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Élec­tions amé­ri­caines, 2: les loups sont en­trés dans Wa­shing­ton

Vous l’avez peut-être vu, le spot pu­bli­ci­taire consi­déré par les Ré­pu­bli­cains comme le coup de grâce à John Kerry le Dé­mo­crate. Un sous-bois mal dé­grossi, et une meute de loups qui finit par mar­cher vers la ca­méra (cla­quez des dents svp), pen­dant qu’une voix douce et fu­nèbre dit:

"Dans un monde de plus en plus dan­ge­reux…. Même après la pre­mière at­taque ter­ro­riste de l’Amé­rique… John Kerry et les li­bé­raux (lisez "gau­chistes") du Congrès ont voté pour cou­per les cré­dits de la CIA. 6 mil­liards de dol­lars en moins. Des coupes bud­gé­taires si im­por­tantes qu’elles au­raient af­fai­bli les dé­fenses amé­ri­caines. Et la fai­blesse at­tire ceux qui veulent faire du mal à l’Amé­rique… (et là on voit les loups se lever et – aha­haaaaaahhhhhh- s’avan­cer vers vous, té­lé­spec­ta­teur). Je suis George Bush, et j’ap­prouve ce mes­sage."

Les loups du spot Bush disent
“On va se payer de ce ca­me­ra­man men­teur”

En sur­im­pres­sion on voit que les coupes au­raient re­pré­senté 4 % du bud­get.

La ré­ac­tion des loups a été im­mé­diate, et très dure. Ils ont créé un site In­ter­net pour se plaindre. Je vous tra­duis leurs do­léances, et pour les an­glo­phones, l'ori­gi­nal est ici (vous y trou­ve­rez éga­le­ment le spot avec image et son).

"On a été trom­pés par George W. Bush!

Ils nous ont fait croire qu’ils tour­naient une pub pour Green­peace.

Lorsque les ca­mé­ras sont ar­ri­vées, nous nous sommes de­man­dés pour­quoi ils rou­laient dans des vé­hi­cules mi­li­taires. Notre agent nous a as­suré qu’il s’agis­sait d’une pub pour Green­peace, et que nous se­rions payés le double de notre steak ho­raire ha­bi­tuel. Nous ne nous dou­tions pas que nous se­rions frau­du­leu­se­ment at­ti­rés dans cette hor­rible an­nonce de cam­pagne.

Nous ne sommes pas des ter­ro­ristes!

George W. Bush a faus­se­ment qua­li­fié ma meute de “me­nace ter­ro­riste”. Nous ne sommes PAS des ter­ro­ristes, et FRAN­CHE­MENT, les ter­ro­ristes, nous ne les ai­mons même pas. Nous sommes des loups pa­ci­fiques. Nous ne vou­lons que la paix dans les fo­rêts, de l’air frais, de l’eau pure et suf­fi­sam­ment à man­ger.

Pour toutes ces rai­sons, ma meute ac­corde son sou­tien à John Kerry, pour qu’il de­vienne pré­sident des États-Unis."

Ce spot sur les loups est in­té­res­sant sous di­vers as­pects.

Pre­nons les faits, tout sim­ple­ment

D’abord, il est un tissu d’in­exac­ti­tudes, de men­songes même, osons le mot.

  • Le "pre­mier at­ten­tat ter­ro­riste" dont il est ques­tion, c’est le ca­mion piégé qui a ex­plosé au World Trade Cen­ter en… 1993! En ne pré­ci­sant pas ce qu’est “le pre­mier at­ten­tat”, on veut faire croire qu’il s’est agi du 11 sep­tembre 2001, alors que ce n’est pas le cas.
  • L’an­née sui­vante (1994), le Congrès a voté à la ma­jo­rité (une ma­jo­rité faite de Dé­mo­crates et de Ré­pu­bli­cains) de cou­per les cré­dits de la CIA d’un mil­liard (sur une tren­taine) par an pen­dant cinq ans. Ce qui re­pré­sente au total, sur 5 ans, en­vi­ron 3,7 %. À l’époque, la CIA était une es­pèce de monstre qu’il fal­lait à tout prix dé­grais­ser pour qu’elle de­vienne PLUS EF­FI­CACE, et non moins. Dé­tail pi­quant: l’ac­tuel di­rec­teur (ré­pu­bli­cain) de la CIA a éga­le­ment voté à l’époque pour cette coupe bud­gé­taire.
  • Bref, les faits ne sont faus­sés, ils sont pris hors de leur contexte, et ex­pri­més de façon for­te­ment exa­gé­rée.

Pour une ana­lyse dé­taillée, je vous ren­voie au site in­ter­net qui dé­cor­tique ainsi tous les mes­sages de la cam­pagne amé­ri­caine.

Et main­te­nant, pas­sons au mes­sage

Ce spot avait été réa­lisé il y a plu­sieurs mois déjà. Mais dans le camp ré­pu­bli­cain on l’a trouvé tel­le­ment ex­cellent qu’on a dé­cidé de le gar­der pour les der­nières se­maines de la cam­pagne. Il est donc sorti ven­dredi sur d’in­nom­brables écrans TV – il en a fait fris­son­ner cer­tains, mais ce qu’il a sur­tout pro­vo­qué, ce sont des hu­lu­le­ments de rire dans les meutes de té­lé­spec­ta­teurs. Pour plu­sieurs rai­sons.

D’abord, tous les pu­bli­ci­taires le savent ou de­vraient le sa­voir, lors­qu’on fait une an­nonce, ou lors­qu’on passe un mes­sage, né­ga­tifs, il est in­dis­pen­sable pour que cela “passe” que les faits soient ri­gou­reu­se­ment exacts, et qu’ils trans­mettent quelque chose de concret. Vou­loir trans­mettre la peur, c’est – jus­te­ment – s’ex­po­ser au risque que cela rate, parce que la peur est quelque chose de sub­jec­tif. Et si ça rate, le risque que ça tourne au co­mique est très grand.

Le mes­sage des­tiné à pro­vo­quer la crainte fait d’au­tant moins peur lorsque le vec­teur uti­lisé pour le trans­mettre est pris to­ta­le­ment hors de son contexte. Les loups amé­ri­cains se sont in­di­gnés à juste titre (et ils ont bien fait de créer aus­si­tôt le site “meute de loups pour la vé­rité.org,”).

Le loup amé­ri­cain

Pre­mier ar­gu­ment qui dé­mo­lit pas­sa­ble­ment le mes­sage ré­pu­bli­cain: de mé­moire hu­maine ou ar­chi­vale (j’in­vente peut-être un mot, là), aucun Amé­ri­cain n’a ja­mais été tué par un loup. Et les États-Unis ont un ter­ri­toire, et des trou­peaux, qui font que le pro­blème de la perte de bé­tail par le loup est tout autre que dans des contrées telles le petit can­ton du Va­lais en Suisse, ou cer­taines ré­gions fran­çaises. Le loup gris amé­ri­cain avait dis­paru de la plu­part des ré­gions. Il a été ré­in­tro­duit dans le parc na­tio­nal de Yel­lows­tone en 1995. Écou­tez ce que dit Rod­ger Schli­ckei­sen, res­pon­sable d’une ONG pour la pro­tec­tion de la faune, et ajou­tez à ses pa­roles un ton en­thou­siaste: “Au­jour­d’hui, les ani­maux ont re­cons­ti­tué des meutes, et leur pré­sence a trans­formé l’éco­sys­tème du parc. Les élans ont été for­cés de chan­ger leurs ha­bi­tudes ali­men­taires, et nous voyons re­ve­nir les sous-bois, les trembles, les ro­seaux, ce qui pro­voque une ré­ac­tion en chaîne pour bien d’autres créa­tures: on a vu re­pa­raître les cas­tors, pour la pre­mière fois de­puis des di­zaines d’an­nées. Les bar­rages qu’ils construisent créent des zones hu­mides, et ces zones à leur tour sont vite peu­plées de ca­nards et de loutres. Le re­tour du loup est un des plus grands suc­cès éco­lo­giques de ces cent der­nières an­nées.”

Ce re­tour s’est ac­com­pa­gné d’une part d’une cam­pagne très ef­fi­cace de dé­my­thi­fi­ca­tion de la peur lé­gen­daire du loup que l’homme avait ame­née de­puis l’Eu­rope, et d’autre part de me­sures de com­pen­sa­tion pour les fer­miers qui per­draient une bête par la faute d’un loup (il y en a peu, mais il y en a).

Re­tour à la po­li­tique

On voit donc que pour beau­coup d’Amé­ri­cains le loup a pris une conno­ta­tion po­si­tive: Yel­lows­tone est fré­quenté par des di­zaines de mil­lions de per­sonnes chaque année, et chaque jour elles sont très nom­breuses à se pos­ter aux en­droits pro­pices pour en voir. À tel point que de­puis trois ans, de nom­breuses pro­tes­ta­tions se sont ex­pri­mées contre la po­li­tique de l’ad­mi­nis­tra­tion Bush par rap­port aux parcs na­tio­naux, et contre l’in­ten­tion ex­pri­mée de cou­per les cré­dits pour les en­tre­te­nir, et pour pro­té­ger la faune qui s’y trouve.

 

Et enfin, le plus drôle (façon de par­ler) c’est que le parti ré­pu­bli­cain a choisi comme mo­ment stra­té­gique pour ra­vi­ver la peur du loup et dif­fu­ser ce spot – at­ten­tion te­nez-vous bien! – la très of­fi­cielle Na­tio­nal Wolf Awa­re­ness Week (se­maine na­tio­nale d’at­ten­tion au loup), an­non­cée de longue date, et cé­lé­brée dans de nom­breux États amé­ri­cains par toutes sortes de ma­ni­fes­ta­tions. La gaffe, quoi. Ce seul fait peut être (et est) in­ter­prété comme un signe de la dis­tance entre cette ad­mi­nis­tra­tion et les pré­oc­cu­pa­tions du ci­toyen or­di­naire.

“Ils faussent l’image du loup pour ten­ter de faire peur, c’est in­digne”, tonne Rod­ger Schli­ckei­sen, “Et ce que je trouve le plus in­té­res­sant, c’est que les loups ont souf­fert de la per­pé­tua­tion du mythe pen­dant des siècles, mais que le vrai loup à leur porte en ce mo­ment, c’est la cam­pagne pré­si­den­tielle de Bush, dont on peut craindre [en cas de vic­toire ré­pu­bli­caine] en­core quatre an­nées de po­li­tique an­ti­éco­lo­gique”.

Ce sont donc plu­tôt les loups qui de­vraient avoir peur des hu­mains, que les hu­mains des loups.

Pour conclure

Vous vous dites peut-être que je m’acharne sur les élec­tions amé­ri­caines: c’est que je suis en souci. Voilà une élec­tion qui dé­ter­mi­nera non seule­ment l’ave­nir du peuple amé­ri­cain, mais aussi le mien – et je suis là, im­puis­sante, je ne peux même pas voter. 76 pour cent des Suisses vo­te­raient pour Kerry, je vous le si­gnale au cas où cela vous au­rait échappé, et plus de 60 pour cent de la moyenne des Eu­ro­péens. Mais le fait est que nous ne pou­vons qu’as­sis­ter au match. J’adore la mu­sique, la lit­té­ra­ture, et des tas de choses amé­ri­caines (mon Mac, par exemple), et j’ai tou­jours dit que je n’avais rien contre le peuple amé­ri­cain, mes cri­tiques s’adressent à son gou­ver­ne­ment. Mais enfin, l’Amé­rique est une dé­mo­cra­tie, et le gou­ver­ne­ment y est élu par le peuple. Si cette fois une ma­jo­rité des Amé­ri­cains ne s’aper­çoit pas de ce que si­gni­fie élire Bush, je dois dire que ce peuple per­dra, à mes yeux, beau­coup de son pres­tige. Kerry n’est pas mon idéal non plus – mais tout de même… Il fait moins peur. Au moins il ne se sert pas de la dis­tor­sion, du men­songe sys­té­ma­tique et de la triche (la saga des ma­chines à voter conti­nue, vous l’au­rez vu…) pour réus­sir. En es­prit, je vote donc avec les loups.

