Introduction
J'explique brièvement une mission spatiale à 260 millions de dollars qui a lamentablement raté à cause d'une stupidité délirante.
La mission
Comme toutes les missions non habitées, Genesis avait des objectifs ambitieux:
- Mesurer précisément les propriétés du vent solaire (oxygène, nitrogène et gazes rares).
- Mesurer les éléments du vent solaire.
- Rapporter des particules de vent solaire grâce à un petit conteneur.
Un des défis majeur, c'était de capturer des poussières dans l'espace et de les ramener sur Terre pour les analyser.
Le projet débuta en 1998 et le 8 août 2001, la National Aeronautics and Space Administration (NASA) lançait à bord d'une fusée Boeing Delta 2 un petit satellite de 494 kg (636 kg avec le diesel…).
Alors qu'on a ramené des centaines de kilos de la Lune, ici on ne vise pas le même objectif! Pendant 884 jours, le satellite orbitera autour du soleil dans le but de récupérer dans un petit conteneur 0.4 milligramme de particules.
Le retour
Après près de 3 ans de navigation dans l'espace et 3 millions de kilomètres, le satellite a amorcé son retour sur Terre et le 8 septembre 2004, vers 9 h 52, l'engin entamait sa rentrée dans notre atmosphère et jusque-là, les différentes étapes de la mission étaient un succès.
Seulement voilà, le retour allait connaître un problème majeur!
Les parachutes qui servent à freiner la descente de la navette ne se sont pas déployés à environ 21 miles (34 km) au-dessus du sol… et vers 10 heures du matin, la capsule a heurté le sol à près de 311 km/h. Normalement, les capteurs auraient dû déclencher les parachutes à 3G.
Conséquences
À l'impact, avec une telle vitesse, pas grand-chose résiste…
Le conteneur qui gardait les précieuses particules et qui comptait environ 300 pièces a littéralement explosé sous le choc créant 15'000 fragments…
Pour mieux visualiser le problème, voici une des plaques sur laquelle les particules se sont déposées:
Maintenant, le réel problème, c'est de trouver les 0.4 milligrammes de particules dans ces confettis.
Qu'est-ce qui est arrivé?
Comme d'habitude après ce type d'incident, une commission d'enquête a aussitôt été nommée dans le but de faire toute la lumière sur ce qui était arrivé.
C'est plus de 50 experts qui ont été chargés de faire toute la lumière sur ce qui n'a pas fonctionné et le 13 juin dernier, soit presque 2 ans après le crash, ils ont publié leur rapport: Genesis Mishap Report (PDF de 11.9MB).
Que dit ce rapport de 231 pages? Et bien il met en lumière toute une série de dysfonctionnements et pour ceux qui comprennent l'Anglais, ils peuvent lire l'Executive Summary de la page 17 à 20. Tout y est résumé.
En bref, le premier problème qui a été constaté, c'est que les composants électroniques qui devaient détecter la décélération (3G) de l'engin spatial et donc activer le déploiement des parachutes n'ont pas fonctionné.
Pourquoi?
1. Parce que l'équipe qui a dessiné les capteurs de force G les a implémentés à l'envers. En d'autres mots, pour que les parachutes se déploient, il aurait fallu que l'engin accélère au lieu de décélérer!!!
2. L'équipe chargée de passer en revue le dessin des capteurs n'a pas détecté l'erreur de conception.
3. L'équipe chargée de la vérification des processus n'a pas détecté l'erreur de conception et de dessin.
4. L'Équipe Rouge (l'équipe qui valide tous les processus) n'a pas détecté les erreurs de l'équipe de vérification.
Bien sûr, il y a beaucoup à dire sur ce qui a amené des ingénieurs chevronnés et probablement talentueux à faire cette connerie et aux autres, qui auraient dû la relever, de ne pas la remarquer.
