Introduction
Cette humeur fait suite à une conférence qui a eu lieu le 12 décembre 2005 à l'EPFL en collaboration avec les Électriciens Romands. Le thème? Génération IV: le nouveau nucléaire.
Dans cette humeur du jour, je souhaite aborder cette énergie de plusieurs points de vue et pas seulement du nucléaire car j'estime que le monde est à une croisée des chemins et que des choix stratégiques très importants devront être pris dans un avenir proche.
S'il y a bien une énergie précieuse pour toute l'humanité, c'est l'électricité. Grâce à elle, on a éclairé nos nuits, on a développé des industries, on sauve des vies tous les jours et, d'une façon générale, on a fortement amélioré notre vie quotidienne. C'est aussi grâce à elle que nous utilisons tous les jours ou presque nos petits Mac adorés.
La privatisation d'EDF n'est qu'un exemple et la Confédération Helvétique, malgré un "non" ferme (52.6 %) du peuple sur la Loi sur le Marché de l'Electricité (LME) le 22 septembre 2002 qui avait pour but d'ouvrir le marché de l'électricité, s'apprête à remettre le couvert prochainement.
Par conséquent, ce que je souhaite avant tout, c'est donner une meilleure vue d'ensemble sur tous les enjeux qui gravitent autour de cette énergie aussi bien sur la production, les ressources, la pollution et les coûts.
Bien sûr, je n'ai pas la prétention de fournir une étude complète et détaillée sur les besoins énergétiques présents et futurs de l'humanité car c'est un vaste thème. J'espère qu'on pourra développer d'autres aspects dans les commentaires. Et puis je ne suis pas physicien de formation alors j'espère que les spécialistes me pardonneront ou au mieux me corrigeront si mon vocabulaire n'est pas adéquat.
Enfin, j'essaierai dans la mesure du possible de faire quelques parallèles avec la France et d'autres pays mais je ne pourrai pas être aussi exhaustif que pour la Suisse.
Un peu d'histoire
L'électricité est un phénomène physique qui existe sous une forme naturelle depuis la nuit des temps. Elle était déjà présente dans l'univers sous la forme de champs électromagnétiques alors que la Terre n'était pas encore formée.
Avec le temps, l'être humain a été impressionné par la foudre et ses effets et c'est naturellement qu'il a essayé de "domestiquer" ce phénomène pour ses propres besoins.
La domestication de cette énergie fut longue et je vous passe la période égyptienne et chinoise qui s'intéressa à cette branche de la physique. Les premiers hommes qui ont traité le sujet entre 1600 et 1700 n'ont fait qu'effleurer ce "phénomène" et il faudra attendre 1729 pour que Stephen Gray édite un tableau qui référence les matériaux conducteurs et isolants l'électricité.
C'est en 1746 que le professeur de physique Petrus Van Musschenbroek à l'université de Leyden en Hollande réussit à générer du courant au travers d'une machine électrostatique à friction et stocke cette énergie dans un condensateur. On fait aussi référence à la "bouteille de Leyde".
Peu après, c'est Benjamin Franklin qui en 1752 "inventa" (si on peut dire) le paratonnerre avec sa fameuse expérience du cerf-volant avec une clé au bout, par une nuit d'orage! Ses travaux et observations permirent à beaucoup de scientifiques comme Faraday, Volta, Ohm ou Ampère à développer de nouvelles théories et définir les bases modernes de l'électricité.
Aujourd'hui, l'électricité est exactement la même qu'à l'époque puisque c'est toujours des électrons qui se déplacent… mais la façon de les fabriquer, transporter et consommer a énormément évolué.
De plus, l'électricité ne se stocke pas à une grande échelle. Un réseau de distribution électrique peut, tout au mieux, absorber une différence de tension mais elle ne peut pas être infinie… Pour ceux qui se demandent de quoi je parle, ils auront probablement tous en mémoire l'incident qui bloqua tous les trains en Suisse le 22 juin 2005!
Ce que vous stockez dans votre batterie pour votre iBook ou PowerBook n'est pas concevable à une échelle d'un village ou d'une ville (je ne parle même pas d'un pays!).
L'électricité est produite en "flux tendu". C’est-à-dire que, grosso modo, on fabrique l'électricité à la demande et on stoppe les centrales quand la demande baisse (je simplifie). En réalité, c'est un peu plus compliqué que ça puisqu'on ne peut pas démarrer et arrêter une centrale en quelques secondes. Toutefois, les "habitudes" de consommation sont relativement connues puisque c'est pratiquement les mêmes chaque jour. Ci-dessous, une illustration de la consommation électrique en Suisse sur 4 jours en 2004:
Comme on le voit très nettement, les centrales thermiques et nucléaires assurent une production électrique de base. Toutefois, en fonction de la demande, les différents producteurs d'électricité hydraulique rentrent en action dans le but de répondre positivement à la demande.
Un peu de physique élémentaire…
Ne partez pas! Je ne vais pas être long mais il faut tout de même parler de deux ou trois choses avant de poursuivre. Quand je parle de physique élémentaire, pas de panique, on ne va pas parler des Bosons ou des Strings (Cordes).
Chaque appareil électrique a une consommation qu'on exprime généralement en "Watt". Cette unité normalisée est le résultat d'une équation assez simple. Pour commencer, le Watt est le résultat de la multiplication d'une tension de 1 Volt et d'un courant de 1 Ampère. Pour obtenir une consommation à l'heure, il suffit de multiplier les Watts par une constante de temps.
Par exemple, un petit radiateur électrique consomme 220 Volts à 5 Ampères fois 1 heure, ce qui donne 1'100 W*heure. On résume cette consommation par 1'100 Wh ou encore 1,1 kWh.
Les préfixes (k, M, G, T et P) employés doivent vous sembler familiers puisque c'est les mêmes en informatique: 1 kW (1'000 W), 1 MW (1'000'000 W), 1 GW (1'000'000'000 W), etc. Pour mieux visualiser les échelles, vous pouvez vous servir de ces tableaux de références.
La production d'électricité aujourd'hui
Comme vous le savez peut-être, l'électricité est utilisée à plusieurs fins. Aujourd'hui, dans une journée ordinaire, vous utilisez de l'électricité pour vous réveiller (le radio-réveil qui a probablement été inventé par le plus grand sadique de la terre), pour votre éclairage (lumière), pour boire votre premier café (ou jus d'orange frais grâce à votre frigidaire électrique), pour l'eau chaude de votre douche, pour les transports (trains, bus et timidement, quelques automobiles), pour l'infrastructure de votre travail (ordinateurs, éclairages, machines, etc.) et je pourrais continuer ainsi sur des pages entières.
On l'a compris, l'électricité est omniprésente dans nos sociétés modernes et s'en passer du jour en lendemain déclencherait probablement un retour à l'âge de la pierre assez rapide.
Même si l'électricité existe dans un état naturel, elle n'est pas suffisante pour couvrir nos besoins. Tout le monde sait qu'il faut la produire. Mais comment produit-on de l'électricité aujourd'hui?
Et bien je vous dirai que ça dépend où vous vous trouvez. En effet, le profil de production électrique de chaque pays dans le monde dépend beaucoup des facteurs suivants: géographie, réserves naturelles, les technologies à disposition et surtout, la politique.
En gros, je vais développer les aspects suivants:
- La force humaine (ok, je vous l'accorde, ça ne représente pas un pourcentage énorme sur l'ensemble de la production mondiale).
- La force hydraulique au travers de trois systèmes: les barrages et les centrales à accumulation, les centrales au fil de l'eau et enfin, les centrales marémotrices (heu, vu qu'on n’a pas la mer en Suisse, ce type de centrale est utilisé ailleurs - en France notamment).
- Les centrales thermiques qui, d'une façon générale, utilisent de la matière fossile pour fonctionner (gaz, pétrole, charbon, etc.).
- Les centrales nucléaires.
- Les centrales éoliennes.
- Les centrales solaires.
- Enfin, je parlerai aussi de la biomasse et de la géothermie.
Des méthodes de production, mais avant tout, quelques chiffres!
Pour mieux se rendre compte de la production électrique, rien ne vaut une petite perspective d'ensemble, notamment sur l'ensemble de la planète.
En un mot, la production mondiale d'électricité s'est élevée à environ 15'852 billions de Wh en 2003. Ou autrement dit, plus de 15,8 PWh (c'est 15'852'000'000'000'000 de Wh).
Comme on peut le voir, la production d'électricité à travers le monde a pratiquement doublé en l'espace de 23 ans en passant de 8 PWh en 1980 à 15,8 PWh en 2003. En moyenne, la production globale a augmenté d'environ 5 % par an et des projections évaluent les besoins en électricité au niveau mondial pour 2020 à 23,7 PWh, soit 50% de plus qu'aujourd'hui.
Toutefois, il ne s'agit que d'une moyenne car comme vous pourrez le voir ci-dessous, certains pays ont eu des croissances beaucoup plus importantes ces dernières années:
J'ai volontairement mis la Suisse à la 10e place - alors qu'en réalité elle occupe environ la 30e place - dans le but de pouvoir comparer notre production au reste du monde.
Alors que les USA ont augmenté leur production d'électricité d'environ 70 %, la Chine bat tous les records avec une augmentation de 534 % sur 13 ans! Toutefois, sa production annuelle reste inférieure de moitié à celle des USA. Pour satisfaire ses futurs besoins en électricité (et énergétique), la Chine va très probablement continuer sa croissance à un rythme soutenu.
La France a également connu une forte progression avec 113 % de croissance alors que la Suisse n'a pas dépassé 37 % sur 13 ans.
Les données sur la Russie et l'Allemagne n'étaient pas disponibles en 1980 puisqu'à l'époque, les couvertures géographiques de ces pays étaient très différentes (RDA/RFA pour l'Allemagne et l'URSS pour la Russie).
Il est à noter que les 9 premiers producteurs d'électricité au monde produisent 10,177 PWh… ou les deux tiers de la production mondiale sur 180 pays environ.
Enfin, ces chiffres sont à relativiser pour une raison simple: la production d'un pays n'est pas égale à la consommation de ce dernier. Parfois, des pays exportent une partie de leur surproduction mais certains pays importent plus qu'ils ne produisent. De plus, il faut aussi garder à l'esprit que l'électricité est un "produit" et que chaque pays peut en acheter ou en vendre ce qui, forcément, peut influencer la production.
La nature de cette production
Comme je l'ai dit, la nature de la production d'électricité dépend de beaucoup de facteurs et la Suisse a la chance de bénéficier d'une géographie propice à la production d'une électricité hydraulique.
En 2004, les USA, la France et la Suisse ont produit respectivement 3'953,5 TWh, 547,6 TWh et 63,5 TWh. Mais la nature de cette production est très différente d'un pays à l'autre. Ci-dessous, un résumé par pays sur la nature de la production électrique:
Aux USA, c'est la production thermique qui domine
Les USA ont de tels besoins en électricité qu'ils ont développé le plus important réseau de production électrique au monde. Le mode de production le plus important, le thermique, a permis de produire 71 % ou 2'807 TWh des besoins électriques du pays! Ce pays a donc brûlé du charbon, du pétrole et des gaz pour atteindre ce chiffre impressionnant! Pas très surprenant que les USA soient le pays le plus pollueur au monde et qu'ils rechignent à signer des engagements sur la réduction d'émission polluante!
En France, c'est la production nucléaire qui domine
Avec ses 59 réacteurs nucléaires qui permettent de produire plus de 78 % ou 427 TWh des besoins électriques du pays, la France a clairement choisi le nucléaire. Cette stratégie a permis de ne pas rejeter des millions de tonnes de carbone dans l'atmosphère mais le problème des déchets radioactifs n'est pas réglé pour autant. Il est à noter que l'électricité générée par les centrales hydrauliques (64.6 TWh) de France permettrait de totalement couvrir les besoins électriques de la Suisse.
En Suisse, c'est la production hydraulique qui domine
Avec plus de 55 % ou 35 TWh d'électricité produites grâce aux centrales hydrauliques, c'est la source d'apprivoisement la plus importante en Suisse. Cette production est possible grâce aux 510 centrales hydrauliques qui sont réparties sur l'ensemble du territoire.
Il est également important de relativiser quelques aspects entre ces 3 pays. Tout d'abord, ces pays sont très différents en terme de superficie (respectivement 9'161, 545 et 41 mille km2), de population (296, 60 et 7,4 millions d'habitants) et de ressources énergétiques. Pour donner une vue d'ensemble, je reproduis un tableau de l'Association des Entreprises Électriques Suisses (AES):
De gauche à droite, on trouve la Norvège, l'Allemagne, la Suisse, la Suède, l'Italie, la France, le Danemark et enfin, une moyenne des 15 pays de l'union.
Enfin, cette dernière illustration donne une vue d'ensemble sur la nature de la production d'électricité dans le monde depuis les années 70:
Consommation passée et présente
Dans le but de mieux se rendre compte des futurs besoins en électricité de l'humanité, rien ne vaut une petite analyse passée sur le type de production électrique. En effet, grâce à ces illustrations, on comprend mieux dans quelles voies les différents gouvernements se sont engagés… presque irrémédiablement j'aurais envie de dire. Ci-après, la production électrique depuis 1950 à nos jours par secteur aux USA:
Depuis les années 50, la production d'électricité dite "thermique" (71 %) n'a cessé d'évoluer pour arriver à son maximum aujourd'hui. Dès les années 70, des centrales "nucléaires" (19,9 %) sont entrées en action dans le but de diversifier et augmenter la production d'électricité, mais depuis environ 15 ans, cette production est stable et ne progresse pas à l'inverse du "thermique". De plus, l'hydraulique (6,6 %) génère environ la même quantité d'électricité aujourd'hui qu'il y a 30 ans. Enfin, la production "autres" (énergies renouvelables notamment) a timidement fait son apparition il y a moins de 15 ans et représente 2,4 % ou 95 TWh… c'est largement supérieur (50 %) aux besoins électriques de la Suisse.
Dans le cas de la France, les données sont un peu différentes. En gros, dès les années 70 et après le premier choc pétrolier, ça a été la ruée sur le "nucléaire" (78,1 %). La bonne nouvelle, c'est que la production "thermique" a été réduite dès les années 80 pour ne représenter que 10 % de la production. Toutefois, la mauvaise nouvelle, c'est que les forces hydrauliques et éoliennes n'ont pas progressé d'un pouce depuis! À certaines périodes, cette production a même été inférieure à la moyenne!
Enfin, en Suisse, c'est surtout le "nucléaire" (40 %) qui a, dès les années 70, apporté une production d'électricité accrue pour répondre à la demande. La production "hydraulique" (55,3 %) avec ses centrales au "fil de l'eau" est restée stable avec une légère progression de la production des centrales à "accumulation". Les centrales "thermiques et autres" (4,7 %) sont restées stables car la seule usine électrique thermique à pétrole (Chavalon dans le Valais) de Suisse a été arrêtée à la fin 1999 et depuis, c'est les énergies alternatives et renouvelables qui progressent.
L'électricité demain
Comme on a pu le voir, certains pays sont "enfoncés" dans un modèle de production électrique qu'il sera difficile de changer. Et pourtant, il faudra bien se préoccuper des futurs besoins en électricité aussi bien d'un point de vue écologique et ressources primaires puisque nos besoins en électricité augmentent tous les jours et qu'il faudra remplacer une partie du parc existant.
Il ne faut pas oublier que la plupart des centrales nucléaires qui ont été mises en production dans les années 70 seront en fin de vie vers 2010, voire 2020. Pour certains pays qui ont tout misé sur ce type de centrale, un renouvellement du parc semble inévitable car développer de nouveaux moyens de production pour compenser la perte du nucléaire ne se réglera pas en 5, 10 ou 15 ans.
La consommation d'électricité sera toujours plus importante et ce, pour plusieurs raisons: la vie est toujours plus électronique (toujours plus d'appareils électriques), ils sont "branchés" en permanence, la population augmente, les pays émergents seront toujours plus avides de courant électrique, on effectuera un transfert d'énergie (voiture électrique à la place de moteur à explosion), etc. Ci-dessous, un tableau qui montre la consommation électrique par habitants et par année:
Cette statistique est également tirée de l'AES
Bien sûr, des économies peuvent être réalisées avec l'aide d'équipements modernes et qui consomment moins d'électricité, néanmoins, on estime à moins de 10 à 15 % les économies possibles (je reviens sur ces chiffres dans mes conclusions). Par conséquent, on gagnerait 3 à 4 ans avant de se retrouver au même point.
Attention, je ne dénigre pas les économies d'énergie, mais ce ne sont pas elles qui vous nous permettre de répondre aux besoins énergétiques de notre civilisation à 5 ou 15 ans. Ces économies d'énergie doivent être mises en place en même temps que des nouveaux moyens de production d'électricité si on veut continuer de répondre positivement à nos besoins.
Enfin, n'oublions pas qu'on demande souvent aux habitants de faire attention à la consommation, mais les ménages ne consomment en moyenne que 30 % de l'électricité! Par conséquent, si on veut que la consommation baisse d'une façon globale, c'est tous les consommateurs (ménages, industries, transports, etc.) qui doivent faire un effort!
Les moyens de production
Avec la hausse du prix du pétrole et des autres matières fossiles, il est évident qu'on parle de plus en plus de moyens de production alternatifs. Le soleil et le vent sont par exemple des moyens de produire de l'électricité qu'on étudie de près.
Ci-après, j'aborde brièvement les différents moyens de production électrique qui s'offrent à nous. J'essaie également de mettre en lumière les points positifs et négatifs de chaque technologie pour donner une vision d'ensemble du problème de la production électrique pour l'ensemble de la civilisation.
A. La force humaine!
Bon d'accord, c'est ridicule. Mais pour des besoins mineurs comme de recharger le fameux portable à $100 dollars dont Anne nous a parlé, la force musculaire est largement suffisante!
Un peu plus sérieusement, on ne peut raisonnablement pas compter sur la force humaine pour compenser ou remplacer la production d'électricité dans le monde (même si ça réglerait certainement les problèmes d'obésité des Américains et des Européens)!
B. La force hydraulique
Globalement, les centrales hydrauliques s'articulent autour de trois principes: les barrages et les centrales à accumulation, les centrales au fil de l'eau et enfin, les centrales marémotrices. En gros, le prix du kWh produit via cette technologie est d'environ CHF 3 à 10 centimes en fonction d'une petite ou grande installation hydraulique (2 à 7 centimes d'euro).
Le principe est simple: l'eau, mue par la pesanteur au travers d'une chute ou par la pression exercée par sa masse, passe au travers d'une turbine qui génère de l'électricité (je simplifie un max). La Suisse comptait à fin 2004 exactement 510 centrales hydroélectriques qui se répartissaient plus ou moins ainsi (cette carte n'est pas à jour):
La Suisse bénéficie naturellement d'une géographie propice (chaîne montagneuse des Alpes) au développement de centrales hydrauliques basées sur des barrages et les centrales à accumulation ainsi que des centrales au fil de l'eau. N'ayant pas d'accès à la mer, les centrales marémotrices ne sont pas à l'ordre du jour!
Très souvent, on appelle à tors l'électricité produite par les forces hydrauliques "propres" ou écologiques. C'est à moitié juste et à moitié faux. La production en elle-même est écologique dans le sens où elle ne produit ou ne génère pas de déchet sous quelque forme que ce soi puisque l'eau fait juste tourner une turbine (je simplifie). Elle permet même de réguler les flux des rivières ou des fleuves indépendamment des conditions météorologiques ce qui est un avantage.
Néanmoins, la mise en place d'un barrage a un énorme impact écologique sur la faune, l'environnement et les êtres humains qui ont la malchance d'être à proximité des installations! Par exemple, le plus puissant barrage du monde qui a été terminé en 1991 à Itaipu, au Brésil, a créé un lac artificiel de 1'350 km2… c'est 2,5 fois la superficie du lac Léman!
Grâce à ce barrage et à ses 18 turbines de 715 MW chacune, la production d'électricité atteint 75 TWh par an. C'est 21 % de la production totale de l'électricité brésilienne (9e producteur au monde d'électricité).
C'est également une autre tragédie qui se joue en Chine au Trois-Gorges où le gouvernement va mettre en production le plus puissant barrage (85 TWh ou 4,7 % de la production électrique chinoise en 2004) au monde à l'horizon de 2009 ou 2010. La montée des eaux va forcer 1.2 millions de personnes au déménagement, inondera 600 km2 de terres agricoles ainsi que 13 villes, 4500 villages et plus de 160 sites archéologiques!
À ma connaissance, aucun projet majeur de construction n'est en cours en Suisse (510 installations hydroélectriques) ou en France (1'900 installations hydroélectriques) pour les raisons que je viens de citer. Les derniers importants travaux qui ont été effectués par la Suisse se sont portés sur l'extension d'un barrage existant: la Grande Dixence. La production de ce barrage en 2004 a été de 2,1 TWh (35 fois moins que celui du Brésil).
La Grande Dixence dans le Valais avec une capacité de retenue de 400 millions de m3 d'eau
En France, le plus puissant ouvrage hydraulique se trouve dans l'Ain et s'appelle le Génissiat. Sa construction a été achevée en 1948 et il produit environ 1,7 TWh par an grâce à ses 6 turbines.
En résumé, vu les contraintes écologiques et les risques liés à ce type de grands ouvrages (la conduite forcée de la centrale de Bieudron s'est rompue le 12 décembre 2000 provoquant d'importants dégâts et 3 morts), seuls les pays en voie de développement réalisent encore des constructions de cette importance.
C. Les centrales thermiques
Le principe de fonctionnement de ces centrales est extrêmement simple. On brûle un combustible solide (charbon), liquide (pétrole ou dérivés) ou gazeux (gaz naturel et dérivés) dans le but d'ébouillanter de l'eau et ainsi, grâce à la vapeur, on crée une pression qui sera à même d'entraîner une turbine qui produira de l'électricité (encore une fois, je simplifie un peu).
On utilise ce type de centrales depuis le début du XIXe siècle et aujourd'hui, il y a encore beaucoup de pays qui utilisent majoritairement ce type de production électrique. Par exemple, la production totale d'électricité en Italie est générée à 82 % par ce type de centrales, les USA c'est 71 % et l'Allemagne c'est 68 %!
Dans ce contexte, je vois mal comment l'Allemagne pourrait tenir les engagements du Chancelier Schröder qui ont été faits en 2002 et qui avaient pour but de complètement se désengager du nucléaire d'ici à 2021! Et par quoi me demanderez-vous? Entre autres, par la construction de nouvelles centrales thermiques (45!), la rénovation des anciennes et le développement de productions alternatives. Je suis perplexe parce que l'Allemagne est le 4e producteur d'électricité nucléaire au monde et pour remplacer leurs 19 centrales nucléaires, il faudrait ouvrir 45 centrales thermiques… et donc énormément polluer. Bien sûr, le gouvernement Allemand évalue aussi des énergies alternatives mais il serait naïf de penser qu'en 10 ou 15 ans, ils arriveront à produire autant d'électricité "propre" face au nucléaire.
Pour ces pays, la hausse des coûts pétroliers et des autres matières fossiles comme le charbon est un problème important car elle a un impact direct sur les coûts de productions. En gros, le prix du kWh produit via cette technologie est d'environ CHF 4 à 10 centimes (3 à 7 centimes d'euro) en fonction du combustible utilisé (pétrole, charbon ou gaz).
Soyons clairs, ce type de production n'a aucun côté positif si ce n'est de faire de l'eau chaude qui peut aussi chauffer des habitations autour de la centrale! Ces centrales perdurent uniquement parce que le coût de leur combustible est peu onéreux et que les taxes ou "sanctions" sur les rejets dans l'atmosphère de gaz carbonique (CO2), d'oxyde d'azote (NOx), dioxyde de soufre (SO2) ou, d'une façon générale, d'halocarbures, ne sont pas assez importantes! De plus, le rendement de ce type de centrale est pitoyable (entre 40 % et 60 % contre 90 % à 95 % pour l'hydraulique ou le nucléaire)!
En Suisse, nous avions qu'une seule centrale de ce type à Chavalon, dans le Valais, mais elle a été fermée en 1999 après 35 ans d'activité. Elle utilisait du fioul lourd (des "restes" de la raffinerie de Collombey) pour alimenter ses 2 turbines de 150 MW avec un rendement lamentable de 39 %. À l'heure actuelle, la société Centrale Thermique de Vouvry SA, qui est propriétaire du site et qui est détenue à 95 % par Energie Ouest Suisse SA, est en train d'étudier une réhabilitation du site via une centrale au gaz (rendement projeté: 58 %). On parle d'un investissement de CHF 250 à 350 millions.
Pour la France, il y a projet de loi très intéressant daté de juin 2004 qui regorge d'informations (121 pages!): Projet de loi d'orientation sur l'énergie. Ce document permet d'avoir une vision claire à court et moyen terme de la politique énergétique française.
Pendant ce temps, on continue de lourdement influencer l'effet de serre (même si on ne sait toujours pas vraiment dans quelle proportion) puisqu'il faut savoir que chaque kWh produit par le thermique, c'est 400 à 450 grammes de CO2 que nous relâchons dans l'atmosphère. En moyenne, une centrale thermique produit entre 2 et 3 millions de tonnes de CO2 par an!
Dans le but de relativiser ces informations, il faut savoir qu'une voiture émettait en moyenne (en 2002) 164 grammes de CO2 par kilomètre (pour 2012, les constructeurs visent un objectif de 120 grammes). En d'autres mots, si vous faites 20'000 kilomètres par an, vous allez produire en moyenne 3,2 tonnes de CO2 par an.
D. Les centrales nucléaires
Voilà un thème bien épineux.
Ce cher nucléaire. Tout d'abord imaginée dans l'esprit des plus grands physiciens de notre histoire, cette technologie s'exprima pour la première fois au travers de la première bombe atomique joliment nommée "Gadget". Ce fut le 16 juillet 1945 à Alamogordo, aux USA.
Pratiquement un mois plus tard, le 6 août 1945, c'est une autre bombe atomique appelée "Little Boy" qui explose au-dessus d'Hiroshima, au Japon. Enfin, une troisième bombe, "Fat Man", qui explosa 3 jours plus tard au-dessus de Nagasaki, toujours au Japon. Ces deux dernières explosions firent des centaines de milliers de morts directs et indirects et amenèrent le Japon à capituler sans condition le 15 août 1945.
Vu comme ça, le nucléaire ne donnait pas trop envie… Toutefois, les scientifiques mirent au point un usage plus constructif que de tuer des gens par millions grâce à l'atome. La première application nucléaire "civile" vit le jour dans l'Idaho en septembre 1950 au travers d'un réacteur expérimental appelé "The Experimental Breeder Reactor I" (pdf en Anglais) et dès décembre 1951, il produisit de l'électricité.
Conscient de la puissance et des dangers du nucléaire, le président des USA, M. Eisenhower, fit le discours suivant aux Nations-Unies le 8 décembre 1953: Atoms for Peace (Atomes pour la paix). Ce discours servit de fondement à la création de l'International Atomic Energy Agency (IAEA) en 1957. Pour faire court, cette agence gère et coordonne l'ensemble des activités nucléaires à travers le monde et a bénéficié en 2005 du prix Nobel de la paix pour ses efforts de non-prolifération de l'arme nucléaire à travers le monde.
C'est aux Soviétiques qu'on doit le premier réacteur civil qui produisit de l'électricité à une large échelle à Obninsk, non loin de Moscou, en 1954.