75 com­men­taires
1)
ala­ra­che62
, le 26.10.2004 à 00:21

Pas de com­men­taire pour te sou­te­nir, alors j’ap­plau­dis à 2 mains.

Il est mer­veilleux ce site…

2)
Fran­çois Cuneo
, le 26.10.2004 à 00:28

Mer­veilleux site, en effet:-)

Bon, Anne, j’abonde dans tes conclu­sions. Parce que ça va un mo­ment de dire que c’est un peuple fan­tas­tique, fou, gé­nial. S’ils votent pour ce type une deuxième fois (une pre­mière en fait, puis­qu’ils ne l’ont pas vrai­ment élu il y a quatre ans), ils sont vrai­ment à pleu­rer.

Mon Dieu, pourvu qu’ils aient un sur­saut de lu­ci­dité!

3)
To­TheEnd
, le 26.10.2004 à 01:37

Je ne veux pas ajou­ter grand chose à ton hu­meur qui re­flète très bien ce qui se passe aux USA mis à part ceci:

Le prin­ci­pal pro­blème de­puis quelques an­nées aux USA, c’est l’uni­vers mé­dia­tique (non, je ne fais pas un come-back sur un vieux pro­blème). Il ne fait aucun doute que si les ri­cains étaient « ar­ro­sés » tous les jours via des mé­dias « neutres » (du moins qui ne font pas une simple trans­crip­tion des com­mu­ni­qués de presse de la mai­son blanche), ces élec­tions ne se­raient qu’un exer­cice de pas­sage pour Kerry.

A mon avis, c’est trop fa­cile de dire que les ri­cains « n’ont qu’à se ren­sei­gner »… Si 75% des in­for­ma­tions (CBS, CNN, etc.) té­lé­vi­sées sont pro-Bush, il de­vient dif­fi­cile de ne pas croire à l’homme qui va sau­ver l’Amé­rique…

De­puis que Bush a of­fi­ciel­le­ment dit que l’Irak était aux mains des Ira­kiens en Juin der­nier et que les USA avaient fini leur « pa­ci­fi­ca­tion » (on croit rêver), la cou­ver­ture mé­dia­tique sur les évè­ne­ments là-bas a baissé de 60% sur les prin­ci­paux « ré­seaux » alors que les at­ten­tats et les pertes amé­ri­caines ont tri­plé par rap­port au début de l’an­née… Cher­chez l’er­reur…

Qu’il n’y ait aucun mal­en­tendu, je ne suis pas pro-USA ou je ne sais quoi. Je constate tout sim­ple­ment que les mé­dias ar­rivent à faire croire à 48% des amé­ri­cains que Laden et Hus­sein sont « co­pains » (j’exa­gère à peine), que l’éco­no­mie va mieux (les nou­veaux em­plois créés aux USA ne ré­pondent même pas à la courbe dé­mo­gra­phique), que la ba­lance com­mer­ciale amé­ri­caine va bien (alors que les USA en­re­gistrent un dé­fi­cit re­cord mois après mois), etc. etc.

On peut re­gar­der le pro­blème dans n’im­porte quel sens, mais ce type n’a rien fait de bon à l’in­té­rieur ou à l’ex­té­rieur de son pays… et pour­tant, presque 50% des ri­cains y croient en­core…

C’est pas juste les bur­gers qui rendent les ri­cains comme ça, mais c’est bien les mé­dias qui les aide à pen­ser ainsi.

T

4)
Spyro
, le 26.10.2004 à 03:53

Je suis bien d’ac­cord et je dois dire que j’adore cet ar­ticle.
Bon, je ne suis peut-être pas ob­jec­tif puisque, en plus, j’adore les loups et les images illus­trant l’ar­ticle me plaisent bien ;-)

5)
Fran­çois Cuneo
, le 26.10.2004 à 06:34

co­ola­pic: en tant que res­pon­sable de site, il va de soi que je suis dé­solé de de­voir sup­pri­mer votre mail. Enfin, quand j’écris dé­solé, c’est une façon de par­ler.

En effet, une loi en Suisse existe pour punir l’in­ci­ta­tion à la haine ra­ciale, et nous sommes en plein de­dans avec des mails d’une telle vio­lence.

Que vous ne soyez pas d’ac­cord avec Anne Cuneo et avec ceux qui sont contre Bush, c’est par­fai­te­ment votre droit, in­sul­ter ces mêmes per­sonnes comme vous l’avez fait, c’est autre chose (je garde votre mes­sage dans un coin pour si ja­mais, afin d’avoir les preuves de ce que j’avance).

Vos dia­tribes sur l’Is­lam et les Arabes n’ont pas leur place ici.

Je pré­cise en­core que lorsque je vois une telle haine dans votre mes­sage, je me dis qu’il y a en­core bien du tra­vail à faire pour que le monde soit un peu plus tran­quille.

Dé­ci­dé­ment, les in­té­grismes de tout bord ont une sale ten­dance à me faire peur.

Je pré­cise que nous avons bien dû sup­pri­mer trois, peut-être quatre mes­sages en trois ans. Allez, vous êtes le cin­quième.

Quel hon­neur…

6)
cou­clown
, le 26.10.2004 à 07:53

Ma­dame Cuneo,

Je ne conteste pas l’ar­gu­men­ta­tion de votre ar­ticle. En fait, c’est des in­ter­pré­ta­tions assez sub­jec­tives de ce que peuvent res­sen­tir les amé­ri­cains; et moi-même en re­gar­dant le spot, je me suis dit : « mi­gnons ces loups… mais qu’est-ce qu’ils viennent faire là-de­dans ? »

Par contre, je ne suis pas d’ac­cord avec votre conclu­sions : les USA ne sont ab­so­lu­ment plus une dé­mo­cra­tie (à condi­tion qu’ils l’aient ja­mais été). Vous etes même assez bien pla­cée pour le sa­voir, nous ayant re­laté le rap­port de l’OCDE la se­maine pas­sée.

De plus, une dé­mo­cra­tie n’au­rait ja­mais mis au point et ac­cepté les Pa­triot Acts I, II (il a quand même été un peu ex­purgé) et bien­tôt III. Ces plans je le rap­pelle visent quand même à contrô­ler et à tra­cer une bonne ma­jo­rité de la propre po­pu­la­tion des USA avec des me­sures comme:
– dé­ten­tion pré­ven­tive illi­mi­tée pour ter­ro­risme,
– sur­veillance (de visu, té­lé­pho­nique, élec­tro­nique…) sans man­dat des in­di­vi­dus,
– control spé­cial des per­sonnes mu­sul­manes (de la à leur mettre un crois­sant rouge sur la poi­trine…),
– accès par le gou­ver­ne­ment aux listes d’em­prunts dans les li­brai­ries,
et c’est en­core pire pour les étran­gers…

Le plus fun, c’est le III, avec la mise en place d’un suivi des dé­pla­ce­ments aux USA et à l’étran­ger (je parle pas du contrôle des ha­bi­tants, mais des voyages) des ci­toyens US et des ré­si­dents sur la pé­riode de leur li­fe­time. Il est aussi prévu d’ins­tal­ler des bornes de contrôle d’ac­cès dans les métro, mu­sées, li­brai­rires et autres en­droits « sen­sibles ».

Le pire, c’ets que toute ces choses sont fa­cile à réa­li­ser tech­no­lo­gi­que­ment de nos jours, et croyez-moi, on est plein à être payé pour le faire.

Heu­reu­se­ment que ça n’ar­ri­vera ja­mais jus­qu’ici, non…

Bonne jour­née, et n’ou­bliez pas, payez en cash.

7)
Franck_­Pas­tor
, le 26.10.2004 à 07:53

Tiens, pour une fois, en­tiè­re­ment d’ac­cord avec l’ana­lyse de TTE ! L’in­fluence des mé­dias est dé­ter­mi­nante : qui sait com­ment se com­por­te­rait les fran­çais (resp. les suisses, les belges, etc.), par exemple, vis-à-vis de l’Irak, si la ma­jo­rité des mé­dias fran­çais étaient pro-Bush ? Sans doute pas mieux ! Les eu­ro­péens ont-ils vrai­ment plus de recul que les amé­ri­cains vis-à-vis des Mass Media ? J’en doute !

Je n’ai pas pu lire le mes­sage de Co­ola­pic, et pour cause. Mais vu la ré­ac­tion de Fran­çois, il cor­res­pond bien au style ha­bi­tuel des pro-Bush…

8)
cou­clown
, le 26.10.2004 à 07:55

ps: dé­solé pour les fautes d’or­tho­graphe, je com­mence à perdre mon vau­dois

9)
In­connu
, le 26.10.2004 à 08:00

Bravo, Anne, bon ar­ticle. Glo­ba­le­ment d’ac­cord avec toi.
Le pro­blème des Amé­ri­cains, c’est qu’ils leur ar­rivent de faire de bonnes choses, mais tou­jours pour de mau­vaises rai­sons (l’Af­gha­nis­tan, les Ta­li­bans mé­ri­taient ce qu’ils ont eu).
Ayant vécu aux US, je suis un peu soulé par leur sen­ti­ment de su­pé­rio­rité et d’ar­ro­gance (et pour­tant nous autres Fran­çais nous ne sommes pas mal dans le genre, en vieille puis­sance co­lo­nia­liste).

Tu de­vrais nous pré­pa­rer un ar­ticle sur la Tu­ni­sie, une dé­mo­cra­tie ou le Pré­sident a été élu avec un score dic­ta­to­rial. C’est trés pré­oc­cu­pant.

10)
coa­coa
, le 26.10.2004 à 08:04

Anne, qu’on « s’acharne » ainsi sur l’élec­tion amé­ri­caine, moi, ça me ras­sure. Je par­tage ce sen­ti­ment ef­froyable de de­voir as­sis­ter au dé­rou­le­ment des joutes, et chaque jour, j’es­père qu’un nou­veau son­dage don­nera Kerry de­van­çant Bush (on dit que les in­dé­cis ont ten­dance à voter, au der­nier mo­ment, pour le can­di­dat qui a le plus de points dans les son­dages). Chaque jour j’es­père un sur­saut de conscience de la part d’un peuple qui a, maintes fois par le passé, prouvé sa gran­deur. Et pour­tant. Quand on a an­noncé de­vant le Sénat qu’il n’y avait pas de lien entre Hus­sein et Ben Laden, je me suis dit « Cette fois Bush est foutu. » Eh non. Quand on a avoué of­fi­ciel­le­ment qu’il n’y avait pas pas de preuve de la pré­sence d’armes de des­truc­tion mas­sive en Irak, je me suis dit « Cette fois Bush est foutu. » Eh non ! Quand le film de Mi­chael Moore a dé­passé les 100 mil­lion de dol­lars de re­cette aux USA, je me suis dit : »Et si cette fois Bush était foutu ? » Eh non.
Tout cela m’ef­fraie. Pas seule­ment pour les Amé­ri­cains. Pas seule­ment pour nous. Mais pour une idée mo­derne de la dé­mo­cra­tie qui de­puis le mythe d’An­ti­gone veut que des êtres hu­mains se battent pour la vé­rité, la jus­tice et une cer­taine idée du bien.
Bravo pour l’ar­ticle.

