vi­ron­ne­ment ou de bonnes pra­tiques entre membres de l’or­ga­ni­sa­tion.

L’ins­ti­tut in­ter­na­tio­nal pour le dé­ve­lop­pe­ment du­rable (IISD)

Basé au Ca­nada mais avec une an­tenne à Ge­nève, un de ses ser­vices, le SD Ga­te­way est un réél vi­vier d’évé­ne­ments, confé­rence et forum sur l’en­vi­ron­ne­ment (peut-être y en aura-t-il un près de chez vous bien­tôt ? Jetez un coup d’œil…).

L’ONU (ONU) Le site de la di­vi­sions des Na­tions Unies consa­crées au dé­ve­lop­pe­ment du­rable.

Le Worldw­tach Ins­ti­tute (WWI)

Le cé­lèbre ins­ti­tut pu­blie, entre autres, l’ex­cellent état de la pla­nète qui s’in­té­resse par­ti­cu­liè­re­ment aux deux géants asia­tiques en plein boum, la Chine et l’Inde.

La Dé­cen­nie des Na­tions Unies pour l’édu­ca­tion en vue du dé­ve­lop­pe­ment du­rable (2005-2014) (ONU_DD)

Le site per­met de prendre connais­sance des ob­jec­tifs des Na­tions Unies pour les ques­tions de du­ra­bi­li­tés.

La Revue Du­rable (RD)

La Revue Du­rable est une revue de vul­ga­ri­sa­tion fran­co­phone sur l’éco­lo­gie et le dé­ve­lop­pe­ment du­rable. Pour des dos­siers (très) com­plets.

Mé­dia­terre (me­dia­terre)   Le “Sys­tème d’in­for­ma­tion mon­dial fran­co­phone pour le dé­ve­lop­pe­ment du­rable” dé­nommé Mé­dia­terre

Il s’agit d’une ini­tia­tive de type II, telle que dé­fi­nie à l’oc­ca­sion du Som­met Mon­dial sur le Dé­ve­lop­pe­ment Du­rable. Cette ini­tia­tive s’ins­crit en droite ligne de l’ap­pli­ca­tion du pa­ra­graphe 52 du Plan d’ac­tion de Jo­han­nes­burg qui re­com­mande “d’as­sis­ter les pays en dé­ve­lop­pe­ment et les pays avec des éco­no­mies en tran­si­tion pour ré­duire la frac­ture nu­mé­rique … et dans ce contexte sou­te­nir le Som­met Mon­dial de la So­ciété de l’In­for­ma­tion”.

Le World Re­source Ins­ti­tute (WRI)

Le World Re­source Ins­ti­tute est un think tank (groupe de ré­flexion) très actif en ma­tière de dé­fense de l’en­vi­ron­ne­ment

Green­leaf Pu­bli­shing (GP)

En édi­teur an­glo­phone d’ex­cel­lente pu­bli­ca­tion en rap­port avec le bu­si­ness et le dé­ve­lop­pe­ment du­rable.

Sus­tai­nable Bu­si­ness As­so­ciates (SBA)

Une ONG qui me tient à cœur et pour la­quelle j’ai col­la­boré briè­ve­ment l’an­née der­nière. SBA en­cou­rage la prise en compte des di­men­sions en­vi­ron­ne­men­tales et so­ciales dans la ges­tion d’en­tre­prise au Magh­reb et au Ma­chreq. SBA col­la­bore avec l’in­dus­trie, l’ad­mi­nis­tra­tion et les ONG pour sou­te­nir l’in­té­gra­tion, au ni­veau local, des concepts d’éco-ef­fi­ca­cité et de dé­ve­lop­pe­ment du­rable. Ses ob­jec­tifs sont de pro­mou­voir l’ac­tion en­vi­ron­ne­men­tale et du­rable en en­tre­prise et d’en­cou­ra­ger la res­pon­sa­bi­lité so­ciale en en­tre­prise. SBA pro­pose, parmi de nom­breuses autres pres­ta­tions, d’ex­cel­lents guides :

Co­ha­bi­ter avec la na­ture

Qui pro­pose en l’oc­cu­rence un ar­ticle sur l’éco­lo­gie in­dus­trielle

Last (but not least!): Green My Apple

Le site de Green­peace qui dé­sire ver­dir notre chère et tendre Pomme

54 com­men­taires
1)
Fran­çois Cuneo
, le 06.11.2006 à 09:28

Ben dis, c’est du com­plet ça!

Bravo et merci. De la ma­tière à ré­flexion.

2)
Franck_­Pas­tor
, le 06.11.2006 à 09:47

Im­pres­sion­nant ! Ce qui montre que dans cer­tains cas par­ti­cu­liers éco­lo­gie fait bon mé­nage avec éco­no­mie/in­dus­trie. Toute la ques­tion est de sa­voir si ce type de ma­riage peut se re­pro­duire (et se gé­né­ra­li­ser ?) en de­hors de ces quelques ex­cep­tions…

3)
azuff
, le 06.11.2006 à 09:49

Du bon bou­lot théo. J’avais fait un résué du livre de S. Erk­man ici : L’éco­lo­gie in­dus­trielle

C’est moins com­plet, donc plus court, donc moins long :)

4)
Ca­plan
, le 06.11.2006 à 09:56

Bravo et merci pour cet im­pres­sion­nant tra­vail, Théo­dore!

Quelle éner­gie!

5)
Sé­bas­tien Pen­nec
, le 06.11.2006 à 10:02

Ex­cellent ar­ticle, merci !

Son­dage fait, 2.19 pla­nètes… cela dit, je me de­mande ce qu’il faut ré­pondre pour ar­ri­ver à une pla­nète…

6)
In­connu
, le 06.11.2006 à 10:31

J’ai un score de 11,92 pla­nètes pour le trans­port. Je roule en Prius mais je vais en Amé­rique La­tine une fois par mois, ce qui plombe le ré­sul­tat glo­bal :(

7)
Guillôme
, le 06.11.2006 à 10:36

Une piste in­té­res­sante est la mise en oeuvre de bourse d’achat/vente de droit à pol­luer (exemple en an­gle­terre )

Le prin­cipe est de sanc­tion­ner fiann­cié­re­ment les in­dus­tries qui pol­luent au delà de leur quota au­to­risé mais comme cette sanc­tion ne ré­soud rien, c’est d’au­to­ri­ser ceux qui pol­luent moins de vendre leur droit à pol­luer à ceux qui pol­luent trop (le prix étend bien en­tendu moins cher que la sanc­tion fi­nan­cière). Ainsi, ceux qui pol­luent moins y gagnent fi­nan­ciè­re­ment!

C’est, je pense, une bonne piste pour conci­lier in­té­rêt fi­nan­cier et ré­duc­tion de la pol­lu­tion.

8)
To­TheEnd
, le 06.11.2006 à 10:53

Bon, j’suis super à la bourre… mais 2 re­maques:

1. le lien sur le test est faux (juste sous l’image de ton ré­sul­tat). j’ai fait le test et le ré­sul­tat est assez contrasté: 2.26 pour la bouffe mais 4.9 et 5.4 pour le trans­port et l’ha­bi­ta­tion.

Pour le trans­port, je ne peux pas y faire grand chose puisque c’est mon mé­tier qui veut ça (si quel­qu’un de riche veut me payer 200k à l’an­née pour que je reste à la mai­son, je suis pre­neur!).

Pour l’ha­bi­ta­tion, je soup­çonne que les stats sont un peu “gros­sière” pour faire une moyenne… et puis pour amé­lio­rer ce ratio, il fau­drait que je fasse des gosses mais ça, c’est pas de­main la veille!

Par contre… je pour­rais peut être vivre avec plu­sieurs femmes??? Dans un but éco­lo­giste, bien évi­dem­ment!

T

10)
To­TheEnd
, le 06.11.2006 à 11:12

De plus, tu au­rais pu si­gna­ler que notre marque pré­fé­rée (Apple) est ex­trê­me­ment mal notée par les dif­fé­rentes as­so­cia­tions de pro­tec­tion de la na­ture! Pour tout dire, ils sont 4ème en par­tant de­puis la fin… dif­fi­cile de faire plus mau­vais!

Ci-après, un petit site sympa réa­lisé par Green­peace qui ré­sume tout ce qui est re­pro­ché à Apple:

Green my Apple

Et sa­vez-vous qui est nu­méro 1 dans ce sec­teur pour ces as­so­ci­ta­tions? Je vous le donne en mille: Dell!

T

11)
Théo­dore Bes­son
, le 06.11.2006 à 11:18

Ci-après, un petit site sympa réa­lisé par Green­peace qui ré­sume tout ce qui est re­pro­ché à Apple: Green my Apple

Merci pour cet ex­cellent lien!

Je l’ajoute sur l’hu­meur du jour!

PS: j’ai cor­rigé le lien sur le test de l’em­preinte éco­lo­gique

12)
Théo­dore Bes­son
, le 06.11.2006 à 11:20

Du bon bou­lot théo. J’avais fait un résué du livre de S. Erk­man ici : L’éco­lo­gie in­dus­trielle

C’est moins com­plet, donc plus court, donc moins long :)

Dis donc Ar­naud, tu cri­tiques ma ma­la­die de la longue his­toire là ;-D

Je met ton dos­sier sur l’éco­lo­gie in­dus­trielle en lien sur l’hu­meur!

13)
ala­rache
, le 06.11.2006 à 11:23

J’avais déjà lu dans plu­sieurs livres l’exemple de Ka­lund­bog, mais ce qui fait plai­sir c’est qu’au­jour­d’hui ça fi­gure à le une de Cuk et de­main en prime time de TF1 (?)

Il faut en par­ler et sur­tout ce qu’il y a re­te­nir: Les so­lu­tions existent, on les connait, elles en coutent pas grands choses si ce n’est de re­muer tous les do­maines.

Mais j’ai beau raler sur mon père pour qu’il éteigne les lu­mières, que faire face à l’au­to­route A16 al­lu­mée jour et nuit entre ca­lais et bou­logne de­puis au moins 2 ans, ce qui a grillé la moi­tié des am­poules… mais tout le monde s’en fou puisque c’est la ré­gion qui paye (mince, la ré­gion c’est mes im­pôts?!) et que l’on a la plus grosse cen­trale nu­cléaire d’eu­rope juste à côté qui ali­mente, faut bien qu’elle serve à quelque chose…….

Mes ré­sul­tats: 4,38 ; 1,25 ; O,98 Pb: j’aime pas cui­si­ner… Que 4 ques­tions pour faire des conclu­sions??!!…..

Avec le lien du WWF j’ar­rive à 2,2 pla­nètes avec 14 ques­tions.

Et mon beau­frère qui vient de chan­ger sa jeep qui an­nonce qu’il consomme du 20 L au 100 à son père qui n’en est pas loin avec son X5….. Mais bon, loin de moi vou­loir lan­cer une po­lé­mique et ré­veiller des pré­si­dents d’as­so­cia­tion…. o))) Keep smi­ling.

14)
In­connu
, le 06.11.2006 à 12:14

ala­rache: il au­rait du ache­ter une Lexus Rx400h

15)
ala­rache
, le 06.11.2006 à 12:23

ou une mé­gane, il a pas be­soin de plus: pas de gosse, pas de sport par­ti­cu­lier, pas be­soin pour son bou­lot, il est op­ti­cien… Je suis pas là pour lui dire ce dont il a be­soin, mais sur le pa­pier, il a pas be­soin de 4 roues mo­trices et de do­mi­ner les autres sur la route ;o)))

D’ailleurs, je n’ai ja­mais évo­qué le pro­blème avec lui, mais sur un forum in­ter­net, je trouve que ça a plus sa place ce genre de dis­cus­sion.

16)
alec6
, le 06.11.2006 à 13:42

… in­té­res­sant ! merci Ca­ma­rade Bon ! Zavez de la chance, j’ai du bou­lot et pas le temps de ré­pondre et de di­gres­ser.

