- C'est le printemps, youpie !
-
- Ça va pas la tête? Ta télé est en panne? Ton livreur de journaux est en grève? Un mètre de neige dans les stations de ski, 300 km de bouchons en France, en Allemagne, au Gothard, Loèche-les-Bains coupé du monde, 60 cm de neige à St Gall et autant à Porrentruy! Et tu dis que c'est le printemps !
- Je maintiens, c'est le printemps....
-
- Bon, d'accord, tu es reparti en Grèce et tu nous nargues sous les oliviers en contemplant les mimosas en fleurs.
- Pas du tout, je suis bien ici, en Helvétie et ... c'est le printemps!
-
- Au secours, il est fou!
- Pas fou, Genevois! Certains Vaudois qui hantent ce site rétorqueront sans doute que c'est la même chose, mais leurs propos malveillants ne m'atteignent pas, car pour nous, Genevois, c'est le printemps! Et ceci est attesté par un fonctionnaire dûment assermenté par le Conseil d'Etat et sous le contrôle du sautier de la République.
-
- Voilà-t-y-pas que les fonctionnaires se mêlent de fixer le calendrier maintenant et le "sautier", qui c'est celui-là?
Pour répondre à ces questions, un petit saut en arrière. Le "sautier" d'abord. C'est un personnage important de la République. Cette fonction fut créée en 1483. Le sautier de l'époque était le chef des guêts et le gardien de la Maison de Ville où il habitait. Il était aussi (et jusqu'en 1996) le porteur de la Masse, symbole du pouvoir exécutif. Cette Masse, avatar du bâton de commandement, accompagne toujours le Conseil d'Etat (le Gouvernement pour nos amis d'outre-Jura) dans les cérémonies officielles lorsqu'il se présente in corpore. Elle est portée maintenant par l'huissier du Conseil d'Etat. Car la fonction du sautier a bien évolué puisqu'il est maintenant le secrétaire permanent et directeur des services du Grand Conseil (Parlement). N'étant plus le "saltorius" de l'Exécutif, il ne pouvait plus porter la Masse qui le représente.
Photo empruntée au site de l'Etat de Genève
La Masse actuelle est l'oeuvre de Gilbert Albert.
Elle porte à son sommet une pierre du Mont Blanc et
les écussons des 44 communes genevoises.
Elle porte à son sommet une pierre du Mont Blanc et
les écussons des 44 communes genevoises.
70 sautiers se sont succédés sans discontinuité (si on excepte la période "française" de 1792 à 1815) depuis 1483 et on trouve dans la liste des noms connus de l'histoire de la République comme Des Arts, Rilliet, Trembley, Rigot, Piaget, etc. Le sautier actuel (ou, comme certains le disent et l'écrivent, plutôt la "sautière") est Madame Maria Anna Hutter.
Aparte : la féminisation à tout prix des noms des professions me gêne aux entournures. Si l'avocate passe sans problème, la professeure ou l'auteure me crispe un peu, quant à la plombière, pompière ou sautière, là, ça ne passe pas. D'ailleurs, un saucier féminin (responsable des sauces dans une cuisine), est-ce vraiment une saucière? Je continuerai donc à parler du "sautier" au masculin comme au féminin (note : officiellement d'ailleurs le titre n'a pas été féminisé).
Parmi les nombreuses tâches qui incombent au sautier, il en est une particulièrement importante : celle de contrôler le bon travail du fonctionnaire chargé de fixer l'arrivée du printemps à Genève. Ce fonctionnaire est logé et entretenu au frais de la République depuis 1818. Il se tient en permanence à la disposition de la population sur la promenade de la Treille que surplombent les belles maisons patriciennes de la rue des Granges (côté pair, évidemment) et qui se termine à la Tour Baudet, siège du Grand Conseil.
La promenade de la Treille
L'actuel titulaire du poste a été nommé en 1929 déjà. Il était très jeune à l'époque, mais 77 ans au service de l'Etat, cela laisse des séquelles. Il commence doucement à courber l'échine et doit s'appuyer sur une canne. Le voici, côté pile :
et côté face
Le nom de ce serviteur intègre et dévoué :
L'histoire commence en 1808, c'est-à-dire pendant la période "française". La promenade de la Treille créée en 1706 est déjà plantée de marronniers depuis 1720. De sa maison située au 16, rue des Granges, Marc-Louis Rigaud, rentier, a tout loisir de les contempler. A partir de 1808, il commence à noter l'apparition de la première feuille sur le marronnier situé juste au pied de sa maison : vendredi 15 avril 1808 et il continue ainsi jusqu'en 1831.
