Intro
Je vais partager avec toi une trilogie, un triptyque; trois sujets dont chacun mériterait un article — au moins! Mais mon propos n’est pas d’en faire une présentation systématique et complète, mais de te parler de ce qu’à eux trois ils représentent pour moi et de la manière dont ils s’articulent et se répondent dans mon expérience personnelle.
Rire
Rire est une activité qui présente trois particularités qui, mine de rien, ne sont pas réunies si souvent: c’est agréable, gratuit et bon pour la santé, tant mentale que physique. Ce dernier point est depuis quelques années le sujet d’expériences, d’écrits, de conférences… Il y a même, en Inde, un Yoga du rire, qui a été développé par un médecin, le Dr Madan Kataria et sa femme Madhuri, qui enseigne le yoga.
J’ai eu il y a quelques années l’occasion de participer à un groupe de yoga du rire. Quelque chose a fait que je n’ai pas complètement mordu, et finalement j’ai quitté ce groupe après quelques mois. Mais je me rappelle de séances qui, partant d’un rire provoqué artificiellement, se terminaient en… ben justement, avaient du mal à se terminer, tant le rire était devenu fou, irrésistible, inextinguible.
Si je n’ai pas pu me retrouver pleinement dans cette démarche, j’en ai retenu toutefois deux choses:
- S’il est difficile de forcer le rire, il est toutefois possible de le pousser, de l’encourager. Et ce rire poussé aurait les mêmes vertus que le rire spontané. (Je fais cette différence: je me force à rire lorsque je n’en ai pas envie, je me pousse lorsque j’ai envie de le faire, mais que ça ne vient pas tout seul.)
- Lorsque je suis seul, il est rare que je rie de bon cœur à haute voix. Il en faut beaucoup. Alors je suis attentif, lorsque le rire vient, à l’encourager, j’ai envie d’écrire à le verbaliser. Rire à haute voix quand je suis seul me fait du bien. S’agit-il d’endorphine? Je ne saurais le dire. Mais ça m’est bénéfique et ça fait partie de mon entraînement au bonheur.
Sourire
Récemment, j’ai entendu dire que le fait de sourire, le geste musculaire du sourire, même en le poussant au sens indiqué plus haut, avait cette même faculté de libérer des endorphines.
Depuis que j’ai entendu ça, je suis attentif à toutes les occasions de sourire, pour un oui ou pour un non (entre autres). Je vois une fleur qui me touche? Je souris. J’entends une musique qui me fait vibrer? Je souris. Je pense à mon fils, à ma femme, à une personne qui m’est chère? Je souris. Je souris pour tout, je souris pour rien, je souris pour sourire. Et je ne me contente pas de soulever mes commissures. Je souris avec les yeux, avec tout le visage. Et ce sourire en surface descend dans ma poitrine, mon ventre, et plus si affinité. Mais oui! Le sourire de la bouche n’est qu’un signe extérieur, un indice visible du dehors de quelque chose qui, s’il est pratiqué de manière holistique, peut concerner chaque cellule. Sourire avec mes cellules… J’aime bien l’idée! :-)
Le sourire présente cet avantage d’être plus discret que le rire. Moins intense aussi. Il est plus facile de sourire n’importe quand et n’importe où que de rire. En marchant dans la rue par exemple, je souris volontiers à tout moment, sans, avoir à me forcer. Le rire est communicatif, mais il peut être ressenti comme intrusif, voir agressif. Le sourire moins, il est plus doux. J’aime cette idée qui me vient: le sourire peut être reçu plus… gratuitement que le rire.
Sourire est, pour moi et en ce moment, l’ingrédient principal de mon entraînement au bonheur.
Bénir
C’était un matin, en me rendant au travail. Je venais de rire intérieurement à la pensée d’une situation vécue récemment. Voyant un oiseau posé sur le chemin devant moi, je me suis arrêté et lui ai souri en lui disant bonjour, doucement. Puis, lorsqu’il s’est envolé, j’ai repris ma marche. En amoureux du chiffre trois que je suis, m’est alors venue cette question: « Que pourrais-je ajouter à Rire et Sourire pour en faire un trio? » Et très vite, un troisième mot en ir a surgi: bénir.