Pour la France, il faudra attendre 1963 pour voir à côté de Chinon la première centrale nucléaire produire du courant électrique et 1969 en Suisse pour la mise en production de Beznau I. Aujourd'hui, le prix du kWh produit via cette technologie est de CHF 3 à 4 centimes ou 2 à 3 centimes d'euro (tout frais comptés, y compris le traitement des déchets et le démantèlement).
Au départ, le nucléaire était considéré comme une alternative mais le premier choc pétrolier de 1973 changea la donne et beaucoup de gouvernements en firent une priorité (c'est le cas de la France par exemple) et se lancèrent à "corps perdu" dans cette technologie. Le nucléaire passait d'un statut d'alternative à une priorité stratégique et énergétique.
Enfin, ce fut comme ça jusqu'au 25 avril 1986.
Ce jour-là, dans le but de procéder à des travaux de maintenance et à un test sur le réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en URSS (Ukraine aujourd'hui), l'équipe de nuit va provoquer le plus grand désastre nucléaire que l'humanité n'ait jamais connu. En à peine 2 heures, cette tragédie va avoir un impact énorme sur la vision que nous avions du nucléaire. Le graphique suivant illustre bien ces propos:
Comme on peut le voir, en 1985 on atteint un pic avec 37 nouvelles centrales mises en service mais dès 1986, et l'accident de Tchernobyl (point violet), le nombre de nouvelles centrales descend en flèche. En 1990, on ferme plus de centrales nucléaires dans le monde qu'il ne s'en construit de nouvelles (-8)!
Il y a deux explications. La première c'est que tout le monde a eu peur et que beaucoup de centrales dans les pays de l'est étaient basées sur la même architecture que Tchernobyl ce qui a ralenti ou stoppé le déploiement de nouvelles centrales (dire que les réacteurs russes du type RBMK avaient un défaut de conception serait anti-soviétique… je m'abstiendrai donc). La seconde, c'est que les premières centrales arrivaient en fin de vie et qu'on n'a pas pris le risque de prolonger leur durée de fonctionnement.
Aujourd'hui (décembre 2005), on compte 443 centrales nucléaires en fonction réparties sur 31 pays et jusqu'à maintenant, on a déjà démantelé 117 centrales qui étaient naturellement arrivées en "fin de vie". Il faut savoir que ces 560 centrales nucléaires sont toutes soumises à l'International Nuclear Event Scale (INES). En deux mots, il s'agit d'une échelle qui doit permettre de classifier les événements de 1 (simple anomalie) à 7 (accident majeur). Vous trouverez un bref manuel en Anglais ou un plus long en Français. À ce jour, seul l'accident de Tchernobyl a été classé au niveau 7.
Avant cet accident majeur, le monde a connu 3 accidents importants: Kyshtym en URSS en 1957 (6 sur l'échelle d'INES), Windscale Pile en Angleterre en 1957 (5 sur l'échelle d'INES) et Three Mile Island aux USA en 1979 (5 sur l'échelle d'INES). Ce dernier cas a également fortement ralenti la mise en service de nouvelles centrales aux USA.
Le défit de demain? Près de 60 % des centrales nucléaires devraient être fermées dans les 20 ans qui viennent. Est-on prêt à compenser ces arrêts? Oui et non.
Suivant les pays et la stratégie qui a été adoptée face au nucléaire, je soupçonne que ça sera difficile pour certains (l'Allemagne par exemple). Dans le même temps, les nouvelles centrales nucléaires sont beaucoup plus puissantes que les anciennes ce qui pourrait laisser penser que si on choisit de continuer dans le nucléaire, il faudra moins de centrales. Toutefois, comme les besoins augmentent eux aussi, ce n'est pas facile de faire une projection sur 20 ou 30 ans. Pour étayer ces propos, je vous propose une petite illustration:
Ce qui est un peu préoccupant, c'est que pour construire une centrale, il faut compter entre le projet et la mise en production du réacteur, entre 10 et 15 ans. À l'heure actuelle, seuls 23 réacteurs sont en construction et 19 le sont dans des pays en voie de développement.
Il ne faut pas oublier qu'il y a une grosse différence entre les centrales nucléaires des années soixante et aujourd'hui. En effet, les industriels espèrent bientôt mettre en production des réacteurs dits European Pressurized Reactor (EPR) et la France en tête devrait avoir un réacteur de ce type en 2012 à Flamanville. Si EDF parvient à tenir son cahier des charges, c'est la plus puissante centrale nucléaire au monde qui sera mise en service avec une turbine de 1600 MW.
Enfin, toujours dans le but de prévoir l'avenir, les plus gros producteurs d'électricité au monde se sont réunis en 2001 dans le but de concevoir et développer une nouvelle génération de centrale: Génération IV! Mais encore une fois, il s'agit d'un projet à long terme puisque les premières centrales de ce type ne devraient pas voir le jour avant 2040/2050.
Si je reprends rapidement les statistiques 2004, les USA ont 104 centrales en activité et la France 59 dont 34 sont gérées par EDF.
En Suisse, nous avons 5 centrales nucléaires Beznau I, Beznau II, Mühlberg, Gösgen et Leibstadt qui ont respectivement été mises en service en 1969, 1971, 1971, 1979 et 1984. Pour 2004, la production par centrale a été, respectivement, de 2,8 TWh, 3,1 TWh, 2,9 TWh, 8 TWh et 8,7 TWh. Au total, c'est 40 % de la production Suisse d'électricité qui a été générée par ces 5 centrales nucléaires. Les centrales nucléaires consomment en moyenne 130 tonnes d'uranium par an.
Normalement, la durée d'exploitation est de 40 ans mais il est possible de demander des extensions et c'est ce que les sociétés qui gèrent ces centrales ont fait et obtenu. Il faut noter que le peuple a adopté un moratoire de 10 ans sur l'énergie nucléaire en 1990 mais, plus de 10 ans plus tard, en 2003, il a majoritairement rejeté deux référendums qui traitaient du nucléaire: "Sortir du nucléaire" (contre à 66 %) et "Moratoire plus" (contre à 58 %). D'ici 5 à 10 ans, il est vraisemblable que les premières centrales nucléaires (Beznau) devraient être stoppées et démantelées mais aucune date n'a encore officiellement été arrêtée.
De plus, il faut savoir que même si le prix de l'uranium est variable comme le pétrole ou le gaz (le kilo d'uranium est passé de USD $28 à USD $80 entre 2003 et 2005), les volumes des matières premières qui sont nécessaires pour produire de l'électricité sont très différentes. Par exemple, avec un peu moins d'un kilo uranium, on produit autant que 1'000 tonnes de charbon (USD $59 la tonne) ou 5'000 mètres cubes de gaz (USD $50 les 1'000 mètres cubes)…
Pour le moment, je n'ai parlé que de réacteurs à fission mais cette technologie est relativement dangereuse et surtout, produit des déchets extrêmement radioactifs. Les chercheurs se penchent déjà sur un autre type de réacteur qui sera basé sur la fusion! Ces recherches sont sur le point de se transformer en réalité puisqu'une première centrale expérimentale appelée ITER ("la voie" en latin) doit voir le jour à Cadarache, en France, vers 2016.
En gros, avec la fission, on brisait un noyau d'atome lourd de plutonium ou d'uranium dans un réacteur ce qui avait pour effet de dégager une énorme énergie. Demain, avec la fusion, on aimerait fusionner deux noyaux légers (deutérium et tritium) et ainsi, reproduire ce qui se passe dans notre soleil. Mais cette opération s'annonce compliquée puisque les défis techniques qui doivent être résolus sont colossaux.
Je ne citerai qu'un exemple. Pour que la fusion thermonucléaire fonctionne, il faut notamment atteindre une température qui avoisine les 100 millions de degrés car le deutérium et le tritium sont chargés positivement et se repoussent naturellement. Or, aucun matériau ne supporte ces températures extrêmes et c'est pourquoi il faut un champ magnétique puissant qui va guider les atomes ionisés ou le plasma (quatrième état de la matière).
Bref, comme je le disais, il s'agit d'une technologie d'avenir mais qui en théorie serait extrêmement moins dangereuse et polluante que la fission. De plus, le combustible (l'hydrogène qui n'existe pas sous une forme naturelle) est disponible en quantité pratiquement illimitée sur Terre.
ITER devrait coûter 10 milliards d'euros et sa légitimité en tant que réacteur de recherche est très vivement critiquée par des experts qu'on peut notamment lire sur le site de dissident-media.org et sa section Info Nucléaire (austère mais avec beaucoup d'informations).
E. Les centrales éoliennes
Depuis quelques millénaires, on utilise le vent pour nous mouvoir et c'est tout naturellement que l'être humain a souhaité tirer parti de cette force inépuisable pour ses besoins électriques (les premiers moulins sont datés du XIIe siècle).
Fondamentalement, le principe est toujours le même. Le vent permet de générer de l'électricité au travers d'une éolienne qui entraîne une turbine électrique. En gros, le prix du kWh produit via cette technologie est d'environ CHF 9 à 20 centimes (6 à 13 centimes d'euro).
Sur le plan mondial, la production d'électricité au travers d'éoliennes est très faible puisque pour 2004, on estime qu'il est inférieur à 0,4 %. Mais les objectifs sont agressifs puisqu’à terme, d'ici à 2030, on espère atteindre les 3 % (ça représente des dizaines de milliers d'éoliennes).
Ces simples chiffres sont édifiants. L'humanité ne pourra pas compter sur cette technologie pour sortir des énergies thermiques et nucléaires car les éoliennes ne sont pas assez puissantes pour satisfaire nos besoins. À titre de comparaison, les plus grosses turbines pour éoliennes font 5 MW… alors qu'une turbine de centrale nucléaire se situe à 1'500 MW, soit l'équivalent de 300 fois la plus grosse des éoliennes.
À raison, certains me diront que des turbines de 10 ou 20 MW verront probablement le jour dans quelques années. Mais c'est peu probable puisque ça demanderait des éoliennes toujours plus grandes et qu'on est proche de la limite. En deux mots, pour produire deux fois plus d'électricité, les pales doivent être 50% plus grandes pour faire tourner la turbine… Donc, pour obtenir 10 ou 20 MW, il faudrait que les pales fassent 180 à 270 mètres de diamètre (ou plus de 300 mètres de haut)! Sans parler du fait qu'aux extrémités, les pales atteindraient probablement la vitesse du son… avec le fameux "boom" et résonance que ça engendrerait. Il faudra plus que 2 kilomètres pour ne pas les entendre et la production hors continent (offshore) serait encore plus coûteuse.
De plus, il ne faut pas oublier qu'une turbine nucléaire ou thermique fonctionne plus de 90 % du temps sur l'année alors qu'une éolienne produit en moyenne de l'électricité 25 % du temps… Pourquoi? Parce que le vent n'est pas constant! Il faut savoir qu'une éolienne ne produit rien en dessous de 4 m/s (15 km/h) et se "débranche" à 25 m/s (90 km/h) parce qu'au-delà, elles pourraient s'endommager (et accessoirement, l'énergie produite est perdue parce que la turbine ne fonctionne pas sur de telles fréquences).
Dans le but relativiser un peu tout ça, il faut savoir que le plus important producteur d'électricité éolien au monde en 2003 était l'Allemagne avec 23.5 TWh, soit 4,2 % de la totalité de sa production électrique nationale (558 TWh pour 2003).
Les USA produisent environ 0,4 % (environ 14 TWh) de leur électricité au travers de l'éolien. À terme, grâce à une stratégie nationale importante (PDF Anglais), ils souhaitent augmenter ce pourcentage à 5 % d'ici à 2020 avec des moyens originaux notamment! Par exemple, un peu à l'image des fermiers des années vingt ou 30 qui installèrent des puits de pétrole dans leurs champs, beaucoup commencent à installer des éoliennes pour diversifier leurs revenus.
Il faut aussi relever que la surface disponible aux USA est beaucoup plus importante qu'en France ou en Suisse. Une étude détaillée par état est disponible sur le site gouvernemental Wind Powering America.
Pour la France, beaucoup d'informations utiles peuvent être trouvées sur le site de Suivi Eolien. En gros, pour 2004, les 80 sites et les 629 turbines ont produit 573 GWh ou 0,1 % de la production électrique française. Pour 2005, des investissements importants ont été réalisés puisque ce n'est pas moins de 39 sites et presque 300 éoliennes qui ont été ajoutées à l'ensemble du parc. La production devrait donc passablement augmenter en 2005 (peut-être que les 0,2 % seront atteints).
Bien sûr, pour tirer le maximum du vent et donc produire de l'électricité, les éoliennes ne doivent pas être disposées n'importe où. Des études importantes doivent être menées pour réussir à trouver les meilleurs emplacements. De plus, l'impact sur l'environnement doit également être pris en compte puisque les plus grandes éoliennes mesurent, avec les palles, près de 200 mètres de haut et génèrent, quand elles tournent, du bruit (40 à 50 dB à 300 mètres). À titre de comparaison, la tour Eiffel culmine à 320 mètres. Ci-dessous, les zones propices à l'installation d'éoliennes:
Comme on peut le voir, les zones qui sont propices à ce type de production ne sont pas nombreuses et pourtant, les objectifs pour l'ensemble de la Suisse sont importants puisque l'Office Fédéral de l'Énergie (OFEN), a ordonné que la production d'électricité éolienne atteigne 50 à 100 GWh à l'horizon de 2010!
Dans cette optique, elle a rédigé un document très intéressant appelé Concept suisse pour l'énergie éolienne, qui doit servir de base pour la construction des 5 à 10 futures centrales éoliennes en Suisse .
Comme vous l'avez vu, alors qu'aux USA ou en France ce type de production représente un certain pourcentage (enfin, 0,4 % et 0,1 %!), la Suisse fait encore pire avec, pour 2004, une production qui a avoisiné les 8,1 GWh, soit un bon 0.01 % de la production totale du pays (63,5 TWh). Effectivement, ça ne sera pas trop dur de faire mieux!
Dans le but d'informer le public, l'OFEN a mis en place un site qui traite de l'éolien en Suisse.
Représentation des éoliennes en projets et existantes
Néanmoins, multiplier par 10, voire par 20 la production d'électricité d'ici à 2010 est un projet ambitieux puisque pour se faire, il faudra construire 5 à 10 nouvelles infrastructures et ça, dans notre beau pays "propre en ordre", ce n'est pas gagné.
Par exemple, il y a le projet de Crêt-Meuron qui devrait produire à lui seul 14,3 GWh par an (de quoi fournir de l'électricité à 3'000 foyers). C'est presque le double de toute la production suisse d'électricité éolienne et le projet est soutenu par le canton de Neuchâtel, les communes concernées, Pro Natura, le WWF, Ecoforum et les Verts! Et bien en avril 2005, imaginez-vous que le Tribunal administratif du canton de Neuchâtel a donné raison aux opposants de ce projet, soit des propriétaires de chalet (distants d'au moins 630 mètres) et surtout, deux associations qui aimeraient beaucoup que rien ne bouge dans ce pays: la Fondation Suisse pour la Protection et l'Aménagement du paysage ainsi que le Patrimoine Suisse qui se félicite que "les crêtes du Jura neuchâtelois [...] ne sauraient être sacrifiées à la production de quelques GWh d'énergie éolienne."
Alors voilà comment en Suisse, malgré des directives fédérales et le support du projet par pratiquement toutes les associations écologiques du pays, on ne peut pas mettre en place 7 éoliennes de 1,75 MW chacune. Évidemment, les initiateurs du projet ont fait recours au Tribunal Fédéral le 9 mai 2005 mais je ne pense pas que la situation se débloquera avant 2007 (si elle se débloque!).
Ce genre d'histoire est assez commun en Suisse puisqu'on est tous d'accord sur le fait qu'il faut diversifier notre production, mais pas à côté de chez nous, même si ce n'est que pour 7 éoliennes. Avec ce genre d'attitude, je vous laisse imaginer ce qui se passerait si, dans 5 ou 10 ans, il fallait trouver une alternative à la centrale nucléaire de Beznau I et II (700 MW)! On les mettrait où ces 2'000 éoliennes de 5 MW ou 8'000 éoliennes de 1,75 MW? À titre de comparaison, les Allemands ont plus de 15'000 éoliennes qui tournent déjà…
Enfin, il ne faut pas oublier que ce type d'installation n'est pas éternel non plus. Aujourd'hui, les sites de production ont reçu des licences d'exploitation pour 20 ou 25 ans. Par conséquent, à terme, il faudra aussi penser à mettre à jour ces installations, voire les démanteler.
F. Les centrales solaires
Encore une fois, on parle ici d'une énergie qui permet de produire de l'électricité avec une influence assez faible sur l'environnement.
Globalement, pour produire du courant, on capte les rayons du soleil (les photons) grâce à des capteurs photovoltaïques, ce qui génère une tension électrique.
Cette technologie n'est pas nouvelle, on en parle énormément depuis des décennies mais vu les augmentations qui ont touché certaines matières premières, ça devient un sujet de plus en plus courant (si j'ose dire!).
Le problème de cette technologie réside en trois points: le rendement est tout simplement lamentable (entre 10 et 20 % suivant le type de cellules utilisées mais certains prototypes tournent autour de 30 %), les coûts liés à cette technologie sont encore très importants et la fabrication des panneaux solaires a un coût important (il faut entre 5 et 6 ans pour qu'un panneau puisse produire autant de courant que ce qui a été nécessaire à sa construction). En gros, le prix du kWh produit via cette technologie s'étale de CHF 90 à 150 centimes (60 à 100 centimes d'euro).
Qu'il n'y ait aucun malentendu, il est évident que les rayons du soleil seraient amplement suffisants pour couvrir toutes les besoins électriques de l'humanité. Je ne me suis pas amusé à vérifier certaines affirmations qu'on peut trouver ici ou là, mais je suis certain qu'elles sont bonnes. Ci-dessous, quelques phrases tirées de sites pro-solaires:
"Si on pouvait capter pendant 4 heures tous les rayons du soleil qui atteignent la terre, on aurait assez d'énergies pour tous les besoins énergétiques de la terre et ce, pour une année!" "Si on recouvrait tous les toits plats de Suisse avec des panneaux solaires, on produirait 20 % des besoins électriques du pays!"
Pour mieux visualiser ces remarques pertinentes, je vous propose une illustration qui provient de l'excellent site Swissolar:
De fait, le soleil nous envoie beaucoup de lumière et donc, d'énergie
La solution semble donc toute trouvée: tapissons la planète de panneau solaire! Ok, pas très réaliste.
On le voit également, les matières premières comme le gaz, le charbon, le pétrole ou l'uranium sont limités. Alors le solaire, est-ce la solution?
Oui et non. Du fait d'un rendement médiocre, d'un coût élevé qui ne sera pas divisé par 10 tant le processus de fabrication de ces panneaux sont complexes et enfin, comme l'éolien, parce que cette technologie est fragile et totalement liée à la météo.
Quand je dis fragile, je veux dire que les panneaux solaires produisent au mieux 1'000 W au m2. Mais cette puissance peut-être divisée par 4 si il y a quelques nuages dans le ciel, par 6 quand il pleut et finir à 0 W la nuit. De plus, ces valeurs maximales sont atteintes uniquement quand le soleil est perpendiculaire aux panneaux. Dès qu'un angle se forme entre le panneau et le soleil, on perd de la puissance. C'est pour cette raison que les spécifications des panneaux solaires sont exprimées en Wc ou Watt crête, c'est le maximum que le panneau peut générer.
Il est également à noter que les panneaux doivent être souvent nettoyés car sinon ils peuvent perdre leur rendement, y compris si de la neige, du sable ou du pollen se dépose dessus!
Enfin, la durée de vie d'un panneau n'excède pas 20 à 30 ans, par conséquent, c'est également une source de pollution car les panneaux devront également être démantelés un jour ou l'autre.
En Europe, c'est l'Allemagne qui produit le plus d'électricité "solaire" avec un total de 459 GWh pour 2004 grâce à ses 794 MW de panneaux solaires. Ca représente moins de 0,9 % de la production allemande d'électricité…
C'est également l'Allemagne qui a la plus grande centrale photovoltaïque du monde appelée Bavaria Solarpark. Elle est équipée de 57'600 panneaux solaires répartis sur 3 sites: Mühlhausen, Günching et Minihof. Les 3 sites qui sont rentrés en production en juillet 2005 occupent 251'000 m2 (56 terrains de foot) au sol et offre une capacité de production proche des 10 MWc (environ 14 GWh par an).
Mais ce n'est pas fini car le Portugal a annoncé la construction de la plus grande centrale photovoltaïque au monde à Moura au travers d'un investissement de 250 millions d'euros. À terme, cette centrale aura une puissance de 62 MWc et devrait produire 88 GWh par an au travers de ses 350'000 panneaux solaires répartis sur 1,12 km2 (c'est plus de 150 terrains de foot!). La construction démarrera en 2006 et sera achevée en 2009. Grosso modo, ce projet devrait permettre de satisfaire la demande électrique de 21'000 foyers.
Enfin, c'est le Japon qui a le plus grand parc installé (1'131 MWc) mais je ne peux qu'évaluer l'électricité produite car je n'ai trouvé aucune donnée officielle: environ 1'900 GWh.
Ci-dessous, une évolution de la production électrique photovoltaïque des USA qui s'est arrêtée en 2004 à 579 GWh (puissance 397 MW):
Comparé à la production d'électricité éolienne sur 16 ans, on n'observe pas la même progression. Les USA ont clairement opté pour une technologie éolienne qui est moins onéreuse et plus performante.
Pour la France, il serait difficile de faire un historique dans le "solaire" tant les données disponibles sont inexistantes. En gros, à la fin 2004, il existait un parc photovoltaïque raccordé au réseau d'une puissance de 2,21 MWc sur l'ensemble de la France (cette statistique ne prend pas en compte les particuliers qui produisent de l'électricité pour leurs propres besoins). Il est aussi à noter que la production a augmenté de 50 % vis-à-vis de 2003 (1,48 MWc). Toutefois, pour bien se rendre compte à quel point cette technologie est insignifiante pour le moment en France, la puissance de production équivaut à environ 13'000 panneaux qui doivent occuper environ 55'000 m2 (ou un peu plus que 12 terrains de foot sur l'ensemble du pays)!
Il est à noter que je prends ces statistiques sur le site officiel du Ministère de l'Economie des Finances et de l'Industrie. Toutefois, pour une raison que j'ignore, beaucoup de sites indiquent des valeurs 10 fois plus importantes pour la France (entre 21 et 26 MWc). Je parle par exemple de l'Institut National de l'Énergie Solaire qui n'a pas l'air de dépendre de l'état… et qui prend des statistiques d'autres sites encore moins officielles comme l'Observatoire des Énergies Renouvelables, l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (qui est semble-t-il sous la tutelle, mais pas dépendant de l'état), ou l'IEA Photovoltaic Power Systems Programme (qui semble dépendre de l'International Energy Agency). Je ne m'explique pas cette différence mais elle est là. Si quelqu'un à la vérité ou une explication, je suis preneur!
Enfin, pour la Suisse, la puissance du parc était en 2004 d'environ 20 MWc qui ont produit 15,7 GWh (c'est presque 10 fois plus que la France).
Pour autant, la Suisse et l'Allemagne, de par leurs positions géographiques, ne bénéficient pas d'un ensoleillement idéal pour ce type de production. Une simple comparaison nous montre que chaque MW en Suisse produit environ 815 MWh par an contre 1'458 MWh pour les USA et 578 MWh pour l'Allemagne! Pour l'Allemagne, ce chiffre est a relativisé puisque le parc est en pleine croissance ce qui ne permet pas de réaliser des statistiques sur l'année (on est certainement dans les 800 à 900 MWh).
En bref, les USA produisent 1,8 fois plus d'électricité par MW qu'ici ...
Dans le but de démontrer cette différence entre les USA et la Suisse, je vous propose ci-dessous deux cartes qui comparent l'énergie que le soleil fait parvenir au m2 par an sur chaque territoire (une carte de la France est aussi disponible ici):
L'énergie solaire en kWh et au m2 sur une année aux USA
L'énergie solaire en kWh et au m2 sur une année en Suisse
Comme on le voit (il faut agrandir les images pour pouvoir lire les légendes), sur l'ensemble de la Suisse, on passe de 1'100 kWh/m2/an à 1'600 kWh/m2/an et les parties les plus productives se trouvent dans les alpes. À l’inverse, les USA démarrent avec des petites zones à 800 kWh/m2/an (Alaska) jusqu'à 3'800 kWh/m2/an (New Mexico, Arizona, Nevada, Californie, Colorado et Utah)!
Pour mieux se rendre compte de ces superficies, il faut réaliser que les zones rouges aux USA qui reçoivent entre 3'100 kWh/m2/an et 3'900 kWh/m2/an représentent presque 40 fois la Suisse ou 3 fois la France!
Enfin, la biomasse et la géothermie
Bon, cette humeur est déjà assez longue comme ça et je ne veux pas trop en rajouter.
En résumé, la biomasse est un terme général qui désigne les matières organiques (plantes, déjections, etc.) qui, en fermentant, dégagent du gaz qui est récupéré pour produire de l'énergie. En Suisse, pour 2004, ce procédé a permis de produire l'équivalent d'environ 290 GWh dont 115 GWh électriques (0,2 % de la production électrique en Suisse).
C'est un bon résultat mais qui est limité car cette production est directement liée à nos déchets végétaux et organiques. Moins nous en produiront, moins d'énergie pourra être produite au travers de ce procédé.
Bien sûr, des progrès seraient encore possibles grâce à un meilleur tri des déchets mais je le répète, tous ces efforts auraient un impact assez faible sur l'ensemble de notre production électrique.
De plus, il ne faut pas oublier que cette méthode de produire du gaz génère du méthane (plus de 80 %)... un gaz qui produit 25 fois plus d'effet de serre que le CO2!
Pour ceux qui sont intéressés, je leur recommande la visite de cet excellent site: BiomassEnergie.
Enfin, la géothermie pourrait, dans une certaine mesure, être comparée à l'énergie solaire. En effet, il semblerait que le potentiel géothermique Europeen se monte à 200 TWh (l'ensemble de l'Europe de l'ouest a produit en 2003 plus de 2'900 TWh). Toutefois, comme le solaire, le rendement de cette énergie est très faible puisqu'on estime qu'un échangeur de chaleur-électricité ne peut produire plus de 0,1 Wh par m2.
Pour rire, j'ai fait un petit calcul et je suis parti de l'idée que chaque mètre carré du territoire Français serait équipé d'un convertisseur de chaleur-électricité et je suis arrivé à une production théorique annuelle d'électricité de 54 GWh…
Comme on peut le voir, l'intérêt de la géothermie ne réside pas dans la production d'électricité. Elle peut servir à bien d'autres choses mais j'en reparle dans les conclusions!
Conclusions
Voilà, on y est. Est-ce que tout le monde est là? Est-ce que tout le monde dort? J'ai cru que je n'y arriverais jamais puisque ça faisait des mois que j'avais cette humeur en préparation et que j'ai passé pas mal de temps dessus…
Je me demande si vous-même, après la lecture de cette humeur, vous avez développé une opinion sur le sujet?
Personnellement, en rédigeant cette humeur, j'ai changé d'avis sur bien des points. Pourquoi? Parce qu'on nous abreuve de mensonges, d'âneries et de contre-exemples à 2 balles!
Je veux prendre pour preuve deux exemples extrêmes: l'International Atomic Energy Agency (IAEA) a osé dire à l'unisson avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations Unies pour le Développement, que le désastre de Tchernobyl n'a coûté la vie qu'à une cinquantaine de personnes seulement et pourrait, à terme, tuer moins de 4'000 personnes sur les 600'000 personnes touchées. Tranquille donc, ce n'était pas grand-chose!