P.S. Le der­nier son­dage de CNN USA Today donne Bush en avance de 5 points. http://​www.​swissinfo.​org/​sfr/​swissinfo.​html?​siteSect=143&​sid=5296149
Et tout va bien avec les ma­chines de vote en Flo­ride !!
http://​www.​swissinfo.​org/​sfr/​swissinfo.​html?​siteSect=143&​sid=5296132

11)
Anne Cuneo
, le 26.10.2004 à 08:25

co­clown:
Tech­ni­que­ment, les Etats-Unis sont une dé­mo­cra­tie, puis­qu’il y a deux chambres, des élus du peuple (enfin, bon, mais vous voyez ce que je veux dire…), que la li­berté d’ex­pres­sion est théo­ri­que­ment ga­ran­tie, etc.
MAIS
Je suis d’ac­cord avec vous, TTE et toi, la dé­mo­cra­tie amé­ri­caine est en train d’être dé­tour­née, dé­na­tu­rée, vidée de tout sens par un gou­ver­ne­ment mis en place (de façon très dis­cu­table, tout le monde connaît) par un seul parti, qui nous prouve quo­ti­dien­ne­ment qu’il n’a de la dé­mo­cra­tie qu’une idée ap­proxi­ma­tive.
Le pire c’est l’oc­cu­pa­tion pro­gres­sive des mé­dias, que TTE dé­crit très bien. Cela ne s’est pas fait en un jour: cela a com­mencé avec Nixon, et une fois que la presse (alors en­core re­la­ti­ve­ment in­dé­pen­dante) a réussi à dé­bou­lon­ner Nixon, le Ré­pu­bli­cains se sont dit Plus ja­mais, et ils ont com­mencé sys­té­ma­ti­que­ment à oc­cu­per le ter­rain. Rea­gan a sup­primé la loi qui les obli­geait à don­ner les deux points de vue, a li­bé­ra­lisé le mar­ché, a coupé jus­qu’à l’in­exis­tence les sub­sides aux chaînes de ser­vice pu­blic, et ce sont des par­ti­sans de Bush tel M. Mur­doch (Fox News et autres) qui do­minent dé­sor­mais le mar­ché.
Les jour­na­listes ont beau­coup ré­sisté, et il y en a qui ré­sistent tou­jours, mais la pré­ca­rité, qui en­gendre la sou­mis­sion, a passé par là, et ceux qui ne sont pas de droite et n’ont pas la pos­si­bi­lité de chan­ger de bou­lot, qui ont des en­fants et peur du chô­mage ont baissé les bras. Lisez donc le livre de Kris­tina Bor­jes­son qui s’ap­pelle en an­glais « Into the Buzz­saw », mais il existe aussi en fran­çais, pour voir la lutte quo­ti­dienne pour la sur­vie même phy­sique des jour­na­listes hon­nêtes.
TTE a rai­son, si vous n’avez pas accès à des infos autres que des men­songes, c’est dif­fi­cile de se faire un point de vue clair. C’est là que je vois le pire drame. La droite conser­va­trice a com­pris plus vite que la gauche dé­mo­crate – à une époque où ce n’était pas évident – que si vous tenez la presse, vous tenez une bonne por­tion du pays.
Nous sommes des pri­vi­lé­giés, en ma­tière d’info, en dépit de tous les manques. On peut sa­voir.
Aux Etats-Unis, je dois le dire, le sur­saut jour­na­lis­tique est géant: lisez New Re­pu­blic, New York Re­view of Books, sur In­ter­net voyez Salon, des blogs par di­zaines de mil­liers, de pe­tits jour­naux qui sont sans cesse me­na­cés par les gros, etc. etc. La plu­part des men­songes de cette ad­mi­nis­tra­tion sont dé­non­cés par de tels jour­naux et jour­na­listes, qui ont évi­demn­ment une dif­fu­sion plus li­mi­tée, mais vous voyez que des choses sortent. Le pro­blème, c’est que ces gens-là ont moins de moyens.
Bref, je dois aller bos­ser, et je ren­voie à plus tard des dé­ve­lop­pe­ment plus dé­taillés.

Anne

12)
cou­clown
, le 26.10.2004 à 09:03

Fran­che­ment, l’Iran et plein d’autres dé­mo­cra­ties ont aussi une ou deux chambres. Les élus sont dé­si­gnés au mé­rite, au co­pi­nage, théo­lo­gi­que­ment, bref… rien à voir avec les USA, ou pour être élu, il faut plus d’ar­gent et de dé­ma­go­gie que l’ad­ver­saire (et en plus, gé­né­ra­le­ment, il y a en a qu’un, bon­jour le choix (bon, le can­ton de Vaud ne fait pas mieux avec ses pro­po­si­tions de choix…))

Je me de­mande si fi­na­le­ment, à part quelques élites « culti­vées », les gens ont vrai­ment conscience de ce qu’ils font quand ils votent. Il faut se rendre compte que ce que veulent les gens, c’est une vie pei­nard et pleins de choses mieux que le voi­sin, bref une so­ciété de conso­ma­tion qui fonc­tionne. Qu’on abru­tisse les gens avec des iPods, des feuille­tons, des va­cances aux Ba­léares ou avec de la re­li­gion, c’est la même chose: shoo­tons tout le monde au LSD, ça re­vien­dra au même (ils risquent quand même d’être moins pro­duc­tifs). Moi même, en tant qu’ex­pa­trié, ça ne me dé­range pas de ne pas voter; du mo­ment que mon « confor­table » sa­laire est payé, que les im­pots ne me prennent pas tout, que je peux mettre de l’es­sence dans ma voi­ture, aller au su­per­mar­ché et me mettre de­vant ma PS2/xBox/DVD avec de l’al­cool le soir…

Les jour­na­listes, qu’ils mentent ou qu’ils mettent en avant la vé­rité sont bien gen­tils, mais je ne vois pas trop ce que ça change. C’est pas en re­la­tant les ma­nifs de l’ad­mi­nis­tra­tion vau­doise que ça a changé quelque chose (les ma­nifs non plus n’ont rien changé d’ailleurs). Et puis les scan­dales, ça s’ou­blie et ça passe.

Cy­ni­que­ment, je crois qu’il y a tou­jours eu des élites qui ont do­mi­nés leur conci­toyens en même temps qu’une par­tie du monde, seul le sys­tème de do­mi­na­tion a changé au cours des siècles, il y a tou­jours eu des sal­tim­banques pour ca­ri­ca­tu­rer et dé­non­cer, il y a tou­jours eu des ré­vo­lu­tions pour mettre fin au vieux sys­tème et don­ner le pou­voir à une nou­velle élite, qui elle même a in­venté un nou­veau moyen de do­mi­ner et a en­gen­dré des nou­veaux sal­tim­banques.

Et qu’on ne vienne pas me dire qu’on est dans le moins mau­vais des sys­tèmes parce qu’on est plus libre d’agir, de s’ex­pri­mer et de pen­ser… les classes ai­sées s’en­ferment dans des ghet­tos tel­le­ment elles sont ter­ro­ri­sées, elles usent de la tech­no­lo­gie pour in­cul­quer un mo­dèle de pen­sée aux classes in­fé­rieures et elles abusent des forces de l’ordre pour les ter­ro­ri­ser en re­tour quand elles es­saient de s’ex­pri­mer… c’est pas brillant.

13)
Blues
, le 26.10.2004 à 09:04

Ex­cellent … comme d’hab. Anne .. Merci !
A part ça, si le Bush, ve­nait à ga­gner, bien sûr que cela se­rait hor­rible, dé­bile, nul à sh … Mais fran­che­ment, les dé­mo­crates au­raient pû trou­ver mieux que « ce » Kerry (avec plus de cha­risme… j’en­tends …— Mme Clin­ton par ex.?). Car il faut faire très fort pour écra­ser ces « pour­ris », et là, perso je le sens pas trop, ce Kerry ! (il est plus in­tel­li­gent, et moins dé­mago que Bush .. OK ! mais fait’il réel­le­ment le poids ? Quel­qu’un de trempe de Clin­ton au­rait mieux convenu)… Plus je re­garde, et plus je trouve que le choix de ce can­di­dat là, n’est pas le bon !

—————
Un petit « en­tre­fi­let » …A pro­pos de Loups aux USA.
Hé­lène Gri­maud, pia­niste fran­çaise de re­nom­mée in­ter­na­tio­nale, ha­bi­tant aux US (quelle femme ! belle et in­tel­li’zente, et tout et tout), est pas­sion­née par les loups … elle a monté un centre de conser­va­tion à South Salem (NY), dont elle est la « pro­mo­trice » et co-di­rec­trice voir ici:
– Le centre de conser­va­tion des Loups .. et,
– Le site d’Hé­lène Gri­maud

14)
To­TheEnd
, le 26.10.2004 à 09:42

Blues: je vois qu’on a tous nos pe­tits syn­dromes… je connais­sais pas Hé­lène (enfin, pas celle-là!)… ça fait tou­jours du bien le matin…

clou­clown: glo­ba­le­ment, c’est pas moi qui vais te contre­dire sur le fait que boire un coup le soir c’est pas agréable… mais de là à dire que si les mé­dias in­for­maient mieux, ça ne chan­ge­rait rien… c’est un peu fort pour le matin…

Si les mé­dias fai­saient cor­rec­te­ment leur tra­vail avec le sens aigu des res­pon­sa­bi­li­tés qui leur in­combe, je pense que le monde tour­ne­rait un peu mieux. Le nier, c’est dire qu’ils n’ont au­cune in­fluence et ça, si on re­garde là-bas et ici, on voit bien que c’est faux.

A une époque, on par­lait des mé­dias en di­sant qu’ils étaient le 4ème pou­voir… Au­jour­d’hui, je pense qu’ils oc­cupent gen­ti­ment la 2ème ou 3ème place… et je trouve ça na­vrant parce que les mé­dias ne de­vraient pas concou­rir du tout dans cette dis­ci­pline [le pou­voir], tout sim­ple­ment.

T (qui est hal­lu­ciné d’être ar­rivé à un consen­sus)

15)
pilote.​ka
, le 26.10.2004 à 10:02

C’est vrai que du­rant la quasi-to­ta­lité de la cam­pagne éléc­to­rale (avant les dé­bats) Kerry était dé­rou­tant, in­si­pide, alors que Bush jouait sur un lien fu­sion­nel avec les Amé­ri­cains d’au­tant plus ef­fi­cace qu’il ne cesse de faire ré­fé­rence à Dieu.
S’il y avait bien un can­di­dat fa­cile à battre c’était ce devôt de Bush, mais Kerry a mené une cam­pagne bi­zarre, dé­con­nec­tée. J’ai bien peur que l’on voie Bush pré­sident 4 ans de plus, et, alors là, j’ai l’im­pres­sion que je vais me mettre à dé­tes­ter la ma­jo­rité des amé­ri­cains et non plus sim­ple­ment une ad­mi­nis­tra­tion.

Ah, Anne, j’ai vu le clip avec les loups et je l’ai trouvé trés réussi. Tu ne dis pas qu’avant d’aper­ce­voir les loups il y avait des plans d’une fôret vierge par­ti­cu­liè­re­ment in­quiè­tante. Tout était sub­jec­tif et je suis sûr qu’il a du fonc­tion­ner à mer­veille chez les té­lé­spec­ta­teurs.
Tu in­tro­duis dans ton com­men­taire de l’ob­je­ci­vité sur les loups or je suis sûr que l’ob­jec­ti­vité n’a pas sa place dans une pub. D’ailleurs que pour­rait dire Bush d’ob­jec­ti­ve­ment bien sur sa pré­si­dence? Ton hu­meur est dé­ca­lée.