Ma première réaction a été de m'exclamer intérieurement, avec un sens de la concision qui n'a d'égal que l'intensité dramatique du terme choisi : "Oulà...!"
Car vois-tu, Toikimeli, ce mot, en moi, a des relents suspects. Il fait partie de ma culture religieuse; je l’ai lu, entendu et prononcé très souvent dans ma vie de croyant engagé. Et à présent que je me suis « dégagé », maintenant que j’ai pris mes distances avec les choses de la foi et que je ne me considère plus du tout comme catholique, ni chrétien, ni même croyant, tout le vocabulaire de ce domaine-là me met instinctivement sur les pattes de derrière. Non que je condamne la religion en tant que telle. Mais peut-être n’ai-je pas encore fini de nettoyer les scories d’interprétations pathogènes que j’ai pu en faire (ou en voir faire). Donc du coup, beaucoup de ce qui m’y relie me hérisse au premier abord, et même, souvent, au deuxième.
Pourtant, c’est bien ce mot, bénir, qui s’est proposé à moi comme une évidence. Passé ce premier réflexe de recul, j’ai examiné ce trio.
Je tente un cheminement:
Rire,
c’est un acte extérieur, ou plutôt une extériorisation. Ça vient du profond des entrailles, et ça jaillit, ça éclate parfois, ça fait du bruit, ça communique en s’imposant. Il est difficile de ne pas entendre un rire.
Sourire,
c’est un acte plus doux, extérieur en apparence, mais qui se propose plutôt qu’il ne s’impose. Il suffit de détourner le regard ou de fermer les yeux pour ne plus le recevoir. Et en même temps, il peut avoir une puissance, une force de tendresse (j’ai souri lorsque m’est venue cette expression, qui m’a surpris). Offrir un sourire, c’est offrir une présence, ouvrir une voie, proposer un lien.
(Alors bien sûr, il peut y avoir mille perversions, mille malentendus, mille abus et récupérations. Je ne prétends naturellement pas que le sourire est « pur » en soi. Mais je parle ici d’un sourire bienveillant, qui vient du meilleur de soi et se propose au meilleur de l’autre.)
Bénir,
en tant qu’attitude intérieure (même si elle peut être verbalisée), c’est une position de vie qui est liée à la gratitude.
Étymologiquement, ce mot signifie dire du bien. Et dans ma tradition religieuse, la parole de Dieu est opérante ("Dieu dit: que la lumière soit! Et la lumière fut"). En conséquence, lorsque c'est Dieu qui dit du bien, du bien arrive. Si Dieu bénit une personne, celle-ci verra "du bien lui arriver".
Sans aucunement me prendre pour Dieu (Dieu m'en préserve!), je suis convaincu que toute parole humaine est opérante. Dire du bien, c'est faire du bien; dire du mal, c'est faire du mal. Je crois donc que, lorsque je bénis, non seulement je manifeste ma gratitude, mais je crée également une forme de bienfait. Et ce bienfait profite à la personne ou la chose bénie, mais aussi à moi-même.
Attention! Je ne suis pas en train de me perdre dans une sorte de délire ésotérique, non. Ce que je dis là, je l'ai entendu dans la bouche de scientifiques, je l'ai lu sous la plume de psychologues et chercheurs à la rigueur toute rationnelle. La pratique régulière de la gratitude est bénéfique à différents niveaux. Je ne vais pas ici me lancer dans un développement plus détaillé, car ça n'est pas mon propos. Je le mentionne juste pour situer ma vision de la bénédiction dans un contexte autre que religieux, et ce faisant je t'explique comment, à partir de ce mouvement de recul initial, ce mot de bénir a finalement pris place au côté du rire et du sourire.