En bref, le dé­ve­lop­pe­ment du­rable c’est bien, bien mieux que le BAU (bu­si­ness as usual), mais un peu trop tard. La seule so­lu­tion c’est la DE­CROIS­SANCE or­ga­ni­sée. Le seul pro­blème est de taille, cette me­sure est, dans la pra­tique ab­so­lu­ment pas ap­pli­cable. Elle ne sera le fait que de quelques in­di­vi­dus tout au plus, ja­mais à l’échelle d’un pays et en­core moins de l’en­semble des pays riches.

Nous al­lons donc tout nous prendre dans la gueule !

Par ailleurs, j’ai un score de 1,8 pla­nète… ce qui me laisse rê­veur sur ce test (j’en ai fait d’autres à peu près équi­valent). J’ai la chance d’ha­bi­ter à Paris, de tra­vailler à Paris et de pou­voir me per­mettre de ne pas avoir de ba­gnole avec 3 en­fants, de faire à man­ger avec les pro­duits du mar­ché (non Sa­luki, pas en­core avec les lé­gumes du jar­din !!), mais au­cune ques­tion sur les ha­bi­tudes de consom­ma­tion, les biens d’éui­pe­ment, l’ob­so­les­cence moyenne des vê­te­ments, ap­pa­reils mé­na­gers…. D’où mon éton­ne­ment sur ce genre de test…

Et en­core la Prius ! Eh ! ca­ma­rades ! le pro­blème n’est pas la voi­ture, mais l’usage qu’on en fait (par né­ces­sité, par “plai­sir”, pour un oui, pour un non…). Un vieux bus pol­luera certes bien plus qu’une prius mais trim­bal­lera une qua­ran­taine de per­sonnes. Mais une Prius sur les bou­le­vards pa­ri­siens en été, la clim à fond pour aller cher­cher son jour­nal, son pain ou son gamin à la sor­tie de l’école… Est-ce vrai­ment rai­son­nable ? Zéro pol­lu­tion lo­cale, certes, mais quid de son im­pact… glo­bal ? pour UNE per­sonne !

17)
alec6
, le 06.11.2006 à 14:06

Théo­dore,

La confé­rence que tu or­ga­nises m’a l’air fort in­té­res­sante, mais c’est non seule­ment loin de Paris, mais aussi cher, sans comp­ter l’éner­gie né­ces­saire à dé­pen­ser pour se dé­pla­cer, se loger, se nour­rir…

Est-il prévu une dif­fu­sion vidéo sur in­ter­net de la confé­rence et des dé­bats ? Pour le coup se se­rait tech­no­lo­gique ET éco­lo­gique… quitte à payer un droit de ré­cep­tion pour cou­vrir cer­tains frais.

18)
Guillôme
, le 06.11.2006 à 14:19

Concer­nant le rac­courci 4×4 = pol­lueur, je pense que bien­tôt dans les com­men­taires, il ne vi­sera plus que les pos­ses­seurs de ve­hi­cule mais aussi tous ceux avec un or­di­na­teur, juste le temps qu’Apple com­mer­cia­lise lui aussi son 4×4 , ce qui ne sau­rait tar­der…

19)
Théo­dore Bes­son
, le 06.11.2006 à 14:35

Est-il prévu une dif­fu­sion vidéo sur in­ter­net de la confé­rence et des dé­bats ? Pour le coup se se­rait tech­no­lo­gique ET éco­lo­gique… quitte à payer un droit de ré­cep­tion pour cou­vrir cer­tains frais.

Non pas de vi­déo­con­fé­rence, mal­heu­reu­se­ment…

A part ça Lau­sanne n’est pas si éloi­gnée de Paris que ça en TGV. Je te fait un prix “cuk” à 150 CHF (100 Euros)!

D’autres ama­teurs? ;-D

20)
To­TheEnd
, le 06.11.2006 à 14:46

Y aura-t-il des ho­tesses pour l’ac­cueil?

T

21)
Théo­dore Bes­son
, le 06.11.2006 à 14:57

Y aura-t-il des ho­tesses pour l’ac­cueil?

Bien sûr! Et de nom­breuses…

Je vois que tu com­mences à com­prendre pour­quoi le mon­tant est fixé à 350.- CHF

22)
Sa­luki
, le 06.11.2006 à 14:59

Alec6

Je te rap­porte des noix de mon jar­din, ra­mas­sées hier matin. Comme ça je serai un Sa­luki à la noix.

J’ai, en son temps, parlé de dé­crois­sance et je me suis fait al­lu­mer: en­core un dé­ga­ge­ment de CO2!

23)
alec6
, le 06.11.2006 à 15:12

Théo­dore,

Vous pour­riez faire au moins une vidéo avec une ca­méra en fixe, dont nous au­rions la pri­meur sur Cuk.​ch…

Yaka, yfô, ya­puka, yfo­kon… je sais ! fa­cile à dire !!

24)
Jean-An­dré De­ledda
, le 06.11.2006 à 15:26

Je consi­dère per­son­nel­le­ment moi-même que les pro­prié­taires de vé­hi­cules sur­di­men­sion­nés sont des pol­lueurs, au­tant ceux qui les vendent de grands ir­res­pon­sables, Citroën et Peu­geot vont d’ailleurs sor­tir leurs 4×4. Met­tez-moi 5 pla­nètes de plus c’est pour consom­mer tout de suite…

Je crois que tout ça est bien mal parti.

en com­plé­ment : ni­ce­fu­ture

25)
ala­rache
, le 06.11.2006 à 15:58

Mais non Jean André! Tout est bien parti, la preuve trouvé sur ton lien:

*On vit une époque for­mi­dable… * Bien sûr, les mé­dias nous alarment avec leurs re­por­tages, grands titres et infos chocs sur notre pe­tite pla­nète bleue et son futur cli­mat et …cela fait peur ! Bien sûr, glo­ba­le­ment le cli­mat po­li­tique eu­ro­péen ne pri­vi­lé­gie pas l’ou­ver­ture et la to­lé­rance aux autres cultures, aux autres peuples de cette pla­nète. Bien sûr, il est fa­cile d’en­trer au­jour­d’hui dans la peur, la tris­tesse ou la co­lère et d’avoir une grande envie « de ne pas l’ai­mer du tout », notre époque. Chez Ni­ce­Fu­ture, abreu­vés de news­let­ters et d’in­fos plus ter­ribles les unes que les autres, de la dis­pa­ri­tion d’es­pèces ani­males aux sac­cages de nos si belles fo­rêts, nous en­trons sou­vent dans le piège de la ré­volte et de la co­lère. Co­lère contre la bê­tise, la cu­pi­dité hu­maine, le manque de cu­rio­sité et, comme le dé­noncent toutes les as­so­cia­tions mi­li­tantes : notre égoïsme !

Pour­tant, je per­siste : nous vi­vons une pé­riode for­mi­dable !

Ja­mais l’en­vie de chan­ger le monde n’a été aussi grande qu’au­jour­d’hui, ja­mais le nombre de per­sonnes qui s’im­pliquent dans la concep­tion et l’ima­gi­na­tion d’un nou­vel art de vivre n’a été aussi im­por­tant, ja­mais les en­tre­prises n’ont été au­tant mises sous pres­sion à de­ve­nir éthiques. Le monde éco­no­mique se pose des ques­tions, teste, es­saie, s’en­har­dit cou­ra­geu­se­ment à dé­ve­lop­per des pro­jets no­va­teurs, éco­lo­giques et so­ciaux. Et par consé­quent, ja­mais au­tant de nou­veaux mé­tiers pas­sion­nants n’ont été dé­ve­lop­pés, ré­in­ven­tés ! De l’éco-concep­tion à l’éco-de­sign, on remet l’éco­lo­gie au centre de tous les mé­tiers, on ré­in­vente l’éner­gie… Nous vi­vons une époque for­mi­dable car, pour une fois, nous sommes tous, sur la pla­nète, mo­bi­li­sés par un même défi : vivre en­semble avec res­pect. Pauvres, riches, puis­sants, cé­lèbres et ano­nymes, le futur nous touche tous et nous sommes tous conviés à ré­in­ven­ter notre so­ciété pour la rendre plus belle. Nous vi­vons une époque for­mi­dable car nous pou­vons tous ima­gi­ner des so­lu­tions. Et ces so­lu­tions sont tou­jours une prise en main de nos vies, pro­messes d’une amé­lio­ra­tion de notre qua­lité de vie !

La qua­lité après la quan­tité : c’est la pro­messe de notre époque for­mi­dable !

26)
Oka­zou
, le 06.11.2006 à 19:07

Si tu penses que la Chine, en plein dé­ve­lop­pe­ment pour bien­tôt 1,5 mil­liards d’êtres, va ac­cep­ter un frein comme l’éco­lo­gie in­dus­trielle qui vien­drait au pire mo­ment pour elle, tu te berces d’illu­sions, Théo. Idem pour l’Inde, 3 mil­liards d’in­di­vi­dus à elles deux, la moi­tié de la po­pu­la­tion glo­bale. Leurs prio­ri­tés ne sont pas de ce côté mais la pol­lu­tion oui.

Ces consi­dé­ra­tions, par les­quelles il fau­dra bien que l’on passe un jour, ne concernent pour l’ins­tant que les pays riches (1 mil­liard d’in­di­vi­dus contre 3 mil­liards en Asie) et par­ti­cu­liè­re­ment les USA qui ont un re­tard consi­dé­rable sur l’Eu­rope et sont les grands res­pon­sables des dé­gâts par leur mode de vie de fous. Les USA n’ac­cep­te­ront pas fa­ci­le­ment de chan­ger un sys­tème basé sur le gâ­chis mais qui pro­cure à ses ci­toyens un ni­veau de vie au­quels ils tiennent par-des­sus tout.

« Si nous n’y ar­ri­vons pas, le mo­dèle éco­no­mique ac­tuel conti­nuera à scier la branche sur la­quelle il est assis. »

… tan­dis que si nous y ar­ri­vons, le sys­tème éco­no­mique re­pren­dra des cou­leurs ?

L’éco­lo­gie in­dus­trielle a donc pour but pre­mier de conser­ver le sys­tème éco­no­mique li­bé­ral (tant que l’élas­tique ne casse pas, on peut tirer des­sus !) qui est pour­tant la cause de l’énorme pro­blème que connaît la pla­nète et ceux qui l’oc­cupent, pro­blème qui, lui est bien du­rable.

L’éco­lo­gie in­dus­trielle conti­nue ainsi à nous in­ci­ter à sur­con­som­mer, en­core et en­core, mais en pro­dui­sant plus propre et plus ef­fi­ca­ce­ment avec une ges­tion des dé­chets (tou­jours plus im­por­tants) beau­coup plus ef­fi­cace et éco­nome en éner­gie fos­sile.

Ça, c’est un pro­gramme !

Et de conti­nuer :

« L’éco­lo­gie in­dus­trielle remet en ques­tion l’idée d’une crois­sance illi­mi­tée de la consom­ma­tion des res­sources ma­té­rielles et éner­gé­tiques. »

« Res­sources ma­té­rielles et éner­gé­tiques ». Seule la crois­sance de la consom­ma­tion des biens pro­duits est illi­mi­tée, c’est ça ? Ça si­gni­fie que la sur­pro­duc­tion conti­nue pour la sur­con­som­ma­tion né­ces­saire à la sur­vie du sys­tème éco­no­mique le plus vi­ce­lard que l’homme ait eu à connaître.

« Com­ment convaincre les en­tre­prises? Il est es­sen­tiel, dans l’ar­gu­men­ta­tion pour per­sua­der un in­ves­tis­seur à l’ap­pli­ca­tion du dé­ve­lop­pe­ment du­rable, de faire va­loir les plus-va­lues fi­nan­cières! »

L’aveu ! Tu es bien ici pour dé­fendre l’éco­no­mie li­bé­rale puisque, en bon li­bé­ral, tu consi­dères qu’une en­tre­prise n’existe, au fond, que pour « faire des plus-va­lues fi­nan­cières ». La fi­nan­cia­ri­sa­tion des en­tre­prises est une des tares ma­jeures du sys­tème li­bé­ral, les pa­trons qui ne sont pas tom­bés dans cette per­ver­sion (car il y en a, même au MEDEF !) te le di­ront.

