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Présentation test de Silkypix Developer Studio 3 Beta

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Je vais vous présenter un programme tout neuf pour développer vos fichiers RAW: SILKYPIX .

Encore un logiciel pour développer vos fichiers Raw… François n’en a pas déjà testé assez, me direz-vous? Oh que si, mais il me semble toujours utile de vérifier si un nouveau venu ne viendrait pas jouer les trublions au sein de ce marché déjà bien occupé par des ténors de l’édition logicielle. Je l’avais déjà fait pour vous avec Raw Developer (mon préféré à moi). Je recommence aujourd’hui (dans une présentation/test plus dépouillée néanmoins) avec un soft qui existe depuis pas mal de temps déjà, bien que peu connu, mais qui connaissait un succès d’estime notamment chez les utilisateurs d’appareils réflex Olympus comme moi car il proposait un rendu des couleurs quasiment aussi bon que la solution propriétaire Olympus Studio.

Récemment, c’est même ce logiciel qui accompagne le nouvel appareil 4/3 de Panasonic. Aujourd’hui il connaît une évolution majeure avec le passage à la version 3.0 (qui s’accompagne du passage d’un code uniquement PPC à de l’universal binary), qui en est pour le moment encore au stade de beta (c’est tout récent puisqu’une version d’évaluation est mise à disposition pour téléchargement depuis le 16 octobre), mais déjà utilisable malgré certaines lenteurs (sur lesquelles je reviendrai). Pour information ce logiciel est développé par des japonais (Ichikawa soft) et il ne propose hélas pas de localisation en français (à défaut de parler le nippon couramment, nous nous rabattrons évidemment sur la langue de Shakespeare).

Présentation de l’interface

Première déception de taille. Oubliez l’Aqua Human interface. Ce logiciel prend le parti de ne pas adopter les canons de nos logiciels courants sous Mac. La faute peut-être au fait que les développeurs sortent simultanément toujours une version Windows et une version Mac. L’interface donc se présente dans un noir assez sobre auquel il faudra s’habituer.

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Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir…

Dans la partie haute du volet gauche se trouvent les outils classiques dans des palettes non détachables : il s’agit dans l’ordre de l’exposition, de la balance des blancs, du contraste, de la teinte, du sharpening/de la réduction de bruit, et du développement. Il suffit de cliquer sur la petite icone associée à la fonction pour voir apparaître dans le volet juste en dessous la fenêtre de réglages appropriée.

Dans la partie basse du volet gauche, un clic sur l’icone fera apparaître la fenêtre flottante associée (en semi-transparence si celle-ci n’est pas active comme c’est le cas pour les EXIFs sur la capture ci-dessus): (dans l’ordre, de gauche à droite) histogramme, données EXIF (il est à noter que ces dernières apparaissent par ailleurs toujours de façon résumée dans la ligne d’informations en bas à gauche de la fenêtre), réglage fin de la balance des blancs, courbe des couleurs, réglage fin des zones claires, réglage fin des couleurs, correction du vignetage/de la distorsion/des aberrations chromatiques, correction de la perspective/roation.

La barre d’outils vous permet d’ouvrir un dossier, de changer de mode de vue (vignettes / vignettes + agrandissement de l’image active / image active seule), de passer à l’image précédente ou suivante, propose un outil de clignotement des zones sous ou surexposées, une pipette pour l’exposition et pour la balance des blancs, ainsi que la réservation de l’image pour le traitement par lots.

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Les deux autres modes d’affichage (vous aurez remarqué qu’ici j’ai ôté les palettes flottantes des données EXIFS et des corrections géométriques que j’avais stockées à droite dans ma première copie d’écran).

Les menus sont à mon goût un peu touffus et je préfère amplement travailler sans eux. Attention, je ne dis pas non plus que vous n’y retrouverez pas vos petits en cherchant bien, mais que pour qui veut être productif il vaudra mieux utiliser icones et raccourcis clavier.

Pour ce qui est du zoom avant/arrière, point de salut en dehors du clic droit sur l’image ou plutôt des raccourcis clavier, mais une fois ceux-ci connus, cela ne pose plus vraiment problème.

Et à l’utilisation, ça donne quoi?