Je bénis cette plénitude de la moitié du verre, je bénis ce beau ciel qui m’accueille sur cette terrasse où j’écris, je bénis le glouglou de la fontaine à côté de moi, je bénis mes hôtes d’une semaine de vacances qui m’ont si bien reçu, je bénis les gens qui s’activent durant toute cette semaine pour nous permettre de vivre un magnifique festival de jazz dans ce splendide écrin qu’est la région du Lavaux, je bénis au nom du Père, du Fils et du… ben non, justement! Je bénis en mon nom propre et uniquement en mon nom. C’est-à-dire que je me mets en relation avec toutes ces belles choses, avec ces belles personnes, cette belle eau; je prends le temps de focaliser mon attention sur tout cela, sans pour autant faire l’impasse sur la moitié vide du verre, sur la température qui commence à engourdir mes doigts, sur le bruit des moteurs qui passent sur la route, juste derrière moi…
~ ~ ~
Ce troisième palier me semble bien s’accorder avec les deux premiers. En le franchissant, je vais vers l’intérieur, mais sans m’enfermer. Je vais vers l’intime, mais je bascule dans l’universel. Je me centre en moi en me centrant sur l’autre. Si rire me met en vibration avec les personnes qui m’entourent, bénir me fait vibrer avec le cosmos et ses habitants.
Rire, sourire, bénir, trois outils qui me sont utiles sur mon chemin de bonheur.
Ah oui: bonheur. Peut-être dois-je préciser ce que je veux dire par là.
J’écris bien « chemin de bonheur », et non « chemin vers le bonheur ». Car je suis de plus en plus convaincu que le bonheur n’est pas un but, mais un chemin. Un des nombreux chemins qui font mon existence humaine. Avec des irrégularités, des nids de poule, des accotements pas toujours stabilisés, quelques impasses aussi, donc un chemin multiple et aventureux.
Un sourire lumineux réchauffe le coeur...
Article publié à l'origine sur J'y pense...
(en 2 parties)
, le 06.10.2016 à 12:01
Merci Dom pour ce bel article et les sourires. Ça met de bonne humeur.
, le 06.10.2016 à 12:13
Merci
, le 06.10.2016 à 14:23
Et n’oubliez pas, le rire est même recommandé par la confédération: https://www.youtube.com/watch?v=Ve6RyRduDoc
, le 06.10.2016 à 17:08
Merci Dom pour ce billet. La partie qui résonne le plus en moi, c’est celle que tu as appelée « bénir ».
Pour ma part, ce sont parfois des vagues de reconnaissance, de gratitude qui me prennent, sans que je ne les verbalise forcément, surtout face à la beauté de la nature, d’un lever de soleil, des nuages qui filent dans le ciel. Parce que, justement, j’ai la chance de vivre sous des cieux cléments et que, globalement, je n’ai pas grand mérite dans ce que je suis, tant de choses m’ont été données par mon lieu de naissance, mes origines, mes parents.
Bonne suite, à bientôt ;-)
, le 06.10.2016 à 18:23
Très bel article qui me rappelle une phrase que j’apprécie particulièrement. Je ne me souvient plus où je l’ai trouvé…
« Une femme peut voiler son visage d’un sourire »
Bonne fin de journée.
, le 06.10.2016 à 20:25
Merci pour vos commentaires!
Merci Jambo de nous rappeler les fondamentaux !
Madame, je suis touché que cette partie résonne en toi, parce que, bien qu’elle m’ait dérangé lors de son émergence, c’est probablement celle à laquelle je tiens le plus.
DanielH: Curieux, cette phrase. Pour ma part, je ressens qu’un sourire illumine, révèle, anime… mais voile… j’avoue ne pas saisir dans quel sens.
, le 06.10.2016 à 22:51
J’aime bien ce texte dans son ensemble. Il est clair pour moi que bénir un être vivant peut créer un bienfait qui peut être profitable à la fois à celui qui reçoit et à celui qui donne la bénédiction, car ces êtres sont sensibles. Pour les choses inanimées, telle que la beauté d’un paysage ou la plénitude d’un verre, je ne vois pas en revanche comment une bénédiction peut créer un bienfait « qui profite à la chose bénie ». Un non-croyant qui bénit des choses inanimées ne le fait-il que pour le bien qu’il se fait à lui-même ou pour quelque chose qui va au-delà de cela? Si c’est pour quelque chose au-delà, il semble être agnostique plutôt que non-croyant.