16)
pilote.​ka
, le 26.10.2004 à 10:05

Oups, pe­tite er­reur de ma­nip’

17)
cou­clown
, le 26.10.2004 à 10:13

je sais que j’ai un pseudo bi­zarre, mais il s’écrit

COU­CLOWN

pas co­clown,

ni clou­clown.

Ap­pe­lez moi CLOWN tout sim­ple­ment. Ou alors faites un concours pour dé­ter­mi­ner le­quel le dé­glingue le plus.

Sinon, je suis d’ac­cord avec T. Les mé­dias ne de­vraient pas concou­rir dans cette dis­ci­pline. Mais ils ne concour­raient pas dans cette dis­ci­pline dans un monde par­fait, ou ils ne se­raient pas ma­ni­pu­lés et ou cha­cun se fe­rait sa propre idée en les li­sant. Ce qui est loin d’être le cas. Et quand à leur uti­lité ponc­tuelle, je veux bien ad­mettre, mais la mé­moire de l’homme étant ce qu’elle est, c’est pas un scan­dale ré­vélé qui va avoir un max d’ef­fet 5 ans plus tard (peut-être dans les an­nées 60, mais main­te­nant, j’ai des doutes…). Il y a plus de ju­bilé pour la mort d’El­vis ou de Claude Fran­çois que pour le nau­frage de l’Exxon Val­dez ou pour les fa­mines du Sahel.

J’ad­mets m’être trompé en di­sant que ça ne change rien qu’ils disent la vé­rité, parce qu’en fait, ils ne la disent JA­MAIS. Chaque info est re­la­tée du point de vue du jour­na­liste, à part les jour­neaux gra­tuits qui pu­blient les dé­pêches des agences de news, sans mettre de contexte. Les mé­dias ne sont qu’un ins­tru­ment de pou­voir, pas un pou­voir en eux-même. Il n’y a qu’à voir com­ment la même in­for­ma­tion est trai­tée dans des jour­neaux à ten­dances dif­fé­rentes. C’est pas comme s’il y avait un par­le­ment des édi­to­ria­listes, qui dé­bat­traient de la meilleure ligne édi­to­riale, etc…

Je perds vrai­ment mon fran­çais…

18)
In­connu
, le 26.10.2004 à 10:34

Merci Anne et bravo.

Avant hier, un jour­na­liste amé­ri­cain, dans l’émis­sion télé d’Ar­dis­son, di­sait que « en­vi­ron 50% des amé­ri­cains ne connais­saient pas la géo­gra­phie, donc ne sa­vaient pas , et s’en fou­taient com­plè­te­ment, où se si­tuaient les autres conti­nents et pays » (sic).
Il pa­rait que 20 ou 30 % sont pra­ti­que­ment illet­trés, etc…
L’amé­ri­cain ac­tuel n’a rien à voir avec les héros vir­tuels des films, ou les héros réels qui ont li­béré l’Eu­rope.

Enfin, je me de­mande par quel ha­sard in­croyable, dans une élec­tion, on ar­rive « presque » tou­jours, en fi­nale, à une lutte à 50-50.
C’est vrai que si c’était « gagné d’avance, la télé fe­rait beau­coup moins d’au­dience.

Cou­clown: « Heu­reu­se­ment que ça n’ar­ri­vera ja­mais jus­qu’ici, non… »
Mais c’est déjà ici! Mais moins vi­sible.

Je m’amuse à pen­ser que si un dic­ta­teur (ou une dy­nas­tie fa­mi­liale) veut se faire ré-élire « par » le peuple, il faut qu’il se fa­brique un ad­ver­saire qu’il maî­trise, afin que le peuple ait l’im­pres­sion d’avoir une li­berté de choix.
Mais ceci est une autre his­toire, n’est-ce pas?

19)
cou­clown
, le 26.10.2004 à 11:37

g : c’était iro­nique…

g bis : de tête, quel est la ca­pi­tal du Wyo­ming ? et du Da­kota du Nord ? et c’est ou sur la carte ?

C’est pas tel­le­ment qu’ils s’en fichent de la géo­gra­phie, c’est qu’ils ont un conti­nent à eux tout seul. Nous, on connait le notre, ils connaissent le leur (no­tam­ment grâce aux équipes de bas­ket, foot, ba­se­ball…). De­puis la fin de l’école obli­ga­toire, j’ai aussi un peu de peine avec l’Afrique sub-sa­ha­rienne ou avec l’Asie cen­trale… pour­tant le Tad­ji­kis­tan, c’est bien plus grand que la Suisse

g tris : alors, oui, c’est plus ou moins ici, MAIS (ex de la Suisse et de l’UK que je connais bien, les autres pays d’Eu­rope, c’est plus ou moins la même chose):
– les ca­mé­ras dans les rues sont bien in­ca­pables d’iden­ti­fier qui que ce soit, pour plein de rai­sons, quoi­qu’on en dise,
– les infos sur les cartes de cré­dits sont aux mains de l’éco­no­mie, pas du gou­ver­ne­ment. C’est vrai que n’im­porte quelle banque peut avoir tout votre pro­fil en un clin d’oeil. Mais le gou­ver­ne­ment doit en­core avoir l’ac­cord d’un juge, il n’a pas accès di­rec­te­ment à ces don­nées
– les infos bio­mé­triques ne sont pas uti­li­sées pour tout et n’im­porte quoi, en plus, les Eu­ro­péens et plus en­core les Suisses (qui sont la risée du monde en ce mo­ment), ne sont pas ca­pables de mettre au point un sys­tème qui marche.
– en Eu­rope, le pro­blème est po­li­tique, non pas que les gou­ver­ne­ments ne veulent pas le faire, les gou­ver­ne­ments veulent trop le faire, avec trop de moyens dif­fé­rents, et, heu­reu­se­ment, ça bloque. En UK (et la Suisse et l’Eu­rope) il y a tel­le­ment de monde qui se tirent mu­tuel­le­ment dans les pattes que même si c’est tech­no­lo­gi­que­ment fai­sable, le sys­tème est blo­qué. Il faut com­prendre que c’est tel­le­ment « frime » de faire ça, que tout le monde veut le faire et qu’il y a des luttes d’in­fluence ter­ribles.
Avec les USA, le plus dan­ge­reux, c’est pas la tech­no­lo­gie, c’est qu’ils ont or­ga­nisé le sys­tème, et il n’y a qu’un seul or­gane de di­rec­tion. Ils tirent tous à la même corde et si les autres pays ne sont pas d’ac­cord avec les conclu­sions de cet or­gane, tant pis, leurs ci­toyens n’ont plus accès aux USA, après, ils n’au­ront plus accès à la moi­tié du monde qui est sous la coupe US, et après, ils n’au­ront plus accès aux en­tre­prises US, etc…

Vous ver­rez quand vous aurez tous vos em­preintes, votre face et vos iris sur votre carte d’iden­tité, qu’il fau­dra uti­li­ser pour faire tous vos achats. (ce qui est déjà le cas avec vos cartes CU­MU­LUS et autres… d’ailleurs, des don­nées de la carte CU­MU­LUS ont été uti­li­sées par un juge dans un pro­cès pénal en Suisse, et c’est pas fini…)

20)
In­connu
, le 26.10.2004 à 12:02

Anne, vous faites un mal­heur sur cuk !
Mais tout d’abord je vou­drais pré­ci­ser une chose :

Le re­tour du loup est un des plus grands suc­cès éco­lo­giques de ces cent der­nières an­nées.

Ok dans une large me­sure. Mais il faut aussi ajou­ter que l’ex­pan­sion des loups met en dan­ger la po­pu­la­tion des lynx, déjà lar­ge­ment af­fai­blie aux US (comme ailleurs dans le monde aussi) à cause de la stu­pi­dité et la cu­pi­dité hu­maine. Or je suis un ar­dent ad­mi­ra­teur de ces gros chats sau­vages ma­gni­fiques. De là à com­pa­rer les loups avec les US, en­va­his­seurs, des­truc­teurs et im­pé­ria­listes, et les lynx avec les in­diens, il y a un pas que je ne fran­chi­rai, d’au­tant plus que j’aime bien les loups aussi et Hé­lène Gri­maud… ;-)

En ce qui concerne le film avec les loups, comme tout media pu­bli­ci­taire, il s’adresse au pre­mier degré de vi­sion/com­pré­hen­sion des cibles vi­sées (la grosse po­pu­lace amé­ri­caine, in­culte et dés­in­for­mée, dé­cer­ve­lée comme la rêve un de nos cy­nique PDG de TF1). En l’oc­cur­rence, on connaît bien la mé­thode : di­fa­mez, di­fa­mez, il en res­tera tou­jours quelque chose. Point n’est be­soin après de di­gres­ser sur le contenu réel, le se­cond ou troi­sième degré, le mal est fait. Ca a tou­jours été les mé­thodes d’ex­trême droite et le res­tera tou­jours. Le pro­blème est : com­ment lut­ter, ré­agir avec le même im­pact ? Les dé­mo­crates ont à peu prés les même moyens fi­nan­ciers que les autres. Je ne suis même pas sûr que les media aient un rôle im­por­tant dans cette guerre, sinon que d’être les ou­tils de dif­fu­sion (sur­tout les télés) des dif­fé­rentes réunions (congrès ? je ne sais plus com­ment ils ap­pellent leurs réunions élec­to­rales) des deux can­di­dats, de leur af­fron­te­ment et de leurs pu­bli­ci­tés. Cou­clown le dit très bien : ‘Les mé­dias ne sont qu’un ins­tru­ment de pou­voir, pas un pou­voir en eux-même.’ Le clan Bush le sait tel­le­ment bien que c’est sur ces mes­sages (er­ro­nés, trom­peurs, dif­fa­ma­toires, etc., on est d’ac­cord) qu’il en­voie aux quatre coins du pays qu’il a bâti sa cam­pagne. La po­li­tique (?) à coup de mar­teau, comme di­rait un phi­lo­sophe connu. Mal­heu­reu­se­ment, comme le dit très bien plus haut pilote.​ka, les dé­mo­crates ont fait le mau­vais choix avec leur can­di­dat et si les opi­nions va­cillent à 50/50, c’est plus par ap­par­te­nance à un parti que par rap­port à un can­di­dat. Celui ci ne se dé­mène que pour es­sayer de dé­ga­ger l’in­fime ma­jo­rité qui lui per­met­tra de l’em­por­ter. Reste à uti­li­ser les ar­gu­ments qui lis­se­ront le poil dans le bon sens des in­dé­ciles… C’est ce que fait Bush (plu­tôt, ce qu’on lui souffle de faire).
Pour ter­mi­ner, je suis tout à fait d’ac­cord avec Cou­clown (en­core lui !) : ‘les USA ne sont ab­so­lu­ment plus une dé­mo­cra­tie’ et, si je n’ai ja­mais été ébloui par cette na­tion, ça ne va pas aller en s’amé­lio­rant. S’il y a quelque chose que je peux ap­pré­cier ou ad­mi­rer ici, ce sont des per­sonnes, comme je pour­rais en ap­pré­cier par­tout ailleurs dans le monde, mais pas un peuple (un agré­gat de peuples d’ailleurs) tout en­tier, faut pas exa­gé­rer.

^. .^ Ger­Faut
=U= http://​gerfaut.​com
, http://​equinoxiale.​com
Ger­Faut c’est frais, mais c’est pas grave.

