Aujourd’hui, point de technologie, juste un petit voyage le long de la côte italienne, afin de bien profiter de l’été.
Notre histoire commence à Cecina Mare. petit port sans intérêt si ce n’est qu’il permet de mettre à l’eau “Lets Go”, notre voilier de 5,5 mètres et qu’il y a un gardiennage pour la remorque et son véhicule tracteur. Nous sommes trois à bord pour cette équipée de 24 jours qui nous fera parcourir en tout 380 Milles (703 kilomètres). En plus de mon épouse, nous embarquons Tartuffe, notre cocker de neuf mois qui en est déjà à sa deuxième croisière.
Tartuffe, cocker de son état et fier de l’être!
Une brise bien établie nous permet de hisser les voiles. Cap plein nord, direction le golf de la Spezia. Juste en face de l’Isola Palmaria, il y a un port remarquable: Portovenere. On y trouve une petite église bâtie sur les ruines d’un château fort. Lui-même se confond avec les roches sculptées par la nature, en images, cela donne ceci:
La pointe de Portovenere
ou cela:
Derrière une ouverture dans la muraille, on découvre le début des Cinqueterre
Dans les ruelles, les chats règnent en maîtres. La population est occupée à autre chose, mais ça, je vais vous en parler plus loin.
Chats italiens garantis d’origine
Le vent souffle toujours. Nous remontons la côte avec comme but, un des lieux les plus prisés d’Italie: Portofino.
Portofino, une des perles de l’Italie
Mais voilà, Portofino a un problème. C’est devenu le passage quasi obligé de tous les yachts à un million d’Euros le mètre, ainsi que celui de toutes les compagnies charters qui proposent de la croisière à prix cassés. Résultat, Portofino la journée, c’est comme la place Saint-Marc de Venise à l’heure de pointe.
Un wagon de touristes!
En plus, comme nous le dira le capitaine du port: “ici, les gens comptent avec trois zéros de trop!”. Je le découvrirai sur la terrasse d’un café où je payerai ma bière au prix de Saint-Tropez. Mais à Saint-Tropez, il y a les fauteuils et le service en plus! Cependant, le vrai esprit italien fait de la résistance. Quelques rues plus haut, nous découvrons deux pizzerias côte à côte, investissant une petite ruelle. Ça sent bon, c’est bruyant comme j’aime et il n’y a plus les zéros de trop sur l’addition. De zéro, il y en a pourtant un, sur un bout de carton scotché à un parasol. On peut y lire: Italie 2, Allemagne 0”! Maintenant, j’espère que vous avez compris ce que fait l’Italie depuis plusieurs jours: elle suit l’évolution de son équipe dans le mondial de foot. Mais le vent souffle toujours. Il est temps pour “Lets Go” de quitter sa place trop grande pour lui. Direction, Vernazza.
“Lets Go” dans le port de Portofino
Vernazza est un des cinq villages donnant son nom aux Cinqueterre. Il a un petit port susceptible de nous accueillir. Nous serons en fait les seuls à être autorisés à entrer ce soir-là. Vernazza, c’est un village qui se mérite.
L’arrivée à Vernazza
Sur la devanture d’un magasin, un écriteau “fermé pour cause de foot!”.
Aujourd’hui, c’est la finale. Dans un autre, exceptionnellement ouvert, on nous pose la question: “Français ?”. “Non, Suisses!”. “Alors, bienvenue!”
Le soir, je me plais à imaginer que tout le pays regarde la même image à la télé. En tout cas, ici, inutile de chercher autre chose que 22 bonshommes courant après un ballon. Au début, par les “AAAAHHH!” et les “OOOOHHH! (Ici, les majuscules sont indispensables), nous arrivons à suivre le match.
Puis ça se complique. Pour la première fois de ma vie, j’allume ma radio sur France Inter pour suivre… un match de foot! Il y a tirs au but. Le speaker s’excite.
Dehors: “OOOHHH!”. Puis on entend une voix caverneuse dans le poste.
Dehors: “AAAHHH!”. La voix s’enfonce de plus en plus.
À l’extérieur, tout s’embrouille. Puis c’est l’explosion, l’Italie est championne du monde par 4 à 2 contre l’ennemi juré: la France! On se croirait sur un plateau géant de cinéma, dans une scène que même le grand Fellini n’aurait pas reniée. Mais là, ça ne s’explique plus, ça se montre. Alors, photos:
Tir de pétards et fusées, la fête commence…
Une bonne partie du village se retrouve à l’eau
La fête continuera une bonne partie de la nuit
Le lendemain, la vie reprend normalement. Nous amorçons notre descente sur l’île d’Elbe. Petit arrêt à Marina de Pisa où à défaut de la tour penchée située quelques kilomètres plus hauts, nous photographierons ces drôles de filets qu’on ne voit pas souvent:
Une image typique à Marina de Pisa
La vie s’écoule tranquillement sur notre petit voilier.
