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Mike Horn, Conquérant de l’impossible

Si je dis: Arktos, aventurier, cercle polaire, équateur... ? Vous avez peut-être deviné que je veux vous parler de Mike Horn.

Quoi? Ce fou? Ah oui, cet incroyable homme! le type courageux!

Je suis certaine que vous avez tous un avis sur la question et surtout l'envie de comprendre pourquoi il se sent obligé de faire de telles choses.

Je vais essayer ici de retracer sa vie et ses principales expéditions, tout en vous transmettant son récit que j'ai eu l'occasion d'écouter à Genève lors de l'une de ses conférences.

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Courte biographie

J'ai vu pour la première fois Mike Horn lors de l'émission "Tout le monde en parle" de Thierry Ardisson. J'avais à l'époque un avis bien tranché sur lui et je me disais que définitivement je ne le comprenais pas. Cependant, lorsque je l'ai vu parler de son enfance et la façon dont il a commencé à partir en expédition, je l'ai regardé d'un autre oeil et j'ai commencé à le trouver fascinant.

Mike Horn est né le 16 juillet 1966 à Johannesburg en Afrique du Sud dans une famille sportive de 5 enfants. Il se souvient: "Nos vacances, c'était toujours l'aventure en famille! Pas une seule fois, on n'est resté à la maison: on a été en Namibie, au Botswana... un peu partout en Afrique".

Il a appartenu pendant 3 ans aux forces spéciales sud-africaines. Il a choisi cette section pour toutes les préparations qui étaient nécessaires comme le parachutisme et non pas pour la guerre elle-même. Il explique avoir eu de sérieux problèmes avec la discipline durant cette période même si maintenant, il est nécessaire d'en avoir lors de ses expéditions: "(...) Si tu restes chaque jour quinze minutes de trop dans la tente, alors tu marcheras un mois et demi de plus pour arriver à ton but. Si chacun de tes pas fait quinze centimètres de moins que ce qui était prévu, alors tu feras un mois de plus de marche. La discipline, ça veut dire aussi que si tu ne soignes pas ton matériel tous les jours, au bout d’un mois, tu peux rentrer à la maison : tout est pété !". Il suit ensuite des études universitaires et réussit son diplôme de Science du mouvement humain à Johannesburg.

ll travaille avec son oncle dans une entreprise de fruits et légumes et gagne bien sa vie mais il s'ennuie bien vite et décide de partir à l'étranger sans argent. Pour cela, il fait une grande fête où il lègue ses biens à ses amis et garde uniquement un sac à dos, des vêtements et de l'argent pour un billet d'avion. A l'époque, l'Afrique du Sud est boycottée et le peuple ne peut se déplacer qu'en Suisse, en Angleterre ou en Israël. Mike Horn a choisi Zürich car c'était le premier vol à partir.

imageExemple de descente en hydrospeed

En Suisse, il multiplie les boulots: fermier, bûcheron, moniteur de ski avant de rentrer dans l'entreprise "No Limits" en Valais. Celle-ci propose des activités de sports extrêmes comme l'hydrospeed, le canyoning, etc. Il rencontre ainsi sa femme, une Néo-Zélandaise et ils s'installent à Château-d'Oex.

En 1994, suite à la descente de l'Amazone en hydrospeed, il est accepté dans le Sector No Limits Team qui est un regroupement d'athlètes de haut niveau (cette formation n'existe plus à l'heure actuelle, suite aux décès de deux des membres).

En 1993, il a une première fille, Annika et l'année suivante, nait Jessica.

Les expéditions

Toute la vie de Mike Horn est jalonnée d'expéditions diverses:

  • 1991: Exploration des Andes péruviennes en raft et parapente.
  • 1995: Record du monde (22 mètres) de saut de cascade en hydrospeed, au Costa Rica.
  • 1997: Traversée de l’Amérique du Sud à pied, seul, durant 6 mois, qui s’achève par la descente de l’Amazone à la nage, depuis sa source au Pérou jusqu’à l’océan Atlantique.
  • 1999: Latitude Zéro - 17 mois - Tour de la Terre le long de l’équateur sans aucun moyen de transport motorisé.
  • 2002: Arktos - 27 mois - Expédition le long du cercle polaire arctique, seul et sans moyen de transport motorisé soit 20'000 km.
  • 2006: Pôle Nord - 3 mois - Expédition de 1000 km pour atteindre le Pôle Nord, en hiver et de nuit avec le Norvégien Borge Ousland, sans moyen de transport motorisé.

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Au Brésil pendant Latitude Zéro

Arktos

Arktos est l'expédition la plus longue de Mike Horn. Elle a duré du 4 août 2002 au 21 octobre 2004. Le but était de faire le tour du cercle polaire en solitaire sans moyen de transport motorisé, ni chien de traîneau. Pour se faire, il a utilisé un voilier, une luge, un vélo et bien entendu ses pieds.

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Au Canada tirant sa luge

Le voilier lui a permis de traverser les océans. Le bateau était transporté sur les différentes côtes par son team. Lors de la traversée du Cap Nord vers Ammassalik (côte est du Groenland), Mike a découvert une fuite près de l'hélice et devant à la fois vider l'eau et surveiller les iceberg qui étaient nombreux à la surface de l'eau, il est resté sans dormir pendant 5 jours.

Pour traverser le Groenland, il a mis 15 jours. Il a ainsi battu le record du monde. Il a utilisé une luge qui était tirée par lui-même pour transporter le matériel nécessaire au campement et de la nourriture pour 30 jours. Elle pesait alors environ 110 kg. La traversée se révèle éprouvante car il n'y a pas de signe de vie. Juste le vent dans les oreilles. Cependant, Mike considère ce voyage comme un privilège.

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Au Canada

Pour la suite de son voyage, les éléments sont contre lui. Alors que la partie entre Artic Bay et Pelly Bay est prévue en bateau, il doit voyager à pied car la glace est encore formée et il est impossible de naviguer dans ces conditions. Il doit supporter des températures moyennes de -40°C et faire attention aux ours et aux loups. Lors des moments de solitude, il y a deux états: "On réfléchit à la famille quand tout va bien. Quand on souffre, on ne pense quasiment qu'à soi et au fait qu'on doit rester vivant. On ne peut pas s'arrêter."

Le 25 mars 2003, après 6 mois, Mike revoit enfin sa famille qui est venue à sa rencontre à Gjoa Haven (Canada).

La suite du voyage se déroule en kayak et lui permet de rejoindre la frontière du Canada. Il devra ensuite s'acclimater aux animaux qu'il rencontre. D'abord les très nombreux caribous, 250'000 autour de la tente, puis dans la toundra les moustiques qui sont aussi une quantité impressionnante.

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En Russie en utilisant le kayak

Après plusieurs péripéties, Mike Horn atteint enfin la ville de Provideniya en Sibérie. Il lui faut une autorisation officielle pour pouvoir traverser la ville qui est le seul point d'entrée pour Vonkarem. Il doit attendre 3 mois pour l'obtenir finalement.

A Chukotka (Sibérie), il doit faire face à des vents violents de 100 km/h. Il doit non seulement faire attention à lui mais aussi au matériel qui lui permet de survivre. Il va quand même pouvoir remplacer le matériel en avril 2004.

En septembre 2004, il peut reprendre le trimaran mais il découvre alors des dégâts sur le bateau. Il doit à l'aide de russes le réparer. Il s'agit alors de remplir une montagne de paperasse. Il décide de laisser le bateau en réparation et de partir en vélo. Le bateau suivra dès qu'il sera prêt. Il va faire environ 350 km en vélo...

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En Russie

Le 21 octobre 2004, après 808 jours d'expédition, soit 2 ans et 3 mois et 26'000 km parcourus, Mike Horn arrive enfin au Cap Nord.

Pôle Nord

Le but de la dernière expédition de Mike était d'atteindre le Pôle Nord, en hiver (donc de nuit) avec le Norvégien Borge Ousland, sans moyen de transport motorisé, ni ravitaillement, ni assistance. Elle a duré 60 jours et 5 heures. Le déplacement jusqu'au Pôle se fait sur la mer car il n'y a pas de terre. Il s'agit donc de se déplacer sur la glace et de se jeter à l'eau si nécessaire. Mike Horn est parti accompagné car il a estimé que c'était impossible d'y arriver tout seul. Borge Ousland est Norvégien et a une grande connaissance du Pôle Nord car il a déjà atteint le Pôle en solitaire mais de jour. Au début de l'aventure, Mike et Borge ne sont pas amis mais ils doivent travailler ensemble pour réussir l'expédition. Mike raconte les termes de Borge: "Il me dit: "Mike, il y a 3 manières de faire les choses: il y a la manière juste, il y a la manière fausse et il y a ma manière". Je me suis dit ça va mal passer car ma [celle de Mike] manière, ça compte pour rien. Ca sert à rien de commencer la discussion, je vais faire à sa manière mais à la fin de l'expédition, il va faire à ma manière."

