Quand j’ai expliqué à François pourquoi je n’avais guère le temps d’écrire pour cuk pour l’instant, il m’a répondu : "C’est incroyable ton histoire, tu ne veux pas nous la raconter!".
Bof, me suis-je dit, en quoi mes problèmes "internetiens" (vous admirerez le néologisme) pourraient-ils intéresser la communauté cukienne. Puis, en y réfléchissant, peut-être que, en effet, cela pourrait servir de leçon aux distraits de tout poil, encore que les (mauvaises) expériences des uns profitent rarement aux autres. Alors, voici une courte histoire.
Comme certains le savent, je suis le webmaster d’un club d’échecs de la région genevoise. Oh, rien d’affolant, juste un site d’informations sur nos activités. Mais comme 90 % de nos membres sont branchés sur la Toile, nous avons pris l’habitude d’utiliser ce site un peu comme un blog : dernières nouvelles des compétitions dans lesquelles nous sommes engagés, appariements des rondes hebdomadaires des compétitions internes, petites nouvelles du monde échiquéen, etc. De fait, ce site est consulté chaque semaine par presque tous nos membres et donc, indispensable au bon déroulement de nos activités.
Notre site était, jusqu’à tout récemment, hébergé sur le domaine de la Fédération genevoise d’échecs, comme la plupart des sites des autres clubs genevois. Aussi quand, fin décembre, le domaine de la FGE est devenu inaccessible pendant trois semaines, cela a commencé à poser des problèmes. Le pourquoi de cette ERROR 404 n’a jamais été explicité, les responsables de la fédération faisant la sourde oreille à toutes nos demandes d’information de plus en plus pressantes. Puis, début janvier, le retour. Ouf, on va pouvoir reprendre le cours normal des informations.
Cela dura quinze jours, puis rebelote : plus d’accès au site www.geneve-echecs.ch ! Là, on commence à s’énerver sérieusement. Et la boîte aux lettres reste toujours désespérément vide de toute explication.
Fin janvier se déroule à Genève le Tournoi Open international d’Echecs, un des plus cotés sur le plan national. On pouvait espérer que, pour l’oaccasion, le site allait redevenir opérationnel. Et ben non ! Ça fait désordre, pas vrai ?
Fonctionnant comme arbitre pendant une partie du tournoi, je profite de l’occasion pour interroger mes anciens collègues du comité de la FGE : "Et alors, ce site, qu’est-ce qui se passe ?". Air emprunté, on essaie de détourner la conversation, mais là, j’insiste et finis par apprendre que, suite à un mic-mac au niveau du Comité, le nouveau trésorier n’a pas reçu et donc pas payé la redevance pour le nom du domaine ! Mais "…. rassure-toi, cela va s’arranger très vite". Oui, très vite, voilà déjà trois semaines qu’on attend. La FGE n’a pas la même notion de vitesse que l’informatique.
Deux jours plus tard, un de mes amis, membre du club et également membre de la Fédération suisse de billard (ben oui, quoi, on peut pratiquer les échecs ET le billard, ce n’est pas incompatible) me fait parvenir l’information suivante :
Site internet de la Section
Mesdames, Messieurs,
Peut-être avez-vous constaté que depuis quelques semaines vous ne pouviez plus accéder à notre site internet fsb-carambole.ch.
Les recherches effectuées nous ont fait constater que lors de la réservation de cette adresse, par notre regretté ami et ancien président, la transaction avait été faite en son nom personnel et non à celui de la section.
La facturation de l’abonnement annuel n’étant pas parvenue à la section, il est malheureusement resté impayé. La conséquence en a été que cette adresse est tombée dans le domaine public et qu’elle a aussitôt été reprise par un "pirate" informatique, lequel a ensuite essayé de nous l’offrir contre paiement d’un droit. Ne voulant pas accepter cette arnaque informatique, nous avons évidemment refusé cette proposition et recherché une autre solution.
Mais c’est bien sûr, comme disait le commissaire Bourrel !
