Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais d'une part l'orthographe c'est vraiment pas mon fort, et d'autre par, j'aime bien découvrir des mots et parfois même me balader de mot en mot pour voir là où cela me mène.
J'ai donc découvert avec plaisir le site Le Trésor de la Langue Française informatisé (TLFi pour les intimes, qui est l'acronyme que j'utiliserai par la suite, histoire de faire court) édité par le laboratoire d'Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF pour les intimes), sur lequel on peut se perdre sans problème, mais avec plaisir. Mais il y avait un petit souci: que faire lorsque je ne suis pas connecté à Internet ? Eh! oui, cela arrive, même à l'époque du Wifi et autres connections permanentes.
Heureusement, une édition autonome existe, que vous pouvez acheter ici .Et c'est ce logiciel que je vais vous présenter.
Une icône assez sympa
Les interfaces du logiciel et du site sont identiques (et pour cause, j'y reviens après) ce qui fait que tous ce que je vais expliquer ici est valable pour utiliser le site mentionné ci-dessus.
La surprise dans la boite
J'ai reçu mon petit colis quelques jours après avoir passé la commande. Je m'attendais à recevoir soit une grosse boite vide avec juste un petit CD dedans, soit une boite format DVD, comme cela se fait de plus en plus. Et bien non - à l'ouverture du paquet, je fus surpris de trouver un gros volume, contenant d'une part le coffret du CD, mais aussi une sorte de petit dictionnaire, dans lequel d'une part se trouvent répertoriées les entrées principales du TLFi (soient exactement 54 280 termes, le TLFi contenant en lui-même exactement 92 997 entrées par le jeux de références incluses dans les entrées principales) et d'autre part, sur courant sur 142 pages, une notice explicative sur le logiciel, les méthodes de recherches et la méthodologie utilisée pour construire ce dictionnaire, et la préface et la postface de la version papier. Rien que cette partie est très intéressante à lire - je l'ai trouvé à titre personnel passionnante - pas sûr que ce soit l'avis de tout le monde, mais c'est mon test, donc je dis ce que je veux ;) Je remarque également que pour une fois, on dispose d'un véritable mode d'emploi papier du logiciel, ce qui devient trop rare.
Désolé pour le léger flou.
Je ne vais pas m'étendre sur l'installation du logiciel, qui se déroule très simplement en ouvrant le paquet d'installation présent sur le CD-ROM fourni lors de l'achat, qui se fera un plaisir de commencer quelques centaines de méga-octets sur votre disque dur. Mais ce n'est pas grave, c'est pour la bonne cause...
Plantons le premier décor
Lorsque vous ouvrez l'application, la fenêtre suivante s'ouvre:
On remarque immédiatement les trois onglets, correspondant à autant de mode de recherche, chacun illustré par des exemples.
Le premier onglet (ci-dessus) assure une recherche simple, à partir d'un mot orthographié plus ou moins précisément, ou même de sa transcription phonétique.
Le deuxième onglet ci-dessous permet de rechercher un mot en utilisant des jokers, à partir d'une partie du mot et en plaçant des points d'interrogations là où on n'est pas sûr des lettres correctes.
Cet onglet va fonctionner de la même manière que le précédent, en terme d'affichage du résultat.
Enfin, le troisième onglet vous permet de trouver des explications sur un mot, un verbe conjugué, un adjectif, ou n'importe quoi d'autres.
Dans ce cas, si vous tapez le mot prises, vous aboutirez à l'affichage suivant:
Vous obtiendrez toutes les explications nécessaires pour comprendre de quels termes dérive ce mot (comme par exemple un verbe, un adjectif...), sans pour autant avoir sa définition.
Vous disposez également d'un menu, qui donne un accès rapide aux onglets précédemment cités, à l'aide (très bien faite) ainsi qu'à des listes prédéfinies, à l'historique des recherches ou aux préférences (cf. plus loin pour ces trois derniers éléments).
Et à partir de là vont pouvoir commencer vos explorations linguistiques.
En avant pour l'exploration linguistique
Dans les deux premiers onglets de la fenêtre de l'application, il vous suffit donc de taper n'importe quoi, même de manière approchée. Et la magie opère: Safari (ou tout autre butineur définit par défaut dans vos préférences) s'ouvre automatiquement pour répondre à votre question. Et vous vous retrouvez à peu près dans la même configuration que si vous étiez sur le site web précédemment cité. A partir de là, plus vraiment nécessaire de revenir sur l'application en elle-même.