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Borge Ousland et Mike Horn à la fin de l'expédition

Lors de l'arrivée au point de départ, le Cap Artichesky, où se situe un ancien goulag de Staline, les deux aventuriers savaient qu'il s'agissait d'un aller-simple. Pas de retour possible en cours de route. En effet, il est impossible pour les hélicoptères de se poser sur la glace. Armés de leurs luges contenant le matériel et la nourriture nécessaires à leurs survies (chacun tire deux luges d'environ 165 kilos), ils prennent le départ direction le Pôle Nord.

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Arrivée au Cap d'Artichesky

Les difficultés rencontrées étaient nombreuses.

Tout d'abord, le fait de rester dans la nuit pendant près de 60 jours est un paramètre très perturbant. Avant de partir en expédition, Mike Horn s'est renseigné auprès d'un psychologue spécialiste de l'influence de la nuit sur les gens. Ce dernier a constaté que la nuit entraîne la dépression auprès des sujets et, par exemple, en prison, les personnes privées de lumière se suicident 9 fois sur 10.

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Petite impression de la nuit 24h/24

De plus, lors des 20 premiers jours, la dérive de la glace était tellement importante qu'au lieu d'avancer, ils reculaient. Pourtant, ils marchaient 12 heures par jour. La glace reculait en sens inverse à une vitesse de 2 km/h... soit une perte de 10 km lorsqu'ils dormaient pendant 5 heures! Mike Horn explique les quelques moments de démotivation ainsi: "Quand on met la tente, c'est aussi un moment qu'on n'aime pas parce que quand tu rentres dans la tente, tu sais que tu recules. C'est plus facile de rester motiver en marchant et en reculant à cause de la dérive que de dormir et de reculer. Parce qu'en marchant et reculant, tu avances quand même à 2 ou 3 km/h. Au moins, tu restes sur place."

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Borge Ousland tire la luge

Même si les températures étaient extrêmes (une moyenne de -40°C mais des froids allant jusqu'à -60°C) et les vents parfois violents, la glace n'était pas solide et surtout pas présente partout. Mike et Borge ont dû faire de grands détours pour essayer de trouver des endroits glacés. Si aucun passage n'était à disposition, ils devaient se jeter à l'eau avec les luges et traverser le plus rapidement possible car la glace s'écarte très rapidement. Il est ainsi impossible de revenir en arrière. "Dès que la glace casse, on tombe dans l'eau. Dans l'eau, on a chaud (parce que l'eau est à -2°C, -3°C) et dès qu'on sort, c'est là où on se gèle (la température de l'air est de -40°C). Dès que tu es tombé dans l'eau et que tu as mis ta tête dans l'eau, c'est fini".

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Ce problème a failli coûter la vie à Borge Ousland. Il s'est retrouvé bloqué dans l'eau et il dérivait. Avant de partir, ils se sont fixés que si l'un des deux est bloqué, l'autre doit continuer sa route pour essayer de se sauver "Chacun pour soi". Cependant, Mike a décidé de l'aider, pas seulement car il ne voulait pas le laisser mourir mais également car il avait besoin de lui pour réussir l'expédition et retourner sain et sauf chez lui. Sa première idée est de se jeter pour essayer de le récupérer mais il sait pertinemment qu'il n'y arrivera pas. Il a attaché une corde autour de lui et a lancé la corde vers Borge. Ce dernier réussit à l'attraper et en suivant le mouvement de la glace, Mike a réussi à le faire sortir. Mike explique: "Il n'a jamais dit merci, jamais. Avec ses yeux, je savais qu'il y avait beaucoup plus que merci. A partir de ce moment, on faisait à notre manière".

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Borge Ousland juste avant la catastrophe qui a failli lui coûter la vie

Le froid intense fait qu'il faut profiter de toutes les occasions pour se réchauffer et récupérer le maximum d'énergie. Ainsi, même l'urine est utilisée: "Je fais pipi dans une bouteille en plastique, un pistolet comme dans les hôpitaux et j'utilise l'urine après pour chauffer mes pieds. En fait, l'urine est à 36°C, les extrémités, tes pieds sont à -10°C, -20°C. Tu as jusqu'à 56°C de différence. Tu mets la pipi vers tes pieds et tu brûles tes pieds. Il fait presque trop chaud."

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Dû au froid intense, Mike a une gelure sur le nez

Enfin, le dernier problème de taille est l'ours polaire (environ 3m50 de haut sur les pattes arrières et 800 kg). Il faut tout le temps être sur ses gardes pour essayer de les percevoir le plus vite possible. Cependant, il est difficile de les éviter et plusieurs fois, Mike et Borge ont dû utiliser des fusées éclairantes pour leur faire peur et les faire fuir.

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Un ours polaire à quelques mètres des aventuriers

Cependant, ils sont arrivés au bout de leur expédition et pendant une seconde, ils ont été au Pôle Nord. Le temps de planter le drapeau, il n'était déjà plus au Pôle à cause de la dérive!

Le matériel

Le matériel est particulièrement important comme on peut l'imaginer car c'est aussi ce qui permet de rester en vie. Dans le cas des expéditions en Arctique, voici le matériel principal qui était utilisé:

  • Les lampes frontales éclairent à une distance d'environ 100 à 120 mètres. Pour la dernière expédition, Mike Horn a utilisé 60 piles double A pour pouvoir s'éclairer 24h/24.

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  • La tente a été testée dans une soufflerie pour être certain qu'elle supporterait des vents de 150 km/h. Les turbulences sont réduites ce qui permet de dormir correctement. La tente est le lieu de vie, il faut y manger, y faire ses besoins et y dormir. A cause du froid extrême (l'année la plus froide depuis 50 ans), les arceaux de la tente se sont brisés et Mike et Borge ont dû les réparer avec les moyens à leur disposition.
  • Les skis sont bien entendu très importants. Malheureusement, lors de la dernière expédition, un ski de Borge s'est brisé et pour le réparer, ils ont perdu 12 heures de temps et une journée de nourriture.
  • La combinaison pour pouvoir passer dans l'eau. "On a développé une combinaison étanche avec Borge Ousland qu'on pouvait enfiler par dessus tous nos vêtements. On peut sauter dans l'eau si la glace est très fine et commence à casser. On va tomber dans l'eau mais on est protégé. On peut pas marcher avec ces combinaisons, on peut seulement nager avec. Si on tombe dans l'eau, on peut rester au maximum 20 minutes".
  • La nourriture est transportée dans les luges et se composent de poudre contenant de nombreuses calories. Mike estime le nombre d'oeufs (en poudre) ingérés par jour entre 24 et 36. Il a besoin au minimum de 7000 calories par jour.

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Les arceaux brisés de la tente

La famille

Mike Horn est marié et à deux filles qui vivent en Suisse. Il reçoit souvent des critiques sur le fait qu'il laisse pendant de nombreux mois sa famille et ressent donc le besoin de se justifier sur sa relation avec ses enfants: "Je pense qu'un père pour une famille, c'est quelqu'un qui donne quelque chose d'unique à ses enfants. (...) Pour les gens qui me connaissent, j'essaie pas de me défendre. Les gens qui me connaissent ont souvent dit qu'ils sont jaloux de voir une famille aussi soudée que ça. Parce que moi, je n'ai pas besoin d'acheter un vélo, un iPod, un ordi pour mes filles, je donne quelque chose d'unique qu'elles trouvent nulle part ailleurs au monde, elle ne trouve ça que vers moi."

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Mike Horn et sa famille

Lors de ses expéditions, ils n'emportent pas de photos de sa famille car ce serait du poids inutile. Par contre, "ses trois femmes" décorent les skis et c'est eux qu'ils regardent pour se donner du courage et avoir envie de continuer et de revenir sain et sauf à la maison.

