Cet article est le dernier d'une série en trois volets consacrée à l'étude des mensonges dans le beau pays d'internet. Si vous ne les avez pas lus, vous pourrez les trouver ici : premier volet, deuxième volet.
À la rencontre de Madame Irma
Pas très loin de chez moi, à un carrefour où je passe chaque matin pour emmener mes enfants à l'école, il y a une roulotte bigarrée où est inscrit : Madame Irma, voyante. Cela intrigue beaucoup mes enfants, d'autant plus que quand nous passons par là, Madame Irma arrive à son travail.
Faut vous dire qu'elle a un sacré look, Madame Irma. Elle se trimballe en chaussons, traîne un peu les pieds, porte un vieil imper d'homme et s'enrobe dans de grands châles. Sur la tête, elle porte une espèce de chapeau qui devait déjà être démodé quand mon grand-père est né. Elle est maigre comme un clou, fume clope sur clope et met un point d'honneur à ne pas porter les culs de bouteille qui lui servent de lunettes.
Elle a bien raison. Car, au milieu de ce fatras vestimentaire, elle a une paire d'yeux gris qui vous regardent bien en face. Mes enfants se moqueraient bien d'elle, mais il suffit qu'elle leur jette un regard pour que ceux-ci se cachent derrière moi et que mon aîné me dise qu'il a peur. Pauvre chou, il a juste six ans !
Avec le temps, leurs craintes se sont atténuées. Je leur ai expliqué le travail de Madame Irma, et j'ai répondu à leurs questions sur la voyance, la magie, les super-pouvoirs… Non, Superman ne combat pas les sorcières. Oui, les voyantes disent qu'elles voient l'avenir. Non, je n'y crois pas. C'est devenu une habitude. Tous les matins, on s'arrête devant la roulotte et on discute quelques instants entre nous de magie en regardant Madame Irma arriver. Enfin, les matins où on n'est pas trop en retard…
Et puis, l'autre jour, on a reparlé, pour la soixante-quinzième fois, de voyance et de croyance. Avant de filer, vite - vite - vite, vers l'école maternelle. Sur la route du retour, j'ai eu la surprise de constater que Madame Irma n'avait pas refermé la porte de sa roulotte. Quand je suis passé devant, elle m'a interpellé : "Jeune homme !". Je ne suis plus spécialement jeune, mais bon… "Vous avez dix minutes ?"
Ce matin-là, je n'avais pas de rendez-vous. Et je peux me permettre d'être en retard. Alors, pourquoi pas ?
Madame Irma nous parle
Le café n'était pas bon. Mais avec un sucre en trop et l'odeur du poêle à pétrole, ça me rappelait des souvenirs de montagne. On a échangé deux ou trois banalités, et puis Madame Irma m'a attaqué. "Vous vous appelez bien Olivier Pellerin ?"
Bon sang, c'est pas vrai ! Mais comment diantre… Oui, bien sûr. Elle m'a entendu parler avec les enfants de leur nom de famille. "Et vous êtes bien celui qui écrit sur Cuk ?"
Là, panique. J'acquiesce de la tête et j'ai les yeux qui fouillent partout. Où est la sortie, déjà ? C'est là que j'ai remarqué la FreeBox planquée sous deux livres de taromancie. Tiens donc, il y a sûrement un Mac caché dans un coin. Un site ouèbe de voyance en ligne ? Décidément, Madame Irma est pleine de surprises…
"J'ai lu vos deux premiers articles avec plaisir." Je la remercie, mais elle me coupe. "Mais vous avez tort." J'essaye de répondre, sans succès. "Ne m'interrompez pas. Vous avez raison quand vous dénoncez les escrocs sur internet, ce sont des petits minables qui ratissent comme des furieux pour ne ramasser que des petites sardines. Et ils tuent le métier.
"Mais vous avez tort de croire que ce que vous faites sert à quelque chose. Les gens veulent des histoires. Ils en ont besoin, comme ils ont besoin de boire et de manger. Ils sont faits comme ça, et vous ne pouvez rien y changer.
"Mon père, Dieu ait son âme, disait toujours que les gens veulent trois choses, et trois choses seulement : bicher, serrer et taper.
- "D'abord, ils veulent bicher. Ce qu'ils sont ne leur suffit pas, jamais. Ils veulent s'éblouir quand ils se regardent dans le miroir. Ils veulent se sentir beaux. Ils veulent se sentir bien, même s'ils sont malades. Il suffit de leur dire qu'ils vont retrouver leur jeunesse, qu'on va les aimer, qu'ils seront heureux et ils ne se sentent plus. Comme si c'était possible…
- "Ensuite, ils veulent serrer, en avoir plein les mains. Du fric, des filles, des admirateurs, des belles maisons, du pouvoir… Même quand ils en ont plus que nécessaire, ils en veulent encore davantage. Au point qu'ils ne peuvent plus rien tenir. Il y a eu cet aristo russe, qui avait réussi à emporter pas mal de choses au moment de la révolution. Il a tout filé à mon père, parce qu'il croyait qu'il en aurait encore plus. Le con…
- "Enfin, les gens veulent taper. Ce que vous ne comprenez pas, vous les petits jeunes, c'est qu'ils ont peur. Au plus profond de vous-même, vous êtes des hommes des cavernes qui tremblez dès qu'il fait nuit. Alors vous ramassez le premier bout de bois venu pour vous défendre et vous rêvez de faire du mal à vos ennemis. Si vous saviez le nombre de gens qui viennent me voir pour renvoyer un sort à leur ennemi, vous seriez effaré.
"Pourtant, vous vous croyez modernes. Vous dites même que vous ne croyez plus au Diable, que c'est des foutaises. Mais au premier bruit dans le noir, vous mouillez vos culottes. Vous ne le voyez pas, le Diable, là, tout au fond de vous ? Non. Mais vous le sentez. Vous le reconnaissez : c'est celui qui vous trompe, qui vous terrorise. Pour lui échapper, vous avaleriez n'importe quoi. Surtout ce qu'il vous suggère : qu'il n'existe pas.
"Moi, mon boulot, c'est de vous éviter d'avaler les couleuvres du Diable. Alors, je prends vos rêves, vos envies, vos craintes et je leur donne une jolie forme. Je les peins de belles couleurs. Je m'assure que ce n'est pas dangereux, et vous sers votre cadeau sur un plateau. Vous, vous avalez tout, le plateau avec.
"Tenez, je vais vous faire une prédiction. Gratuite. Votre fils passera trois jours sur la lune pour son mariage. Et il sera malade comme un chien. Mais, vous savez ce qu'il trouvera en arrivant ? Quelqu'un comme moi. Parce que vous n'imaginez quand même pas que, là-haut encore plus qu'ailleurs, les gens n'auront pas besoin de réconfort ?
"Réfléchissez un peu. Qu'est-ce qui se passerait si je n'existais pas ? Si on laissait la porte ouverte au Diable ? Comme on dit d'aujourd'hui, vous péteriez tous les plombs aussi sec. Ce que vous ne comprenez pas, c'est que les gens sont de pitoyables gogos, et le Diable, le roi des entubeurs. Alors, ne me faites pas suer le burnous. Ce serait bien pire sans moi.
"Maintenant, allez-y. Racontez-leur. Retranscrivez tout. Vous verrez : ils ne vous croiront pas." Et là-dessus, elle m'a mis dehors.