Une interface claire basée sur le butineur
Imaginons que je tape quelque chose dans la fenêtre de recherche d'un mot, sans faire trop de faute. Prenons par exemple republique (pas besoin de mettre des accents, le logiciel est intelligent). Suite à cela, en dirigeant habilement ma souris sur le bouton Chercher dans le TFLi et en cliquant dessus, s'ouvre la fenêtre suivante:
Les différentes occurences de république
Ça se complique donc un peu. Ayant fait une faute d'orthographe sur republique (oubli de l'accent sur le e), TLFi a, fort opportunément, activé la correction orthographique et trouvé un mot similaire, république (preuve de grande intelligence, n'est-ce pas ?) ou même, encore plus fort, républiques. A partir de là, il vous propose le terme trouvé, dans plusieurs catégories:
- dans une entrée: c'est l'entrée du dictionnaire, en général la définition du mot que l'on recherche;
- dans une expression: lorsque l'entrée se retrouve dans une expression courante (dans mon cas, on aurait Président de la République);
- ailleurs dans le TLFi: lorsque l'entrée apparaît dans le corps du texte des articles, dans les citations.
Et il vous dit combien d'articles contiennent le terme dans chaque catégorie.
Il est quand même assez remarquable de constater que le terme republique (i.e. sans accent sur le e) se retrouve dans le dictionnaire (je vous laisse chercher où...).
Pour la suite des évènements, nous demanderons l'affichage de la définition du mot république en cliquant sur le nombre 1 de la catégorie entrée.
Des définitions très complètes
Une fois arrivée sur la page de la définition, vous avez droit à ça:
C'est beau, la langue française
Nous voici donc avec une belle explication du mot, comme dans tout bon dictionnaire, avec un tas d'informations diverses et variées. C'est cependant beaucoup plus complet que dans mon Larousse.
Vu comme cela, je trouve l'affichage un peu confus, du fait d'une masse d'information jetée brutalement sur une page Web. Heureusement, TFLi pense à nous et dispose d'une fonction très pratique, qui permet de mettre le texte affiché en couleur. Vous pouvez choisir parmi le menu suivant le type d'information que vous voulez peindre, selon la terminologie utilisée dans TLFi.
un choix assez conséquent de catégories
Vous disposez donc de la possibilité de choisir six catégories différentes à peindre, ce qui me semble suffisant pour avoir une analyse pertinente d'un article. On peut toujours espérer transformer le texte en arbre de Noël, mais je ne suis pas sûr que cela soit plus productif.
Et une fois peint, l'article donne ceci:
Les couleurs ne sont pas, à mon avis, du meilleur goût, mais au moins ça permet de clarifier la situation.
Evidemment, arrivée sur cette page, vous avez encore la possibilité de faire pleins de choses rigolotes.
Vous aurez certainement remarqué le qui se trouve en haut. Cela indique que vous êtes en mode hypernavigation, selon leur terminologie, et que vous pouvez donc vous permettre de vous cliquer sur à peu près n'importe quoi en toute liberté, ce qui vous aménera à la définition du mot cible de vos clics effrénés.
Par contre, si c'est un , c'est que vous êtes en mode copie, qui vous permet de sélectionner une partie du texte pour le copier. On bascule d'un mode à l'autre très facilement en cliquant sur le symbole, le mode par défaut pouvant être régler via la page des préférences.
C'est expliqué ici:
Ce mode de recherche d'un mot, simple, permet donc déjà d'exploiter la base documentaire de manière tout à fait satisfaisante.
Mais la vraie richesse du logiciel se trouve dans les modes de recherches avancées.
De multiples modes de recherche
En plus des possibilités offertes par l'interface de l'application, TLFi dispose de trois mode de recherche accessibles depuis l'interface Web, à laquelle vous pouvez accéder directement en sélectionnant l'élément Page d'accueil du menu de l'application, ou dès que vous aurez accéder à la définition d'un mot.
