Donc, c'est non
Si vous rentrez du bout du monde et n'avez pas suivi l'affaire, sachez qu'on vient de voter en France contre le Traité Constutionnel Européen. Résultat sans appel, avec 3 millions de voix d'avance pour le non. Rien de bien surprenant :
Évolution des intentions de vote |
Sondages Ipsos réalisés pendant la campagne |
Il faut dire que cette campagne a été marquée par deux phénomènes :
- une activité très forte des partisans du non, sans équivalent dans le camp du oui,
- une tentative de passage en force du oui, qui n'a pas réussi
Je voudrai revenir un instant sur ce dernier point, pour le développer. L'immense majorité des commentateurs, qui constituent le gratin des journalistes en France, était pour le oui. Tous les partis politiques dits "de gouvernement" (Verts, PS, UDF, UMP) étaient également favorables au texte. Le Medef (les patrons), les scientifiques, même les Églises appelaient à voter oui. C'est le Premier Ministre qui a mené la campagne et, last but not least, le Président de la République est intervenu à trois reprises pour défendre le TCE (14 avril sur TF1, 3 mai sur France 2 et 26 mai en allocation solennelle). Bref, toutes les institutions majeures et le quatrième pouvoir étaient pour le oui.
Malheureusement pour eux, ils ont trop compté sur l'autorité de leur position pour emporter la décision populaire. Pendant que d'innombrables "petits" de la "France d'en bas" lisaient le texte, essayaient de le comprendre, l'annotaient, en débattaient et le bloguaient, les leaders d'opinion se tenaient à des arguments d'autorité sans développer. Trop souvent même, ils sont tombés dans de mauvais arguments : le succès de l'Airbus A380, la "France affaiblie", le droit d'initiative populaire, etc. À se demander s'ils connaissaient l'Europe et sa future constitution…
De plus, les hommes politiques n'ont pas beaucoup mouillé la chemise. Où étaient Kouchner, Juppé, Rocard, pour n'en citer que quelques uns ? Quand à l'initiateur du texte, VGE (Giscard), le plus apte à expliquer le pourquoi du comment, le mieux capable de répondre à tous les arguments, à part une intervention sur RTL, je ne l'ai pas entendu faire beaucoup d'exégèses. Mais sans doute était-il trop occupé à écrire son prochain discours pour l'Académie Française.
Alors, pour voir, j'ai regardé le blog de DSK :
- 27 mai : meeting à Toulouse, avec Gerhard Schröder
- 26 mai : Rendez-vous de l'Europe, sur France 2
- 25 mai : gymnase Jean Jaurès, 87 avenue Jean Jaurès, Paris 19ème
- 19 mai : Question Ouverte, juste après le journal de France 2
- avant le 12 mai : une série de réunions outre-mer
DSK fait preuve d'une trop grande modestie. Ne croyez pas son blog, il n'est pas parti en vacances dans les îles avant d'aller montrer son bronzage sur deux plateaux télé. En fait, je peux vous révéler qu'il était très occupé à faire un joli site rempli de belles vidéos, toutes en faveur du oui…
Le petit Nicolas, lui au moins, a une excuse à sa défaillance en fin de parcours : son chef de cabinet l'a quitté pour un autre, en demandant le divorce en prime. Ce que l'Élysée s'est fait un plaisir de faire savoir à qui mieux mieux (Le Canard Enchaîné du 25 mai). Comme quoi, même entre partisans du oui, on ne va pas rater un bon coup de fusil dans le dos !
Il y en a un qui n'a pas trop mal travaillé : Jospin. C'est à lui que l'on doit, très probablement, la remontée du oui de fin avril. Cela n'a évidemment guère fait plaisir à ses petits camarades. C'est donc Arnaud Montebourg qui s'y est collé et qui a commenté avec vigueur dans Libération : le retour de Jospin, c'est un passeport pour le désespoir. Il ne se prive pas de le réaffirmer dans son blog. Ah, la camaraderie socialiste…
Bref, une mauvaise campagne, de mauvais arguments et de mauvais camarades, cela fait un bel échec.
Analyse du vote
Depuis dimanche 22:00:01, les commentateurs et les hommes politiques glosent à qui mieux mieux sur le résultat. Avant d'y aller, moi aussi, de mes commentaires, voici les sources que j'ai utilisées. Vous pouvez les consulter pour vous faire votre propre opinion :
- Le CSA propose plusieurs sondanges sur son site : http://www.csa-tmo.fr/referendum.htm
- L'institut Ipsos fait de même : http://www.ipsos.fr/CanalIpsos/cnl_Content_lst.asp?rubId=19
Pour ma part, je note :
- Une excellente participation : 30,3% (blancs et nuls : 2%)
- Une plus forte abstention des jeunes : 43 à 44% pour les moins de 35 ans.
- Un non dominant dans la "France des petits". C'est absolument indubitable, que ce soit dans les études par profession, par statut professionnel, par revenu ou par niveau d'études. Il semble même, mais j'écris cela avec pas plus de réserves parce que c'est horriblement difficile à analyser, que le non soit dominant dans les régions les plus en difficultés. On avait déjà constaté ce phénomène lors du vote de Maastricht, mais il a nettement pris de l'ampleur depuis. Les promesses faites lors de Maastricht n'ont pas été tenues, et cela se paye…
- Enfin, c'est la gauche qui a fait le succès du non. C'est d'autant plus significatif que les électeurs de gauche ont été moins nombreux à aller voter (69%) que ceux de droite (74%). Fabius a gagné son pari, haut la main…
Le vote selon l'appartenance politique |
Source CSA |
Les raisons du vote
J'ai pris quelques énervements en entendant des "personnes autorisées" dire que les Français avaient peur, qu'ils n'avaient pas confiance dans l'avenir et que c'est pour cela qu'ils ont voté non. Tout cela parce que les susdites personnes, fin commentateurs et politologues avertis, ont lu un sondage et n'ont pas su l'interprêter. D'ailleurs, le voici, ce sondage. Et si ce n'est lui, c'est un de ses frères…
Quelles sont, parmi les suivantes, les principales raisons pour lesquelles vous avez décidé de voter non à ce projet de constitution ? | Ensemble | PCF | PS | Verts | UDF | UMP | FN & MN | Proche d'aucun parti |
Vous êtes mécontent de la situation économique et sociale actuelle en France | 52 | 57 | 54 | 59 | 63 | 40 | 54 | 40 |
La constitution est trop libérale sur le plan économique | 40 | 57 | 49 | 50 | 30 | 35 | 18 | 45 |
Cela permettra de renégocier une meilleure constitution | 39 | 44 | 47 | 55 | 38 | 48 | 17 | 36 |
C'est l'occasion de s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne | 35 | 23 | 26 | 16 | 44 | 56 | 56 | 37 |
Cette constitution représente une menace pour l'identité de la France | 32 | 20 | 22 | 22 | 40 | 38 | 44 | 36 |
Vous souhaitez manifester votre mécontentement à l'égard de la classe politique en général | 31 | 29 | 31 | 31 | 31 | 26 | 26 | 40 |
Le bilan de la construction européenne est négatif pour la France | 27 | 26 | 25 | 27 | 32 | 27 | 29 | 24 |
C'est l'occasion de s'opposer au gouvernement et à Jacques Chirac | 24 | 22 | 26 | 15 | 23 | 11 | 38 | 19 |
Ne se prononce pas | 2 | 2 | 2 | 2 | - | 2 | 3 | 3 |
Plusieurs réponses possibles - Source IPSOS
C'est certainement un sondage très intéressant. Il permet de comprendre la position d'opposition systématique du patron de l'UDF (ses adhérents ne croient plus en Chirac), il met en évidence des vérités bien connues sur le désir d'étatisme du PC ou le repli sur soi de l'extrême droite. Mais pour en tirer la substantifique mœlle, il faut savoir le lire et l'interprêter, ce qui prendrait quelques heures. Car il faut le mettre en regard avec le nombre de votants dans chaque tendance politique, les évolutions historiques, les expressions lors des précédents suffrages, etc.
Moi, ce qui me frappe quend je lis ce sondage, c'est ce que j'y vois, ou plutôt que ne vois pas : les raisons que beaucoup ont exprimé ici même. Il manque, à la question pourquoi avez-vous voté contre, les propositions suivantes :
- Vous refusez de signer un texte que vous ne comprenez pas,
- Vous refusez de signer un texte que vous n'approuvez pas.