Ce n'est pas la première (ni la dernière) fois qu'une connerie de ce genre a lieu. Tout le monde se rappelle quand Ariane 5 a explosé 40 secondes après son décollage en 1996. La raison de cet échec était due à un bug informatique qui a essayé de rentrer un chiffre de 64 bits à virgule flottante dans un nombre entier de 16 bits... ce qui amena la fusée à s'autodétruire (perte estimée à 500 millions de dollars après des années de développement).
Mais est-ce que quelqu'un imagine ce qu'il se serait passé si c'était une navette qui ramenait des êtres humains? On ne rit pas car un des lanceurs qui est à l'étude pour remplacer la gamme actuelle de navettes pourrait ramener les humains sur Terre de cette façon; comme les anciennes missions Apollo.
Bien sûr, les optimistes me diront que si on avait envoyé des gens, on aurait fait plus attention. C'est oublier un peu vite que ces 20 dernières années, on a déjà perdu deux équipages…
Épilogue?
Est-ce que l'histoire est réellement terminée? Est-ce que 260 millions de dollars se sont lamentablement écrasés dans l'Utah - ce qui en ferait probablement l'objet écrasé sur Terre le plus cher de l'histoire?
Pas tout à fait.
Dès l'impact, beaucoup d'experts ont dit que tout n'était pas perdu, que si on prenait suffisamment de précaution, on pourrait récupérer les "fruits" de cette mission!
Et le miracle se produisit puisque le 20 avril 2005, l'équipe chargée de récupérer les particules annonçait au monde entier que les "conteneurs" n'avaient pas été contaminés par cet atterrissage chaotique!
Je ne suis vraiment pas un spécialiste en particules élémentaires et encore moins physicien... mais je me demande à quel point la communauté scientifique "acceptera" les résultats de ces analyses quand on voit à quel point le support de ces particules à été endommagé.
Quelques mois plutôt, la NASA a même envoyé les premières particules qui ont été récupérées pour analyses à l'Université de Washington à St. Louis.
Si tout se passe bien, la communauté scientifique devrait nous donner les premiers résultats de ces analyses dans les prochains mois et normalement, toutes les particules auront été analysées d'ici à la fin 2007.
Au-delà d'avoir pratiquement échoué, cette mission aura encore coûté 15 millions de dollars de plus à cause des infinies précautions qui ont du être prises pour récupérer les particules et rédiger le rapport.
Je souhaite bonne chance aux prochains êtres humains qui vont partir (et rentrer...).
, le 17.08.2006 à 00:57
Je sens que je vais me faire incendier, mais tant pis.
La Pérouse, Vasco de Gama et bien d’autres ne sont pas revenus de leurs explorations.
Combien sont morts dans les Alpes ou l’Himalaya pour voir simplement le monde d’en haut
Irène et Frédéric Joliot-Curie sont morts du cancer par exposition aux rayonnements.
Sans oublier tous les cobayes qu’on ne connaît pas
Etc. etc. : toute avancée comporte des risques que les gens affrontent en connaissance de cause. Moi, j’irais pas, eux y vont et personne ne les oblige.
Maintenant, qu’est-ce qui te gêne : qu’on ait dépensé 260 millions de dollars pour aller recueilir 0.4 gr de particules solaires ou que l’expérence ait foiré ?
, le 17.08.2006 à 07:38
Mais ces 260 millions de dollars sont-ils vraiment gaspillés?
Pour la Nasa, oui. Mais certaines technologies ont dû être développées pour cette mission, et elles resteront utiles… D’autre part, ces 260 millions de dollars ont donné du travail à plusieurs centaines de personnes, du physicien au mécanicien…
A+
Noé
, le 17.08.2006 à 07:56
Moi l’exploration spatiale, vraiment, je comprends qu’à moitié…. Bon, j’ai rien contre, mais bon.
En tous cas moi, faudrait me payer assez cher pour que je monte dans un de ces engins !!!
, le 17.08.2006 à 08:14
Edifiant. Merci pour cet article, dont je partage tes conclusions.
, le 17.08.2006 à 08:19
Ce qui interpelle c’est de constater que des équipes de scientifiques super pointues puissent laisser passer des erreurs qui semblent aussi flagrantes. On admettrait des erreurs de conception que seule l’expérience pourrait corriger mais peut-être pas celles que la simple routine devrait avoir rectifiées.