D’abord, c’est hélas encore assez lent. Sur mon Macbook Pro 2Ghz, 2Go de RAM, disque dur 7200rpm, il y a un temps de latence à l’application de certains réglages (par exemple en faisant glisser le curseur sur les réglettes de certains paramètres). On peut le pardonner vu le stade de développement actuel (beta), mais c’est un point qu’il conviendra de surveiller lorsque la version finalisée sera proposée. On ne peut en effet pas tolérer que l’application d’un réglage ne soit pas visualisée de manière quasi instantanée sur une machine récente.

NDLR: la version 3.0.2.8, sortie ces dernières heures, semble corriger ces lenteurs. Le programme est devenu très rapide!

Ensuite, le principe de fonctionnement, comme celui de Raw Devloper, consiste à enregistrer les paramètres de dévloppement dans des fichiers distincts des fichiers images, et de manière non centralisée. Un dossier Silkypix_DS est donc crée au sein du dossier contenant vos fichiers RAW, et il contient pour chaque image un fichier .spi et un fichier .spd. Si vous sauvegardez régulièrement vos fichiers image, vous sauvegarderez donc nécessairement les paramètres de développement qui ne seront pas perdus en cas de crash inopiné.

D’un point de vue qualitatif, le rendu des couleurs est plutôt bon. Point besoin de profils colorimétriques pour obtenir de bons résultats avec mon réflex Olympus (un couple qui s’accorde bien). A confirmer toutefois par l’écrasante majorité de nos amis canonistes et nikonistes. Vous pouvez de manière classique choisir d’exporter en TIFF ou JPEG, dans le même dossier que vos photos, un sous-dossier, ou un dossier spécifique, et il est possible d’inclure une partie des données EXIF dans le nom de fichier sous lequel sera enregistrée l’image dévelopée par vos soins. Des paramètres de développement courants pourront être stockés dans 4 vestiaires (“cloakrooms” en anglais dans le texte) afin de les réappliquer très rapidement à une ou plusieurs images dans le cas d’un traitement par lots. A ce propos, on peut évidemment développer à l’unité, mais ce n’est pas l’intérêt de ce genre de logiciels : on pourra donc procéder au développement des images sélectionnées parmi les vignettes ou bien des images réservées, ce qui vous laissera allègrement le temps d’aller boire un café ou plus selon le nombre de photos à traiter.

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La fenêtre des réglages de sortie.

Sur le plan quantitatif, celui des fonctionnalités donc, je dirais qu’il ne manque pas grand chose, à condition de considérer le logiciel pour ce qu’il est : un dérawtiseur et certainement pas un catalogueur. A utiliser donc en couple avec Iview Media Pro par exemple. En revanche, point besoin d’outils annexes pour la réduction du bruit (les algorithmes internes sont efficaces et proposent des réglages pointus) ni pour les corrections de distorsion/vignetage/aberrations chromatiques. Là aussi ce n’est pas hyper intuitif, mais fonctionnel et efficace (il faudra ainsi faire glisser différents curseurs sur des réglettes plutôt que de sélectionner son objectif connu pour être un cul de bouteille dans une liste prédéfinie par marque).

En conclusion

Non, je ne switcherai pas en usage courant pour Silkypix Developer Studio, en revanche en solution d’appoint celui-ci peut rendre de bons et loyaux services côte à côte avec un autre logiciel car il est bien connu, comme le dit le proverbe, qu’il ne faut jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier. Si vous n’êtes pas allergique à l’anglais ni aux interfaces qui sortent des canons Aqua, vous pouvez tenter le coup, d’autant qu’une version d’essai pleinement fonctionnelle pendant 30 jours peut être téléchargée ici. Si en revanche vous avez déjà vos habitudes avec votre ou vos logiciels actuels et que vous craignez d’être dérouté par cet ovni nippon, passez plutôt votre chemin. A vous de choisir votre camp, et de toute façon on ne risque rien à faire preuve d’un peu de curiosité, quand bien même la solution proposée diffère de ses propres habitudes de travail.

20 commentaires
1)
François Cuneo
, le 07.11.2006 à 06:43

J’ai aussi essayé ce programme.

J’ai reçu il y a quelques heures un mail m’indiquant qu’une version définitive était sortie. Je suis vite allé la télécharger ce matin.