Un petit tour sur le site de la FGE me renforce dans cette conviction qu'aux mêmes causes correspondent les mêmes effets : plus d’erreur 404, mais une page avec de la pub "bidon", juste des liens vers des sites d’information sur des hôtels à Genève et… où jouer aux échecs (le comble de l’ironie). Inutile de dire que ces liens-là ne pointent pas du tout sur les anciens sites des clubs genevois, mais sur des sites du genre "Jeunes sexy gays….". Ne vous précipitez pas, la page est toute blanche maintenant.
Conclusion : le domaine existe toujours, mais il est vide…. Il y a donc de fortes chances qu’un arnaqueur est aussi passé par là.
La Fédération genevoise n’ayant pas l’air de se préoccuper beaucoup du problème, nous avons, quant à nous, réagi et, après avoir consulté les forums de cuk (merci les cukiens), tenant compte de nos besoins qui sont minimes et de nos moyens, qui ne le sont pas moins, nous avons choisi un hébergeur et en deux heures, chrono en mains ou presque, notre nouveau site était opérationnel, sous notre nom et facture adressée au trésorier. J’avais, heureusement, sur ma machine, une copie complète du site. Pour ceux que cela intéresse, vous nous trouverez maintenant ICI
Donc, refaire le site ne fut pas une énorme affaire, mais il a fallu ensuite prévenir tous ceux qui nous référencient. En effet, faisant partie d’une assez vaste organisation très solidaire, les sites des clubs d’échecs sont répertoriés non seulement au niveau des clubs de la fédération locale, mais aussi de la fédération suisse (environ 300 clubs) et de la fédération internationale (FIDE). Et ça, je vous assure, cela prend du temps et ce n’est pas encore fini.
Moralité de l’histoire : si vous avez un domaine propre, vaut mieux ne pas oublier de payer la facture de la redevance!
PS : Pour faire bonne mesure et suite à l'article de 6ix, j'en ai profité pour faire valider toutes les pages par la W3C : c'est fou les bouts de code qui traînent à droite et à gauche, sans aucune raison ni utilité, juste "oubliés" par Mozilla. Sur une page, il y avait 645 erreurs, toutes les mêmes heureusement, qui ont été corrigées par un simple "Rechercher et remplacer" de TextEdit. D'autres m'ont obligé toutefois à plonger les mains dans le cambouis du code HTML
, le 22.02.2006 à 00:05
Bougret, le commissaire, mon petit Charolles…
(si ma mémoire est bonne!)
Mathieu
, le 22.02.2006 à 00:19
Cela me rappelle les débuts du net il y a quelques années. Mais,
il me semblait que ce genre d’histoire n’était plus possible. La priorité du nom de domaine étant réservé à l’ancien propriétaire et/ou entreprise portant le nom du site.
Comme j’ai payé mon domaine pour 10 ans, je suis tranquille pour quelques années encore. mais effectivement, le risque étant d’oublier à ce moment de faire le renouvellement. En théorie, un courriel doit être envoyé au contact dans la base WHOIS.
Tony
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beyondbits.com
, le 22.02.2006 à 00:56
C’est bien le commissaire Bourrel dans « Les 5 dernières minutes » interprété par Raymond Souplex. Mais peut-être est-ce celui de Gotlieb dans Pilote, caricature de la série TV?
, le 22.02.2006 à 01:32
Il faut savoir que cette aventure est même arrivée chez des opérateurs…
T (qui signe et signera étrangement ces jours…)
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signé encore ce « mudak » de drazam
, le 22.02.2006 à 04:55
La beuverie a commencé, TTE?
, le 22.02.2006 à 05:02
L’histoire du dépôt de noms dans les années 90 a fait vivre des péripéties palpitantes à plus d’un.
Nous étions à cette époque en train de tenter de persuader le principal salon professionnel de nos métiers de créer son site internet.