22)
La­dya­lex
, le 26.10.2004 à 12:21

Ah la po­li­tique, elle dé­chaî­nera tou­jours les foules !
Pour l’avoir étu­dié en long et en large et avoir fait mon mé­moire de li­cence sur le dis­cours des mé­dias, je n’en suis que plus scep­tique sur cette dé­fi­ni­tion de la po­li­tique qui se vul­ga­rise. Pour moi, la dé­fense de ses in­té­rêts per­son­nels n’a aucun lien avec la po­li­tique comme on l’en­ten­dait du temps des grecs. Un homme po­li­tique ne s’oc­cupe plus vrai­ment des af­faires pu­bliques, ou tout au moins s’il s’en oc­cupe c’est avec le but ul­time d’as­sou­vir ses dé­sirs per­son­nels et de faire ac­croître ses propres in­té­rêts.

Il ne faut pas croire que seuls les Etats-Unis sont vic­times de tels agis­se­ments de leurs di­ri­geants car tous, de quelque pays qu’ils soient, visent au pou­voir. Et quelle est la dé­fi­ni­tion de « pou­voir » qui est la plus ac­tuelle ? Au­to­rité, puis­sance, de droit ou de fait, dé­te­nue sur quel­qu’un ou quelque chose. Sauf que cer­tains sont plus ma­lins que d’autres !!! L’Eu­rope a la chance d’être une so­ciété plus culti­vée, en rai­son de son his­toire, que les Etats-Unis. Cette culture leur fait vé­ri­ta­ble­ment dé­faut, et c’est connu, on di­rige bien mieux un pays dont la ma­jo­rité des ci­toyens sont igno­rants ! Tout ce que le Pré­sident dira sera pris comme pa­role du Sei­gneur, tout comme un en­fant de ma­ter­nelle ne jure que par ce que lui a ap­pris sa maî­tresse. Le pro­blème est que les Etats-Unis n’ont pas connus de guerre sur leur ter­ri­toire de­puis la guerre de Sé­ces­sion, et lors­qu’ils en­traient en guerre, c’était de leur propre chef, et bien loin de leur conti­nent. Ils n’ont donc ja­mais subi le pou­voir des autres, et cette bulle de pro­tec­tion a été en­tre­te­nue par la guerre froide : si les pays com­mu­nistes étaient tom­bés plus tôt, les Etats-Unis se­raient aussi tom­bés de leur pié­des­tal bien avant. Mal­heu­reu­se­ment, plu­sieurs gé­né­ra­tions ont été bai­gnées dans cette cer­ti­tude que leur pays était le plus grand, le plus fort, in­at­ta­quable et im­pé­ris­sable… Et donc n’ont pas eu be­soin de dé­ve­lop­per leur in­tel­li­gence (là en­core, c’est connu, plus les choses sont simples à avoir, moins on fait d’ef­fort pour les ob­te­nir, et donc plus on s’abru­tit !). Sin­cè­re­ment, je plaints les ci­toyens de ce pays, car leurs vies ne doivent pas être par­ti­cu­liè­re­ment in­té­res­santes (pour ma part, une vie ayant pour but d’ac­croître son gain fi­nan­cier est dé­nuée de tout in­té­rêt, par contre ac­croître son gain fi­nan­cier dans le but d’ache­ter une mai­son, s’of­frir des va­cances, c’est autre chose !). Ce­pen­dant, comme ils ne connaissent pas autre chose, ils ne peuvent même pas se rendre compte de leur dé­tresse !!!

Mais re­ve­nons-en à nos mou­tons, par­don à nos loups ! Les mé­dias sont un grand pou­voir et le sont tou­jours plus, comme l’in­dique TTE. On peut tou­te­fois se de­man­der qui di­rige qui des mé­dias ou des di­ri­geants… Per­son­nel­le­ment, je ne m’in­té­resse plus trop aux mé­dias té­lé­vi­sés ou écrits, et les seuls que je consulte ré­gu­liè­re­ment sont les agences de presse ou les sites d’in­for­ma­tion sur in­ter­net (www.​swissinfo.​org), car les in­for­ma­tions sont suc­cintes et n’entrent pas dans des dé­tails in­utiles. Je me sou­viens d’un pa­rent pho­to­graphe/jour­na­liste qui m’avait dit : « quand tu lis un ar­ticle, il faut en en­le­ver la moi­tié, puis en­core la moi­tié de cette moi­tié, et à ce stade, tu n’es pas en­core sûre d’avoir toute la vé­rité… ».

En conclu­sion, je pense qu’il n’y aura pas de can­di­dat idéal dans ces élec­tions amé­ri­caines. Et de toute façon, un tout autre can­di­dat au­rait été de la même mé­dio­crité, car le sys­tème est pourri à la base et les amé­ri­cains (en ma­jo­rité uni­que­ment, car il est bien en­tendu qu’il existe des amé­ri­cains réa­listes et in­tel­li­gents !) ne sont pas ca­pables de dis­cer­ne­ment quant au choix de leurs di­ri­geants (tant au ni­veau des états que du pays). Mais ne nous leur­rons pas, les Etats-Unis ne sont pas les seuls me­na­cés, j’ai le sen­ti­ment que l’Eu­rope est tou­jours plus in­culte et ir­res­pec­tueuse de son pro­chain, nous sommes donc sur la bonne voie pour res­sem­bler à nos voi­sins amé­ri­cains !

Pour ter­mi­ner, deux pe­tits sou­ve­nirs de science-po­li­tique :
1. Tho­mas Hobbes et son fa­meux « L’homme est un loup pour l’homme » (n’y au­rait-il pas une ana­lo­gie avec le spot té­lé­visé ?)
2. Les ré­gimes po­li­tiques suivent un cycle qui a fait ses preuves dans l’his­toire, et après la dé­mo­cra­tie vient tou­jours l’anar­chie… A mé­di­ter !

23)
no­wall
, le 26.10.2004 à 12:49

Pro­po­si­tion de spot pour la ré­ponse des dé­mo­crates:

Un lent zoom avant sur la face de George
avec en sous-titre

« Tu pues d’là Bush quand tu parles… »

24)
no­wall
, le 26.10.2004 à 12:52

Pro­po­si­tion de spot pour la ré­ponse des dé­mo­crates no2:

Flan fixe. Une bou­teille de savon li­quide à l’ef­fi­gie de George, avec en chan­son

« Push Bush, tu pousses et ça mousse
c’est bien plus malin
pour sau­ver les Ri­cains! »

25)
no­wall
, le 26.10.2004 à 13:04

Pro­po­si­tion de spot pour la ré­ponse des dé­mo­crates no3:

Clip mu­si­cal avec l’ai­mable par­ti­ci­pa­tion de la chan­teuse Kate Bush. Lever de so­leil. George court nu sur une plage au ra­lenti, les che­veux au vent. Une mas­quotte dé­gui­sée en Bible géante court de­vant lui, en lan­çant des pé­tales de bret­zels. George est en érec­tion.

Bande so­nore:
« Baaaaaas Bush, qui bouche, abat Bush,
la ba­bouche qu’a les bouts ca­la­maaar »

26)
no­wall
, le 26.10.2004 à 13:11

Ré­sul­tat des votes en Ohio, la sur­prise:
Bush-Kerry: 10 CULES!

27)
no­wall
, le 26.10.2004 à 13:30

Vic­toire sans sur­prise de Bush dans l’état du Texas, grâce au sou­tien actif de l’ins­pec­teur Der­rick, de Baril White, de Huile Smith, de Jean-Claude Vente d’Armes et Dol­lar Sha­rif…

28)
To­TheEnd
, le 26.10.2004 à 13:44

C’est mar­rant, ça com­mence à sen­tir le spam ici… merci no­wall, mais je crois qu’on a com­pris le mes­sage…

La­dya­lex: très jolie in­ter­ven­tion… tou­te­fois, et sans vou­loir faire preuve d’in­té­grisme, tu dois jeter ton PC et ac­qué­rir un Mac pour être to­ta­le­ment in­té­grée dans notre secte Cu­kienne;-)! Renie les PC et tu seras des nôtres!!

T

29)
La­dya­lex
, le 26.10.2004 à 14:14

TTE, c’est quoi cette re­marque, c’est pour que je me dés­ins­crives du site ?!?!?!

La dif­fé­rence, ça se cultive ! Et on ne ver­rait pas com­bien un mac est beau, per­for­mant, no­va­teur, ir­rem­pla­çable, s’il n’y avait quelques ir­ré­duc­tibles uti­li­sa­teurs de pc…

Non, je ne jet­te­rai pas mon To­shiba !

30)
alec6
, le 26.10.2004 à 14:54

Dom­mage que je sois cha­rette, je ne pour­rai pas in­ter­ve­nir da­van­tage dans ce débat…
Merci Anne pour cette longue pé­ri­phrase sur les loups et écou­tez Hé­lène Gri­maud dans le « concerto en sol » de Ravel au pas­sage, his­toire de se ré­con­cil­lier avec l’âme hu­maine.

Mon grain de sel au pas­sage.
Je ne suis pas cer­tain que nous soyons mieux lotis en Eu­rope avec pour cer­tains des Chi­rac-Sar­kozy-Raf­fa­rin ou des Ber­lus­coni pour d’autres (ouf ! ils ont virés Aznar), qui n’ont de cesse de mettre en place des po­li­tiques ul­tra­li­bé­rales, de bais­ser les im­pôts, foutre en l’air les ser­vices pu­blics (ha ! les fonc­tion­naires, hein TTE ? non, je te ta­quine), de faire des ca­deaux aux plus riches sur le dos des plus né­ces­si­teux que l’on stig­ma­tise de toutes les fa­çons…
Fait-on plus cas de l’opi­nion pu­blique de ce côté ci de l’At­lan­tique ? le com­por­te­ment de notre pré­sident aux 82% ne vaut guère mieux !
Tiens au ha­sard, lu der­niè­re­ment je ne sais où (je sais il faut citer ses sources, mais, bon) : 3% des eu­ro­péens sont d’ac­cord pour consom­mer des OGM, 25% em­mettent des doutes et pré­fèrent choi­sir, 70% ou presque y sont to­ta­le­ment op­po­sés ! et que vient de dé­ci­der nos élus à Bruxelle ?

Je crois, n’en dé­plaise à TTE (oui je t’al­lume en­core… c’est fa­cile !) que l’ul­tra­li­bé­ra­lisme est in­trin­sè­que­ment in­com­pa­tible avec la dé­mo­cra­tie. Ces gens là ont la haine de la fra­ter­nité, de la so­li­da­rité… en bref de toutes ses va­leurs hu­ma­nistes qui de So­crate à Der­rida en pas­sant par l’Ha­beas Cor­pus, la Ré­vo­lu­tion Fran­çaise ou la Croix Rouge on fait les va­leurs de l’Eu­rope…

Hux­ley di­sait que les fu­turs dic­ta­teurs se­raient sou­riants et « ai­mables »…

Alexis

31)
La­dya­lex
, le 26.10.2004 à 15:07

Alexis, je ne suis pas d’ac­cord avec toi, rien n’est tout noir ou tout blanc. Il y a du bon dans le li­bé­ra­lisme comme dans le so­cia­lisme, le tout est de le trou­ver dans un cas comme dans l’autre.

De nos jours, on a trop ten­dance à ca­té­go­ri­ser. Sur­tout que’on ne com­prends plus bien nos po­li­ti­ciens qui, s’ils sont de droite font une po­li­tique de gauche, et s’ils sont de gauche, font une po­li­tique de droite ! On en re­vient au même dis­cours : les po­li­ti­ciens disent ce que les foules veulent en­tendre, afin de se faire élire et de jouir du pou­voir sous cou­vert de dé­mo­cra­tie !