Le premier, symbolisé par ce bouton permet de faire une recherche simple, via l'écran suivant:
Vous avez la possibilité de taper directement le mot dans la zone 1, de rechercher un mot via une liste dans la zone 2(la liste est hiérarchisée), ou de réaliser une saisie phonétique dans la partie 3, chacun des phonèmes étant expliqué lorsque vous survolez le bouton idoine avec la souris.
Une fois que vous cliquez sur le bouton valider adéquat, vous vous retrouvez sur les écrans précédents.
La deuxième méthode de recherche, symbolisée par le bouton permet de partir de plusieurs cas pour trouver un terme, une expression.
Ça commence à devenir compliqué
Chacun des cadres de cette page représente une méthode particulière:
- recherche de tous les mots-vedettes contenant le mot tapé,
- recherche de tous les mots-vedettes ayant un code grammatical précis (par exemple, vous pouvez afficher toutes les onomatopées),
- recherche de tous les mots-vedettes ayant trait à une ou plusieurs disciplines (avec les 453 définies, d'acoustique à zootechnie, cela devrait suffire - on y trouve par exemple la carbochimie ou la féodalité...),
- recherche des termes selon les emplois (argot, figuré, nom invariable...),
- et enfin recherche des mots contenant (ou pas) des termes indiqués par vous-même.
Evidemment, si chacune des méthodes était indépendante, cela serait utile mais sans plus. Le plus intéressant est que vous pouvez combiner les critères, en demandant par exemple la liste des mots contenant le mot lentille dans leur définition, faisant partie du domaine de l'optique, mais sans le mot carbone. Vous pouvez donner libre cours à votre imagination, cela peut amener quelques surprises.
La troisième méthode, accessible via le bouton , permet de faire des requêtes complexes à l'aide du formulaire suivant:
Là, on rentre dans le lourd, le massif, le complexe! Ce formulaire, quoique d'apparence simple, est extrêmement puissant. Il est assez facile, avec un peu de pratique, de transformer une question en une requête structurée.
Pour vous donner un exemple pertinent, je reprendrai l'exemple donner par l'aide intégrée (encore elle!): Quels sont les verbes empruntés à l'italien et qui, lorsqu'ils sont employés avec un sens péjoratif, sont illustrés par une définition empruntée à l'Académie.
Type | Lien | contenu | |
Objet 1 | Code grammatical | verbe | |
Objet 2 | Indicateur | dépendant de l'objet 1 | péjoratif |
Objet 3 | Définition | dépendant de l'objet 1 | |
Objet 4 | Source | inclus dans l'objet 3 | académie |
Objet 5 | Langue empruntée | dépendant de l'objet 1 | italien |
La requête ci-dessus aboutie à édulcorer, escompter, morigéner et racler. Vous pouvez vérifier vous-même ;)
Je vous conseille de faire des tests avec ce générateur. C'est puissant, mais il faut sans doute un petit moment avant de correctement maîtriser ce système.
Des outils futés
Lorsque vous faites des recherches, il est parfois utile de conserver l'historique de celles-ci. Vous disposez donc sur le TLFi d'un historique de vos dix dernières recherches.
L'accès à l'historique - un clic est s'est fait!
Vous pouvez également créer des listes de mots prédéfinis, réutilisable lors de vos recherches.
Plusieurs méthodes pour constituer ses listes
Des préférences légères
La fenêtre de préférence du TLFi, accessible via l'interface dans le butineur, est plutôt légère.
On reste dans le simple (simpliste ?)
Ce que vous pouvez régler reste limité:
- la police d'affichage,
- la couleur de fond,
- le choix du mode hypertexte (souvenez-vous, le gros H vert) ou du mode copier (le gros C vert).
J'apprécie assez cette absence de réglages inutiles, qui permet de ne pas complexifier l'utilisation du logiciel.
Une aide intégrée très complète
Vous l'aurez compris, TLFi est un logiciel très puissant pour qui veux faire des recherches linguistiques poussées. Mon test ne représente que superficiellement la puissance du logiciel, une exploration complète de ses capacités nécessiterait des pages et des pages (eh! non, je n'ai pas envie/le temps - rayer la mention inutile - de le faire).
Heureusement, l'aide intégrée est, de mon point de vue, remarquable. Elle regorge d'exemples précis et pertinent, et permet une prise en main complète de cet outil. Son exploration est en elle-même passionnante.