, le 06.10.2016 à 22:58
C’est surtout le sourire qui m’interpelle dans ton article parce que j’en ai découvert les vertus il y a plus de trente ans en lisant le fameux « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie.
Pendant des années, cet ouvrage fut mon livre de chevet, un peu comme la Bible pour certains.
La première leçon de Dale Carnegie, c’est le sourire, justement. Un sourire franc et jovial en arrivant au bureau, c’est l’assurance d’une journée détendue, surtout si l’on sait d’avance que l’équipe a un sérieux problème à régler.
Aborder quelqu’un avec un franc sourire, c’est l’assurance de voir son interlocuteur se détendre. Comme tu le dis si bien, « c’est ouvrir une voie, proposer un lien ».
Je suis convaincu que mes sourires ont donné plus de résultats que mes coups de gueule instinctifs. L’ouvrage de Dale Carnegie est un manuel du comportement, avec des leçons dont il faut s’imprégner et qu’il faut garder en mémoire pour les mettre en pratique. Le sourire, l’intérêt sincère pour les autres et la critique constructive sont les premières pierres d’une personnalité, qu’il faut polir au fil du temps.
Le sourire, c’est le gage de la réussite d’une vie.
, le 07.10.2016 à 05:27
Dom’, l’aphorisme « Une femme peut voiler son visage d’un sourire », est tiré d’un livre de Khalil Gibran (1883-1931) qui porte le titre « Le Sable et l’Écume ». Il est paru en 1926.
On trouve sur internet bien d’autres magnifiques citations de ce peintre et poète libanais. Des films et plusieurs livres lui ont été consacrés.
On comprend mieux pourquoi, de par son origine et sa culture, il parle de voile sur le visage d’une femme. Peut-être qu’un sourire, comme un voile, est parfois un signe de discrétion, ou de pensées que l’on préfère garder pour soi ?
, le 07.10.2016 à 11:57
Effectivement, si la bénédiction est sensée être « opérante » en ce sens qu’elle apporte une modification, une protection ou autre, on peut se poser la question du sens de la bénédiction des choses inanimée. Encore que: il peut éventuellement être dit que, à travers la bénédiction de la chose, c’est son ou ses utilisateurs (propriétaires, bénéficiaires, habitants, etc) qui sont visés par ladite bénédiction. C’est je crois le sens que donne l’Eglise lorsqu’elle bénit un pont ou un tunnel. C’est cette dimension-là, qui flirte avec la suspertition, qui m’a mis sur les pattes de derrière lorsque le mot « bénir » m’est venu.
Pris dans un sens d’état d’esprit de Gratitude, il me semble pouvoir dire que le fait de bénir provoque très certainement une sorte vibration énergétique positive. Il y a de plus en plus d’indices qui vont dans ce sens. Mais quelle que soit la nature de cette viration, quel que soit l’effet qu’elle peut (ou non) voir sur l’environnement « non sensible », je crois que ça vaut la peine de « bénir ».
Quand à la nuance entre « non-croyant » et « agnostique », cela fait partie des choses que je j’arrive pas à me mettre dans la tête, malgré mes lectures.
Merci M.G. pour ta contribution. Je conserve la référence de ce bouquin. Je ne sais pas si le sourire peut être une assurance (dans le sens d’une garantie). Certains, en fonction de leur vie, ne sont plus capable de recevoir un sourir. Il m’est arrivé personnellement de ressentir les sourrir comme des agressions tellement j’allait mal. Mais cela dit tu as raison. Le sourir est certainement beaucoup plus puissant qu’on imagine.
Zallag: ce cher Khaill Gibran! Comme beaucoup, je n’ai lu que « Le Prophète ». Je crois avoir tenté la lecture d’un autre de ses livres mais n’avoir pas accroché.
Effectivment, son origine et l’époque à laquelle il a écrit cette phrase indique que son sens n’est pas à déchifrer avec nos catégories occidentales actuelles. Personellement, j’aurais envie d’y lire que si une femme peut voiler son visage d’un sourire, elle n’a pas besoin de porter un autre voile. Mais cette interprétation est certainement totalement abusive!
, le 08.10.2016 à 16:31
Dom’, j’aimerais peut-être amener un peu de clarté dans la nuance entre agnostique et non-croyant ou plutôt athée.