Mais dès 1818, le Conseil d'Etat officialise la chose (il faut dire que M. Rigaud a des relations puisque son fils fut 10 fois syndic de Genève) et charge le sautier de constater l'éclosion de la première feuille du marronnier et d'en consigner la date sur une tablette recouverte de parchemin qui se trouve dans la salle du Conseil d'Etat. Cette date annonce l'arrivée du printemps à Genève.
Ce relevé est un témoignage précieux de l'évolution du climat à Genève. En effet, au XIXe siècle, son apparition se situe plutôt fin-mars mi-avril. Pendant le XXe siècle, les éclosions se font de plus en plus précoces, celles de mars deviennent rares et le printemps arrive plutôt en février, voire en janvier. En 2003, vous vous rappelez, nous avons eu une canicule qui reste encore dans toutes les mémoires. Et bien, nous, à Genève, on savait que cela allait venir puisque la première feuille du marronnier avait éclos ... le 29 décembre 2002! En 2004, ce fut le 21 février et en 2005, le 19 mars (presqu'en phase avec le calendrier solaire).
Le marronnier de Marc-Louis Rigaud a bien sûr disparu depuis belle lurette. En fait, vide et sans sève, il fut abattu le 14 décembre 1905. Samuel Demolis, sautier de l'époque, porta alors son choix sur un marronnier situé un peu plus haut, en face de la maison dite de Turettini. Sa carrière fut brève puisqu'il fut déjà abattu en 1928 et cette fois, Alphonse Wiedmer choisit le premier marronnier de la rangée situé juste en face de la Tour Baudet. Et depuis 77 ans, ce fidèle serviteur de l'Etat annonce aux Genevois que le printemps est de retour.
Vous l'avez compris, la première feuille est sortie et le sautier a, comme de coutume, annoncé l'heureux événement. En fait, cette feuille nous nargue depuis une quinzaine de jours déjà. Mais elle faisait la coquette. Perchée tout au bout d'une branche surplombant l'ancien rempart des Bastions, elle avait échappé à toutes les inspections. D'ailleurs, elle est ici
mais si vous la trouvez, vous gagnez un abonnement d'une année à cuk !
Le marronnier officiel a un jeune concurrent que tout le monde appelle "le marronnier fou". Planté en 1968, ce gringalet se permet régulièrement de sortir sa première feuille 2 à 3 semaines avant son aîné ... y a plus de jeunesse, ma bonne dame. Mais, cette fois, le "vieux" a pris sa revanche. Pas encore de feuille sur le marronnier fou et sans doute pas avant une quinzaine de jours. Non mais, des fois!
Une dernière petite histoire concernant la promenade de la Treille. Si vous y venez un jour, asseyez-vous sur le banc public : c'est le "plus long banc public du monde" depuis 1767. Il mesure exactement 120,21 mètres.
PS : les photos ont été prises le dimanche 5 mars. C'était vraiment le printemps!
, le 11.03.2006 à 01:09
Cette confusion entre genre et sexe c’est bien de l’anglosaxon tout craché (coincés, frustrés, vivant dans la crainte du péché, etc.) et ne devrait rien avoir à faire chez nous où le taux de bigots et de sur-bien-pensants reste raisonnable et, pour tout dire, extrêmement minoritaire. C’est pourquoi je n’en tiens jamais compte.
Si les Anglosaxons font la confusion c’est qu’ils sont précisément confus dans leur pensée. Une bonne psychanalyse collective devrait arranger ça.
Ils nous avaient déjà fait le coup avec le « troisième âge » ou les « seniors » pour les vieux, les « non-voyants » pour les aveugles, les « mal-entendants » pour les sourds et autres fadaises que ces « mal-comprenants » — entendez clairement ici ces cons aboutis — sont parvenus, via leurs homologues journaleux (quoi de plus sur-bien-pensant qu’un journaleux d’aujourd’hui ?) à faire pénétrer, voire admettre, dans les cervelles faibles de nos contrées pourtant civilisées et évoluées.
« Nous devons faire la guerre à ce terrorisme exécrable de la mal-pensance. » Bush, après s’être remis à la chopine. Après tout, ce type n’était sans doute pas aussi monstrueux quand il buvait encore.
Je m’étais promis de pondre un jour un texte que le respect de ces expressions sociales de convenance, artificielles et falsificatrices aurait, de facto, rendu incompréhensible à la lecture. Une mise en évidence, par l’exemple, de la connerie humaine. Une de plus…
J’allais oublier de te remercier, Hervé, pour ce petit bout d’histoire locale.
Au fait, le sautier en chef, est-il primesautier ?