Personnellement, je n'adhère pas aux propos de Madame Irma sur le diable. Mais je lui reconnaîs sans difficulté qu'elle a, en tout cas, raison sur le reste, ce qu'elle appelle "bicher, serrer et taper". On veut tous être aimés, en bonne santé, beaux, heureux. On veut tous avoir de l'argent (ou ne pas en dépenser), une belle maison, et de la reconnaissance. Et on veut tous être capable de se défendre, ne plus avoir peur, avoir du pouvoir.
Oui, Madame Irma, vous avez raison : si quelqu'un nous promet cela, on ne fera pas attention au reste, on ne se posera pas de question et on avalera l'asticot, l'hameçon, la ligne et la canne. On est des gogos.
Par nature et par destination ? C'est une autre question.
La mafia russe ?
J'en reviens à internet, et je repense à ce courriel que j'ai reçu il y a quelques semaines. C'était écrit en anglais et traduit en français par une vache espagnole. Heu, pardon, un logiciel de traduction automatique. En gros, ce courriel me proposait de collaborer avec la InetCurrency Company (le lien ne répond plus, je sais). Ces gens établissent une série de relais bancaires à travers le monde et ont besoin de moi pour les aider.
Tout ce qu'ils demandent, c'est que je leur communique mes références bancaires, de préférence dans une grande banque. Je peux, bien sûr, ouvrir un compte spécialement pour leurs opérations. Dès réception de mes coordonnées, ils feront arriver de l'argent sur ce compte, de 200 à 25 000 dollars par jour. Quand cet argent sera arrivé, je devrai le faire repartir vers d'autres comptes qu'ils m'indiqueront. Pour couvrir mon temps et mes frais, ils me laissent 5 à 10% de commission. Sur chaque transaction.
Whaooo ! D'accord, ça sent l'opération mafieuse de blanchiment d'argent, mais c'est vachement juteux. Et puis, c'est tout ce qu'il y a de plus officiel : la compagnie est à St-Petersbourg, présente un joli site web et a pignon sur rue. Alors, même si c'est "un peu" mafieux, je ne peux pas être inquiété, non ? En plus, je n'ai strictement rien à craindre puisque je n'avance pas un centime. Je ne renvoie l'argent (moins ma commission) qu'après l'avoir reçu.
Oui, mais que se passerait-il si je ne renvoyais pas l'argent ? Personne ne peut prélever de l'argent sur mon compte sans mon accord, c'est ce que ma banquière m'a affirmé. Alors ? Est-ce que des tueurs venus de l'Est viendraient me faire la peau ?
J'ai rouvert Mail et re-regardé le courriel. Tiens, mon nom n'apparaît pas en destinataire. En fait, il n'y a aucun nom. Et le nom d'expéditeur est faux, le courriel prétend venir de la Maison de la France, qui est avenue de l'Opéra. D'accord, c'est un spam. Envoyé à des millions d'exemplaires, donc rien à craindre du côté des tueurs de l'Est.
Ben oui ! Si je gardais l'argent, je ne serais sûrement pas le seul. Et les "tueurs de l'Est" n'auraient jamais le temps de faire le tour de la planète et de racheter des armes à chaque escale (c'est devenu très dur de prendre l'avion avec un flingue) pour tuer tous ceux qui auraient fait comme moi.
Pas de tueurs donc. Je vérifie le whois du site : le propriétaire est à Londres, il travaille avec Yahoo et il s'appelle David Cargill, un nom on ne peut plus britannique. Exit la mafia russe. Une véritable entreprise russe servant à blanchir de l'argent aurait une belle façade bien solide. Pas de Yahoo.
Donc pas d'argent. Sniff. Sauf le mien ? Mais non, puisque je ne renvoie que celui que j'ai reçu. Alors ? Deux solutions :
- Quelqu'un prépare une liste de gens prêts à gober ce genre d'histoire. Du genre les pigeons idéaux pour les spameurs.
- On m'envoie 200 dollars, j'en rends 190 (je garde mes 5% de commission). On recommence une ou deux fois. Puis, à présent que je suis bien chauffé, on m'envoie la grosse somme de 25 000 dollars. Je rends 23 750 et là, surprise ! Le virement des 25 000 est annulé. Re-sniffff, et adieu mes économies…
Vous, je ne sais pas. Mais moi, je crois très fort à cette seconde hypothèse. Même si on ne trouve qu'un pigeon tous les trois mois, ça suffit amplement pour vivre sans se fatiguer.
Nota : c'était peut-être honnête. Il n'y a peut-être pas d'arnaque, ni de mafia. Mais, quand on envoie des spams, on s'expose à ce genre de suspicion. Alors, pas la peine de me faire un procès : je suis raisonnablement fondé à craindre le pire - et à le dire - quand la personne qui m'envoie ce genre d'offre se cache derrière des faux-semblants et trafique les en-têtes de son courriel.
Des mots pour mieux mentir
Là, je vais dire du mal d'une société qui a pignon sur rue. J'ai été voir leur site, ils sont très prudents dans leur discours. Je suppose qu'ils ont changé. Alors, désolé, mais je ne vais pas les citer. Je n'ai pas envie d'un procès pour diffamation. En revanche, je peux vous raconter ce que j'en ai vu et entendu, il y a bientôt vingt ans.
J'avais un copain qui est venu un jour, triomphant. Il voulait me recruter car il allait monter "son affaire". Il avait trouvé un super produit qui était vendu en direct. On en trouvait bien l'équivalent dans la grande distribution, à peine moins cher, mais comme le sien était beaucoup plus efficace et qu'il en fallait beaucoup moins, c'était très rentable. En plus, il y avait un système de rémunération des plus attractifs. Une commission sur chaque vente, le droit de recruter des vendeurs, et des commissions sur leurs ventes.
Il m'a sorti tout un baratin. Bien classique au niveau des motivations. La seule petite chose qui clochait, c'est que son baratin ne contenait rien du discours économique normal. Ce n'était pas une entreprise, mais "son affaire". Le statut légal de la chose ? Était-il un représentant, un indépendant, une SARL ? Il ne comprenait même pas le sens de ces questions. Lui, il me disait qu'il allait être "Libre". Avec la majuscule. Tout ce qu'il voyait, c'est le paquet de sous qu'il allait récupérer sur les ventes de ses vendeurs chaque fois qu'il irait à l'usine se réapprovisionner en super produit.
Et de me sortir des chiffres. Des courbes. Son pourcentage, plus ceux de ses vendeurs… Il avait une rentabilité (désolé, j'ai oublié le terme bizarre qu'il utilisait à la place) incroyable. Évidemment ! Il ne comptait pas le temps qu'il y passerait, ses frais kilométriques, l'amortissement de son stock… Amortissement ? Ce mot n'existait pas dans son vocabulaire.
Je lui ai bien fait remarquer qu'il était pour le moins étrange que : bien qu'étant "à son compte", il doive acheter son produit uniquement auprès de l'entreprise mère ; qu'il revendrait son stock à ses revendeurs mais qu'il ne toucherait son bénéfice qu'auprès de l'entreprise mère… Quand tout à coup, j'ai compris, à son sourcil levé, que je lui parlais chinois. Ou plutôt, qu'il pensait chinois. Pour lui, rien de tout ça n'entrait en ligne de compte, puisque c'était provisoire et que, dès que "ses" vendeurs seraient à l'œuvre, il n'aurait plus un sou à sortir.
Je l'ai revu un an plus tard. Il tirait la langue, roulait toujours dans sa vieille voiture pourrie, mais y croyait toujours. Avec le même discours.