De plus, il estime qu'il ne pourrait pas partir s'il ne se sentait pas libre de le faire avec l'accord de toute la famille. Il faut être concentré à 100% durant les expéditions et se sentir soutenu et savoir qu'on pense à lui depuis la Suisse: "Si je suis pas aimé, si je sais que ma femme n'en a rien à foutre, pourquoi rentrer? Pourquoi rentrer? On a meilleur temps de rester sur la glace. Je rentre parce qu'à la maison, je suis aimé et moi, j'aime ma famille".

Pourquoi ?

Il se sent également obligé de justifier d'entrée de jeu pourquoi il fait ce genre d'expédition. De nombreuses personnes l'ont traité de fou et estiment que ces aventures sont inutiles. Pour le comprendre, il vaut mieux lui laisser la parole: "Je veux faire les choses en essayant de repousser mes limites et essayer de planter mon drapeau légèrement plus loin. Egalement de voir si j'apprends quelque chose de moi et de la nature en même temps. Ca veut dire que ça sert à pas grand chose d'aller au Pôle, mais ça sert à quoi d'aller bosser demain? Naturellement, pour payer les factures mais moi aussi je vais au Pôle pour payer les factures. Je sors de la tente avec le sourire sur la gueule et peut-être pendant le petit-déjeuner, vous n'avez pas le même sourire sur le visage."

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"Je suis poussée par cette passion. Ca me pousse à aller plus loin que l'homme sait qu'il peut le faire. (...) La détermination, c'est quelque chose qui apporte beaucoup. Quand tu sais que tu vas rester vivant dans les conditions extrêmes, tout ce que tu dois faire c'est mettre un pas devant l'autre... et tu y arrives."

Quelques citations

Mike Horn est un excellent orateur. Voici quelques morceaux choisis d'une conférence à Genève:

« Je m'excuse que je parle un peu mal français mais ça aide pas d'y aller au Pôle Nord. Il y a pas beaucoup de gens déjà là-bas et de partir avec un norvégien, Borge Ousland, ça a pas vraiment aidé pour le français. Si des fois, il y a des vilains mots qui sortent, je m'excuse, mais j'ai appris à parler le français avec les paysans du pays d'en haut, j'ai été bûcheron et puis c'est les seuls mots que je connais. »

« J'explique mes expéditions un peu de la manière suivante: au départ je suis dans la merde et pendant mon expédition, c'est que la profondeur qui varie. »

« Moi je suis pas très fort physiquement, il y a des gens beaucoup plus forts que moi. Mais je pense que peu de monde a le mental que j'ai. Peu de monde peut aller où ils n'ont jamais été. Tout le monde a la capacité mais peu de monde sait utiliser cette capacité. (...) Tu peux jamais gagner si tu as peur de perdre. Au départ, l'envie de gagner doit être beaucoup plus forte que la peur de perdre. Si tu as peur de perdre, c'est sûr que tu vas pas arriver au pôle. Je sais que je peux perdre, je sais que je peux mourir mais j'y vais pour gagner. Quand j'ai plié mon drapeau à la maison et j'ai mis mon drapeau dans la luge, je savais que ce drapeau irait au pôle.  »

« J'ai une équipe qui croit en moi et qui est très soudée. Chaque pas que je fais, c'est pour eux aussi. Ce n'est pas que pour moi. La différence entre un petit pas et un grand pas, c'est peut-être 15 cm. Je ne fais pas de petits pas, je fais des grands pas. A la fin de mon expé, je dois prendre 10 jours de nourritures de plus si je fais des petits pas. J'ai beaucoup de choses à faire dans ma vie, pourquoi marcher lentement? Pourquoi être mou? Pourquoi rester dans la tente 15 minutes de plus? Sors 15 minutes plus tôt et tu arrives plus tôt au Pôle et tu peux boire une bière avec tes copains en rentrant plus tôt.  »

Sources

Merci à Cathy Horn pour la mise à disposition des photos !

Le site officiel de l'expédition Pôle Nord (en anglais)
http://www.mikehornnorthpole.com/

Le blog de l'expédition Pôle Nord. Des explications jour après jour
http://mikehornproject.blueblog.ch/fr/

Le trajet de l'expédition Pôle Nord sur GoogleEarth
http://mediaworld.vptt.ch/horn/kml/download.php?lang=en

Conquérant de l'impossible (livre de l'expédition Arktos)
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Latitude Zéro (livre de l'expédition du même nom)
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Mike Horn, le voyage intérieur (film de l'expédition Arktos)
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61 commentaires
1)
Saluki
, le 29.05.2006 à 00:21

Couillu, le Monsieur…
Horn, Etienne, quels drôles de bonshommes.

Merci Puzzo de nous le faire approcher, un peu.

2)
pilote.ka
, le 29.05.2006 à 01:22

Ça me paraît un plaisir narcissique qui ne profite pas à la communauté commme par exemple les pionniers de l’aviation ou les cosmonautes.

3)
Inconnu
, le 29.05.2006 à 01:37

Joli exploit individuel. Merci pour ce récit passionnant et illustré.

4)
François Cuneo
, le 29.05.2006 à 06:23

Je suis à la fois très admiratif par rapport au personnage, et je ressens un gros malaise, suite par exemple à la visite de son site où on ne parle qu’exploit, et peu de rapport avec l’environnement.

Je ne vais pas aller plus loin, j’imagine qu’un de nos lecteurs (bien connu en Suisse romande) va intervenir pour expliquer tout ça mieux que moi.

Merci pour l’historique du personnage que je connaissais mal.

Dites, il n’était pas trop au bon moment dans les forces spéciales sud-africaines il me semble…

Erreur de jeunesse j’espère.

5)
DavidG
, le 29.05.2006 à 08:56

Oui merci pour ce reportage Puzzo je trouve que c’est une belle leçon de vie et finalement utilisé les médias pour promouvoir son propre rapport avec soi-même pour mieux se rapprocher des autres est une superbe leçon de courage.
Bravo M.Horn

6)
Caplan
, le 29.05.2006 à 09:16

Oui, ben tout ça me laisse perplexe. Sur les photos, on voit bien Monsieur Mike Horn. On ne voit d’ailleurs QUE Monsieur Mike Horn qui fait sa thérapie médiatisée…

Pour les leçons de courage, je préfère les recevoir de cette maman du Darfour qui n’a pas choisi de se mettre dans le pétrin:

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P.S.: Désolé, Puzzo, mais ça fait un moment que ce Mike Horn me sort par les trous de nez…

7)
Inconnu
, le 29.05.2006 à 09:35

Magnifique article. Evidemment, il faut s’attendre à ce que ça ne plaise pas à tout le monde, comme d’habitude, mais le personnage a tout de même quelques performances exceptionnelles derrière lui.

On n’en parle peu dans l’article, mais « Latitute zéro » a été un exploit extraordinaire: c’est le premier VRAI TOUR DU MONDE de l’histoire: Mike Horn a fait le tour du globe en suivant l’équateur.

PS: le rapport avec le Darfour???

8)
Yip
, le 29.05.2006 à 10:00

Je n’aurai qu’un mot : URGH !

9)
ToTheEnd
, le 29.05.2006 à 10:15

L’humeur est excellente!

Ceci dit, franchement, je suis aussi très sceptique quand je lis des mots comme « et essayer de planter mon drapeau légèrement plus loin. » Ça me laisse perplexe pour ne pas dire « sidéré » qu’on parle encore comme ça au 21ème siècle.

Seuls des personnes munies d’un ego démesuré peuvent dire ça. Je note aussi plein de contradictions comme « aimer sa famille » et aller risquer sa vie pendant des mois pour une expérience on ne peut plus personnelle…

Et puis il faut dire que je connais aussi indirectement le personnage au travers d’un de ses importants sponsors et là, je peux assurer que ça frise la mégalomanie primaire et le manque de recul…

Perso, si des gens veulent faire des défis de l’extrême, ça ne me gêne pas… il faut bien de tout pour se sentir vivre. J’espère simplement que ces gens là ne laisseront pas derrière eux une famille seule et démunie si ça tourne mal.

T

10)
alec6
, le 29.05.2006 à 10:16

… Juste fait le !

Je n’en dirai pas plus que Pilote.ka et Caplan pour rester poli !

Petit exercice pour la journée :
A la lumière des « exploits » de ce monsieur, vous analyserez le slogan « Just Do It » d’une marque célèbre.
A la lumière des « exploits » de la civilisation occidentale (de l’exploitation des ressources naturelles, minérales, végétales, animales, humaines et de ses conséquences sur l’environnement) vous en ferez l’antithèse.

Ramassage des copies à18h.

Alexis, comme d’ab’ !