Vous aurez, pour chacune des fonctions, une explication complète et surtout concrète, ce qui, au vu des sujets parfois assez abscons, n'est pas négligeable.
Une intégration correcte à MacOS
Le TLFi est une application Cocoa. De ce fait, elle est disponible dans le menu Services et permet de trouver la définition d'un mot dans un texte quelconque en le sélectionnant, et choisissant l'un des éléments du sous-menu TLFi.
La reprise des fonctions de l'applications
Une fois le choix effectué, votre butineur s'ouvre, et vous vous retrouvez avec l'interface Web du TLFi. A partir de là, vous pouvez continuer vos explorations.
En ce qui me concerne, très peu de reproches à faire
Je trouve ce logiciel très abouti: la construction est robuste, la base de données quasi-exhaustive et sa puissance tout simplement impressionnante (là encore, c'est un avis purement personnel, mais pour quelqu'un peu habitué à ce genre d'outils, c'est très puissant - parfois même trop).
Je n'ai que très peu de reproche à faire:
- une interface que je trouve peu esthétique,
- une information parfois trop dense,
- l'absence d'intégration avec le dictionnaire fourni d'office avec MacOS X: j'aurais adoré pouvoir faire Ctrl+Pomme+D pour ouvrir automatiquement la page du TLFi sur le terme sélectionné.
Et puis j'aurais apprécié la présence d'un précis de grammaire, qui me paraît être le compagnon parfait de type d'outil.
Pourquoi l'acheter ?
Le logiciel est quasiment une copie conforme de ce que vous trouverez sur le site internet. Donc se pose la question de l'intérêt de dépenser vos euros (ou francs suisses, ou dollars, ou...) pour ce logiciel.
Je considère qu'avoir un outil autonome, disponible en permanence sur votre ordinateur rend son utilisation beaucoup plus confortable et facile. Internet c'est bien, mais on n'a pas toujours une connexion de disponible, ou elle peut être saturée.
Au final, il faut considérer ce logiciel comme, en premier lieu, un outil de recherche, mais également comme un logiciel didactique pour apprendre et comprendre la langue française. Par contre, il n'a pas vocation à remplacer des outils comme Pro Lexis ou Antidote.
J'espère que je vous aurais au moins donné l'envie d'aller tester le logiciel sur le site de l'ATILF et éventuellement de l'acheter, à un prix que je trouve assez modique vu la qualité de la réalisation et du contenu.
PS: la recherche de CUK donne SUC comme mot approché ;)
, le 27.03.2006 à 00:30
J’ai bien entendu le site en favori et je l’utilise au quotidien, il m’est vraiment indispensable. Pourtant je ne m’étais jamais posé la question de l’avoir en mode autonome.
Voilà une idée qu’elle est bonne ;°)
, le 27.03.2006 à 08:19
Je ne connaissais pas ce Site. Merci pour l’excellent tuyeau !
, le 27.03.2006 à 09:01
Moit, j’est rien conprit a se teste! Ya trot de maux que ge conprant pat.
Tanpi, se cera pourre une otre foix…
, le 27.03.2006 à 09:12
???
Mais non, je suis pas de mauvaise foi… :-))
Et en plus cela n’enlève rien au contenu de l’article
, le 27.03.2006 à 09:48
Le Corbeau: corrigé!
J’ai dit que ce n’était pas un correcteur orthographique ;) (ce qui n’aurait pas du m’empêcher de voir cette faute, je te l’accorde!)
, le 27.03.2006 à 09:48
Merci pour le teste de se cite car moagecom pran tou !! ain ? kaplan !!!
Raphaël, tu regrettes l’interface peu esthétique, tu es gentil car pour ma part je la trouve à la limite rédibitoire, a fortiori dans sa version CDrom. Qu’elle soit minimaliste et digne de uindose 95 sur le site est à la limite compréhensible, mais mal gaulée à ce point dans sa version « matérielle » est limite malhonnête.
Une règle de base pour rendre un texte lisible est la largeur de la colonne : justifier un texte sur la largeur de l’écran est très mauvais et ne facilite pas la lecture (et ce n’est qu’un détail parmi d’autres).