, le 17.08.2006 à 08:45
Très belle histoire, ToTheEnd, qui nous ramène à notre propre bêtise. Nous avons je pense tous vécu ces moments ou on prépare un projet, une aventure, une expédition, qui foire car on a oublié « le petit truc ». Mais c’est vrai qu’à notre échelle, ça coûte en général moins cher !
, le 17.08.2006 à 09:07
Le problème n’est-il pas que trop souvent on fait aveuglement confiance.
Les vérificateurs font confiances à ceux qui ont déjà vérifié et qui eux mêmes ont fait confiance…..
Cela me rappelle deux anecdotes :
Mon père qui travaillait à la construction de sous-marins se mettait en colère quand toutes les conditions pour éviter des erreurs mortelles ( comme plonger alors que les tubes lance-torpilles sont ouverts ) n’étaient pas remplies et que l’ingénieur répondait » bof, les gars n’auront qu’a y penser » plutôt que de prévoir des sécurités et alarmes.
La deuxième anecdote : c’est une copine de fac qui était en stage dans une usine de fabrication d’huile de table. Analyses tous les jours. Elle ne trouve pas les mêmes résultats que les collègues. Réponse : ce n’est pas grave, tu marques comme nous, comme tous les jours.
, le 17.08.2006 à 09:12
Il est en effet abberrant de constater que tout ce déployement technologique aboutisse uniquement à un échec retentissant.
Après avoir dépensé autant d’argent, c’est ridicule.
J’ai l’impression que la technologie à tout prix n’est pas l’idéal.
La fameuse légende du stylo qui n’écrivait pas en apesanteur et que la Nasa n’arrivait pas à faire réaliser malgré une fortune, tandis que les russes utilisaient des crayons l’illustre bien. Même si il semble qu’il y ait une bonne part de légende (les russes ont acheté les stylos Fisher dès 68, stylos qui n’étaient pas développés pour la Nasa du tout).
Mais aujourd’hui, la navette spatiale montre toute la faiblesse de la technologie américaine alors que les lanceurs russes si raillés par les américains pour leur rusticité, semblent au contraire montrer que la simplicité paye.
, le 17.08.2006 à 09:20
Je trouve cette histoire excellente!:-) C’est trop cette histoire de capteurs!
, le 17.08.2006 à 09:22
Tu es sûr de n’avoir pas interverti la photo du satellite avec un éclaté de la très grosse montre bracelet de François?
Pas étonnant que la peinture du Titanium ne tienne pas longtemps.
, le 17.08.2006 à 09:33
Les particules du vent solaire peuvent effectivement être récupérées car elles sont enfoncées bien plus profond dans le détecteur que les particules terrestres poluantes récupérées au moment du crash (de tête 0.15 microns contre 0.04 microns). Il suffit donc de raboter la partie supérieure du détecteur pour récupérer les particules récoltées pendant la mission (c’est d’ailleurs entre autre une équipe française, basée à Nancy qui travaille dessus).
L’ensemble de la mission est donc loin d’être un échec. Il aurait certes été plus simple que les parachutes se déclenchent lors de la chute dans l’atmosphère mais une mission spatiale reste toujours un prototype pour lequel une petite erreur peut avoir de grandes conséquences. On est bien loin de la situation quotidienne où une erreur de design peut être corrigée en rappelant 4 millions de batteries de portable…
C’est bien sûr frustrant de constater que les destructions lors des missions spatiales peuvent être dues à de petites erreurs flagrantes (Genesis, Ariane 5, Beagle (?)). Mais combien de processus à tester sont mis en place en une seule mission ? Et puis comme le rappel un commentaire plus haut, une partie des coûts de la mission sont investis dans des innovations qui servent à d’autres missions où aboutissent quelques années après dans notre vie de tous les jurs (par exemple les couvertures de survie, retombée directe de la conquête spatiale, ou les capteurs CCD dans nos APN qui bénéficient des recherches effectuées pour les télescopes, spatiaux ou terrestres).