Ils n’étaient nullement persuadés de l’intérêt de la chose (ils ont quand même évolué depuis…) ni même d’enregistrer leur nom de domaine. Comme leur nom pouvait presque être générique, donc utilisé pour d’autres activités, nous avons pris la précaution, comme ils ne se décidaient pas, de le déposer nous-mêmes.
Et quel bordel pour le leur transmettre, ensuite!
Il a fallu un acte notarié traduit en anglais, authentifié au consulat US, rien que moins !
Le tout pour un franc, et pas même merci.
, le 22.02.2006 à 06:38
Aaaahhh… Les cyber-squatters… Et leurs pubs à la @#[Ç¿‘ payent-elle vraiment les 35,- d’enregistrement auprès du Nic?
Sinon, voici une anecdote du même genre arrivée à mes frères:
http://ldh.org/Dossiers/Entreprises/domaine.html
@ Home ||@ Work
, le 22.02.2006 à 07:53
Histoire incroyable, mais ce n’est malheureusement pas la dernière.
En lancant le Terminal de MacOSX, et en tapant la commande suivante on en apprend beaucoup de choses :
pour le site geneve-echecs.ch, le « propriétaire » est domicilé hors de la Suisse…
, le 22.02.2006 à 08:08
Bougret, Charolles, ce sont bien les personnages de Gotlib dans les Rubriques-à-brac :-))
, le 22.02.2006 à 08:43
Petite histoire moins dramatique :
J’ai décidé un jour d’acheter le nom de domaine correspondant à mon nom de famille, lequel cumule toutes les « tares » :
1. c’est un nom commun tant en anglais qu’en français et c’est le nom d’un district californien (.com, .org, .net, etc. réservés et exploités)
2. c’est une marque bien connue de VTT (autres .quelquechose réservés)
Le .ch était un domaine parqué qui renvoyait sur le site de l’importateur (zurichois) de la marque de VTT, je lui ai donc écrit pour lui soumettre ma demande (transférer à mon nom ce nom de domaine) et pour connaître ses conditions.
Sans réponse de sa part après quelques semaines, j’ai lancé un coup de fil au boss pour savoir si ma demande était prise en considération, il m’a répondu qu’ils allaient en discuter … sans vraiment me laisser d’ouverture.
J’ai donc pris les devants en envoyant un petit courrier « papier » accompagné d’un carton de 6 bouteilles d’un grand cru de notre région et dont les Zurichois en sont en principe friands. Une semaine plus tard, j’apprenais de nic.ch que le nom de domaine avait été transféré à mon nom, sans autre nouvelle de mon importateur de vélos.
Comme quoi …
, le 22.02.2006 à 09:25
A ce propos, auprés de qui enregistrez-vous vos noms de domaine? Il y en a tellement que je ne sais pas vraiment lequel choisir…
Merci,
Arnaud
, le 22.02.2006 à 09:33
switch pour le .ch ;-) et gandi.net pour les autres, au boulot on en a aussi sur godaddy.com (mais je n’aime pas du tout leur interface…)
ciao, n
un cadeau? c’est par là
, le 22.02.2006 à 10:34
arsys.fr
, le 22.02.2006 à 10:34
arsys.fr
, le 22.02.2006 à 12:20
Merci!
, le 22.02.2006 à 14:53
Je ne vois pas trop ou est l’arnaque
pour un nom de domaine, il est évident que plusieurs personnes peuvent y prétendre, dès lors que le site est en rapport (et encore…)
Le premier qui dépose a gagné
Il existe donc un sport international qui consiste à déposer un nom de domaine par anticipation en espérant le revendre un bon prix
En général, les grosses sociétés prennent tous les droits grâce à leurs possibilités financières (cf affaire milka qui a fait déposséder une couturiere qui avait le malheur de s’appeler pareil)
Parfois la société ne cherche même pas à racheter.
La preuve
http://www.france2.com
n’espérez pas y voir les programmes TV !
, le 22.02.2006 à 14:54
N’offre que le choix entre:
Hébergement Avancé Windows
Hébergement Avancé Linux
Et nous alors!