Le but so­cial d’une en­tre­prise est de pro­duire ce dont ont be­soin les po­pu­la­tions, pas de faire du fric en jouant à la lo­te­rie de la bourse sur les pro­duits fi­nan­ciers.

Il semble donc que le but de ton éco­lo­gie in­dus­trielle li­bé­rale soit d’aug­men­ter les pro­fits des ac­tion­naires en ré­dui­sant, en op­ti­mi­sant les dé­penses de l’en­tre­prise (c’est tout bé­nef’) tout en ga­gnant une cau­tion mo­rale au­près des niais. La « haute va­leur ajou­tée ».

Je com­prends tout à coup les 220 € de frais de par­ti­ci­pa­tion ! Vous êtes entre vous, ac­tuelles et fu­tures élites du monde éco­no­mique li­bé­ral.

Avec l’éco-re­struc­tu­ra­tion du sys­tème in­dus­triel, vous allez mul­ti­plier les éco-pro­fits pour des éco-ac­tion­naires pour­tant dèjà plein aux as.

On n’ar­ri­vera à rien ou à quelque chose proche de pas grand chose si on ne condamne pas clai­re­ment le sys­tème éco­no­mique li­bé­ral ac­tuel qui ne peut exis­ter que par la sur­con­som­ma­tion et les pro­fits de moins en moins re­dis­tri­bués dans une dé­bauche de com­pé­ti­ti­vité.

Quand à l’ex­pé­rience de Ka­lun­borg, elle est in­té­res­sante puis­qu’elle as­so­cie des en­tre­prises dans une co­opé­ra­tion. Quand on peut réa­li­ser un tel pôle in­dus­triel, tout le monde en pro­fite as­su­ré­ment. Mais…

« “La sym­biose de Ka­lund­borg se ca­rac­té­rise par la proxi­mité de quelques grandes en­tre­prises qui sont à la fois dif­fé­rentes et com­plé­men­taires. Pour re­pro­duire ailleurs un tel sys­tème, il fau­drait donc fa­vo­ri­ser cer­tains «pa­na­chages in­dus­triels» pro­pices aux échanges de dé­chets et de res­sources.” »

Ce qui si­gni­fie que les mil­lions d’en­tre­prises pol­luantes déjà im­plan­tées au­jour­d’hui ne peuvent être in­té­res­sées par l’ex­pé­rience de Ka­lund­borg.

Ré­duire la pol­lu­tion en amont de la pro­duc­tion ne ré­duit en rien la pol­lu­tion en aval, chez le consom­ma­teur. Pous­sant à l’ab­surde, on pour­rait pré­tendre que c’est le pro­duit que se pro­cure le consom­ma­teur, c’est ce sur-pro­duit lui-même qui consti­tue au­jour­d’hui la pol­lu­tion.

Au fait, nous sommes au cœur d’une crise éco­lo­gique ma­jeure et les bourses in­ter­na­tio­nales pètent des re­cords de va­leur. Plus le mur s’ap­proche et plus on ac­cé­lère. Ça, c’est li­bé­ral !

••

J’aime bien la pomme verte de Jean-An­dré sur le pull de Steve. Pourvu que ce der­nier en prenne de la graine !

Le monde n’est pas une mar­chan­dise.

27)
alec6
, le 06.11.2006 à 20:14

Une re­marque en pas­sant à l’at­ten­tion des agi­tés du bocal qui n’ont pas en­core pointé leur bout du nez dans cette hu­meur, mais qui ne sau­raient tar­der à ré­agir… à pro­pos de l’op­po­si­tion car­ri­ca­tu­rale, Ca­pi­ta­lisme vs So­cia­lisme ou Com­mu­nisme ou tout ce que vous vou­drez qui n’est pas “li­bé­ral” dans le sens fran­çais du terme.

Aucun de ces deux grands sys­tèmes éco­no­mico-so­cié­taux n’a JA­MAIS brillé par leur ap­proche en­vi­ron­ne­men­tale de la ques­tion du dé­ve­lop­pe­ment hu­main. J’en­tends par là un en­semble de choix éco­no­miques, tech­niques, ar­tis­tiques, so­cié­taux, cultu­rels… per­met­tant à l’être hu­main de s’épa­nouir sur noter pe­tite pla­nète.

Ces deux grands prin­cipes (je sim­pli­fie à l’ex­trème, hein ?), ont fondé leur vi­sion du monde sur la com­pé­ti­tion, la consom­ma­tion de biens ma­té­riels et l’in­con­tour­nable no­tion de PROGRES scien­ti­fique, tech­nique, éco­no­mique, so­cial… avec plus ou moins de réus­site et de bon­heur selon la rive du dé­troit de Be­ring sur la­quelle on se trouve.

Quant à l’im­pact en­vi­ron­ne­men­tal… il est je pense in­utile d’in­sis­ter ! Sans trop m’avan­cer, es­sayer de trou­ver une so­lu­tion en pui­sant dans des re­cettes qui ont conduit au ré­chauf­fe­ment en cours et à ses consé­quences me semble par avance fort vain…

28)
Théo­dore Bes­son
, le 06.11.2006 à 21:53

Ouaww!

Alors là, Oka­zou, je te sens quelque peu re­monté (quels se­raient tes pro­pos à mon égard si je dé­fen­dais la consom­ma­tion à ou­trance! Je n’ose même pas ima­gi­ner…

Si tu penses que la Chine, en plein dé­ve­lop­pe­ment pour bien­tôt 1,5 mil­liards d’êtres, va ac­cep­ter un frein comme l’éco­lo­gie in­dus­trielle qui vien­drait au pire mo­ment pour elle, tu te berces d’illu­sions, Théo.

Dé­trompe-toi Oka­zou, les chi­nois sont plus sou­cieux que tu ne le crois, en ma­tière d’en­vi­ron­ne­ment.

Je me de­mande si tu t’es ré­él­le­ment ren­sei­gner, sans vou­loir te vexer.

Ils nomment éco­no­mie cir­cu­laire l’éco­lo­gie in­dus­trielle et compte des di­zaines de parcs éco-in­dus­trielles.

Je res­pecte tes points de vue. mais dé­sire les nuan­cer. On ne peut pas chan­ger du tout au tout du jour au len­de­main, lorsque nos choix concernent de très nom­breux ac­teurs dif­fé­rents (pu­blic ou privé, de gauche ou de droite) ayant cha­cun leurs propres in­té­rêts.

L’éco­lo­gie in­dus­trielle conti­nue ainsi à nous in­ci­ter à sur­con­som­mer, en­core et en­core, mais en pro­dui­sant plus propre et plus ef­fi­ca­ce­ment avec une ges­tion des dé­chets (tou­jours plus im­por­tants) beau­coup plus ef­fi­cace et éco­nome en éner­gie fos­sile.

Je n’ap­pré­cie pas ton point de vue, car il ne cor­res­pond pas au mes­sage que je dé­si­rais faire pas­ser!

L’éco­lo­gie in­dus­trielle ne pousse stric­te­ment pas à la sur­con­som­ma­tion, mais à une consom­ma­tion li­mi­tée et ré­flé­chie des res­sources, je te ren­voie au livre de Suren Erk­man si tu veux en être convaincu.

L’aveu ! Tu es bien ici pour dé­fendre l’éco­no­mie li­bé­rale puisque, en bon li­bé­ral, tu consi­dères qu’une en­tre­prise n’existe, au fond, que pour « faire des plus-va­lues fi­nan­cières ». (…)

Il semble donc que le but de ton éco­lo­gie in­dus­trielle li­bé­rale soit d’aug­men­ter les pro­fits des ac­tion­naires en ré­dui­sant, en op­ti­mi­sant les dé­penses de l’en­tre­prise (c’est tout bé­nef’) tout en ga­gnant une cau­tion mo­rale au­près des niais. La « haute va­leur ajou­tée ».

Je com­prends tout à coup les 220 € de frais de par­ti­ci­pa­tion ! Vous êtes entre vous, ac­tuelles et fu­tures élites du monde éco­no­mique li­bé­ral.

Je ne suis pas 100% li­bé­ral, je cherche à convaincre les en­tre­prises à être plus “du­rables” et d’ailleurs leurs ef­forts sont par­fois no­tables, toutes les en­tre­prises ne sont pas dia­bo­li­que­ment in­cons­cientes des en­jeux en­vi­ron­ne­men­taux!

Quels sont les so­lu­tions que tu pro­poses? Tel est ma ques­tion.

Fa­cile de cri­ti­quer le mon­tant de ma confé­rence. 20 in­ter­ve­nants de qua­lité, une tra­duc­tion si­mul­ta­née, 2 repas co­pieux, 12 heures de pré­sen­ta­tions, tout cla à un prix, et nous ne sommes réel­le­ment pas bé­né­fi­ciaire.

A vou­loir cas­ser à tout bout de champs toutes les ac­tions en fa­veur du dé­ve­lop­pe­ment du­rable de notre so­ciété, parce qu’elles ne pro­posent pas de so­lu­tions assez ra­di­cales à tes yeux, je pré­fé­re­rais t’en­tendre par­ler de so­lu­tions prag­ma­tiques…

J’y vais peut-être un peu fort, ex­cuse-moi, mais toi non plus tu ne m’a pas convaincu (mais alors pas du tout!)

Pour­quoi ne pas venir à notre confé­rence, je te fais le prix cuk à 100 euros. On en dis­cu­te­rai face à face, avec tout notre temps de­vant nous.

29)
alec6
, le 06.11.2006 à 22:11

Autre re­marque im­por­tante concer­nant ce qui nous at­tend d’une part et les fa­meux cal­culs de Mr Stern (le rap­port bri­ta­nique chif­frant le coût des “dé­gats”, d’autre part.

Nos joyeux éco­no­mistes ont an­noncé un chiffre, cinq mille mil­liards d’eu­ros. Ils ont même com­pa­rés la crise à venir à 1929, 14-18 ou 39-45… pour­quoi pas, si ce n’est que ces crises pas­sées, les in­di­ca­teurs d’es­pé­rance de vie par exemple, ou de PIB, ou de temps de loi­sir, ou d’al­pha­bé­ti­sa­tion ou d’ac­cès à la culture ou au soins… ont glo­ba­le­ment aug­menté ! En d’autres termes entre 1900 et 2000 (soit un siècle ce qui est peu à l’échelle hu­maine (10 000 ans de­puis la fin du pa­léo­li­thique ou 35 000 ans de­puis Chau­vet…) notre vie s’est amé­lio­rée comme ja­mais au­pa­ra­vant. A tel point qu’un his­to­rien du futur pour­rait faire abs­trac­tion de ces crises (et quelles crises pour­tant !) dans ses études sur l’évo­lu­tion hu­maine entre le 19e et le 21e siècle !

Tout porte à croire que les chan­ge­ments cli­ma­tiques (plus 2° mi­ni­mum vers 2050) qui nous at­tendent avec leur lots de consé­quences ne se­ront pas des crises com­pa­rables avec ce que nous avons connu (nous ou nos aïeux) car il ne suf­fira pas de payer des mil­liards de dol­lars pour ré-en­nei­ger nos Alpes skiables, faire re­mon­ter de quelques di­zaines de mètres l’épais­seur des gla­ciers d’ici ou d’ailleurs, faire des­cendre la tem­pé­ra­ture des océans et se re­faire une santé aux fo­rêts équa­to­riales ou aux fonds ma­rins !

Quand un éco-sys­tème est foutu, il l’est pour très long­temps, voire dé­fi­ni­ti­ve­ment et quand une race ani­male a vu s’éteindre son der­nier re­pré­sen­tant, c’est pour tou­jours ! La Science ne va pas dé­bar­quer telle la ca­va­le­rie pour sau­ver ce qui reste ! Il faut ar­rê­ter de se leur­rer avec les so­lu­tions mi­racles sor­ties des cha­peaux de l’in­dus­trie belle et bien­fai­sante ! Il faut ces­ser de croire que nous pour­rons conti­nuer à prendre notre ba­gnole pour aller pis­ser en fai­sant le plein à l’huile de fri­ture, au bio-car­bu­rant ou à l’hy­dro­gène pour ne don­ner qu’un exemple ca­ri­ca­tu­ral une fois de plus.