Alors maintenant, quand on me tient un discours étrange, où les mots ont un sens qu'on ne peut comprendre sans accepter d'autres mots tout aussi incompréhensibles, que les idées sont différentes et incompatibles avec ce que je sais par ailleurs, et que la résultat est tellement impressionnant qu'on peut d'oublier les étapes intermédiaires, je fuis. En criant que c'est faux. Tiens, ça me fait penser à un récent test d'un antivirus "révolutionnaire"…
Et maintenant, une page de philosophie. Si !
Il était une fois un moine franciscain, appelé William d'Occam parce qu'il était né dans le village d'Ockham (Comté de Surrey, Angleterre) vers 1285. Sous-diacre en 1306, il entame des études à Oxford où il commente le Livre des sentences de Pierre Lombard. Mais en 1324, le chancelier de l'Université, John Lutterel, le dénonce pour hérésie. Il est alors convoqué en Avignon par le pape Jean XXII pour y répondre de ces accusations. Assigné à résidence, il y resta quatre ans, sans qu'aucune condamnation formelle n'intervienne.
Au cours de ces années, il se lia avec le frère Michel de Césène qui défendait, contre le pape, la pauvreté intégrale préconisée par saint François. Pour mieux défendre sa cause, cette faction devint l'allié, puis l'agent, de Louis de Bavière dont Jean XXII refusait la désignation comme empereur. Louis de Bavière se fit finalement couronner à Rome et fit élire l'antipape franciscain, Nicolas V (vous voyez que c'est plutôt rigolo, la philo).
En 1328, Guillaume d'Occam s'enfuira d'Avignon avec Michel de Césène et trois autres franciscains. Il se rendit d'abord à Pise, puis à Munich. Son sort désormais lié à celui de l'empereur, il mena une féroce polémique contre Jean XXII, qu'il alla jusqu'à accuser d'hérésie. Quand Jean XXII mourut, son successeur Benoît XII devint à son tour la cible d'Ockham. Ockham mourut, probablement de la peste noire, à Munich le 10 avril 1347.
Occam est un personnage clé de l'épistémologie. Il est resté célèbre pour sa formule : "Pluralitas non est ponenda sine necessitate", ce qui se traduit par "Les entités ne devraient pas être multipliées sans nécessité". Je n'entrerai pas ici dans la querelle des universaux, dans laquelle cette formule prend tout son sens. Ce fut une dispute passionnante et féroce, mais qui nous éloignerait trop de notre sujet. Ce qui en reste, aujourd'hui, c'est ce rasoir d'Occam qui s'énoncerait maintenant ainsi : "Il faut garder les choses simples".
Pourquoi rasoir ? Parce que ce principe permet de raser tous les concepts, variables et autres constructions qui ne sont pas réellement nécessaires pour expliquer un phénomène. C'est le principe de parcimonie. Tenez, un exemple : vous voyez une drôle de lumière dans le ciel belge, une nuit des années 90. Vous pouvez évidemment conclure à l'OVNI ou, découvrant quelques semaines plus tard les nouveaux bombardiers furtifs américains au-dessus de Bagdad, être plus prosaïque. Le gros, l'énorme intérêt de la seconde solution est qu'elle ne nécessite pas d'explication supplémentaire. (Oui, Mulder, moi aussi, je veux croire. Mais j'ai besoin de preuves, pas d'hypothèses qui posent plus de questions qu'elles n'en résolvent !)
Revenons à nos moutons. Quand on vous propose un truc bien compliqué, bien alambiqué, bien tordu, il est temps de sortir votre rasoir. Coupez ce qui ne sert à rien, ce qui n'est qu'hypothèse, ce qui ne repose que sur d'autres hypothèses, sur des constructions intellectuelles. Et regardez ce qui reste. Ce qui est sûr. Si la seule chose sûre est que vous donnez de l'argent d'abord, vous êtes en droit de suspecter le pire. Si, en échange de votre argent, vous avez des promesses sans garantie, sans contrat, faites depuis un pays où la protection du consommateur est nulle, vous devez craindre le pire. Comme on dit en politique : les promesses n'engagent que ceux qui y croient…
Le rasoir d'Occam est fondamental en épistémologie et en recherche scientifique. Pour ceux qui désirent creuser le sujet, voici quelques liens :
http://pespmc1.vub.ac.be/OCCAMRAZ.html | anglais | bases générales |
http://www.ifrance.com/fsp-faq/usenet-sci-faq/occam-fr.html | français | FAQ physique usenet |
http://skepdic.com/occam.html | anglais | le dictionnaire du sceptique |
http://en.wikipedia.org/wiki/Occam's_Razor | anglais | l'encyclopédie libre Wikipedia |
http://vulgum.org/article.php3?id_article=752 | français | encyclopédie de vulgarisation |
http://wotug.kent.ac.uk/parallel/www/occam/occam-bio.html | anglais | programmation, calcul parallèle |
http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/ockham.htm | français | cours de philo en ligne de Colette Kouadio |
http://forum.hardware.fr/hardwarefr/Discussions/sujet-21868-4.htm | français | "je veux croire" |
Vous reprendrez bien un peu de philo ?
Il y a un autre personnage passionnant, en philosophie appliquée à l'escroquerie, c'est Karl Popper. Son œuvre majeure est la Logique de la découverte scientifique (Vienne, 1934). Il y pose (entre autres) cette question : quel est le critère permettant de distinguer une théorie scientifique d'une théorie qui ne l'est pas ?
À cette question, il y a des réponses qui semblent évidentes. Ainsi, on pourrait croire qu'un grand nombre d'exemples "prouve" une théorie. Mais cela ne suffit pas. Une seule exception suffit à détruire la théorie (cf. Hume et la causalité).
Popper propose une autre approche : la mise à l'épreuve d'une théorie. Si une théorie est bonne, elle peut prédire les choses. Quand aura lieu la prochaine éclipse du soleil ? Tant que la réponse est juste, la théorie fonctionne. Elle est donc "probablement" vraie. J'insiste sur cette notion de probablement : les théories scientifiques évoluent, changent, échouent, et meurent. Einstein a remplacé Galilée. Galilée avait raison, dans un contexte limité. Einstein a raison, dans un ensemble plus large. Bien des chercheurs veulent maintenant donner tort à Einstein, lequel d'ailleurs, n'explique pas tout (la physique quantique par exemple).
Le problème des fausses sciences, c'est qu'elles ne peuvent accepter ce principe. Elles ne peuvent admettre de n'être que des théories, temporaires et faillibles. Elles ont donc trouvé une solution, fort simple et très élégante : elles sont infaillibles. Il n'existe pas de test permettant de leur donner tort.
Prenez l'astrologie par exemple (oh, je sens que je vais encore me faire des amis). Mettez-la à l'épreuve des faits. Demandez-lui des prédictions. Demandez-lui ce qu'elle affirme de plus fondamental qui, si cela se révélait faux, la rendrait fausse. La réponse est : rien.
Il y aura toujours une bonne raison. Des circonstances défavorables. Une "interprétation" erronée. L'astrologue est comme le chat : il retombe toujours sur ses pattes. Et il partira en montrant son… . Il renverra la balle : ce n'est pas à moi de prouver l'influence des planètes, c'est à vous de prouver le contraire, et de toute façon, j'ai raison, mon truc marche. Ce qui, en termes simples, se traduit par : je ne suis pas un scientifique, j'ai des clients et je vous emm…. Au contraire, le mathématicien vous dira : oui, prouvez-moi, avec les mathématiques, que 1+1=3 et je change de métier. À vrai dire, ajouterait-il, j'essaie de le faire depuis longtemps, et je n'y arrive jamais. Mais si vous trouvez une incohérence dans ma logique, ma logique s'effondre. Je suis réfutable (et… bon courage !).