Bon, vous l’avez com­pris, je n’ai au­cune confiance en nos hommes po­li­tiques, d’où qu’ils soient… N’at­ten­dez en tout cas pas d’eux qu’ils mettent tout en oeuvre pour amé­lio­rer vos vies !!! Et n’ou­bliez pas l’adage « on n’est ja­mais mieux servi que par soi-même ». Je sais, c’est très in­di­vi­dua­liste de pen­ser comme ça, mais mal­heu­reu­se­ment, si l’on ne veut pas se faire mar­cher des­sus au­jour­d’hui, c’est ainsi qu’il faut rai­son­ner. Dé­so­lée pour les uto­pistes…

32)
Emi­lou
, le 26.10.2004 à 15:15

Un des plus graves pro­bèmes des EU est la mé­con­nais­sance des pro­blèmes du monde. Très peu sinon une cer­taine élite a une vue très par­tielle sinon par­tiale de ce qui se vit hors fron­tières. L’in­ap­ti­tude chez la plu­part des amé­ri­cains à faire une ana­lyse ar­gu­men­tée de ce qui se passe en Irak par exemple est si­dé­rente. Face à cette in­cul­ture chro­nique, Bush a toutes ses chances et c’est un vé­ri­table mal­heur. Ne par­lons pas des in­té­rêts fi­nan­ciers lo­caux qui condi­tionnent la ré­élec­tion du fis­ton.
Un peuple qui au dé­part était por­teur de fortes po­ten­tia­li­tés (en ou­bliant le pro­blème des noirs et des in­diens) semble glis­ser vers un dé­clin fou­froyant. Que des Schwar­ze­neg­ger, Bush père et fils fleu­rissent à des postes clés cela fait très peur et est très si­gni­fi­ca­tif de la dé­ca­dence d’une ci­vi­li­sa­tion.
Com­ment un peuple issu en par­tie d’Eu­rope soit à ce point en to­tale ac­cul­tu­ra­tion d’avec ses ori­gines ?
Si Bush gagne ce sera une perte consi­dé­rable pour le monde. Mais ne nous fai­sons pas d’illu­sion si Kerry gagne les élec­tions, sa marche de ma­noeuvre sera fort étroite pour in­flé­chir l’étroi­tesse d’es­prit am­biante outre Alt­lan­tique.

33)
Ca­plan
, le 26.10.2004 à 15:26

Très bon ar­ticle, comme d’hab’!

Les Amé­ri­cains ne s’en rendent pas compte, mais, vu de l’ex­té­rieur, on a le même sen­ti­ment de pitié à leur égard que celui qu’on avait à l’époque pour le peuple so­vié­tique: pauvre bande de mou­tons (!) ma­ni­pu­lés…

J’ai cher­ché à voir le clip sur le net, mais en vain… :-(

Par contre, j’ai trouvé ce pas­tiche. ;-)

34)
coa­coa
, le 26.10.2004 à 15:53

La­dya­lex, je te ré­ponds juste un chtit mot en toute ami­tié.

« On n’est ja­mais mieux servi que par soi-même » pour ceux qui en ont les moyens, c’est juste, et je ne me fais pas trop de sou­cis pour Er­nesto Ber­ta­relli ou Steve Jobs. Mais tout le monde n’a pas leur por­te­feuille.
J’ef­fec­tue ac­tuel­le­ment mon ser­vice civil dans une as­so­cia­tion ca­ri­ta­tive où viennent cher­cher du ré­con­fort tous les ex­clus de notre belle so­ciété néo-li­bé­rale. Ce sont des gens qui ont ma foi pas vrai­ment pour l’heure la pos­si­bi­lité de se dé­brouiller par eux-mêmes.
En­suite, s’il n’y avait pas eu quelques per­son­na­li­tés po­li­tiques fortes pour sou­te­nir cette as­so­cia­tion au fil des an­nées, ce sont quelques mil­liers de fa­milles, en Suisse, qui n’au­raient pas eu les aides, les ap­puis et les soins qu’elles né­ces­si­taient.
Alors voilà ce que je vou­lais te dire. Droite n’est pas gauche, li­bé­ral n’est pas so­cia­liste, et Bush n’est pas Kerry. Et si tu en as fait le sujet de ton tra­vail, tu dois le sa­voir mieux que moi.
Ces­sons de dire, une fois pour toute, que tout se vaut.
Et ou­vrons un peu les yeux non pas tou­jours droit de­vant nous, mais sur les bas côtés du trot­toir so­cial : il y a là des êtres hu­mains qui au­raient d’avan­tage à re­ce­voir de nous que des conseils de mar­ke­ting.

Et voilà, je me suis em­porté. C’est tout moi, ça !

35)
Anne Cuneo
, le 26.10.2004 à 15:56

Ououou! On vous quitte quelques heures, et on a loupé un débat. Im­pos­sible de me rat­tra­per, car j’ai en­core une mon­tagne de bou­lot d’ici ce soir. Je vou­drais juste re­mar­quer une chose. Dans un des posts on parle de LA VE­RITE que les jour­na­listes ne di­raient ja­mais, parce qu’ils filtrent avec leur opi­nion per­son­nelle. C’est en par­tie vrai (di­sons que lors­qu’on sort des chiffres dont on sait qu’ils ont été cal­cu­lés scien­ti­fi­que­ment, on est plus ou moins dans l’ob­jec­tif). Mais LA VE­RITE, dans ce sens, ça n’existe pas, puisque toute ac­tion, toute af­fir­ma­tion, est vue par le prisme de quel­qu’un, alors il y a tou­jours un filtre. Dans la re­cherche de la vé­rité, il faut être mo­deste.
Dans le spot des loups, ce n’est pas vrai (ob­jec­ti­ve­ment, on en a les preuves concrètes) que Kerry a voté pour cou­per un bud­get de 4 % par an, il est par countre prouvé qu’il a voté pour cou­per ce bud­get de 3,7 % sur 5 ans. Au-delà d’af­fir­ma­tions de ce genre, la vé­rité est tou­jours tein­tée par les cir­cons­tances.
Ca­plan, la pa­ro­die du spot des loups est fan­tas­tique!

Anne

36)
alec6
, le 26.10.2004 à 16:21

La­dyA­lex
1 – Faire la cri­tique d’un sys­tème ne si­gni­fie pas a conra­rio faire l’apo­lo­gie du sys­tème sup­posé in­verse (le so­cia­lisme est-il l’in­verse du li­bé­ra­lisme ?);
2 – l’ul­tra­li­bé­ra­lisme (en tant que doc­trine éco­no­mique do­mi­nante), n’est pas le li­bé­ra­lisme pas plus que le ca­pi­ta­lisme ;
3 – comme le dit Coa­coa on ne peut pas mettre tt le monde dans le même pa­nier… Il faut faire confiance à cer­tains de nos hommes (ou femmes of course) po­li­tiques, du moins faire confiance à ceux pour qui nous vo­tons, sinon c’est faire le jeux de ceux qui haïssent ce sys­tème (les ultra li­bé­raux) et qui ne veulent plus d’Etat et de contôle sous qq forme que ce soit.

Au­jour­d’hui les vrais anar­chistes sont les Sel­lière, Raf­fa­rin, Ber­lus­coni, Sar­kozy, Mes­sier, That­cher, Gates, Mur­doch, LeLay, Wol­fo­witz, Che­ney, Bush et consorts qui veulent construire leur petit monde, loin de toute dé­mo­cra­tie, loin de l’as­pi­ra­tion des peuples à vivre en paix et en har­mo­nie…

Alexis

37)
bo­re­lek
, le 26.10.2004 à 17:07

j’ai tou­jours un peu mal quand je lis que « les amé­ri­cains » sont ceci ou cela. Fi­gu­rez-vous que, comme les Suisses, les amé­ri­cains ne peuvent pas être stig­ma­ti­sés en bloc.

Pen­dant les deux mois que j’ai passé là bas cette année, j’ai ren­con­tré des di­zaines de per­sonnes et au­cune ne res­semble aux ca­ri­ca­tures dont nous nous ser­vons pour rai­son­ner sur les Etats Unis de­puis l’Eu­rope. Pour­tant j’ai fré­quenté des gens qui ont fi­nancé la cam­pagne de Bush, d’autres qui sont vrai­ment na­vrés de l’image que donne leur pays, ou en­core qui tente avec cou­rage de s’in­té­grer dans le pays qu’ils ont choisi et qui les a ac­cueillis (lui !).

Pen­dant ces deux mois nous avons très peu parlé de po­li­tique et lorsque nous l’avons fait la plu­part de mes in­ter­lo­cu­teurs di­saient qu’ils n’avaient pas voté pour Bush, si la conver­sa­tion conti­nuait j’ap­pre­nais en gé­né­ral qu’ils n’avaient pas voté du tout !
Aux urnes ci­toyens.

bo­re­lek

38)
Sa­luki
, le 26.10.2004 à 17:12

Que des Schwar­ze­neg­ger…fleu­rissent à des postes clés…

J’y met­trais un bémol.
Le ba­laize de Graz (Au­triche) a tenu un dis­cours à la conven­tion ré­pu­bli­caine où il glo­ri­fiait la pos­si­bi­lité don­née aux US à tout im­mi­grant -comme lui- de gra­vir par son tra­vail les étages de l’as­cen­seur so­cial.

Quand un fils de harki sera dé­puté en France, quand un Ter­rone sera Pre­mier Mi­nistre en Ita­lie, quand un pe­tit-fils de Turc sera mi­nistre en Al­le­magne ou qu’un seul d’entre eux siè­gera à la Com­mis­sion de Bruxelles…alors, et seule­ment alors, je pour­rai cra­cher -la conscience tran­quille- sur Gros­se­rAr­nold.

Quand j’étais gamin, je n’étais qu’un « sale ma­ca­roni » à l’école com­mu­nale parce que mon papa avait un foutu ac­cent rital, même s’il vi­vait en France de­puis 30 ans.
Mon di­plôme d’in­gé­nieur en poche je ne l’ai pas ou­blié.
40 ans plus tard non plus.

« I have a dream… » qu’il a dit le Mar­tin.

39)
La­dya­lex
, le 26.10.2004 à 17:12

Alexis & Coa­coa :
Aïe, aïe, aïe, que n’ai-je pas tenu ma langue…
Je n’ai pas dit qu’il fal­lait mettre tout le monde dans le même pa­nier, sim­ple­ment que, per­son­nel­le­ment, je ne fai­sais pas confiance à nos di­ri­geants. Main­te­nant, cha­cun est libre de pen­ser comme il le veut, et je n’ai au­cu­ne­ment l’in­ten­tion d’im­po­ser mes vues !!! Quand j’ai envie d’ai­der quel­qu’un et que je le peux, je le fais, il m’ar­rive aussi de faire des dons aux oeuvres ca­ri­ta­tives. L’aide de proxi­mité est bien plus utile que les grandes théo­ries. Quand je parle de « po­li­ti­ciens », j’en­tends ceux qui dé­tiennent le pou­voir, ie ceux qui sont tout en haut de l’échelle, ceux qui font la une de la presse, ceux qui peuvent se per­mettre de pro­duire et dif­fu­ser des spots té­lé­vi­sés et ceux qui ont les moyens de prendre des dé­ci­sions à un ni­veau na­tio­nal, voire mon­dial. Il est clair (et je vou­lais le dire, mais je l’ai ou­blié à chaque fois dans mes mes­sages pré­ce­dents…) que plus les per­son­na­li­tés po­li­tiques sont proches de la base de l’échelle, plus elles sont aptes à aider le com­mun des mor­tels, tout sim­ple­ment parce qu’elles les cô­toient et donc sont di­rec­te­ment confron­tées à leurs pro­blèmes.