Et puis de l'autre côté, on a le réseau Sortir du Nucléaire, qui ne regroupe pas moins de 722 associations et comme son nom l'indique, aimerait sortir du nucléaire du "jour au lendemain". Je cite (sans rire): "Si les centrales nucléaires devaient être fermées demain, la France ne se retrouverait pas plongée dans l'obscurité pour autant. La soixantaine de centrales au fioul ou au charbon qui existent en France peut pourvoir en grande partie à notre consommation, pour peu qu'elles fonctionnent toute l'année." Ah oui, j'ai oublié de vous dire, selon l'Office Fédéral de l'Environnement, des Transports, de l'Énergie et de la Communication, la Suisse déplore plus de 3700 morts prématurées par an dû à la pollution atmosphérique!
Sympa ces deux extrêmes hein? Une aimerait nous voir bouffer du Plutonium et l'autre du charbon! Bravo.
Et bien moi je ne vois pas les choses comme ça parce que je me rends compte que les centrales nucléaires sont dangereuses au même titre que les thermiques! Bien sûr, les dangers, les causes et les effets ne sont pas les mêmes, mais elles mènent toutes à la mort (ok, tout le monde connaîtra ça un jour, mais on n’est pas pressé!).
Et l'hydraulique, me demanderez-vous? Et bien si on fait exception du barrage de Malpasset qui céda en 1959 et qui tua plus de 400 personnes en détruisant tout sur son passage jusqu'à Fréjus avec une vague de 40 mètres et ses 50 millions de m3 d'eau (peut-être que les plus de 50 ans se souviennent et voudraient nous apporter leur témoignage?). Il faudrait aussi faire abstraction du barrage de Machhu en Inde qui se brisa en 1979 provoquant la mort de 2'000 à 30'000 personnes (pas beaucoup de documents officiels à ce sujet). Plus d'une trentaine de barrages ont cédé dans le monde!
Bref, la production d'électricité hydraulique a aussi connu beaucoup d'accidents et de morts, ce n'est pas pour autant qu'on lui tourne totalement le dos.
Alors, quelles sont les solutions?
Elles sont multiples et pour comprendre les enjeux, il faut savoir que l'Europe est sur le point de reprendre la construction de centrales nucléaires après une "pause" de 15 ans! Pourquoi? Parce que quand Tchernobyl a pété en 1986, on a stoppé le nucléaire et fini de construire ce qui était en projet! Puis? Rien, absolument rien n'est venu compenser - et à terme remplacer - la production nucléaire… même pas les 722 associations de nos amis Sortir du Nucléaire.
Alors voilà! Presque 20 ans plus tard, le lobby du nucléaire a mieux travaillé que nos milliers d'écolos, en voici la preuve:
- la Finlande aurait dû abandonner le nucléaire en 2010 mais elle a commencé à construire une nouvelle centrale l'année dernière et elle sera prête en 2009!
- La France va démarrer la construction d'une nouvelle centrale à Flamanville qui sera prête en 2012!
- La Bulgarie devrait décider ce mois de construire deux nouveaux réacteurs tout comme la République Tchèque!
- La Roumanie devrait terminer la construction d'une centrale qui avait été arrêtée il y a 15 ans!
- L'Angleterre devrait éditer un rapport cette année préconisant les directions énergétiques que le pays devrait prendre (on parie sur la réponse?)!
- L'Italie, qui avait fermé toutes ses centrales nucléaires suite à un referendum en 1987, vient de passer un accord de collaboration énergétique avec la France sur, entre autre, le nucléaire!
- La Belgique aurait également dû fermer ses centrales en 2015 mais elle est en train de réévaluer cette date butoir!
- Enfin, l'Allemagne vient d'avoir un nouveau gouvernement et il est de notoriété publique que la nouvelle Chancelière Angela Merkel aimerait bien revoir la date d'arrêt des réacteurs en 2021…
Et la Suisse? Et bien après avoir "indéfiniment" prolongé la durée de vie de ses centrales, elle se demande si elle ne va pas suivre le mouvement généralisé!
L'électricité a un coût économico-écologique! Développer une stratégie énergétique sans tenir compte de l'un et de l'autre serait une ânerie parce que dans un cas comme dans l'autre, c'est nous qui payons la facture.
Ci-dessous, un petit tableau qui résume les coûts de production d'électricité par source:
Technologies |
CHF par kWh
|
Euro par kWh
|
Nucléaire |
0,03 à 0,045
|
0,02 à 0,03
|
Hydraulique |
0,03 à 0,10
|
0,02 à 0,07
|
Charbon |
0,045 à 0,05
|
0,03 à 0,035
|
Gaz |
0,05 à 0,06
|
0,035 à 0,04
|
Pétrole |
0,09 à 0,10
|
0,06 à 0,07
|
Eolien |
0,09 à 0,20
|
0,06 à 0,13
|
Solaire |
0,90 à 1,50
|
0,60 à 1,00
|
Je suis certain qu'on peut beaucoup discuter sur ces chiffres. Néanmoins, il s'agit de moyennes qui prennent en compte tous les aspects. La pollution, le démantèlement, le retraitement, etc.
Alors oui, on pourrait éteindre les centrales nucléaires du jour au lendemain et relancer des centrales thermiques pourries et acheter du nucléaire à nos voisins… mais ce raisonnement est lamentable puisqu'on ne peut défendre l'écologie et proposer de relancer des centrales très polluantes (et par la même occasion ne pas respecter le protocole de Kyoto) ainsi qu'acheter du nucléaire étranger pour subvenir à nos besoins! Au mieux ce discours tient de la stupidité et au pire, de l'inconscience.
Sans parler des coûts, on ne peut pas non plus remplacer nos besoins en électricité par de l'éolien et du solaire à plus de 10 % ou 20 % car on s'exposerait à des risques importants de pénurie quand la météo ne serait pas "idéale". Bien sûr, on pourrait avoir une couronne de panneau solaire dans l'espace tout autour de la terre qui produirait 24 heures sur 24 de l'électricité aux meilleures conditions… mais pour le moment cette idée n'est pas réaliste.
L'hydraulique à quant à lui des limites qui sont liées à la géographie d'une nation ou même d'un continent sans parler des risques qui sont liés aux événements naturels (tremblements de terre, inondations, etc.).
Le nucléaire pourrait répondre à nos futurs besoins électriques d'une façon bien plus efficace et surtout, moins polluante pour notre environnement que les centrales thermiques. Toutefois, les risques liés à l'exploitation des centrales nucléaires et la gestion des déchets restent à un problème important.
Comme on peut le voir, nous nous sommes mis nous-mêmes dans une situation de dépendance très forte et ça ne sera pas facile de reporter ces besoins sur une méthode de production en particulier… et ce, malgré ce que veulent bien nous faire croire les extrémistes de tout bord.
"Alors", me direz-vous?
Et bien j'aborde brièvement en 3 points ce qui, à mon humble avis, devrait être entrepris dans les années et décennies qui viennent:
A. Économiser l'électricité
Je n'irai pas aussi loin que certains écolos qui disent qu'on pourrait réduire de 50 % notre consommation électrique! Toutefois, je suis persuadé qu'avec des gestes simples, on pourrait déjà économiser 10 % à 15 % d'électricité et qu'avec des efforts importants (financiers et humains), on pourrait encore pousser ce chiffre à 25 % ou 30 %.
Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls responsables car les constructeurs d'équipements électroniques doivent également changer et rendre plus performants leurs appareils. Pour les aider à parvenir à ce résultat (pour ne pas dire forcer!), il faut bien sûr légiférer et promulguer des lois toujours plus strictes sur la consommation électrique des appareils électroniques.
Enfin, quand je parle de gestes simples, je me suis moi-même prêté à ce petit jeu de janvier à décembre 2004 et j'ai réussi à économiser 12 % de la facture totale d'électricité… Comment? Et bien j'ai d'abord cessé de laisser les téléviseurs sur "veille" (économie: environ 50 kWh par an). J'ai pratiquement arrêté d'utiliser le séchoir électrique de ma buanderie en achetant un de ces bons vieux machins pour étendre le linge (économie: environ 400 kWh par an). Je ne lave plus mon linge avec prélavage et à 95 degrés mais au maximum à 60 degrés sans prélavage (économie: environ 200 kWh par an). Mon lave-vaisselle ne tourne plus qu'à 30 degrés (économie: environ 100 kWh). J'ai aussi remplacé là où c'était possible, mes lampes conventionnelles par des lampes basses consommation (économie: environ 100 kWh par an) et surtout, j'ai arrêté de laisser allumer là où je n'étais pas! Enfin, j'ai aussi remplacé mon 21 pouces CRT par un sympathique 24 pouces (économie: environ 70 kWh par an).
J'ai donc économisé un peu plus de 900 kWh sur une année! Financièrement parlant, ce n'est pas énorme puisqu'on parle de CHF 150.-. Néanmoins, ça permet quand même de mettre quelques bouteilles de Champagne au frais!
Mais ma liste n'est pas exhaustive! Vous trouverez encore plein de conseils et recommandations sur cette page du site du WWF en Suisse.
Ces "trucs et astuces" ne régleront pas tout puisque les ménages ne consomment pas plus de 30 % de l'électricité produite, mais ça permettra de faire un pas dans le bon sens!
B. Utiliser l'électricité à bon escient
Qu'est-ce que je veux dire par là? C'est très simple: aujourd'hui, pour des raisons politiques ou mercantiles, certains font la promotion de l'électricité pour des besoins qui ne devraient pas utiliser de l'électricité!
À l'exception des maisons de vacances ou des maisons situées dans des régions chaudes, je trouve tout bonnement scandaleux de recommander l'électricité pour le chauffage!
Quand on sait que plus de 99 % de la planète Terre fait plus de 1'000 degrés, c'est débile de vouloir cramer 0,0000001 % de ses ressources pour se chauffer!
Pour répondre spécifiquement à ces besoins énergétiques, la géothermie est la solution au travers des "pompes à chaleur". Grâce à un excellent site Internet, le Groupement Professionnel Suisse pour les pompes à chaleur permet d'obtenir des réponses à toutes les questions que vous vous posez. Si vous êtes sur le point de construire une habitation ou de rénover votre vieille chaudière, vous devez absolument évaluer une pompe à chaleur pour les besoins de votre habitation! Leur section "statistiques" est également révélatrice des changements de comportement qui sont en cours dans le métier du chauffage (et par extension des clients!).
La France bénéficie aussi de son Association Française pour les Pompes à Chaleur, mais leur site est franchement un peu léger… pour ne pas dire nul.
Les économies seront doubles: vous ne brûlerez pas les ressources terrestres pour vous chauffer et surtout, grâce à la montée des coûts du gaz ou du mazout et l'amélioration du rendement, après quelques années, vous économiserez de l'argent!
Grâce à ce moyen de produire de la chaleur, des pays comme la France ou surtout la Norvège, arriveraient à réaliser des économies importantes sur leur facture énergétique!
C. La recherche
Ce point est fondamental et malheureusement, sous-estimé.
À la lecture de cette humeur, il y a un point qui paraît évident: la solution parfaite, soit économique et non polluante, n'existe pas aujourd'hui. C'est pourquoi de grands efforts doivent être fournis pour que demain, l'humanité puisse enfin vivre (électriquement parlant) sans tout détruire ou brûler autour d'elle.
Subventionner le solaire n'est pas vraiment une solution sur le long terme car l'état, c'est nous. Voir sa facture d'électricité être multipliée par 20 ou 30 n'est pas réaliste comme il est encore moins réaliste d'augmenter la dette de l'état de 200 % parce qu'elle finance une nouvelle forme de production électrique…
Je fais peut-être une erreur de jugement, mais pour moi, l'avenir appartient à 90 % à des procédés de production d'énergie qui n'existe pas ou ne sont pas efficients. La recherche doit permettre d'améliorer le rendement des panneaux solaires mais également, faire baisser leurs coûts de production. Tout comme elle doit nous donner une réponse sur les promesses de la fusion nucléaire par exemple.
Enfin, si tous les moyens cités ne tiennent par leurs promesses, alors il faudra inventer quelque chose d'autre!
Voilà, j'espère que cette humeur vous aura suffisamment informé!
T
, le 20.01.2006 à 00:11
Trooop looong! Meuh non, j’ai déjà tout lu…
Concernant la force humaine: le piétinement du troupeau que nous formons, notamment dans les transports et les trottoirs de nos cités, si c’est pô de l’énergie perdue ça…
___________________________________
signé encore ce « mudak » de drazam
, le 20.01.2006 à 00:36
Dommage !
Yves
, le 20.01.2006 à 00:59
Pffff! Je me dis à minuit diix « allez, je lis l’humeur du jour puis dodo… Du coup, il est 1h et j’ai encore deux liens à lire…
Mais c’était (comme d’habitude) très intéressant. Merci!
, le 20.01.2006 à 01:04
Trés bon article ToTheEnd. Enfin on peut parler du nucléaire sans être catalogué comme pro nucléaire et assassin. Il faut avoir un débat public concernant l’énergie.
Sinon pour les économies, il faudrait qu’on arrête d’éclairer à tout va la nuit! Tout et n’importe quoi ? (enfin, là c’est l’astronome amteur qui parle ;-))
Bonne nuit
, le 20.01.2006 à 01:53
Un bien bel article, à la portée de tous, une vision plutôt objective qui ouvre le débat (mais bon là, perso je vais me coucher…). Après une formation en environnement à l’EPFL, je ne peux que te rejoindre dans la plupart de tes arguments et souligner l’importance des gestes quotidiens qu’on peut tous faire en faveur de notre planète. Tes exemples sont explicites et merci pour ta recherche particulièrement bien documentée sur ce sujet d’actualité.
On se réjouit de lire ta prochaine intervention sur ce site!
, le 20.01.2006 à 02:07
Purée que t’es chiant comme mec. On devrait t’interdire de lancer sur ce site des articles archi-intéressants alors que j’ai une tonne de taf qui m’attend et que je devrais aller faire dodo. C’est horrible, tu écris trop, on dirait moi dans mes bons jours :-)
—
Ze GG of Ze Gete.net
, le 20.01.2006 à 03:26
Bravo pour cet excellent article! Il aurait été intéressant de mieux voir en pourcentages où l’électricité est consommée actuellement, par qui et par quoi (chauffage, éclairage public et domestique, trains, voitures, téléviseurs, ordinateurs, appareils de cuisine etc.). L’état pourrait faire beaucoup plus pour promouvoir les économies d’énergie. Par exemple, ne faudrait-il pas à terme interdire les écrans CRT en faveur des écrans plats, accélérer l’emploi d’éclairages publics et domestiques à base de LED, encourager la cuisson au micro-ondes, interdire des températures de plus de 20 degrés dans les magasins etc.? Et j’adorerais avoir un système à pédales pour alimenter mon PowerBook, ce qui m’obligerait à faire plus d’exercices physiques :o)
, le 20.01.2006 à 06:02
ToTheEnd, ne lis surtout pas ça ! Dans le cas contraire, on se retrouverait avec plus de 200 messages avant la fin du week-end…
Ne comptez pas sur moi pour perdre mon temps à établir la funeste liste des avatars que nous procure la société de surconsommation dans laquelle nous vivons. Nous connaissons tous fort bien ses tares. Nous sommes au bord du gouffre et des abrutis s’apprêtent à nous faire avancer d’un ultime pas.
Ce sont ces abrutis (pas un processus démocratique) qui décident de la quantité d’énergie qui sera nécessaire aujourd’hui et demain. Le résultat de leur inconscience criminelle est toujours le même : puisque nous allons consommer encore plus (et s’il le faut, nous gaspillerons, mais oui), il faudra encore et toujours plus d’énergie. Sous-entendu : Sinon, vous devrez, bandes de cons…ommateurs, vous passer de tous ces gadgets à la mord-moi le zizi (dignes d’immatures d’environ 15 ans et moins) dont vous avez accepté si facilement de devenir les dévoués esclaves.
Homme libre, où es-tu ?
Subitement, je comprends ce brave Diogène — la dignité faite homme — sortant de son tonneau, en plein jour, une lanterne allumée à la main et qui répondait à qui lui demandait ce qu’il était en train de faire : « Je cherche un homme. » Déjà…
Il ne s’agit plus de fournir des biens adaptés à la demande légitime et raisonnée des populations du monde mais d’assurer l’augmentation de la « croissance », c’est-à-dire, bien traduit, l’augmentation (programmée) des bénéfices qu’une poignée de salopards va se mettre au fond des poches. Et elles sont grandes !
C’est l’unique raison pour laquelle il est nécessaire que les quantités d’énergie augmentent de manière irraisonnée. S’il faut de l’atome, on ne va s’encombrer ni de demander l’avis des citoyens ravalés au rang avilissant de consommateurs, ni de faire taire tout reliquat de contestation à grands coups de matraque.
Il n’y a bien sûr de problème énergétique que dans la perspective de surconsommation, d’abominable gâchis du système économique libéral. C’est d’ailleurs pour cela que notre bon ToTheEnd élude (et c’est grave, après il s’étonne que je lui rentre dans le chou…) le vrai problème et se vautre pathétiquement dans un pathos pseudo-technologique bien ronflant (beaucoup de travail et bien fait, c’est sûr, mais pourquoi ?), comme il se doit lorsqu’il faut masquer dans un bon gros nuage de vapeur nucléaire toute solution bien humaine, bien propre, bien raisonnée c’est-à-dire pas du tout rentable. Car le monde n’étant pas une marchandise (faudra-t-il le répéter encore longtemps ?), il n’a pas à démontrer une quelconque rentabilité.
Le summum de l’irréflexion (de l’a-réflexion, devrais-je dire, tant l’occultation de la pensée est ici manifeste) est atteint dans la comparaison entre éolien et nucléaire alors qu’ils ne sont justement pas comparables : 1 turbine d’éolienne : 5 MW, 1 centrale nucléaire : 1 500 MW.
On nous parle de « centrales éoliennes ». Voilà exactement mis au jour le « mode de pensée » des libéraux et consorts. La production de masse (à la soviétique), imposée hors du contrôle citoyen, contre la production éparse, répartie, adaptée aux besoins humains, beaucoup trop démocratique. Il faut centraliser les sources d’énergie pour en tirer aisément et sans accrocs, le profit dévolu aux actionnaires et s’assurer dans le même temps la maîtrise des populations.
On a vu la connerie monstrueuse et cynique que représentait le four solaire expérimental d’Odellio (le directeur en était un bon copain ;-) ). Un énorme équipement fort coûteux, une technologie à problèmes qui a été mise en place pour démontrer que ce type d’énergie n’était absolument pas rentable.
Avec cet état d’esprit ultracentralisateur (EDF, un état dans l’État, privatisé ou pas), ne nous étonnons pas du piétinement (litote) du développement des énergies renouvelables, également sous la responsabilité d’EDF, comme il se doit. Tout s’explique donc.
Les énergies renouvelables sont typiquement des énergies à développer en petites voire minuscules unités. Pratiquement, tu construis ta maison autour d’un concept solaire (eau chaude, électricité…), il ne te reste plus qu’à payer la ligne téléphonique pour bénéficier de l’Internet, et tu fais un chaleureux bras d’honneur à EDF.
Il existe sur la Toile une quantité de sites dédiés au sujet. Allez-y voir !
N’oublions surtout pas que l’énergie d’origine fossile est aussi la plus polluante. L’énergie d’origine nucléaire est la plus durablement polluante puisqu’on ne sait pas du tout comment se débarrasser proprement des déchets qu’elle génère. On attend avec le plus grand intérêt les solutions que le CEA est supposé nous fournir cette année même… Gageons que le pur génie de nos ingénieurs aboutira à transformer le territoire en vaste gruyère et à y orchestrer des enterrements sans tambours ni trompettes. « Cherchons poubelles pour l’éternité ! Appeler le CEA. » Il suffira de trouver les communes (non, pas Neuilly ni Paris) les plus vénales (je voulais dire les plus responsables et solidaires ;-) ) pour accepter de se transformer en gigantesques catacombes. Si, dans ces cimetières radioactifs (un terme que nos enfants comprendront trop bien) leurs descendants ne sont pas d’accord avec les décisions de leurs aïeux, ils devront se contenter fort démocratiquement de se taire s’ils ne veulent pas qu’on les fasse revenir à la raison avec force CRS (Compagnies Républicaines (sic) de Sécurité (resic)). La matraque étant encore le meilleur ami du pouvoir « démocratique ».
C’est à ce genre de « détails » que l’honnête homme sent que le choix du type de société est primordial. Consommation éperdue ou consommation raisonnée ? Termes qui peuvent se réduire à cette proposition élémentaire : Folie ou raison ?
Qu’est-ce que la vie, quelle est sa finalité ? De quelle façon voulons-nous vivre ? Quelle société choisissons-nous ?
Quels types de sources d’énergie ? Pour quels usages ? Pour quels modes de consommation ?
Et puis, par dessus tout : Quelle terre laisserons-nous en héritage à nos enfants ? Nous aurons fait la bamboche, ils en paieront le prix.
Je t’avais prévenu, ToTheEnd… (Les chiffres te grisent, n’est-ce-pas ? Moi, ils me dégriseraient plutôt.)
—
Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 06:31
Super papier, merci!
D’ou viennent tes graphiques ?
Tu es ingenieur ?
@ Home || @ Work
, le 20.01.2006 à 07:47
c’est facile de lancé un truc hyper bien foutu pour détourné l’attention de la hausse qui n’en est pas une de swisscom et de son adsl. > pas de hausse de l’upload !
, le 20.01.2006 à 08:06
Je commence la lecture et mon sang d’ancien prof de physique ne fait qu’un tour. Je profite donc de corriger, puisque tu le demandes si gentiment. Je me prononcerai sur le fond plus tard.
Comme tu l’indiques fort justement à la fin de ce paragraphe, pour obtenir une consommation (on devrait plutôt parler d’énergie pour être précis), on multiplie les watts par une grandeur temporelle, ce qui donne ici « watt fois heure ».
On ne dit surtout pas « watt par heure“, qui indique implicitement une division, et encore moins « W/heure », où la division est explicitement écrite et tu t’es fait avoir par la confusion engendrée par le « par » (multiplié par, divisé par).
Merci donc de corriger en « W heure » ou mieux « Wh », tout simplement, comme tu l’écris un peu plus bas.
Nicolas
, le 20.01.2006 à 08:17
J’ai déjà fait cette remarque à T par email, mais je la recopie ici, au cas où.
Il me semble qu’il y a un problème de fond sur la problématique de l’énergie qui vient d’une constatation simple, que tu expliques très bien: on ne peu pas stocker l’énergie, on ne peut que la transporter.
Du coup, un barrage, une centrale thermique ou une centrale nucléaire permettent un contrôle total de la production. Les écolos (et je ne dis pas ça méchamment puisque j’adhère à certaines de leurs idées) ne veulent plus de nucléaire, plus de thermique et ne veulent plus que de l’énergie « propre » comme des éoliennes et du solaire. Mais le problème essentiel que ces braves gens n’ont pas compris et sur lequel j’estime qu’il faut insister, c’est que l’on a aucun contrôle sur la production d’énergie avec des centrales !!! Si comme tu le montres très bien sur tes graphiques il y a un pic de demande à 18h30, tu peux ouvrir ton barrage ou augmenter le débit de ta centrale nuclaire, mais s’il n’y a ni soleil, ni vent, ton énergie propre te fera une belle jambe ! De même, si à 5h30 du matin, là où la demande est la plus faible, ton éolienne fonctionne à fond la caisse, cette énergie est perdue (j’exagère un peu, mais bon) !
Ce problème est essentiel et les politiques n’ont absolument pas conscience de ça.
Du coup, les écolos ne veulent plus de nucléaire et que va-t-on faire ? Acheter de l’énergie à l’étranger, énergie produite… par du nucléaire !
Et j’en viens à la remarque d’Okazou qui dit:
ben ton bras d’honneur tu vas amèrement le regretter, précisément pour les raisons que je cite plus haut.
Super, tu as ta nouvelle maison avec des panneaux solaires sur tout le toit et une magnifique éolienne. Arrive le soir, le soleil se couche, tu veux allumer la lumière, préchauffer ton four et allumer ta télé et ta radio. Pas de bol, tes panneaux solaires ne te servent à plus rien du tout, il n’y a plus de soleil. Qu’a cela ne tienne, il te reste ta fidèle éolienne ! Pas de bol, il n’y a pas un pet de vent en ce moment… bon ben tu va manger du cassoulet froid en conserve à la lueur de ta bougie….
, le 20.01.2006 à 08:20
Super article, documenté, réaliste, mesuré et objectif !
Je fonde de gros espoirs sur la fusion même si ce n’est pas pour demain (j’en parlais avec impatience avec un pote il y a 20 ans !).
J’habite Fréjus depuis 18 ans et certains des vieux Fréjusiens ne parlent pas du barrage (ils ont perdu tout ou partie de leur famille dans la catastrophe) et ceux qui le font dégagent une émotion palpable, c’est encore très présent ici, surtout le 2 décembre bien-sûr.
, le 20.01.2006 à 08:28
Tout ça est bien intéressant, TTE.
Mais, comment dire pour faire simple? …
Voilà: je suis tout à fait d’accord avec Okazou!
La seule différence, c’est qu’il a le courage de se mettre à de longues réponses si bien argumentées.
Moi, j’ai pas l’énergie…
, le 20.01.2006 à 09:05
TTE, article fort bien instructif !
Juste une remarque : pour la Suisse, c’est en fait la centrale expérimentale de Lucens, construit en 1961, qui avait fourni de l’électricité dès 1968. Inutile de dire qu’en janvier 1969, cette centrale fut mis hors service suite à une très grave avarie. Il y avait eu fuite de gaz radioactifs mais la roche avait pu confiner (officiellement…) ces substances dangereuses.
, le 20.01.2006 à 09:12
Waaw!
Merci TTE, très intéressant.
Je trouve moi-même les idées écologiques intéressantes, mais comme toi ou d’autres dans les commentaires, je trouve qu’il faut être très critique. Plutôt que de dire écologie, je préfère développement durable, dans le sens où il ne sert à rien de se lancer tête baissée dans une direction sous pretexte que le produit final pollue moins alors que tout ce qui l’entoure peut être désavantageux.
Lorsque l’on parle de développement durable, l’écologie en fait partie, mais au même titre que l’économie et le social: on se tourne donc vers une amélioration globale, plus solide.
Ce seront toujours les « gros » qui consommeront infiniment plus que « madame et monsieur tout le monde », et pourtant, pour bouger, il faut bien commencer par bouger les doigts de pieds….
, le 20.01.2006 à 09:47
Merci pour ces commentaires! Je ne pensais pas qu’autant de monde lirait ce long truc!
Il y a toutefois 2 ou 3 remarques que je ne comprends pas de l’équipe « ce que nous faisons est mal et tous les salops s’en mettent plein les poches sur le dos des pauvres ».
Mon humeur traite de l’électricité sur un plan général, pas d’une Xème révolution qu’il faudrait entamer pour éduquer les masses (tient, il me semble déjà avoir entendu ça quelque part) ou « éliminer » ces riches qui prennent (pardon, je voulais dire volent, bien sûr) aux pauvres (mmmhhh, ça aussi j’ai déjà entendu).
Vous aimeriez vivre comme il y a deux siècles? Mais on vit dans un monde libre! Tu peux commencer par arrêter de te connecter à Internet, tu économiseras entre ton ordi et le modem dans les 200 kWh par an… (sans parler de mon économie à moi).