D'ailleurs, quand on regarde d'autres sondages, on y découvre ceci :
En votant aujourd'hui, avez-vous pensé plutôt ? | À la construction de l'Europe | Aux problèmes nationaux | NSPP |
Ensemble des votants | 59 | 36 | 5 |
Oui | 81 | 15 | 4 |
Non | 42 | 52 | 6 |
Blanc ou nul | 42 | 41 | 17 |
Source CSA
Non, détrompez-vous : ce n'est pas le fait que 52% des votants "non" aient d'abord pensé aux problèmes nationaux qui m'impressionne. Non. Ce qui m'impresionne, c'est que 81% des "oui" l'ait fait pour l'Europe. Faut-il en conclure, en suivant la logique de la "fracture sociale", que la France est coupée en deux à ce point ? Je vis en France, et je ne peux pas croire à une telle rupture. Alors, y aurait-il une raison cachée ? Je me suis posé la question, jusqu'au moment où je suis tombé sur ce sondage qui m'a laissé sur le cul :
Si le non l'emporte à l'issue de ce référendum, souhaitez-vous ? | Que la France demande qu'une nouvelle constitution soit rédigée | Que l'Europe continue de fonctionner avec les traités actuels | NSPP |
Ensemble des votants | 65 | 27 | 8 |
Oui | 67 | 25 | 8 |
Non | 64 | 29 | 7 |
Blanc ou nul | 59 | 22 | 19 |
Source CSA
Quoi ? J'ai vérifié trois fois les chiffres : les partisants du oui sont aussi les premiers à vouloir aussi une nouvelle constitution ! Ils ont voté oui pour faire avancer le schmilblick… et en espérant qu'un recadrage se produirait bien vite. Le TCE ne leur plaisait donc pas plus qu'aux opposants. En termes simples, je ne vois pas d'autre façon d'interpreter ça qu'en écrivant : les partisans du "oui" ont voté en se bouchant le nez.
À l'exception des extrémistes, les Français sont pro-européens. En revanche, ils n'aiment pas, mais alors pas du tout, la tournure très libérale de l'Europe qu'ils ont (re)découvert à l'occasion de ce scrutin. De plus, le TCE les a profondément indisposés :
- Trop long, confus
- Illisible et incompréhensible
- Un déficit de droits sociaux
- Des insuffisances démocratiques (pour ceux qui s'y sont plongés)
Le choix des fédéralistes d'appeler "constitution" un texte qui, majoritairement, résumait 50 ans de traités internationaux s'est avéré désastreux. L'ajout des Droits Fondamentaux (Titre II), les améliorations du fonctionnement des institutions et la mise en place de symboles forts (Président, Ministre Affaires Étrangères, etc.) n'ont pas suffit. C'est une erreur de communication flagrante qui se paye au prix fort : l'échec.
En revanche, personne n'a remis en cause l'idée européenne. Mieux : le TCE a déçu parce qu'il n'était pas assez constitutionnel au goût de beaucoup. Une Europe vient de prendre un échec, une autre est à créer. C'est l'Europe des peuples qui veut naître.
Conséquences
En France, c'est une claque. Qui n'a pas fini de résonner.
- Le gouvernement, qui a fait campagne, a sauté.
- Le nouveau gouvernement, dont la constitution est manifestement difficile, ressemblera au précédent comme un clone.
- Le Président, qui a inspiré le gouvernement et s'est fortement impliqué, reste. Mais il est maintenant très affaibli et proche du discrédit.
- Le Parti Socialiste est, qu'il l'avoue ou non, en crise. Un de ses chefs, Laurent Fabius, a mené campagne pour le non, contre le vote des militants et les consignes du parti. Des scénarios de rupture sont envisageables… On verra au Congrès, qui devrait avoir lieu en septembre. En tout état de cause, François Hollande, l'actuel Premier Secrétaire, est mal, très mal…
- Le FN n'a pas réussi la mobilisation espérée. Les militants ont suivi les consignes, mais l'effet boule de neige espéré n'a pas été obtenu. À preuve l'échec de la manifestation du 1er mai.
- Philippe de Villiers est désavoué par les urnes : la Vendée a voté oui.
- Les "jeunes" politiciens (Besancenot) et les alternatifs (Attac) triomphent. Une fois de plus. Le personnel politique français est, décidément, âgé et usé.
- Les médias n'ont pas encore pris la mesure du discrédit que leur vaut les prises de position des éditorialistes. Ils le découvriront lors des prochains sondages de crédibilités trimestriels. À suivre sur le site d'Acrimed.
Dans le reste de l'Europe :
- Aux Pays-Bas, le non a triomphé le mercredi 1er juin (61,5%). Le vote français a libéré les consciences.
- En Angleterre, il n'y aura sans doute pas de référendum. Tony Blair n'est pas fou : son pays est opposé au TCE (qui est jugé trop social là-bas) et il n'a pas envie de partir à l'échec.
- En Allemagne, Gerhard Schröder est encore plus affaibli. L'amitié franco-allemande est intacte, mais elle ne protège plus les dirigeants.
Pour l'Europe :
- Il n'y a pas d'urgence. Le traité de Nice reste en usage.
- Le TCE n'a plus guère de chance d'entrer en vigueur, quelles que soient les gesticulations à Bruxelles.
- L'Europe doit trouver une solution : les règles actuelles de fonctionnement ne peuvent pas marcher à 25.
- L'angleterre, qui va prendre la présidence de l'Union, va profiter de l'occasion pour essayer d'enterrer définitivement le TCE, trop social à son goût.
Pour l'avenir :
- La guerre entre les partisans de l'Europe sociale et l'Europe économique ne fait que commencer.
- La revendication, exprimée par les votes français et hollandais, d'une meilleure prise en compte des peuples est loin d'être entendue.
- La synergie des partisans du non reste à démontrer, que ce soit à l'intérieur des frontières françaises, ou entre français et hollandais. Autrement dit : au delà de la revendication d'une "autre Europe", il n'y a rien à ce jour.
- Les partisans d'une Europe plus humaine ont 50 ans de retard.
Quel sera le point d'union autour duquel les européens arriveront à se réunir ? Le droit au travail, comme on en rêve en France ; ou le droit d'entreprendre, comme on en rêve en Angleterre ? Ou bien les États-Unis seront-ils assez bêtes pour nous amener à l'union sacrée contre eux ? Cette dernière hypothèse n'est pas totalement impossible…
, le 03.06.2005 à 01:15
… je suis plutôt pessimiste !
Alexis… tous les défauts ! et un de plus !
, le 03.06.2005 à 01:23
mais non A… tout va pour le mieux, la démocratie est en marche et les imprimantes et photocopieuses peuvent encore marcher 50 ans… où est le problème?
T (qui est déjà dehors)
, le 03.06.2005 à 01:45
Beau travail de synthèse.
J’achoppe un peu sur ce paragraphe :
Des réticences sur l’élargissement et l’accélération de la construction de l’Europe politique se sont aussi exprimées lors de ce référendum.
Il y a un « rêve d’Europe », que nourrit les euro-technocrates de Bruxelles, qui a du sens pour les frontaliers, les nantis et l’establishment (cf l’analyse du vote français) mais qui concrètement ne correspond pas à la réalité humaine et géographique : 25 états, (ou 28 ?), presque 500 millions de personnes, une vingtaine de langues, des disparités économiques et culturelles, un chômage élevé…
Donner une constitution à un peuple est une grande avancée dans l’histoire d’un état, mais là, dans le cas du peuple européen (où commence-t-il et où s’arrête-t-il d’ailleurs ?), y a-t-il une réalité humaine d’un état européen ?
Les états et les citoyens veulent bien de l’UE pour la paix, pour développer leur pays, être solidaires des autres, mais de là à perdre leur autonomie politique et se fondre dans une autorité supra nationale, je doute…
Le non français peut aussi être lu comme un refus de cette spoliation de démocratie que constituent les institutions européennes.
, le 03.06.2005 à 07:21
Une autre interprétation, très différente, me paraît possible : les partisans du oui considèrent que le non est une aberration, en particulier parce que cela signifie en rester au traité de Nice.
Par conséquent, si le non passe, demander une autre Constitution est logique : il s’agit d’avoir un texte meilleur que les traités actuels, ce qu’offrait le TCE , et n’implique nullement que les partisans du oui « ont voté en se bouchant le nez ».
Autre argument, selon moi, qui explique la proportion élevée de partisans du oui souhaitant l’élaboration d’un autre texte en cas de succès du non : loin d’être un cas d’école, ce succès paraissait probable, compte tenu des nombreux sondages. Dans ces conditions le souhait d’un autre texte semble une réaction évidente pour sortir de l’impasse que représente le non.
Michel Gaboly
http://www.gaboly.com/perso
, le 03.06.2005 à 07:53
Comme le disait Emmanuel Todd sur France-Inter, les opinions sont tellement atomisées qu’un projet collectif comme l’Europe ne fonctionne pas… d’ailleurs, qui parle désormais de l’Europe ?
macdigit , épisode 3…
, le 03.06.2005 à 08:50
Oulà-là … de la polique sur Cuk.. où vas t’on ?
Méfiance ;-)
——-
Bonne synthèse quand même :-D merci Olivier
, le 03.06.2005 à 09:01
A mon humble avis, les partisans du texte ont fait au moins 3 erreurs :
1) présenter ce texte comme étant une constitution alors qu’il contient des éléments qui n’ont rien à faire dans une constitution. Une solution aurait été de faire 2 textes différents et indépendants. L’un aurait contenu les dispositions à visée constitutionnelle, l’autre aurait contenu les dispositions politico-commerciales habituelles dans les traités européeens.