11)
Inconnu
, le 29.05.2006 à 10:31

Comme j’ai lu beaucoup de livres d’alpinistes, je peux vous dire une chose: les attaques du genre « oui mais ça sert à quoi? », « pourquoi vous faites ça? », « quand on pense qu’il y a des gens qui crèvent de faim! », les alpinistes et autres aventuriers doivent y répondre à peu près tous les jours. Ça les fatigue plus que de grimper…

On dirait que ça énerve les gens que certaines personnes vivent autrement, aient d’autres désirs, aient envie d’une vie plus intense. Lisez le livre de Lorétan « Les 8000 rugissants » (si ma mémoire est bonne), et vous comprendrez mieux ce que ces gens recherchent.
Je me rappelle d’une phrase de Loretan dans le livre pour répondre à ce genre d’attaques: « Ils ne sont jamais allés là-haut. Comment peuvent-ils comprendre? »

Il me semble, pour faire de la sociologie à 4 sous, que ces aventuriers se situent justement en dehors de la logique du « toujours plus » dans laquelle on baigne, parce que ces aventures, ils les vivent d’abord pour eux-mêmes, pour aller -pardon d’utiliser des clichés- au-delà de leurs limites, pour se comprendre eux-mêmes. Comme les artistes, par exemple.

La question de la famille que soulève To the End me paraît par contre tout à fait pertinente.

12)
Emix
, le 29.05.2006 à 10:36

pilote.ka, François, caplan, ToTheEnd, vous exprimez ma pensée.

Si j’ajoute ce commentaire, c’est pour justement en mettre un …

Juste une chose, les exploits de Piccard en ballon me paraissent plus utiles pour l’humanité … ???

DanMac
Mon site de galeries

13)
François Cuneo
, le 29.05.2006 à 10:41

Les exploits de Piccard sont plus poétiques!:-)

14)
Inconnu
, le 29.05.2006 à 11:31

Salut,
Effectivement, j’ai aussi découvert Mike Horn chez Ardisson et je me suis vaguement demandé à quoi servaient tous ses exploits, n’allant pas plus loin dans cette réflexion et trouvant la chose anecdotique.
Mais, des notions comme « passion », « aller au bout de soi », « se dépasser », « aventure », etc., réapparaissent soudain qu’on avait crues oubliées. Des fous comme Maurice Herzog, Jean-Louis Etienne, Paul-Emile Victor, par exemple et dans le désordre, remontent à notre mémoire, qui l’ont précédé dans ces aventures. Ces derniers avaient bien un prétexte scientifique, encore que Maurice herzog, dont on se souvient de la fameuse réponse à la question : « Pourquoi faites vous ça ? », « Parce qu’elle (la montagne) est là », faisait plus partie de ces aventuriers sportifs que des scientifiques.
Alors c’est vrai qu’on peu se poser la question de savoir, à notre époque d’incertitude et d’insécurité, pourquoi un lascar se jette dans des aventures d’un autre âge, laissant femme et enfants dans l’inquiétude et risquant sa vie à chaque pas. Et c’est vrai aussi que, en bon français (ou suisse) qui justifie par des considérations morales ou pratiques chacun de ses actes, on peut se demander « à quoi ça sert ? », trouvant le fait de gratuité de l’exploit comme inutile, douteux, voire subversif.
Alors, à la réflexion, pourquoi pas.
Voilà un gaillard qui a décidé de mettre un peu de piment dans sa vie, de la gagner autrement que d’aller au bureau tous les matins en s’enfermant dans un cocon de certitudes et de sécurité, d’aller toujours plus loin dans la découverte (de soi), bref de s’amuser.
Pourquoi pas. Il ne gêne personne, il vit sa passion. Certe, je ne sais pas s’il apporte grand chose de concret à l’humanité à part peut être du rêve, des frissons à la lecture de ses ouvrages pour ceux que ça intéresse et il fait vivre quelques personnes impliquées dans ses aventures (éditeurs compris) mais, déjà, il nous fait nous poser la question de la vanité (ou de l’intérêt) de notre vie, de nos passions, de nos aspirations, de notre avenir. C’est vrai, on peut se poser la question : Est-ce bien utile tout ça ?

^. .^ GerFaut
=U= Equinoxiale
GerFaut c’est frais, mais c’est pas grave.

15)
alarache
, le 29.05.2006 à 11:58

CA me fait penser à Nicolas Vanier.

D’après une amie qui habite Les Carroz, il ne possède pas tout les chiens de traineau.
Alors que ces chiens sont les stars de ses films, l’un d’eux à faillit mourir de faim.
En effet, son propriétaire ayant perdu son boulot n’a pu subvenir aux besoins de se gourmand canin, il a du faire à ses amis pour pouvoir le nourire au même moment où le film connaissait un important succès et sans que Nicolas ne lui vienne en aide….

16)
Blues
, le 29.05.2006 à 12:51

Merci pour l’humeur Puzzo, mais perso je reste très mitigé ? je suis aussi de l’avis laissé dans plusieurs commentaires = plutôt négatif !

OUI, à quoi ça sert tout ça ?
– à laisser des traces dans le dernier « Selection du Reader’Digest » ou dans l’annuel sélection des « records et explois mondiaux »
– à aller toujours plus loin et plus fort … dépasser les limites pour lesquelles on a été conçus… mais est-ce vraiment nécéssaire ? On me répondra que Oui, pour le fun, à toutes époques il a existé des gars (ou héros) du genre de Mike… moi je les nommerais plutôt « les chevaliers de l’inutile »

Par contre il faut reconnaitre :
– que ce Mike à l’air aussi sympatique qu’il est très apprécié (là-bas dans son « Pays d’en Haut »)
– qu’il faut une sacré dose de courage et de « folie » (et de bétise) pour faire ce qu’il fait

17)
Fabien
, le 29.05.2006 à 12:59

D’accord avec Caplan et co.

Et Piccard je le met dans le même panier.

Emile, Lorétan, c’est pas celui qui a tué son fils ?

18)
cerock
, le 29.05.2006 à 13:11

Comme plusieurs d’entre vous, je ne m’exalte pas devant les exploits de ces différents personnages (Horn, Piccard, … )

Par contre il faut bien avoué que les photos sont belles :-)

19)
Inconnu
, le 29.05.2006 à 13:14

Emile, Lorétan, c’est pas celui qui a tué son fils ?

Oui, un cas de bébé secoué, dramatique. Mais ça n’a rien à voir avec le sujet, bien sûr.

Un peu déçu par le conformisme politiquement correct des intervenants ici… ;-)

Ça sert à quoi, la musique?
Ça sert à quoi, la Coupe du Monde?
Ça sert à quoi, Roland-Garros?
etc…

Moi non plus je ne m’exalte pas, à vrai dire je m’en fous, c’est juste que c’est pas plus débile de faire ça que de se lever tous les matins pour aller faire un travail qu’on n’aime pas, ou de collectionner des timbres, ou d’être passionné par des machines… Qui sont les fous?

20)
Caplan
, le 29.05.2006 à 13:15

Emile, si j’ai pris l’exemple de cette maman du Darfour, ce n’est pas à propos de « crever de faim », c’est à propos de « leçon de courage »!

Mike Horn habite en Suisse romande, et on nous rebat les oreilles avec ses « exploits »:

– « Mike Horn s’est cassé un ongle au Balouchistan! »
– « Mike Horn s’est tordu le poignet en décapsulant une bière en Islande! »…

Juste un peu marre!

21)
nicos
, le 29.05.2006 à 13:27

Et voila, un exploit, parcequ’il est sportif, est descendu en flammes.

Et vous pensez qu’une these sur un sujet tel que: « Histoire biogéographique, paléoagronomique et évolutive de la vigne (Vitis vinifera L.) : approche intégrée biologique et archéobotanique », soit plus utile si tant est qu’elle soit meme interessante? Vous imaginez bosser 4 ans la dessus? Vous imaginez les ressources intellectuelles et financieres (ca se paye les etudes) qui vont etre gachees pour un papier qui sera jamais par plus de 10 personnes?

A projeter nos propres inquietudes, problèmes, culpabilité (en reference a la photo de la dame au Darfour: faut-il se flageller a chaque saucisse qu’on bouffe parceque d’autres n’en ont meme pas la peau – de la saucisse – à sucer?), toute initiative qui sort de notre cadre de pensee ou d’action va forcément paraitre inutile.