Et puis si pour « éduquer les masses » (ça aussi j’ai déjà entendu) on voulait les priver ou fortement limiter la consommation électrique, et bien allons-y… quel joli retour en arrière pour mieux préparer notre futur.
Le progrès, quelle plaie, c’était mieux avant! A quand le bouton « STOP » ?
Le problème avec un raisonnement aussi extrême, c’est que vous ne changerez rien, absolument rien. Au contraire, vous laisserez le champ libre aux autres extrémistes qui eux, avec un discours plus sournois et une bien meilleure communication, vous enterreront tous.
Mais tranquille, avoir sur sa tombe l’épitaphe « J’ai lutté » sera une jolie récompense pour ceux qui dormiront à jamais dans du sapin, noyer ou je ne sais quel essence de bois (100% écolo).
Et puis penser qu’on peut atteindre les 100 commentaires, je l’aimerais bien, mais je ne pense pas que ça va être possible cette fois…
T
, le 20.01.2006 à 10:12
Merci pour cet article très complet et impressionnant. Je rebondis sur les solutions d’avenir. La recherche existe et est prometteuse! Je pense par exemple à une société suisse, Gravity One , qui devrait proposer dans quelques mois une solution « propre » et bien plus performante que les éoliennes ou le solaire. A suivre!
, le 20.01.2006 à 10:26
Bravo, excellent article! Ceci nous amène à prendre conscience que l’avenir devra obligatoirement passer par la créativité, c’est-à-dire trouver de nouvelles sources d’énergie. Il ne suffit pas de construire de nouvelles centrales ou d’aller piquer le pétrole chez nos voisins!
Petit détail, méfies-toi en reprenant des formules célèbres telles que « … et amenèrent le Japon à capituler sans condition le 15 août 1945 ». Certains analystes ont affirmé que le Japon aurait de toute façon capitulé, son armée était à bout, sans ressource pour la nourrir. La bombe faisait partie d’un agenda bien décidé par ces crétins de politico-militaires. Et cela risque de se reproduire; je vous recommande la lecture d’un article inquiétant sur les mini-nuke, ces nouvelles bombes nucléaire à faible puissance, déclarées « instrument de paix » dans la lutte contre le terrorisme et prêtes à frapper l’Iran! c’est ici
, le 20.01.2006 à 10:50
Bon sang quel article !!
Documenté, argumenté, bien construit … un vrai plaisir !
Il gagne une place de choix dans mes signets, comme résumé de la situation et collection de liens !
En plus de ça, j’adhère complètement à l’analyse qui est faite de la situation.
De mon point de vue, le message le plus important, c’est de dire que ce qu’on peut faire, c’est pas grand chose : juste le maximum, à notre échelle. Éviter de gâcher, réduire sa consommation là ou c’est possible (ampoules à économie d’énergie et autres …). Ca vas pas changer la face du monde du jour au lendemain, mais ce sera plus utile que de hurler au complot ou de manifester pour des solutions extrêmes et irréalistes.
Juste une petite requête en passant : vu le nombre de documents et de sources citées dans tout au long de l’article, serait-il possible d’avoir une biblio les rassemblant tous ?
Grand merci à TTE !
, le 20.01.2006 à 11:38
Bon.
Très bon article.
Je pensais travailler et j’ai tout lu.
Goulu.
Les ayatollahs anti-ceci, anti-celà me gonflent assurément surtout quand ils refusent de voir les faits. Qui sont pourtant têtus dixit leur pote Vladimir.
On n’empêchera pas le chinois ou le Kirghize vu par Matthieu Besson de vouloir s’éclairer autrement qu’avec sa lampe à pétrole et avoir un frigo (d’accord, pas l’hiver…) qui ne fonctionne pas à la bouteille de gaz. Et ce n’est pas parce que j’ai arrêté depuis belle lurette les bouzins laissés en veille auparavant que ça y changera grand’chose.
La consommation d’électricité a été vue de tout temps (le siècle dernier me suffit) comme un indicateur de progrès, y compris et surtout social.
Exemple de la micro-production.
Pour moi, elle ne vaut vraiment que s’il y a un dispositif pour me l’acheter, EDF ou EON ou quiconque, et m’en revendre quand j’en ai besoin parce que sinon qu’est-ce que je me serais caillé les attributs entre la Noël et le Jour de l’An.
Précisions;
La rivière au bord de notre terrain est quasiment à sec, déficit hydrique ou plutôt pluviométrique, alors pour le mini-barrage au fil de l’eau, il faudrait pédaler pour faire tourner la turbine. Je n’en ai pas. Ni de barrage ni de turbine à pédales.
Les panneaux solaires?
Ciel découvert la nuit (-15°C) et le jour plafond bas, neige. Malaise garanti pour le rendement.
De plus, et il faudrait le vérifier précisément, le bilan énergétique du panneau solaire serait défavorable: il rendrait au plus, au cours de sa vie utile, une fraction (réduite par sa puissance de crête bien supérieure à sa puissance restituée) de l’énergie qui aura servi à le construire, à l’installer sans oublier son recyclage. Voilà encore une traite sur l’avenir, non?
Ma pompe à chaleur?
Elle existe bien, et réversible pour climatiser l’été, et elle n’a pratiquement rien donné du fait de l’abaissement de la nappe et du sol gelé.
L’éolienne… je n’en ai pas non plus, mais le vent devait friser les 3 km/h le jour et nul la nuit, ce qui l’aurait laissée bien tranquille.
La biomasse? Je ne tonds pas suffisamment d’herbe ;°)
Reste, in fine, la chaudière à fioul, récente, basse température pour les déductions fiscales, et surtout le bon vieux Godin Colonial (ça ne s’invente pas) qui mange des bûches de 60 cm issues de notre affouage. (J’avais caressé l’installation d’une chaudière à pellets: surcoût de devis 17 OOO euros -avec des O et pas des 0- avec la trémie de stockage, inamortissable).
Je suis sans doute d’un égoïsme à clouer au pilori, mais je préfère être au chaud l’hiver, régulé à 19°C, et porter éventuellement un pull, plutôt que de devoir taper sur ce clavier avec une couverture de survie (encore du Mylar…).
—
Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 20.01.2006 à 12:05
Bientot les piles à combustibles arriveront pour les particuliers. Peut-être une solution !
, le 20.01.2006 à 12:20
yfic17 :
Pour moi, la pile a combustible n’est pas un moyen de production, mais un moyen de stockage : il faut l’alimenter avec de l’oxygène et de l’hydrogène.
L’oxygène, c’est bon, il y en a a porté de main.
Pour l’hydrogène, c’est moins simple : pour en obtenir, il faut consommer de l’energie …
Donc, la pile s’apparente plus à un moyen de stockage que à un moyen de production.
, le 20.01.2006 à 12:25
En fait, ce qu’il faut chercher, ce n’est pas un moyen de fabriquer de l’électricité, c’est un moyen de la transporter sans fil : hop, une p’tite station solaire en orbite :-) .
Seul problème, les experiences de transmition d’energie sans fils se sont faites sur des distances très courtes, avec un rendement vraiment pas top, et en utilisant des micro-ondes (il ne vaut mieux pas être au milieu …).
, le 20.01.2006 à 12:49
Merci encore!
Goulven: ce que tu cites semble fonctionner sur les mêmes bases que les marées… il n’est pas fait mention de la capacité de production électrique d’une telle installation c’est donc difficile de dire si c’est prometteur ou non.
ah-mac: ouais, c’est sûr, sans la bombe, ils auraient capitulé un jour ou l’autre. Le seul truc que les « on est plus intelligent après » soient sûr, c’est que les choses auraient pu être différentes si on avait pas fait ci ou pas fait ça… et là, ma foi, je suis d’accord…
popey: j’essaierai…
yfic17:
Franchement, j’espère bien que non! Je n’ai volontairement pas parlé de ce moyen de produire de l’électricité car c’est encore pire que le solaire. En deux mots, alors qu’un panneau solaire fonctionne dès qu’il est construit grâce à un « carburant » gratuit, disponible et inépuisable (le soleil), la pile à combustible à besoin d’hydrogène… Or, si cet élément existe bien dans la nature et en quantité pratiquement illimitée, il n’existe pas sous une forme naturelle! Par conséquent, il faut l’extraire (plusieurs méthodes existent) et là, on a un vrai problème puisque à l’heure actuelle, et je prends des chiffres optimistes, il faut dépenser 5 kWh obtenir 1 m3 d’hydrogène qui produira au travers d’une pile à combustible environ 1.8 kWh. Tu vois le problème? Pour chaque kWh « propre » que tu produiras, tu devra en dépenser 2.77 avec du nucléaire, du thermique ou je ne sais quoi encore… pas terrible.
Gilles Tschopp: sauf erreur, le site de Lucens était un réacteur de recherche. La Suisse a cherché à développer son propre système de fission mais cet accident a mis un « stop » à cette ambition.
mina: arrrrghh… ceci était un abu de langage… pas taper… et on attend la suite de l’intervention!
jibu: mais attends! Cablecom va sortir de nouveau produit entre 3 et 10 fois mieux, y compris pour l’upload! Ahhh, mais merde, j’allais oublier, tu n’habites pas dans une région câblée Cablecom… Dommage!
mirko: une partie (40%) des graphs ont été réalisés par moi… d’autres (60%) ont été piqués (ou retravaillés) sur différents sites. Je site à chaque fois (en lien) mais je ferai peut être un résumé.
T
, le 20.01.2006 à 13:00
ToTheEnd, dis donc, bel article :)
J’ai acheté une voiture hybride, qui génère sa propre électricité, en utilisant notamment la récupération d’énergie au freinage. Je vous en parlerais quand je l’aurais recu, elle a des soucis techniques en ce moment…………………………………………..
, le 20.01.2006 à 13:01
Merci TTE pour ce long article très complet.
Je voudrais ajouter que l’uranium n’est pas inépuisable, et il se dit (même en interne EDF) que EPR aura probablement du mal à alimenter sa chaudière pendant 60 ans. La prospection minière reprend, mais les réserves seraient insuffisantes si de nombreux pays reconstruisaient des centrales nucléaires bien avant ces 60 ans.
C’est pour cette raison que la prochaine génération de réacteurs nucléaires (post EPR) est importante : brûler les déchets des générations actuelles pour produire encore de l’électricité à partir de la même matière première semblent une voie intéressante pour limiter le volume des déchets nucléaires. Cela impose cependant le transport et le traitement de quantités de plutonium, ce qui est source d’oppositions.
Pour l’hydraulique, on assiste depuis quelques années à une diminution des précipitations qui conduisent à une diminution de la production (au moins en France). Les changements climatiques pourraient malheureusement poursuivre cette tendance. L’augmentation des capacités des parcs actuels est donc improbable. L’installation de nouveaux barrages est par ailleurs inenvisageable dans le contexte actuel : on trouvera toujours au fond d’une vallée quelque insecte qui ne vit que là et dont la survie est impossible ailleurs. Et ne parlons même pas des néo-ruraux fraichement installés pour qui une campagne « authentique » est une campagne vide de toute activité industrielle. Les constructions des années 50 ne seraient plus possibles aujourd’hui.
Enfin, voici une petite question à laquelle chacun de nous devrait répondre avant de décréter ce qui doit être ou ne pas être fait :
Quelles nuisances suis-je prêt à accepté près de chez moi pour consommer l’énergie électrique que j’utilise aujourd’hui :
a – un paysage défiguré (par une éolienne, un barrage, un aéroréfrigérant, une ligne haute-tension)
b – un écosystème détruit (un barrage, une centrale nucléaire, un centre de stockage de déchets nucléaires)
c – un climat qui se dérègle lentement (charbon, fuel, gaz)
La plupart des gens répondront qu’ils ne veulent aucune de ces nuisances. Les individus honnêtes devront alors décider à quels éléments de confort ils sont prêt à renoncer.
, le 20.01.2006 à 13:21
Ha de la polémique qui me va bien !!
Yahou !!! (quand j’écris ça je pense à l’officier de bord du B52 à califourchon sur sa bombe atomique, son chapeau de cowboy à la main dans Dr Follamour !).
Même si je n’adhère pas toujours et pas totalement aux dires d’Okazou, je reconnais que son intervention n’a pas que du mauvais…
Mais si TTE il est bien ton article, même si ton ode au nucléaire me gonfle un peu…
Sans verser dans la polémique à nouveau (Yahou !) je voudrais préciser quelques points et poser qq questions.
– Le nucléaire est avant tout une source d’énergie thermique, hé oui, dont seul 30% sont transformés en électricité comme dans n’importe quelle centrale au charbon. Minable ! 70% est perdue dans la nature ! au mieux cette co-génération chauffe les bureaux en hiver !
Et la fusion nucléaire via Iter et ses successeurs ne fera pas mieux. Minable !
– question aux scientifiques : quid d’une production d’électricité différente ?
– quand on parle d’énergie fournie en final, on oublie toujours l’énergie nécessaire à la fabrication du système en amont. Là encore une centrale nucléaire est particulièrement énergievore en recherche, construction (les cimenteries sont… thermiques), entretient, retraitement et… conservation de ses déchets ad vitam !! Cette énergie cumulée sur des centaines ou des milliers d’années, ça risque de faire beaucoup ! tout ça pour faire bouillir de l’eau qui va faire tourner des turbines. Minable !
– à titre d’exemple pour fournir un litre d’essence il faut 0,8 litre suplémentaires de pétrole. Pour fournir 1 litre d’essence « bio » il en faut pratiquement 3 ! Quant à l’énergie nécessaire pour fournir de l’hydrogène à nos voitures… il en faut des dizaines !
– En vrac : on peut « stocker » de l’électricité en construisant deux barages : celui du haut se vide dans celui du bas pour faire de l’électricité et quand les centrales du coin produisent de l’électricité pour rien , on fait tourner les turbines à l’envers et on rempli le bassin du haut avec le bassin du bas, partant du principe que mteur et alternateur c’est du pareil au même. EDF l’a expérimenté dans les années 80… où celà en est-il ?
– les australiens sont en train de construire des centrales à courant d’air qui consistent en des tours de plusieurs centaines de m de haut (un projet de 1000 m est en cours) et des bases vitrées chauffées au soleil des deserts… l’air chaud est aspiré par la tour, il suffit d’un alternateur à sa base et le tour est joué !
– reste le géothermique inépuisable à l’échelle humaine : un trou, un tuyaut, une différence de température et le tour est joué encore une fois…
– reste aussi, mais tu en parles très bien TTE, les économies d’énergies sous toutes ses formes…
Si l’énergie (humaine, financière et mécanique) dépensée pour le nucléaire était allée vers d’autres moyens de production, nul doute que la production d’éléctricité serait assurée pareillement…
Mais le nucléaire est avant tout un objet de pouvoir pour les Etats qui le maîtrisent, a fortiori quand il s’agit de nucléaire militaire…
D’autre part, une énergie centralisée est aussi objet de pouvoir, l’autonomie en la matière n’est pas bien vue et si l’autonomie d’une maison individuelle est illusoire, l’indépendance d’un village est tout à fait réaliste…
, le 20.01.2006 à 13:27
Oups ! en écrivant mon post, d’autres sont apparus !
Anapy !
Pour ma part je préfère le paysage « défiguré » par une éolienne ou autre car virer une éolienne ne prendra que quelques minutes quand il faudra des siècles pour une centrale nucléaire !
, le 20.01.2006 à 13:38
Anapi, tu formules judicieusement la question: « Quelles nuisances suis-je prêt à accepté près de chez moi? »
Je réside à 115Km du site d’implantation d’ITER (www.iter.gouv.fr) et à 15Km du porte-avion nucléaire « Charles de Gaulle ». Franchement je m’en passerais bien. Surtout du porte-avions qui porte pas grand chose et qui a couté l’équivalent de 10 stades de Foot. ITER, je dis pas, ce sera super (si ca marche).
, le 20.01.2006 à 13:46
D’après les infos que j’ai, les avantages de leur recherche c’est que, contrairement à des technologies comme les éoliennes, le nucléaire, etc…, les centrales de production d’énergie pourront être décentralisées. Donc pas de lignes pour transporter l’électricité de la production à la consommation.
Pour les capacités, il semblerait qu’une centrale puisse être proposée pour la capacité d’une maison. Le mieux est d’attendre d’avoir plus d’informations de leur part dès que leurs recherches auront abouti… En tout cas si ce qu’ils annoncent est vrai, ce sera peut-être la source d’énergie du futur!
, le 20.01.2006 à 13:47
Ca marche toutes les nuits. De l’eau est remontée dans les barrages à l’aide de l’électricité nucléaire excédentaire puis returbinée le jour quand le besoin augmente.
C’est bien d’avoir confiance dans le génie humain, mais celui-ci ne suffit pas toujours à vaincre les lois de la physique. Je n’ai pas connaissance que des pays ayant renoncé au nucléaire aient produits des résultats décisifs en matière d’alternatives aux solutions classiques.
Sinon je partage ton points de vue concernant les éoliennes. Ces machines présentent par ailleurs un excellent ratio énergie consommée / énergie produite (environ 80, un record).
, le 20.01.2006 à 13:53
Je ne suis pas d’accord avec le tableau donné par gravity concernant les déchets : le pétrole ainsi que les autres produits produisent des déchets. Un déchet n’est pas toujours visible !
, le 20.01.2006 à 13:54
Les antinucléaires qui citent comme arguments la dangerosité de l’énérgie nucléaire, en particulier les victimes de Tchernobyl (victimes de trop bien sûr)- ils ont raison- et qui voudraient revenir à des centrales traditionnelles ne devraient pas oublier les dizaines (centaines) de milliers de morts parmi les mineurs de charbon depuis que celui ci est extrait en masse. Certainement au total beaucoup plus sans parler de tous ceux qui sont restés estropiés suite à un accident ou qui sont morts prématurément à cause des maladies des poumons comme la silicose. Combien de victimes actuellement par an en Chine, voire aux USA, par exemple ?
Quelles sont les conditions de travail et de salaires des travailleurs dans les mines souterraines ?
Quant aux économies d’énergie, bien sûr qu’il faut en faire, chacun à son niveau, mais les choix sont aussi politiques. On sait que le transport ferroviaire est économe est énergie, mais que voit-on sur les routes et autoroutes ? De plus en plus de camions ! Et pourquoi ? Théoriquement pour des raisons de prix de revient pour les chargeurs, mais qu’en est-il des coûts pour la collectivité ?
, le 20.01.2006 à 14:19
Pour être bref les différents moyens de productions d’électricité ne sont pas légions :
– l’alternateur est ce qui se fait de mieux en la matière, rendement au delà de 90%. Généralement on branche une élice dessus et on envoie de l’eau, du vent ou de la vapeur ;
– la chimie des piles et bateries ;
– les cellules photovoltaïques ;
– les piles à combustibles ;
– la piezo-électricité…
– mais encore ?
, le 20.01.2006 à 14:34
tiens : vu dans libé ce matin : une éolienne sur le toit d’un immeuble
, le 20.01.2006 à 14:44
Je crois que le nucléaire (tout comme le thermique et l’hydraulique) en URSS (avec son EDF, son CEA) était là pour donner gratuitement de l’énergie aux masses laborieuses (enfin surtout au complexe militaro-industriel comme son rival) au nom du progrès humain? Et pourtant on ne parle pas de bénéfices, de libéralisme là.
Ce qui est vraiment pénible avec toi Okazou, c’est qu’en relisant attentivement, tu verrais que tu arrives aux mêmes conclusions/interrogations que ToZiEnd, même si tu es peut être trop fier pour l’accepter.
Merci à ToZiEnd, Fabien, Saluki notamment de tordre le cou à certains raccourcis concernant l’énergie propre; les vraies questions restent posées elles.
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signé encore ce « mudak » de drazam
, le 20.01.2006 à 15:12
C’est assez étrange de voir que quelques personnes peuvent faire chutter un projet éolien et c’est inimaginable de voir la même chose pour une centrale nucléaire…
J’ai lu dans Libération qu’un homme avait gagné un procés contre son voisin pour qu’il démonte son panneau solaire car celui ci le génait lorsqu’il était dans son salon!!
Vous imaginez: le type, un certain mois dans l’année, à une certaine heure de la journée lorsqu’il a décidé de se mettre dans son canp devant sa télé est géné par un rayonnement causé par son voisin!
Plutôt que de tourner son fauteuil, de tiré un peu le rideau, il préfère qu’il y ait une centrale nucléaire à 150 bornes de chez lui……
Merci Anapi pour ta pertinante question.
, le 20.01.2006 à 15:29
Et l’Iran?
je ne sais pas ce que l’on peut espérer du nucléaire dans nos pays développés mais le problème vient des autres pays.
Il y a actuellement un débat pour savoir que faire l’Iran qui affirme vouloir développer son industrie nucléaire… Actuellement les pays occidentaux ne sont pas prêts à autoriser certains payer à faire de la recherche dans le nucélaire pour les risque que l’on connait.
Mine de rien, c’est un des gros freins au développement du nucléaire de par le monde…
K-leb
, le 20.01.2006 à 15:30
Salut à tous,
Et beau travail TTE. Ton article est très intéressant car il pose les questions techniques en rapport avec les questions « philosophiques » et politiques. Bonne réflexion.
Une remarque. Tu mentionnes qu’une voiture parcourant 20’000 km par année rejette en moyenne 3,2 tonnes de CO2. Pourrais-tu expliciter ce point, car parler de tonnage concernant un gaz me trouble un peu, sachant qu’en moyenne, cette même voiture doit consommer 2000 litres de carburant (à 10 litres les 100 km) annuellement.
Concernant l’énergie solaire, il y a d’autres solutions que les panneaux solaires qui ont effectivement un rendement minimal. Je pense notamment à la combinaison entre miroirs solaires (pour récupérer la chaleurs du soleil) et moteur Stirling qui fonctionne grâce à un différentiel de température chaud-froid, qui fait bouger un piston qui active une turbine. Il y passablement de recherche qui est menée dans ce domaine et quelques sites de production existent en Californie. Je vous mets quelques liens qui expliquent en détails ce système: Moteurstirling.com et PESN
Enfin, on peux être sceptique concernant la pile à combustion du fait que son bilan énergétique ne parle pas en sa faveur. Certes, mais pourquoi ne pas imaginer l’installation de centrale solaire-stirling, en Arabie saoudite par exemple, couplée avec une usine de désalinisation de l’eau et d’électrolyse? Et voilà une production d’électricité stockée sous forme d’hydrogène, utilisable partout de manière à peu près propre, et dont la production n’a pas engendré un gaspillage énergétique ni une pollution massive.
Des solutions énergétique existent, et commencent par l’engagement personnel. Mais il va de soit, n’en déplaisent aux thuriféraires de la révolution, que la production en masse de l’énergie, celle que nous utilisons tous les jours, passe par l’industrie. Autre vérité historique gênante, le passage d’une technique ancienne et répandue à une technique récente et peu commune, du charbon de bois au coke par exemple ou de la combinaison hydrocarbure-nucléaire au ??? « super propre mieux génial » de demain, ce passage ne peut se faire sur une GRANDE échelle QUE lorsque l’ancienne technique présente plus d’inconvénients que la nouvelle, l’inconvénient central et déterminant restant, pour la grande majorité des gens, la question du coût.
Bonne journée à chacun,
Marcolivier
, le 20.01.2006 à 15:32
cuk réunit la planète entière (francophone du moins)!
TTE demande un commentaire sur la catastrophe du barrage en France par un habitant et hop, on en a un.
Alec6 donne un lien d’une éolienne horizontale et hop, c’est à 1km de chez mes parents, à 500m de 4 éoliennes « classiques » sur le port de Boulogne sur mer, à 5km de 5 autres éoliennes pret d’une aire d’autoroute et à 50 bornes de Gravelines qui accueille 4 gros réacteurs nucléaires ce qui en fait la plus grosse centrale de France et peut être d’Europe, non?
A 100km de là doit s’ouvrir le plus grand parc d’éoliennes de France.
La Voix du Nord
Bon j’arrête de vous ennuyer avec min coin ;o)
, le 20.01.2006 à 15:40
bin min fieu !
, le 20.01.2006 à 15:54
Quand qq un râle contre le viaduc de Millau… (vous avez entendu beaucoup de monde râler contre ce truc ?), c’est qu’un sale écolo de mes deux !
Quand une association de riverains mécontents se mobilise contre la construction d’une éolienne dont la présence viendrait à souiller le paysage d’une pollution visuelle à nulle autre pareille… la presse s’empresse de brandir le discours citoyen, responsable et démocratique que ne peuvent ignorer les écologistes dont les appareils à hélices ne saurait s’imposer au peuple sous le falacieux prétexte d’une énergie soit-disant propre, pas si abondante que ça (d’ailleurs il pleut et il n’y a pas de vent) et franchement bruyante !
Etonnant ? non ?
Du parti pris dans les médias ?
, le 20.01.2006 à 16:05
Quand on est au pied du barrage de Malpasset, ça vous fait froid dans le dos tellement c’est impressionnant et inimaginable…
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signé encore ce « mudak » de drazam
, le 20.01.2006 à 16:24
Sans vouloir placer mes billes (car ce ne sont pas réellement miennes) il va y avoir le 31 janvier prochain à Bruxelles le lancement d’un projet Européen sur l’utilisation de piles à combustibles pour le transport (au sens large) en milieu urbain. C’est un petit peu à côté de sujet de l’article commenté mais cela pourrait vous intéresser.
, le 20.01.2006 à 17:35
>on exprime généralement en « Watt par heure »
heu non. Des « watt par heure » c’est totalement différent des « watt heure » dont il est ici question. De même on n’écrit pas « watt/heure » mais « watt * heure » ou « wh ». vala :)
, le 20.01.2006 à 18:07
En tant que technophile, la lecture de l’exposé de ToTheEnd m’a fait prendre conscience de la quantité impressionnante d’appareils électriques ou électroniques qui viennent pomper du jus, soit en permanence (ordinateur, écran, modem, hub, décodeur numérique, congélateur, etc.) soit régulièrement (scanner, imprimante, iPod, colonnes HiFi, TV, enregistreur disque dur, enregistreur vidéo, chargeurs de piles pour portables – appareils photo – Treo – etc.).
Et je me retrouve comme ce personnage de la BD hilarante de Frantico que l’on peut lire en ligne ici :
Comme la technophilie est apparemment contagieuse, s’ajoutent tous les appareils de mes 3 enfants: ordinateurs, PlayStation, Nintendo, chargeurs de piles pour PSP, téléphones portables, appareils photo numériques, caméra, etc.
Je pense que François ne me contredira pas…
Yves
, le 20.01.2006 à 18:31
Analyse notoirement incomplète, Fabien. Si l’on ne peut effectivement stocker de grandes quantités d’électricité (selon la « logique » EDF de la centralisation et des monstrueux équipements, favorables à l’irresponsabilité sociale et au gaspillage) il est très facile, en revanche, d’en stocker de petites quantités de différentes manières : stockage pur en batteries, transformations diverses en matière stockable (par exemple comme le propose finement yfic17-22, dans des piles à combustible domestiques)… Le vrai problème est bien de penser uniquement macro et pas micro. Dans la vraie vie, il est utile de confronter toute vision macroscopique à une vision microscopique en miroir et réciproquement.
Appelons la raison de ce bon La Fontaine et souvenons-nous de la fable de la cigale et de la fourmi.