À ce propos, il faut signaler que Popper ne considérait pas la psychanalyse et le marxisme comme des sciences. Pourquoi ? Parce qu'il n'est pas possible d'imaginer un test qui prouverait leur erreur. Ce ne sont pas des thèses réfutables. Il en va de même dans les théories de complot : il n'existe pas de moyen pour prouver que ces théories sont fausses. Tout comme la religion, c'est une foi.
La science est une vérité temporaire. Les théories scientifiques ont un caractère hypothétique. On peut infirmer une thèse mais jamais la confirmer totalement. Ceux qui vous affirment le contraire ne sont pas dans la science. Et quand ils vous l'affirment pour vous demander des sous, vous savez quoi en penser.
Si vous êtes maintenant convaincu que la philo, c'est génial, suivez cez liens :
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Karl_Popper | français | Encyclopédie de l'Agora |
http://plato.stanford.edu/entries/popper/ | anglais | Encyclopédie de philosophie de Stanford |
http://www.eeng.dcu.ie/~tkpw/ | anglais | Karl Popper sur le web |
http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/ | français | cours de philo en ligne de Colette Kouadio |
Sherlock Holmes à la rescousse
J'ai toujours adoré Sherlock Holmes quand il dit à Watson (je cite de mémoire) : "Maintenant que nous avons éliminé le possible, regardons l'impossible". À chaque fois, je me fais avoir : je crois que l'impossible, c'est ce que sir Arthur Conan Doyle veut me faire croire. Moi aussi, je suis un gogo.
Quand je reçois un courriel me proposant un truc fabuleux, j'applique cette règle systématiquement. En éliminant d'abord le possible. Est-il possible qu'une simple méthode à 15 dollars me fasse gagner des millions sur internet ? Est-il possible que quelqu'un me prédise les prochains numéros gagnants du loto ?
Il existe un vieux truc de magicien qui marche toujours. Invitez une dizaine de copains et de copines. Mettez préalablement dans vos poches des petits papiers sur lesquels vous aurez écrit le prénom des différentes filles, à raison d'un prénom par fille et par poche. Albertine dans la poche de poitrine, Bernadette dans la poche intérieure de la veste, Camille dans la poche revolver, Denise dans la poche des clés, etc.
Quand tout le monde est réuni, demandez à un garçon (celui que vous connaissez le moins, le plus honnête) de penser à une des filles. Très fort. Quand il s'est bien concentré, écrivez n'importe quoi sur un petit bout de papier. Pliez-le, mettez-le dans une enveloppe et, sans un geste superflu, faites tout brûler (vous pouvez aussi utiliser un tiers). Faites monter le suspense. Quand c'est bien chaud, vous pouvez demander à votre victime le nom auquel il pensait. C'est Albertine ? Confirmez : c'est bien ce que vous aviez écrit. D'ailleurs, vous allez le prouver. Faites trois passes "magiques" au-dessus des cendres, dites "abracadabra", puis demandez à votre victime de venir prendre, elle-même, le petit papier qui est dans votre poche… de poitrine !
Avec internet, on peut multiplier le nombre de poches. Envoyer un million de courriels annonçant les résultats du prochain référendum, en faisant varier la prédiction. Quel que soit le résultat, vous aurez toujours plusieurs dizaines de milliers de gogos qui seront persuadés que vous avez réellement prédit le résultat, puisque c'est celui qu'ils auront reçu. Recommencez une fois ou deux, et ceux qui restent seront prêts à payer pour en avoir encore (ce truc a déjà été signalé par un lecteur).
Normal. ces gogos n'auront pas pensé à l'impossible : que quelqu'un soit prêt à faire un million de courriels pour les escroquer. Les gogos croient (nous croyons tous) qu'ils sont uniques, et qu'un courriel qui leur est envoyé l'est personnellement. En oubliant qu'envoyer des courriels ne coûte rien. Que l'escroc se fiche de savoir qui il va escroquer. Et surtout, qu'un gogo n'est qu'une personne, dans une foule immense. Vous êtes unique, certes, mais pas seul.
Madame Irma, elle, dirait que le Diable qui est en eux les a fait tomber dans le péché d'orgueil.
N'oubliez pas le guide, si you plait !
Nous voici arrivés au terme de cette balade dans le pays des mensonges et d'internet. Nous sommes allés du 11 septembre à la philosophie, du trucage photo à Sherlock Holmes. En passant par l'explication de termes barbares comme phishing et ID hijacking. Et je n'en voudrais d'oublier Madame Irma. C'était une belle ballade, un peu décousue sans doute, mais distrayante, j'espère.
Sur le fond, internet ne change pas réellement la donne : les mensonges et les escroqueries ne changent pas. En revanche, internet permet une médiatisation et une diffusion de masse qu'aucun outil de communication n'avait pu obtenir jusqu'à ce jour. D'autant plus que la nouveauté et la technicité de l'outil abolissent le sens critique.
Vous rappelez-vous le dimanche 30 octobre 1938, à 20 heures ? Comment ça, vous n'étiez pas né ? Bon d'accord : Orson Welles commençait à raconter aux auditeurs de CBS que les Martiens débarquaient sur Terre. Ce n'était pas une escroquerie mais une simple pièce de théâtre radio, qui dura moins de 40 minutes. Et qui paniqua les américains tellement fort qu'on en parle encore aujourd'hui dans les écoles de journalisme.
Je n'ose imaginer ce qu'une telle histoire, bien montée, arriverait aujourd'hui à provoquer sur la planète.
Alors, si vous recevez demain, personnellement, un courriel vous promettant quelque chose d'incroyable, ou tombez sur un site qui annonce des choses inimaginables mais qui vous semblent pourtant bien vraies, dites-vous simplement que, si c'est trop beau pour être vrai, c'est que c'est faux .
, le 19.04.2005 à 01:26
Olivier, merci pour ces 3 articles très intéressants.
Pourtant, on a beau répéter encore et encore les mêmes avertissements, régulièrement les mêmes gogos ( dont il ne faut pas qu’on s’exclue trop vite d’ailleurs… ) replongent.
Didier
, le 19.04.2005 à 06:24
C’est bien dommage, car en nous éloignant un tout petit peu, nous abordions alors la grande escroquerie de la religion, comme pourrait dire alec6, et nous avions du grain à moudre pour toute la semaine.
En effet, ce petit malin d’Occam, défenseur du nominalisme, défendait l’idée selon laquelle le temporel doit être séparé du spirituel. Il accorde (attribue) la science au temporel et l’expérience mystique au spirituel. L’expérience mystique étant au-delà des mots et ne pouvant être conceptualisée, il en déduit que Dieu n’est pas réfutable.
Une belle manière de mettre le religieux à l’abri de toute critique. Un vrai jésuite, ce dominicain.
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Olivier, pour la citation de Sherlock, si tu ne veux pas escroquer tes lecteurs, oppose à l’impossible, l’improbable. Le texte y gagnera furieusement en (bon) sens. Fiat lux !
« When you have excluded the impossible, whatever remains, however improbable, must be the truth. » i.e. : « Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable que cela paraisse, doit être la vérité. » – Arthur Conan Doyle
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Il n’y a rien à imaginer. Les Étatsuniens n’ont guère évolué dans leur crédulité (bien entretenue par la culture dominante du clinquant, abrutissante et décervelante à souhait).