2) je n’ai pas suivi tous les débats, mais lors de ceux que j’ai écoutés, quand on retire les querelles de personnes et les basses attaques dignes des cours de récréation de maternelle (habitude déplorable des politiciens français), il en reste que les partisans du oui ne soutenaient que rarement leurs arguments en se référant au texte, ce que faisaient bien plus souvent les partisans du non (je ne discute pas ici de la justesse de l’argumentation des uns et des autres).
3) mépriser, si ce n’est insulter, les partisans du non.
Olivier, tu écris :
« une activité très forte des partisans du non, sans équivalent dans le camp du oui »
C’est marrant, j’ai le sentiment inverse, que les partisans du oui étaient favorisés par les média. Le CSA ayant rappelé certains de ces média à l’ordre me conforte dans ce sentiment.
, le 03.06.2005 à 09:22
Je regardais hier dans « envoyés spécial » le petit monde de, de Villiers et celui de J.L. Mélanchon, on comprend mieux le côté non pas populaire que je respecte infiniment, mais le côté « populace » d’une partie des
tenants du non. Ajoutons que l’interprétation des « grands standarts » de la révolution française par tout ce joli monde rappelait un peu ce que devait être la racaille qui fut exploitée par les intellectuels ? (Danton, Robespierre….) de l’époque. Grand merci, on a remisé la guillotine.
« Ce n’est pas le peuple qui fait les révolutions mais les révolutions (ceux qui les initient) qui font le peuple » une manière de dire (L Ferré) que le « bon » peuple est finalement manipulé. Les exemples foisonnent dans l’histoire, je pense à la révolution d’Octobre ou les bolcheviques se sont fait baisés pendant 60 ans………..un peu long !
Sans glorifier inconditionnellement le « oui », l’ignorance, parfois la veulerie, la tromperie, qui ont présidés aux résultats du réferendum autant français que néerlandais (et on ose dire qu’ils n’ont pas été influencés par la France) est ce qui me désole le plus.
Et le « camarade » (vocable qui lui va aussi bien que « démocrate » à Le Pen) Fabius, fort de son succès, demande en quelque sorte de l’avancement au PS (libération de ce jour). Que je plains F Hollande et d’autres de devoir composer avec un personnage aussi arrogant, aussi méprisant. Et pourtant, le voici remisé, qu’il le veuille ou non, du côte de Besancenot, Le Pen, De Villiers, Mélanchon………dur dur d’être gagnant.
Que d’erreurs commises durant cette campagne. Faudrait peut-être tant du côté français, européen, ………….. qu’on s’entoure de professionnels de la communication. Le seul a avoir été brillant est L. Jospin et pourtant il fut une époque où le « charisme » ne faisait pas partie de son outillage promotionnel, Dominique Strauss-Kahn a souvent sauvé la mise. Chirac a été plus grotesque que d’habitude, oui c’est possible. Quant aux déboires sentimentaux de Nicolas, c’est a se demander si Cécilia n’as été payée par un « noniste ». Allons soyons sérieux, les affaires de couples, vaut mieux pas s’en mêler.
Merci à 55% des français pour ce coup bas à l’Europe. Entre temps on délocalisera encore…et peut-être davantage. Remerciez de ma part vos dirigeants, ils vous ont pompé votre libre arbitre…..mais vous ne le savez pas encore, mieux vous ne le saurez jamais, tant mieux car le constat d’un délit de bêtise est un des plus douloureux qui soit.
, le 03.06.2005 à 09:25
C’est pour ça qu’il fallait se dêpecher de voter non.
Moi j’étais pro-Européen j’ai voté la monnaie unique etc. Mais le TCE était tellement grotesque que j’ai eu envie de vomir: par exemple les signatures de pétitions dont il fallait un million répartis dans plusieurs pays, mais que la commission eurpéenne pouvait simplement refuser d’examiner. C’est pas du foutage de gueule ça?
Avec le non au TCE l’Europe continuera d’exister, mais il faut dire que maintenant jai un mauvais frisson quand j’entends parler de l’Europe. Elle ne m’a rien apporté, et moi non plus.
, le 03.06.2005 à 09:35
Il y a eu polémique sur l’accès aux médias. Les partisans du non en réclamant plus, et se plaignant très violemment. Les médias ont rendu compte de cette plainte…ce qui a augmenté la visibilité médiatique des « nonistes ».
Ce genre de polémique est de bonne guerre dans un débat politique. D’autant qu’il est impossible d’évaluer objectivement les choses : Attac n’est pas un parti politique représenté au Parlement, et n’est donc pas pris en compte dans les calculs du CSA. Quand au PC, son temps de parole dans la Campagne Officielle était de quelques minutes, qu’il a d’ailleurs partagées…
Je n’ai pas évoqué ce point dans l’article. Parce que l’accès au médias était un argument de campagne. Alors oui, le CSA a rappelé les médias à l’ordre. Mais c’était pour demander que tel ou tel parti soit plus représenté. Dont le Front National ! Et ce n’est pas qu’ils aiment Le Pen, ou un autre parti, mais parce que les règles de temps de parole l’imposaient…
Source : <http://www.csa.fr/infos/controle/television_elections_detail.php?id=24604>
, le 03.06.2005 à 09:40
Je partage le commentaire de Bigalo sur ce passage, j’ai voté OUI et je souhaite qu’une nouvelle constitution soit rédigée, maintenant que le NON est passé. C’est très simplement du réalisme : il faut faire avancer la construction politique de l’Europe, et tant pis si le pas est plus petit que prévu.
Par ailleurs, j’évite de voter en me bouchant le nez, je laisse ça à l’extrème-droite.
Ensuite, j’aimerais proposer l’analyse suivante.
Les français ont voté à 45% pour ce texte.
20-25% ont voté contre l’Europe, et à travers elle contre les polonais (les plombiers surtout), les turcs, les anglais… On retrouve ici le FN, le MNR, le RPF, quelques UMP et aussi quelques révolutionnaires qui préfèrent les révolutions hypothétiques aux évolutions concrètes promises à plus misérables qu’eux.
Il reste donc 30-35% de gens qui ne sont pas satisfaits de ce texte. Ce n’est pas une majorité, pas même relative. Si le NON l’a emporté, il faut bien réaliser que c’est par ce mélange des anti-européens et des insatisfaits : prudence donc quand on étend l’opinion d’une partie d’entre eux (l’Europe « trop libérale ») à l’ensemble des non.
Je pense que le TCE va être retravaillé : la charte des droits fondamentaux va disparaître (elle n’était pas contraignante), la partie III aussi (elle est déjà en vigueur). On va sans doute revenir à un texte plus court, limité à l’organisation des pouvoirs législatif et exécutif en évitant tout objectif politique, social ou économique trop affirmé : une Europe a minima.
Par ailleurs, je propose que l’on attende la fin du « reigne » de M. Chirac pour revoter, ça laissera une chance de construire quelque chose en France et en Europe.
, le 03.06.2005 à 09:44
À mes yeux, le « foutage de geule » c’était quand un ministre disait que ce droit de pétition était un droit d’initiative populaire. Preuve que ledit ministre n’avait pas lu le texte… Mais en soi, ce droit de pétition était un plus : il n’existe pas d’équivalent dans la Constitution Française. Et avant que tu ne m’assassines, je me précipite pour préciser que je n’ai pas dit que c’était bien… ;-)
, le 03.06.2005 à 09:45
« Remerciez de ma part vos dirigeants, ils vous ont pompé votre libre arbitre…..mais vous ne le savez pas encore, mieux vous ne le saurez jamais. »
Emile, je ne me sens pas les cornes du cocu… et revendique mon refus d’un torcheballe qui lui me lierait plus sûrement et mes petits enfants aussi.
Olivier a fait un bon travail de synthèse et d’analyse en piochant ce qui pouvait l’être. Pour avoir rédigé pas mal de questionnaires d’évaluation, je sais trop ce que la question peut induire de biais dans la réponse, aussi la proportion de « ouistres » favorables à une autre écriture d’une constitution me laisse un peu sceptique.
Il n’en reste pas moins que les « despotes éclairés » qui nous gouvernent se croient encore trop au XVIIIe siècle, face à un peuple illettré, et qu’il est à souhaiter qu’ils redescendent un peu vite au ras du sol.
A entendre Barroso, Juncker et autres comparses, on en est loin.
Blues, « politique sur cuk ? » me fait largement sourire: qui parle des votations suisses sur le forum?
Pour ceux qui disent que le « non » est un agrégat, mariage de la carpe et du lapin, le « oui », tout au moins en France, rassemble dans la même galère -je pensais au Radeau de la Méduse- Gouda et Sarko, Bayrou et Voynet. Là, c’est la chèvre, le chou, le renard, la poule et la castapiane……
—
Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 03.06.2005 à 09:59
Merci Emile d’avoir résumé ce que je pense aussi.