Nous vivons tous comme des cigales parfaitement inconséquentes et nous méprisons la fourmi socialement responsable. Nous sommes, nous, l’homme du XXIe siècle, il faut bien le dire, le proclamer ! ce que la terre a porté de plus con depuis que l’homme existe. Et la situation est gravissime car nous sommes persuadés du contraire alors que l’étallage quotidien de notre bêtise est patent. Pour le coup, si nous défendons ce qui est durable, nous serions bien inspirés de trier préalablement ;-)
Un exemple de la volonté de se sortir des griffes de la consommation à outrance qui est en même temps l’histoire d’une liberté gagnée par la quête d’une responsabilisation sociale.
Un ami, la cinquantaine approchant, décide de liquider les outils de son métier et de continuer en ne vendant que son expérience, son savoir-faire. Comme dirait l’autre, il arrive désormais au travail avec sa bite et son couteau.
Il a trouvé une maison en terre (torchis très isotherme) située sur un terrain en légère élévation (éolienne), traversé par un cours d’eau (générateur hydraulique), à proximité d’un bois ou d’une forêt (biomasse), équipé d’un puits d’eau potable de bonne qualité (pas de producteurs de porc FNSEA sur le bassin versant).
Son but ? Devenir le plus autonome possible. Aucune facture d’énergie ou d’eau. Pas d’abonnement à quoi que ce soit sinon au téléphone pour l’Internet.
Cette maison de torchis à la toiture en bardeaux de mélèze, de taille raisonnable, est carrée (moins de murs), elle est très bien isolée avec des matériaux exclusivement naturels et recyclables. L’intérieur est presque entièrement en bois d’essences diverses. La maison est chauffée au bois à partir d’un insert dans une cheminée. L’équipement électrique est intégralement en 12 V. L’eau chaude produite est stockée quand il faut et provient de capteurs solaires thermiques (effet de serre) placés sur le toit et aux abords de la maison. L’énergie électrique est produite par un générateur Leroy-Sommer positionné sur un ruisseau qui court en contrebas et par une éolienne ainsi que des panneaux de cellules photovoltaïques. Elle est stockée dans un jeu de batteries. Tous les besoins supplémentaires sont fournis par un moteur Pantone qui tourne aux biocarburants avec possibilité future de produire lui-même ses oléagineux et d’en extraire les huiles nécessaires à sa consommation (1 hectare de tournesol — 100 m sur 100 m — pour une année de carburant). Une camionnette (d’origine diesel) est équipée pour tourner aux biocarburants.
Il ne lui manque que la géothermie (pas impensable) et l’énergie marémotrice.
À une certaine époque je voulais moi-même m’installer dans un vieux moulin à marée (ancienne meunerie) et profiter confortablement de l’énergie marémotrice inépuisable.
Ajoutons que cette maison ne manque jamais d’énergie et qu’il y fait très bon vivre. Les légumes de son jardin (compost et algues) sont particulièrement délicieux.
Voilà quelqu’un, Fabien, qui fait bien un bras d’honneur à EDF et à notre lamentable mode de vie. et qui vit mieux maintenant que lorsqu’il était « dans le système ». Comment te dire que les pics de consommation, il s’en tape allègrement le tortillard ?
Je précise que cette maison se situe en Bretagne qui est une région où il ne fait jamais froid comme il n’y fait jamais chaud. L’automne et l’hiver sont un peu longs et humides. Non pas qu’il pleuve plus en Bretagne qu’ailleurs (sauf la pointe Bretagne) mais l’impression de froid due à l’humidité importante de l’air en automne nécessite de vivre dans des maisons correctement isolées et chauffées.
Alors, cigale ou fourmi ?
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 18:33
Détrompe-toi, alarache ! EDF voulait nous coller, dans notre belle Bretagne (allez donc voir les photos de BLUES sur son site – je ne l’ai pas félicité mais je les ai vues. Superbes !), 3 centrales nucléaires : une à la Pointe de Raz (un joyau breton), une autre à Erdeven (une immense plage où se côtoient naturistes et veliplanchiste) et la dernière au Pellerin, près de Nantes. Je peux te dire que les Bretons, avec force « Nukleal ? Nan, trugarez ! » (Le nucléaire ? Non merci !), ont cassé plus de CRS que les CRS n’ont cassé de Bretons et que tout ce beau monde a dû repartir la bite sous le bras, leurs projets insensés de la Pointe du Raz et d’Erdeven sous l’autre. Malheureusement, Le Pellerin réchauffe désormais la Loire et fait grossir inconsidérément les poissons. Ils sont peut-être parvenus à leurs fins. Peut-être ne voulaient-ils, en fin de compte (comment le savoir quand l’information n’est pas démocratique ?) implanter que la centrale du Pellerin ?
En compensation, ils ont construit l’usine marémotrice de la Rance.
C’est beau, la marée !
Si c’est si bien, l’atome, construisons les centrales aux portes de Paris, de préférence à l’Ouest, pour profiter des flux de vents dominants.
Le problème aujourd’hui est que notre bon peuple n’a plus de « cojones »* ! Des ventres mous en léthargie qui filent vers la mort un sourire vraiment niais et faussement satisfait mais contraint sur les lèvres. On ne pense plus, on compte ! disait Brel.
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* traduction sur la Toile
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 18:47
Je me souviens des papiers de Reiser dans Charlie Hebdo, à l’époque où c’était autre chose que la gazette du libéralisme.
Écologiste avant l’heure, le merveilleux Reiser mettait à profit son imagination pour répondre aux besoins en énergie.
C’est ainsi qu’il avait inventé un système qui stockait l’énergie dans le béton !
L’énergie produite dans la journée mais pas dépensée faisait tourner un moteur qui par un système démultiplié de vis sans fin (si je me souviens bien) élevait par sa force un bloc de béton. Lorsque tu avais besoin, la nuit, d’utiliser de l’électricité, tu laissais le bloc de béton effectuer le mouvement inverse par simple gravitation et ce mouvement entraînait le générateur électrique. Fiat lux !
Ces idées-là, vous ne les trouverez plus dans le Charlie actuel, qui n’est qu’une vilaine ombre inutile et pitoyable. Mais virez-moi ce pauvre rien-du-tout de Val !
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 19:15
Mais qui prétend le contraire ? Il est question, dans mes propos (lis-moi), de surconsommation (tu es sûr d’avoir besoin d’exemples ?), pas de consommation raisonnée.
Essaie d’avoir l’honnêteté d’avouer que tu vis en parfait bourgeois et que ça te ferait mal au cul d’échanger ton mode gaspi contre un mode respectueux de la planète et des autres. Nous gagnerions du temps…
La FNSEA ne sévirait-elle pas dans le maïs, du côté de chez toi ? La sécheresse, au vu de notre surconsommation tous azimuts, ne va certainement pas s’arranger. Autrement dit, tu expliques l’impossibilité croissante de produire solaire par la cause même de cette impossibilité : la surconsommation.
Tu en veux personnellement à Descartes ou tu es seulement un peu fatigué ?
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 20:47
Mon cher Okazou,
J’espère que tu as une solution pour offrir à chacun des 10 millions de parisiens une belle maison en torchis avec bois attenant pour la biomasse et une petite rivière en plus poissonneuse pour l’alimentation
, le 20.01.2006 à 20:54
Un mot : excellent.
Quelques lettres de plus… un article qui a le mérite de présenter, fort bien, les différents problèmes qui se posent à l’humanité pour son avenir, sans parti-pris, et poussant chacun d’entre nous à la réflexion.
Un mot de plus : chapeau.
, le 20.01.2006 à 21:21
Je ne pense pas que les bretons consomment moins d’électricité que les autres français. Le refus local d’accepté ces centrales a simplement déplacé le problème chez des « voisins » : il y a effectivement de quoi être fier.
C’est un peu lourd, non ?
Enfin lucide.
, le 20.01.2006 à 22:44
N’est-il pas un peu utopiste et rousseauiste cet homme qui se la coule douce dans son ermitage bucolique en regardant de haut les pauv’nazes qui sont encore ligotés à leur misérable condition?
, le 20.01.2006 à 23:00
Comme d’habitude, il faut bien se garder de poser les questions préalables sur le type de société que le citoyen souhaite, n’est-ce pas ? Cette démocratie est vraiment trop chiante. Une empêcheuse de tourner en rond (conseil : supprimez-la ! Vous en crevez d’envie.) Pour faire accroire que l’on est logique et cohérent, crédible, somme toute, on entame son raisonnement comme on prendrait le train en marche, sans savoir d’où il vient ni se soucier d’où il pourrait aller. On verra bien… Ça c’est du grand art ! Tellement responsable…
Voilà très précisément reproduit ce que j’écrivais dans ma note 8 dans un autre style, le fond est bien identique : « Sous-entendu : Sinon, vous devrez, bandes de cons…ommateurs, vous passer de tous ces gadgets à la mord-moi le zizi (dignes d’immatures d’environ 15 ans et moins) dont vous avez accepté si facilement de devenir les dévoués esclaves. »
Ah ! Cette formulation d’Amapi, menaçante et sournoise : « Les individus honnêtes devront alors décider à quels éléments de confort ils sont prêt à renoncer. », cette manière visqueuse de nous prendre pour des drogués de la consommation, ce grand espoir que nous le soyons (affaiblis et malléables à souhait) pour pouvoir continuer de développer « la bête », l’hydre moderne, ce « toujours plus », cette folle fuite en avant vers l’abîme où l’on nous pousse. Accepterons-nous d’être les lemmings d’Atapi et de ses amis ?
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 23:06
On ne peut honnêtement pas, chère Iris, dénoncer le gaspillage d’énergie dans les pays riches et critiquer un citoyen conscient et actif qui cherche par l’exemple à démontrer qu’il est possible dans ce monde de consommation démente de vivre sans consommer démentiellement.
Rousseauiste, il l’est sans doute quelque peu. Mais son philosophe préféré, celui qu’il lit avec une gourmandise jamais démentie, c’est Michel Onfray. Dois-je avouer que je partage avec lui ce vice délicieux ?
Quant à se la couler douce, ce n’est qu’une vue de l’esprit. Ce soir, en ce moment même, il est au boulot.
Enfin, il est bien incapable de regarder de haut ses frères humains.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 23:15
Mais je m’aperçois, Iris, que je n’ai pas répondu sur l’utopie.
L’utopie, c’est la direction vers laquelle on doit tendre. Ce n’est jamais, comme le clament d’aucuns que ça arrange bien de pouvoir jeter ce mot au visage des importuns comme une injure ou un crachat, un but à atteindre. Jamais un but, toujours une direction.
Oserais-je ? L’utopie est au citoyen ce que la boussole est au marin.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 20.01.2006 à 23:45
Les Bretons (capitale de courtoisie sinon de politesse) ne consomment pas plus d’électricité non plus. Tu ne sembles pas admettre qu’une centrale nucléaire porte en elle un danger potentiel mortel. Personne ne peut le nier, ce n’est pas une usine de choucroute. Personne ne peut nier non plus que placer des centrales nucléaires potentiellement dangereuses dans une zone battue par des flux d’ouest est une hérésie. La pluie qui arrive sur Penmarc’h se retrouve quelques heures plus tard sur Paris. Une centrale qui pète en Bretagne, c’est des millions de personnes qui ne pourront même pas être évacuées.
Même si le pouvoir a été capable de stopper les nuages radioactifs de Tchernobyl au droit de nos frontières, il n’existe pas une telle frontière entre la Bretagne et le reste du territoire. Ils auraient certainement bloqué les nuages sur le Couesnon… (petit fleuve qui sépare la Normandie de la Bretagne au niveau du Mont St Michel. Blague locale : Les Bretons, c’est ce peuple un peu bizarre qui vit à l’ouest du Couesnon.)
On reconnaît le sérieux de ton propos dans le fait qu’il t’apparaît raisonnable d’attribuer à la Bretagne 3 centrales nucléaires pour sa propre consommation alors que la preuve est faite qu’avec celle du Pellerin et l’usine marémotrice sur la Rance (fleuve qui se jette dans la Manche entre St Malo et Dinard) la Bretagne n’est pas en déficit énergétique.
Bravo aux prévisions proches de la démence d’EDF.
Enfin, rappelle-moi dans quels quartiers de Paris se situent les centrales nucléaires (forcément nucléaires) qui alimentent cette ville énergivore. Solidaires, les Parisiens ?
C’est toi ou c’est moi, vilain manipulateur, qui alourdit le poids de mes saillies en les concentrant sur deux lignes ? Jolie méthode, vraiment. Ça pue !
Parmi tous ces défauts qui t’habitent (non, non, les chevaux sont à l’écurie) te reste-t-il une petite place pour une qualité ou deux ? Disons une…
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 21.01.2006 à 00:02
Okazou, n’y a t-il pas une centrale en cours de démantelement en Bretagne ?
, le 21.01.2006 à 00:11
Yaisse, yfic17, la centrale expérimentale de Brennilis est bien en cours de démantèlement. Ce n’était pas une centrale de production mais une des premières centrales nucléaires construites en France. Petit rappel à ceux qui ne se rendent pas compte que nous avons essuyé les plâtres pour qu’ils puissent profiter, à leur tour, des bienfaits de l’atome.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 21.01.2006 à 00:56
Okazou, en te lisant, je ne sais pas pourquoi je pense irrésistiblement à ce beau mot de Marie-Antoinette :
« Le peuple n’a plus de pain? Mais qu’il mange de la brioche »
, le 21.01.2006 à 01:05
Vu le commentaire concerné, c’était vraiment le mot !
, le 21.01.2006 à 02:15
Okazou, en leur chauffant les oreilles tu me réchauffes le cœur !
Okazou, générateur d’énergie ! ;)
Lâche pas le morceau, il y a du monde qui lit !
Essayons au moins l’autonomie quand c’est possible !
Et reconnaissons aussi qu’il n’est pas facile de changer quand on est si bien « pris en charge » par la société.
Je quitte mon appartement surchauffé (24°C l’hiver, ça vous dit quelque chose ? et je ne peux pas baisser le chauffage, alors on finit par s’y faire et oublier, et le reste de la consommation est à l’avenant) pour une petite maison en campagne.
Et c’est pas gagné ! Rien que pour mes toilettes sèches et phytoépuration, je m’apprête à une lutte acharnée avec les autorités (je suis situé sur une nappe phréatique et on veut m’astreindre à utiliser une cuve hermétique vidée régulièrement, à la place de mes bacs plantés pour évacuer les eaux grises, parceque, vous comprenez, m’a dit un expert, avec l’Europe maintenant on ne peut plus faire n’importe quoi !), alors je n’ose imaginer, si j’ai assez de sous pour acheter une éolienne, les emmerdes avec le voisinage et la communauté de communes !
(désolé pour la compréhension du problème, je fais un condensé)
Qu’on nous prenne pour des utopistes, des hurluberlus ou des pas sérieux (ah oui c’est vrai, m’a dit un collègue, tu veux sauver la planète !), c’est pas grave, mais au moins qu’on nous laisse la liberté d’essayer autre chose, bordel !
Et demandez aux inventeurs des systèmes Pantone, Utopia, … les ennuis qu’ils ont eu avec l’administration !
Continuez à penser que le nucléaire est la seule solution viable si vous voulez, mais posez vous la question pourquoi il est si difficile de trouver une alternative !
, le 21.01.2006 à 04:38
Dites, les suisses, il n’y a que moi qui trouve ça bizarre? Vous lavez votre linge à 95°?
Vous vous habillez en téflon?
Je comprends pourquoi c’est propre chez vous.
À propos d’eau chaude, comme mentionné par Okazou l’énergie solaire n’est pas faiblement rentable. C’est l’électricité photovoltaïque qui l’est.
La technologie, t’en as tu veux t’en servir, t’en as moins que ton voisin t’en veux, et ainsi de suite. Mais ça n’en fait pas forcément une bonne idée.
La force humaine pour alimenter un appareil électronique loin de tout OK, mais il ne viendrait pas à l’idée d’installer un alternateur à pédales sur ton vélo pour produire avec déperdition de l’électricité alimentant un moteur fournissant autant de chaleur que de mouvement: tu préfères transformer directement le mouvement en mouvement, c’est moin con, moins cher, plus léger, plus efficace.
L’énergie solaire c’est pareil. Certes l’article parle d’électricité, mais l’électricité n’est pas pour autant le but. Le but, pour une bonne part, c’est d’éclairer et de chauffer. Or l’énergie solaire, tu lui fais rien du tout et (1) elle éclaire, (2) elle chauffe. Elle peut même faire les 2 dans une enveloppe sélectivement transparente, ce qui s’appelle l’effet de serre et, comme le rappellent plus souvent les médias non-tasuniens, marche parfois mieux qu’on le voudrait.
Donc le rendement de production d’eau chaude solaire mentionné quelque part plus tôt, il peut être aussi faible qu’il veut, on s’en fout car il coûte peanutz pour un niveau technologique sous-traitable à des écoliers de 8 ans: tu mets de l’eau dans un truc, tu peins le truc en noir, l’eau chauffe. Pas besoin de 15 ans de développement et d’investissements à grande échelle, entretien par un coup de jet ou de brosse tous les 5 ans dans les zones les plus moussues.
Accessoirement, si on avait l’autorisation d’être vraiment malin, on remarquerait que plein comme vide, le récipient en question est par nature étanche et isolant. Ce qui se trouve être ce qu’on attend de la toîture sur laquelle on le pose. Le coût se trouverait donc largement optimisé si on ne posait pas en substance 2 toîtures l’une sur l’autre.
La véritable difficulté c’est de faire accepter au pays de la terre cuite une toîture en plastique ou métal noir dans un formulaire de PC. ÇA c’est de la haute technicité. Personnellement, je sais pas le faire.
PC : permis de construire, bande de maniaques :-)
, le 21.01.2006 à 05:28
Tout comme mina et maconnect, j’attire la confusion dans le chapitre « Physique élémentaire » entre watt * heure (unité d’énergie Wh) et watt / heure (qui ne veut pas dire grand chose).
De plus, les appareils électriques sont généralement spécifiés en Watts (unité de puissance qui indique la consommation d’énergie par seconde de temps) et non pas en Wh.
, le 21.01.2006 à 05:53
Toi aussi, tu me réchauffes le cœur, al1. Non pas que je me sente abandonné (j’aime la solitude du coureur de fond) mais parce qu’il est toujours agréable de partager.
Bon courage pour tes projets, normalement, on y arrive et d’autres s’y mettent.
Salut et fraternité.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 21.01.2006 à 05:56
Mais EDF (et autres) te vendent des kW/h à X € pièce. C’est sans doute ce que voulait exprimer ToTheEnd.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
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, le 21.01.2006 à 06:03
Bon Dieu, ToTheEnd, t’es complètement ouf de t’être lancé dans un papier pareil ¡ Moi-même (pourtant rompu à l’exercice, je t’assure) j’aurais hésité. Tu es en vacances ? Tu es au moins célibataire. le célibat intermittent n’est pas un état dommageable.
Je relirai ton texte quand j’aurais un moment mais je poste ce petit mot pour qu’il soit clair que malgré les apparences, j’ai apprécié le travail (sans doute la meilleure contribution depuis longtemps — hors photo, bien sûr ;-) ) et si on ne parvient pas à péter les 100, on aura malgré tout bien échangé ; de plus, de nouveaux contributeurs sont intervenus. J’espère qu’ils sauront en conserver l’habitude.
Merci ToTheEnd.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 21.01.2006 à 06:08
Ah ben ça, forcément. Elles supportent mal qu’on passe leurs fringues à 95°.
, le 21.01.2006 à 10:06
J’ai lu l’article en entier (moi aussi, je comptais bosser, puis non…), mais je n’ai pas eu le courage de lire tous les commentaires. Aussi, pardon si je suis redondant :
2 petites remarques :
– J’avais entendu 1 jour un gars à la télé expliquer quand dans le système électrique actuel, ce qui coûte le plus cher, c’est le transport (les lignes à haute tension). Et les coûts que tu indique sont les coûts de production, qui ne comprennent pas le transport. Or plus on utilise des gros systèmes de production centralisés, plus il faut transporter l’énergie. Mais plus on multiplie les petits systèmes locaux, moins il faut la transporter.
– Le coût de l’énergie nucléaire « comprennant le retraitement des déchets et le démentellement des centrales » me laisse dubitatif. En effet, pour le moment, on ne sait toujours pas ce qu’on va faire de ces déchets. Des solutions sont à l’étude, mais elles impliquent toutes de conserver ces déchets dans un endroit protégé pendant des milliers d’années. Qui peut avoir chiffré le coût de ça ? Par ailleurs, on sait ce que c’est, les coûts prévisionnels, y’a qu’à voir le mondial en suisse… ;+)
Bref, à mon avis, l’énergie nucléaire est bien plus chère qu’on ne nous le dit. Ca représente peut-être 1centime en plus, peut-être 10, peut-être même plus. Malheureusement, on ne le saura que dans quelques milliers d’années.
Donc en gros, les chiffres que tu donnes, je suppose qu’ils sont issus d’edf, ou de gens comme ça. Or, ces gens là ne sont certainement pas complètement objectifs. Si on avait les vrais coûts de chacune des énergies, ton petit tableau récapitulatif serait peut-être nettement moins en faveur du nucléaire.
, le 21.01.2006 à 10:06
(doublon)
, le 21.01.2006 à 10:11
irréaliste.
Les moyens de stockage d’énergie à grand échelle n’existent pas. Point barre.
Et c’est pas en alignant un bon million de piles AA que tu vas résoudre le problème.
C’est microscopiquement envisageable, pour reprendre tes termes, mais irréaliste à grande échelle.
Maintenant, si tu trouves un moyen de stockage, c’est le prix Nobel assuré. Allez, pour le coup, je viendrai en Suède pour t’applaudir.
TTE à raison, la seule bonne manière d’agir, c’est de faire des économies là où on peut le faire. L’interdiction à tout va pour des principes politico-écolo-religieux n’amènera rien de bon et les gens qui en parlent le plus sont ceux qui en connaissent le moins.
, le 21.01.2006 à 10:19
Merci TTE, pour ce très intéressant article.
je me suis retrouvé au Panama, à admirer les ouvrages du Plan Delta sur Wiki….
Gam.
, le 21.01.2006 à 11:30
1) on est toujours à l’ouest de quelqu’un ( merci Creys-Malville et Pierrelatte… )
2) Tchernobyl n’est pas précisément à notre Ouest, et pourtant…
Certes chacun doit se sentir concerné et mettre en pratique quelques astuces simples pour économiser sa propre consommation, comme TTE l’a fait lui-même. Mais cela reste à un niveau assez basique.
Il faudrait:
– que les autorités soient plus favorables aux projets des particuliers en proposant des subventions pour l’installation d’énergies moins polluantes. Voir le projet display . On peut y voir une liste des villes participantes, la France n’y est pas mal représentée.
– que soient instaurés dans les immeubles locatifs des décomptes personnalisés de chauffage et d’électricité, cela inciterait les locataires à être plus responsables.
Mais tant que l’industrie n’est pas soumise à des normes strictes et à des lourdes sanctions en cas de non respect, on est mal barrés.
, le 21.01.2006 à 11:49
Tout à fait d’accord. Il faudrait également inventé un système pour inciter les propriétaires à isoler au mieux les logements destinés à la location. En effet, on voit souvent des logements neufs mal isolés (ça coûte moins cher à construire) dont les coûts de fonctionnement sont ensuite assumés par les locataires.
Tout le monde n’a pas les moyens d’être propriétaire (surtout en ce moment) et les locataires ont souvent peu de latitudes pour diminuer leurs consommations individuelles, surtout quand comme tu le dis tout est collectif.
, le 21.01.2006 à 13:56
Bonjour à tous :-)
L’article de ToTheEnd est tout simplement impressionnant, vraiment !
Bien structuré, richement documenté, honnêtement argumenté et clairement rédigé, c’est un vrai bonheur d’apprendre autant de choses, bravo et merci TTE :-)
Quant aux différents commentaires, pourquoi j’ai encore une fois le sentiment que les oppositions qui se manifestent relèvent d’avantage des opinions politiques que d’une véritable réflexion sur les problématiques de l’énergie dans l’espace humain (ou de l’espèce humaine devrais-je dire) ?
Si on jette un rapide coup d’oeil sur notre passé, on constate que nos besoins d’énergie n’ont pas cessé de grandir depuis l’avènement des premières machines à vapeur, depuis les premiers moteurs à explosion, depuis les premiers dynamos électriques, en gros, depuis le XIXe siècle, et la courbe de nos besoins continue son ascension inexorable.
Mêmes les personnes qui réussissent à se construire des petits hameaux accueillants et autonomes en énergie (à quel prix ?), n’échappent pas à des besoins de notre époque, puisqu’ils ne se refusent pas d’avoir des ordinateurs, chaînes Hi-fi, téléviseur, machine à laver, réfrigérateurs, etc., c’est-à-dire, tout le confort que notre époque nous prodigue…
Et ces besoins sont grandissants, qu’on le veuille ou pas, si on veut vivre dans notre temps.
Seulement, il faut se rendre à l’évidence, les solutions autonomes et isolées de ce type ne peuvent pas résoudre le problème posé par les besoins énergétiques de la démographie mondiale actuelle, et encore moins celle à venir… autrement dit, si certains peuvent s’affranchir de la dépendance des industries productrices d’énergie, tant mieux pour eux, mais ce ne sera jamais le cas de la grande majorité de l’humanité… malheureusement !
Alors, réfléchir à la manière de produire des sources d’énergie en masse n’est en rien stupide ou absurde, au contraire, il n’y a rien de plus « démocratique », puisque c’est pour l’instant la seule solution pour donner accès, au plus grand nombre, aux bienfaits du progrès et du confort.
Seulement, comme « rien ne se crée, tout se transforme », l’énergie que nous consommons vient forcément de quelque part… combustibles minéraux et fossiles, réaction nucléaire sur des cailloux à haute densité de masse, le vent, l’eau, le soleil, etc.
Toutes ces sources d’énergie supposent des technologies dédiées pour être exploitées, certaines sont plus coûteuses que d’autres, certaines sont plus nuisibles à notre environnement que d’autres, certaines sont plus efficaces et productives d’énergie que d’autres… bref, tel qu’illustré clairement par l’article de TTE, les critères d’étude et de comparaison sont multiples et parfois complexes…
Il n’empêche que ces ressources peuvent être divisées en deux grandes familles :
– Les ressources épuisables
– Les ressources inépuisables
Personnellement, si je tente d’imaginer l’humanité dans un futur plus au moins éloigné de ma courte existence, je préfère, vraiment, que nous commencions sérieusement, dès à présent, à étudier et développer des technologies pour générer de l’énergie grâce au ressources inépuisables, parce que les autres technologies sont vouées, qu’on le veuille ou pas, à une mort certaine lorsqu’on aura exploité toutes les ressources existantes…
Enfin, le simple fait de penser que nous pillons sans vergogne les ressources naturelles de notre planète, jusqu’à leur épuisement, ça me donne la nausée, et lorsque je rapproche cette pensée aux profits que certains cherchent sans scrupules à en tirer, ça me fait carrément gerber…
Bref, pour ma part, je pense que notre salut, pour l’espèce, viendra des énergies renouvelables, même si elles ont un impact « visuel » sur l’environnement proche, les nuisances à long terme sont bien moins destructrices pour la planète, et les générations futures pourront en profiter plus sereinement…
C’est pourquoi je pense que les autorités politiques de tous les pays développés, devraient dégager des fonds pour la recherche et le développement des technologies capables d’exploiter au mieux les ressources naturelles inépuisables pour en produire de l’énergie… je pense que le génie de l’homme est capable de relever un tel défi… je l’espère du moins !
En attendant, il n’y a pas des petites économies, et nous devrions prendre exemple sur ToTheEnd… je m’y attèle !