30)
Oka­zou
, le 06.11.2006 à 22:17

Nous sommes bien d’ac­cord, alec6, sur le fait qu’il y a un autre monde à in­ven­ter pour les gé­né­ra­tions fu­tures, un monde dont la seule fi­na­lité se­rait le res­pect ab­solu, im­pé­ra­tif, de l’homme et de son en­vi­ron­ne­ment. Avant tout une autre façon de vivre. Voilà le défi. J’at­tends les pro­po­si­tions de nos can­di­dats à l’élec­tion pré­si­den­tielle de 2007 et j’at­tends leur pro­gramme.

« …la ques­tion du dé­ve­lop­pe­ment hu­main. J’en­tends par là un en­semble de choix éco­no­miques, tech­niques, ar­tis­tiques, so­cié­taux, cultu­rels… per­met­tant à l’être hu­main de s’épa­nouir sur noter pe­tite pla­nète. »

Tu parles d’or, alec6.

Le monde n’est pas une mar­chan­dise.

31)
Blues
, le 06.11.2006 à 22:56

Merci pour ce long Théo-rème (ben tiens, il me semble bien avoir vu le “fly” de cette confé­rence quelque part) ;-)

Même si on est “bon écolo-bien édu­qué”, on peut se poser quelques ques­tions :

– sommes-nous aussi cou­pables que l’on veut bien nous faire pas­ser ? (ma­ni­pu­la­tion to­tale du plouc de consom­ma­teur —que nous sommes— par le li­bé­ralo-buis­ness et les po­li­ti­quards consen­tants)

– le bon peuple —la masse— a t’il de­mandé ce “trop” de com­fort et ce gas­pillage + les dé­chets qui vont avec ? le sys­tème —le pro­grès à tout-prix— ne le lui a-t’il pas im­posé ?

Plus le mur s’ap­proche et plus on ac­cé­lère.

oh que oui, et même que l’on va s’écra­bouiller :-( si seule­ment on pou­vait pas­ser à tra­vers.

Quel con ce Sa­piens, sûr que son égoïsme le tuera, et cor­ri­ger le tir semble dif­fi­cile.

32)
Oka­zou
, le 06.11.2006 à 23:03

« Dé­trompe-toi Oka­zou, les chi­nois sont plus sou­cieux que tu ne le crois, en ma­tière d’en­vi­ron­ne­ment. »

Non, Théo, je ne me trompe sû­re­ment pas. C’est toi qui prends tes dé­sirs pour une réa­lité.

Nous en par­lions sa­medi avec un ami qui ren­trait la veille de Chine. La Chine est au début de son dé­ve­lop­pe­ment. Si les villes donnent une illu­sion de dé­ve­lop­pe­ment abouti, les cam­pagnes (l’es­sen­tiel de la po­pu­la­tion) vivent en­core la mi­sère. Cela si­gni­fie que pour les di­ri­geants chi­nois l’ur­gence est de se dé­ve­lop­per, contre les in­té­rêts de la na­ture s’il le faut. Ce n’est pas parce que les di­ri­geants chi­nois sont conscients qu’une éco­lo­gie in­dus­trielle doit s’im­po­ser à l’ave­nir et pour l’ave­nir (ils ne sont pas idiots) qu’ils vont la faire pas­ser avant le dé­ve­lop­pe­ment glo­bal dont ils ont be­soin. Leur tâche est im­mense et ils sont ré­so­lus à la rem­plir.

Le Chi­nois a le sens du sa­cri­fice, y com­pris et jus­qu’à celui de sa po­pu­la­tion. Lorsque le pays éprouve un be­soin vital d’éner­gie élec­trique, il n’hé­site pas un ins­tant à sa­cri­fier la na­ture pour y construire le bar­rage qui la pro­duira. C’est ce que nous avons fait nous-mêmes en d’autres temps et c’est dans l’ordre des choses. Lors­qu’il trouve in­té­res­sant de lier des in­dus­tries, il les as­so­cie, mais la prio­rité est au dé­ve­lop­pe­ment, propre ou pas.

Sors de ton cocon, Théo, et va vi­si­ter Asie et Afrique, pour avoir une idée, même in­com­plète, de la réa­lité du monde. Tu en re­vien­dras tout re­tourné.

« Je n’ap­pré­cie pas ton point de vue, car il ne cor­res­pond pas au mes­sage que je dé­si­rais faire pas­ser! »

Je m’en doute un peu et crois bien qu’il ne s’y trouve rien de per­son­nel. Mais qu’y a-t-il donc der­rière le mes­sage que tu veux faire pas­ser ? Sors du décor pour voir ce qui se trouve der­rière, en cou­lisses. Tu seras sur­pris de voir qu’ill s’y joue une autre pièce.

« J’y vais peut-être un peu fort, ex­cuse-moi, mais toi non plus tu ne m’a pas convaincu (mais alors pas du tout!) »

Il n’y a pas de pro­blème ; ex­prime-toi comme tu l’en­tends. Je me contente de dire et re­dire que tant que le pro­fit sera le mo­teur du monde, et non la juste sa­tis­fac­tion des po­pu­la­tions (les 6 mil­liards) dans le res­pect de la na­ture nous al­lons dans le mur.

C’est la re­li­gion du pro­fit qui nous mène là où nous sommes. Si tu re­con­nais les dé­gâts (et tu les re­con­nais) tu dois en cher­cher l’ori­gine. Une so­ciété hu­maine doit se dé­ve­lop­per har­mo­nieu­se­ment dans un bio­tope lui-même har­mo­nieux or, le sys­tème éco­no­mique que tu dé­fends (même du bout des lèvres) ne pro­voque que des dis­pa­ri­tés so­ciales et un ca­ta­clisme éco­lo­gique. Nous le consta­tons de­puis trente ans ! Je peux fa­ci­le­ment pré­tendre que tout dé­fen­seur du sys­tème qui nous vaut ce nau­frage est cause de ce nau­frage.

Si tu veux lut­ter contre le mal, Théo, il faut t’at­ta­quer à sa ra­cine. On ne soigne pas une tu­meur du cer­veau avec de l’as­pi­rine. L’abla­tion est né­ces­saire.

Tout le temps que l’on pas­sera à ter­gi­ver­ser nous éloigne des so­lu­tions. Le temps perdu ne se rat­trape pas.

Va donc voir ce que pro­posent les éco­no­mistes non li­bé­raux et tu sau­ras vers où aller. Il y en a des pages sur la Toile concer­nant le sujet. Tu n’as pas d’ex­cuses d’être en­core dans l’igno­rance. Com­mence donc par la lit­té­ra­ture de Jacques Gé­né­reux qui est un hon­nête homme com­pé­tent et pas ex­trê­miste pour deux sous.

Les Vraies Lois de l’éco­no­mie, Édi­tion in­té­grale (2 vo­lumes grou­pés) Jacques Gé­né­reux – Le Seuil. 18 €

Une pe­tite pen­sée pour Noé qui étrenne son nou­veau cadre de vie…

33)
Ca­plan
, le 06.11.2006 à 23:41

Non, Théo, je ne me trompe sû­re­ment pas. C’est toi qui prends tes dé­sirs pour une réa­lité.

Sors de ton cocon, Théo, et va vi­si­ter Asie et Afrique, pour avoir une idée, même in­com­plète, de la réa­lité du monde. Tu en re­vien­dras tout re­tourné.

Sors du décor pour voir ce qui se trouve der­rière, en cou­lisses. Tu seras sur­pris de voir qu’ill s’y joue une autre pièce.​Va donc voir ce que pro­posent les éco­no­mistes non li­bé­raux et tu sau­ras vers où aller.​Tu n’as pas d’ex­cuses d’être en­core dans l’igno­rance.

Oka­zou, j’ai par­fois été d’ac­cord avec toi sur le fond…

Mais là, je trouve que tu passes les bornes et je n’ap­pré­cie que moyen­ne­ment le ton su­pé­rieur et pa­ter­na­liste que tu prends avec Théo.

34)
Théo­dore Bes­son
, le 07.11.2006 à 00:00

Cher Oka­zou,

Je ne vois tou­jours pas quelles sont tes so­lu­tions?

Bien sûr le monde va mal!

Oui, il faut prendre les pro­blèmes à la ra­cine.

Mais, ou veux-tu en venir exac­te­ment, et que fais-tu concrè­te­ment pour re­mé­dier aux pro­blèmes de notre so­ciété?

Tu sous en­tends qu’avec mes belles pa­roles de dé­ve­lop­pe­ment du­rable, je ne sers à rien…

Mais quel est ton rôle à toi, outre tes com­men­taires (certes per­ti­nents dans une cer­taine me­sure), dans l’amé­lio­ra­tion de notre so­ciété.

Es-tu prêt à ne plus uti­li­ser ton or­di­na­teur, car il est l’ar­ché­type ac­tuel de cette so­ciété de consom­ma­tion dont nous dis­cu­tons ac­tuel­le­ment. Ai­me­rais-tu perdre les pres­ta­tions so­ciales dont tu bé­né­fi­cies en tant que ci­toyen d’un pays “dé­ve­loppé” (les ser­vices éta­tiques sont par­ti­cu­liè­re­ment gour­mants en res­sources et en éner­gie).

Va donc voir ce que pro­posent les éco­no­mistes non li­bé­raux et tu sau­ras vers où aller. Il y en a des pages sur la Toile concer­nant le sujet. Tu n’as pas d’ex­cuses d’être en­core dans l’igno­rance. Com­mence donc par la lit­té­ra­ture de Jacques Gé­né­reux qui est un hon­nête homme com­pé­tent et pas ex­trê­miste pour deux sous.

Mollo Oka­zou: moi aussi j’ai des le­cures d’au­teurs in­té­res­sants à te pro­po­ser, et dont tu n’as ja­mais en­tendu par­ler…

Je veux dire par là qu’il y a tant de lec­tures et de pu­bli­ca­tions es­sen­tielles à consul­ter qu’il est im­pos­sible de toutes les consul­ter. Sache que je vais suivre tes conseils et lire les écrits de Jacques Gé­né­reux.

Dans mon tra­vail et dans ma (fu­ture) thèse de doc­to­rat, j’es­saie(rai) sim­ple­ment de faire avan­cer le schmil­blick, et concré­te­ment d’amé­lio­rer la si­tua­tion ac­tuelle.

Ja­mais je n’ai pré­tendu vous ar­ro­ser d’une pa­role di­vine, prê­chant les so­lu­tions ul­times pour re­mettre notre so­ciété dans le droit che­min.

J’avoue, je n’ai ni vi­si­ter l’Afrique, ni l’Asie, mais j’ai eu l’oc­ca­sion de tra­vailler sur le ter­rain, certes en Suisse, et de co­toyer les fai­seurs de mal, que re­pré­sentent selon toi les ac­teurs so­cio-éco­no­miques.

En tra­vaillant pour un ser­vice de l’en­vi­ron­ne­ment, j’ai réa­lisé que moyen­nant dis­cus­sion, écoute et ar­gu­ments de fonds, il est pos­sible de convaincre une PME à faire des pro­grès en ma­tière d’en­vi­ron­ne­ment (du ga­ra­giste à l’en­tre­prise hor­lo­gère de 500 em­ployés). Tu me diras qu’ils de­vraient tout bon­ne­ment ces­ser toutes ac­ti­vi­tés, en tant que mo­teur de notre perte, puis­qu’ac­teur de notre so­ciété de consom­ma­tion. Je ré­ponds qu’au moins, je me bats pour faire le moins pire, et j’en suis fier, mais pas plus que ça.