Les lenteurs sont oubliées! Le programme travaille extrêmement rapidement. Faudra que je l’essaie un peu plus profondément.

J’aime bien un truc chouette sur ce logiciel: les types de rendus tout prêts, type je veux un rendu Velvia…

Quant à l’interface: elle ne suit pas les règles aquatiques, c’est vrai, mais la mode Aperture… d’Apple. Comment en vouloir aux développeurs?

Je pense que SILKYPIX est un programme qui mérite le détour.

On en reparle?:-)

2)
Emix
, le 07.11.2006 à 07:21

J’ai depuis quelques semaines la verson 2 de Silkypix et j’ai téléchargé cette version 3, que je vais adopter.

Je me suis intéressé à ce programme quand j’ai vu que le moteur de dématriçage de PPL (Pentax Photo Laboratory, dématriceur livré avec les boîtiers Pentax) était repris de Silkypix.

Pour les possesseurs de Pentax (série ist en tout cas) c’est AMHA le meilleur et je ne peux que le conseiller.

Presque toutes les photos sur mon site ont été retraitées avec Silkypix.

3)
fxprod
, le 07.11.2006 à 07:45

Ah lala tous ces dérawtiseurs ( nouveau nom de la mort au raw) alors qu’il y a un excellent Apperture offert en bundle avec un appareil photo par le sponsor du site

4)
THG
, le 07.11.2006 à 09:10

La couleur d’interface est paramètrable en plusieurs tons de gris dans les options. Et tout le monde n’est pas fan de l’ésthétique Aqua…

Silkypix est un excellent logiciel, parmi les meilleurs en ce qui concerne le nombre d’outils et la qualité des conversions.

Un OVNI, certes, mais un OVNI qui commence à faire parler de lui.

Gilles.

5)
François Cuneo
, le 07.11.2006 à 11:55

Je suis vraiment assez époustouflé par ce logiciel. Dommage que le temps d’ouverture des images soit un peu long, mais on peut bosser dessus assez vite.

Bon sang quelle puissance!

6)
Inconnu
, le 07.11.2006 à 13:25

Merci pour ce test. J’avais entendu parler de ce logiciel sans pousser plus loin ma curiosité. Je vais franchir le pas en l’essayant. Mais ça va être dur de détrôner Bibble de mon Mac ;)

7)
François Cuneo
, le 07.11.2006 à 13:41

Oui ben, je ne sais pas Renaud!

Moi aussi je suis frapadingue de Bibble, mais alors celui-là, il est vraiment incroyable. Deux heures que je joue avec, il me semble qu’ils ont pensé à tout.

Mais alors à tout!

Et sans le défaut dont j’ai parlé dans Bibble: le côté fouillis. Ici, c’est brillant.

Juste un voile noir qui m’énerve parfois, juste quand on change un réglage, un dixième de seconde, pour le reste, il me semble que c’est le sans-faute.

Même le débruiteur est excellent!

8)
François Cuneo
, le 07.11.2006 à 13:49

En fait, ça me va bien que ce programme ne soit pas un catalogueur. J’ai déjà iView pour ça, c’est d’ailleurs justement ce qui m’embête avec LightRoom ou Aperture… Je veux un dérawtiseur, pas un catalogueur.

Reste à savoir ce que signifie 16’000 yens… attends voir… cacluclette, conversion… ah… 170 francs tout de même, 107 €. Ouaip, c’est pas donné, mais il me semble que ça les vaut…

9)
Inconnu
, le 07.11.2006 à 14:42

Francois, ne le prends pas mal mais à chaque fois que tu vois un nouveau programme tu le trouves encore plus génial que le précèdent que tu encensais :)

J’ai déja iView, LightRoom, LightZone, Bibble, Photoshop, Aperture, DxO (je lance un appel pour libérer la version Mac, honteusement emprisonné depuis le mois de Septembre). Et finalement chacun d’entre eux correspond à un besoin précis à un moment donné, mais pas systématiquement. Bon, au moins, on a du choix, chacun peut trouver chaussure à son pied.

10)
François Cuneo
, le 07.11.2006 à 16:02

Ben c’est que les logiciels progressent!