—
Fredo d;o)
« Un pas à la fois me suffit… » (Gandhi)
, le 21.01.2006 à 16:00
Je réagi un peu tard à l’exemple de la maison d’Okazou, pour dire qu’il est bien joli de vivre écolo dans sa maison perdue au milieu de la campagne, mais que malheureusement la grande majorité des habitants de la planète vivent en milieu urbain et dans des villes de plus en plus dense. Pour faire court, il est malheureusement plus écologique de vivre à Paris sans voiture dans un immeuble chauffé collectivement et parfaitement isolé que d’habiter au fin fond du Lot avec son chauffe-eau solaire et ses panneaux photovoltaïques !
Pour en rester encore à l’essentiel, certains élus locaux un peu partout dans le monde ont compris que le modèle de banlieue pavillonnaire et d’habitat dispersé était une hérésie énergivore. Certains maires de villages en France ont compris la nécessité de construire des maisons de villes ou de petits immeubles dans le prolongement des voies existantes plutôt que de réaliser d’éternels lotissements aussi laids qu’inadaptés.
Les économies d’énergies passent aussi par là ! elles sont difficilement comptabilisables d’autant plus qu’elles ne génèrent aucun PIB, puisqu’elles sont naturellement la source d’économie (transport, infrastructures…).
Pour en revenir au nucléaire, je me répète, mais ne pas oublier qu’une centrale ne produit que de la chaleur à l’instar de n’importe qu’elle centrale thermique. Cette chaleur transforme de l’eau en vapeur et la vapeur fait tourner des turbines qui entraînent des alternateurs. Rendement : 30% ! Minable !!!
Or, il n’y a pas à ma connaissance de recherches digne de ce nom pour produire directement de l’électricité à partir soit d’un rayonnement quelconque, soit de la chaleur… Et dans ce dernier cas, ce ne sont pas les sources naturelles de chaleur qui manquent sur terre.
Le nucléaire est avant tout un instrument de pouvoir : si j’ai des centrales et si j’ai la bombe alors j’existe ! Si la France et son général d’alors ont décidé (à la fin des années 50) de se doter de l’arme et de la puissance nucléaire, ce n’est pas par nécessité énergétique, mais pour demeurer un acteur important sur la scène internationnale.
Par ailleurs et dans la même logique, les bombardements d’Hiroshima et de Nagazaki l’ont été certes pour « achever » le Japon car un débarquement américain alors envisagé eut coûté la vie à trop de yankees (mais les bombardements « classiques » aurraient fait l’affaire car en terme de destructions et de morts celui de Dresde par exemple fut aussi meurtrier que celui d’Hiroshima), mais surtout pour montrer au monde et principalement à l’URSS que les Etats Unis étaient les plus forts.
Si l’Allemagne et le Japon n’ont pas de bombes c’est uniquement parceque cela leur a été interdit depuis 1945 ! La militarisation croissante de la Chine et de la Corée du Sud risquent de changer les choses au Japon…
Sans l’arme nucléaire et nos 54 centrales la France ne serait plus depuis longtemps la puissance internationnale qu’elle est toujours, nolens, volens !
Le nucléaire est un instrument de pouvoir et dans un monde de commerçants une garantie de puissance et de savoir faire…
Cela ne me réjouit pas particulièrement, mais il faut avoir conscience de la puissance commerciale que représente notre parc nucléaire et nos missiles embarqués.
Le nucléaire c’est un peu la grosse bagnole et le beau costard du VRP…
, le 21.01.2006 à 17:41
Je ne peux qu’approuver tes constats, alec6. Sur tous les points. Ça ne me fait pas sourire.
Il est difficile de nier que la majorité de la population (70% ?) vit dans les villes ou en périphérie de villes, même si les plus grandes de ces villes voient de plus en plus de leurs habitants les quitter. Il n’en reste pas moins que l’énergie solaire directe et indirecte est tout de même utilisable dans ces villes et que personne ou presque ne se dirige sur cette voie de développement.
Il est un point qui mériterait d’être compris : Pourquoi les Zaméricains consomment-ils deux fois plus d’énergie que les Européens qui, pourtant, en consomment beaucoup trop ?
Vivent-ils deux fois mieux que nous ?
Nous devrions, en tentant de répondre à cette question, mettre mieux en évidence l’inanité des prévisions de consommation des zéconomistes.
À l’évidence personne ne connaît les vrais besoins en électricité des différentes populations du monde.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 21.01.2006 à 17:45
Mes deux centimes (à la problématique de la surconsomation et des économies possibles) :
– Vacances au Canada, de passage chez des amis. Maison avec des parois tellement minces qu’il est impossible de poser une étagère. Mais l’électricité étant si tellement bon marché, que c’est le tout électrique: chauffage et climatisation.
– Arrivé à Paris à 23h30 il y a 10 jours, je suis passé par la Défense vers minuit 30. Je ne vous raconte pas ( mais j’ai des photos) le nombre d’étages de bureaux qui sont allumés. Le gens travaillent à minuit un dimanche soir ?
P.
, le 21.01.2006 à 19:24
Ptisuix !
Il en va de l’éclairage des bureaux comme de la grosse voiture ou du nucléaire : paraître et exister !
Imagine une seule tour éteinte ! quelle image aurait le visiteur et futur client… c’est la loi des cinq C !
Accessoirement l’éclairage de nuit un dimanche soir ne coûte rien à produire, les centrales nucléaires pourvoient largement à cet usage. Il n’est pas facile d’arrêter et de redémarrer une centrale de ce type et d’autre part on ne peut stocker l’énergie produite…
Tiens ! une idée débile…
Peut-être pourait-on élever avec un alternateur/moteur des masses en haut des tours afin de récupérer cette énergie cynétique le lendemain aux heures de pointes… si tous les IGH en sont équipés ou si l’on construit des mâts à cet usage il sera possible de « stocker » l’électricité produite inutilement !
Le dernier élève ingénieur de la pire des promotion a dû y penser depuis longtemps et doit subir encore les colibets de tous ses confrères… mais bon on ne sait jamais…
, le 21.01.2006 à 20:15
Tiens ? le baril frôle à nouveau les 70$…
Un petit chiffre non polémique :
L’électricité c’est 20% de l’énergie en France (et à peu près la mêm chose ailleurs), le nucléaire 80% de la production de cette électricité (soit 16% du total).
Le reste c’est… du pétrole et du gaz pour l’essentiel et un peu de charbon, de bois, d’hydrolique et un merdième d’éolien…
La France en profite pour venter les vertues du nucléaire… (cf Le Monde de ce samedi).
De l’arnaque ? non ! du marqueting ! car tout le monde sait que les avions européens volent grace à l’électricité nucléaire !
, le 22.01.2006 à 00:59
Et bien, je vois qu’on a bien avancé! Je n’ai pas trop réagi aux commentaires et mails parce que hier soir j’étais à une grosse fête et qu’aujourd’hui, j’ai eu la gueule de bois de l’année! Mais maintenant ça va mieux et je remercie encore tous ceux qui ont eu un message sympa.
27. Anapi: oui, tu poses très bien la question mais nul doute que pour de grands pays comme les USA, il y a de la place pour faire n’importe quoi alors qu’en Suisse ou en France, il est difficile d’être à plus de quelques kilomètres d’un hameau ou village.
28. alec6: je ne fais pas de « ode » au nucléaire. Décrier tous les problèmes liés au nucléaire ne fera pas avancer le débat puisque le problème est entier: aucune technique n’est parfaite. Pointer le 30% de rendement et dire que c’est minable c’est oublier un peu vite l’énergie que chaque matériau dégage. Relis le passage sur ce que tu obtiens d’un kg d’uranium comparé au gaz ou charbon… Si demain on trouvait un élément 10’000 fois plus énergétique que l’uranium et que son rendement était de 2%, ça serait quand même intéressant! Enfin, le truc de mille mètres de haut semble une bonne idée mais qui est à nouveau liée à la météo qui en Europe n’a rien à voir avec les déserts australiens!
30. Renaud: peut-être aurais-tu préféré 10 stades de foot avec son lot de hooligans qui te laisseraient plein de bières vident dans ton jardin à chaque week-end;-)? Sans parler du bruit qu’ils feraient;-)!
34. kako21: quand le baril de pétrole atteindra 1’000 ou 2’000 dollars, toutes les méthodes de transport au niveau mondial devront être repensées et ce jour-là, je suis sûr aussi que la globalisation deviendra plus localisée (en d’autres mots, les boîtes reviendront sur la délocalisation puisque un aspirateur fabriqué en Chine sera peut être moins cher mais avec le coût du transport, il sera aussi cher que si on l’avait fabriqué ici).
40. Marcolivier: on parle d’une masse pour un gaz et non de volume parce que c’est plus parlant. Dire qu’on produirait 200 m3 de CO2 ne serait pas très représentatif de ce que nous polluons à l’échelle mondiale.
43. alec6: ouais, je ne sais pas si ton analogie est très bonne. Pour ceux qui subissaient (et c’est rien de le dire) le trafic dans la vallée, ce pont est une « bouffée d’oxygène ». Et perso, je trouve cet ouvrage assez beau… mais bon, il touche un peu à mon ancien métier alors c’est peut-être pour ça.
45. Benoit Launay: ton intervention n’est pas aussi déplacée que ça puisqu’on parle beaucoup de voitures électriques comme « la solution » pour enrayer la pollution mais ça veut surtout dire qu’il faudra produire encore plus de courant électrique pour nos besoins de locomotion. C’est pourquoi développer autre chose que des « voitures électriques » n’est pas une mauvaise idée… même si pour les raisons qui sont citées plus haut, j’ai de la peine à penser que la pile à combustible serait la panacée. L’avenir nous le dira et n’hésite pas à venir poster un résumé de ce que tu auras vu/entendu.
Purée, O avait la rage hier:
48. Okazou: alors là, je suis un peu sur le cul qu’il suffit d’avoir des batteries pour stocker de l’électricité! Et puis ces batteries, combien penses-tu qu’il en faudrait pour répondre aux besoins électriques d’un foyer conventionnel? Et puis quand au niveau mondial il faudra retraiter des millions de batterie qui ont une durée de vie moyenne de 5 à 10 ans (et je suis super optimiste)? Quelle jolie pollution tu nous promets! Et avant de voir 70% de la population déménager dans la brousse et au bord d’une rivière… on peut déjà construire des maisons « écologiques » sous la norme minergie . Enfin, l’homme est con et si un jour il meurt, je ne me fais aucun souci pour la nature puisque les 4 milliards d’année qui reste effaceront toutes nos traces!
51. Okazou: sauf erreur, d’autres t’ont déjà répondu mais je sais qu’il faut parfois marteler pour faire rentrer une idée… Le point que soulevait Saluki c’était de dire qu’une approche de production électrique « individualisée » n’est pas imaginable pour la majorité des foyers de nos pays (en Suisse, c’est 70% des gens qui habitent en ville!).
56. Okazou: on attend ton projet de loi pour forcer les gens à être moins con et donc, moins consommer en s’entourant de niaiseries électriques. De la difficulté je te prédis dans cette entreprise… et un échec assuré à moins que tu ne veuilles nous remettre un joli régime en place (tu remarques, je ne prononce pas les 4 lettres interdites).
57. Okazou: disons encore une fois que ton camarade est très brave mais que si je dois commencer à vivre comme un ermite ou comme dans un monastère (peu d’appareils électriques dans ce type d’endroit aussi). Bref, je martèle encore un peu, mais tes idées ne sont tout simplement pas applicables à une large échelle!
58 et 59. Okazou: oui, certains dirigeants ont essayé et essayent encore de mettre en pratique des idées biens utopiques. Dois-je faire le décompte des morts liées à des utopies? On parie qu’on a plus tué pour atteindre une utopie que les centrales nucléaires ne le feront jamais? Enfin, je te signale que les barrages hydrauliques ont un potentiel de destruction instantané qui est bien plus élevé qu’une centrale nucléaire… et ce, même si ont les places généralement assez loin de villes ou villages. Je ne connais pas d’étude française spécifique sur le sujet mais beaucoup d’études ont été réalisées en Suisse sur le barrage de la grande Dixence. Normalement, ce barrage devrait tenir le coup lors d’un tremblement de terre de 7 sur l’échelle de Richter. La dernière secousse d’importance dans le Valais remonte à 1946 et a généré un indice de 5,2 sur l’échelle de Richter… Mais on sait que par le passé (1755 et 1855), des tremblements de terre beaucoup plus importants ont eu lieu. Je te laisse regarder une carte du Valais et imaginer si aujourd’hui, un tremblement de terre de 6, voire 7, devait avoir lieu et que le barrage cédait. Les 400 millions de m3 qui sont contenus dans le barrage se répandraient dans la vallée en quelques secondes et tueraient immédiatement des dizaines de milliers de personnes et une jolie vague de 2 mètres arriverait à Genève moins de 2 heures après. Pour rappel, les vagues qui ont tué des centaines de milliers de personnes en Asie faisait moins de 3 mètres de haut. Bref, on pointe du doigt le méchant nucléaire mais attend de voir ce qui se passera si un barrage cède dans un pays occidental et provoque des milliers de morts… (heu, il va de soi que je ne veux pas que ça arrive pour prouver mes dires!)
Ouf, O a du aller manger…
64. al1: heu… encore une fois, je ne fais pas l’apologie du nucléaire! Et je trouve tout de même normal qu’on ne te laisse pas déverser tes eaux sales dans une nappe phréatique, Europe ou non! Je me risque à une réponse pour ta dernière interrogation: parce que l’alternative parfaite n’existe pas (je sais, tu es déçu parce que je ne vois pas le complot international pro-nucléaire qui fait tout pour nous faire bouffer de l’uranium).
69. Okazou: vu que ça faisait des mois que cette humeur était en préparation, je ne pourrais franchement pas dire combien de temps j’ai passé à la rédiger. Je pense que 60 ou 70 heures ne seraient pas faux… mais jamais plus je ne ferai un machin aussi long et aussi dense à moins qu’on me paye (et tu sais, un libéral comme moi, c’est cher parce qu’il faut bien que j’entretienne mon train de vie!). Et oui, je suis célibataire donc si tu veux m’envoyer ta cousine de 25-30 ans (90-60-90 c’est bien) pour me faire des cours particuliers de marxisme ou je ne sais quoi, je suis ouvert! J’ai même une chambre d’amis (non chauffée en ce moment) si elle doit rester!! A ce sujet, j’ai mis une blague dans la zone admin sous le chapitre « test en préparation ».
72. mouloud2005: je ne pense pas que le transport d’électricité soit le plus important car d’une façon ou d’une autre, toute centrale se trouve loin de la population… nucléaire ou non. De plus, tu supposes mal, les prix que je donne ont été calculés par des organismes indépendants ou des missions parlementaires. Bien sûr, si tu es un partisan du complot généralisé pro-atome, tu ne me croiras pas mais une simple recherche approfondie sur des sites non-gouvernementaux devrait t’aider puisqu’on retrouve même ces chiffres sur des sites écolos… Enfin, dans la même veine, le coût du thermique est également faux puisque comment devrait-on « taxer » le kilo de CO2 que nous mettons dans l’air? Combien coûtent les morts directs ou indirects liés à la pollution? En conclusion, je ne pense pas que mon tableau soit aussi faux que ça… loin de là. Les « à mon avis » ou « suppose » ne sont pas très relevants quand on parle de faits.
76. Iris: il existe plein d’aides financières (ou déductions fiscales) pour des énergies renouvelables, il faut juste se renseigner! Toutefois, comme je le disais, si l’état doit sponsoriser des énergies 10 ou 50 fois plus coûteuses que d’autres et s’endetter encore, c’est pas une option car c’est nous qui devront payer un jour ou l’autre la dette… Enfin, l’état a des normes toujours plus strictes pour la consommation des appareils électriques! Par exemple, les TV en veilles consommaient presque 10 Wh il y a 20 ans alors que depuis 2004, la loi fixe 4 Wh la consommation… et d’ici 2010, c’est 2 Wh qui sont visés.
77. Anapi: détrompe-toi, on construit toujours mieux car faire isoler une construction à posteriori, c’est l’enfer au niveau des coûts. Figure-toi que des locataires ont réussi à avoir gain de cause dans bien des cas et que le propriétaire a dû refaire l’isolation du bâtiment. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de cas isolé, mais pour avoir bosser dans cette branche (architecte), je peux t’assurer que c’est pas là-dessus qu’on cherche à faire des économies.
79. alec6: heu… disons que la maîtrise de l’atome à tout de même permis d’être autonome électriquement parlant et d’avoir économiser pas mal de matière fossile (et donc d’avoir moins pollué). Et c’est 59 réacteur nucléaires, pas 54 centrales! Merci de tout apprendre par coeur pour lundi, je fais une interro;-)!
80. Okazou: la consommation électrique des USA s’explique simplement: ils chauffent pas mal à l’électricité et tous leurs appareils ménagers sont 3 fois plus gros que les nôtres (y a qu’à voire les frigidaires américains; les nôtres ressemblent à des boîtes à chaussures à côté)! Il est clair que si le kWh passait à 1 ou 2 euros demain, les gens feraient vachement plus gaffe à leur consommation!
Voilà, voilà, j’ai encore été long…
T
, le 22.01.2006 à 07:30
Recherche Gogol :
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Au cas où vous l’ignoreriez, Okazou a le don de rendre imbuvable le meilleur nectar.
Il rendrait l’Abbé Pierre antipathique au seul fait de l’évoquer.
Il professe de bonnes idées, immédiatement déconsidérées par une suffisance dans l’expression, fut-elle pertinente, un mépris du contradicteur pondéré, voire la plus parfaite mauvaise foi.
Je ne peux pas partir deux jours pour préparer la St Vincent que je me retrouve cloué à la porte de la grange comme une hulotte en Bretagne, étiqueté comme vil bourgeois. Pouah ! Le Tiers Etat…
Pour lui, la Champagne c’est le barycentre du maïs irrigué : je croyais bêtement que c’était plutôt dans l’ouest, là où il y avait le plus de primes à l’irrigation… et de déficit hydrique. Le jour où l’on autorisera l’irrigation des vignes, nous serons au Chili ou en Australie…
Le simple fait de relater les difficultés pratiques à rendre une habitation plus autonome te fait taxer immédiatement de suppôt de la FNSEA. Ici, c’est plutôt le CIVC qui agit et qui a fait deux choses importantes à mes yeux : d’abord permis que les petits vignerons se fassent depuis trente ans des c… en or en limitant la production, même si celles des grandes Maisons sont encore plus brillantes! On manquerait de raisin ici, quand on pleure en bordelais, faut le savoir ! L’autre action moins visible, c’est d’avoir réussi à empêcher l’installation d’une usine à cochons (5OOO truies…) au pied de la Montagne de Reims. Le lisier, 8 à 10 millions de tonnes/an en Bretagne, paraît-il que le granit n’y résiste pas… Poubelle pour poubelle, je ne suis pas certain que les centrales nucléaires ne soient pas moins nocives. En tout cas, dans une région où l’on consomme plus de pastis qu’en Provence, la surmortalité liée à l’imprégnation alcoolique chronique est plus tangible que les supputations liées au risque nucléaire.
La barbe hirsute, le catogan, le cube en torchis, je veux bien, mais je ne vais pas raser une maison bicentenaire en pierre de Bourgogne pour la remplacer ainsi. D’abord, dans un périmètre protégé, j’aurai quelque difficulté à obtenir un permis de construire… Ensuite si le cube parfait fait saliver, selon Pavlov, l’okazou moyen, mes chiens-assis sur leur quatre pans ardoisé conviennent mieux au saluki imparfait… Il est sûr qu’avec le produit de la revente de cette maison, je pourrais empiler des cubes ou des Lego, mais ce serait déplacer le problème et nous serions toujours sous le régime des vents d’ouest dominants…quand il y en a. Même si la yourte en feutre de poil de yack est séduisante, en photo, je ne la vois pas non plus dans nos campagnes, en « vrai ».
Maintenant, six heures et demie du mat’, il fait 3,5°C à l’extérieur, la pompe à chaleur fonctionne et pas le fioul, il fait 18 à l’intérieur, je viens de rajouter une bûche sur le lit de braise qui finissait dans le Godin… Aujourd’hui, je suis «écolo», simplement parce que les conditions atmosphériques me le permettent ! Pour ce qui est de la relation avec EDF, nous avons un contrat «EJP», où les jours dits de pointe le kW/h coûte dix fois plus de 8 à 22 heures, le reste du temps il n’est pas cher du tout. Cela t’apprend «rapidement» à faire tourner ton lave-vaisselle ou linge la nuit plutôt que dans la journée, à ne pas laisser les lampes allumées quand le soleil est levé…
Le deal est très favorable au consommateur responsable : c’est pourquoi EDF ne le propose plus !
Avec la vague de froid qui arrive du Nord, la chaudière va tourner à nouveau…
Je ne suis pas toujours d’accord avec alec6, mais il sait pratiquer table ouverte. C’est une preuve de générosité.
Cane que trop’abbaia
Non Morde.
Proverbe sarde
Traduction approximative :
O qui trop déconne
On s’en tamponne.
—
Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 22.01.2006 à 09:25
En tout cas tu assures un beau service après vente!:-)
Merci!
, le 22.01.2006 à 12:13
Bonjour TTE, merci d’avoir lancé ce débat important, juste une ou 2 petites remarques.
A mon avis tu parles pas assez des déchets des centrales nnucléaires. On les mettra où puisque personne les veut (Les zurichois ne les veulent plus dans le Weinland, probablement un des sites les plus sûr de Suisse)?
Et il faut bien être conscient que pour une solution qui va durer qq. dizaines d’années (les ressources en Uranium ne sont pas illimitées) on va mettre dans la nature (n’importe où mais pas chez moi…) des substances qui vont demeurer potentiellement dangereuses pendant des siècles.
Je me permets également de mettre en doute les côuts de production de l’énergie nucléaire qui sont à mon avis en grande partie absorbée discrètement par l’état (p. ex qui va payer le démantélement des centrales à part l’état, ne soyons pas naïfs, c’est toujours la même chose).
Bonne journée.
Piotr
, le 22.01.2006 à 12:41
TTE, comme dit François, merci pour le SAV…
Quand je dit « minable » pour les 30% de rendement c’est surtout que je considère comme trivial de faire bouillir de l’au pour faire tourner des générateurs. Quid donc d’une production d’électricité plus « moderne ».
Le photovoltaïque c’est du 15% … pas terrible non plus.
Question aux scientifiques : si on transforme de la lumière en courant donc du photon en électron, pourquoi ne pas transformer de la chaleur (encore du photon avec une longueur d’onde plus longue) en électron ?
Saluki, je suis d’accord avec toi sur un point : Okazou pourrait prendre un peu de recul dans ses investives… bien tournées certes mais agressives gratuitement !
, le 22.01.2006 à 13:07
Nicolas Mirkovic: impossible? Je n’ai pas dit ça. Difficile? Certainement!
Dans le fond, tu me demandes pourquoi je n’y crois pas… mais je vais te répondre simplement.
Parce que les économies ne compenseront pas nos besoins énergétiques futurs qui seront liés à 2 aspects: la croissance démographique et la croissance des besoins en électricité (domotique, véhicules électriques, etc.).
Et je le répète encore une fois, admettons que nous parvenions à économiser de l’électricité à 50%, ça ne sera qu’une baisse de 15% de la consommation électrique de nos pays puisque les ménages ne dépensent que 30% de l’électricité produite. Penser qu’on pourra dépenser moins d’énergie dans l’industrie par exemple n’est pas seulement utopique mais irréaliste puisque les lampes ne sont pas le problème mais c’est les machines, ordinateurs en tête, qui dépensent toujours plus d’énergie.
Enfin, je signale au passage que pour réduire de 50% notre consommation électrique, ce n’est pas une question de « gestes simples » ou de prendre conscience du problème. C’est un changement tellement profond que chaque foyer devrait consentir d’importants investissements (financiers et humains) et ça, tu vois, je ne suis pas sûr que la masse le veuille. Mais je suppose que tu vas me dire que c’est à l’état de payer… oui, je reconnais bien là le problème de la France avec une dette de 1.2 billions d’Euros: y a qu’à…
Maintenant, pourquoi je suis aussi pessimiste quand je parle de la masse? Et bien j’ai envie de dire que l’histoire n’est pas très flatteuse quand on parle des masses et de leurs dirigeants plus ou moins despotes.
Je te donnerai deux exemples simples: tout le monde parle de paix, tout le monde aimerait vivre dans la paix. Toutefois, certains extrémistes disent qu’il faudrait rayer de la carte Israël (et les habitants? ah oui, les déménager en Allemagne ou en Autriche). Si les choses continuent comme ça, je peux t’assurer qu’un de ces matins le monde entier se réveillera avec l’info suivante: l’aviation Israélienne a rasé le centre d’enrichissement d’uranium de Natanz… c’est la crise! Ou encore tout le monde parle de la famine, mais des milliers de gens meurent chaque jour de faim quand même…
Donc, le changement des masses oui, mais il faut arrêter de croire au père Noël et si le lobby nucléaire est si puissant, peut être pourrais-tu m’expliquer pourquoi l’Italie dépend à 82% du thermique et que plus aucune centrale nucléaire ne fonctionne là-bas depuis 1987? C’est probablement aussi parce que le lobby nucléaire contrecarre tous les projets non-nucléaires j’imagine?
Piotr: et d’après toi, je parle assez du CO2 qui tue plus de gens par an que n’importe quelle centrale nucléaire qui a pété ou qui pourrait péter? Je sais que c’est long, mais avant d’intervenir, ça serait bien de lire l’ensemble des commentaires puisque les « je me permets de mettre en doute » ne sont pas très déterminants. Le démantèlement d’une centrale est lié à son exploitant et non à l’état (bien qu’EDF soit majoritairement détenue par l’état) et ce, je le concède volontiers, alors que les exploitants ne font pas suffisamment de réserves pour réaliser cette opération (aujourd’hui c’est 15% par kWh vendu mais il semblerait qu’on devrait plutôt parler de 100%, voir même 200%). Mais bon, je le répète, si la France veut arrêter du jour au lendemain ses centrales nucléaires parce que c’est mal et relancer des centrales thermiques, et bien ça me va! On se reparle dans 5 ans quand votre dette publique aura atteint 95% de votre PIB et que vous aurez bafoué le protocole de Kyoto de 112%? Dénoncer le nucléaire en ne prenant pas en compte qu’il n’y a pas vraiment d’alternative économico-écologique parfaite me fait rire (jaune).
alec6: des panneaux solaires avec un rendement de 38% existent… toutefois, on n’est pas pressé d’en produire à large échelle parce que leurs coûts et la pollution qu’ils génèrent sont tout simplement prohibitifs pour le moment.
T
, le 22.01.2006 à 13:11
La chaleur n’a jamais été un photon. La chaleur n’est qu’une agitation moléculaire. Plus le mouvement est rapide, plus la chaleur s’élève.
Pour la France, lisez le projet de loi d’orientation de l’énergie donné par TTE. C’est instructif.
, le 22.01.2006 à 13:19
J’arrive un peu tard dans ce débat, j’étais loin de toute possibilité de m’exprimer. Je vais peut-être signaler ici quelque chose qu’un autre commentaire a déjà mentionné. Mais je n’ai pas le temps de lire toutes les contributions en détail juste maintenant. Je voudrais vous signaler qu’il existe dans le canton de Bâle-Campagne, ( à Bubendorf )une maison, construite en mode expérimental, mais prête à se multiplier, avec une façade faite de panneaux solaires. Elle comporte plusieurs centaines de m2 de surface habitable. Sa façade solaire la fait vivre en totale autarcie, et en plus elle vend actuellement du courant dans la maison la plus proche, qui n’est pas non plus une petite villa. Il y a des moyens de stocker l’énergie pendant quelque temps.