Le site du Figaro (ben oui, les gauchos lisent parfois le Garot, il faut connaître ses ennemis !)propose ses articles en trois colonnes ou en une seule, au choix ainsi qu’une typo en gris foncé et non en noir… et c’est très bien.
Aujourd’hui la technique informatique nous permet de réaliser des mises en pages superbes avec n’importe quel support ainsi que d’intégrer de l’ergonomie dans tous les recoins possibles de notre quotidien. Il est vraiment dommage que les créateurs de ce fantastique outil passent à côté.
On pourrait même imaginer un widget ! soyons fous !
Alexis… jamais content !
, le 27.03.2006 à 11:27
J’adore les Trésors de la langue française, que j’ai utilisé en ligne, et que je me suis empressée d’acheter le jour même où quelqu’un sur ce forum (Okazou, je crois) a mentionné l’existence d’une version sur CDRom.J’ai eu la chance de les trouver à la librtairie du coin. Et c’est vrai que le petit livre est passionnant.
On y trouve tout, en se donnant la peine.
Mais cela ne bat pas le Grand Robert, où, si on est pressé, on trouve les synonymes, les citations, l’origine du mot etc. d’un coup d’oeil. Dans les Trésors, il faut déjà chercher, mais ce qu’on trouve est génial. Je les emploie tous les deux, et sur le plan de la langue, c’est le luxe. Intrerface moyenne, bien sûr. Si c’était organisé comme le Grand Bob, je soupçonne qu’il ferait vite faillite…
De toute façon, si le Grand Robert veut être acheté par les Mac-Users, il a intérêt à se porter sur X.
Ce serait chouette, si quelqu’un se décidait à proposer une interface unique comme celle que je décrivais il y a peu ici même , pour tous les dicos d’une langue.
Anne
, le 27.03.2006 à 13:47
Irréfragable !
—
Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 27.03.2006 à 17:21
Lu et approuvé !
Déjà, la version Toile du TLF ne fonctionne pas bien sous Mac OS X et Safari. Voyant cela, les utilisateurs de Macintosh ne se hâteront sans doute pas d’acquérir la version CD. Les double-clics ne lancent pas les JavaScripts. On ne dispose même pas d’une barre de saisie dans la zone de saisie, qui nous permettrait de taper tout de suite le terme recherché, il faut jouer de la souris pour la placer. Il faut régulièrement appuyer à plusieurs reprises sur la touche d’envoi pour obtenir la définition. Lamentable. Quand on utilise comme moi, au quotidien, la puissance de la base de données du TLF, on ne peut se retenir de penser qu’il y a du côté de son interfaçage un gros gâchis. Le travail des linguistes est plombé par celui des informaticiens.
Le potentiel du TLF ne sera atteint que lorsque ses développeurs, qui ont effectué un très beau travail sur sa structure, relèveront à nouveau leurs manches pour s’attaquer à la hideur de son interface.
Il reste un énorme travail de composition et de typographie à accomplir pour que cet outil atteigne sa pleine puissance. L’ATILF semble considérer que la typographie n’a pour fonction que la différenciation alors que sa première fonction est de rendre lisible un texte pour en faciliter l’approche et la compréhension.
Il est remarquable de constater, une fois de plus, que le monde Windaube n’a pas encore réalisé l’importance de la typographie et de l’esthétique dans la compréhension d’un texte et l’efficacité d’un outil. Leur vrai retard sur Apple, aux aficionados de M$, c’est là qu’on le trouve. Ces couillons sont persuadés que la beauté de Mac OS X c’est seulement pour faire joli. Du maquillage, en quelque sorte. De la gomina pour « séduire les gonzesses ». Je l’ai entendu.
J’ai entendu aussi un p’tit chef (mais alors vraiment tout p’tit) refuser à sa secrétaire (ça date un peu) de lui procurer un écran couleur. Dommage !
Le TLF est un outil qui n’est pas achevé, loin s’en faut, c’est pourquoi j’attendrai qu’ils aient fini leur travail pour investir dans cet outil. Pourquoi achèterais-je une voiture qui n’a pas été peinte parce que son concepteur n’imagine pas que la peinture a une fonction autre que l’embellisement pour l’embellissement ? Cro-Magnon avait plus de goût et de bon sens que ces gens-là, qui n’ont jamais visité Lascaux.