Enfin, pour les crashs bien spectaculaires de missions spatiales, combien se comportent bien mieux que prévu et fournissent des résultats spectaculaires, bien supérieurs aux prévisions (et tout ça pour le même coût initial !) : les robots Spirit et Opportunity qui fonctionnent sur Mars depuis 2 à 3 ans sur Mars alors qu’ils devaient mourir après 3 mois, la sonde Huygens qui a survécu plusieurs heures sur Titan alors qu’elles devaient s’arrêter après deux minutes…
– Nicolas
, le 17.08.2006 à 09:49
Merci!
Alors pour répondre à Hervé, je ne suis pas gêné qu’on dépense 260 millions de dollars pour faire ci ou ça à partir du moment que l’idée est bonne et qu’elle pourrait permettre de mieux comprendre notre univers ainsi que sa création.
Ce que j’ai trouvé super débile, voire limite criminel, c’est que des types se plantent pour quelque chose d’aussi basic et que les 3 (!) autres équipes qui étaient chargées de contrôler ça n’ont rien vu…
Le comble de la débilité pourrait être atteint si on mettait encore une 5ème équipe pour superviser ce que les 4 autres ont fait!
Tu parles de Pérouse, Vasco et consort, mais à cette époque là, les types n’oubliaient pas les voiles avant de partir…
Bref, c’est l’absurdité de la panne vis à vis des montants impliqués et de l’importance de la mission que je trouve délirante, pas la mission en elle-même ou son coût.
Enfin, tout le propos de l’histoire est aussi de relever que malgré le fait que nous envoyons des machins depuis plus de 50 ans au-delà de la stratosphère, ce n’est toujours pas devenu simple.
Quelqu’un a parlé des Russes, mais le problème est le même partout puisque il faut savoir que quand on doit visser ne serait-ce qu’un simple boulon sur Ariane, c’est 3 personnes qui s’occupe de ça. Le premier sert le boulon est inscrit « ok » dans sa check-list. Le second contrôle la check-list et va resserrer le boulon pour vérifier et marquer « ok ». Enfin le troisième vérifie que le premier et le second ont bien serré le boulon et met « ok »…
Je sais qu’un lanceur c’est compliqué, mais si on avait fabriqué des bagnoles comme ça 50 ans après les avoir créées, elles auraient coûté 1’000’000 de dollars pièce.
C’est pourquoi il y a pas mal d’espoir sur les sociétés privées qui essaient de construire des lanceurs/navettes car on pense qu’elles vont extrêmement simplifier le processus de construction et donc, énormément baisser les coûts de fabrication/production qui sont la plaie des lanceurs actuels.
Voilà, je sais, j’ai été un peu long.
T
, le 17.08.2006 à 10:01
est ce que l’équipe de montage de ce truc à 260millions était certifiée ISO9001? :)
, le 17.08.2006 à 10:07
Excellent !
urbanbike
, le 17.08.2006 à 11:06
Très jolie histoire, merci!
, le 17.08.2006 à 11:10
Tout à fait Nicolas. N’empèche cela me rappelle la mission Mars Climate Orbiter, qui a échoué en raison d’une des plus stupides erreurs de l’histoire spatiale:
Le système métrique! Lockheed, le fabricant de la sonde avait fait ses calculs avec le système anglo-saxon, le JPL (la Nasa quoi), elle, avait récupéré les données pour les calculs de trajectoire pensant que ces données respectaient les normes internationales qui utilisent le système métrique.
L’erreur est venue plus précisement des données d’accéleration des moteurs. Lockheed fournissait ses données en livres alors que la Nasa rentrait les données pour le calcul des trajectoires en Newtons!
Une livre=4,48 Newtons
Imaginez le résultat.
, le 17.08.2006 à 11:16
Salut,
Comme ça a déja été dit plus haut, sur les 260 millions de dollars, pas tout n’est perdu.
Il ne faut pas sous-estimé la complexité de conception/lancement/etc. d’une sonde spatiale. Il peut y avoir des erreurs – et celle-ci peut faire sourire – mais j’aurai presque envie de dire que c’est normal.