Comme je l’ai dit sur le forum, j’ai changé d’avis en cours de route et voté Oui sans état d’âme.
Vouloir une aute constitution et rediscuter celle ci est bien gentil, mais qui va le faire, dans quel sens et au nom de qui ? On en a une nouvelle preuve avec le Non néerlandais, les motivations des nonistes sont souvent opposées, les uns voulant d’avantage de social les autres désirant plus de libéralisme économique, quant aux agités du bocal souverainistes… passons.
J’ai fais ce calcul, un peu caricatural je vous l’accorde :
• 1/8e des européens sont de français,
• 1/2 des français votent Non,
• 1/2 de ces votes est « constructif »,
soit 1/32e des européens qui veulent réecrire la constitution dans le « bon sens »… (moins de 4%)
On peut rêver…
Pilote K : Quant aux un million de personnes… supposons que les agités du bocal d’extrème droite décident la réintroduction de la peine de mort ou autre connerie… Le parlement peut se réserver le droit d’ingorer ce genre de demande, c’est bien ou c’est mal ?
SSarko… son cocufiage me paraît bien suspect et ne dessert pas l’individu, bien au contraire ; n’oublions pas qu’en France ce genre de comportement rend populaire, ou l’art de se faire plaindre parce qu’il bosse trop. Ne pas oublier que son meilleur conseiller en communication n’est autre que sa femme, qui a les dents aussi longues que son mari !
Dans la même veine, j’ai toujours pensé que le fameux groupe AZF poseur de bombe sur les lignes de la SNCF (c’était à qq semaines des élections régionales françaises… étonnant ! non ?) était une invention de cet individu dont les actions ont subitement disparues après l’attentat de Madrid .
Cet individu est un manipulateur d’extrème droite ralié au camp du oui par la force des choses et aussi européen qu’un Le Pen ou Villier.
Alexis… tous les défauts ! et un de plus !
, le 03.06.2005 à 10:07
Tu crois ? François Hollande sur France Culture le 26 mai à midi : « si Chirac avait mis en jeu son mandat, le PS aurait naturellement appelé à voter NON, comme pour De Gaulle en 69 ». Avec ça, l’Europe est bien partie…
Source
, le 03.06.2005 à 10:33
Je voudrais quand-même ajouter qu’en Belgique, si nous avions pu voter après la France, le « oui » risquait de chanter « la balade des pendus ».
Merci à Olivier Pellerin pour son analyse.
, le 03.06.2005 à 10:52
Merci. Ainsi qu’à tous ceux qui se sont exprimés.
Source : cette page.
, le 03.06.2005 à 10:56
Merci beaucoup pour cet article Olivier. Et merci aussi pour les commentaires qui expriment largement ma pensée. Je voudrais simplement revenir moi aussi sur ce que tu écris ici :
Comme le disait Bigalo, une autre interprétation est possible. La question posée commençait par Si le non l’emporte…. Logique que le Oui souhaite une nouvelle Consitution (ce serait la seule alternative possible pour avoir une Constitution). Ce qui est rassurant (et qui montre que le vote Non n’était pas un vote de peur), c’est que le Non aussi demande une nouvelle Constitution.
D’ailleurs, comment peuvent coexister ces deux assertions :
1. 60% des Français considèrent que voter Non est plus risqué que voter Oui. (sondage publié deux ou trois semaines avant le vote je crois)
2. Le Non est un vote de peur.
A part ça, je trouve tout simplement scandaleuse l’attitude des partisans du Oui au lendemain du rejet du TCE, se désolidarisant du peuple français, fustigeant la voix sacrée de la démocratie française. J’en ai assez d’entendre qu’on court à la catastrophe. Qu’on abatte ces oiseaux de malheur.
, le 03.06.2005 à 10:59
tout d’abord ,merci a votre site pour « autoriser » un debat politique sachant que beaucoup d’autres de vos « confrères » ont des modérateurs qui ressemblent plus a des censeurs d’extrême droite…
j’ai voté non, des deux mains et des deux pieds,bien que les partisans du oui(médias inclus…)aient cherché a faire passer les « nonistes »pour des abrutis qui confondaient problèmes nationaux et européens,qui allait mener l’Europe a sa perte et nous avec.
toute cette arrogance bourgeoise envers le petit peuple ,elle continue après le vote,les bobos socialos retournent leurs vestes en accusant le gouvernement d’être en grosse partie responsable de cet échec,alors qu’ils ont fait exactement la même campagne que la droite,leurs électeurs
« de base »ne s’y sont pas trompés d’ailleurs en votant majoritairement « non ».
les verts ,c’est a peu prés pareil (surtout pour le retournement de veste…)il fallait écouter les discours d’après vote,désolant,révoltant…
l’extrême droite,comme d’habitude a jouer sur la peur des autres et a caresser le petit peuple dans le sens du poil(le pen dans sa villa de saint cloud en ai bien loin du p’tit peuple…)
les « vrais » partisans du non(les communistes,attac,besancenot)ont eux,toujours eu des discours totalement clairs(quand on leurs a donné le droit de parler…ou est le csa???)caricaturaux et demagos diront certains,je suis un ouvrier et je peux vous dire que pour « l’europe d’en bas »,le liberalisme ,on sait ce que ca veut dire,j’avais deja voté non a maastricht(chomage,misére,,deshumanitation,etc…)
mais attention,il est un peu trop facile de juste »voter non »et de rasseoir dans son canapé a credit en buvant du coca (je dis ca pour les bourgeois qui nous croiraient endormis depuis qu’on a tenter d’embougeoiser la classe ouvriere et aussi pour le peuple qui broute ,gentil mouton…),la lutte,elle se fait tous les jours ,le devoir civique ,c’est aussi voter a toutes les elections,c’est s’impliquer dans son entreprise,dans l’ecole de nos enfants,dans sa commune,et aussi dans nos discours en ne laissant pas dire tout et n’importe quoi a certains ecervellés que l’ont croisent au quotidien….
les humbles defient les arrogants…
, le 03.06.2005 à 11:04
Emile Verschueren … et bien je te répondrais franchement à ton agression verbale envers tous les francais …
Tu en voudrais toi d’une constitution non démocratique, non laïque et qui commence par » Sa majesté la reine …. » …
Moi non merci … je carricature … mais pour ma part je n’ai vu aucune avancé dans ce texte.
, le 03.06.2005 à 11:19
Bon, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je ne suis pas tellement intervenu jusqu’à aujourd’hui dans ces histoires politiques (heureusement diront certains).
Je pense faire une humeur en complément à celle d’Olivier sur le sujet parce que je trouve, en lisant quelques interventions ici, que les gens ont la mémoire un peu courte.
En 81, quand Mitterrand remporta les élections présidentielles, je me souviens de la liesse qui régnait dans les rues de Paris et de quelques personnes interrogées par les journalistes… Je me souviens particulièrement de l’intervention d’un homme avec son enfant de 3 ou 4 ans sur les épaules et qui disait, suite à la victoire de Mitterrand: « Je vais enfin pouvoir dire à mon fils qu’il y a de l’espoir, que le chômage c’est du passé, qu’il a un futur maintenant. »
Qu’est devenu c’est enfant aujourd’hui? Ferait-il partie des 10% de chômeurs?
La gauche a gouverné la France pendant 14 ans… c’est pas mal il me semble. Notre camarade Chirac à déjà « régné » (pour reprendre l’expression de certains) 10 ans et il en a encore pour 2 ans.
Il parait qu’actuellement, le président à la pire cote de popularité sous la 5ème république (autour de 24% il me semble)… Et pourtant, c’est cet homme qui a été choisi il y a 3 ans par je ne sais combien de millions d’électeurs.
Vous voyez, ce qui me gêne avec la politique, c’est ça. J’ai l’impression qu’on prend toujours les moins pires… Que c’est pas le meilleur choix mais que c’est tout ce qu’on a.
Et le fait de dire que « se tirer dans les pattes c’est de bonne guerre en politique » c’est juste le délire.
Peut être que c’est de bonne guerre, mais ceux qui trinquent et triment tous les jours, c’est nous. Pour faire une analogie, c’est un peu comme si 2 médecins se battaient devant nous aux urgences suite à notre accident de voiture. L’un deux dit qu’il faut immédiatement m’opérer pour stopper mon hémorragie interne alors que l’autre dit qu’il faut immédiatement faire un scanner pour savoir où se trouve les lésions… et pendant ce temps, je meurs.
Cette constitution a été préparée… c’est pas un truc qui tombe du ciel pré-mâché. Par conséquent, qu’une certaine classe politique tire dessus au 20h… c’est une honte.
Mais comme d’habitude, c’est plus facile de critiquer après que de faire juste avant.
Voilà, certains disent bravo à ce non… c’est bien.
Moi, quand on passera le seuil des 11% de chômage en France, je dirai aussi bravo et ce, que la gauche ou la droite soit au pouvoir.
C’est là pour moi tout le problème. On me dira sûrement qu’avec un oui, les choses n’auraient pas été mieux… mais que cherche-t-on à faire?