Je considère l’athéisme au même titre qu’une religion : il a ses dogmes, ses extrémistes et ses bûchers. Il a aussi ses non-pratiquants par omission. Ceux-ci manifestent cependant souvent une forme plus ou moins légère de mépris ironique pour les pratiquants d’une quelconque religion autre que la leur.
L’agnostique se dit . » je ne sais pas », donc tout est possible et toutes les religions peuvent avoir des raisons d’être, y compris l’athéisme, le bouddhisme, l’islam ou le christianisme, voire le taoïsme ou le shintoïsme. Dans ces conditions, je vis au plus près de ma conscience tenant compte de ma culture, mais j’admets que d’autres se comportent autrement. Et seule la mort me donnera la réponse, s’il y en a une.
Il y a donc, à la base, une différence de compréhension de la notion de tolérance. OK, je sais que certains pensent qu’il y des maisons pour cela !
, le 08.10.2016 à 18:00
Merci Hervé !
Si je comprends bien, l’athée exclu l’existence d’un dieu quel qu’il soit alors que l’agnostique ne l’exclu pas? Dans ce cas oui, ma position est plutôt celle de l’agnostique. A cela près que, plutôt que de dire « je ne sais pas » j’aurais plutôt envie de dire « je ne sais pas, mais je ne serais pas surpris qu’il y ait quelque chose ou quelqu’un… »
, le 08.10.2016 à 22:30
L’athée nie l’existence de Dieu: il considère que les religions ne sont que des superstitions ou des instruments de pouvoir et rien de plus. Comme toute personne fermement convaincue de quelque chose, l’athée a souvent une tendance au prosélytisme, c’est-à-dire à vouloir rallier les autres à sa doctrine. Comme la religion est ce qui relie ou fait le lien entre l’homme et la divinité (le mot religion vient du latin « religare » qui veut dire « relier »), l’athéisme n’est bien entendu pas une religion. Mais cette doctrine peut s’y apparenter par les attitudes qu’elle induit, comme l’a bien souligné Hervé.
L’agnostique dit non seulement « Je ne sais pas », mais aussi « On ne peut pas savoir ». Ce mot est formé étymologiquement du préfixe privatif « a » et de gnosis = connaissance en grec. Les agnostiques sont typiquement des gens qui n’aiment pas réfléchir aux questions soulevées par la religion car ils pensent justement qu’il n’y a pas de réelle connaissance possible sur ce sujet.
Une personne qui s’arrête à « je ne sais pas » sans avoir totalement renoncé à chercher, donc sans être arrivé à la conclusion qu’on ne peut pas savoir ou pressentir la réponse d’une manière ou d’une autre, n’est pas un agnostique.
Parmi les autres, ceux qui pensent qu’il y a une divinité transcendante qui s’intéresse aux hommes ont du coup la tâche pas facile d’essayer de cerner ce que ce qu’Il attend de nous et de voir les signes de Sa présence. Tâche pas évidente, mais il vaut la peine d’y réfléchir avant d’être au seuil de la mort car la réponse peut conduire à changer notre manière de vivre.
, le 09.10.2016 à 16:48
Merci topoman!
Cette précision, « on ne peut pas savoir », me rappelle un ancien collègue de travail, de l’époque où j’étais un chrétien convaincu et engagé. Il disait « je ne dis pas que Dieu n’existe pas; je dis que s’Il existe, Il est de toute façon hors de notre portée de le connaître, de le comprendre, de le contacter. » À l’époque, je trouvais cette position bien pratique dans la mesure où elle le dispensait de s’interroger, de se confronter à la Parole, de répondre aux exigences de la foi…
À présent, je me sens plus proche de lui (du collègue, donc). J’ai tendance à rejoindre ce « on ne peut pas savoir », mais avec tout de même une nuance. J’estime ne pas pouvoir savoir, mais je n’exclus pas que je puisse être d’une certaine manière en contact avec une autre dimension, spirituelle. Maintenant, est-ce que cette dimension est Dieu, ou bien est-ce que qu’Il est encore au-delà? Est-ce que cette dimension, que j’appelle spirituelle, est une sorte d’éternité finale, ou est-ce qu’elle est une étape sur un chemin qui en comporte encore une multitude?