Et comme l’a dit Nicolas, n’oublions pas le succès ü
S’il faut partir à la chasse aux millions jetés par la fenêtre, il y a d’autres exemples, et pas besoin de partir aux USA pour ça !
@+
, le 17.08.2006 à 11:27
BlackFire: merci de lire les commentaires…
Encore une fois, je ne critique pas l’argent dépensé, mais le professionalisme relatif à la mission ou au rôle de chacun!
T
, le 17.08.2006 à 15:26
Oh, tu crois ?
Un lanceur privé , le Falcon 1, n’a pas tenu plus de 25 secondes au-delà de son décollage. Selon les sources, c’est :
– soit parce que l’employé chargé de faire le plein a oublié de de refermer la porte du réservoir (source)
– soit parce qu’un écrou à 5 dollars a cassé. Sans qu’on arrive à expliquer comment un écrou en alu ait pu s’oxyder au point de casser… (source)
, le 17.08.2006 à 16:46
Ca me fait penser à cette histoire suivante :
Quand la NASA a envoyé les premiers astronautes dans l’espace, ils se sont vite aperçus que les stylos ne fonctionnaient pas en absence de gravité. Pour résoudre ce problème, la NASA a commissionné une étude à Andersen Consulting (aujourd’hui Accenture). Après 10 années de travail et 12 millions de dollars, les Américains tenaient dans leurs mains un stylo capable d’écrire dans n’importe quelle position, en absence de gravité et avec une température comprise entre -80 et 300 degrés …
Les Russes, eux, ont utilisé des crayons à papier …
, le 17.08.2006 à 19:45
Euh, juste comme ça, « Nitrogen », en français, ça ne se dit pas « Nitrogène », mais « Azote »!
Quand on inspire, plus 70% de ce qui rentre, c’est quant même du nitro… euh de l’azote!
À moins que l’Académie Française conçoive qu’on paie en « silver » et que les mariés se passent un anneau de « gold » au doigt.
Sinon, y parait que pour la petite histoire du stylo de la NASA, il a été commercialisé. Je ne me rappèle plus le nom, mais il y a 2 coeurs qui pompent le liquide vers la pointe!
Est-ce que les frais de développement ont-ils été rentabilisés? Et il existe encore, ce stylo, avec les 2 coeurs qui pompent?
, le 17.08.2006 à 19:48
à ToTheEnd, que j’admire par ailleurs :
Quand tu écris qu’à l’époque de Vasco de Gama, on n’oubliait pas les voiles, d’accord. Mais on prenait les mêmes précautions :
* les navires de guerre emportaient trois fois l’effectif d’un équipage normal : un + un pour les pertes [maladie, combats] + un pour les prises, ce qui coûtait cher, et qui a du provoquer pas mal de morts de faim ou de mutineries ;
* on relâchait de temps en temps sur les îles désertes des couples de volailles, lapins, ou vaches, au cas où des naufragés y aborderaient ; mais on ne sait pas combien de naufragés sont morts de faim parce que certains se sont dit : bah, elle est trop petite/trop déserte/trop loin des routes de navigation
* il y a aussi les navires qui ont fait naufrage à causes de cordages défectueux, car ils avaient été plus ou moins rongé, car non recouvert de l’enduit qui répugne aux rats. etc… La négligence est humaine et de toutes les époques.
———————–
ibn mac
http://fr.wikipedia.org : cultivez librement
, le 17.08.2006 à 20:46
Olivier: ce que je dis, je ne le crois pas, je le pense. Cette fusée a effectivement sauté à cause d’un boulon… on en est au début pour ces gens et je reste convaincu que c’est par eux que l’avenir arrivera (c’est pas un truc à 500 millions qui a sauté).
La révolution spatiale ne viendra pas de boîte qui ont été créées il y a 30 ou 40 ans parce qu’elles travaillent sur un modèle qui est totalement dépassé et ils sont aussi ouverts qu’une huître aux nouvelles idées.