Est-ce qu’il vaut mieux ne rien faire les bras ballants et regarder tout partir en couille? Ou faudrait-il agir au risque de se tromper… mais également de réussir!!!
Avec ce dernier paragraphe, j’espère avoir résumé tout ce qui ne va pas, à mon sens, dans nos structures politiques existantes.
T
, le 03.06.2005 à 11:30
Mais l’interdiction de la peine de mort figure déja dans la costitution européenne. Ce n’est plus à mon avis un sujet d’actualité bien que dans toute l’Europe comme ailleurs il y aura des partisans de la peine de mort.
« C’était un plus (…) Je me précipite de préciser que je n’ai pas dit que c’était bien »
#`@? »! ya une nuance que mon cerveau tabagisé n’arrive pas à développer. Un plus(=meilleur que moins) qui n’est pas un bien et lycéee de Versalles je ne n’arrive pas à le coceptualiser.
Je voudrais dire aussi que la variétés des partis qui ont miliité pour le non se sont tous entendu sur le fait que le TCE ouvrait la porte grande ouverte à l’ultraliberalisme sans en avoir discuté avec les peuples.
Dans le TCE en France on a senti qu’on nous faisait un …bébé dans le dos, et dont on ne voulait pas.
Parallèllement il est compréhénsible que les cadres, et les salariés en bonne situation aient voté oui.
Mais ça dépends des cultures. En Hollande ils ont eu surtout peur que l’europe leur fasse un bébé dans le dos en s’en prenant à leur mode de vie libertaire. En Angleterre le gouvernement (pas les anglais) a surtout peur que l’europe mette sa patte à une sociéte déja économiquement très libérale.Etc.
Moi j’espère qu’en France tous ces gens ultra-liberaux soient un peu écartés du pouvoir. On ne peut pas demander le vote des gens auquels on propose un TCE ex-nihilo et qui les concerne pas (en bien).
Bon ben moi je vais dormir, ZzZzZzZz
, le 03.06.2005 à 11:38
Bon, quand se met-on au travail?
—
Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 03.06.2005 à 11:45
Oui !!!
J’essaye de ne pas prendre position dans le débat, mais d’apporter des lectures. Dans cette logique, je dit que le droit de pétition était un plus par rapport à la Constitution Française, qui n’en a pas. En revanche, je ne prends pas position sur la question : droit de pétition ou droit d’initiative. Je suis plus clair ?
, le 03.06.2005 à 12:01
La France a voté, c’est rare, et elle a dit non… Ce week-end vient le tour de la Suisse, pour d’autres sujets, bien sûr. Et si nous, on disait oui? Je parle de Schengen… Moi, quand je vois les affiches du non, ça m’écoeure, vraiment! Même si tout n’est pas parfait dans ces accords… Pas étonnant que sur Lausanne, la moitié de ces affichages soient déchirées ou autre; le plus joli, ce sont les petits nez rouges collés sur affiches… ;-)!
, le 03.06.2005 à 12:11
Bon, j’ai voté OUI en pensant très fortement NON. Et j’ai « gagné » ! Je n’en suis pas trop fier malgré tout.
Oui parce qu’il faut organiser cette €%°§#@ d’Europe face au requin amerloque et au dragon chinois qui se profile de plus en plus précisément.
Non parce ce « Projet de Traité établissant une Constitution pour l’Europe » n’est pas satisfaisant.
C’est vrai que je (qu’on) joue avec le feu.
Quelles leçons seront tirées de cette fronde française ? Les politiques de Bruxelles vont-ils en tenir compte ? Les hollandais, s’ils appuient ce mouvement, n’en sont malgré tout pas les initiateurs.
Le problème est que cette constitution était déjà un compromis. Pourra-t-on faire un compromis de compromis ?
Les anglais, probablement très fortement encouragés par les US, vont freiner des deux pieds. De même d’autres pays, noyautés (pour ne pas dire achetés) eux aussi par les US qui voient d’un très mauvais oeil une Europe forte et structurée, vont saboter le processus.
Parano je suis ? Je ne crois pas.
J’apprends à l’instant que les suisses se mettent à hésiter pour leur prochaine entrée dans l’espace Schengen… Où va-t-on ? ;-)
D’autre part, quel modèle socio-économique peut-on proposer face à celui, ultra-libéral d’une mondialisation initiée (et fortement diffusée) par les amerloques ? Il reste à inventer, et ce serait notre honneur, à mettre en œuvre.
« Mais, c’est une révolte ! »
« Non Sire, c’est une révolution ! »
^. .^ GerFaut
=U= Equinoxiale
GerFaut c’est frais, mais c’est pas grave.
, le 03.06.2005 à 14:12
Petite pause artistique dans cette humeur de politique-friction.
Site de l’auteur de cette peinture, l’artiste polonais Jacek Yerka. Images lentes à télécharger, mais magnifiques.
Yves
, le 03.06.2005 à 14:26
Je suis tombé sur une URL assez édifiante où l’on constate que si le oui éTait majoritaire en ville, c’est dans les campagnes qu’il était minoritaire.
L’Horrope semblait donc vue comme une aubaine pour les citadins aisés…
@ Work || @ Home
, le 03.06.2005 à 16:27
L’Europe, les petites révoltes contre le gratuit puis Adobe, sont des humeurs intéressantes; Mais où sont passés les tests ?
Alors je vais faire une humeur de mauvaise humeur contre les humeurs au détriment des tests. Et je m’insurge contre l’humeur remplaçante. Ou est-donc le test sur Filemaker 7 ?
Oui aux humeurs, sauf il elles supplantent les tests.
Rejoignez les insurgés des tests en signant « Oui ou non mais testons ».
Un millier de cukchiens en colère et volontaires réclamant le retour des tests, voilà mon souhait pour demain…
Oui ou non mais testons
, le 03.06.2005 à 16:30
C’est exactement le même sentiment que j’ai ressentis quand j’ai vu ces affiches! C’est ça l’ un des plus gros porblèmes c’est que si on ne réfléchit pas et que l’ on ne fait que à la tête d’ une affiche et bien en Suisse se sera de toute manière le non qui va prendre le dessus. D’ailleurs pour l’ instant je suis en allemagne et c’est en retournant à Lausanne que j’ai vu ces affiches et j’ai vu que des affiches que pour le non presque, et si je ne reprendrais pas de recul je dirais dans tout les cas non!
Il y avait aussi eu une autre votation en Suisse il n’y a pas longtemps que cela, je sais plus vraiment sur quoi ca reposait exactement mais ca visait à prendre un peu d’argent au riche et qu’est ce qui c’est passé ça a été voté « non ».
Ce que je me demande c’est mais où vont les gens, on veut moins de pauvre d’accord moi aussi je veux moins de pauvres mais les pauvres votent contre eux sans réfléchir, car on ne va pas me faire croire que la majorité des personnes sont riches. Mais bon je resterais je pense toujours sur le cul de voir des gens voter en faveur des riches alors que eux même sont délaissé par les riches…. Surtout en ayant appris ce vote du non pour la votation en Suisse!!!!
Concernant la votation en France, j’ai pas lu la constitution donc je peux pas dire grand chose, mais ce que je comprend pas c’est de demandé une nouvelle constitution alors que laplupart n’ a même pas lu celle là! je vois pas pourquoi vous changeriez d’avis si ils refaisaient une consitution…. Ce sera le même topo on débattera d’ un texte que presque personne n’a lu…. ou bien que l’ on m’éclaire, car j’ai pas compris sur quoi était fondé les arguments sur le non ou sur le oui..
, le 03.06.2005 à 17:12
Merci Olivier, tu dis dans cet article ce qu’on dit trop peu dans les médias :
On nous propose un texte, et on nous demande si on est d’accord ou non avec ce texte. C’est pas ça ?
J’ai voté non parceque je ne suis pas d’accord et parce qu’on me l’a demandé, fin de l’analyse.
J’ai aussi été très agacé de voir comment nous avons été traités. Les idées alter-mondialistes ont rarement été médiatisées, et si j’avais du ne me référer qu’aux débats télévisés j’aurai probablement voté oui. Va savoir pourquoi, j’étais plus souvent convaincu par DSK que par Le Pen et Devilliers !
Je rêve d’une europe innovante et instigatrice d’un nouvelle donne, qui remplace « commerce libre et non faussé » par « commerce solidaire et équitable ». Est-ce qu’on ne peut pas inventer une sorte de « protectionnisme équitable » ? N’entre et ne sort d’Europe que ce qui correspond à des critères précis, qui garantissent que les travailleurs qui ont fabriqué le produit ont un salaire décent et des conditions de travail décentes ? Une sorte de label, quoi !
Mes idées sont peut-être farfelues et irréalistes, j’en sais rien, mais elles ne méritent pas moins un meilleur écho. Et visiblement quand on a assez longtemps étudié la politique et l’économie pour être capable d’étudier la question, arrive le moment où le vilain conformiste technocrate tue le jeune idéaliste qu’il était.