Tu prends un Bush (fondu du bulbe) et les crapules (intéressées) qui l’entourent, quelques centaines de journalistes (imbus d’eux-mêmes [les meilleurs du monde] et à l’éthique chatouilleuse…) et les médias (machines à fric) pour lesquels ils bossent et, sans coup férir, l’opinion publique US est vite convaincue que l’Irak est à l’origine des attentats du 9/11 et menace, avec force armes de destruction massive, de s’attaquer au monde libre, démocratique, exemplaire (et tellement innocent ! Chrétien, c’est dire…)
La CBS de l’époque d’Orson Welles remplissait son rôle auprès d’un public, à raison, avide de fiction. La Fox News (et les autres – presque tous !) d’aujourd’hui emploie quantité d’escrocs respectés et quasi intouchables, encartés « journalistes », pour donner l’apparence du réel à une fiction crapuleuse et tromper ainsi, sciemment, ceux par qui ils vivent. L’éthique en toc des journaleux frappe au « quotidien ».
Je ne suis pas hors-sujet ? Nous parlions bien des escrocs qui nous gâchent la vie (quand ils ne nous la prennent pas), n’est-ce-pas ? Ceux-là sont exemplaires.
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Au nom de l’Europe, je vote NON !
, le 19.04.2005 à 08:06
On retrouve Guillaume (William) d’Occam comme référence souvent citée dans « Le nom de la rose » d’Umberto Eco. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un roman « policier » médiévial qui se place justement à l’époque citée par Olivier, dans le même contexte. Absolument passionnant !
, le 19.04.2005 à 08:29
Ils sont marrants tes articles : ça part dans tous les sens, tu nous parles de philosophes, d’arnaques et tu nous colles la photo de ton môme. Tu abordes des sujets hyper-techniques : DNS, https, etc. et tu ressuscites ton père le temps d’une lettre…
C’est pas un article : c’est un blog!
Un bon, d’ailleurs.
JCP
, le 19.04.2005 à 09:33
Olivier !!!
« Recommencez une fois ou deux, et ceux qui restent seront prêts à payer pour en avoir encore (ce truc a déjà été signalé par un lecteur). »
Par un lecteur ?
C’est bien la peine de se décarcasser à faire rebondir les conversations et à digresser à tout va vers les katkats, la religion et le reste pour ne pas être cité nommément ! Non, mais !!
Comment dis tu déjà ? Bicher ? Taper ?
bon je sors ! ;-)))
Alexis… tous les défauts !
, le 19.04.2005 à 10:03
Un vrai site, scientifique, dénonçant certaines escoqueries pseudo-scientifiques. On peut ne pas âtre d’accord, mais on peut s’informer.
http://www.unice.fr/zetetique/
françois
, le 19.04.2005 à 10:32
Pour rester dans le sujet, je ne me souviens pas du nom de cette équipe (peut-être que quelqu’un en a entendu parler, s’ils existent encore…), composée de scientifiques et d’un « magicien » professionnel (Gérard Majx, je crois) entre autres, qui se propose d’étudier tout phénomène « para-normal » qu’on voudra bien leur soumettre.
Le but état de séparer le grain de l’ivraie, de trier dans tout ce fatras où se mêle l’arnaque, la supercherie, le truc, mais aussi des phénomènes « mal expliqués à ce jour ».
Le magicien a d’ailleur été requis pour éliminer tous les illusionistes (Uri Geller et cie) fort doués pour leurer le scientifique honnête.
Lorsque j’ai lu l’article à leur sujet il y a qq années, ils n’avaient rien trouvé de probant… ce dont ils se doutaient en effet.
Il demeure néanmoins un domaine qui est souvent l’origine de malentendus, de guerres de chapelles voire de bataille forcenée entre les tenants de l’orthodoxie et leurs opposants à quelque degré qu’ils se trouvent.
La médecine !
La médecine et tous ses avatars plus ou moins sérieux, plus ou moins parallèles…
Un exemple, mon fils avait des vérues plantaires, la pédiatre (allopathe convaincue, homéopathes à ses heures pour les petits bobos) l’a pris entre quatre yeux et lui a dit le plus sérieusement du monde qu’il était le seul a pouvoir les faire partir s’il le voulait car l’origine de ces vérues sont « dans le cerveau ». quinze jours plus tard… plus rien !
Elle n’a rien d’une mâge, pourfend les agités du bocal de tous poils, prescrit des antibio quand nécessaire, vaccine, bref, rien de particulier.
Cet exemple pour montrer qu’un phénomène mal expliqué du même domaine que l’effet placébo, l’homéopathie (super placébo ?) et les stigmates en tout genre (effets cutanés divers et variés, bien connus de la psychiatrie) ouvre les portes à tous les abus et tous les charlatans bien intentionés…
Nous en avons déjà parlé sur ce site, mais si un médecin et/ou un scientifique pouvait intervenir…
Alexis… tous les défauts !
, le 19.04.2005 à 10:43
Voilà un commentaire tout à fait intéressant (et sympa) qui m’a fait réfléchir. Est-ce un blog ? Après réflexion et à mon avis, non.
Un blog est une expression très personnelle d’opinions et de points de vue. Je propose des infos, des éclairages et des rapprochements (philosophie et escroquerie, par exemple). Mais je ne crois pas donner mes opinions personnelles. Je parle de religion, mais tu serai bien en peine d’en déduire ce que je crois. Je parle de mes enfants, mais c’est pour introduire Madame Irma, et la photo n’est pas celle d’un de mes enfants (merci l’UNICEF).
J’essaye de faire un travail de journaliste (il y a beaucoup de recherche derrière ces textes) et, en même temps, d’être distrayant. D’avoir un ton personnel, mais de dire des choses pertinentes et utiles (enfin, j’espère). Un peu dans l’esprit Cuk…
En revanche, je suis d’accord : ça part (un peu) dans tous les sens. Le sujet m’a explosé à la figure, il est bien trop vaste pour être couvert en trois volets. J’ai eu les yeux plus gros que la plume. Mais peut-on parler de théories folles sans aborder Occam et Popper, même si c’était sûrement trop ?
, le 19.04.2005 à 10:53
pour Alex6
la réponse est juste au-dessus
françois
, le 19.04.2005 à 10:54
En ce qui concerne Occam (ou Ockham), la formule du rasoir se trouvait déjà, si ma mémoire est bonne, chez Durand de Saint-Pourçain, selon Charles Saunders Peirce (Collected Papers ??-??). Bon, on est presque dans la patrologie, mais ceci est un détail…
Rappelons-nous aussi, avec Georg-Christop Lichtenberg, que (de mémoire toujours) : « Les miracles sont faits pour être vus dans le lointain, tout comme les nuages, si on veut les tenir pour des corps solides.»
C’était notre page philosophique du mois, en attendant Tiger…
humpty dumpty
, le 19.04.2005 à 10:58
C’est l’équipe du laboratoire de Zététique , de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, déjà signalée plus haut. Il y a maintenant 200 000 euros à gagner. Depuis 15 ans, personne n’a réussi à les gagner…
Pardon, j’étais dans Popper et n’ai pas pris le temps de te chercher. Mais tu m’as trouvé !
, le 19.04.2005 à 11:27
Hello.
Ha oui je peux t’ affirmer que 1+1=3 et je le fais.
Autant que 1+1=10 (binaire) je ne vois nul part de que tu restreint au systeme decimal… Donc il y aura toujours un moyen de detruire une theorie. C’ est une autre forme de tromperie, ometre de stipuler dans quel systeme ou contexte on se place… Comme quoi tout est relatif…
ABE
, le 19.04.2005 à 11:50
Tiens, un lecteur de Planète ! (je me trompe ?)