, le 22.02.2006 à 15:01
En effet :-/
Domain name:
geneve-echecs.ch
Holder of domain name:
Alexander Ilinykh
Antonova 27-220
RU-440000 Penza
Russian Federation
Contractual Language: German
Name servers:
ns1.whs1.de
ns2.whs1.de
Date of last registration:
25.01.2006
Date of last modification:
25.01.2006
, le 22.02.2006 à 15:09
Hello Hervé,
« Arnaque à l’internet » le titre m’échappe… où est le problème ?
Acquérir un nom tombé dans le domaine public, c’est le cas de le dire… ne peut pas être considéré comme une « arnaque » !
Les conditions de SWITCH sont claires
, le 22.02.2006 à 16:55
Mitch, le cybersquatting fait l’objet d’un vide juridique et meme si c’est contractuel (tu t’engages a perdre ton nom si non renouvele apres un moment) c’est assez deg de voir que c’est par un opportuniste qui n’en concoit pas d’autre usage que celui de te le revendre.
J’ai connu ca en son temps avec armada-fr.net… cybersquatte apres une semaine vu que le cheque de renouvellement avait tarde bien qu’expedie a temps.
@ Work || @ Home
, le 22.02.2006 à 17:20
Mirko, je comprends le désarroi d’Hervé, toutefois dans l’article qui précède il n’a pas laissé entendre que l’actuel propriétaire du nom de domaine avait démarché la Fédération genevoise d’échecs pour tenter de le lui revendre !
Et même si tel avait été le cas ce serait le fait d’un commerçant un peu opportuniste certes, chanceux surtout, mais pas d’un arnaqueur au sens propre.
, le 22.02.2006 à 17:46
Ne faisant plus partie des « instances de la FGE », je n’ai pas suivi l’affaire, mais il y a de fortes chances que le processus soit le même qu’avec la Fédération de billard.
Maintenant, si tu oublies ton sac dans le bus, que quequ’un le ramasse, il peut aussi devenir un commerçant opportuniste chanceux ?
En l’occurence, avec la Fédération de billard, celui-là n’a pas eu de chance …. un investissement non rentable, Désagréable pour un commerçant !
, le 22.02.2006 à 18:21
Tant qu’il n’y a pas arnaque, il n’y a pas d’arnaqueur…
Pure spéculation donc.
Jusqu’à plus ample informé, je ne sache pas qu’il est possible de tracer l’historique d’un nom de domaine, en [re]trouver le/les éventuel/s précédent/s propriétaire/s.
, le 22.02.2006 à 19:29
Bizarre, comment la Fédération de billard a-t-elle pu être contactée alors?
Et Mr. Alexander Ilinykh – Antonova 27-220 – RU-440000 Penza a sûrement une très grande utilité commerciale du domaine geneve-echecs.ch
C’est vrai que les Russes apprécient beaucoup la Suisse.
, le 23.02.2006 à 11:04
c’est clair, des petits malins s’amusent à racheter les domaines qui sont abandonnés (oubliés), souvent pour profiter d’un trafic pour vendre du X (c’est le cas de fsb-carambole.ch)
à quelque part, c’est peut-être le prix à payer pour que les responsables (de clubs, d’entreprises, …) comprennent l’importance d’internet ; dans le cas en question, les données ont pu être récupérées (de toutes façons elles devraient toujours exister sur le serveur de l’hébergeur, à moins que lui non plus n’aie pas été payé)
par contre, les échanges de liens, mais également tout le référencement patiemment construit sont perdus, et les dégâts auraient encore été pires si les membres du club avaient une adresse e-mail de type nicolas@geneve-echecs.ch définitivement perdue …
toutefois, quand je vois les procédures de rappel de switch et gandi, il faut vraiment faire EXPRES pour oublier de renouveler, ou pour le moins faire preuve d’une négligence crasse
comme je gère plusieurs dizaines de noms pour mes clients et moi-même, j’ai une application interne qui notifie une alerte 1 mois avant l’échéance (on n’est jamais trop prudent)