Je n’ai pas ton vécu, ton ex­pé­rience. Je sais que je risque d’af­fron­ter bien des dés­illu­sions ces pro­chaines an­nées.

Mais si je condamne notre dé­fi­ni­tion du bien-être, fondé sur des cri­tères ma­té­ria­listes et com­pa­ra­tifs, qui dé­passent des consi­dé­ra­tions plus concrètes et hu­maines, je res­pecte l’être hu­main, même dans sa conne­rie, car l’er­reur est… hu­maine (!). C’est bâ­teau, mais pour moi cru­cial. On at­tend en fait trop de l’homme.

L’homme est-il fon­ciè­re­ment bon? Je ré­pon­drais par­fois, mais pas sou­vent.

Si l’homme a des qua­li­tés, il a tout au­tant de dé­fauts, avi­dité de pou­voir, cu­pi­dité et mau­vaise foi (j’en passe et des meilleures).

En être conscient (et tu l’es, cher Oka­zou) per­met de re­la­ti­vi­ser, on ne peut pas at­tendre de l’homme le com­por­te­ment idéal en toutes cir­cons­tances. Et d’au­tant moins si l’on consi­dère un en­semble d’in­di­vi­dus. En l’oc­cu­rence, cela ex­plique toutes les so­tises ac­cu­mu­lées de­puis si long­temps et toutes les ri­gi­di­tés du sys­tème, pour ten­ter d’évi­ter de fon­cer droit dans le mur!

Pour abré­ger ce long com­men­taire, je ré­itère la ques­tion que tu évites: que pro­poses-tu, à court terme, concrè­te­ment et prag­ma­ti­que­ment, comme so­lu­tions viables?

Sors du décor pour voir ce qui se trouve der­rière, en cou­lisses. Tu seras sur­pris de voir qu’ill s’y joue une autre pièce.

Ou­lala: tu y vas fort, là (une fois de plus?) Quel est ton rôle dans cette pièce dont tu parles: la grande vé­rité? la rai­son? prof’?

Pour­quoi crois-tu que je pré­sente l’éco­lo­gie in­dus­trielle? Oui, je suis conscient des tristes scènes qui se jouent dans notre cruel monde. Qu’est-ce qui te fait croire que je suis si à côté de la plaque que ça… Pour­quoi le se­rais-je moins que toi, d’ailleurs. Car moi aussi je suis quel­qu’un de di­rect, mais j’ai trou­ver mon maître ce soir. Oka­zou, je ne trouve pas très construc­tif ce soir…

Ne te trouves pas un peu ex­trême dans tes pro­pos? Pour­quoi t’étonnes-tu que d’autres soient aussi tran­ché dans leurs pro­pos mais avec des opi­nions à l’op­posé des tiennes.

Je suis un dé­fen­seur du dia­logue, et j’ai­me­rais que notre dis­cus­sion en soit un.

Pas un vul­gaire rè­gle­ment de compte.

Pas une sorte de mo­rale. Même si j’en ai peut-être be­soin?!

En conclu­sion, je ne trouve pas que tes pro­pos soient très sub­ti­le­ment for­mu­lés.

Si tu ne convaincs pas un jeune, plein d’idéaux comme moi, qui convain­que­ras-tu?

Ok, on se pro­voque un peu les 2, cha­cun de notre côté, mais je res­pecte ton point de vue et j’es­père ne pas trop te ren­trer de­dans (vu que tu fais preuve d’un cer­tain “franc-parlé” ;-) )

Alors, reste cool, ne t’acharne pas trop sur mon ar­ticle…!

Bien cor­dia­le­ment,

Théo

4 ci­ta­tions d’Emil Mi­chel Cio­ran, pour ter­mi­ner:

Une ci­vi­li­sa­tion dé­bute par le mythe et finit par le doute.

Le scep­ti­cisme est l’élé­gance de l’an­xiété.

La conver­sa­tion n’est fé­conde qu’entre es­prits at­ta­chés à conso­li­der leurs per­plexi­tés.

N’a de convic­tion que celui qui n’a rien ap­pro­fondi.

35)
Oka­zou
, le 07.11.2006 à 00:56

« Oka­zou, j’ai par­fois été d’ac­cord avec toi sur le fond…»

Et tu le seras en­core, sans doute.

«Mais là, je trouve que tu passes les bornes et je n’ap­pré­cie que moyen­ne­ment le ton su­pé­rieur et pa­ter­na­liste que tu prends avec Théo. »

Eh bien non, Ca­plan, je ne vois là rien qui pour­rait res­sem­bler à un ton su­pé­rieur ou pa­ter­na­liste. Je res­pecte Théo et le fé­li­cite pour son bou­lot, qui nous donne du grain à moudre, et je n’ai ja­mais eu au­cune in­ten­tion de le prendre avec hau­teur.

Tout au plus mes conseils, qui sont d’ex­cel­lents conseils – de lec­ture, no­tam­ment –, pour­raient-ils lais­ser croire à une ré­ponse du ber­ger à la ber­gère après que Théo lui-même ait douté de mes ren­sei­gne­ments sur la Chine :

«  Je me de­mande si tu t’es ré­él­le­ment ren­sei­gner, sans vou­loir te vexer. »

Je ne me suis pas vexé (ça me semble étrange de de­voir le dire) et ce n’est pas du tout par ré­ac­tion que je lui ré­ponds ce que je lui ré­ponds comme je lui ré­ponds.

Théo est ma­ni­fes­te­ment convaincu par ce qu’il fait, et c’est ras­su­rant. Ce qui est plus in­quié­tant, et je parle d’ex­pé­rience, c’est cette quan­tité de gens dont la sin­cé­rité est abu­sée par les si­rènes trom­peuses et mor­telles du li­bé­ra­lisme éco­no­mique, per­sua­dées qu’elles sont qu’il n’existe pas d’al­ter­na­tive po­li­tique ni éco­no­mique à ce que nous vi­vons.

C’est, à mes yeux, le cas pré­cis de Théo (jeu­nesse qui n’a rien connu d’autre que le li­bé­ra­lisme ?) et c’est pour­quoi je m’em­pres­sai de lui re­com­man­der (comme à qui­conque) la lec­ture d’un livre tueur de mythe éco­no­mique écrit par l’ex­cellent Jacques Gé­né­reux. Mieux que la naph­ta­line ! si l’on me per­met ce jeu de mots sur les conson­nances.

Enfin, quand Théo m’in­vite à don­ner mes so­lu­tions, j’y vois, sans doute avec rai­son, son igno­rance des tra­vaux d’un pa­quet d’éco­no­mistes qui planchent contre le mo­dèle éco­no­mique ac­tuel, sans que les me­dias po­pu­laires s’y in­té­ressent. Omerta sur les is­sues pos­sibles. Si Théo avait eu connais­sance de ces fort nom­breux tra­vaux d’éco­no­mistes fort sé­rieux, il ne m’au­rait pas de­mandé mes so­lu­tions et il au­rait traité son sujet dif­fé­rem­ment.

Quant à mes in­vites concer­nant la réa­lité du monde asia­tique et Afri­cain (j’au­rais pu ajou­ter sud-amé­ri­cain), elle sont né­ces­saires tant les men­songes sta­tis­tiques émis par le monde li­bé­ral sur la réus­site des pays émer­geants sont éhon­tés.

Pour en finir avec la Chine : ce n’est pas parce que les Chi­nois mettent en avant leurs réa­li­sa­tions propres éco­lo­gi­que­ment par­lant que la Chine s’équipe pro­pre­ment. La Chine s’équipe es­sen­tiel­le­ment sa­le­ment et uti­lise es­sen­tiel­le­ment des sources d’éner­gie sales. La Chine est le pays qui est le plus ha­bile à uti­li­ser la com­mu­ni­ca­tion li­bé­rale pour faire croire à l’in­croyable. Et on n’a pas tout vu ! C’est en cela que Théo prend ses dé­sirs pour une réa­lité lors­qu’il trans­met le mes­sage chi­nois sans contrôle préa­lable.

Te voilà ras­suré Ca­plan, je l’es­père.

Le monde n’est pas une mar­chan­dise.

36)
Oka­zou
, le 07.11.2006 à 08:04

Dé­solé, Théo, je n’ai pas vu ton mes­sage hier soir. Mais ce que j’ai dit à Ca­plan me semble ré­pondre à ton souci.

Il est vrai que ce n’est pas la pre­mière fois que l’on me re­proche un ton, un style ou des pro­pos un peu secs et j’avais tenté une ex­pli­ca­tion qui me semble en­core va­lable au­jour­d’hui. J’ai l’ha­bi­tude de ré­pondre aux pro­pos plus qu’à leur au­teur. Il m’ar­rive même d’ou­blier à qui je ré­ponds. Oui, oui ! Si cela ga­ran­tit pra­ti­que­ment contre toute at­taque per­son­nelle, il n’en est pas moins vrai que si la ré­ponse est rude, l’au­teur, qui est bien là, lui, a l’im­pres­sion de s’en prendre pour son ma­tri­cule. En fait, j’aime assez les gens pour ne leur vou­loir que du bien, même si je ne par­tage pas du tout leurs convic­tions. Aussi, le mieux est-il de lais­ser pis­ser le mé­ri­nos sans se faire de bile ou bien, si l’on se sent badin, de ré­pondre par une ra­fale de contre-ar­gu­ments.

Voilà, Théo, j’es­père ne pas trop t’avoir froissé. Le pire est que je n’en avais pas du tout conscience. La pleine lune ?

Il faut tout de même que j’ajoute quelque chose. Le pro­blème quand on aborde la re­cherche de so­lu­tions aux dé­gâts que nous fais­sons subir à la pla­nète c’est que l’on se re­trouve tou­jours avec des ré­ponses par­fai­te­ment cos­mé­tiques. On se croi­rait dans le salon d’une es­thé­ti­cienne pour un léger ra­va­le­ment de fa­çade. Le pro­blème est trop grave pour que nous n’ayons pas à re­voir fon­da­men­ta­le­ment notre mode de vie.

Il est temps de se poser des ques­tions fon­da­men­tales et de ces­ser de tour­ner au­tour du pot en s’ima­gi­nant qu’on va s’en tirer avec des demi-me­sures et conti­nuer de consom­mer à ou­trance comme si de rien n’était et la conscience tran­quille.

Tout va bien, dor­mez, braves gens !

37)
alec6
, le 07.11.2006 à 10:13

Théo­dore, je crois que la seule so­lu­tion est la dé­crois­sance or­ga­ni­sée et sou­te­nable. Ce qui si­gni­fie pour être clair,

stop­per au mi­ni­mum la crois­sance de la po­pu­la­tion mon­diale, si ce n’est la faire dé­croître…

ces­ser d’ex­ploi­ter les res­sources éner­gé­tiques fos­siles,

– pro­duire moins de ma­chins, de trucs et de bi­dules in­utiles,

– pro­duire à proxi­mité, donc ar­rê­ter de “spé­cia­li­ser” les pays selon leurs com­pé­tences ou leur ri­chesses na­tu­relles…

– trans­por­ter hu­mains et mar­chan­dises à mi­nima

– construire et pro­duire du­rable ! donc fini l’as­pi­ra­teur qui tombe en rade dans les trois ans…

– ces­ser de croire que la crois­sance est le mo­teur in­con­tour­nable de la ci­vi­li­sa­tion…

Vaste pro­gramme to­ta­le­ment ir­rea­liste j’en ai bien conscience mais qui me semble le seul à ré­pondre à ce défit.

38)
Théo­dore Bes­son
, le 07.11.2006 à 11:25

Voilà, Théo, j’es­père ne pas trop t’avoir froissé. Le pire est que je n’en avais pas du tout conscience. La pleine lune ?

Cher Oka­zou,

Merci pour ton com­men­taire-36.

Pas de pro­blème, pour moi, c’est tou­jours in­té­res­sant d’échan­ger. Le sujet nous tient par­ti­cu­liè­re­ment à coeur. Ce qui ex­plique qu’on s’em­balle par­fois (je dis ça pour nous 2 ;-D ), et c’est sain.