Et puis j’ai bien aimé sur un de tes liens « purement Français » qui titrait « on ne s’improvise pas lanceur de satellites… »
Oui, bon, on va pas faire l’historique de tous les lanceurs Ariane qui ont merdé pour une raison ou pour une autre hein. D’ailleurs, le premier lancement Ariane 5 n’a pas marché, tout comme le second (orbite manquée, pas d’explosion)… et tout ça, après 7 milliards d’euros d’investissements et 500 millions pour chaque fusée…
Laissons du temps à ces petits nouveaux car si nous voulons un futur dans l’espace, ce n’est pas avec des devis à 50 millions la navette et un résultat à 500 millions qu’on va y arriver… sans parler d’un taux d’échec qui arrive gentiment à 20%…
Tu te rends compte si les avions avaient un taux de réussite de mission de 80% seulement? On n’aurait plus besoin de terroristes pour les faire sauter ou crasher!
boboMac: autant pour moi!
archeos: merci! Viens à la prochaine Cuk Day, je te signerai un autographe (je déconne hein…). Je suis d’accord avec ce que tu dis et suis parfaitement conscient que la « négligence » fait partie de nous.
Mais tout de même, c’est à tomber par terre des histoires comme ça. C’est un peu comme si tu passais des plombes à concevoir une bagnole mais que tu oubliais les freins… et le pire, c’est que tu en as 3 autres derrière toi qui oublient aussi ce « détail ».
Je suis conscient que tout ça est complexe et que c’est des millions de boulons (ok, y a peut être pas autant de boulons que ça sur ces machins) qui peuvent faire capoter la mission, mais bon… je reste sur le cul tout de même qu’une telle chose puisse arriver.
Enfin, si j’ai un peu de temps en septembre, je vous parlerai de ce que je pense être réellement la solution pour aller dans l’espace. C’est loin d’être fait et franchement, il faudra résoudre des problèmes gigantesques, mais l’idée est tout simplement géniale et bien plus simple que de faire des lanceurs toujours plus gros et complexes avec un pétard au cul…
T
, le 17.08.2006 à 21:16
boboMac,
Oui, le stylo existe, j’en ai toujours un dans la poche! Il est parfait car il ne coule pas et écrit dans toutes les positions (la tête en bas, quoi).
Pour la petite histoire, je l’avais égaré, et en fait il est resté coincé dans la machine à laver le linge pendant 6 mois. Je l’ai mis à sécher, et hop, il fonctionne comme avant, sans rien changer. Que les russes en fassent autant avec un crayon ;-) !
Sinon, l’histoire du développement du stylo est une légende:
history.nasa.gov
space.about.com
thespacereview.com
, le 17.08.2006 à 21:39
stefb: excellent ces liens!!! Voilà une « belle » légende qui disparait!
T
, le 18.08.2006 à 02:38
« Enfin, si j’ai un peu de temps en septembre, je vous parlerai de ce que je pense être réellement la solution pour aller dans l’espace. C’est loin d’être fait et franchement, il faudra résoudre des problèmes gigantesques, mais l’idée est tout simplement géniale et bien plus simple que de faire des lanceurs toujours plus gros et complexes avec un pétard au cul… »
L’ascenceur de l’espace ?
, le 18.08.2006 à 06:58
Serge a été plus rapide que moi. C’est ça et les nanotubes de carbone ?
———————–
ibn mac
http://fr.wikipedia.org : cultivez librement
, le 18.08.2006 à 09:51
Les autocollants pour écrire « NASA » ou pour coller des petits drapeaux USA sur le fuselage ont aussi eu leur heure de gloire : une bulle microscopique d’air restée coincée s’est échauffée avec le frottement de l’air et en explosant, elle a déstabilisée le lanceur. Boum. Je ne sais plus où j’ai lu cette histoire. C’est peut-être une légende, mais connaissant les surprises que peut réserver la physique dans des conditions extrêmes, je ne suis pas étonné qu’une minuscule bulle d’air puisse avoir autant de conséquence…
, le 18.08.2006 à 11:19
stefb:
merci pour les infos. As-tu aussi la marque de la machine à laver qui ne casse pas malgré la présente de l’intru pendant 6 mois. Il y a des légendes urbaines qui disent que des machines se sont cassées parce que de la monnaie est tombée « au fond du bac »!