—
Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 11.03.2006 à 01:42
C’est le printemps mon oeil oui, t’as regardé dehors. Il neige des flocons énormes :-o
Tony
P.S: on va finir par se croiser en ville un de ces jours avec nos fûts à images.
********************************
beyondbits.com
, le 11.03.2006 à 01:53
Ouais… je confirme, on vient de me ramener chez moi et ici… il neige comme sur une piste de ski; à gros flocons!
Heureusement, le frigo est plein… comme moi.
T
, le 11.03.2006 à 02:17
Quand je vous disais …. vous n’êtes pas à G’nève !
, le 11.03.2006 à 08:44
Hervé, deux ou trois petites choses:
• merci pour cette jolie histoire racontée avec talent
• l’abonnement d’une année à Cuk.ch, c’est qui qui paie?
• le plus long banc du monde, le plus long banc du monde… Ya pas, vous les Genevois, vous auriez dû naître en France!
, le 11.03.2006 à 08:57
Ouaaaaah, souvenir de mon enfance, (j’habitais pas loin de la Treille).
Merci Hervé. Tu devrais préciser que cette première feuille, c’est vraiment très importants pour les vrais genevois. Donc, pour eux, tu as raison, c’est le printemps, et tant pis pour les autres !
, le 11.03.2006 à 08:57
Ouaaaaah, souvenir de mon enfance, (j’habitais pas loin de la Treille).
Merci Hervé. Tu devrais préciser que cette première feuille, c’est vraiment très importants pour les vrais genevois. Donc, pour eux, tu as raison, c’est le printemps, et tant pis pour les autres !
, le 11.03.2006 à 09:49
Impossible, à la lecture de ce texte rafraîchissant, de ne pas penser à « Ubu roi » d’Alfred Jarry… ;-)
O tempora, o mores !
^. .^ GerFaut
=U= Equinoxiale
GerFaut c’est frais, mais c’est pas grave.
, le 11.03.2006 à 10:18
Chouette histoire !
, le 11.03.2006 à 11:03
Oui, le printemps, le printemps, même si je suis à G’nêve c’est tout blanc sous ma fenêtre ! Et d’ailleurs, sur la dernière photo, il me semble que le Salève (la montagne en arrière-plan) est bien blanc aussi, non ?
Mais c’est vrai que ce marronier et sa première feuille sont très importants pour nous autres genevois, au moins on sait que le printemps n’est pas loin, c’est toujours rassurant. Merci d’avoir si bien raconté son histoire !
, le 11.03.2006 à 12:05
En bon gaulois, comme Astéris et Obléix: (toc toc toc), il sont fous ces helvètes!
Remarquons quand même l’apport de la période française… Rassurez-vous, comme on dit, « la République est une et indivisible » (niarkniarkniark)
Tes photos donnent envie Hervé, surtout de Paris avec un temps de… merde.
Sinon, assez d’accord avec toi Okazou.
___________________________________
signé encore ce « mudak » de drazam
, le 11.03.2006 à 12:40
Quand je vous disais qu’il y a des Vaudois malveillants qui sévissent sur ce site ! Et en plus, on a eu le Jet d’eau le plus haut de Monde, na ! Et les Japonais l’ont tellement apprécié qu’ils l’ont copié.
Et moi, pour montrer ma grande ouverture d’esprit, je reconnais volontiers que la cathédrale de Lausanne est bien plus belle que St Pierre (de Genève bien sûr, pas de Rome).
Pour l’abonnement, tu m’avais pas dit que cela rentrait dans le budget publicitaire?
, le 11.03.2006 à 13:47
Gnondpom, regarde bien la photo.
A Genève, il fait beau. Le Salève, on s’en fiche, il appartient aux français !
, le 11.03.2006 à 14:51
Plus précisément à Marseille.
2 Km !
Non, 3 Km !
Ou 4 !
En cherchant on trouverait probablement d’autres marseillais pour monter à 6 ou 10 Km :-)
Le terme « banc continu » est toutefois discutable, du fait de la nécessité de ménager des marches d’accès entre les 2 niveaux de trottoir, sans quoi il faudrait parcourir 4 Km pour pouvoir se reposer à 1 m de distance.
, le 11.03.2006 à 15:22
Il y a en France une tradition journalistique un peu cousine de celle-là. Celle du marronnier, justement.
Autrefois, quelque part au XIXe siècle, l’habitude avait été prise de saluer, non la feuillaison, mais la floraison du marronnier du Cours la Reine (près des Champs-Élysées). Depuis, par extension, les journalistes parlent de « marronnier » pour désigner un article qui revient rituellement à date à peu près fixe dans l’année.