Grâce à eux je vais finir par être fier d’être bac-2 !!! ;)
La Répoubelle nous applique ……
, le 03.06.2005 à 17:13
Dans mes bras Gerfaut !
Je l’ai déjà dit, mais je ne crois plus du tout au « génie français éclairant le monde » ou alors il faut faire tout de suite une révolution et envoyer « ad patres » la clique qui nous gouverne et leur seides (ou l’inverse : qui est à la botte de qui, les gouvernants ou les « grands patrons »?).
Et encore, cette révolution, il faut la faire au niveau européen. E t là, il y a du monde à convaincre et des têtes à couper… vaste programme ! Le mouvement intellectuel des Lumières qui précéda les Révolutions étatsunienne et française de 1789 n’est pas au rendez vous ! loin s’en faut ! Une misère et une famine comparables à celles du XVIIIe n’est pas aux portes de nos villes ! Malgré ses imperfections parfois criantes, le filet social européen nous met à l’abris de telles catastrophes. Et puis ne jamais oublier que la révolution avortée de 68 s’est achevée dans les embouteillages sur la nationale 7 après que par magie l’essence se soit remise à couler aux pompes de nos saintes stations services !
Et aujourd’hui avec un crédit sur le dos pour sa ouature ou son pav, on ne descend pas dans la rue faire la révolution !
Une minorité d’européens veut une constitution et une minorité encore la souhaite sociale… C’était l’ocasion ou jamais d’en avoir une, pleine de défauts et non des moindres certes, mais la question posée ne permettait pas de choisir un autre système. C’était ça ou rien et ce rien est encore plus libéral que ce qui est reproché à ce texte. Dur à avaler, j’en conviens et j’ai mis du temps à m’en rendre compte. Mais c’est comme ça !
Cette victoire du Non à la Phyrus me fait penser à l’épisode de la Méduse (le fameux radeau).
Au large du Sénégal la Méduse talonne sur des hauts fonds sans trop de dégats et à vouloir conserver le chargement, le bateau est resté planté. Dans la panique qui suivi, certains prirent les barques et retournèrent sur la côte (le capitaine et une poignée de passagers), les autres décidèrent de construire un radeau en détruisant le navire. Le radeau prenant l’eau les passagers décident de jeter les réserves d’eau et denourriture par dessus bord… résultat : un dizaine de survivants et un capitaine condamné aux galères à son retour en France.
Je crains que nous soyons dans la même position, à vouloir conserver tout on risque de perdre bien plus par la suite.
Dans quelques mois ou années j’aurai peut-être tort et passerai comme aujourd’hui pour un imbécile. Je le souhaite ardamment ! Et si j’ai raison, il n’y aura pas de quoi en tirer gloire !
Alexis… tous les défauts ! et un de plus !
, le 03.06.2005 à 17:45
On y travaille, on y travaille… Sauf plantage, la suite des aventures de mon iBook sous Linux la semaine prochaine. Et après, le test d’un Mac mini au cœur d’un vidéo media center.
, le 03.06.2005 à 18:04
Merci alexis de préciser ma citation du Radeau de la Méduse. Moi, je pensais à Géricault, toi à son inspiration tragique.
Je ne crois pas du tout a Grand Soir, même si les gens en ont ras la touffe. La faim, effectivement, n’est plus de mise ici et j’ai servi cet hiver la soupe populaire à peu de monde. Cependant, la Banque Alimentaire, les épiceries sociales, les Restaus du Cœur ne manquent pas de clients.
En 68, De Gaulle a redonné de l’essence, en 2005, ce sont des boîtes de conserve… Et en 69, De Gaulle s’est fait virer par l’alliance de la Carpe et du Lapin, rappelons que son référendum portait sur trois points:
• la décentralisation, tu parles, il touchait aux potentats locaux, bien en cour à Paris…
• la suppression du Sénat et alors là, c’était un crime!
• enfin, et on a trop tendance à l’oublier, surtout les prétendus gaullistes d’aujourd’hui, la participation obligatoire… Donc, les cocos et les patrons ont sorti les machettes, un prolétaire ne doit jamais changer de caste et devenir capitaliste !!!
Il est bon de ne pas oublier que nous avons perdu trente cinq ans à ce jeu là sur la réelle modernisation de notre pays.
—
Du MacPortable à l’Alubook, en quinze ans je suis devenu plus sage.
, le 03.06.2005 à 18:34
, le 03.06.2005 à 18:57
Merci Yves !
Un autre rappel, si le radeau en question est connu c’est bien plus pour le procès qui a suivi la tragédie que pour son tableau devenu célèbre ensuite, au Louvre. En effet le capitaine qui s’était tiré en chaloupe vers la côte en abandonnant le navire, son équipage, et une partie des passagers a été condamné au bagne (je crois) suite à un procès qui deffraya la chronique en son temps (vers 1820). Incompétence pour échouage sur des hauts fonds malgré la mise en garde de ses officiers qui connaissaient les cartes, incompétence pour n’avoir pas à temps allégé le navire, puis abandon du dit bâtiment.
Puis la panique à bord du radeau, les vivres et l’eau par dessus bord, anthropophagie…
Tout ça après un simple échouage sans gravité…
Alexis… tous les défauts ! et un de plus !
, le 03.06.2005 à 19:13
[quote=33. Olivier Pellerin]Sauf plantage, la suite des aventures de mon iBook sous Linux la semaine prochaine.[quote]
Si tu réinstalles Ubuntu, cette fois-ci, ne prends que les paquets par défaut lors de l’installation. Tu pourras ensuite installer tout ce que tu veux avec le « gestionnaire de paquets Synaptic » en quelques clics de souris… Bonne chance pour le clavier français (une piste à http://www.linux-france.org/macintosh#clavier).
, le 03.06.2005 à 19:28
Merci. En fait, Ubuntu tourne très bien, et j’ai même le bon clavier (français et mac). Le plus long, c’est pas de faire les tests, c’est de les écrire !
, le 03.06.2005 à 21:08
Et hop, vous voici vautrez dans une apologie de la révolution française cher alx6. Elle était tellement classe cette racaille qu’elle ne pensait plus qu’à couper les têtes de ceux qui n’avaient la coupe de cheveux adéquate . C’était l’époque des règlements de compte personnel, quelle jouissance !
Ca me fout une de ces nostalgies …………….
Cette révolution comme beaucoup d’autres, c’est le piège à con parfait., Tu as le bonjour de Danton et de Robespierre. Tiens le citoyen Marat se masturbe encore dans son bain en pensant à la petite Charlotte. Coupez !
, le 03.06.2005 à 21:16
Nadal vient de battre Federer en 4 sets
, le 03.06.2005 à 21:51
Federer s’est batu tout seul en faisant plus de 60 fautes directes ! 60 fautes = 15 jeux = 2 sets perdus tout seul !
, le 03.06.2005 à 22:52
Bonsoir,
peut-être faut-il relire :
– 1984,
– la ferme des animaux,
de George Orwell,
et aussi
Le Meilleur des mondes
de Aldous Huxley,
Fahrenheit 451
de Ray Bradbury,
arjuna
, le 03.06.2005 à 23:03
Parabole
Lendemain
Ta phrase signifie que les actions de M. Sarkozy ont subitement disparu (après l’attentat de Madrid. Ce qui est faux… et dommage.
Concernant AZF, la thèse la plus probable est une manipulation barbouzarde contre M. Sarkozy, destinée à ternir sa politique de com’ au Ministère de l’Intérieur en montrant sa gestion lamentable d’une « crise grave ».
, le 03.06.2005 à 23:17
Parabole
Lendemain
jolis liens, jolies filles…
Quant à Pyrrhus, ce sont sans doute les « délices de Capoue » :°/
, le 03.06.2005 à 23:22
Oups Emile, je ne fais pas vraiment l’apologie de la Révolution, ou alors je me suis mal fait comprendre. Quoi qu’il en soit je crois que nous sommes d’accord sur le fond, non ?
Alexis… tous les défauts ! et un de plus !
, le 03.06.2005 à 23:24
Capoue, c’est fini.
Delenda Sarko.
, le 03.06.2005 à 23:28
Invite,
re oups, je parlais des actions du groupes AZF et non de SSarko, ma phrase prétait à confusion !
Quant à Pyrrhus, merci pour la correction orthographique, L’immédiaté du net ne vaut rien à l’orthographe…
Alexis… tous les défauts ! et un de plus !
, le 03.06.2005 à 23:56
Roland-Garros était fortement perturbé après ces dernières votations… Vu la position de l’Espagne par rapport à la constitution, Nadal voulait montrer à toute la France que son pays avait raison; sa force de vaincre s’en fut décuplée! Tout le contraire de Federer, qui avait la tête aux votations de ce week-end… Ce coup droit, qui tendait son filet comme jamais afin d’attrapper la moindre petite balle au vol… Effectivement, c’est difficile d’y résister! Roger ne l’a pas fait ce soir… peut-être réussira-t-il dimanche?!