Attention à la formulation du rasoir. Le lien Usenet que je donne dans l’article montre bien comment on peut facilement abuser du rasoir (et se couper). Je ne suis pas sûr que Charles Saunders Peirce, dont l’originalité est incontestable, ait été le meilleur spécialiste des disputes théologiques du Moyen-Âge, justement à cause de cette originalité.
, le 19.04.2005 à 12:02
Alexis, tu es (encore plus) paresseux (que moi) ! Puisque l’effet placebo t’intéresse, regarde ce lien sur la pharmacologie du placebo , publié par un professeur de l’Université de médecine de Rennes. Tu y découvriras qu’on peut même être dépendant du placébo…
, le 19.04.2005 à 12:05
Oups !
Merci pour le lien (Zététique) que je n’avais pas visité. Mais je voudrais néanmoins faire une critique objective de ce site :
Il est moche ! et ce n’est rien de le dire ! le problème étant que la mauvaise qualité de présentation des article vs le sérieux de son contenu, nuit à sa lecture (justif trop large) et surtout à son crédit.
Nous sommes malheureusement dans une société de l’image, et pour le « vulgus peccus » le contenant passe avant le contenu. Les sites des agités du bocal sont souvent très bien fait, cela participant à leur « sérieux ».
Ce contexte là, l’image, participe à la croyance et le nombre de « fidèles » est proportionnel à sa qualité.
Les exemples sont légions… (je ne m’aventurerai pas à nouveau vers les chemins qui mènent à Rome… )
Alexis… tous les défauts !
, le 19.04.2005 à 12:11
Mais tu ne le prouves pas.
Je ne restreins rien, mais tu devrais l’écrire 1+1=1010.
Donc, tu n’as rien prouvé.
, le 19.04.2005 à 12:30
Alexis, voici l’exemple parfait : le site de E. Tessier . C’est un site pro… où cette [biiip] affirme pratiquement avoir prévu Tchernobyl et le tsunami de décembre…
Elle avait (presque) affirmé (dans les années 80-90) qu’on trouverait le remède du SIDA. Je ne sais pas pourquoi elle ne s’en vante plus…
, le 19.04.2005 à 14:49
A propos d’Orson Welles, on peut écouter sa Guerre des Mondes (30 octobre 1938) ici en mp3…
Tiré de la collection du Mercury Theatre que l’on peut consulter là.
, le 19.04.2005 à 14:55
quoi qu’il reste, juste une légère nuance ;-)
Arnold, le traducteur perfectionniste
, le 19.04.2005 à 15:22
Pourquoi un « biiiip » ? il est vrai que ce qualificatif sexuellement féminin, n’est pas à l’honneur de ce à quoi il réfère… surtoutout pour cette agitée du bocal là !
Houa le site !!!
Si, tout de même, j’ai découvert une influence « planétaire » réelle (ou plutôt stellaire), statistiquement avérée.
Quand il fait un beau soleil, les cours de la bourse s’orienteraient à la hausse… logique non ?
Et les tâches solaires (frèquence 11 années) les feraient varier à la baisse… hum ? L’activité solaire influence-t-elle le climat d’une manière significative tous les 11 ans et donc l’agriculture et les cours qui vont avec ?
J’ai tout de même le sentiment que si la première assertion est statistiquement vérifiable, la seconde l’est beaucoup moins… la logique des « dominos » a ses limites… Comme dirait William Occam « Pluralitas non est ponenda sine necessitate »
Alexis… tous les défauts !
, le 19.04.2005 à 16:13
Bon, personne ne répond à Madame Irma ? Moi, je l’aime bien, pourtant…
, le 19.04.2005 à 17:34
Arnold Baren >
Comme tu peux t’en rendre compte à la lecture du texte adapté ci-dessous avec « nuance » comme tu le souhaitais, il manque une toute petite chose : la compréhension.
« Lorsque vous avez éliminé l’impossible, quoi qu’il reste, si improbable que cela paraisse, doit être la vérité. »
Remplacer ici « ce qui » par « quoi qu’il » n’est pas anodin et contraint à adapter le reste de la phrase ainsi :
« Lorsque vous avez éliminé l’impossible, quoi qu’il reste, si improbable que cela paraisse, ce doit être la vérité. »
Une nuance qui dénature le sens est une nuisance.
En outre, puisque tu sembles pointer la justesse des termes quand j’essaie de m’attacher à la justesse du sens et à l’intention de l’auteur, tu remarqueras (outre que « ce qui reste » suit un principe de simplicité sémantique autant que stylistique – Occam) que l’obligation, à laquelle tu nous contrains ainsi, d’introduire le pronom démonstratif « ce » affaiblit fortement le « doit » (« must ») sec et puissant de l’auteur. Tu casses la force de la sentence.
On peut d’ailleurs apporter à la phrase encore plus de molesse en remplaçant la césure de la virgule par un « et » d’enchaînement :
« Lorsque vous avez éliminé l’impossible, quoi qu’il reste et si improbable que cela paraisse, ce doit être la vérité. » Nous sommes alors à 1000 lieues du mode d’expression de Sherlock, personnage au parler catégorique.
Là, nous sommes bien dans la nuance. De celle qui doit s’inviter dans l’intention de l’auteur pour nous éviter d’écrire des conneries.
En fait, la faiblesse de ma proposition de traduction réside ailleurs ; dans mon incapacité à rendre l’incisif « however improbable » autrement que par « si improbable que cela paraisse » (encore ai-je employé « si » au lieu de « aussi »), formule bien peu concise qui brise le rythme de la phrase, volontairement haché (Sherlock, qui s’appuie sur la logique, est péremptoire) par l’emploi des virgules et la concision des termes. Alors en rajouter comme tu le proposes avec « quoi qu’il » et ses incidences devient pour le moins une erreur, sinon une faute.
Restons en donc à : « Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable que cela paraisse, doit être la vérité. » – Arthur Conan Doyle
P.S. : Jallais oublier de t’inviter à visiter ce site pour comprendre mieux le « cas » québecois.
—
Au nom de l’Europe, je vote NON !
, le 19.04.2005 à 17:39
Youhouhou! Notre Okazou est de retour.
Je le trouvais un peu mollachu, limite conciliant, mais me voilà tout rassuré ;-)
JCP
, le 19.04.2005 à 18:04
Pour Olivier Pellerin
Sur le « moche » site de la zététique (cf supra) un très bon article sur la pseudo thèse en socio de Me Irma.
françois
, le 19.04.2005 à 19:00
Un pape réactionnaire succède au pape réactionnaire disparu.
—
Au nom de l’Europe, je vote NON !
, le 19.04.2005 à 19:55
Merde, Ratzinger ! Quel désastre !!!
Vous allez très vite voir que si vous trouviez Jean-Paul II réac, Ratzinger va vous réconcilier avec Jean-Paul II !!! « La supériorité du catholicisme sur les autres religions », c’est lui ! Le refus obstiné de reconnaître le droit à la communion aux divorcés, encore lui ! Je suis prêt à parier que tout ce qui sortait d’anti-humain sous J-P II, c’était lui la source !
Mais où va-t-on ??? Bush aux States, Berlusconi en Italie, l’extrême droite en Italie, en Autriche, en Allemagne, TOUT devient réactionnaire, tout respire la haine et le rejet de l’autre… J’en ai marre !