D’ac­cord, mon pes­si­misme ne risque cer­tai­ne­ment pas de faire évo­luer les choses et les uto­pistes ont sû­re­ment bien plus de mé­rite car ils met­tront tout en oeuvre pour réa­li­ser leurs rêves…

Ca m’ap­pren­dra à jeter un pavé dans la mare… J’peux quand même res­ter sur Cuk, même si je n’ai pas de Mac et je m’ex­prime un peu fort ???

40)
To­TheEnd
, le 26.10.2004 à 18:08

La­dya­lex: ça ira pour cette fois… mais il fau­dra tout de même ré­gler ton « parti » in­for­ma­tique un jour;-)!

alec6: au­tant tu n’aimes pas qu’on sous-en­tende que la so­lu­tion ré­side dans le contra­rio in­verse… Au­tant je com­mence à trou­ver un peu lourd de tou­jours être lié à l’ul­tra­li­bé­ra­lisme… Ce n’est pas plus ma tasse thé que d’autres sys­tèmes si­tués aux ex­tré­mi­tés des branches po­li­tiques… (de gauche à droite, de haut en bas).

Pour moi, au­cune so­lu­tion ne peut être trou­vée dans les ex­trêmes (je l’ai déjà dit 400x, mais c’est pas fa­cile de faire ren­trer un rond dans un carré avec cer­tains).

bo­re­lek: mal­heu­reu­se­ment, on pour­rait par­ler de ca­ri­ca­ture si on avait à faire à un 5% ou 10% des vo­tants… Mais dans ce cas, on parle de presque 50% des ri­cains qui pensent que W est le sau­veur de l’Amé­rique, voir même du monde (à moi la peur)! Avec son nou­vel ami Pou­tine (an­cien di­rec­teur du KGB), ils ont les mêmes vi­sions sur « com­ment ame­ner la paix dans les pays du mal et ter­ro­ristes »… On est ras­suré!

Comme di­sait notre « ca­ma­rade » Charl­ton Eston (pré­sident de la NRA): « The­re’s no bad gun or good gun. There are only good guys or bad guys… » Pa­ra­doxa­le­ment, je pour­rais être assez d’ac­cord avec cette phrase, mais que dire d’un W qui est le pro­prié­taire du plus gros flingue de la pla­nète? Ca fait juste peur.

T

41)
Anne Cuneo
, le 26.10.2004 à 18:26

Ce qui me frappe dans ces dé­bats, c’est à quel point nous sommes nom­breux à être af­fec­tés par les élec­tions amé­ri­caines, com­bien elles nous touchent d’une ma­nière ou d’une autre, et com­bien – si j’in­ter­prête bien le texte et le sous-texte – nous au­rions envie d’avoir notre mot à dire.
URGENT
je vous si­gnale ce soir sur Arte une soi­rée thé­ma­tique sur l’amé­rique. Deux do­cu­men­taires de 50 min., le se­cond consa­cré à la presse amé­ri­caine. 20h40 Le Crédo amé­ri­cain, 21h40 Le Blues des mé­dias.
Juste pour dire…

Bo­re­lek: on ne met pas tous les Amé­ri­cains dans le même sac, j’en connais beau­coup qui sont contre Bush, ils sont 50 % à ne pas être d’ac­cord. Mais il faut dire que pen­dant 3,8 de ces 4 an­nées, on ne les a pas beau­coup en­ten­dus. J’ai aussi des conver­sa­tions plai­santes avec des Ré­pu­bli­cains lors­qu’on parle d’autre chose. Nous ne par­lions ici, pour une fois, que de vi­sion po­li­tique, pas de rap­ports per­son­nels. Mais pour nuan­cer en­core plus, je te dirai que je suis par­fai­te­ment consciente, par ex., du mou­ve­ment Re­pu­bli­cans for Kerry, ce sont des Ré­pu­bli­cains qui consi­dèrent que Bush les a tra­his, ce qui nuance va­che­ment la no­tion de Ré­pu­bli­cain…

Anne

42)
alec6
, le 26.10.2004 à 18:58

Oups !
Pan ! sur le bec comme dit le Ca­nard En­chaîné…
Pro­mis TTE, je ne re­com­men­ce­rai pas, deux fois dans le même post, c’est un peu lourd et sté­rile, je suis d’ac­cord, mais je suis ta­quin de na­ture, on ne se re­fait pas.

La­dya­lex
Per­son­nel­le­ment, je pré­fère la so­li­da­rité à la cha­rité, càd l’im­pôt et sa re­dis­tri­bu­tion, à l’ho­mône et aux pièces jaunes de la mère chi­rac.
La so­li­da­rité est un prin­cipe de gauche, la cha­rité un bon sen­ti­ment de droite.

Ceci dit ne re­grette pas de jeter des pavés dans la mare, c’est l’es­sence même de ce site, du mo­ment que tout le monde reste dans les li­mites de la po­li­tesse et hor­mis qq bre­bis gal­leuses (cf l’ac­tion de Fran­çois plus haut), cela se passe plu­tôt très bien, même avec ceux et celles qui bossent sur des pécés… oups ! je vais me faire taper sur les doigts !

Alexis

43)
Leo_11
, le 26.10.2004 à 19:58

J’y met­trais un bémol.
Le ba­laize de Graz (Au­triche) a tenu un dis­cours à la conven­tion ré­pu­bli­caine où il glo­ri­fiait la pos­si­bi­lité don­née aux US à tout im­mi­grant -comme lui- de gra­vir par son tra­vail les étages de l’as­cen­seur so­cial.

Mais nous on y ar­rive! on a notre Zi­zia­dis (c’est vau­dois) :P

Bon ok je pars aussi…

44)
alec6
, le 26.10.2004 à 21:35

Merci Anne de m’avoir in­di­qué l’émis­sion d’ARTE… que je suis en train de re­gar­der tout en bos­sant.

Dé­solé pour eux, mais cette émis­sion ne me rend pas ce pays sym­pa­thique, vrai­ment pas !!
Cela ne fait que confor­ter voire am­pli­fier ce que je pense de­puis long­temps de ces gens là.
Je prends le risque d’être mé­pri­sant, tant pis j’as­sume !

Alexis

45)
To­TheEnd
, le 26.10.2004 à 22:34

Hé bien, ça vient de se ter­mi­ner et ça fait en­core plus peur…

Si je re­pre­nais l’hu­meur de dé­part, ces ame­ri­cains res­semblent à des mou­tons au mi­lieu de loups… ils sont un peu cons quand même…

Puisse les pro­chaines élec­tions me don­ner tord!

T

46)
alec6
, le 26.10.2004 à 22:56

Comme tu dis TTE !

Alexis

47)
Anne Cuneo
, le 26.10.2004 à 23:06

Sur­tout le film sur les mé­dias, il était par­ti­cu­liè­re­ment bien fait, mais ce qui me frappe, c’est que même les types les plus ana­ly­tiques, qui ne se sont pas laissé laver le cer­veau, qui n’ont pas cédé une once de ma­tière grise, n’ex­pliquent pas vrai­ment ce que tout le monde qua­li­fie de pa­ra­ly­sie ou de som­meil de la presse pen­dant trois ans. Les trois pre­miers mois après le 11 sep­tembre, bon. Mais en­suite?

Anne

48)
To­TheEnd
, le 26.10.2004 à 23:59

Ce qui m’a le plus sur­pris et hal­lu­ciné, c’est que par­fois j’avais l’im­pres­sion d’en­tendre des gars qui par­laient de la Cha­ria… et pour­tant ils par­laient de leur consti­tu­tion.

C’est quand même drôle cet at­ta­che­ment au « droit de por­ter une arme » qui date de 1700 quelque chose… comme si le monde n’avait pas évo­lué de­puis… Dans leur cer­veau c’est clair: c’est la ré­gres­sion, pas l’évo­lu­tion.

La Cha­ria dit qu’on peut battre sa femme, alors pour­quoi je de­vrais re­nier ce qui dicte les bases de ma foi en 2004? Parce que le monde a évo­lué à ta place!

C’est vrai­ment un dis­cours usé jus­qu’à la moelle… Comme d’ha­bi­tude, les ex­tré­mistes d’Amé­rique du nord ne sont pas très dif­fé­rents des ex­tré­mistes du moyen orient ou je ne sais où…

Peut être que tous les êtres hu­mains de­vraient mé­di­ter ce petit pro­verbe (Arabe?): « Le sang ne se lave pas avec du sang, mais avec de l’eau »

T

49)
Oka­zou
, le 27.10.2004 à 02:08

Il ne se­rait guère pro­fi­table, il se­rait même à peu près vain de consi­dé­rer l’élec­tion amé­ri­caine sans cher­cher à dres­ser un pa­ral­lèle, sans ten­ter d’ob­ser­ver ce qu’elle a de com­mun avec la po­li­tique en Eu­rope. En cette époque de mon­dia­li­sa­tion li­bé­rale (« amé­ri­ca­ni­sa­tion du monde », disent cer­tains), il y a fort à pa­rier que ce qui perce aux USA est sous-ja­cent dans le reste du monde.

Il ne faut pas grat­ter beau­coup pour s’aper­ce­voir qu’une im­por­tante frac­ture po­li­tique est en train de se faire jour, dans de nom­breux pays du monde, entre les te­nants d’une Droite li­bé­rale à court d’ar­gu­ments, donc de plus en plus ex­trême, et une Gauche dé­voyée par le clin­quant li­bé­ral et ne sa­chant plus ce qui reste de ses ori­gines, de ses ra­cines, ni où se trouvent dé­sor­mais ses marques. Com­ment vaincre une Droite ex­trême lorsque l’on tra­hit les va­leurs du peuple sen­sées jus­ti­fier votre exis­tence ? C’est le pro­blème de Kerry et des Dé­mo­crates amé­ri­cains, ce fut celui de Jos­pin et des So­cia­listes li­bé­raux. Leur élec­to­rat « na­tu­rel » a été capté gros­siè­re­ment et fa­ci­le­ment par leurs ad­ver­saires de droite, Bush pour Kerry, Le Pen et Chi­rac pour Jos­pin. Le sort de Kerry sera-t-il celui qui échut à Jos­pin ?

On voit que la ques­tion qui reste posée à la Gauche est : « Mais pour qui tra­vaille donc la Gauche ? Qui re­pré­sente-t-elle ? »
On voit éga­le­ment bien que les « fi­dèles » à gauche sont des membres des classes moyennes su­pé­rieures et/ou des in­tel­lec­tuels. Aux USA comme en France. En­core une grande par­tie de cette gauche re­jette-t-elle avec force l’orien­ta­tion li­bé­rale des par­tis his­to­riques. L’ef­fet « mur de Ber­lin » est bien pré­sent et l’équi­libre rai­sonné n’est pas at­teint.
Cré­du­lité et/ou tra­hi­son sont les mo­tifs de la pré­sence in­con­grue, dé­pla­cée des élec­teurs mo­destes dans le camp de la Droite. Les cré­dules croient (!) y avoir trouvé une au­to­rité ras­su­rante, une sé­cu­rité « pa­ter­nelle » qui leur manque au na­tu­rel : Bush, père d’une na­tion en désar­roi. Les tra­his y trouvent une ma­nière de ven­geance qui éteint leurs frus­tra­tions et leur sen­ti­ment de s’être fait avoir : Bush, bras ven­geur levé contre les in­tel­lec­tuels em­bour­geoi­sés (Gauche ca­viar). Une quan­tité de pe­tits élec­teurs est donc pas­sée avec armes et ba­gages chez le can­di­dat le plus po­pu­liste qui sait leur par­ler (cy­nisme dé­ma­go­gique ta­len­tueux) et les convaincre que le li­bé­ra­lisme, même li­ber­ti­cide, est la clef de leur ave­nir. Le men­songe de la Droite est plus cré­dible, plus sin­cère que le men­songe biaisé, sour­nois de la Gauche li­bé­rale qui, elle, tra­hit sans ver­gogne ses va­leurs. Pi­noc­chio et Bru­tus, men­songe et tra­hi­son, gé­né­ra­teurs d’abs­ten­tion ci­vique. Bien sûr, le pou­voir s’en moque. La dé­mo­cra­tie n’a pas de règle écrite et lorsque 50% des ci­toyens au­ront ou­blié d’al­ler voter, la plus grosse moi­tié des 50% res­tants saura se gar­ga­ri­ser de sa vic­toire écla­tante.