Je m’étonne, je dois dire, de lire sous les doigts de scientifiques qu’ils pensent encore qu’il suffit que le soleil soit caché pour que tout s’arrête. Les chercheurs en matière d’énergie solaire mettent au point depuis longtemps des méthode de stockage – pas pendant des siècles, mais enfin…
Anne
, le 22.01.2006 à 14:55
Au temps pour moi Yfic17 !
je pensais que rayonnement infrarouge et chaleur étaient liés… il faudra qu’on m’explique. Quoi qu’il en soit, quid d’une production d’électricité d’origine « nucléaire » sans passer par la vapeur ?
D’autre part, autre question naïve, quid du géothermique et du moteur Stirling ? qq’un en a parlé plus haut et je ne retrouve plus sa référence (milles excuses…).
, le 22.01.2006 à 16:45
Anne Cuneo: et bien c’est dommage de ne pas avoir pu tout lire, y compris mon humeur. On a jamais dit que tout s’arrêtait dès qu’il y a avait un nuage mais la météo influence beaucoup la production d’un panneau solaire. Ton truc balois parait bien (comprends rien à l’Allemand) mais comment produisent-ils de l’électricité la nuit? Je parie qu’ils ont des batteries et ça, franchement, c’est loin d’être écolo et si on faisait ça sur une base mondiale, et bien on polluerait notre environnement d’une façon encore plus inquiétante qu’avec n’importe quelle autre technologie.
T
, le 22.01.2006 à 17:00
Mias je n’ai jamais parlé d’accidents, j’ai parlé du problème des déchets nucléaires (dont il est un peu tôt pour évaluer les conscéquences). Ensuite, je suis d’accord avec toi que le CO2 tue mais ça n’apporte pas de réponse au problème des déchets nucléaires.
Mais alors qui va pallier à cet absence de réserves?
C’est ton point de vue, mais il est certain qu’il n’existera jamais d’alternatives parfaites.
Piotr
, le 22.01.2006 à 17:47
On construit toujours mieux (quand normes et économies à court terme y poussent), mais on gaspille toujours plus (pour les mêmes raisons), on n’en sort pas.
Pour appuyer les autres « totalitaristes », il n’y a aucune amélioration dans ce domaine qui ne soit pas le fruit d’une obligation légale. On dit que le choc pétrolier « nous » a fait prendre conscience du problème, mais c’est du pipeau: le choc pétrolier a poussé les propriétaires à l’économie chez eux et les contraintes administratives ont amélioré le parc locatif. C’est pas le même « nous ».
De plus tu parles du neuf: en construction neuve locative, on arrive à peu près à faire entendre raison aux maîtres d’ouvrage, mais pas au point de ne pas choisir le chauffage électrique (installation bon marché, fonctionnement absurde): ils « acceptent » certes d’isoler, mais ce n’est pas du tout par bonne volonté, juste la non-désobéissance aux normes obligatoires en la matière (et pas mieux, ce qui n’aurait rien d’impossible).
Et tu pointes la véritable motivation: la différence de prix en construction neuve est négligeable et ne vaut donc pas de se mettre hors-la-loi. Mais s’ils avaient la moindre motivation non-cupide (altruiste, citoyenne ou écologique), ils n’assortiraient pas ça du chauffage électrique (en le justifiant parfois par le fait que « c’est bien isolé », justement).
Seulement voilà, il se trouve que le neuf ne représente forcément qu’une faible part du parc (pas besoin de statistiques compliquées: sauf guerre ou colonisation récentes, il y a toujours plus de bâtiments existants qu’en construction, donc l’essentiel des locataires emménagent dans de l’existant ou du rénové). Or là, comme tu le dis, c’est plus cher d’isoler. Résulat: les propriétaires ne le font pas en location. Ou juste pour ce qui devait être changé de toute façon, etc.
Je viens d’ailleurs d’échouer à convaincre un ami pas idiot, tu imagines ce que ça serait avec un client parfois stupide. Un quidam moyen est sensible du porte-monnaie et donc plus ouvert aux arguments du sale con qui assène avec naturel « tu ne vas quand même pas isoler et installer le chauffage central, alors que c’est pour louer ». Le sale con c’est par ailleurs souvent quelqu’un de charmant: à peu près n’importe qui pris au hasard dans la rue ou ton entourage.
C’est bien un problème d’éducation: tant que ne pas être un salaud c’est être un benêt, on ne fait que des salauds et on est dans la merde. Ça n’a rien d’inévitable: comme mentionné par mirko, l’immense majorité des enfants ont un sens aigu de la justice et un penchant naturel à la civilisation. Il s’agit juste de ne pas en faire des salauds en prétendant les « endurcir » (pour connaître personnellement des gens admirables, je n’ai aucun doute sur la possibilité d’être fort sans être un gros con égoïste, il suffit en gros de ne pas gober les dogmes de l’économie libérale et de ne pas jouer aux cow-boys et aux indiens).
, le 22.01.2006 à 19:39
Nicolas, VRic, vous faites plaisir à lire.
Puisque tout semble tourner autour de notre consommation future (nos décisions d’aujourd’hui, c’est les enfants d’aujourd’hui qu’elles concernent) assurons-nous d’abord de la véracité des calculs concernant son estimation.
C’est évident que c’est à ce niveau que les dés sont pipés. Nous avons affaire à des tricheurs (axiome : le libéral est toujours un tricheur et un menteur).
Je reprends donc mon interrogation à laquelle on n’a pas vraiment répondu : Pourquoi les USA consomment-ils 2 (deux !) fois plus d’énergie que l’Europe qui en dépense déjà beaucoup trop ?
Il est certain que les Zaméricains ne vivent pas deux fois mieux que nous. Ce serait plutôt l’inverse. Alors pourquoi consomment-ils 2 fois ce que nous consommons pour vivre au bout du compte moins bien que nous ? Et pourquoi se gardent-ils bien de signer le Traité de Kyoto, qui est pourtant bien peu exigeant, c’est le moins que l’on puisse dire !
Pourquoi les USA s’effondreraient-ils comme un ballon de baudruche qui perd son air s’ils signaient ce traité ?
La réponse est multiple mais on peut supposer que leur système économique est aussi responsable que leur mode de vie. D’ailleurs, ils sont intimement liés. Quand Bush prévient, menaçant, que les USA ne sacrifieront jamais leur mode de vie à quoi que ce soit, fut-ce à la raison !, on peut comprendre que le mode de vie des Zaméricains DOIT être revu dans ses fondements même si l’on refuse que la planète ne soit entraînée très rapidement (désormais) vers le gouffre. Bien sûr, on peut, comme Benito Sarkozy (le plus zaméricain des Français) accepter voire prôner le mode de vie US et le prendre comme exemple à suivre.
Qu’en pensez-vous ?
Rien n’est jamais gratuit, alec6 :-)
—
Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
, le 22.01.2006 à 21:26
95. piotr: et moi je parle des déchets produits par des centrales thermiques… pendant que toi tu parles de déchets nucléaires. Penses-tu qu’il est encore un peu tôt pour parler des conséquences du CO2? Pour la question 2: heu… j’hésite… les exploitants?
97. Okazou: heu… ma théorie n’est donc pas bonne? Pour une fois que je me donne la peine de répondre à une de tes questions! Si tu ne me lis pas, peut être que tu répondras à ma question? Pourquoi est-ce que la Suède et la Norvège dépense entre 3 et 4 (trois et quatre) et pour être sûr que tout le monde lit, entre TROIS ET QUATRE ou encore 1×3 et 1×4 ou 1.7^2 et 2^2??? Qu’en penses-tu? Vivent-ils 3 ou 4 fois mieux que nous?
T
, le 22.01.2006 à 21:27
Okazou !
Si tes diatribes, tes formules bien tournées et tes connaissances dans beaucoup de matières sont fort louables, en revanche, les remarques du genre « le libéral est TOUJOURS un tricheur et un menteur » est une formule un peu courte pour ne pas dire complétement conne !
Non que j’adhère sans discussion aux discours lénifiants de la droite revancharde du moment (TTE peut en témoigner), mais parce qu’il est du libéralisme et du capitalisme comme de tous le reste : nuancé selon les lieux et les époques.
Vaste sujet à polémique qui fit et fait encore couler beaucoup de sueur sur nos claviers…
Le problème dans ce genre de réflexion c’est de décridibiliser le reste du discours, un peu comme tes invectives agressives à la petite semaine…
Désolé, mais ça ne passe pas.
Que Benito Sorkozi, comme tu le prénome, ait un discours ultra libéral aussi dogmatique et obtus que le pire des staliniens, ne fait rien à l’affaire. Le pire n’a jamais excusé le mauvais !!
Pour essayer de prendre un peu de recul et revenir à l’électricité, j’avoue me méfier des discours « ultra » scientistes de certains qui voient dans la Science la nouvelle religion qui nous sauvera sans doute aucun de tous les malheurs qui pourraient arriver à la race humaine. Pour la simple raison que la science, c’est avant tout le doute et la remise en cause permanente des théories de la veille… D’autre part, il existe un principe, celui de précaution qui jusqu’à preuve du contraire est scientifique et non l’arme de guerre de quelques altermondialistes en Patogas ou écolos néo communiste…
Dans le domaine du nucléaire le principe de précaution a été mis sous le tapis depuis belle lurette, quant à la consultation démocratique…
Le progrès comme notion phare de la civilisation occidentale a pris un sérieux coup dans le nez, quand les japonais ont goûté de l’atome en 1945 ; comme d’ailleurs la civilisation tout court comme rempart à la barbarie à la découverte des camps d’extermination cette même année…
Les Bopal, Tchernobil et autres joyeusetées technico scientifico financières ont aussi continué à jeter pas mal le doute sur le sujet…
, le 22.01.2006 à 21:31
Eh bien oui le voici le HAPPY centième – (x) commentaire
Alors, quel avenir pour l’électricité ?
. la consommation sera en hausse d’environ +50% d’ici 2020
. le thermique est condamné
. le nucléaire continuera de faire peur
. l’éolien ne s’envolera pas (sans jeu de mots)
. la biomasse est à la masse
. géothermie ? connaît pas !
. l’hydroélectrique tue peu mais n’est pas exploitable partout
. le solaire a de grande chances d’améliorer drastiquement son rendement
. reste encore une belle place à l’inconnu … quel challenge étant donné la première prévision !
<a href= »http://iblog.typepad.com/iblog/ »>Ray CHOW</a>
, le 22.01.2006 à 22:46
Allez Okazou, je vais t’en apprendre une bien bonne, qui m’a surpris le premier remarque. Lu dans un supplément du Monde et Alternative Economique, je te laisse nous retrouver les référence. Il y est dit, à propos de Kyoto, que les States bien que grand pollueur de l’Humanité, sont bien plus à la pointe dans les initiatives privées et locales pour moins consommer et polluer, et mieux produire de l’énergie, que l’Europe. Eh oui, il ne suffit pas d’entendre les mots Bush, capitalisme, ultra-libéralisme pour vilipender et mettre toute une nation dans le même panier (tes zaméricains) avec un discours bien rôdé. On balaie devant chez soi d’abord non ?
Quel est ton programme étayé de quelques chiffres pour l’avenir de nos 60 millions de français en terme de production, d’économie et de consommation d’énergie ? Ca m’intéresse de connnaître ton raisonnement pour vivre autrement.
___________________________________
signé encore ce « mudak » de drazam
, le 22.01.2006 à 23:53
Il faut que je te relise, ToTheEnd. Je le ferai. Promis !
C’est pourtant tellement vrai que si les libéraux ne mentaient pas en permanence, le libéralisme (capitalisme « nouvelle vague ») n’aurait pas duré 30 ans.
Si, par exemple, tu n’as pas vu ce que le projet de constitution libérale pour l’Europe contenait de mensonges, alors il est normal que tu trouves ma formule courte et conne et, te connaissant, je suis sûr que si tu en es encore là c’est que tu n’as pas disposé des bonnes informations ni des bonnes analyses pour faire ton choix. Encore une fois, lis objectivement, donc le plus froidement possible, le bouquin de Jacques Généreux (un honnête homme qui sait de quoi il parle) Manuel critique du parfait Européen ou Les bonnes raisons de dire « Non » à la Constitution. Non seulement il démonte implacablement les mensonges des libéraux à son sujet mais encore fait-il des propositions très intéressantes sur ce que pourrait (devrait) être une constitution pour l’Europe.
Pour faire bonne mesure, il est encore un passage obligé chez un autre honnête homme Étienne Chouard qui, parce qu’il est tout bonnement un démocrate, un citoyen honnête et responsable, a fait un travail formidable sur la grande arnaque constitutionnelle. Il continue d’ailleurs son ouvrage vers l’élaboration d’un plan B démocratique . Il n’y a vraiment que les libéraux pour prétendre que rien d’autre n’était possible que le texte monstrueux qu’on nous a présenté. Mensonge !
Pour tout ce qui concerne la machine de désinformation libérale, prend un peu de temps pour consulter Acrimed : Action-Critique-Medias où tu trouveras le démontage du travail de sape incessant de la majorité des medias. C’est fort éloquent, tu verras et ce n’est pas fait par des branleurs !
Enfin, pour 8 €, procure-toi Les nouveaux chiens de garde, de Serge Halimi (Raisons d’agir Éditions) qui nous dresse un portrait sévère et mérité de nos nouveaux Dr Goebbels.
Peut-être alors, mais seulement si tu fais ce travail (un peu de temps est nécesssaire mais on ne le regrette pas), trouveras-tu que mon axiome (qui n’en est pas un puisqu’il est facilement démontrable), selon lequel sans le mensonge il n’y aurait point de libéralisme, n’est, au contraire de ce que tu penses aujourd’hui, ni court, ni con.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
… et la gauche libérale aurait tort de l’oublier.
« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose. » Dr Joseph Goebbels
, le 22.01.2006 à 23:53
Oui Ray, tu as bien résumé et tous nos programmes d’économie ne régleront pas tout… c’est pourquoi il faut, dans la mesure du possible, prendre les bonnes décisions aujourd’hui même si je sais que la « meilleure » solution n’existe pas. J’aurais presque envie de dire qu’il faut prendre les « moins pires » dans l’état actuel de nos connaissances.
Il ne faut pas oublier non plus que cette augmentation de 50% sera surtout liée au développement énergétique des pays émergents (Asie et Amérique du Sud). Nos besoins ne devraient pas faire un tel bon en avant même si on table sur une croissance de 2% par an (c’est quand même 25% en 15 ans).
D! Camarade! Comment va? J’ai passé un de ces week-ends…
Je ne voulais pas en parler histoire de ne pas m’attirer les foudres de quelques-uns… mais tu soulèves un point important.
Dans le cadre de la rédaction de cette humeur, j’ai beaucoup surfé sur les sites des pays suivants: Suisse, France, Italie, Angleterre et USA.
Et bien franchement, c’était impressionnant de voir la différence de documentation et de données entre les pays. Les USA sont sans aucun doute le pays qui est le plus transparent et le plus complet sur ses énergies produites et dépensées. J’ai même été impressionné par le nombre de données disponibles y compris sur la pollution qu’ils émettent par ville, état ou usines!!
Pour la France ou la Suisse, c’est tout juste si tu arrives à savoir ce que chaque % représente (et encore, des fois c’est flou)!
De plus, des stratégies très précises ont déjà été définies sur le plan national pour certaines énergies renouvelables comme les éoliennes: 5% d’ici à 2020! C’est quand même très impressionnant puisque ça représente pas moins de 200 TWh par an (c’est le tiers de la production Française, rien de moins)! Alors qu’ici, on est encore en train de regarder par terre pour voir s’il n’y aurait pas une idée qui sortirait du sol…
Mais avant que les obus ne tombent sur moi ou que l’agent 6 m’atomise;-), on est tous d’accord pour dire qu’à l’impulsion de ce mouvement, ce n’est pas l’écologie qui est au centre des préoccupations américaines (enfin, un peu quand même), mais avant tout pour des raisons économiques puisque en tant que premier producteur énergétique au monde, ils ont un besoin toujours plus urgent de produire de l’électricité « pas cher » et surtout, renouvelable. L’éolien, pour le moment, semble le plus prometteur dans les grandes pleines désertiques des USA qui sont sous l’emprise du vent.
Bref, je ne vais pas faire l’apologie de ce pays au niveau de ses dépenses énergétiques mais, dans l’ensemble, je pense que la population est bien mieux informée qu’ici… ou du moins, si les Américains veulent savoir ce qu’il se passe au niveau énergétique, ils ont la chance d’avoir toutes les informations sous la main alors qu’ici, c’est un peu la galère.
Pour dire, j’ai même eu différents échanges par mail avec 2 ingénieurs américains qui ont répondu à mes questions alors que pour la France et la Suise, j’attends toujours une réponse…
T (incroyable mais vrai: 100!)
, le 23.01.2006 à 00:01
Si j’écris « les Zaméricains », c’est précisément pour ne pas mélanger torchons et serviettes. Je pensais me faire comprendre…
S’ils sont à la pointe de la lutte contre la pollution il te reste à expliquer pourquoi ils consomment deux fois ce que nous consommons et pourquoi ils ne signent pas le Traité de Kyoto. Si tu ne le fais pas, tu auras écrit pour rien !
P.S. : J’allais oublier. Cesse de considérer Le Monde comme le journal de référence en matière d’information de qualité, d’éthique et d’objectivité. C’est une tête de pont libérale, comme Labération
Acrimed est le site qu’il te faut pour comprendre.
P.S.2 : Mon doigt à glissé. Je voulais dire Libération.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
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, le 23.01.2006 à 00:24
D’accord avec toi, mais pour quoi faire ?
Et puis il faut tempérer en rappelant qu’ils ne s’intéressent pas du tout aux nuisances planétaires dont ils sont responsables.
Kyoto ! Après, nous verrons bien.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
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, le 23.01.2006 à 00:41
Pour mieux répondre à alec6. Pas si hors-sujet que cela…
« Accepteriez-vous que la Constitution de votre pays fige l’état actuel des politiques économiques, sociales, fiscales et commerciales et déclare désormais anti-constitutionnelle toute réforme progressiste visant à mieux encadrer le fonctionnement des marchés ? Accepteriez-vous qu’elle soit de surcroît quasi impossible à réviser ? Assurément non ! Voilà pourtant ce que réalise le traité « établissant une Constitution pour l’Europe ».
Le seul nom de ce traité est donc une forfaiture : on exploite le label mensonger mais populaire de « Constitution » pour inciter les citoyens à ratifier, à leur insu, un programme politique ultralibéral irréversible.
Ce traité consacre définitivement l’avènement d’une société de marché où le culte de la compétition et de l’argent domine tout autre finalité sociale. Il marque ainsi la victoire des ennemis du rêve européen, rêve d’union politique au service de la paix et du progrès social.
Voilà pourquoi, fait unique dans l’histoire, ce sont aujourd’hui des pro-européens convaincus, ceux qui ont toujours dit « oui » à tout, ceux qui comptent sur le progrès d’une Europe solidaire où les citoyens font société au lieu de se faire la guerre, ce sont ceux-là qui se dressent aujourd’hui pour rejeter un traité qui détruit le rêve européen. Voici enfin exprimées les seules bonnes raisons de dire « non » : celles qui fondent le non des pro-européens, et leurs propositions pour une vraie Constitution européenne. »
Texte de la quatrième de couverture du Manuel critique du parfait Européen ou Les bonnes raisons de dire « Non » à la Constitution., par Jacques Généreux (Le Seuil).
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
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, le 23.01.2006 à 00:57
Mais tout comme Chirac n’est pas l’icône de tous les français, Bush n’est pas celle des américains, surtout actuellement avec leur fin de règne calamiteuse. Tout ne se résume pas à la non-signature de Bush, tout comme notre propre signature n’est pas assortie d’une réelle garantie que nous respections nos engagements en Europe. Et la Chine autre grande industrie mondiale avec les States bénéficiant d’un moratoire.
Je lis le Monde, car j’ai la chance de l’avoir tous les jours gratuitement. Lire des articles sur des sujets sérieux entrecoupés par de la publicité pour des produits de luxe me dérange beaucoup et m’inquiète sur l’avenir et la qualité de la presse nationale… et de ses lecteurs. Je repense à Pierre Bourdieu, j’ai déjà lâché le Nouvel Obs trop orienté bourgoisie de gauche parisienne*. Et pourant il y a de bons articles sérieux faits par des journalistes sérieux. Je penserai à aller chez AcriMed mais ce n’est malheureusement pas une référence pour grand monde.
J’attends toujours ta réponse sur ton programme énergétique pour la France par contre.
[edit]* nombriliste et donneuse de leçon[/edit]
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signé encore ce « mudak » de drazam
, le 23.01.2006 à 06:07
drazam, « on » s’accorde à dire que la presse écrite vit ses dernières années. Je pense au contraire qu’il subsistera à la fois la presse médiocre et la meilleure presse. On ne se passe pas de l’écrit comme ça.
On peut toujours lire de bons papiers dans Le Monde mais pour ce qui est de l’économie c’est l’intégrisme. Le Monde ne s’appartient plus, c’est la chose de son directeur Colombani. Le jour où Colombani, July et Val cessent de diriger leurs journaux respectifs, on retrouve trois canards sans leurs chaînes.
Tu lis Bourdieu. Excellentes lectures ! Fondamental. Encore un qui est parti trop vite.
Acrimed est une merveille en matière d’analyse des medias et j’ai quelques amis qui, comme moi, lui font une ou deux visites hebdomadaires. Très satisfaisant pour la défense de la démocratie.
J’espère que les jeunes journalistes en formation en prennent de la graine. L’avenir sera alors assurément garanti pour la qualité de l’information qui est un des meilleurs remparts contre les atteintes à la démocratie.
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Au nom de l’Europe, j’ai voté NON !
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, le 23.01.2006 à 09:05
Puisque Drazam fait référence à Alternatives Economiques où ce cher Jacques Généreux écrit régulièrement qq papiers, j’en profite pour faire remarquer que ce journal, qui n’est pas particulièrement à la pointe de l’ultra libéralisme, a pris position POUR le traité constitutionnel. Ils se sont même fendus d’une analyse contradictoire avec Jacques Généreux le bien nommé (dont j’ai lu « les vrais lois de l’économie ») et M. X dont je ne me souviens malheureusement plus du nom, partisan de la ratification.
Comme quoi voter OUI n’était pas uniquement une tare d’ultralibéral… (je reconnais pourtant avoir penser NON très longtemps)
, le 23.01.2006 à 12:57
Coucou, j’arrive après une belle St-Vincent: je vais bientôt faire concurrence à TTE en matière de mal-aux-cheveux…
Voilà qui est juste et bon…
Moi j’ai raté de mettre la remarque suivante dans ma réaction: « quand la forme prend le pas sur le fond, c’est le fond qui souffre le plus »
Et j’ai travaillé pour des cosmétiques ;°)
Il est bien vrai qu’en France, les données brutes en général sont difficiles à appréheder car elles sont publiées avec parcimonie. Je n’y vois qu’une bonne raison: avec des données brutes, le traitement de celles-ci peut être reconstruit avec d’autres postulats ou à-priori que ceux retenus, ne serait-ce que par habitude, sans nécessaire intention de biaiser.
Quand elles sont délibérement biaisées, ce sont des choix politiques, comme Delanoé et Baupin avec leurs chiffres sur la circulation à Paris. « Si vous n’êtes pas d’accord avec Môa, vous êtes des méchants, pire l’Incarnation du Mal. Dans un sondage, la formulation des questions est le premier biais, le meilleur exemple actuel est fourni par le
sondage sur les plan de dplacement de Paris.
Le premier biais est de quasiment le cantonner à l’intérieur du périph…
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Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 23.01.2006 à 13:58
Pour info, et c’est un pur hasard, le journal AGEFI (Association des Gentils Elèves de Français Indépendants) publie aujourd’hui son « AGEFI magazine » trimestriel en supplément intitulé « Energie: il faut choisir! »
En gros, c’est mon humeur mais dans une version professionnelle! Intéressant…
T (qui corrige, qui corrige…)
, le 23.01.2006 à 14:17
Pour répondre à la réponse de TTC ;+)
Quelques petites précisions pour ne pas me confondre avec d’autres pourfandeurs du nucléaire :
– Je ne suis pas du tout partisan du complôt mondial des crypto-franc-maçons ;+)
– Je suis convaincu qu’on ne peut pas se passer du nucléaire à l’heure actuelle
Mon commentaire était plus dicté par la curiosité et la soif de comprendre que par des a priori partisans.
Je serais juste curieux de savoir comment a été chiffré cet aspect « retraitement des déchets ». Comment peut-on estimer le coût de quelque chose qui est inconnu ?
Ou alors, ce coût ne concerne que l’aspect « retraitement » à proprement dit (c’est à dire la séparation des matériaux en différent niveaux de radioactivité), et non le stockage des déchets à longue durée de vie.
Et je suis d’accord pour ta remarque sur le thermique. C’est un peu comme quand on dit que le transport par camion coûte moins cher que le transport par rail.
Quand à l’histoire du transport, je ne faisais que citer un gars que j’ai entendu à la télé (un allemand), qui avait l’air très documenté. C’était dans un reportage sur Arte sur les énergies renouvelables.
Et les système de production d’électricité par le biais d’énergie renouvellable sont tous moins puissants que les centrales nucléaires. Il faut donc en mettre plus. Et en en mettant plus, ça fait forcément plus de gens qui sont proches d’un lieu de production.
Par exemple, un capteur solaire sur le toit, le coût de production de l’énergie est plus élevé que pour du nucléaire, mais le coût de transport est nul (tout comme les coût de commercialisation). Ce qui démontre (à mes yeux, en tous cas) qu’on ne peut pas comparer le nucléaire et le solaire simplement sur le coût de production. Alors bien sûr, si on construit quelque part une gigantesque centrale solaire de 1500GW, ben ce sera pareil. Mais bon, la tendande est quand même plus aux petites installations.
Je ne veux pas démontrer que le solaire est moins cher que le nucléaire. C’est clair que le nucléaire reste moins cher dans tous les cas (dans la mesure où le stockage de déchets ne pose pas de problème), il me semble juste que la différence est peut-être moins grande. Exemple : le coût de production du nucléaire est donc de 2 à 3ctm d’euros. Mais quand ça arrive chez moi, l’électricité me coûte plutôt 7 à 10ctm d’euros. Dans cette augmentation du prix, une part est due à la marge nécessaire d’EDF, mais si j’en crois le reportage d’Arte, la plus grande part est due au coût du transport.
Or si j’installe un panneau solaire sur ma maison, je suppose que ça ne va pas me coûter que 6 à 10ctm. Il y a aussi des frais qui viennent en plus du coût de production. Mais je doute que ça multiplie le prix par 4.
, le 23.01.2006 à 14:26
Saluki !! faut lire jusqu’à la fin !!!
Mes réponses sont-elles si différentes des tiennes ?
Alexeïev…
, le 23.01.2006 à 14:59
Saluki liseut jusqu’auboutiste.
Et récidiviste, du coup…
Tu n’es jamais très loin de moi, ne serait-ce que géographiquement…mais je préfère et de loin, la cousine de Drazam.
En fait je ne voulais pas dire que ce matin, avant de rentrer à Paris, il avait bien fallu que la chaudière à fioul se remette en route, pour pouvoir avoir une douche…
Le coût complet.