Franck (catholique catastrophé)
, le 19.04.2005 à 21:16
On est dans le droit fil de l’air du temps. Et quant à savoir où les Catholiques vont – droit dans le mur, cher Franck. Malheureusement, ces choses-là n’apparaissent pas aussitôt aussi clairement qu’on le souhaiterait, et on ne verra pas les résultats tout de suite. Enfin, on en voit déjà, tu me diras – la crise des vocation, la désaffection des églises en dépit du fameux charisme qui réunit dix mille personnes dans un champ ou sur une place. Malheureusement, le dimanche suivant il n’y a tout de même personne, à tel point que les églises allemandes ferment et qu’on les transforme en maisons d’habitation.
Je ne sais pas si les 117 messieurs sont vraiment en contact avec le menu fretin des fidèles.
Anne
, le 19.04.2005 à 21:46
En effet, ça promet!
Vive le progrès…
, le 19.04.2005 à 21:51
Attendre et voir…
Soyons charitables et n’oublions pas qu’en d’autres temps le roi de France ne reconnaissait pas le duc d’Orléans…
, le 19.04.2005 à 22:00
Franck « catholique désespéré »
Un catholique ne désespère pas ou alors il n’est plus beaucoup catholique…
C’est bien Franck, tu es sur la bonne voie ;;-))
Alexis… tous les défauts !
, le 19.04.2005 à 22:09
Mais au fait… nous allions oublier l’essentiel !
« Duos habet et bene pendentes »
(enfin ou qq chose comme ça, les latinistes corrigeront)
Quand on connait le profil du monsieur et ses origines, on le sent plus proche de discours enflamés à l’accent bavarois que de la douceur passionnée d’un Zweig…
Alexis… tous les défauts !
, le 19.04.2005 à 22:36
J’avais dit « catholique catastrophé », pas « désespéré ;-)
« Exaspéré » conviendrait aussi…
, le 19.04.2005 à 23:49
En commentaire aux remarques d’Alec6 sur la petite histoire des verrues et d’Olivier sur l’effet placebo, je dirais que l’important c’est le résultat. Je connais des tas de gens qui ont pratiqué le truc de la couenne de lard sous une goutière pour se débarrasser de verrues, je l’ai moi-même vécu enfant et ça avait marché. Je sais bien qu’il n’y a aucun rapport et que c’est une méthode hautement peu scientifique, mais du moment que ça marche et que ça apporte un mieux dans la vie de quelqu’un, sans causer de dommages, pourquoi pas? Concernant l’effet placebo, nous l’avons tous utilisé une fois ou l’autre. Il nous est arrivé de légèrement (ou grandement, selon) mentir à quelqu’un qui cherchait du réconfort pour constater ensuite que nous lui avions été utile. Alors, on est tous des charlatans, des escrocs? L’effet placebo est intéressant dans la mesure où on peut en quelque sorte « mesurer » la valeur d’une pratique, thérapie, etc.: si elle améliore l’humeur, la vie, etc. de plus de 15 à 25% des gens, c’est qu’elle a en soit un effet positif, quelle que soit sa validité scientifique.
Par contre, ce qui est grave, c’est que sous une prétendue légitimité « scientifique », des théories, solutions, produits, etc. soient communément acceptés et leur légitimité relativement peu remise en question. Par ex., dans le domaine des antidépresseurs, le Prozac avait obtenu des résultats identiques, voir inférieurs au placebo dans le traitement de la dépression, à la différence que le placebo ne comportait aucun effet secondaire. Cela ne l’a pas empêché de devenir le no 1 des antidépresseurs de la dernière décennie et de rapporter des milliards à son fabricant. (sources: les études de la FDA et le livre d’un ancien cadre de l’industrie pharmaceutique française publié en 2004, dont je n’arrive plus à me rappeler le titre.)
En résumé, je suis autant sceptique envers les parasciences qu’envers la science officielle. Il suffit de se replonger dans l’histoire des sciences pour voir le nombre de bêtises énoncées par des scientifiques: par ex. la génération spontanée, théorie soutenue par des esprits aussi brillants que Newton, Descartes et Bacon, la « platitude » de la Terre (logique, sinon les gens en Australie tomberaient), le danger des premiers trains (le corps humain ne peut pas supporter une vitesse supérieure à 50 km/h), la liste n’en finit pas. Certains me rétorqueront (à juste titre) qu’il s’agissait de science parce qu’on a pu invalider ces théories. Mais pas forcément à l’époque où elles ont eu cours… Et il me semble qu’aujourd’hui encore, alors qu’on peut sourire des ces grossières erreurs passées, on vénère tellement la science qu’on oublie que peut-être, dans 2 ou 3 siècles, les gens souriront en disant: « Figurez-vous qu’au début du XXIe siècle, les scientifiques croyaient que blablabla… »
, le 20.04.2005 à 00:19
Je suis admiratif devant ta brillante démonstration ! Et je suis sincère…
Oh mais, quand je t’ai fait ma remarque, je ne me suis pas posé toutes ces questions… Ma réaction à la lecture de ton commentaire à été très basique et au premier degré : j’ai vu « whatever », et pour moi « whatever » c’est « quoi que » (whatever you do, whatever you think, etc.) Faut pas aller chercher plus loin ;-)
En tous cas, merci pour ce beau numéro de bravoure dont tu m’as régalé ! :-)
Et puis, maintenant, après l’élection catastrophique du pape, c’est tellement anodin…
, le 20.04.2005 à 09:31
A Olivier Pellerin
Je ne sais pas comment on cite, donc et bref…
Je ne suis pas (n’ai jamais été) un lecteur de Planète (défaut de mysticisme) et surtout pas un philosophe professionnel : « Ego architectus sum… » (nul sot métier sub sole) et c’est déjà bien assez. La note était un simple retour de mémoire dans un espace très encombré et je veux bien admettre que Peirce n’est pas un expert du moyen-âge, moi non plus, même s’il m’est arrivé, comme vous, de lire Alain de Libera. Quant à Peirce, la seule chose qui m’ait intéressé était la question du pragmatisme, puis pragmaticisme, et le cours sur Occam (mais je ne sais plus si c’était dedans) est ce que l’on peut appeler une lecture collatérale. De fait, je n’ai connu Occam que le jour où j’ai croisé quelqu’un à l’INPG Grenoble qui travaillait sur un projet de langage ainsi baptisé. Ce qui m’avait intéressé pour le principe, puisque la règle de simplicité est sans aucun doute celle qui a le moins de succès auprès des architectes et des étudiants. Une version moderne est peut-être le « Less is more » de Mies van der Rohe, mais je ne vais pas me lancer aujourd’hui sur les théories de la simplicité de Vitruve à Le Corbusier (ou Paul Zumthor ou autre Sage de la Suisse)
Correction aussi : la citation de Lichtenberg était incomplète, même issue de mémoire : « Les miracles sont faits pour être vus dans le lointain, si on veut les tenir pour vrais, tout comme les nuages, si on veut les prendre pour des corps solides ». Faute de retrouver mes Sudelbücher dans mes milliers de bouquins, je ne peux pas restituer l’original allemand.
Au chapitre ironie des temps passés, M. de Fontenelle qui s’y connaissait en sciences traitées cum grano salis, avait noté en l’Internet de son temps, la revue, ceci :
» Feu M l’Evêque de Sées a assuré qu’un homme de son Diocese, & qu’il connoissoit, âgé de 94 ans, avoit épousé une femme de 83, grosse de lui, qui étoit accouchée à terme d’un garçon. Le tems des Patriarches est revenu, ou plûtôt n’est pas tout-à-fait passé. »
Histoire de l’Académie Royale des Sciences 1710, p. 16.