Notre quotidien: Le ciel, la terre, la mer
Elbe est un grand parc à touristes (28’000 habitants en hiver, 20 fois plus en été selon plusieurs sources), mais un parc discret où, depuis la mer, on ne voit que peu d’infrastructures.
Elbe, les villages se fondent dans le décor
On le sent bien dans les ports: à l’exception de quelques pêcheurs et un peu d’industrie à Portoferraio, tout est tourné vers l’accueil des estivants (et des prisonniers sur Pianosa, le caillou d’à côté. Un des pénitentiers de la region!). Nous en venons à faire comme tout le monde ici: baignades dans des criques superbes et farniente.
Mouillage à Elbe
Mais il est temps de rentrer. “Lets Go” prend la direction de Cecina ou l’attend sa remorque, pour l’amener vers d’autres aventures…
“Lets Go” en route pour Cecina”
Pour en savoir plus:
Pour voyager en bateau, les renseignements sont ici.
Pour en savoir plus sur mon appareil photo,vous pouvez aller là.
Pour tout connaître de “Lets Go”, suivre ce lien (rubrique “Trucs”, sujet “mon Go est un voilier de croisière)
, le 09.08.2006 à 00:05
Rigolo le tout petit Let’s go dans son port de milliardaires!:-)
, le 09.08.2006 à 00:40
Mais oui, juste à côté de mon bateau! C’était sympa!
T
, le 09.08.2006 à 08:20
Merci de nous faire partager cette jolie croisière.
Si j’ai bien compris, tu as utilisé un 20D en RAW et DxO pour les traiter ?
, le 09.08.2006 à 08:36
To the end, soit plus précis. Celui avec l’hélicoptère dessus (si, il y en avait un !) ou celui avec les projecteurs pour éclairer les hélices (il y en avait deux !) ?
jp, les photos sont en jpeg et je ne possède pas DXO. Il y a juste une légère retouche Photoshop.
, le 09.08.2006 à 09:04
Ah non Roger, celui avec l’hélico, c’est l’annexe du mien…
Cela sent la fin d’été, on commence à bénéficier de reportages photos.
Nous avions un SEB de 6,5m (si si, fabriqué par les cocottes minute) et je trouvais l’engin exigu, alors 5m…
Le gros avantage, c’est que c’est un dériveur, donc très facilement transportable. Reste à monter le mât, tu fait comment?
, le 09.08.2006 à 09:47
Toujours autant de plaisir à te lire ! Je connaissais davantage tes talents en image qui bouge, mais je vois que tu sais aussi composer dans la pose… De bien belles images ;D. Me donnerait presque envie de me remettre à l’eau tout ça…
Fred
, le 09.08.2006 à 10:03
Le Corbeau, les transportables comme le mien ont un mât avec embase sur charnière. A deux, le gréement est facile à poser. Par contre, contrairement aux cocottes SEB, je ne possède pas de sifflet en cas de surpression !
, le 09.08.2006 à 10:30
Merci pour la précision, c’était pourtant hyper évident comme solution. mais en dehors des dériveurs légers, je ne connaissais que la grue pour gréer un voilier…
, le 09.08.2006 à 12:14
Ah, merci Roger pour cette jolie croisière!
Cette après-midi, je vais me contenter d’aller tirer quelques bords sur le Léman, qui est magnifique en ce moment. Surtout si les « promène-couillons » restent bien sagement au port!
, le 09.08.2006 à 18:58
Bonjour à tous..
Vraiment sympa comme reportage, ça donne envie..
Les drôles de filets de Marina di Pisa semblent être des carrelets. Ce genre de pêche se pratique beaucoup en Charente, et ç’est très reposant : on s’installe dans sa cabane avec ce qu’il faut pour ne pas dépérir, on descend le filet, on appate (ou on apate, je sais plus), on attends un temps variable, juste le temps qu’il faut pour s’occuper des provisions apportées (surtout liquides) et on remonte le filet (au treuil, bien sûr)..
, le 09.08.2006 à 19:32
Roger: avec l’hélico! Tu sais, moi j’aime pas le bateau, je ne fais que de l’hélico. Le bateau, c’est pour les filles!
Claude: je déteste la pêche… mais comme tu le racontes… il manque que la musique, les cahouètes et… enfin, j’aime bien le concept…
T
, le 09.08.2006 à 21:09
Caplan, j’espère que tu as apprécié les restes de la petite bise. Je me suis fais un petit 6 noeuds et demi tout-à-l’heure, le pied !
Claude, en Charente, je me souviens du Pinot (vachement traître) et des huîtres. Mais les filets, pas vu. Ce doit-être à-cause du Pinot !
To the End, tu es « has been ! ». Aujourd’hui, un hélico sans le yacht à 70 millions d’Euros qui va dessous, c’est d’un ringard !
, le 09.08.2006 à 21:29
Aaah, Vernazza, un des joyaux des Cinque Terre, avec Riomagiorre, Corniglia, Monterosso, Manarola. Le plus bel endroit de la péninsule italienne (avec Cefalù)!