LightZone, je te le laisse, Aperture, je l’utiliserai lorsque son clavier romand sera au point, mais là vraiment, essaie, et tu verras que c’est très bien. Mais je ne jette pas mon Bibble, loin de là, quant à DXO, c’est pour tout tout tout bientôt.

11)
Jérôme Fontaine
, le 07.11.2006 à 18:57

Me voilà de retour du boulot ce soir… Je constate que François s’enflamme, à juste titre sans doute, mais j’attends de voir s’il va trouver quelque chose à pinailler après plusieurs heures de travail dessus. Pour la version définitive je n’avais pas vu cela (dimanche quand j’ai fini la rédaction on en était encore à la version beta), je suis en train de télécharger et vais essayer de vérifier les progrès en réactivité. Pour le prix, ça semble raisonnable, de mémoire 107 € (si les calculs de François sont exacts) c’est peu ou prou ce que j’ai payé pour la licence de Raw Developer et ça reste assez nettement inférieur à Aperture ou ce que coûtera vraisemblablement Lightroom, les fonctions de catalogage en moins il est vrai.

12)
Leo_11
, le 07.11.2006 à 21:04

Ben moi je m’y perds… depuis que “RAWise” mes clichés j’utilise le soft fourni avec mon appareil soit Digital Devloper Professional qui me satisfait pleinement… qu’offre ce soft de plus pour que je déboursse 170 balles ???

14)
Inconnu
, le 08.11.2006 à 11:57

Leo_11: c’est aussi différent que d’utiliser le Finder pour classer tes photos au lieu d’utiliser iView :)

15)
Inconnu
, le 08.11.2006 à 11:57

Ou plutôt d’utiliser TextEdit au lieu de Word (ou Pages)

16)
ptisuix
, le 08.11.2006 à 12:07

Je rejoins Leo_11. Où pourrait-on trouver un comparatif des ces programmes qui traitentent le RAW ?

En fait, j’en suis moins loin que lui. Je suis l’heureux possesseur d’un D70s depuis septembre, ayant commencé le numérique avec un compact IxusII.

Pour le moment, j’utilise iPhoto et Photoshop Elements 4. Je me pose depuis le début, le Raw, comment, pourquoi ? Et ce n’est pas avec la multitudes de programme traitant du raw ici que mes idées s’éclaircissent.

Lightroom, je ne suis jamais arrivé à le télécharger, par contre Aperture 1.5 en évaluation, j’ai commencer (un peu) à faire joujou avec. Sans parvenir à y voir plus clair sur ce qui précède.

(je dois être aussi bon en connaissance photo que certains avec le terminal ;-)

17)
Jérôme Fontaine
, le 08.11.2006 à 14:48

> ptisuix

Peut-être devrais-tu regarder du côté d’ouvrages de vulgarisation du Raw et de son traitement sur la base de quelques exemples. Il n’y a pas de honte à ne pas savoir et à devoir apprendre. Je l’ai bien fait en début d’année lors de mon switch après des années dans le monde PC et des connaissances du Mac qui dataient du système 8… Ma transition s’est accompagnée de la lecture du “Tiger’s missing manual”. Dans ton cas voir du côté du bouquin de Volker Gilbert (qui tient un bon blog en outre sur la photo numérique) : Développer ses fichiers Raw

18)
François Cuneo
, le 08.11.2006 à 18:19

ptisuix, il y a un gars qui a écrit un truc pour les débutants pas mal, ici!:-)

19)
ptisuix
, le 08.11.2006 à 18:44

Merci, merci. Autant le switch d’il y a maintenant 2ans et demi s’est passé sans crainte, je me suis lancé à l’eau, ne craignat point la Bête informatique, autant en photo je suis comme le poussin sorti de l’oeuf: j’ai vu François et sa passion photographique, et ai crié “maman” ;-)

Donc il ne me reste plus qu’à lire pour apprendre. Merci pour vos liens.

20)
François Cuneo
, le 10.11.2006 à 21:35

C’est marrant.

En position “Vignette et Vue principale” (Combination Mode), le programme est rapide.

En mode “Preview” (Vue de la photo en cours uniquement), il est lent.

Je ne comprends pas…

Bref, faut travailler en mode “Combination”, avec éventuellement un zoom.