Un petit peu de nos­tal­gie s’en est allée

Bon­jour à toutes et à tous.

J'ai reçu un cour­riel jeudi d'un de nos lec­teurs, Luc Schnei­der Tourn.

Il me touche parce qu'il fait ré­fé­rence à un ar­ticle d'Anne, qui nous par­lait d'un chat assez éton­nant, Monty.

Voici ce que Luc m'écri­vait:

Bon­jour Fran­çois,

On ne se connaît pas, mais je suis Cuk de­puis un nombre de lustres qui ne me ra­jeu­nit pas.

Je me per­mets de vous contac­ter, car une nou­velle sans grande im­por­tance agite le Nie­der­dorf : le chat Monty, que j’ai connu par les écrits d’Anne, est mort ré­cem­ment. C’était pour moi comme un petit mor­ceau de Anne qui ron­ron­nait à la Un­tere Zaune.

Je me di­sais que ce se­rait peut-être l’oc­ca­sion d’un hom­mage à Anne, si le cœur vous en dit. Pas que je sou­haite le ré­di­ger, oh que non, je n’en ai pas le ta­lent. Mais l’un des ré­dac­teurs de Cuk, bien cer­tai­ne­ment ;)

Toute belle jour­née,

Luc

Cet ar­ticle d'Anne Cuneo, c'est ce­lui-ci: pro­fes­sion au­to­pro­cla­mée: an­thro­po­logue.

Je me dis en le re­li­sant qu'elle nous manque beau­coup, en tout cas à moi, et qu'elle au­rait été bien triste d'ap­prendre cette nou­velle.

Un grand merci à Luc d'avoir pensé à m'aver­tir de la mort de ce chat in­croyable.

6 com­men­taires
1)
Gr@g
, le 22.10.2016 à 09:35

Même si c’est pour avoir de triste nou­velle, je trouve in­té­res­sant de tis­ser des liens et/ou de re­lier des ar­ticles entre eux, sur­tout des an­ciens, car il y a une ri­chesse de contenu in­croyable sur ce site!

Mais je suis en pen­sée avec tout le quar­tier de Monty, et par­tage ce sen­ti­ment de nos­tal­gie vis-à-vis de la qua­lité des conte­nus pro­po­sés par Anne!

2)
Roger Cuneo
, le 22.10.2016 à 11:53

Je re­trouve ce texte d’Anne avec une émo­tion cer­taine, due da­van­tage à l’écri­vaine qu’au chat qui était le sujet de son ar­ticle. À cha­cune de nos dis­cus­sions, à cha­cun de ses livres, le sujet abordé dé­pas­sait le côté anec­do­tique du seul texte pour re­joindre le contexte his­to­rique, po­li­tique, hu­main. C’était sa force, por­tée par ses connais­sances dues à ses études d’abord, puis à sa cu­rio­sité, à ses voyages, à sa soif de sa­voir, élé­ments qui au­raient pu faire d’elle « une pure in­tel­lec­tuelle » (si je mets ces mots entre guille­mets c’est parce qu’ils sont sou­vent uti­li­sés de ma­nière pé­jo­ra­tive), alors que der­rière son as­pect, res­senti comme de l’in­tran­si­geance, c’était une pas­sion­née.
Je suis sou­vent tombé dans le piège, moi aussi, (le « aussi » étant jus­ti­fié par cer­tains com­men­taires qui ont suivi son ar­ticle sur Cuk) ne com­pre­nant que bien tard qu’une grande fra­gi­lité af­fec­tive se ca­chait der­rière son ap­pa­rente brus­que­rie. Si, comme le dit Luc : « c’était comme un petit mor­ceau de Anne en moi qui ron­ron­nait à la Un­tere Zaune », je le re­mer­cie d’en avoir fait pro­fi­ter les lec­teurs ici.

3)
dpesch
, le 22.10.2016 à 15:37

Quel plai­sir de re­lire ce joli texte d’Anne. Cette façon de par­tir d’un joli chat de quar­tier pour ar­ri­ver à une ré­flexion sur les bâ­tis­seurs d’au­jour­d’hui qui, la plu­part du temps (il y a heu­reu­se­ment des ex­cep­tions) mas­sacrent des quar­tiers an­ciens à tailles hu­maines que l’on pour­rait fa­ci­le­ment ré­ha­bi­li­ta­ter pour y construire d’abo­mi­nables barres d’im­meubles in­vi­vables. Merci à vous deux, Luc et Fran­çois, pour cette évo­ca­tion.
Pour re­ve­nir sur les com­men­taires de l’époque, il y a peu de grands ar­chi­tectes et pas mal de mau­vais et quelques très mau­vais. Il en est de même des jour­na­listes… Idem concer­nant les dé­ci­deurs po­li­tiques !

4)
g4hd
, le 22.10.2016 à 20:30

Que nous puis­sions être at­tris­tés jus­qu’aux aux larmes par la mort d’un chat qui nous a cô­toyé des an­nées, ou par un film ou par une mu­sique… et ce­pen­dant presque anes­thé­siés face aux mul­tiples drames du quo­ti­dien ?
De­vrions-nous en avoir honte ?
C’est une ques­tion de proxi­mité, c’est bien connu.

5)
Cri­fan
, le 23.10.2016 à 12:51

Merci pour ces mots.

6)
Phil­Sim
, le 23.10.2016 à 22:47

J’ai­mais beau­coup les chro­niques d’Anne Cuneo, tou­jours fines et justes en évo­quant des gens et des lieux (et un chat) at­ta­chants. Un mo­ment d’hu­ma­nité que je li­sais avec grand plai­sir, cer­tai­ne­ment comme beau­coup d’autres sur ce site.

Je gar­dais aussi le sou­ve­nir (ra­vivé par le lien pro­posé plus haut) de son cri du cœur en forme de coup de gueule (que je com­pre­nais bien) dans les com­men­taires face à son contra­dic­teur ha­bi­tuel…

Et main­te­nant, les uns s’en sont allés, d’autres res­tent ; le monde est mal fait par­fois.