Pour un prix identique : 79 €, Apple me fournit iLife 06 qui comprend : iPhoto 6, iWeb, GarageBand 3, iMovie HD 6 et iDVD 6, tous logiciels parfaitement réalisés et fonctionnels. Un goufre sépare ces deux mondes. Deux visions étonnamment opposées.
Pour ceux qui cherchent un dictionnaire de synonymes . Un clic et la barre de saisie clignote en vous attendant. Ce serait donc possible ?
—
Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 27.03.2006 à 18:28
Okazou, là je te trouve dur.
C’est vrai que l’interface est moche, et que l’affichage pas vraiment sexy, mais je t’assure qu’utiliser la version autonome ne présente pas de difficultés particulières: je n’ai jamais rencontré de problèmes avec les scripts sur les pages et tout fonctionne très bien.
Par ailleurs, je considère que si, effectivement, on peut trouver à redire sur l’interface via le navigateur, elle a l’avantage d’être identique sur n’importe quel système, et cela, pour certaines personnes, c’est un avantage. De plus, les développeurs du TLFi ont pris en compte les spécifités du Mac et de MacOS X, comme le démontre la présence de l’application dans le menu Services. C’est pas obligatoirement difficile à faire, mais ça a été pris en compte. Ils auraient pû être beaucoup plus fainéants.
Et par ailleurs, le manuel présent dans la boite (oui, le gros pavé en photo) est spécifique à l’application Mac, ce qui est suffisamment rare pour être signalé, avec un véritable manuel d’installation et d’utilisation.
Alors oui, l’effort fourni n’est sans doute pas suffisant, mais au moins, il y a eu un vrai travail d’adaptation à la plateforme.
Et puis je trouve la comparaison avec iLife assez peu adéquate: le TLFi n’a rien à voir avec ce type de logiciel, donc la comparaison de prix me paraît peu pertinente. Ce que l’on paye là, c’est le contenu, et l’avantage de l’avoir à disposition sur sa machine en permanence.
ps: je ne suis pas sûr de comprendre ta remarque sur la barre de saisie ?
ps2: je ne trouve pas le site que tu donnes en exemple beaucoup plus sexy que le TLFi !!
, le 27.03.2006 à 21:57
> Raphaël
C’est vrai que je suis un peu raide dans ma critique du TLF. C’est dû, sans doute, à ce qu’il s’agit d’un de mes outils les plus utiles. Chaque jour, plusieurs fois par jour, je me farcis cette interface repoussante et cette horreur subie dans un quotidien répété m’en ferait presque oublier les vertus intrinsèques de l’outil.
Mais ce qui est le plus inadmissible, au bout du compte, c’est d’imaginer tous ceux qui l’utilisent, tous ceux qui font appel à lui pour trouver le mot juste qui leur permettra de ciseler un texte naissant ; tous ces pétrisseurs d’idées à la recherche des bons ingrédients pour faire pousser la pâte comme de dignes boulangers ; tous ces gendelettres, journalistes ou romanciers, essayistes ou poètes, qui s’en voudraient de livrer à leur lecteur un quelconque torche-cul ; tous ces artisans ou artistes pour qui rendre un ouvrage bâclé constituerait un acte malhonnête. Mais comment donc peut-on ne livrer que l’ébauche d’un ouvrage ?
Les informaticiens du TLF ont non seulement plombé le travail des linguistes mais encore nous livrent-ils la preuve du mépris qu’ils nous portent.
Le TLF tel qu’il est aujourd’hui est donc bien, comme je l’écrivais plus haut, un travail inachevé qui ne mérite pas qu’on le reconnaisse en l’achetant, contrairement à la suite iLife.
Quant au manuel qui accompagne le CD, que je sache, s’il est bien réalisé c’est que les informaticiens n’y ont pas touché.
La barre de saisie (carret) est ce signe clignotant qui attend, dans sa zone de saisie, que l’on entre un caractère. C’est l’invite.
D’accord avec toi pour convenir de la mocheté du site du dico des synonymes. Mais là, l’invite est en place pour la saisie dès qu’on arrive. C’est moins pire !
—
Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 28.03.2006 à 07:47
Chez moi, ça ne marche pas comme ça: je suis obligé de cliquer dans la zone de saisie pour pouvoir commencer à saisir quelque chose (avec Safari). Tout comme avec le TLFi.