Au plai­sir de dis­cu­ter à nou­veau avec toi,

J’ar­rête là, j’ai du tra­vail, une cer­taine confé­rence à pré­pa­rer ;-)

Bien à toi,

Théo

39)
To­TheEnd
, le 07.11.2006 à 11:25

Bon, même pas que je vais me fa­ti­guer à dire quelque chose à l’agent O puisque yaka & fokon ont clai­re­ment été dé­crit dans son pro­gramme.

– stop­per au mi­ni­mum la crois­sance de la po­pu­la­tion mon­diale, si ce n’est la faire dé­croître…

Je te si­gnale que c’est déjà le cas dans la plu­part des pays “avan­cés”. Le pro­blème vient prin­ci­pa­le­ment des pays en voie de dé­ve­lop­pe­ment qui ne veulent pas en­tendre par­ler de “ré­gu­la­tion des nais­sances” pour des rai­sons en­core bien plus con que la crois­sance! En effet, pour ces gens c’est lié à la re­li­gion ou en­core pire, au fait qu’il faut as­su­rer sa des­cen­dance!

– ces­ser d’ex­ploi­ter les res­sources éner­gé­tiques fos­siles,

Tient… yaka… et puis pour le chauf­fage? les dé­pla­ce­ments? les ha­bits?

– pro­duire moins de ma­chins, de trucs et de bi­dules in­utiles,

Ahhh… je me ré­jouis d’être dans cette com­mis­sion in­ter­na­tio­nale grosse comme l’ONU et aussi in­ef­fi­cace qu’elle dans le but de dire à 7 mil­liards de per­sonnes: ça c’est nul et dé­bile et c’est pour ça qu’on ne le fera plus.

– pro­duire à proxi­mité, donc ar­rê­ter de “spé­cia­li­ser” les pays selon leurs com­pé­tences ou leur ri­chesses na­tu­relles…

Oui, oui, le seul pro­blème à ré­gler au-delà des coûts qui vont prendre l’as­cen­seur d’une façon ver­ti­gi­neuse, c’est de re­créer un ré­seau d’ap­pro­vi­sion­ne­ment pour re­pro­duire local.

Laisse-moi de­vi­ner: sans ca­mion mais avec des rails? Qui marchent à l’élec­tri­cité… pro­duite au­jour­d’hui au ni­veau mon­dial à 70% grâce aux ma­tières fos­siles. Ouais.

– construire et pro­duire du­rable ! donc fini l’as­pi­ra­teur qui tombe en rade dans les trois ans…

Du­rable pour qui et quoi? Tu veux faire un jeans qui tient le coup 10 ans et une voi­ture 100 ans? Au-delà des coûts énormes aux­quels tu vas ar­ri­ver, tu vas sur­tout te re­trou­ver à pro­duire des pro­duits qui vont bien au-delà de ce que les gens veulent car pas tout le monde veut por­ter le même jeans 10 ans ou rou­ler dans la même voi­ture 100 ans.

Au­jour­d’hui, on pour­rait par­fai­te­ment conce­voir et construire un as­pi­ra­teur qui tient 40 ans, mais son coût se­rait tout bon­ne­ment pro­hi­bi­tif. Mais dans le fond, pour­quoi as­pi­rer la sa­leté? Yaka pas en faire!

– ces­ser de croire que la crois­sance est le mo­teur in­con­tour­nable de la ci­vi­li­sa­tion…

Le mot crois­sance est sur­tout uti­lisé dans un mi­lieu éco­no­mique. Par­ler de ça au ni­veau d’une ci­vi­li­sa­tion, c’est se trom­per de vo­ca­bu­laire. Une ci­vi­li­sa­tion mo­derne, édu­quée et fai­sant preuve d’une in­tel­li­gence moyenne à d’autres as­pi­ra­tions. En­core faut-il y ré­pondre avec les bons ar­gu­ments. Si on te de­mande du pain et que tu donnes des bi­joux, tu avoue­ras que c’est pas tout à fait adé­quat.

Bref, tu re­con­nais toi-même que tes sug­ges­tions sont sur­réa­listes, alors pour­quoi in­sisté dans ce sens? Es­saies-tu d’être aussi “coincé” dans tes rai­son­ne­ments que l’agent O?

Ad­met­tons que de­main ton gosse ne soit pas doué pour les maths mais qu’il ai­me­rait bien être in­gé­nieur… tu vas faire quoi? L’abattre parce qu’il ne peut pas at­teindre ses ob­jec­tifs ou es­sayer de l’at­ti­rer vers d’autres dis­ci­plines? Ou en­core lui payer des cours d’ap­puis in­ten­sifs?

Il me semble qu’il existe beau­coup de moyens pour chan­ger et l’étroi­tesse d’es­prit de O et sa cri­tique sur une ré­ponse mo­dé­rée n’est que le re­flet d’une ex­trême qui n’a rien à en­vier aux plus éco­no­mistes de la pla­nète.

Bref, O ré­sonne comme Bush: il faut op­po­ser à une idée ex­trême une autre idée ex­trême… jus­qu’à la mort parce qu’au­cune autre so­lu­tion n’est pos­sible.

Suis-je le seul à trou­ver cette lo­gique idiote et sur­tout, aussi des­truc­trice que celle d’en face?

T

40)
Théo­dore Bes­son
, le 07.11.2006 à 11:34

Au­jour­d’hui, on pour­raient par­fai­te­ment conce­voir et construire un as­pi­ra­teur qui tient 40 ans, mais son coût se­rait tout bon­ne­ment pro­hi­bi­tif. Mais dans le fond, pour­quoi as­pi­rer la sa­leté?

Juste une ré­ac­tion: les pro­duits pour­rait être plus so­lide et pour un coût peu élevé, fi­na­le­ment, le construc­teur a tout in­té­rêt à ce qu’on ra­chète ra­pi­de­ment son ap­pa­reil, s’il y fonc­tionné 3-4 ans.

Donc pos­sible à mon avis d’en­vi­sa­ger des ap­pa­reils au même prix avec une plus longue durée de vie.

En­suite, un point clé et le de­sign des ap­pa­reils. Les rendre fa­ci­le­ment dé­mon­table per­met­trait de ré­cu­pé­rer bien des pièces po­ten­tiel­le­ment réuti­li­sables et de la e re­cy­cler à moindre coût.

Y a vrai­ment un réel po­ten­tiel de ce côté-là. Même si, je sais, on ne fait que re­pous­ser l’épui­se­ment pro­grammé des res­sources. Au moins, aura-t-on es­sayer d’être plus fûté.

41)
To­TheEnd
, le 07.11.2006 à 11:55

Je ne ré­siste pas:

Je com­prends tout à coup les 220 € de frais de par­ti­ci­pa­tion ! Vous êtes entre vous, ac­tuelles et fu­tures élites du monde éco­no­mique li­bé­ral.

Et en­suite:

Il est vrai que ce n’est pas la pre­mière fois que l’on me re­proche un ton, un style ou des pro­pos un peu secs et j’avais tenté une ex­pli­ca­tion qui me semble en­core va­lable au­jour­d’hui. J’ai l’ha­bi­tude de ré­pondre aux pro­pos plus qu’à leur au­teur. Il m’ar­rive même d’ou­blier à qui je ré­ponds. Oui, oui ! Si cela ga­ran­tit pra­ti­que­ment contre toute at­taque per­son­nelle, il n’en est pas moins vrai que si la ré­ponse est rude, l’au­teur, qui est bien là, lui, a l’im­pres­sion de s’en prendre pour son ma­tri­cule.

Mort de rire.

T

42)
To­TheEnd
, le 07.11.2006 à 12:04

Théo­dore Bes­son: j’ai eu plu­sieurs as­pi­ra­teurs et d’après ce que je me sou­viens, ils n’ont ja­mais rendu l’âme… mais je n’achète pas les moins chers non plus.

Néan­moins, après quelques an­nées, je me laisse ten­ter par des as­pi­ra­teurs qui font plus de choses (filtres par exemple) tout en ne sa­chant pas si c’est vrai­ment mar­ke­ting ou réel. Je donne mes aspi­ros à des étu­diants en gé­né­ral…

J’ai­me­rais bien prendre un Dyson qui est, pa­rait-il, “in­cre­vable”… mais à CHF 500 balles ou plus, ça me fait tout de même un peu mal au cul… enfin, dans 2 ou 3 ans, je pren­drai pro­ba­ble­ment un iRo­bot pour deux rai­sons simples: il net­toye tout seul (ma femme de mé­nage pourra faire autre chose) et il le fera plus sou­vent.

T

43)
Fran­çois Cuneo
, le 07.11.2006 à 13:34

Oka­zou, sur le coup, cette fois, je ne suis pas d’ac­cord.

Ce que tu pro­poses, et c’est peut-être dom­mage mais c’est comme ça, n’a stric­te­ment au­cune chance ac­tuel­le­ment.

Tu peux le re­gret­ter, ce n’est pas la di­rec­tion qui est prise, et tu ne pour­ras pas faire grand-chose pour chan­ger ce fait.

Théo­dore et les gens comme lui, qui font des études pen­dant des an­nées sur ce sujet parce que ça les in­té­resse, ça les pas­sionne, sont fi­na­le­ment bien plus ef­fi­caces pour amé­lio­rer ce qui peut en­core l’être que tes grandes pa­roles (je peux même dire NOS grandes pa­roles, parce que sur le fond, tu n’as pas for­cé­ment tort) qui n’ont au­cune chance d’être mises en pra­tique.

Re­garde les bords de mer par exemple: grâce aux éco­los, ils ne sont plus bou­sillés comme avant. Ils n’ont pas dit qu’ils vou­laient chan­ger le monde, ils ont agi, lo­ca­le­ment, géo­gra­phi­que­ment ou dans leur do­maine. Toi tu au­rais dit qu’il fal­lait ar­rê­ter le tou­risme si je prends ta phi­lo­so­phie.

J’ai confiance dans cette mons­trueuse prise de conscience qui est en train de se mettre en place, et j’ai confiance en Théo­dore et ceux qui sont comme lui. C’est lui, c’est eux qui nous sau­ve­ront, avec nous qui pour­rons ac­cep­ter leurs pro­po­si­tions po­li­ti­que­ment.

Tu vois Théo, grâce à toi, j’ai re­pris le com­pos­tage de mes dé­chets hier-soir.

Oka­zou, je ne com­prends pas que tu conti­nues à ne pas com­prendre que tes dis­cours ne servent à rien pour sau­ver la pla­nète, que seuls les actes concrets peuvent être utiles à notre ave­nir.

À la li­mite, conti­nue ton com­bat, mais ac­cepte celui des autres qui est, il me semble, dras­ti­que­ment plus ef­fi­cace.

44)
Théo­dore Bes­son
, le 07.11.2006 à 13:46

Cuk: merci pour ton com­men­taire 43 :-)

Tu vois Théo, grâce à toi, j’ai re­pris le com­pos­tage de mes dé­chets hier-soir.

C’est une bonne idée Re :-)

45)
Sa­luki
, le 07.11.2006 à 14:59

Il y a le feu, je ne sais pas en­core si j’ar­rive avec l’ex­tinc­teur ou le bidon d’es­sence…

Dé­crois­sance ou DE­SES­CA­LADE.

Je l’ai dit ici, sous ces deux formes, et me suis fait tan­cer ver­te­ment par les deux bords: je ne de­vais pas être trop loin du bon choix, donc.

Déses­ca­lade: la crois­sance n’est pas iné­luc­table. Dans ma pe­tite so­ciété le chiffre d’af­faires et la marge sont stables de­puis cinq ans. En termes bour­siers, je de­vrais être mort de­puis long­temps, heu­reu­se­ment nous ne sommes pas cotés! En termes de confort, je n’ai pas changé, ça va mieux même puisque j’ai chaque année plus que mon strict be­soin de sur­vie. Et oui, j’ai de beaux ap­pa­reil pho­toss quand on peut en prendre avec un sté­nopé. Mais je sais le faire et ça me suf­fit de ce côté-là. Pour ce qui est de l’as­pi­ra­teur, nous avons un Nil­fisk in­dus­triel ici. C’est lourd à trim­bal­ler à l’étage, mais il a 35 ans: nous l’avons acheté en même temps que la mai­son, pas beau­coup plus cher à l’époque que le Tor­nado qui était 20 ou 25% moins cher et au­rait déjà rendu l’âme. Le sur­coût a été lar­ge­ment com­pensé par le fait qu’il n’a pas de sac: 35 ans de “pas de sac”, ça buque. Eh oui, Dyson n’a pas in­venté le concept.