Au moins, pour une fois, c’est la gauche qui l’a emporté; quand on compare les bras de Nadal, c’est à se demander si elle n’a pas été « aidée »…
C’est vrai qu’à force de vouloir trop éviter de prendre le mauvais chemin, on tape trop fort une fois, pas assez une autre, et quand enfin ça passe, on se la prend en pleine figure en retour! Ce tennis, vraiment…
, le 04.06.2005 à 10:31
Ce qui m’afflige le plus, avec ce vote français, c’est un sentiment de déjà vu …
En 2002, pas mal de gens « de gauche » râlaient à tout va contre le gouvernement (Chirac + Jospin) et n’ont donc pas voté pour Jospin au premier tour (« Je lui donne un sérieux avertissement! ») mais comptaient le faire au second tour (« Tout, mais pas Chirac! ») …
… Avec le résultat que l’on sait.
Conclusion : l’électeur de gauche moyen s’est retrouvé avec pire qu’avant, et ce par sa faute : On lui demandait de choisir un nouveau président parmi la kyrielle de candidats, et il n’a rien fait d’autre qu’exprimer un (sempiternel) mécontentement ; mécontentement tellement acquis et prévisible que certains politiques en ont fait un ressort de campagne électorale …
En 2005, rebelote. On demande à l’électeur de gauche moyen de s’exprimer sur l’Europe : il sanctionne le gouvernement français (pas tous les électeurs, bien sur, mais beaucoup, beaucoup … ) et il exprime son « mécontentement » à propos du chômage, des délocalisations, … bref, des questions nationales.
On se dit que voter non, « ça va faire changer les choses » !
Résultat : Chirac est toujours en place, Villepin (fidèle lieutenant du précédent) remplace un Raffarin usé jusqu’à la corde, le premier flic de France fait son come-back, plus fort que jamais, et le PS est ébranlé par une guerre interne.
J’imagine les sarkozistes portant des toasts, ce 29 mai au soir : « Aux nonistes socialistes qui ont ramené Nico au gouvernement et l’ont mis dans les starting-blocks pour l’Élysée !! »
Alors, je me pose quand même des questions quant à cette incapacité d’une partie de l’électorat français à répondre simplement et précisémment à une question posée (« Qui pour Président? », « Oui ou Non à ce texte? ») et cette tendance confirmée à vouloir « donner des leçons » et à se « faire entendre » dès que l’occasion se présente …
A trop vouloir trop (« Un changement de gouvernement! », « Une Europe plus sociale! »), on se retrouve avec pire …
Faudrait qu’on m’explique …
, le 04.06.2005 à 11:32
Vincent B: tu résumes bien mes pensées… ces abrutis qui se battent entres-eux n’ont vraiment rien compris.
Hervé: ouais, bien d’accord avec toi. En analysant les matchs joués par chacun, j’ai tout de suite vu ce point faible entre les deux joueurs avant la demi-finale… en moyenne, Roger a fait plus de 20 fautes directes par set depuis le début du tournois alors que Rafa en a eu 10 en moyenne… c’est une grosse différence qui ne pouvait pas être compensée par des coups gagnants.
T
, le 04.06.2005 à 11:57
Heu, attention, je n’ai pas dit que c’étaient tous des abrutis ! :)
Je vis en France depuis longtemps, et je compte y rester encore un moment … C’est d’ailleurs pourquoi je m’interroge …
Et à dire vrai, je me sens plus déçu par les gens qui se disent « de gauche » (l’essentiel de mes amis français, finalement) et qui ont fait ces mauvais choix, que par la classe politique dans son ensemble (qui est suffisemment connue pour que l’on sache à quoi s’en tenir, il me semble …)
D’un autre côté, il faut admettre que nos querelles belgo-linguistico-communautaires n’ont rien à leur envier … Restons modestes.
, le 04.06.2005 à 12:18
Bon… pas tous des abrutis, je ne sais pas.
La différence entre eux et nous, c’est que nos querelles sur Cuk n’ont pas grandes incidences sur notre région ou pays (à la limite, sur nos performances professionnelles vu qu’on est tellement drogué par Cuk qu’on poste depuis le boulot)!!!
Pour moi, les politiciens sont investis d’une mission qu’ils n’assument pas parce qu’ils passent leur temps à se battre pour savoir qui aura le pouvoir et combien de temps.
Enfin, dire que les électeurs savent à quoi s’en tenir, c’est être un peu trop confiant dans l’espèce humaine… J’en veux pour preuve ce qu’il se passe ces dernières décenies…
T
, le 04.06.2005 à 12:46
En parlant de querelles, je faisais allusion aux problèmes linguistiques et communautaires belges, qui subordonnent par leur essence beaucoup d’autres enjeux, multiplient artificiellement les institutions, alourdissent l’administration, etc.
Quant aux électeurs qui savent à quoi s’en tenir, ma foi … Ca fait un bail que Chirac traîne ses casseroles ; je trouve assez fabuleux qu’il soit encore au pouvoir …
Que des gens de droite votent pour lui par intérêt partisan, passe encore, mais que des gens de gauche lui offrent le fauteuil présidentiel, ça me dépasse ! À moins qu’ils n’aient voté CONTRE LePen? … Ha bon, ok, dit comme ça, ça passe mieux …
Je parie que la semaine prochaine, on n’entendra plus parler que de tennis (Allez Justine!), que les conséquences de ce vote raté seront reléguées en troisième page des quotidiens et que, par conséquent, les nonistes de circonstance n’auront même pas l’occasion de mesurer l’ampleur des dégâts pour la France au niveau européen, tout passionnés qu’ils seront par les prouesses physiques de Mary Pierce et Cécilia Sarkozy …
Ca commence quand, le Tour de France ?
, le 04.06.2005 à 12:58
Vincent, tu me fais penser à cette blague belge (les français sont friands de blagues belges, comme tu sais sûrement).
– Pourquoi le coq est l’emblème de la France ?
– Parce que c’est le seul animal qui continue de chanter les deux pieds dans la m…
, le 04.06.2005 à 13:49
Hè bien, en fait de blagues belges, j’en entends très très peu !
Et elles émanent en général de personnes qui … comment dire ? … :)
Alors, à ce moment-là, je rappelle, un brin pédant, le contexte historique de l’apparition des blagues belges : les patrons français du nord de la France, au XIXe Siècle, avaient fait appel à la main d’œuvre belge pour remplacer les ouvriers français alors en pleine contestation sociale … Ce qui a rendu les belges, ces voleurs de travail, assez impopulaires ! … L’accent a fait le reste :)
Comme quoi, Europe ou pas Europe …
, le 04.06.2005 à 19:16
Alec6, toutes mes excuses, j’avais envie de me défouler contre la révolution française.
, le 05.06.2005 à 10:24
Comme toujours, très joli Yves!
, le 05.06.2005 à 18:21
Cher Francois Cuneo, on ne vous lit guère sinon sous forme de diversion photo (jolie du reste, Yves), le sujet est chaud, j’en conviens, mais l’imprimatur a été donné je suppose pour cette humeur. Et puis le ton reste bon enfant, ce qui n’est pas le cas d’autres forums.
Et voici que d’aucuns contestent l’euro. Tout y passera, même qu’on en voudra bientôt à Beethoven d’avoir composé « l’hymne à la joie ». On aurait du choisir « le temps ne fait rien à l’affaire » ou le « pluriel » de Georges Brassens.
, le 05.06.2005 à 18:53
Comment dire…
Voilà, c’est exactement l’expression que je cherchais.
D’autres contestent la Révolution Française qui a été beaucoup plus importante pour les Français que le passage à l’euro.
C’est la loi de l’expression libre sur ce forum et bien d’autres.
Dura lex, sed latex (comme disent les banquiers réfugiés en Suisse pour fuir la « racaille » prompte à « couper les têtes »).
, le 05.06.2005 à 19:04
Merci aux Suisses d’avoir voté OUI à l’accord Schengen/dublin !
Alexis… tous les défauts !
, le 05.06.2005 à 23:29
Le débat sur la construction d’une réelle Europe politique n’a pas commencé avec le TCE. Il faut rappeler que lors de la signature du traité de Nice, 13 états sur 15 étaient sociaux-démocrates et qu’ils ne sont pas parvenus à mettre une seule avancée sociale dans le traité. A cause des anglais bien sûr, mais aussi des états du Nord qui voulaient conserver leurs avancées sociales et ne voulaient pas d’un cadre minimaliste. Il y avait aussi le brillant Jospin, qui affûtait sa reconversion vers le social-libéralisme-centriste (avec le succès que l’on connaît).
En ratant ce rendez-vous à 15 pour faire avancer l’Europe politique et entre autres assurer la défense du (sois-disant) modèle social européen ( cf les dires de Bolkestein sur ce sujet ), puis en continuant la marche forcée vers l’élargissement de l’Europe, (sans demander l’avis des peuples), l’UE a franchi un pas vers le modèle économique ET politique libéral.