Concernant la NASA, bon, il y a des missions qui « foirent un peu ». Mais il y a des missions où tout le monde a bien fait son boulot, trop bien même.
Par exemple les missions Voyager I et II. Lancées en 1977, ayant visité Jupiter, Saturne, et pour Voyager II Uranus et Neptune, les 2 sondes fonctionnent toujours.
Voyager I vient de passer la limite des 100 UA (1 UA = 1x la distance Terre-Soleil, donc 15 milliards de kilomètres), ce qui en fait l’objet humain le plus lointain!
Une équipe d’une dizaine de personne travaille encore pour cette mission de bientôt 30 ans!
Pour ceux que ça intéresse (encore), c’est par là:
http://www.jpl.nasa.gov/news/features.cfm?feature=1150
http://voyager.jpl.nasa.gov/
, le 18.08.2006 à 11:49
Exact!
Bon, je sais qu’à l’heure actuelle, c’est juste du délire, de la pure science fiction… mais bon… il faut rêver et regarder plus loin.
Après, à savoir si on y arrivera ou pas… c’est une autre histoire.
boboMac: oui, je sais. Je n’ai pas dit non plus que rien de bon n’a jamais été fait. Toutefois, il faut remarquer que chacun se bat pour sa gueule et que les missions coopératives sont rares.
Et puis on tourne autour du pot avec ces missions pour Mars! Pas moins de 6 missions sont encore prévues pour cartographier/relever cette foutue planète! On pourra bientôt mieux voler virtuellement sur Mars que sur Terre… On gagne du temps pour le prochain délire de l’homme et de son ego: foutre notre cul sur cette planète pour dire on y a été, planter un foutu drapeau et ramené quelques kilos de cailloux!
Perso, j’aimerais qu’on regroupe ces 6 missions en une qui aurait pour but de mettre un engin en orbite qui larguerait 3 ou 6 modules sur Mars qui ferait des prélèvements jusqu’à 1 mètre de profondeur et rejoindraient à nouveau le module principal pour revenir sur Terre.
Et ce jour-là, je vieux bien installer moi-même les modules de déclenchement des parachutes histoire d’assurer que tout ces échantillons finissent pas dans le désert ou mieux… dans une centrale nucléaire qui, sous la force de l’impact, formerait un joli champignon atomique!!! Mais probablement que les experts diraient qu’on peut encore analyser les échantillons après ça… c’est beau la science!
T
, le 20.08.2006 à 16:01
merci pour ces infos et l’explication détaillée, commentée dans un language tout à fait compréhensible !!
merci encore.
Frank
, le 22.08.2006 à 18:58
Arrête les conneries ToZiEnd, et va bosser ton CV, ça va finir par te coûter cher! Y’a franchement des coups de lanceurs au cul qui se perdent moua j’vous dis!
Pourquoi ne pas délocaliser la conception et la fabrication des engins spatiaux chez Toyota? En v’là une idée qu’elle est bonne hein, vive la mondialisation!
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signé encore ce « mudak » de drazam
, le 22.08.2006 à 20:50
Super! J’ai eu peur que tu dises Renault… j’aurais acheté du sapin avant que les cours ne flambent!
T
, le 25.09.2006 à 13:50
Peut-être que c’est lié au fait qu’il y a de plus en plus de vieux à la NASA ?
Je rigole, mais la NASA est de plus en plus soucieuse de l’âge moyen de ses employés.
Pour faire court, d’ici 5 ans, 20% à 40% du staff devrait partir à la retraite!
Pour couronner le tout, Peter Worden (directeur du centre de recherche Ames) dit qu’il n’a que 9 personnes sous les 30 ans alors que chez Google, seulement 9 ont plus de 30 ans!
Bref, il faudrait du sang neuf…
T