Au cas où vous n’au­riez pas com­pris Oka­zou, c’est presque la même chose, mais l’ag­gres­si­vité en prime.

Que les so­cié­tés co­tées veuillent faire de la marge sup­plé­men­taire pour mieux ré­mu­né­rer leurs ac­tion­naires, c’est…nor­mal. Ce­pen­dant, on n’est pas obligé d’ac­croître le CA pour aug­men­ter celle-ci. On peut éco­no­mi­ser, mieux uti­li­ser la res­source (je vais dire la res­source hu­maine aussi…). On peut plein de choses, à coût nul.

La si­tua­tion est dif­fé­rente pour les so­cié­tés non co­tées, qui sont la ma­jo­rité écra­sante des en­tre­prises, in­di­vi­duelles ou non, sur la pla­nète: il n’est pas né­ce­saire de croître à l’in­fini pour (très) bien vivre soi-même et rendre ses col­la­bo­ra­teurs heu­reux. mais il est né­ces­saire d’avoir déjà dé­collé du seuil de pau­vreté. Et ça, c’est de l’eau po­table, de quoi man­ger chaque jour, et avoir éra­di­qué les ma­la­dies qui se soignent ici pour quelques euros mais tuent par mil­lions…ailleurs.

Tous les gavés n’en ont pas conscience, mais la plu­part des contri­bu­teurs de cuk, s’ils sont gavés, sont au moins conscients. Enfin, presque tous.

Mes im­pôts contri­buent, et j’en suis fier, à la construc­tion des routes -s’il n’y en avait pas, m’en fous, j’ai un qat-qat ;° -, des écoles, à bou­cher un peu le trou de la sécu, et je vois ma taxe pro­fes­sion­nelle utile pour mon vil­lage, mon dé­par­te­ment, ma ré­gion, et plus loin le pays.

46)
alec6
, le 07.11.2006 à 15:07

T et TTE (va fa­loir s’y re­trou­ver main­te­nant !) Je suis de­si­gner et je sais de koi j’cause quand je dis que les pro­duits sont fait pour être consom­més et ne pas durer. Ils sont même étu­diés dans ce sens là. Conce­voir et fa­bri­quer un ap­pa­reil quel­conque qui dure plus long­temps ne coûte pas plus cher au consom­ma­teur, mais coûte plus cher au fa­bri­quant qui en vend moins, c’est la base du mar­que­ting. Quant à fa­bri­quer des ap­pa­reils qui se dé­montent plus fa­ci­le­ment, d’une part ils coûtent ef­fec­ti­ve­ment plus cher (un in­sert + une vis + un joint + une ma­chine ou un in­di­vidu pour as­sem­bler le tout coûte plus cher que de fa­bri­quer un moule lé­gè­re­ment dif­fé­rent pour ob­te­nir deux pièces voire une seule si elle est in­jec­tée en po­li­pro, qui se clipsent en­semble) et d’autre part ils né­ces­si­te­raient un nombre in­cal­cu­lable de ré­pa­ra­teurs et de for­ma­tions qui vont avec, in­com­pa­tible avec l’évo­lu­tion des pro­duits, de la mode et du reste. Même si ces ap­pa­reils ne sont conçus que pour être fa­ci­le­ment dé­mon­tés pour re­cy­clage, ils coûtent plus cher. Le cal­cul est simple et im­pa­rable, fa­bri­quer du je­table en quan­tité coûte moins cher et fait tour­ner la ma­chine éco­no­mique.

Pour­quoi ?

Parce que le pé­trole ne coûte rien ! Seule la trans­for­ma­tion en pro­duits semi fini ou fini a un coût. Le pé­trole ne coû­tant rien, l’éner­gie dé­pen­sée pour conce­voir, fa­bri­quer et dis­tri­buer compte pour pea­nuts dans le coût final. Le coûts se­con­daires in­duits par les pol­lu­tions di­verses et va­rièes ne rentrent ja­mais en ligne de compte puisque di­luées dans les ser­vices pu­blics : routes et santé pour l’es­sen­tiel. A court terme et c’est la base de nos so­cié­tés oc­ci­den­tales (et qu’im­porte le ré­gime po­li­tique, cf plus haut) le sys­tème ac­tuel est le plus ef­fi­cace qui soit en terme de pro­duc­tion, dis­tri­bu­tion et consom­ma­tion. A long terme, en pre­nant en ligne de compte tous ces coûts jus­qu’à pré­sents dillués ou in­gno­rés (le ré­chauf­fe­ment cli­ma­tique se fait sen­tir au­jour­d’hui même si le prin­cipe a été dé­cou­vert au 19e siècle par Four­rier et Ar­the­nius), l’adi­tion va être salée. C’est d’ailleurs ce que dé­crit le rap­port Stern.

TTE ! mais tu as par­fai­te­ment rai­son !

Du­rable pour qui et quoi? Tu veux faire un jeans qui tienne le coup 10 ans et une voi­ture 100 ans? Au-delà des coûts énormes aux­quels tu vas ar­ri­ver, tu vas sur­tout te re­trou­ver à pro­duire des pro­duits qui vont bien au-delà de ce que les gens veulent car pas tout le monde veut por­ter le même jeans 10 ans ou rou­ler dans la même voi­ture 100 ans.

Là est le pro­blème, Tout le monde veut bien faire de pe­tits ef­forts, mais per­sonne n’ira jus­qu’à cette ex­trème qui se­rait pour­tant né­ces­saire pour s’en sor­tir. Tant que nous vou­drons res­ter dans une so­ciété de consom­ma­tion et de sur­con­som­ma­tion nous conti­nue­rons à pro­duire des tonnes de GES qui ré­chauf­fe­ront la pla­nète au delà des 2° sup­plé­men­taires maxi­mum qu’elle est sen­sée sup­por­ter (à sup­po­ser qu’elle les sup­porte !).

Toutes les rai­sons que tu donnent sont suf­fi­santes pour ne pas mettre en pra­tique un pro­gramme de dé­crois­sance. Nous nous pren­drons donc le mur dans la gueule.

Le dé­ve­lop­pe­ment du­rable eut été une so­lu­tion ex­tra­or­di­naire s’il avait été ap­pli­qué dès le début de l’ère in­dus­trielle au début du 19e siècle. Mais per­sonne n’a voulu voir que notre monde était fini et qu’aussi grandes soient-elles, des res­sources fi­nies sont ap­pe­lées un jour ou l’autre à dis­pa­raître. Quand il est ap­paru au tout début du 20e siècle que nos ac­ti­vi­tés pou­vaient à terme mo­di­fier notre en­vi­ron­ne­ment et avoir des consé­quences né­fastes pour nous (cf Ar­the­nius), l’Eu­rope (et le monde) a eu tout d’un coup d’autres chats à foue­ter vers 1914 que de s’oc­cu­per de pol­lu­tion, dis­pa­ri­tions ani­males et cie…

Si l’Eu­rope ar­rive à mettre en place un dé­ve­lop­pe­ment dit du­rable, se ne sera pas si mal que celà même si c’est in­suf­fi­sant, mais vu le che­min que prennent les US, le Ca­nada (qui vou­drait se désen­ga­ger de Kyoto), la Chine et l’Inde, nous nous pren­drons bien le mur dans la tronche !

47)
Oka­zou
, le 07.11.2006 à 20:10

« Re­garde les bords de mer par exemple: grâce aux éco­los, ils ne sont plus bou­sillés comme avant. Ils n’ont pas dit qu’ils vou­laient chan­ger le monde, ils ont agi, lo­ca­le­ment, géo­gra­phi­que­ment ou dans leur do­maine. Toi tu au­rais dit qu’il fal­lait ar­rê­ter le tou­risme si je prends ta phi­lo­so­phie. »

Pré­ci­sé­ment, de ce com­bat-là, j’en suis. Nous sommes d’abord par­ve­nus à contraindre les pro­prié­taires ri­ve­rains de la côte à ne plus re­je­ter leurs eaux vannes à la côte puis nous sommes par­ve­nus à chas­ser les pro­mo­teurs des zones de plus haute marée.

Alors tu peux triom­pher et me dire que c’est bien la preuve que l’on peut y ar­ri­ver sans en­ga­ger de moyens ra­di­caux. Bien sûr, que l’on peut y ar­ri­ver, même s’il faut vingt ans pour par­ve­nir à l’em­por­ter sur les mar­chands de béton.

Mais le béton n’a ja­mais été mor­tel pour l’homme, on peut le dé­mo­lir et im­po­ser la na­ture à sa place. De même, les ma­tières fé­cales qui abou­tissent à la côte sont par­fai­te­ment di­gé­rées par la mer. Seuls les pê­cheurs à pied se plaignent et nous ne sommes alors, après tout, que de­vant un pro­blème or­di­naire de santé pu­blique.

De plus, dans les deux cas, nos com­bats s’ap­puyaient sur la loi les ré­dui­sant qua­si­ment à un duel ju­ri­dique, in­uti­le­ment long. Quand la loi existe, la ré­so­lu­tion du pro­blème s’en trouve nor­ma­le­ment fa­ci­li­tée. Mais pas tou­jours.

Par exemple, j’en ai déjà parlé ici, le com­bat que nous me­nons au­jour­d’hui pour la qua­lité de l’eau, contre l’ex­ten­sion des por­che­ries et pour le trai­te­ment des li­siers, est loin d’être gagné et la rai­son en tient es­sen­tiel­le­ment à l’air du temps c’est-à-dire à la sa­cro-sainte prio­rité éco­no­mique im­po­sée par l’idéo­lo­gie li­bé­rale : c’est l’en­tre­prise et le com­merce qui com­mandent au monde, non pas les po­pu­la­tions et leurs be­soins. Même vi­taux !

Tu me suis tou­jours ou tu as déjà dé­cro­ché de mes dé­lires ex­trê­mistes ?

J’en re­mets une pe­tite couche. Plus d’un porc sur deux est pro­duit sur notre petit ter­ri­toire bre­ton (moins de 10 % du ter­ri­toire agri­cole fran­çais). Ici, on suit en quelque sorte la phi­lo­so­phie de la sym­biose de Ka­lund­borg puisque sont re­grou­pés les por­che­ries, les pro­duits de nour­ris­sage, les en­grais né­ces­saires aux pro­duits de nour­ris­sage, les usines d’abat­tage et de trans­for­ma­tion, etc. Les abat­toirs ne sont ja­mais loin des por­che­ries et les usines de trans­for­ma­tion ne sont pas plus éloi­gnées des abat­toirs. Je n’ai ja­mais eu la cu­rio­sité de com­pa­rer le taux de vé­té­ri­naires à l’hec­tare mais ça doit être co­los­sal. Car les vétos ont du bou­lot, ici. Je ne te parle pas des quan­ti­tés pro­pre­ment in­dus­trielles d’an­ti­bio­tiques et autres pro­duits de soin in­jec­tées au quo­ti­dien dans le cul de nos go­rets ! Avec les ef­fets no­cifs sur les souches des­dits an­ti­bio­tiques. Tout ça pour un mode de vie qu’il se­rait ir­réa­liste de vou­loir chan­ger.

La ren­ta­bi­lité est maxi­male mais elle ne le se­rait plus si les li­siers et autres ef­fluents chi­miques de cette sur­pro­duc­tion de­vaient être trai­tés et non pas lâ­chés dans la na­ture.