Il ne restait plus aux valeureux euro-technocrates qu’à rédiger le projet de constitution pour entériner, A POSTERIORI, le modèle politique mis en place. Rappelons au passage la libéralisation du marché de l’énergie, quoi de plus logique en ce siècle où l’accès à l’énergie va devenir la priorité de chaque état.
La commission a tout le pouvoir législatif, la banque centrale est indépendante, aucune harmonisation fiscale en vue, une dizaine de paradis fiscaux pour permettre la fuite tranquille des plus values et 25 gouvernants qui tirent la couverture à eux. Par son calendrier de construction à l’envers (la monnaie unique, l’élargissement, le TCE) l’UE a raté son orientation humaniste pour lutter contre la mondialisation.
Quant à l’argument
ne comptez pas sur la politique libérale et l’obsession des commissaires à ouvrir les marchés pour protéger les Européens. Comme l’illustre le problème du textile chinois, revoici un extrait du TCE :
« Par l’établissement d’une union douanière conformément à l’article III-151, l’Union contribue, dans l’intérêt commun, au développement harmonieux du commerce mondial, à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs, ainsi qu’à la réduction des barrières douanières et autres ». (ARTICLE III-314) On appréciera le « et autres ».
Le TCE pour défendre les droits sociaux ? Le socle des droits sociaux doit rester défini au niveau national et le droit européen doit s’appliquer en respectant un principe de non-régression sociale. Le TCE (celui ci ou le suivant ?) ne peut que proposer dans sa charte un moins disant social, visant à harmoniser par le bas.
Pour autant je ne crois guère à la possibilité de défendre longtemps tous les acquis sociaux, je vois venir la rapide érosion de notre niveau de vie ne serait ce que par les contraintes démographiques, énergétiques et environnementales.
Mais je crois toujours aux capacités d’un peuple d’être solidaire (à défaut de fraternité…), de prendre son destin en main et de ne pas l’abandonner aux aléas des marché. Encore faut il ne pas enfermer ce peuple dans un carcan constitutionnel qui ne connaît que la libre concurrence.
Depuis 20 ans la mondialisation est en route, les contre-feux ne peuvent venir que d’engagements politiques volontaires. En sacralisant la libre concurrence des marchés, l’UE est en passe de devenir une succursale de l’OMC, auquel 25 états abandonneraient aussi leurs prérogatives politiques, tout en participant à accroître les capacités militaires (cf clause d’allégement du pacte de stabilité) . Et vous continuez de rêver à un monde meilleur. Lisez GLOBALIA de JC Rufin, ça vous réveillera.
On pourrait aussi évoquer les marchés qu’imposent l’UE aux pays africains… il n’y a pas que la gentille UE contre les méchants Chinois et Américains.
Quant au peuple français, oui il est chauvin, oui il est mesquin et râleur, oui il y a de la racaille, mais il y a un héritage des lumières et une profonde idée de la démocratie. Les débats qui ont eu lieu autour du TCE, en sortant du cadre politiquement correct des partis et des médias au garde à vous, sont la réelle satisfaction de ce référendum.
Puisse ce sursaut continuer.
Pour conclure, je citerai Lao Tseu :
« En vérité, je vous le dis, mouton noir ou mouton de Panurge, avec le libéralisme, nous finirons tous en gigot. »
, le 06.06.2005 à 06:27
Oui, l’imprimatur a été donnée:-)
Quand au fait que je n’intervienne pas, je ne sais toujours pas ce que j’aurais voté si j’avais été en France, je n’ai pas lu la constitution. Je ne vais pas la ramener! Je préfère observer.
, le 06.06.2005 à 16:10
Cher Alec6, vous me coupez l’herbe sous le pied. A mon tour j’adresse mes plus vives félicitations au peuple Suisse d’avoir voté le bon sens. Allez, nous sommes déjà plus proche l’un de l’autre et cela réchauffe.
François, votre réponse est parfaitement honnête, et ma question indiscrète
, le 06.06.2005 à 16:25
Cher invité anonyme, vous isolez quelques phrases de leur contexte à la façon des « Témoins de jehova », ce qui peu donner un sens très particulier à mon propos.
Tout cela n’est pas bien grave.
, le 06.06.2005 à 16:55
Si j’ai voté « Non », c’est bien pour cette raison : « Messieurs, revoyez votre copie, elle est trop confuse, trop lourde, incompréhensible. »
Je vois mal les correcteurs du BAC mettrent des bonnes notes à tous les élèves, simplement parce que « il faut avoir confiance », « il ne faut pas avoir peur d’avancer », « il ne faut pas tuer l’avenir », etc…
Si un élève est mauvais, on le sanctionne et pour avancer, il doit travailler mieux et revoir sa copie.
C’est exactement ce qui s’est produit le 29 mai.
, le 06.06.2005 à 18:09
Je trouve la comparaison un poil comique : en l’occurence, le mauvais élève serait Giscard + la commission qui a travaillé sur la rédaction de cette constitution + les 25 gouvernements qui se sont mis d’accord, au prix de nombreux compromis (quasiment 3 années de boulot, quand même…) ; et le professeur qui sarcle serait l’électeur français ?
C’était comment, ta blague sur les français, déjà, Olivier … ?
Je me répète, et je récupère la métaphore : l’électeur français, avant de « corriger » l’Europe, ferait bien de retourner à sa copie nationale, et d’apprendre (ou réapprendre) à voter convenablement chez lui …
On a les hommes politiques qu’on mérite.
, le 06.06.2005 à 18:34
Une réflexion très troll…
Tout à fait dans l’idée d’apporter une contribution utile…
C’est sympa, par chez vous. Vous êtes tous comme ça ?
, le 06.06.2005 à 18:36
Seulement Rive Gauche, je vous rassure …
, le 06.06.2005 à 18:41
J’ai été grillé sur le fil par VB…
JMeng: ce qui serait drôle pour voir comment tes propos tiennent la route, c’est de mettre à la votation le code pénal français… je suis certain que quelques « clowns politiques » interviendraient et diraient: « NON »! Par soucis de « tirer un peu dans les pattes, c’est de bonne guerre ».
Et hop, la France, dès le lundi à 0h01 se retrouve sans législation pénale et on ouvre toutes les prisons…
Je n’ai pas pu résister à faire une analogie comme ça… je tenais surtout à souligner la difficulté de compréhension que le simple « électeur » peu avoir à la lecture d’un tel traité (quelqu’un a déjà lu le code pénal?? c’est pas simple non plus).
Il faut être sérieux 2 secondes, le traiter ne fera jamais 8 lignes dont 1 pour le titre et 1 pour la signature sur une page A4.
C’est des problèmes importants et complexes qui sont en jeux et forcement, plus on légifère et plus c’est complexe…
Peut être certain préférerait pouvoir voter sur une phrase du genre « Voulez-vous que l’Euope des 25 puisse tout faire, tout dire et tout échanger? »
Mmmmhhh… je ne crois pas en une simplification à l’extrême des choses compliquées dans le seul but de faire voter les gens… que se serait-il passer s’il n’y avait pas eu de guignols politiques qui étaient montés au créneau??? Est-ce que le peuple aurait vraiment lu, compris et voté en leur âme et conscience? J’en doute.
T
, le 06.06.2005 à 18:51
… Par ailleurs, je trouve intéressant de voir la nette inversion des opinions concernant le TEC après l’annonce du référendum par Chirac…
Comment faut-il l’interpréter ?
Y-a-t-il eu d’emblée une montée au créneau des politiciens nonistes ou fut-ce la posibilité de s’exprimer par suffrage direct qui a rendu les gens subitemment plus revendicatifs?
…
, le 07.06.2005 à 09:24
Pour moi, une Constitution, c’est un esprit, des grandes lignes, une direction.
C’est un cadre à l’intérieur duquel on va pouvoir mettre en place des Lois. Comme le Code Pénal par exemple.
Une Constitution, c’est solide, c’est en béton. Ca ne bouge pas. Tandis que les Lois, ça s’adapte, ça évolue, ça bouge avec la société qui est toujours en mouvement. Comme le Code Pénal, naturellement.
Voilà pourquoi il y a une Constitution d’un côté et des Lois de l’autre.
Voilà pourquoi j’ai réfusé celle qu’on nous a proposé, celle qui figeait dans le béton des tas de trucs détaillés.
Je ne réclame pas une page A4.
Je refuse simplement un pavé de 80 pages (la Constitution) auquel on a annexé une centaine de pages snas rien nous dire.
Je refuse qu’on nous dise « voter Oui les yeux fermés ».
C’est d’ailleurs ça qui a le plus motivé mon Non.
Je ne suis pas un disciple de Panurge, moi. J’aime comprendre.
En clair, j’aime pas la méthode globale.
, le 07.06.2005 à 09:53
Merci Oliver pour tes tests à venir, cela me rassure.
Oui ou non mais testons
, le 09.06.2005 à 15:51
Euuuh… Elle était plus autour des 70% la participation… ;-)
A.