C’est ce que tout le monde oublie: on parle de coût de production, ou de coût de transport, on omet le coût du démantèlement des centrales nucléaires, dont les trou-trous de Bures, etc. etc.
C’est exactement comme l’hitoire du tee-shirt chinois: il vaut deux cuillers de rave cuite ou de riz gluant en sortie d’usine, et c’est ce que tout le monde met en avant, les plus féroces partisans de la déloc. comme les courageux défenseurs de l’emploi local. Les plus futés ajoutent les frais de transport et de douane à l’arrivée.
Mais il en manque.
Bezef.
Il y a le voyage (plus vraiment nécessaire pourtant, mais tellement agréable pour les menus cadeaux…) de l’acheteur européen vers le fournisseur.
Il y a la rédaction du cahier des charges qui doit être bien plus « mâché » et incontournable que pour une fabrication par ici qui peut se rectifier par un coup de fil.
Il y a la commande en elle même: pas question de commander 1423 pièces, ça commence à 5000 avec une répartition de tailles standard.
Mieux vaut ne pas demander l' »éclatement » sur l’ensemble des points de vente, ce sera l’entrepôt local qui le fera.
Il y a le paiement -donc frais financiers- par LC irrévocable confirmée sur une banque d’là bas pour paiement 45 jours avant la date prévue de livraison, il y a les écarts + ou – 10% de la quantité commandée, il y a les écarts de qualité, à faire constater avant embarquement par un prestataire…
Il y a les fortunes de mer, les douaniers à l’arrivée, l’avance de TVA, etc
Tout celà pour dire qu’il doit en être à peu près de même pour les coûts réels des diverses sources énergétiques, dont celles où par comble les nuisances créent du PIB… parce que leur réparation est « facturable » alors que la prévention ou l’alternative plus propre est apparemment plus onéreuse.
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Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 23.01.2006 à 15:25
Vlà ti’ pas que Saluki verse dans l’altermondialisme…
Alexeïev…
, le 23.01.2006 à 16:08
Ce n’est pas de l’altermondialisme: ce sont des constats, point d’utopie là dedans.
Je te taquine ;°)
Je ne vois pas, en étant constant, comment je peux être un jour un salopard de bourgeois décadent et un autre jour évangéliste de Max Havelaar.
Faut qu’on m’esplic’… comment ça peut changer plus vite que la météo.
Si j’ai été aux Zécoles (vu, le clin d’oeil?) je n’en suis pas moins fidèle à certains idéaux qui peuvent se résumer ceci:
le progrès, ce n’est pas nécessairement le combat, ce peut être le dépassement …même par la gauche .°)
J’ajoute, pour les coûts textiles, le surcoût qui commence à apparaître: celui de la justification. Le consommateur (encore un mot qui commence mal) veut bien acheter un article pas cher, mais il faut de plus en plus qu’on lui justifie que ce ne sont pas des petites mains d’enfant qui ont ouvragé la merveille à deux ronds. D’où un surcoût!
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Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 23.01.2006 à 16:48
Quelques ajouts à cette enfilade extraordinaire (même si c’est la première que je lis sur ce site) …
Encore une remarque de pure forme sur les unités :
Non, encore une fois, les TV en veille consomment 10 ou 4 ou 2 Watts, pas des Watt-heures. Les Wh sont le résultat de la consommation de W pendant un certain temps (exprimé en heures, bien entendu). Une veille à 2W consommera 48Wh par jour, ou 2*24*365 Wh par an.
A part ça, revenons sur le coût de revient du nucléaire. Les 2 ou 3 centimes (d’euro) sont totalement farfelus. En France, c’est la cour des comptes qui vient d’épingler EDF car le coût estimé de démantélement n’est pas pris en compte, ni dans les provisions, ni dans le prix de vente. Les provisions sont à 25% de l’estimation la plus basse actuelle du coût de démantélement (environ). Pour une centrale en cours de démantélement actuellement en allemagne, le coût attendu est, de mémoire, 3 fois le coût de la construction. Désolé, je n’ai pas la référence exacte en tête.
Au Royaume-Uni, c’est je ne sais plus quel organisme très officiel qui vient d’estimer que le coût est sous-estimé d’un facteur 3, en prenant en compte une estimation du démantélement ET de la gestion des déchets. Là non plus,je n’ai pas en tête la référence, il faudrait que je cherche.
Pour moi, la gestion des déchets est un problème plus grave même que le risque d’accident nucléaire. Car il est plus pernicieux, et nous dépasse infiniment plus (nous, pauvres petits bipèdes malingres ;) qui ne vivont que 50 à 100 ans) : dans 10000 ans, notre cher, très cher plutonium sera toujours là, juste divisé par 2.
Alors que peut-être (et même sans doute, par les répétitions de l’histoire), dans 10, 50 ou 200 ans, l’humanité pourrait connaître toutes sortes de problèmes qui font qu’il est impossible de s’assurer de la sûreté des lieux de stockage – stabilité politique, voire climatique ou géologique.
Ceci dit, les milliers de stocks de plutonium sont déjà là, ainsi que les millions de tonnes d’autres bidules. C’est un peu tard …
Juste pour illuster comment c’est compliqué : il y a en France un centre de stockage de surface, fermé en 1994 pour cause de capacité maximale atteinte. Tout n’était pas très bien rangé, il y avait quelques produits qui ne devaient pas s’y trouver … mais aujourd’hui plus personne ne veut y aller pour faire le tri. Ni EDF ni l’ANDRA ni personne. C’est trop dégueulasse, déjà dégradé et contaminé. Nous dire qu’un centre de stockage (en profondeur ou en surface) n’est que provisoire, en attendant que l’on trouve la solution miracle qui consommera les déchets, c’est prendre les gens pour des boeufs.
Sur le fond, le vrai problème c’est le mythe de la croissance et notre définition du confort … Notre planète ne peut déjà pas assumer le niveau de vie des 400 millions les plus riches, alors elle ne supportera pas ce régime « gras » étendu à quelques milliards d’humains supplémentaires. Notre système politique date du 18è siécle environ, une époque où nos pays « avancés » étaient tout petits dans une grande planète.
Et si on se posait la question de ce qui est important dans la vie ? Etre ou avoir, en quelque sorte …
Il n’y a pas de solution miracle, que de toutees petites ébauches locales, ponctuelles, et qui ne font pas le poids face au rouleau compresseur de notre mythologie politique. Je crains que ce ne soit le choc dans le mur qui nous fasse réfléchir. Ce sera trop tard, il y aura beaucoup de casse.
Et voilà, je vais encore broyer du noir ce soir … je n’avais pas besoin de ça !
Stef.
Stef
, le 23.01.2006 à 16:51
Tenez ! pour revenir au sujet sans tomber (toujours et systématiquement) dans la polémique (victor ?), voici un article du Monde concernant l’énergie marine transformée en courant… électrique.
Ceux qui ont fait de la voile en Bretagne et particulièrement dans la Manche connaissent la puissance des courants marins… pratiquement inexploités à ce jour.
Alexeïev…
, le 23.01.2006 à 17:00
Grrr, il m’a grillé.
Il y est dit aussi que beaucoup de ces projets marins…ont fini par le fond!
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Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 23.01.2006 à 17:11
Merci à ToTheEnd pour l’article splendide, et à tous pour des commentaires intéressants.
Je voulais juste proposer en complément de lecture le site http://www.manicore.com/ que je trouve très intéressant – bourré de données et de petit calculs autour de l’énergie
, le 23.01.2006 à 17:33
zmodem
Il est génial ce consultant: il parle un langage compréhensible, d’une part, teinté d’humour d’autre part. Je ne résiste pas, même s’il n’aime pas trop les citations trop courtes:
quote
Revenons maintenant à nos esclaves (fictifs, bien sûr), pour voir combien il en faudrait à notre service, à chacun d’entre nous, pour que nous bénéficions du même niveau de confort qu’avec les machines et l’énergie « moderne ». Tout le monde, malheureusement, n’aura peut-être pas la chance d’avoir Zidane ou Diagana à son service, dont les corps absorbent de l’ordre du kW en plein effort, et il nous faudra peut-être nous contenter d’un esclave « ordinaire » comme moi, dont le corps consomme environ 500 watts à pleine puissance. Si mon esclave turbine violemment 10 heures par jour, il aura consommé 5 kWh (soit 500 watts x 10 heures), et les 14 heures restantes, comme il sera au repos parce que je suis un bon maître, il consommera les 100 watts mentionnés plus haut, pour un total de 1,4 kWh (soit 100 watts x 14 heures). Total de la journée : 6,4 kWh.
Si nous supposons que notre esclave est une femme, ne consommant que 400 watts en plein effort, et autorisée à ne travailler que 8 heures par jour (sauf si l’égalité des femmes commande ici aussi !), l’énergie consommée sur la journée se limitera à 4,8 kWh, et si nous avons un travailleur qui n’est pas de force (lavage du linge, cuisine, ou que sais-je), ne consommant que 250 watts en activité, mais 12 heures par jour, c’est 4,2 kWh sur 24 heures qui seront engloutis par son organisme. En première approximation, un être humain au travail consomme donc de l’ordre de 5 kWh par jour.
C’est là que nous commençons à mesurer le « saut de puissance » fantastique qui est arrivé à notre espèce en domestiquant les énergies fossiles : avec 1 euro, je m’achète 1 litre d’essence, qui contient 10 kWh d’énergie (à peu près), soit l’équivalent de la consommation de 2 « esclaves » pendant une journée complète. Et le pétrole vaudrait cher ?
Le prix ridiculissime du pétrole apparaît encore plus si nous prenons en compte le rendement de la machine humaine, tout aussi ridiculissime. Imaginons un manoeuvre qui creuse un grand trou, et va donc charrier des pelletées de terre toute la journée. Si notre homme (c’est rarement une femme, pour le coup) remonte une pelletée de 3 kg toutes les 5 secondes, il aura remonté environ 17 tonnes en 8 heures de travail, et si cette remontée se fait sur 1 mètre de hauteur, la belle formule de physique que tous ceux (et celles) qui n’ont pas trop dormi près du radiateur ont gardé en mémoire (E = mgh) permet de dire que l’énergie mécanique consommée pour ce faire vaut…. un peu moins de 180.000 joules, c’est-à-dire un ridicule 0,05 kWh ! Si notre homme a absorbé 5 kWh dans la journée pour soutenir ce régime de travail de force, nous voyons que le rendement purement mécanique de la machine humaine est de l’ordre de 1%. Abracadabrantesque !
unquote
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Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 23.01.2006 à 18:18
Les auteurs de sciences fictions n’ont pas manqué de décrire ce qu’il se passerait si l’électricité venait à disparaître du jour au lendemain. Dans ce registre, il y a l’excellent « Ravage » de René Barjavel ( plus d’infos sur ce livre ).
En tout cas, même si c’est long, voici une humeur très intéressante et bien documentée.
Félicitations.
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Aymeric
Mon blog
, le 23.01.2006 à 20:41
mouloud2005: normalement, les coûts de production devraient inclure ce retraitement ou démentèlement. Toutefois, vu l’expérience qu’on a (aucune!), on est assez faux. Le problème que tu soulèves vis à vis d’une production locale ou « délocalisée » ou centralisée pour X personnes ne foncionnerait pas à une large échelle. Je veux dire, pour une maison individuelle qui bénéficie de suffisement de panneaux solaires (et des batteries très polluantes), ça ira. Mais que faire d’un locatif où sont regroupés 70% de la popullation? Les panneaux ne suffiraient pas pour satisfaire aux besoins de tous les habitants d’un immeuble….
Oui, le transport coûte… mais à la différence d’une banane qui est produite et cultivée à 6’000 km d’ici, elle reste financièrement concurentielle une fois arrivée ici parce que ça coûterait encore bien plus cher de la produire ici (enfin, tout changera quand le pétrole atteindra 500 dollars le baril). Par contre, quand on parle d’électricité, elle se déplace à la vitesse de la lumière sur un câble. Elle n’est pas vraiment dépendante du transport. Et n’oublie pas qu’il n’y a pas qu’EDF qui prend sa part… parfois, l’électricité passe à travers plusieurs sociétés ce qui, comme pour tout, augmente son coût final et enfin, le vrai problème du coût du solaire, c’est la « matière première » (le panneau). C’est ça qui coûte très cher puisque si le nucléaire ou d’autres moyens de production sont à quelques centimes d’Euro mais que le solaire est à 60 à 100 centimes d’euro!
steft: oui, oui, je me suis encore gourré avec la TV… Comme expliqué ci-dessus, je ne doute pas que comme tout ce que l’humain prévoit financièrement avant de l’avoir fait, il se plante. J’ai même eu par mail quelqu’un qui m’a plus ou moins dit ce que tu as écrit: +325%. Encore une fois, je ne vais pas nier ce problème et j’aimerais essayer de le quantifier pour se rendre compte du problème… Admettons qu’on augmente de 1 centime d’Euro le coût de production du kWh. Une centrale nucléaire Française produit en moyenne 7.37 TWh par an et vu qu’elle « vit » 40 ans, c’est presque 300 TWh. Si on multiplie ce chiffre par 1 centime du kWh, on obtient 3 milliards d’Euro! Je ne sais pas combien coûte une centrale (quelques milliards j’imagine), mais comme on le voit, on pourrait déjà faire un bout avec cette somme tout en gardant le nucléaire plus favorable financièrement par rapport à d’autres technologies de production.
Enfin pour les déchets, à long terme (<100 ans), je vois d’autres solutions qui nous paraissent difficilement imaginables aujourd’hui, mais j’en ferai certainement une humeur prochainement parce que je pense que notre futur réside dans le développement technologie qui n’existe pas encore. (ce qui n’enlève rien à l’ensemble de tes remarques que j’ai trouvé aussi pertinentes que déprimantes! Passe boire un coup à la maison si t’as trop le cafard!)
T
, le 23.01.2006 à 21:54
Merci T, tu peux entrer dans l’Association des Gentils Elèves de Français Indépendants !
Yves
, le 23.01.2006 à 22:10
Je suis tellement souvent en vadrouille, ces jours, que je réponds tard. Mais il faut tout de même que je vous incite, incrédules du solaire, à aller rendre visite à la maison de Bubendorf, en Bâle Campagne, elle stocke l’électricité par des moyens autres que des batteries, je ne m’attarde pas, j’ai donné le lien dans le post précédent (No 91). La nuit, ils consomment l’électricité qu’ils produisent le jour – et ils en produisent plus qu’il ne leur en faut, puisqu’ils en vendent à la maison d’à côté. Il y a pas mal de constructions expérimentales dans ce canton, pour la simple raison que le canton finance une partie des installations solaires. Cela vaut le voyage, je vous assure, avant de dédaigner.
Anne
, le 23.01.2006 à 22:33
Anne: comme je l’ai dit, je ne parle pas Allemand… si ces mecs ont la solution mondiale pour le solaire, c’est un peu con de la partager en Allemand seulement. Et si je me rends sur place, ils vont aussi parler en Allemend?
Peut être que les besoins électriques du monde entier aurait une solution si tout le monde parlait Allemand?
Je rigole!
Je suis franchement intéressé… je vais essayé de leur envoyer un mail.
T
, le 24.01.2006 à 06:33
117. steft: ça fait plaisir, un pessimiste :-)
Anne/TTE: et les Allemands d’Allemagne, ils ont moins de soleil que la France et ils s’en servent plus (ce qui, encore une fois, ne passe pas forcément par une conversion en électricité — c’est aussi ce qu’en archi, dont il est souvent question ces jours, on appelle les apports gratuits). Donc soit ils aiment gaspiller leur argent, soit on est des imbéciles, non?
Ou on nous cache des choses.
Les sceptiques anti-théorie du complot, ça ne vous semble pas bizarre que les sources d’énergie renouvelables soient à la fois:
– connues et exploitées depuis pfouu
– qualifiées « d’alternatives »
?
Même pas un peu ? Le contraire ne vous semblerait pas logique? Votre perception du nucléaire ne changerait-t-elle pas un peu si c’était lui qu’on qualifiait « d’alternative » au vent normal, aux cours et chutes d’eau normale et au soleil normal? Ce qui est pourtant le cas, pour le nucléaire comme pour charbon et pétrole. Depuis quand une alternative est-elle la situation antérieure et universellement connue à une industrie « d’importance stratégique »? Est-ce qu’il ne s’agit pas plutôt de nous bourrer le mou pour qu’on intériorise cette « importance » aux dépens des sources d’énergie légitimes mais de poids géopolitique négligeable?
, le 24.01.2006 à 09:24
Je crains que ce ne soit pas la porte à coté, même s’il m’arrive régulièrement de passer des week-ends à moins de 20 km de la frontière suisse … mais merci pour l’invitation !
Plaisir ? Un plaisir masochiste alors :)
Comme j’avais fait au plus court tout en étant long, j’avais simplifié, sur la problématique du nucléaire. Je vais donc préciser 2-3 points, et j’ajouterai un dernier chiffre franco-français, comme on dit.
J’écrivais que le principal problème du nucléaire, c’est la gestion des déchets. En fait, ce n’est pas vraiment le principal, mais celui-là on est certain d’y être confronté (imho) : l’accident nucléaire sur une centrale ou une usine en activité n’est qu‘un risque, si j’ose dire. Avec un peu de chance, on passera à travers. Et le nucléaire militaro-terroriste n’est aussi, si j’ose encore dire, qu’un risque. D’ailleurs, quoi qu’on fasse accroire en attribuant un prix Nobel de la paix à l’AIEA, ce risque est indissolublement lié à l’existence même du nucléaire civil, et à son extension à de nouveaux pays pour répondre à leurs nouveaux besoins.
Enfin, l’expérience montre que nucléaire et démocratie ne font pas bon ménage, en tout cas dans un pays à l’âme centralisatrice comme la France.
Le chiffre du jour : depuis qu’on travaille sur l’atome en France, cette petite particule a absorbé plus de 95% des budgets de recherche dans le domaine des énergies. Ca laisse peu de place pour le reste …
J’ai beaucoup d’espoir dans ce reste que l’on a tant négligé :
– une boîte d’ingénierie a récemment calculé (estimé) que la consommation des équipements de bureautique des entreprises françaises en veille, coûtait un gros réacteur au moins. On a regardé ça au boulot : l’UC (Wintel) éteinte consomme 30 à 50 W, et l’écran CRT « en veille » 30 à 60. Et pourtant tout cela est « Energy Star » …
– En Allemagne, au rayon des ampoules d’un magasin de bricolage, il faut cherche pour trouver les halogènes. En France, il faut chercher pour trouver les fluocompactes. Bon, là je crains qu’on n’économise pas un réacteur entier, ou alors un de Fessenheim (900 MW).
– Et si on relocalisait un peu beaucoup à la folie ? Pour un peu j’attendrais le pétrole à 150 ou 200$ avec impatience. Ce n’est pas vrai car c’est forcément les plus petits qui vont morfler, mais on ne décidera rien avant d’y être. Et comme on y sera bien avant d’avoir construit la capacité nucléaire qui permettrait de faire des transferts de consommation, il va falloir réfléchir pour de vrai …
Enfin bref, je crois qu’on (nous européens, pas nos amis africains) n’a le choix qu’entre deux futurs
– la décroissance, choisie, volontaire, et donc maîtrisée autant que possible,
– la récession, subie, avec ce que cela impliquerait de violence au propre ou au figuré.
Mais le chemin est long avant de trouver la formule politico-économico-sociale qui y ménera.
Décidément, difficile d’être court sur ce sujet !
Stef
, le 27.01.2006 à 10:34
On pourrait diminuer la consommation d’électricité de 40% sans perte de confort. Ce ne sont pas des écolos qui l’affirment, mais SAFE (efficace.ch).
Les pro-nucléaire disent que les centrales nucléaires ne produisent que peu de CO2, c’est vrai, mais on s’en fout puisqu’une centrale nucléaire réchauffe directement l’environnement ! (plusieurs degrés pour un cours d’eau, émissions de vapeur d’eau, le pire gaz à effet de serre)…
L’électricité ne représente que 23% de notre consommation d’énergie… Le reste c’est essentiellement de l’essence pour les transports, du mazout pour le chauffage. Pour le chauffage on peut diviser par 10 la facture avec une maison Minergie (minergie.ch), et pour les transports on n’a pas d’alternative, le nucléaire ne fera pas rouler nos voitures (il faudrait multiplier par 10 le parc nucléaire et utiliser des batteries polluantes ou de l’hydrogène)…
Bref c’est pas un problème simple.
http://cohabiter.ch/dossiers/energie/
, le 28.01.2006 à 13:12
J’ai visité le site efficace.ch et franchement, je suis un peu perplexe.
L’auteur du document parle de 40% d’économie sur 1’500 ménages Suisses… Ces 40% représentent en moyenne 2’000 kWh par ménage.
Alors voilà, moi, en faisant mes efforts sur une année, j’ai économisé plus de 900 kWh et ça représente 12% de ma consommation annuelle! Alors deux choses l’une, ou je consomme 4x plus que la moyenne nationale (ce qui franchement m’étonnerait), ou la moyenne ne compte pas les individus (je vis seul) mais seulement les ménages.
De plus, je dois préciser que j’habite dans une baraque récente et que j’ai moi-même choisi les équipements ménagers (frigo, cuisinière, etc.) et qu’ils sont tous de classe A (économes donc)!
Bref, je reste un peu perplexe sur cette affirmation de 40%! Il aurait été judicieux de mieux argumenter ce chiffre…
T
, le 28.01.2006 à 15:37
Seul, seul… Seulement quand il n’y a pas un autocar de jeunes suédoises en pélerinage garé devant chez lui… Vous rendez pô compte, c’est que ça consomme une suédoise !
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signé encore ce « mudak » de drazam
, le 30.01.2006 à 13:13
Ouais, c’est grand chez moi mais la promiscuité me gêne… peut être serait-il bon que tu me fasses parvenir un membre de la famille avant? Et tant qu’à choisir, peut être une fille hein? Enfin, je veux dire… heu…
T
, le 31.01.2006 à 21:08
Attend, … 3 filles de 1 an ???
Madre de dios… tu dois pas trouver le temps long pendant les longues soirées d’hiver .-)
, le 01.02.2006 à 00:52
Bon, on n’est pas pressé… on peut se revoir dans 15 ans?!?!?
Je sors, je sors… poussez pas!
T
, le 02.02.2006 à 12:50
Pfoulala, merci, TTE pour ce bon article que je crois être objectif (c’est d’ailleurs ce que l’on peut, certains ne s’en sont pas privé, te reprocher: sur un sujet aussi polémique, et grave, il faut choisir son camp!) et pour avoir lancé le débat sur un sujet aussi chaud. Pas eu le temps de répondre avant, mais il fallait bien lire toutes les contributions, si riches, comme souvent sur cuk…
120. zmodem, effectivement très intéressant et très riche ce site, d’ailleurs, j’en parlais là . On pourrait d’ailleurs « reprocher » à Mr Jancovici le même genre d’objectivité qu’à TTE (surtout quand il s’agit du nucléaire, en fait), mais quand on fait un état des lieux, on ne prends pas parti (à l’état des lieux d’un appartement, ce qui compte c’est qu’il y ait un papier peint sur les murs, pas qu’on le trouve joli ou immonde;-)
Par contre la conclusion de l’article est franchement trop tiède et effectivement, comme l’ont si bien fait remarquer certains, là, « on » (notre « magnifique » société ultra-Kaptialo-libéraliste d’hyper surconsomation) va dans le mur, le pied sur l’accélérateur en se disant:
« j’men fout, ch’rais pas là pour voir ça! »
Or, c’est complètement faux, on y est déjà, à « ça ».
Et effectivement, la seule solution, quand on se déplace à grande vitesse, dans une descente verglacée en courbe vers un obstacle incontournable et infranchissable, c’est de
FREINER!!!!!
Ou bien c’est une tendance suicidaire lourde (c’est peut-être ça, d’ailleurs, les gens qui dominent cette planète sont tellement dégoutés de cette societé abjecte qu’il on décidé d’en finir au plus vite;-).
Pour freiner, nous avons deux options: soit par petits coups, en douceur, en gardant le contrôle, soit d’un coup sec, on appuie à fond, et advienne que pourra (dans une descente verglacée en courbe, je le rappelle!).
IL N’Y A ABSOLUMENT PAS D’ ALTERNATIVE (« CONFORTABLE ») À LA DÉCROISSANCE, VOLONTAIRE, ET CE, LE PLUS VITE POSSIBLE!
C’est « bizare », Saluki, que tu n’aies pas cité deux lignes plus bas, sur manicore, cet article intitule La taxe sinon rien , ou bien est-ce l’idée même de ne plus avoir les moyens de gaver tes monstres de puissance (substitus de virilité?) qui te chagrine? Désolé de remettre les katkat sur le tapis mais je crois qu’on est en plein dans le sujet!
Je vous encourage à aller faire ce petit test , comme nous l’avait déja suggeré Borelek dans ces mêmes colonnes, j’en suis à 2,2 planètes, c’est quand même 2,2 fois trop et pourtant, mon empreinte « transport » n’est que de 0,3 (cycliste hard core), il faudrait, je crois, que je consomme moins de protéines animales pour arriver à faire baisser ça, mais même là, c’est beaucoup trop (allez voir,à ce sujet, toujours chez ce bon mr Jancovici la part très impressionante de ce que l’on mange (surtout le boeuf!) dans l’effet de serre! Dingue!).
Okazou, bien que je sois tout à fait en phase avec toi sur bien des points, je crains (comme d’autres l’ont déja dit) que ta verve et ta fougue ne désservent tes (nos) idéaux: les enfants ne comprennent pas nécesssairement mieux quand on leur crie dessus! Mais je partage tes indignations et je suis bien d’accord pour dire que l’on a souvent envie secouer le cocotier!
Que la lutte continue et espérons que celle là ne soit pas trop finale.
, le 23.06.2006 à 16:22
Petite mise à jour pour dire que les chiffres de la production et consommation électrique de la Suisse en 2005 sont sortis.
En gros, nous avons produit en 2005 57.9 TWh de courant contre 63.5 en 2004. Il s’agit donc d’une baisse significative (-9.5%) qui est liée à tous les secteurs de la production (nucléaire et hydraulique) à l’exception des productions « autres ».
Néanmoins, et c’est là que le bas blesse, nous avons consommé en 2005 61.6 TWh contre 60.3 TWh en 2004. Soit une hausse de 2.1%. Pour compenser, nous avons donc énormément importé d’électricité (+9.4 TWh par rapport à 2004) et avec le jeux des exportations, la balance s’arrête à +6.3 TWh…
Nous devenons donc de plus en plus dépendant des autres pays fournisseurs d’électricité à hauteur de 10%! Ce petit constat va certainement donner de l’énergie (c’est le cas de le dire) à une nouvelle centrale… nucléaire! Attendez-vous à entendre parler de cette histoire prochainement…
T
, le 31.08.2006 à 21:45
Juste une petite nouvelle en passant qui donne un peu d’espoir:
Le Tribunal Fédéral vient de « prendre une décision »:url=http://www.suisse-eole.ch/images/1140/CH/Comm-considerants-TF.pdf au sujet de Crêt-Meuron… vous savez, les 7 éoliennes!
Toutefois, cette décision implique que le Tribunal Administratif doit à nouveau statuer sur le projet d’implantation…
Je me demande combien de temps il faudra encore attendre pour que ce cirque se termine.
T »titre »:http://adresse
, le 13.12.2006 à 12:21
Lu aujourd’hui : éolien&hydraulique