Or, lorsque nous de­man­dons (de­puis des an­nées) de faire sim­ple­ment ap­pli­quer les lois en ma­tière d’ex­ten­sion des por­che­ries et de trai­te­ment des li­siers, se dresse de­vant nous le spectre re­dou­table de l’éco­no­mie toute puis­sante qui chasse d’un re­vers de main ces im­por­tuns qui ré­clament le droit, pour­tant élé­men­taire, de boire de l’eau po­table au­tre­ment que dans une bou­teille en plas­tique.

On en est là, Fran­çois !

Le pré­fet signe des deux mains les ex­ten­sions, pour­tant illé­gales, des por­che­ries contre la loi et contre les dé­ci­sions du tri­bu­nal eu­ro­péen.

Tu com­mences à sai­sir ? Ce sys­tème éco­no­mique per­verti est si puis­sant qu’il agit contre les lois du peuple. C’est la dé­mo­cra­tie, tout sim­ple­ment, qui est fou­lée aux pieds par les mar­chands. Nos re­pré­sen­tants élus en sont ar­ri­vés, en­traî­nés dans cette idéo­lo­gie mor­telle, à des­ser­vir nos in­té­rêts pour sau­ve­gar­der ceux des mar­chands. Le nou­veau dieu Baal c’est la sur­pro­duc­tion (qui in­duit la sur­con­som­ma­tion).

Ce n’est qu’un petit exemple de l’ac­tion né­faste du li­bé­ra­lisme ac­tuel.

Alors, Fran­çois, si je suis la stra­té­gie des pe­tits pas que tu re­com­mandes, que doit-on faire ? Conseille-moi !

Pour ma part, j’at­tends des po­li­tiques, qui sont les grands res­pon­sables de cet état de fait (nous leur avons confié dé­mo­cra­ti­que­ment le pou­voir), qu’ils re­placent les in­té­rêts de l’homme au-des­sus des in­té­rêts des mar­chands. J’at­tends en pre­mier lieu qu’ils condamnent ex­pli­ci­te­ment le sys­tème éco­no­mique ac­tuel et qu’ils éta­blissent une stra­té­gie de dé­ve­lop­pe­ment dif­fé­rente, res­pec­tueuse de l’homme et de son en­vi­ron­ne­ment. C’est donc sur nos po­li­tiques que nous de­vons jouer. Sans leur faire le moindre ca­deau. La dé­mo­cra­tie, c’est ça. Bien sûr, si on ne croit même plus dans la dé­mo­cra­tie…

C’est im­pos­sible, dis-tu. En es-tu bien sûr ?

Ce que je pro­pose est ir­réa­liste ? Je suis convaincu que c’est le meilleur com­bat à mener, d’au­tant plus que ça urge. Si tu ne crois pas que la cible soit la bonne, nous en re­par­le­rons au fur et à me­sure de notre des­cente vers le gouffre (avec ou sans me­su­rettes) qui per­du­rera tant que per­du­rera ce sys­tème éco­no­mique. Nous fe­rons le point. Des dé­bats en pers­pec­tive !

Alors, pour abon­der dans ton sens je te di­rais que si tu n’y crois pas, ça ne se fera pas. C’est bien cer­tain. Mais si ça ne se fait pas, on ex­plo­sera dans le mur !

Ce ne se­rait pas plus rai­son­nable d’y croire et d’es­sayer ? D’ailleurs, a-t-on le choix ?

Le monde n’est pas une mar­chan­dise.

48)
Oka­zou
, le 07.11.2006 à 23:27

En­core un petit mot parce que ce que je trouve ef­fa­rant que ceux qui pré­viennent, de­puis si long­temps déjà, que le pro­blème est gra­vis­sime et pro­posent d’al­ler au plus court vu l’ur­gence et au plus simple en même temps vers la cause du dé­rè­gle­ment et de re­trou­ver la voie de la rai­son, ceux-là sont ceux qui sont ac­cu­sés de manque de sé­rieux, d’ir­réa­lisme voire d’ex­trê­misme.

On a beau dire, beau faire pour que le pro­blème se règle au plus vite avec le plus de dou­ceur et le plus d’ef­fi­ca­cité, les gens conti­nuent de pen­ser que la si­tua­tion peut être sau­vée sans chan­ger de mo­dèle.

Alors ce sce­na­rio écrit par des gens ir­ré­so­lus les mè­nera à coup sûr (sim­ple­ment on ne sait pas quand) vers un gros élec­tro-choc qui les sor­tira de leur tor­peur et chas­sera enfin le doute de leur es­prit. At­ten­dons donc, puis­qu’ils le veulent, ce clash et leur pa­nique.

Cette at­tente, c’est la mé­thode vio­lente. On ne fait rien en es­pé­rant qu’une pluie sal­va­trice étein­dra l’in­cen­die avant que tout ne soit ré­duit en cendres mais quand au­cune pluie ne vient (ou les trois gouttes des demi-me­sures) et que les flammes com­mencent à nous brû­ler la couenne, alors on pa­nique et seul un gou­ver­ne­ment pom­pier à poigne, bien au­to­ri­taire voire to­ta­li­taire ar­rive avec ses grosses pompes et noie tout le monde. Ap­plau­dis­se­ments du pu­blic et un Oscar en car­bone pour le sce­na­rio.

Agir tout de suite, avec pour arme la dé­mo­cra­tie, exi­ger de nos po­li­tiques (leur mettre une pres­sion per­son­nelle, so­lide et constante) qu’ils prennent ré­so­lu­ment, dès au­jour­d’hui, les vrais pro­blèmes à bras-le-corps, qu’ils ex­pliquent au peuple quelles sont les te­nants et les abou­tis­sants (la télé doit re­de­ve­nir un outil édu­ca­tif de la dé­mo­cra­tie) et de quelle ma­nière la po­li­tique, dans une dé­mo­cra­tie re­trou­vée, re­prend les choses en main pour aller dans la bonne di­rec­tion sur des buts clai­re­ment dé­fi­nis et orien­tés vers l’homme, ses be­soins et son en­vi­ron­ne­ment, voilà la mé­thode douce du moindre prix à payer.

Le vrai pro­blème, voyez-vous, est que ceux qui re­fusent la so­lu­tion dé­mo­cra­tique douce ne croient plus dans la po­li­tique. Ils ont perdu toute no­tion de com­bat en com­mun pour l’in­té­rêt com­mun, ils ne jouent plus, tris­te­ment et in­ef­fi­ca­ce­ment, que pour eux-mêmes, dans leur coin, égoïs­te­ment. Cer­tains d’entre eux se ré­joui­ront même de voir ap­pa­raître un pou­voir to­ta­li­taire qui les ras­su­rera. Sou­la­gés, enfin ! Tout est cramé et un Le Pen est au pou­voir.

Oka­zou — « On a vrai­ment perdu la boule.

Fran­çois — Cause tou­jours ! »

Un autre monde est pos­sible.

49)
alec6
, le 08.11.2006 à 10:25

Tu es plus op­ti­miste que moi O, pour ma part je suis convaincu que nous nous pren­drons bien le mur dans les gen­cives… il fau­dra at­tendre que quelques pa­lais se soient ef­fon­drés à Ve­nise lors d’une Aqua Alta ex­cep­tio­nelle, ou qu’une marée de la même es­pèce ne sub­merge quelques digues fla­mandes ou bri­ta­niques (celles qui pro­tègent Londres des hautes ma­rées) ou je ne sais quelle autre ca­tas­trophe éco­lo­gique de vaste am­pleur pour éven­tuel­le­ment ré­agir…

La dé­crois­sance ne fait rêver per­sonne. Le dé­ve­lop­pe­ment du­rable en re­vanche a le vent en poupe, on dé­cul­pa­bi­lise le consom­ma­teur en fai­sant rou­ler sa oua­ture au soja, en l’éclai­rant à la fluo-com­pacte, en re­cy­clant ses in­nom­brables trucs, bi­dules et dé­chets ! Et en prime on dit aux in­dus­triels qu’ils conti­nue­ront à faire du pro­fit et des bé­né­fices.

Sin­cè­re­ment ! j’ai­me­rais tant que ce soit vrai, que ça marche et qu’en 2050 mes pe­tits en­fants puissent faire du ski dans les Alpes, prendre leur voi­ture à hy­dro­gène pour faire leur courses bio à l’hy­per du coin et par­tir en va­cances à Bali dans un Air­bus pro­pulsé au dis­ti­lat de sucre de canne… Que du bon­heur !

50)
zi­touna
, le 10.11.2006 à 20:14

Bien sûr, dans les gen­cives, qu’on va se la prendre, la Krise, et ça va faire très mal. L’éco­lo­gie in­dus­trielle, c’est for­mi­dable, mais il au­rait fallu com­men­cer il y a au moins 60 ans! Au­jour­d’hui, même en y met­tant le pa­quet, ça ne fera que re­tar­der un poil l’échéance.
Parce qu’il y a:
1 le ré­chauf­fe­ment cli­ma­tique, dont c’est tel­le­ment de­venu une évi­dence que plus per­sonne ne le nie.
2 la dé­plé­tion du pé­trole dont ce qu’Alec6 nous a si bien ex­pli­qué de quoi il s’agit (mais là, en­core beau­coup de scep­tiques)
3 et puis l’eau, on pompe, les nappes phréa­tiques de ma­nière fré­né­tique, on les pol­lue, ainsi que les ri­vières et les océans, on risque de ne plus avoir de quoi di­luer le pas­tis l’été…
4 le pro­blème des se­mences: la très grande ma­jo­rité des graines ven­dues dans le monde le sont par 5 so­cié­tés (mon­santo, du­pont, rien que des phi­lan­tropes…), et tous les ans, des va­rié­tés an­ciennes dis­pa­raissent au pro­fit de nou­velles “super graines”, qui né­ces­sitent plus d’en­grais (fa­bri­qués par le grai­ne­tier lui même), plus de pes­ti­cides (fa­bri­qués par le grai­ne­tier lui même) et plus d’ir­ri­ga­tion (la flotte, c’est pas ce qui manque, hein?)… Ré­sul­tat, les terres agri­coles sont com­plè­te­ment dé­vas­tées, les nappes phréa­tiques, quand il en reste, pol­luées, les in­sectes pol­li­ni­sa­teurs dis­pa­raissent, les “nui­sibles” se ren­forcent, et le jour où il n’y aura plus qu’une es­pèce de blé et qu’elle sera mas­si­ve­ment at­teinte par un fléau quel­quonque, non seule­ment on aura chaud, sans pé­trole pour la clim, soif, mais on risque aussi de sau­ter quelques repas…

z (super op­ti­miste: j’ai des mol­lets d’acier!)

51)
Oka­zou
, le 13.11.2006 à 08:55

Du grain à moudre sur France-culture avec ce débat sur l’ef­fi­ca­cité du droit à pol­luer pour la pré­ser­va­tion du cli­mat.

France-culture à 17 heures

Pod­cast pour les em­pê­chés.

52)
alec6
, le 13.11.2006 à 13:36

Merci O pour le lien, c’est en cours de pod­cast !

Voici un autre lien pour une émis­sion de Fance culture Terre à Terre , dont je ne cesse de faire la pro­mo­tion et qui consi­ti­tue l’une de mes sources d’in­for­ma­tion. Le sujet de sa­medi concerne le di­lemne “Pé­trole contre nour­ri­ture” ou plus exac­te­ment bio” car­bu­rants vs agri­cul­ture clas­sique…

53)
Pen­sée­Mul­tiple
, le 28.03.2009 à 18:54

Bon­jour,

Une pré­sen­ta­tion audio de l’éco­lo­gie in­dus­trielle d’une durée de 25’ par Suren Erk­man, pro­fes­seur d’éco­lo­gie in­dus­trielle à l’Uni­ver­sité de Lau­sanne est dis­po­nible à cette adresse

54)
Ölbaum
, le 06.08.2009 à 22:37

Pas ter­rible la ca­ri­ca­ture de Steve Jobs, s’il faut lui mettre un logo Apple sur le pull (qui de­vrait être à col roulé, soit dit en pas­sant) pour qu’on le re­con­naisse.