Ou alors revenons au temps des soviettes, ou, au moins, meme l’art était pensé pour etre utile et donner du courage au taf.

Jusqu’au denominateur commun de ce groupe, le Mac, pff, tout ca n’est que pfuitt sur l’echelle d’importance des choses de ce monde. Ah! mais qui donc l’erige cette echelle?

22)
Chichille
, le 29.05.2006 à 13:28

Bon, je fais partie des grincheux : moi non plus, je ne suis pas baba devant l’exploit.

Je ne conteste pas à ce monsieur le droit de faire ce qu’il fait, pourvu qu’il ne m’ennuie pas avec. Après tout, s’il a un public qui lui permet de gagner sa vie, c’est du show-biz par pire que bien d’autres. Moins scandaleux somme toute que les boxeurs qui n’ont rien d’autre à faire que de se taper l’un sur l’autre. Il y a des associations contre le corrida, mais je ne suis pas sûr qu’il y en ait contre la boxe.

Et, qu’on le veuille ou non, quelqu’un qui est allé dans les forces spéciales de l’Afrique du Sud ségrégationniste ne peut pas être moralement intéressant. L’aventure physique, cela peut aussi se découvrir dans le civil. Après tout, les grands champions de parachutisme (par exemple) sont rarement des militaires.

De plus, je ne mets pas du tout Jean-Louis Étienne dans la même catégorie. Bien entendu, lui aussi a envie de vivre des émotions fortes. Mais il est capable d’y ajouter des idées et des objectifs qui en font des aventures humainement intéressantes.

Le courage physique est une qualité technique intéressante, et parfois importante. Mais sa valeur morale tout dépend de la cause que l’on défend. Dans les années 40, il y a eu de SS très courageux.

En tout cas, depuis que j’ai vu sa photo au Canada, j’ai renoncé à aller là-bas ;-) !

Bof ! Bof ! Bof !

23)
alec6
, le 29.05.2006 à 13:58

Je suis bien d’accord sur le fond, faire une expédition au pôle nord avec sponsors et cie ou faire une balade digestive en montagne avec ses baskets neuves est de la même accabie… les moyens financiers ne sont pas à la même échelle, certes, mais ne changent rien au fond du problème.
En revanche il n’est pas interdit d’avoir un peu de recul et de se regarder un peu moins le nombril en ayant simplement conscience d’avoir la chance de pouvoir faire qq chose d’inutile sans autre discours pseudo-justificateur.

Pour finir, les laïus sur la compétition, le dépassement de soi, la « gagne », le chalenge et autes exploits personnels ont la vertu de me gonfler à titre personnel, mais accessoirement d’être le vecteur d’une idéologie qui n’est pas sans rappeler ce que les Leni Riefenstahl (entre autres…), ont mis en image en Europe dans les années 30…

24)
Inconnu
, le 29.05.2006 à 14:13

Seulement 23 commentaires et déjà au point Goldwin!

Plus sérieusement, je suis d’accord avec vous: la démarche de jean-Louis Etienne est peut-être plus intéressante parce qu’elle s’accompagne d’une réflexion humaniste, il parle bien, il plait aux journalistes. Mais il fait les mêmes tentatives que Mike Horn sur le fond (je crois même qu’ils ont fait une expédition ensemble).

25)
Franck_Pastor
, le 29.05.2006 à 14:36

Ce genre d’aventurier ne m’intéresse guère, mais franchement il n’y a pas lieu non plus d’en faire une montagne, ou une flame war. Tant mieux pour lui s’il a trouvé son créneau, apparemment il ne fait rien de nuisible. Et s’il dérange certains, il suffit à ceux-là de ne pas lui prêter attention. C’est ce que je fais, et ça marche très bien :-)

26)
ToTheEnd
, le 29.05.2006 à 15:12

Emile: le point Goldwin? Allons, allons, c’est un peu exagéré.

Nous sommes beaucoup à tout simplement penser que ces « exploits » sont aussi extraordinaires que si demain je me décidais à faire Lausanne-Zurich (250km) à genoux et en short entre décembre et février parce que je veux me prouver que je peux le faire.

Y a des types qui traversent l’Atlantique à la nage, à la rame et bientôt, j’en suis certain, en pédalo.

Grand bien leur face.

Quand Piccard arrivera à faire son tour du monde avec son avion solaire, et bien là je serai intéressé car son défit doit résoudre une quantité infinie de problèmes techniques qui, un jour ou l’autre, serviront à l’ensemble de l’humanité.

Les défis de Mike n’apportent rien si ce n’est prouver que quand on veut très fort quelque chose et qu’on est particulièrement têtu, on peu y arriver. Mais ça, l’homme de Néandertal nous l’avait déjà prouvé en vivant et en se reproduisant en pleine période glaciaire 25’000 ans avant notre héro du jour et ce, avec nettement moins de supports techniques (GPS, téléphone satellitaire, habits en kevlar et je ne sais quoi encore).

T

27)
Christophe Gallaz
, le 29.05.2006 à 15:20

Joli débat, auquel j’ajoute cette apostille (tirée d’une chronique parue cet hiver) objectivement descriptive…

“Avec Mike Horn, vous avez le modèle du comportement aliéné typique d’aujourd’hui, qu’on observe non seulement dans le champ sportif mais aussi dans les domaines du travail et de l’économie. Mike Horn est un battant qui s’est enfermé dans sa propre rage: il ne s’interroge pas sur les motifs originels de son action, ni sur les conséquences de cette dernière au-delà de sa personne, et moins encore sur ce qu’elle pourrait lui révéler de l’état (dévasté) dans lequel se trouve notre planète aujourd’hui.

Ainsi le credo que l’aventurier martèle à longueur d’interviews, et proclame d’ailleurs en exergue de son site Internet personnel, pourrait-il être placardé sans aucune modification sur les murs de n’importe quels usine ou baraquement de chantier. Son objectif exclusif est le dépassement de ses propres limites.

Autrement dit Mike Horn s’érige en référence idéale de l’exécutant mécanisé validé par notre époque: il jouit de faire sauter ses jointures intérieures dans l’effort, mais de manière à n’y rien comprendre, puisqu’il a pris soin de s’aveugler très symboliquement en choisissant pour cadre l’obscurité nordique.”

Christophe Gallaz

28)
alec6
, le 29.05.2006 à 15:33

Christophe Gallaz vient de rendre sa copie avant l’heure (cf post 10)… excellentes analyse et synthèse (de mon point de vue).
Qu’en pensent les autres membres du jury ?
;-))

Alexis… prof de service !

29)
Inconnu
, le 29.05.2006 à 15:34

Je n’invente rien pour le point Goldwin, c’est dans les commentaires précédents!

Encore une fois, moi aussi je m’en tape complètement qu’un type arrive à traverser le pôle Nord, et je suis d’accord avec la comparaison Lausanne-Zurich à genoux: c’est du même ordre. Je préfère de très loin le tennis, ou le foot, ou même… la Formule 1 (aïe aïe aïe, pas politiquement correct, ça, la bien-pensance va taper).

Je dis juste que la question: à quoi ça sert? me semble un peu à côté de la plaque.

Et je l’avoue, je n’arrive pas à me départir d’une certaine fascination pour les alpinistes en particulier (ce que Mike Horn n’est pas mais c’est la même démarche), peut-être précisément parce que ce qu’ils recherchent n’est pas explicable, pas rationnel… Ça ne me semble pas du tout gratuit mais au contraire rejoindre quelque chose de très ancien et de très profond dans l’homme.

Rien à voir avec notre époque donc, Mr Gallaz : l’alpinisme (pardon de continuer dans cet exemple) existe depuis longtemps, bien avant la société actuelle. Il ne faut pas confondre la réalité elle-même – l’envie qu’a toujours eu l’homme de se dépasser, d’aller plus loin, ce qui nous distingue peut-être des animaux- et l’écho qu’en donnent les medias, qui lui peut être tout à fait insupportable j’en conviens.

30)
Zorino
, le 29.05.2006 à 15:37

N’oublions pas que Horn a fait partie des forces speciales sud-africaines.
Avec un tel passe, le credo sport-discipline est nauseabond selon moi. Je n’arrive et ne veux pas detacher l’homme de son passe. A ce simple titre il est douteux d’en faire l’eloge.

De plus, les ours blancs sont une espece en grave danger d’extinction. Se mettre dans une situation où blesser ou tuer l’animal est peut-etre necessaire releve d’une stupidite et d’un egocentrisme assez typique.