…
Dis donc, je ne m’attendais pas forcément à ce que ce billet nous emmène si loin! J’adore!
, le 09.10.2016 à 17:57
Je me reconnais tout à fait dans la définition de l’agnostique donnée par topoman, voire, un peu, dans la sensation de Dom’. Je viens aussi d’un long chemin de chrétien engagé (jusque et y compris la présidence d’un conseil de communauté !). Mais un peu seulement.
Cela dit, cela n’exclut pas le désir de connaître les croyances des autres, tant dans la forme que dans le fond. Cela permet aussi de mieux comprendre certains comportements. Un exemple : une connaissance des Veda dont sont issus le brahmanisme et l’hindouisme (ne pas confondre les deux) permet de comprendre d’où provient le régime des castes (comprendre, pas approuver, hein, on est d’accord).
C’est pourquoi je me suis pas mal aussi intéressé aux bouddhismes (eh oui, il y en a 3 au moins – le petit et le grand Véhicule et le tantrisme), mais pas trop aux deux autres religions monothéistes – judaïsme et islamisme – qui ont des fondements proches du christianisme tout en ayant des formes très différentes. Pourtant, j’ai beaucoup apprécié le livre d’un théologien allemand – Thomas Römer – qui nous donne un aperçu « archéologique » ie « L’invention de Dieu »
, le 09.10.2016 à 21:57
Comme toujours avec Dom’, qu’on soit sur le symbolique ou le réel, c’est juste, fin, aimable, doux et même parfois puissant. Merci Dom’
, le 10.10.2016 à 00:07
Coïncidence étonnante que de trouver ici deux ex-chrétiens convaincus devenus plus ou moins agnostiques! Je m’interroge du coup si vos motifs de désengagement se rejoignent aussi: silence de Dieu, problème épineux du Mal, autres raisons ?
A propos de l’aspect « on ne peut pas savoir », tout le monde s’accorde de nos jours sur le fait qu’il n’existe pas de preuve rationnelle de l’existence de Dieu (ou de dieux). C’est finalement assez naturel car sinon que resterait-il de la liberté de l’homme? Ce qui dommage, c’est qu’une multitude de personnes s’arrêtent de réfléchir à la question, en raison de l’absence de preuve irréfutable ou devant le vertige des possibilités, alors que c’est une question qui mérite d’être mûrement réfléchie pour vivre au mieux sa vie.
, le 10.10.2016 à 11:38
Laplace, en présentant à Napoléon, sa vision du monde à partir de sa théorie du déterminisme, s’était vu poser la question : »Et quelle est la place de Dieu dans ce schéma ? ». Il aurait répondu : « Sire, je n’ai pas besoin de cette hypothèse ».
Et bien, il avait tort et c’est sa théorie elle-même qui le démontre. Le déterminisme se base sur la théorie que si on connaît les conditions initiales d’un système et les lois qui le régissent, on peut, à n’importe quel moment, déterminer l’état de ce système. Oui, mais voilà … on ne connaît pas les conditions initiales qui ont présidé au Big Bang et donc, om ne peut définir l’état de notre monde même si on connaissait toutes les lois qui le régissent et ce n’est pas encore le cas, n’en déplaise aux frères Bogdanov.
Donc ma formation scientifique m’a conduit à ce postulat : « je ne sais pas et je ne pourrai sans doute jamais savoir ». Toute autre attitude implique une notion transcendante qu’on appelle la foi.
, le 10.10.2016 à 19:36
Diable, diantre et foutre !
N’est-ce pas un peu guider la lecture vers une réflexion souhaitée ?
Et les correcteurs orthographiques ne bronchent même pas en présence de majuscules imprévues en milieu de phrases pour des pronoms SI personnels.
Pas plus le français que le québecois. Tabernacle !