Là, la citation est garantie (je progresse) et c’est très authentique, puisque cela se passait à l’Académie Royale des Sciences.
J’essaierai de revenir ultérieurement à votre thème (j’ai lu les trois articles), mais là mes devoirs commencent à m’appeler et j’hésite encore entre le mensonge comme réalité augmentée et la croyance comme …
Si vous avez une préférence (ou aucune)…
Respectueusement
, le 20.04.2005 à 11:55
Oups Franck !
« Catastrophé », oui bien sûr ! pourtant, eu égard ma tendance eschatologique, je n’aurais pas dû faire ce lapsus ! confondre désespoir et catastrophe !
Tu es tout de même sur la bonne voie… ;-)) heeuuu… cyclable !
Alexis… tous les défauts !
, le 20.04.2005 à 15:16
Beuuuu, non, plutôt une bonne nouvelle:
de plus en plus de personnes se détourneront de la religion, les églises seront alors détruites pour faire des logements sociaux, leurs terres offertes aux paysans sans terre…
(on peut toujours rêver, non? ;o)
Plus sérieusement (mais pas tant que ça), ça me fait un peu penser à la fin de l’URSS: après le long règne d’un Brejnev usé, élection d’Andropov (directeur du KGB) déja pas tout frais, règne très bref, puis Tchernenko, encore plus rapide, puis Gorbatchev (qui mène le programe susmentionné à bien).
Vivement Eltsine, qu’on se marre un peu. ;o);o)
, le 20.04.2005 à 15:52
ha oui ! un pape alcoolo et bon vivant, ça changerait un peu, après ces agités de la sous pente !
Alexis… tous les défauts !
, le 20.04.2005 à 16:26
zitouna: à croire que l’histoire ne se répète pas puisque Poutine a également été directeur du KGB… et qu’il semble indéboulonnable… sinon, d’accord avec le reste, l’église à beaucoup de m2 à offrir à ceux qui n’ont rien.
T
, le 20.04.2005 à 22:56
Je répondrai, dans les 30 heures, à Sparhawk et humptius dumptius. Mais ils méritent, tous deux, quoique pour des raisons fort différents, une réponse élaborée que je suis incapable de faire ce soir (le vin était bon, merci).
, le 22.04.2005 à 01:59
-> À humptius dumptius
La croyance, un mensonge ? N’en déplaise aux bouffeurs de corbeaux qui ont bien hanté les commentaires de ces trois articles, je ne suis pas d’accord. Mais je me trompe : ils s’en sont pris aux corbeaux, pas à leurs croyances.
Le mensonge comme réalité augmentée ? Oh le beau thème pour ceux qui aiment écrire ! À rapprocher de la thématique du masque et du miroir. Je vais de ce pas en glisser un mot à mon père…
-> À Sparhawk
Je crains une confusion entre la science et son image. La légitimité scientifique dont tu parles, c’est celle du monsieur en blouse blanche qui vante les mérites d’un dentifrice… Marketing, luttes d’influences commerciales et tripatouillages divers ne font pas science !
En revanche, tu as parfaitement raison de dire que dans 2 ou 3 siècles, les gens souriront en disant: « Figurez-vous qu’au début du XXIe siècle, les scientifiques croyaient que blablabla… ». Évidemment ! Puisque le savoir scientifique n’est pas immuable !
Mais méfies-toi de la science « officielle ». C’est la formule préférée des para-scientifiques pour discréditer ceux qui osent les contredire. Comme si la science pouvait être officielle ! Et, pendant qu’on y est, décider par voie législative que pi est égal à 3 ?
, le 22.04.2005 à 16:45
« Tenez, je vais vous faire une prédiction. Gratuite. Votre fils passera trois jours sur la lune pour son mariage »
Hééééé, qui sait, qui sait ?
http://www.macbidouille.com/niouzcontenu.php?date=2005-04-22#10851
:)
, le 22.04.2005 à 19:50
Elle est bien bonne celle-là !
« Partez dans l’espace avec Oracle »
Oracle !!! J’avais même pas réalisé le nom !
C’est un signe, moi j’vous l’dit !!! :P
, le 22.04.2005 à 19:59
Il faut l’enregistrer d’urgence !
http://oracle.promotionexpert.com/SpaceSweepstakes/en/index.jsp?Src=3559501&Act=475%20target=
, le 24.04.2005 à 17:13
Okazou, merci pour cette prise de position creuse, sans intérêt et tout à fait obtue. Malgré toutes les réserves que j’ai à l’égard des États-Unis, j’applique un principe, certes pas recommandé par Conan Doyle mais malgré tout très pertinent : je regarde dans mon propre jardin.
Quand on voit le degré de démagogie, d’ignorance, de populisme et de bonne conscience larvée affichée par la plupart des partisans du non en France – et à quel point ces arguments portent (à en juger d’ailleurs par ta signature qui n’a rien à faire ici), je crois qu’il vaudrait mieux s’abstenir de déverser des propos dignes des plus mauvais bouquins conspirationnistes produits sur ce pays. Je noterais d’ailleurs que Thierry Meyssan est français, pas américain, et c’est en France qu’il marche bien – pas dans ce pays où le mauvais argent a tout corrompu, comme tu sembles le signifier. Mais Meyssan n’est pas mentionné dans cet article…
Tu n’es pas tellement différent dans ces lignes des « américains » qui déversaient du vin français dans les caniveaux il n’y a pas si longtemps. Généralisation et démagogie restent deux belles mamelles de la manipulation des esprits.
Bien à toi.
, le 29.04.2005 à 18:34
Vu ce matin à la librairie, le livre photo d’Alison Jackson: (enprivé)
Citation de decitre.fr:
« La reine Elisabeth photographiée sur son trône. Lady Di surprenant une tendre conversation entre le Prince Charles et Camilla. Saddam Hussein lisant le rapport de la CIA sur les armes de destruction massive en Irak. Mick Jagger repassant soigneusement ses sous-vêtements… Ces images improbables, qui semblent être l’œuvre du roi des paparazzi, sont d’une drôlerie irrésistible et la preuve définitive qu’on ne peut plus faire confiance à une photo. Car il y a un truc, bien sûr… » Dans le cadre de mon travail, dit Alison Jackson, je fais appel à des sosies de personnages célèbres pour créer des images qui posent une question fondamentale : où la vérité s’achève-t-elle et où le mensonge commence-t-il ? La frontière entre la réalité et la fiction n’a jamais été plus floue. «
Ce bouquin est une magistrale escroquerie revendiquée comme telle! Extraordinaire!
, le 05.05.2005 à 00:31
« Gros mensonges, petites escroqueries et tristes espérances »
Ce titre me fait penser à » Liberté, égalité, Fraternité », devise sacrée qui nous rappelle tout ce que nous aimons gober!
Liberté, alors que la république repose sur des lois qui interdisent et obligent.
Egalité, fiction qui ne se matérialise que dans l’absence de liberté.
Fraternité, avec ses amis. On ne choisit pas sa famille.
Que le grand architecte de l’univers me pardonne!
Mon commentaire était parti pour être beaucoup plus long mais j’ai sorti mon rasoir d’occase…
Merci encore Olivier,
C@naille
, le 05.05.2005 à 12:43
Que penser de ça : netbux.org ?
-Fab
, le 05.05.2005 à 13:13
Rien, mais alors rien de bon!