Cordialement
(pas d’accent sur mon clavier allemand, tut mir leid)

31)
JCP
, le 29.05.2006 à 16:41

Un peu déçu par le conformisme politiquement correct des intervenants ici… ;-)

Moi aussi.

Si la suffisance pesante de certains bien-pensant me poussait à d’énormes provocations, elle me fatigue aujourd’hui.

Peut-être est-ce une des raisons à la diminution des commentaires?

Je n’ai rien contre ceux qui sont persuadés de penser juste, mais j’abhore ceux qui tiennent à en faire la démonstration ou, pire, à en convaincre les autres.

Cela dit, c’est une drôle de coïncidence : je me suis justement acheté une tête au choco pour mon 4 heures…

JCP

32)
Puzzo
, le 29.05.2006 à 18:20

Merci pour vos compliments concernant l’article.

Quelques petites remarques:

– vous pouvez télécharger ici le chemin effectué par Mike Horn lors de l’expédition Arktos. Il s’agit des points sur GoogleEarth. Ce n’est sûrement pas très précis car fait par mes soins

– Si vous désirez seulement une image du chemin de l’expédition Arktos, c’est par ici

– Concernant la remarque de Zorino sur les ours polaires. Je n’ai pas retranscris toute la conférence de Mike Horn mais il soulignait tout de même qu’ils n’ont pas blessé les ours car il a conscience qu’il est chez eux et pas chez lui. De plus, il a précisé que dû au réchauffement de la planète, de nombreux ours polaires se voyaient contraints de se déplacer vers le Pôle et avaient de moins en moins à manger. Il ne s’est pas étendu sur ça car ce n’était pas le sujet de la conférence (l’environnement et le réchauffement de la planète)

33)
Caplan
, le 29.05.2006 à 18:25

JCP, je ne vois pas ce qu’il y a de « politiquement correct » et de « bien pensant » à dire que Mike Horn me les brise depuis pas mal de temps avec son battage médiatique.

Pour paraphraser San-Antonio: Ses exploits, je m’en tape le cul sur la banquise jusqu’à que ça fasse des étincelles! ;-)

Pardon Puzzo! Ce que je dis n’est pas gentil! ;-)

34)
Chichille
, le 29.05.2006 à 18:26

l’alpinisme (pardon de continuer dans cet exemple) existe depuis longtemps, bien avant la société actuelle

En tant qu’activité ludique et gratuite, l’alpinisme ne doit guère remonter au-delà de la fin du XVIIIe siècle.

Je n’ai rien contre ceux qui sont persuadés de penser juste, mais j’abhore ceux qui tiennent à en faire la démonstration ou, pire, à en convaincre les autres.

D’où je conclus : un, que JCP n’est pas persuadé de penser juste (ce en quoi il n’a peut-être pas tort…), deux, qu’il a horreur des discussions argumentées. Mais alors, que fait-il sur Cuk ?

Bof ! Bof ! Bof !

35)
Chichille
, le 29.05.2006 à 18:32

Puisqu’on parle d’alpinisme : j’aime la montagne et je comprends très bien qu’on y cherche (et trouve) des sensations exceptionnelles. Mais quand j’apprends que même l’Éverest est devenu une poubelle, je m’interroge. Pour ne rien dire de ce que j’ai pu voir dans les Alpes (je ne parle naturellement pas des Alpes suisses qui sont briquées à la peau de chamois chaque matin, comme chacun sait)

Bof ! Bof ! Bof !

36)
François Cuneo
, le 29.05.2006 à 18:34

Oui JCP, je ne comprends pas bien ton intervention.

1. Comme l’écrit Caplan, en quoi est-ce politiquement correct d’émettre des doutes sur l’entreprise Mike Horn?

2. En quoi ceux qui émettent ces doutes essaient-ils d’écraser les autres et montrer qu’ils ont raison?

Il y a eu des commentaires positifs face à Horn, ils ont leur place ici, personne n’essaie de convaincre l’autre qu’il est un imbécile.

Ou alors, le simple fait d’écrire ce qu’on pense, tu imagines que c’est une manière d’écraser l’autre?

37)
Okazou
, le 29.05.2006 à 19:19

Il se trouve que je connais un certain nombre de ces fondus de l’impossible. Je ne sais pas si la vadrouille est une maladie mais je sais que partir est comme inscrit dans leurs gênes. Plus que revenir, d’ailleurs.

Ces gars-là sont un composé d’innocence animale et d’orgueil. Une innocence qui leur permet d’échapper aux questions qui dissuaderaient tout être « normal » de partir. Un orgueil non social — ils n’ont rien à faire d’être des « stars » ou des « surhommes », ce ne sont que des rêveurs — mais individuel. Lorsque leurs instincts de vadrouille se saisissent d’eux, ils vivent alors un « entre moi et moi » qui constitue déjà un mode d’économie.

Car économes, il le sont tous, et les moyens qu’ils mettent en œuvre se réduisent à presque rien. Tout surplus est une gêne et doit être écarté. J’en ai vu attaquer son embarcation à grands traits d’égoïne pour cause de surpoids présumé et afficher un sourire radieux après avoir pesé les 3 kg de cette « mauvaise graisse ». Pas encore parti et déjà victorieux !

Ils ne portent intérêt qu’à l’essentiel, au vital. Ils pensent comme ils se déplacent : en ligne droite chaque fois que c’est possible. La pensée courte mais fondamentale, d’une efficacité terrifiante qui frise à la candeur de candidats au suicide qui s’ignorent. Quel que soit leur âge (car ça les prend aussi bien tôt que tard) ils semblent s’immerger dans une ambiance adolescente que les « rampants » ont abandonnée pour un équilibre « adulte »plus confortable. Leur but se substitue à toute recherche de certitudes raisonnables. Si pour atteindre ce but ils doivent franchir une faille abyssale sur un fil tendu, ils s’en donneront les moyens et le feront.

Cette recherche systématique d’économie de moyens les ramène quasiment à l’état animal. Tu lâches ces types dans la nature, où que ce soit ou presque, avec leur b… et leur couteau et ils se débrouillent. Comme des robinsons itinérants ils ont une capacité hors-pair d’adaptation au milieu.

Au fond, peut-être ne sont-ils pas satisfaits d’eux-mêmes ? Sans doute une vie « plan-plan » leur rend-elle une image d’eux-mêmes décevante, médiocre et plate ? Ou bien, se trouvant devant l’incapacité d’accepter de voir disparaître leurs rêves adolescents, peut-être se sentent-ils contraints par une force du souvenir irrépressible de les accomplir, de les assouvir ?

S’ils semblent en retrait de la vie commune, ils ne dérangent personne. Si on leur reproche de ne pas s’intéresser vraiment à leur environnement, on peut le reprocher aussi à la plupart des gens qui ne semblent pas vraiment scandalisés par les scandales ou, en tout cas, y réagissent peu ou pas.
On peut même leur reconnaître une utilité sociale puiqu’ils font rêver ceux qui ont renoncé à ces projets fous qui animaient leurs cervelles adolescentes. Leur exemple peut en décider quelques-uns à suivre la même voie.
Pourquoi dévore-t-on, adolescents ou pas, la littérature d’aventure ? Sans doute portons-nous, plus ou moins enfouis, les mêmes désirs qui les transportent.


Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.

38)
Fabien
, le 29.05.2006 à 20:02

Oui, un cas de bébé secoué, dramatique. Mais ça n’a rien à voir avec le sujet, bien sûr.

J’ai juste un peu de mal à admirer un gars qui a fait ça…

39)
Alexandre
, le 29.05.2006 à 20:26

moi qui croiait que cuk était un site dédié au mac… dommage. on a eu la politique (constitution européenne, aïe), maintenant la philo sur le sens de la vie…

à quand les vielles fiat panda (et autres casseroles) dans les « occasions » de cuk?

alexandre

40)
Puzzo
, le 29.05.2006 à 20:36

moi qui croiait que cuk était un site dédié au mac… dommage. on a eu la politique (constitution européenne, aïe), maintenant la philo sur le sens de la vie…

à quand les vielles fiat panda (et autres casseroles) dans les « occasions » de cuk?