Au fait ! Pour une fois (ce n’est d’ailleurs pas la première), je partage le point de vue d’Okazou. Sauf que je n’ai pas vraiment d’avis au sujet de l’intérêt de l’imprégnation éthylique chez George Bush. Mais pour la féminisation des titres, oui, oui, oui !
Bof ! Bof ! Bof !
, le 11.03.2006 à 16:23
Ce qu’il y a de vraiment dommage c’est l’amalgame qui est fait entre le Sautier et le marronier… A la premiere lecture j’ai cru que c’etais le fonctionaire qui avais 77 ans d’ancienté. A plusieurs l’arbre est « confondu » avec le sautier…
Sinon bel article(une photo ne s’affiche pas), mais le printemps doit s’apliquer qu’a la ville de Geneve car a Bellevue on y est pas encore… ;-)
, le 11.03.2006 à 17:24
Exact, Chichille. Ce marronnier avait la réputation de fleurir très précisément le 20 mars, dates anniversaires de la naissance du Roi de Rome et du retour de Napoléon 1er de l’île d’Elbe ! Il a été abattu en 1911.
@Vric : un banc public en pierre !!!! C’est tout au plus un muret décoratif (?) sur lequel on peut s’asseoir. Mais les amoureux ne s’y bécotteront pas longtemps. Le nôtre, il est en vrai bois d’arbre, peint en vert comme il se doit. Et en plus, le marseillais, il n’est pas continu, donc disqualifié !
, le 11.03.2006 à 23:22
Fermez le ban !
, le 12.03.2006 à 00:39
Super article, Hervé, j’ai bien aimé le doute soigneusement entretenu dans l’esprit du lecteur avec les photos montrant le serviteur de l’état qui « commence doucement à courber l’échine et doit s’appuyer sur une canne », c’est pas joli joli de se moquer de ses lecteurs comme ça! ;-).
Bon, vôtre banc, à en croire la photo, n’a pas l’air d’accueillir tant d’amoureux qui se bécottent, que fait la police!
Pas mieux au sujet de la féminisation débile de certaines professions, dans certains cas, c’est carrément un tout autre mot (genre un gigolo, une putain, ça, c’est une langue riche!), pourquoi ça ne serais pas la règle?
Vive le printemps!
L’histoire des maronniers, ça me refais penser à l’indignation et la colère que j’ai eu la semaine dernière en voyant la une du « Parisien » jeudi dernier: en corps 257 sur toute la largeur de la page:
« ON EN A MARRE DE CET HIVER QUI N’EN FINIT PAS »
J’ai beau être franchement blasé, là, ça m’a scié!
C’est pas du journalisme d’investigation poussé dans ses derniers retranchements, ça? Je parie qu’en page deux ils interviouvaient les « usagers pris en otage par l’hiver »! Non, mais franchement, des fois j’aurais envie d’être sourd et aveugle, tiens! (heu, pardon, mal -entendant et non-voyant).
z
On vit vraiment une époque formidable!
, le 12.03.2006 à 09:41
Ah bon ? Il est débile de féminiser ?
Connaissant Zitouna, c’est peut-être du second degré. Au cas ou je me tromperais, deux petites remarques.
1) Jusqu’au XVIIIe siècle, on a féminisé sans douleur les noms de métier et de fonctions : l’usage du féminin fait partie du génie de la langue française.
2) On croit facilement que ce qui n’est pas habituel est choquant. Question d’imprégnation des neurones. La professeure ou l’auteure ne sont pas scandaleuses en soi, mais frottent un peu l’oreille par manque d’usage. Pour prendre un exemple voisin, le français partage avec l’anglais le charme incertain d’une grande irrégularité orthographique. Est-ce que les espagnols ou les italiens sont plus sots ou plus incultes que nous sous prétexte qu’ils écrivent comme ils prononcent (les portugais ausi d’ailleurs, même si les valeurs de leurs voyelles sont parfois surprenantes pour nous) ?
PS : j’ai bien écrit espagnols, italiens et portugais avec une initiale en minuscule (bas de casse pour les amateurs) : un nom qui désigne des millions d’êtres me paraît être un nom tout à fait commun. Inversement, je m’élève sauvagement contre l’usage typographique qui refuse leurs majuscules (capitales, toujours pour les amateurs) aux noms de crus, qui, eux, sont par nature uniques : Château Eyquem et Château Latour, sacrebleu! et non ces pauvres petits château eyquem et château latour privés de panache.
Bon, je vous quitte, ça m’a donné soif ce final.
Bof ! Bof ! Bof !