Je les ai découvert il y a sept ans, y suis retourné en mai cette année. Quelle beauté. Un bon plan: loger à Levanto, juste avant Monterosso (chouette campings), et prendre un ticket combiné train/randonnée: 4 heures de chemins rocailleux entre les villages, avec une superbe vue tout du long…
Chaudement recommandé! Quelle chance Roger!
, le 10.08.2006 à 00:32
Quel pied! Tu l’as dit!
Nous avons emmené des amis pour faire un tour et ça ne pouvait pas mieux tomber! De jolis airs, une lumière extraordinaire: le top!
Voici une photo qu’Iris a faite:
, le 10.08.2006 à 09:47
Juste au nord de Portofino, de l’autre côté de la presqu’île, il y a San Fruttuoso.
C’est une crique: on n’y accède réellement que par la mer avec une anciene abbaye aujourd’hui rénovée grâce au mécénat d’entreprise (Armani, je crois me souvenir) qui abrite le tombeau des Doria.
Un petit hôtel sans grand confort mais où l’on mange merveilleusement bien est près du débarcadère et c’est là qu’il convient d’aller: les promeneurs de la journée, arrivés par le bateau du matin repartent par le bateau du soir et la vie reprend à 17 heures.
L’an dernier, nous y avons été retenus plus longtemps que prévu par la tempête: pas de bateau. Au bout de plusieurs jours, il fallait vrament, mais vraiment partir, j’avais un avion à reprendre, mais à Paris…
Une seule solution: laisser les bagages et partir par le sentier muletier pour trois heures de marche avant de trouver une route, un complexe hôtelier d’où nous avons pu appeler un taxi.
Avantage supplémentaire: nous y sommes retournés en septembre pour rechercher les bagages. Doux prétexte…
, le 10.08.2006 à 13:49
Superbe témoignage Saluki, merci. Nous n’avons pas pu aller à San Fruttuoso, car le vent était défavovrable pour un mouillage. Mais je retiens l’adresse !
Jolie photo, Caplan. Un promène couillons lémanique, ce n’est plus vraiment un promène couillons. Et qu’on ne se moque pas de ces vénérables ancêtres. Ils naviguent à la vitesse respectable de 28 kms/h. ce qui n’est pas si mal.
, le 10.08.2006 à 14:13
La photo est d’Iris.
Quand je parle de « promène-couillons », je ne parle évidemment pas de la flotte historique des bateaux à vapeur (ici, La Suisse).
je parle de ça:
Une calamité!
, le 10.08.2006 à 14:44
roger: on parle de la même chose, c’était moi avec le bateau et l’hélico… mais avec le bateau, je fais comme 80% des proprios de nos côtes. Je bois dessus, invite des gens à manger dessus, l’ai en photo au bureau et à la maison, mais je ne le sors jamais!
caplan: le ski nautique ou wake, c’est quand même sympa! Surtout quand y a pas de vent et pas de vagues!
T
, le 10.08.2006 à 15:53
Dans une note toute personnelle, j’aimerais ajouter que je suis très jaloux de ceux qui ont le temps de faire de la voile ces jours parce que d’après ce que je vois de mes fenêtres depuis quelques jours, les bateaux affichent tous un joli angle de gîte!
J’aimerais bien voir plus souvent de telles conditions sur notre lac et que ça dure… surtout pendant un Bol d’Or nom d’un chien!
Il paraît que le lac de Neuchâtel offre, en moyenne sur l’année, beaucoup plus de journées comme ça…
T
, le 10.08.2006 à 18:37
To the End, au dernier Bol d’Or il y a quand m’eme eu un petit orage qui en a démâter plus d’un ! J’allais personnellement à Evian sur mon voilier ce jour là, quand je l’ai ramassé et je t’assure, le bateau affichait un joli angle de gîte !
, le 10.08.2006 à 19:37
Bonjour à tous..
Citation de TTE :
Claude: je déteste la pêche… mais comme tu le racontes… il manque que la musique, les cahouètes et… enfin, j’aime bien le concept…
Pour tout te dire, il est arrivé quelquefois que, bien pourvus en provisions (dont le Pineau dont parle fort justement Roger), on n’a pas levé le filet de la journée, et à la fin, la musique, on la faisait nous mêmes..
Bon, c’est vrai, après des journées comme ça, le retour est pas vraiment glorieux..
Dans le même genre, moi qui n’aime pas trop la chasse, je pourrais aussi citer quelques parties d’affût au canard aux cours desquelles les canards n’avaient rien à craindre…
, le 11.08.2006 à 10:26
Roger: merci de me préciser le temps qu’il faisait au dernier Bol d’Or… vu que j’y ai participé et même écrit une humeur ici même !
T
, le 11.08.2006 à 18:31
Super To the End, je ne l’avais pas lue. J’aime particulièrement le spi horizontal !
, le 13.08.2006 à 17:47
Très sympa, cet article, ça donne vraiment envie…
z (encore ceinture, pour moi, cette année, les vacances:-(