J’espère que tu plaisantes car c’est justement la force de cuk, de ne pas toujours parler mac! De plus, je ne crois pas avoir rédigé le texte de manière à faire un cours de philo… je peux me tromper…

41)
François Cuneo
, le 29.05.2006 à 21:52

moi qui croiait que cuk était un site dédié au mac… dommage. on a eu la politique (constitution européenne, aïe), maintenant la philo sur le sens de la vie…

Ah ben là, je crois que tu croyais faux tu vois:-)

42)
Iris
, le 29.05.2006 à 21:54

Cela dit, c’est une drôle de coïncidence : je me suis justement acheté une tête au choco pour mon 4 heures…

Tu devrais arrêter avec les têtes au choco, ça donne des aigreurs… ;-))

43)
François Cuneo
, le 29.05.2006 à 21:57

Fabien, ne juge pas Monsieur Loretan avant d’avoir eu des enfants, et voir qu’on peut bien péter les plombs après par exemple avoir passé des nuits sans dormir, parce qu’ils pleurent.

Son gamin pleurait, pleurait, pleurait, il n’en pouvait plus et il l’a secoué. Comme le font pas mal de parents. Le problème, c’est qu’il était un peu plus fort peut-être, le petit peut-être un poil plus fragile.

Je pense que Monsieur Loretan donnerait n’importe quoi pour revenir en arrière, et que sa vie est détruite.

Je n’excuse pas son geste, je peux juste comprendre ce qui s’est passé.

Et c’est en tant que papa de 5 gamins que je n’ai jamais touchés (à part une fessée à Noé) que je te le dis.

44)
Okazou
, le 29.05.2006 à 22:08

Parmi les « chevaliers de l’inutile » que je connais il en est un, décédé aujourd’hui, qui, au retour de ses expéditions, nous les faisait partager par diapos interposées.

Nourrissant ses projets par un boulot ingrat qui l’occupait l’été, il parcourait le monde le reste du temps avec le minimum. Les vêtements qu’il portait constituaient l’essentiel de son équipement. S’y ajoutaient les objets nécessaires au contexte. Un kayak ou une paire de raquettes, fabriqués de ses mains pour visiter le nord canadien, par exemple. Il se nourrissait de ce qu’il trouvait, se contentant d’une réserve de secours réduite à presque rien. Il pêchait ou chassait, avec des moyens rudimentaires, pour se nourrir.

Il affectionnait se rendre là où peu d’hommes étaient allés. Une stratégie coutumière lui faisait rencontrer les gens qui vivent au plus loin du monde pour leur demander où, eux-mêmes, ne se rendaient jamais, où ils n’avaient jamais posé le pied. C’est là qu’il allait.

Alors, qu’est-ce qui peut entraîner un homme à aller à la rencontre d’une tribu du grand nord canadien pour demander quels coins étaient « terra incognita » ? Je ne le sais. Mais connaissant bien l’oiseau, je peux affirmer que nul n’était moins égoïste que lui, qu’il était très conscient de l’état du monde et qu’il s’attachait à ne pas lui nuire. Il cherchait, au contraire, à se fondre à cette nature qu’il aimait tant, sachant qu’il en était un élément. Sans plus. Rien n’échappait à sa curiosité d’homme et il savait nous transmettre, avec générosité et sans chichis, les connaissances et les expériences qu’il avait acquises l’hiver précédent.

« Comme l’écrit Caplan, en quoi est-ce politiquement correct d’émettre des doutes sur l’entreprise Mike Horn? »

Oublions, si tu l’acceptes, le cas particulier de Horn, qui semble n’être pas blanc-bleu, et reposons le problème globalement sur l’ensemble des rois de la vadrouille. La question devient :
« En quoi est-ce politiquement correct d’émettre des doutes sur l’entreprise de ces rois de la vadrouille, conquérants de l’inutile ? »
Nous touchons alors le fondamental de tous les problèmes que nous subissons.

Le politiquement correct en question se résumerait à présenter ces zouzous comme des égoïstes qui passeraient leur temps à se regarder le nombril et à admirer leurs exploits en laissant de côté la merde profonde dans laquelle l’humanité est aujourd’hui plongée. Montrons-les du doigt, au moins, pendant ce temps-là, nous ne serons pas devant le doigt.

Le cas de l’ours blanc que l’on dérangerait dans son biotope est typique de ce politiquement correct.

Sachant pertinemment que je vais encore me faire bien voir (franchement, je m’en bats l’œil), j’oserais poser quelques questions qui surgissent d’elles-mêmes de ma cervelle malade d’empêcheur de tourner en rond :

Première rafale :
1 — À qui doit-on le réchauffement de la planète qui affame les ours polaires ?
2 — À qui doit-on la pollution ?
3 — À qui doit-on la faim dans le tiers-monde et le sous-traitement du SIDA en Afrique ?

Seconde rafale :
1 — Qu’est-ce qu’un pays démocratique ?
2 — Qu’est-ce qu’un citoyen dans un pays démocratique ?
3 — Suis-je un citoyen dans mon pays démocratique ?

Oh, le mal que font les citoyens voyageurs de la planète ! Montrons-les du doigt, au moins, pendant ce temps-là, nous ne serons pas devant le doigt et continuerons de dormir du sommeil du … juste ?

Désolé, JCP, ça m’a échappé !


Réponses :
Première rafale :
1 — Pas aux zouzous qui ont la bougeotte ni aux industriels.
2 — Pas aux zouzous qui ont la bougeotte ni aux industriels.
3 — Pas aux zouzous qui ont la bougeotte ni aux industriels.
Mais alors, à qui ? Qui donc peut bien être le responsable de toutes ces saloperies ?

Seconde rafale :
1 — Un pays gouverné par son peuple.
2 — Un homme qui prend une part active au gouvernement de son pays.
3 — répondre ici donne le droit d’avoir la réponse à la question subsidiaire de la première rafale.


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… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.

45)
Saluki
, le 29.05.2006 à 23:19

Couillu, le Monsieur…
Horn, Etienne, quels drôles de bonshommes.

Merci Puzzo de nous le faire approcher, un peu.

Je persiste et signe.
Un conquérant de l’impossible mérite le respect, même et surtout s’il a été un peu CRS.
Il s’est donc amendé, en quelque sorte.
Et s’il est médiatique, tant mieux.
Et s’il n’a pas besoin d’amnistie, c’est encore « plus mieux ».

Cinquante !
Pagnol aurait dit :
« Quarante, par Quatre! »

46)
Caplan
, le 29.05.2006 à 23:23

Okazou, je comprends ce que tu dis.

Je me répète, mais le problème avec Horn c’est qu’il habite Château d’Oex en Suisse et que les médias locaux nous détaillent la préparation de son sac avec le nombre de bonbons Ricola, de slips de rechange ou de sparadraps qu’il va emporter. Tout ça comme si c’était de la plus haute importance.

Il fait ce qu’il veut, ce mec. Il peut même essayer de traverser le Sahara en planche à roulettes, si ça lui fait plaisir! Mais qu’on arrête de nous faire croire que c’est important!

47)
Okazou
, le 29.05.2006 à 23:34

Caplan>

Je me doute que tu comprends ;-)

Si, effectivement, vos journaleux locaux vous font subir cet espèce d’opium du peuple que sont le sport, les exploits, le vedettariat, la sacralisation et tout le toutim, je comprends que vous puissiez en avoir ras la casquette du zigotto.

Reste que la plupart des critiques sur ce type de personnage (Horn ou pas Horn), sont énoncées par des gens qui oublient quelque peu leur propre responsabilité, quotidienne, dans ce dont ils se plaignent et qu’ils ne craignet pourtant pas de dénoncer en prétendant avec un culot désarmant que ce sont les autres qui en portent la responsabilité.. « C’est pas moi, c’est l’autre ! »

Les consommateurs destructeurs, c’est nous et personne d’autre. On a le monde qu’on mérite. (et je sais que tu comprends ça aussi).

Que sommes-nous prêts à accepter comme chnagements dans nos vies quotidiennes pour atteindre enfin à une société non destructive qui régit la planète pour ses enfants ?


Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.

48)
Alexandre
, le 30.05.2006 à 00:50

…ouf, la soirée est sauvée: il y a une humeur sur comment « numérisez ses vinyles grâce à garageband »

merci david klaus!

alexandre

49)
Alexandre
, le 30.05.2006 à 01:08

en effet françois, il semblerait que je me trompe au sujets des humeurs!

est-ce alors la nouvelle politique de la chaîne cukienne pour augmenter ces parts de marché?! ;-)

…bon, je retourne à mes vinyles!

alexandre

50)
Okazou
, le 30.05.2006 à 01:09

« …ouf, la soirée est sauvée: il y a une humeur sur comment « numérisez ses vinyles grâce à garageband » »

L’autre façon d’éviter la frustration, pour les monomaniaques du Mac, est de ne pas lire les sujets qui n’intéressent pas.


Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.

51)
François Cuneo
, le 30.05.2006 à 06:27

en effet françois, il semblerait que je me trompe au sujets des humeurs!

est-ce alors la nouvelle politique de la chaîne cukienne pour augmenter ces parts de marché?! ;-)

…bon, je retourne à mes vinyles!

Alexandre, tu dois être nouveau sur Cuk.

Bienvenue!

Mais lis les humeurs passées depuis plus de 4 ans, et tu comprendras.

Lis peut-être aussi ce qu’il y a derrière le lien « esprit du site ».

52)
alec6
, le 30.05.2006 à 09:15

Alexandre
La loi des cinq C tu connais ?

C’est Cuk et C’est Comme Ca !

Sinon il existe d’excellents sites où le SMS est de rigueur et la moyenne d’âge en conséquence…

Alexis C’est Con et C’est Comme Ca !

53)
Chichille
, le 30.05.2006 à 09:41

Son gamin pleurait, pleurait, pleurait, il n’en pouvait plus et il l’a secoué.

Je ne connais pas l’histoire en question, mais je voudrais rappeler que l’expression « bébé secoué » est un euphémisme médical. Un « bébé secoué », c’est un bébé battu ou balancé contre un mur ! Un bébé ne meurt pas d’être simplement secoué, même un peu fort.

Moi aussi mes enfants m’ont rendu parfois un peu chèvre, moi aussi mon fils a pleuré pendant deux heures aux alentours de minuit alors que je tombais de sommeil et que je ne pouvais pas sortir de la pièce où il se trouvait, moi aussi j’ai eu envie de taper dessus ! Mais justement, comme la grande majorité des parents, je ne l’ai pas fait et toi non plus.

Alors, non, je ne suis pas très tenté par les circonstances atténuantes pour les « secoueurs d’enfants ». Ils ont du chagrin ? Ah! leur bébé, lui, n’en aura plus jamais.

54)
Inconnu
, le 30.05.2006 à 10:12

Un bébé ne meurt pas d’être simplement secoué, même un peu fort.

C’est complètement faux!!! On peut tuer un bébé simplement en le secouant trop fort! Il ne s’agit en aucun cas d’un euphémisme!

Il suffit de quelques secousses rapides et violentes, le cerveau vient butter contre la boîte crânienne, et le bébé peut mourir ou avoir des lésions cérébrales irrémédiales, rester un légume, etc.

C’est ce qui est arrivé dans le cas précis: un moment d’énervement parce qu’il pleurait, le père qui prend son bébé et le secoue pour le faire taire, et c’était le drame.

55)
François Cuneo
, le 30.05.2006 à 10:18

Exact, ce qu’écrit Emile, Chichile.

Comme nous avons été passablement attristés en Suisse de ce qui est arrivé à Monsieur Loretan, nous avons eu pas mal de médecins qui sont venus nous dire à quel point il était dangereux de secouer simplement un petit, dont le cerveau va frapper dans la boîte crânienne, et se faire des hématomes parfois mortels.

Sans le savoir, lorsque nous jouons à lancer nos petits et à les rattraper dans nos bras, nous leur faisons subir des traumatismes potentiellement dangereux.

56)
Chichille
, le 30.05.2006 à 14:27

Pour Emile et François : hé bien! admettons que nous ayons tous un peu raison (ou un peu tort, comme on voudra…).

Je veut bien admettre que le cerveau du bébé ne soit pas encore assez bien protégé par le liquide céphalo-rachidien qui sert normalement d’amortisseur, je veux bien que sa boîte crânienne soit relativement dure, bien qu’elle soit malléable et que les fontanelles soient molles, mais je maintiens ce que j’ai dit sur l’utilisation de l’expression « bébé secoué » comme euphémisme.

De toute façon, quand mes bébés pleuraient, je les berçais, je ne les secouais pas.

Même si j’était tenté…

57)
JCP
, le 30.05.2006 à 16:15

De toute façon, quand mes bébés pleuraient, je les berçais, je ne les secouais pas.

Voyez c’que je voulais dire?

JCP

58)
nicos
, le 30.05.2006 à 17:44

Citation:
De toute façon, quand mes bébés pleuraient, je les berçais, je ne les secouais pas.

Voyez c’que je voulais dire?

Ouaipe – y suffit d’etre proche du mur…;)

59)
Chichille
, le 30.05.2006 à 18:25

A propos du « bébé secoué » (non seulement on n’est pas dans l’informatique, mais on n’est même plus au Pôle Nord !), une dernière intervention de ma part.

Je dois admettre que la description médicale de la survenue du syndrome fait appel à certaines particularités anatomiques du bébé qui rendent celui-ci particulièrement fragile aux « secousses ». Mais il est tout aussi indiscutable que le secoueur se comporte comme une brute. Je rappelle que cela peut aller jusqu’à frapper l’enfant contre un mur.

On trouvera de bonnes informations ici , et là et un portail du CHU de Rouen sur les sites médicaux francophones qui traitent du problème.

Voici trois descriptions du secoueur et de son comportement qui me paraissent très explicites :

« Ce syndrome du bébé secoué est le résultat d’une maltraitance parfois inconsciente. Une fois les premiers soins administrés, il conviendra de s’interroger sur les circonstances pour éviter le risque de récidive. La victime n’étant pas en mesure de rapporter les faits, il est difficile de savoir si les lésions sont le fait d’une brutalité intentionnelle ou involontaire. « Dans la quasi-totalité des cas, la vérité ne sera approchée que pas à pas. Il est exceptionnel que le traumatisme causal soit unique et parfaitement identifiable. L’enfant martyr de parents bourreaux, dans cette tranche d’âge, nous ne l’avons jamais rencontré. Tout est plus insidieux, subtil et nuancé » conclut le Pr. Renier.»

« Secouer un enfant de manière violente et répétée écrase le cerveau contre la boîte crânienne, ce qui cause le saignement de vaisseaux sanguins déchirés, des lésions importantes aux tissus et une enflure du cerveau pouvant causer la mort. »

« Le syndrome du bébé secoué est une forme d’abus des enfants. C’est la conséquence d’une agression. Ce n’est pas le résultat d’un jeu prudent, d’une manipulation malhabile ou d’une tentative compétente visant à réanimer un bébé qui a arrêté de respirer. Pour infliger un SBS, il faut secouer un bébé avec tant de force que tout adulte témoin de cette agression saurait immédiatement que le bébé en sera blessé. »

Je termine en disant que l’un des sites (médical) publie des photos où, sans être médecin, on voit à l’évidence que les hématomes ne peuvent être provoqués par de simples secousses, même un peu vives.

J’arrête là, promis-juré. Mais n’essayez jamais de m’attendrir sur les bourreaux d’enfants. Tout au plus puis-je avoir une certaine pitié pour leur manque de contrôle d’eux-mêmes.

60)
alec6
, le 31.05.2006 à 21:24

Pour avoir trois enfants encore petits (l’ainée à 8 ans et le petit dernier 5 !) je ne peux que confirmer les références et dires de Chichile !

Secouer un bébé au point de le blesser voire pire est d’une rare violence ! et il faut n’avoir que quelques neurones déficientes pour en arrive là !
Par expérience, le changer, lui donner à boire (de l’eau) ou à manger (du lait et dans ce cas le sein et la mère sont d’une efficacité redoutable !) est le plus efficace pour règler le problème !

Une petite berceuse à l’oreille, et hop ! au lit et le père avec !

61)
ToTheEnd
, le 19.06.2006 à 13:20

Bon, bon, je voulais pas trop en rajouter hein, mais je pense qu’on pourrait former un couple avec le camarade Mike et Anne Quéméré.

C’est qui vous me direz? Ben c’est une navigatrice qui avait déjà réalisé le fabuleux et extraordinaire exploit qui avait déjà traversé à l’aviron l’Atlantique sud puis nord, en 2003 et 2004 (!?!?).

Son nouveau défi? Traverser l’Atlantique Nord en « oceankite » !

Est-ce que ces deux ne pourraient pas se mettre dans une grotte et vivre disons 5 ans ensembles? Juste histoire de nous faire des vacances… j’en peux plus de leurs exploits « fabuleux et extraordinaires à la limite des capacités humaines »…

Parce que moi, vu la place qu’ils prennent dans les infos, mes limites sont atteintes sur leurs soi-disant exploits!

T