, le 12.03.2006 à 11:55
Bonjour,
Je me permets de copier/coller les impressions d’une personne à qui j’avais recommandé la lecture de cet article :
j’ai beaucoup aimé cette promenade dans Genève où je ne suis jamais allée. J’avais envie de poser 2 questions à nos amis suisses :
– En quelles matière est fait ce magnifique bâton du sautier – du moins, il a l’air magnifique. Est-ce que ce qui brille est de l’or ? est les écussons, sont-ce des émaux ? ou quoi ? J’aimerais bien que le secrétaire permanent du Parlement belge – tant qu’il y en a un – promène un bel objet comme celui-là. Je ne sais pas non plus s’il y a un secrétaire permanent du Parlement fédéral ou à quelle fonction cela correspond. Quand le sautier ne l’emploie pas est-il enfermé dans un coffre ou exposé ?
– A Bruxelles tous nos marronniers sont malades. Ils démarrent normalement au printemps (on a aussi parfois le printemps chez nous !) et en juin en quelques jours les feuilles commencent à brunir. Elles restent sur les arbres mais des avenues entières sont brunes à l’infini, dont mon avenue préférée qui va presque du parlement européen jusque presque chez moi. 12 km de marronniers malades. Je circule peu hors de Bruxelles. Est-ce aussi le cas dans le reste du pays ? Et ce magnifique marronnier de Genève, si important pour l’information des Suisses est-il en bonne santé ?
Marc Somville
ma page web
, le 12.03.2006 à 23:28
@MarcOS
Voici quelques précisions sur la fameuse Masse du Conseil d’Etat :
• Horace Bénédict de Saussure a rapporté du sommet du Mont-Blanc, en 1787, le morceau de granit qui est aujourd’hui serti dans l’or.
• Les emblèmes émaillés des 48 communes de notre République sont parés, eux aussi, de perles d’or.
• Les chaînes d’or fin sont les traces du savoir des chaînistes genevois.
• Les 14 cabochons sertis ont été taillés dans des cailloux trouvés par des enfants dans les 14 rivières s’écoulant dans notre Canton.
• Le fût est en chêne, l’image de la longévité et la poignée, la trace de la main d’un artisan Genevois.
• Elle se termine par un éclat de granit provenant de la pierre du Niton.
Note : la pierre du Niton est un bloc erratique situé dans la rade de Genève qui a servi de premier point de référence au Général Dufour pour établir la première carte topographique de Suisse.
Enfin, contrairement à ce que j’avais trouvé dans la documentation, cette Masse est toujours portée par le sautier. Pour preuve, voici Mme Maria Anna Hutter entrant dans la cathédrale St Pierre, précédant le nouveau Conseil d’Etat lors de son « intronisation » et prestation de serment en décembre 2006.
(Photo empruntée au site de l’Etat de Genève )
Quant aux marronniers genevois (il y en a des centaines), là cela dépasse mes compétences !
, le 13.03.2006 à 20:01
À propos de la « Pierre du Niton » 376,86 m au-dessus du niveau moyen de la mer
Qui pourrait être à l’origine d’une autre chouette histoire genevoise.
http://www.swisstopo.ch/fr/basics/geo/faq/horizon;jsessionid=o4ssp9oap643
, le 14.03.2006 à 17:03
Aujourd’hui sur le site de la tribune de genève :
Le marronnier de la République a éclos
Publié le 14 mars 2006
Le marronnier officiel de la Treille a vu son premier bourgeon éclore aujourd’hui. Selon la tradition, l’apparition de la première feuille de cet arbre séculaire situé près de l’Hôtel de Ville annonce le printemps genevois.
Cette année, le marronier a donc une semaine d’avance sur la date officielle de l’arrivée du printemps, le 21 mars.
Le record de précocité a été enregistré durant l’hiver 2002- 2003: le premier bourgeon avait éclos le 29 décembre 2002, rappelle le sautier du canton dans un communiqué. L’an dernier en revanche, la feuille, sortie le 19 mars, a presque coïncidé avec le printemps officiel.
La tradition de l’observation du marronnier officiel par le sautier de la République remonte à 1818. Au XIXe siècle, les premières feuilles éclosaient presque toujours en avril. Le marronnier actuel, troisième du genre, a été choisi en 1929 en remplacement d’un autre arbre mal en point.
La concordance entre l’arrivée du printemps traditionnel (21 mars) et celle du printemps genevois est assez rare puisque les deux dates les plus proches (19 mars) ont été constatées en 1986 et en 2005. Il faut remonter en 1970 pour une correspondance parfaite. (ats/red)