Humour génération 68 assumé, en toute Amitié ;-)
, le 10.10.2016 à 21:21
@Jean-Yves:
Bel exemple de comment on peut changer le sens d’une phrase en en tronquant une partie! Je n’ai jamais écrit que les agnostiques n’aiment pas réfléchir. J’ai dit qu’ils n’aiment souvent pas réfléchir aux questions relatives à la religion, ce qui se comprend vu leur point de vue sur la question. Ce n’est pas du tout pareil! Idem pour le commentaire sur le prosélytisme: la phrase change de couleur quand on supprime son début « Comme toute personne fermement convaincue de quelque chose … ». Cela étant dit, fournir des définitions de dictionnaire garanties 100% neutres et insipides n’était pas mon objectif. Je n’ai rien contre les athées. Au contraire, j’aime bien ceux qui ont réfléchi et qui ont des convictions sur le sujet. Merci de faire de l’humour sans me faire dire ce que je n’ai pas dit.
P.S. C’est presque amusant que le simple fait d’utiliser des majuscules de révérence choque déjà. Quand écrira-t-on « Cher monsieur » au lieu de « Cher Monsieur » au début des lettres?
, le 13.10.2016 à 13:45
Ahh, sourire, je passe souvent pour un benêt auprès des gens car j’affiche en permanence un sourire : au lycée, dans ma salle principale, quelqu’un avait affiché un dessin représentant deux visages, la même personne souriant, simplement, et faisant la gueule, visiblement avec effort, une légende indiquait que l’on devait utiliser bien plus de muscles du visage pour faire la gueule que pour sourire, je ne sais pas si c’est vrai, mais ça a impressionné le paresseux qui m’habite, le même qui me fait pédaler allongé paske c’est moins dur pour le cul et que c’est plus efficace…
Ça en énerve plus d’un ou une d’ailleurs, vu que je suis capable d’être trèèèès ironique, quelle que soit la position hiérarchique de la personne à qui je m’adresse, quelle que soit la teneur de mes propos, je souris, et comme avec l’âge, je commence à ressembler à Jack Nicholson (dans Shining ou Batman ;o), yenna k’on peur !
Je souris même en dormant, ce qui énerve madame, ou en lisant, voire les yeux en l’air, repensant à un truc qui me fait encore plus sourire, ce qui l’inquiète ;o).
Et j’aime quand je croise des personnes qui se cachent derrière ce masque, je trouve leur abord plus agréable, et me porte d’autant plus à actionner mes zygomatiques (ou à les laisser ses détendre ?) par effet de miroir comme pour exprimer le plaisir.
Quand au rire, que c’est bon ! ça devrait être obligatoire ! au moins une fois par jour pour les débutants. Comme j’aime ces auteurs capables de me faire rire franchement en lisant (ce qui peut me valoir des regards circonspects dans les transports, tellement le rire semble être inconvenant, quand on ne le partage pas, mais aussi des sourires complices). Le dernier à avoir réussi ça est Jonas Jonasson, éblouissant successeur d’Arto Paasilinna avec son deuxième livre : « l’analphabète qui savait compter », du grand n’importe quoi tout à fait jouissif.
Pour ce qui est de bénir, tu as bien fait de mettre des points de suspension dans le titre, tant le mot est chargé pour un anticlérical primaire agnostique tel que moi. Et j’abonde dans le sens que tu y met. La vie des villes rend cette action (ce devoir ?) moins évidente qu’auprès de la nature.
Et un agnostique peut très bien honnir les religions et les questions y étant relatives tout en étant très attentifs à des détails que les religions ont confisqué à leur profit.
Pour ce qui est des majuscules, je pensais qu’on n’en mettait qu’aux noms propres et à la première lettre de chaque phrase, topoman, ysengrain et zit sont de bons exemples, étant des pseudonymes, ils ne méritent pas la capitale, pour ce qui est de dDieu(x?), est-ce un nom de famille ou un prénom ? ou une qualité ou un job ? Il me semble qu’il est correct d’écrire, par exemple : « le président de la république », comme on dit « le balayeur du hangar 42 » (je ne trouve pas d’exemple où j’aurais besoin d’employer dieu, mais je comprend que l’on puisse mettre une majuscule à Gaïa, qui est un nom propre ;o).
z (qui affiche comme toujours un grand sourire, je répêêêêêêêêêêêête : ;O)