, le 28.03.2006 à 08:17
Je te trouve aussi assez dur, Okazou. Personnellement, j’ai acheté les Trésors pour pouvoir les utiliser dans les nombreuses occasions où je ne suis pas connectée. Bien entendu, l’interface n’est pas spécialement bien faite, mais elle n’est pas non plus si catastrophique.
Cela dit, j’ai immédiatement cliqué sur ton lien Dictionnaire des synonymes, et je te remercie, je ne manquerai pas. Mais j’écris souvent loin de toute possibilité de mise en réseau, aussi m’en tiendrai-je au duo Trésors/Gd Robert, raison pour laquelle ce n’est pas demain la veille du jour où je passerai sur un ordinateur avec puce Intel (qui ne permet plus, me dit-on, d’ouvrir des programmes en OS 9). J’attends que de Grand Robert soit porté sur X (pas demain la veille non plus, j’ai l’impression).
Anne
, le 28.03.2006 à 16:07
A noter le très pratique le conjugueur .
z
, le 29.03.2006 à 00:10
Cela dépend du navigateur, éventuellement de ses réglages, voire aussi de réglages du système et potentiellement de la façon d’invoquer la page.
Dans certains navigateurs, le point d’insertion reste dans la barre d’adresse après une saisie, dans d’autres non, on peut aussi la masquer, etc.
Par ex. là dans iCab, si je colle l’adresse dans la barre d’adresse ou que j’envoie le lien se charger dans une fenêtre ou un onglet au 1e plan, le 1e champ de saisie se sélectionne. Mais si je l’envoie se charger à l’arrière plan, cas le plus courant, et/ou que je passe à cette page en activant son onglet, la sélection reste sur l’onglet, pas dans le champ. Ce qui à un Maj-tab près ne change pas grand-chose.
Dans la plupart des nav la touche tab marche comme d’habitude: passe d’un champ à l’autre, dans la page et la barre d’outils (Maj-tab dans l’ordre inverse, utilisé ici car c’est le dernier champ en bas de la page). Certains nav peuvent être réglés pour que tab sélectionne aussi boutons et liens dans les pages html, ce qui est vite insupportable quand ce n’est pas rendu nécessaire par un handicap moteur.
, le 29.03.2006 à 00:28
Concernant l’interface du TLFI, franchement, bheuuaaah.
Je suis bien content que d’autres se soient exprimés, j’avais peur d’encore passer pour un emmerdeur.
Pour l’excuser un peu, et quoi que je n’aie pas d’info particulière sur ce cas, il me semble utile de préciser à ceux qui ne s’en rendent peut-être pas compte qu’il peut y avoir des « raisons » qui leur échappent. En effet, à ma connaissance c’est le résultat d’un travail de recherche académique, pas le produit d’une entreprise commerciale.
Il n’y a donc pas, au moins au départ, de direction artistique ou de réflexion sur l’interface, ni même d’intérêt pour la question, car la démarche et la novation portent sur la base de données et les algorithmes de traitement, domaines où ce machin est largement hors de portée des éditeurs traditionnels. Lesquels ne font d’ailleurs pas vraiment mieux, à ma féroce exaspération lorsque je dois utiliser un de leur machins confiés à un « créatif »: je peste systématiquement de subir leurs « embellissements » pitoyables et malpratiques alors que ce que je veux c’est accéder directement aux données.
Ici c’est presque le cas et c’est pas beau non plus, mais au moins on n’a pas la « chance » qu’un directeur artistique formé au triassique décide que j’ai certainement un écran de 800 x 600 pixels et très envie d’en consacrer la moitié à un énorme logo vomitif.
Alors certes, il serait bon de le mettre en forme pour le rendre propre à la consommation. Mais encore faut-il pour cela être capable de solliciter les compétences manquantes. Or s’il y a un truc que personne ne sait faire, c’est bien de réaliser l’importance, l’intérêt et la nature de domaines d’expertise dont la compréhension nous échappe ou dont on ignore l’existence.
Ce machin, il y en a des millions tout aussi laids dans tous les labos du monde, car malheureusement quand un chercheur en informatique a besoin d’une page web, il trouve toujours comment la faire marcher.