Les USA sont un pays ado­les­cent (sans his­toire) qui ap­prend le monde à force d’er­reurs. La pla­nète est son champ d’ex­pé­ri­men­ta­tion. Un ado­les­cent qui en­tre­tient ses muscles (à dé­faut de sa tête) et à qui il de­vient pé­rilleux de don­ner une fes­sée pour re­joindre le droit che­min.
Par exemple (parmi d’autres), voilà un pays qui af­firme, sans connaître celle des autres pays, que sa consti­tu­tion est la pre­mière et la meilleure du monde. C’est prendre les autres pays pour des de­meu­rés sous-dé­ve­lop­pés. Ces Amé­ri­cains ou­blient (ignorent), par exemple, la Consti­tu­tion d’Athènes, ils ou­blient (ignorent) éga­le­ment que leur consti­tu­tion doit l’es­sen­tiel de ce qu’elle énonce à la phi­lo­so­phie des Lu­mières et à la Dé­cla­ra­tion des droits de l’homme. Leurs grands hommes — spé­cia­le­ment Jef­fer­son — ve­naient lar­ge­ment pui­ser leurs idées en Eu­rope et par­ti­cu­liè­re­ment en France. Ils ou­blient (ignorent) aussi que l’An­gle­terre n’a ja­mais éprouvé le be­soin de se sou­mettre à un texte consti­tu­tion­nel pour exis­ter.
Alors, com­ment se pour­rait-il qu’un peuple aussi igno­rant de tout et par­ti­cu­liè­re­ment des autres, un peuple qui n’au­rait au­cune re­con­nais­sance en­vers un « reste du monde » qui a pour­tant fondé ses ori­gines et sans le­quel il ne se­rait tout sim­ple­ment pas, com­ment se pour­rait-il qu’un peuple aussi in­fa­tué de lui-même puisse se com­por­ter au­tre­ment qu’avec ar­ro­gance et au nom de quoi un peuple si brillant de­vrait-il se re­fu­ser le droit de ré­gen­ter des voi­sins aussi né­gli­geables (et tel­le­ment ob­so­lètes) que nous le sommes à ses yeux ?

Fort de son droit quasi divin, le si par­fait peuple amé­ri­cain, comme un seul homme, en­va­hit un pays lors­qu’il convoite son pé­trole. « Je veux, je prends. » Ils volent de sur­croît un peuple de culture mil­lé­naire (qu’ils mé­prisent), ber­ceau de la ci­vi­li­sa­tion eu­ro­péenne. Autre chose que deux pe­tits siècles d’une his­toire peu glo­rieuse…

Fort de son droit et sûr de lui ? Pas si sûr.

L’hon­nête homme éprouve-t-il le be­soin de pas­ser sa vie à la théâ­tra­li­ser, à la sur­jouer comme le pre­mier co­mé­dien hol­ly­woo­dien venu ? L’homme sûr de lui fait-il appel à ou­trance à la re­li­gion ? L’homme éta­bli pas­se­rait-il son temps à user de la mé­thode Coué pour se convaincre qu’il existe ?
On di­rait que les Amé­ri­cains, dou­tant de tout, de tous et d’abord d’eux-mêmes — faute de culture et d’his­toire, la vraie pau­vreté — se la sur­jouent hol­ly­woo­dien dans l’es­poir de conti­nuer d’y croire en­core un peu, le len­de­main. Ils sur­jouent à l’église hol­ly­woo­dienne, ils sur­jouent à la télé hol­ly­woo­dienne, ils sur­jouent lors­qu’ils se ren­contrent (une simple et franche poi­gnée de main, ça n’est pas cré­dible !), ils sur­jouent même leur trouille en se sur­ar­mant (une arme par ha­bi­tant et cham­pion du monde de meurtres par arme à feu), ils sur­jouent la guerre avec force images spec­ta­cu­laires mais ja­mais san­glantes (ça pour­rait culpa­bi­li­ser les plus sen­sibles). J’ai­me­rais les voir se sur­jouer quand ils vont dé­fé­quer. Pas triste, cer­tai­ne­ment !
Un peuple qui vit dans l’ap­pa­rence et la faus­seté est un peuple qui marche avec des bé­quilles un ban­deau sur les yeux.
La bé­quille de la re­li­gion — le ban­deau sur les psy­chiâtres qui sont de­ve­nus hors de prix, la bé­quille de l’ar­me­ment — le ban­deau sur les corps dé­chi­que­tés des femmes et des en­fants, la bé­quille de la fierté — le ban­deau sur les échecs cui­sants, la bé­quille des mythes fon­da­teurs — le ban­deau sur les mas­sacres fon­da­teurs, la bé­quille du rêve amé­ri­cain — le ban­deau sur le cau­che­mar amé­ri­cain subi par les peuples op­pri­més…

Et puis, que n’a-t-on en­tendu van­ter la qua­lité ex­cep­tion­nelle (et unique !) de la presse amé­ri­caine. Une presse libre ga­rante de la li­berté d’ex­pres­sion (sic).
Sans la com­pli­cité de la presse amé­ri­caine, Bush au­rait achevé son pé­riple ira­kien au ter­mi­nal des pré­ten­tieux. Il n’en fut rien. On vit (on voit en­core mal­gré quelques re­pen­tances de cir­cons­tance) une presse non seule­ment sou­mise mais aux avant-postes de la dés­in­for­ma­tion. Un comble. Une presse d’une in­con­ce­vable in­com­pé­tence, aussi men­son­gère que les pro­pos de la Mai­son Blanche. La Pravda en dia­lecte amé­ri­cain.

Oui, c’est bien aux jour­na­listes que nous de­vons ce dé­sastre. On les ima­gine rem­part de la dé­mo­cra­tie, on les dé­couvre sup­port ser­vile du pou­voir. Le pro­blème avec les jour­na­listes c’est qu’ils ne nous disent pas ce qu’ils savent — sur­tout pas ! — mais ce qu’ils es­timent que nous pou­vons ou de­vons sa­voir. Nous ne sommes à leurs yeux que des veaux de bat­te­rie au nour­ris­sage. Alors, veau­tons !

Vous dou­tez en­core que la noble presse amé­ri­caine foule aux pieds sa dé­on­to­lo­gie ? Bien. Sa­vez-vous que les re­pen­tis de cir­cons­tance — New York Times, Wa­shing­ton Post… —, cette presse si res­pec­table et si in­dé­pen­dante de tout pou­voir, ont un credo (croix de bois, croix de fer, si je mens…), et vous savez quel est leur nou­veau credo ? Le sou­tien à John Kerry.

Oui, vous avez bien lu, la presse amé­ri­caine, in­dé­pen­dante des pou­voirs, sen­sée in­for­mer ob­jec­ti­ve­ment ses lec­teurs, leur ap­por­ter des élé­ments d’in­for­ma­tion pour qu’ils se fondent une opi­nion, cette presse à l’éthique en toc donne des consignes de vote !

Quand j’au­rai rap­pelé les tru­quages pro­gram­més des ac­tions de vote — merci Anne, pour ton ex­cellent pa­pier à ce sujet —nous au­rons fait le tour d’un pays qui re­pré­sente une ma­nière de contre-exemple de na­tion dé­mo­cra­tique. Qui di­sait que si les élec­tions n’étaient pas ma­ni­pu­lables, le pou­voir ne les au­to­ri­se­rait tout sim­ple­ment pas ?

On peut pré­dire qu’un pays qui at­teint un tel degré de dé­li­ques­cence n’est pas loin d’en­ga­ger de pro­fondes ré­formes pour un re­tour à des va­leurs dé­mo­cra­tiques s’il veut re­ga­gner le res­pect de ses contem­po­rains et ne pas lais­ser dans l’his­toire une tache trop in­dé­lé­bile.

Com­pa­tis­sons mais n’ou­blions pas que ce qui ar­rive chez nos amis amé­ri­cains est sur le point de sur­ve­nir chez nous. Soyons donc vi­gi­lants et pré­pa­rons des ré­ponses sans at­tendre les pro­blèmes.

•••
Les loups : Les images com­plai­santes de la télé sur le ric­tus de mort d’une jeune louve met­tant en évi­dence ses dents de car­nas­sier na­tu­rel, jeune louve abat­tue sur dé­ci­sion du mi­nistre de l’éco­lo­gie (sic) et à la de­mande de ber­gers in­com­pé­tents, ces images cho­quantes s’éta­laient sur nos écrans pen­dant le « jour­nal » de 20 heures.
Pour­tant, l’ex­pé­rience des Abruzzes (de­puis des an­nées !) montre que là-bas, des ber­gers tra­vailleurs et res­pon­sables savent conser­ver son in­té­grité à leur trou­peau. Les moyens qu’ils mettent en œuvre sont à la por­tée de tout ber­ger fran­çais qui joue­rait la bonne foi plu­tôt que d’en­tre­te­nir une peur aussi im­mé­mo­riale que ri­di­cule à des fins pseudo-éco­no­miques, la so­lu­tion, donc : des chiens de mon­tagne, des en­clos. Les chiens suf­fisent à éloi­gner les loups du trou­peau, l’en­clos as­sure au trou­peau de ne pas s’en­fuir par pa­nique et de tom­ber dans le pre­mier gouffre venu. Une bête dis­pa­raît de temps à autre et le ber­ger est dé­dom­magé. Les ber­gers ita­liens sont donc in­fi­ni­ment moins cons que les ber­gers fran­çais.


* Lorsque l’on dit « éco­no­mie de mar­ché », on ne dit pas éco­no­mie de so­ciété. L’éco­no­mie est alors bien au ser­vice de la fi­nance, non pas des ci­toyens. L’éco­no­mie DE mar­ché, c’est l’éco­no­mie POUR le mar­ché. La rai­son d’être du ci­toyen lambda n’est pas sem­blable selon qu’elle est orien­tée vers la fi­na­lité fi­nan­cière ou les be­soins de ses conci­toyens.

___
Un Bush mus­clé, une plume de héron blanc dans le cul : L’ath­lète dévôt à la fine ai­grette.

50)
co­ola­pic
, le 27.10.2004 à 04:32

Triste, très triste de voir que la cen­sure est ap­pli­quée sur votre site !

Mon texte ne consti­tuait, d’au­cune ma­nière, une quel­conque in­ci­ta­tion à la haine ra­ciale mais une verte cri­tique des anti-BUSH, anti-Amé­ri­cains, des is­la­mo­philes et autres gau­chos-is­la­mo­philes-ir­res­pon­sables-dé­gé­né­rés.

Il semble que vous ne vous sa­tis­fai­siez que des avis concor­dants dont vous vous gaus­sez sans doute.
La cri­tique d’un « bord » po­li­tique et ac­ces­soi­re­ment d’une re­li­gion est PAR­FAI­TE­MENT LE­GI­TIME !!! Plus par­ti­cu­liè­re­ment en ces temps ou l’Eu­rope (et le monde) est en voie d’is­la­mi­sa­tion, de ma­nière peut-être ir­ré­ver­sible. Votre cen­sure est un AVEUX de fai­blesse. Elle dé­montre que vous n’avez au­cune tô­lé­rance pour les avis contra­dic­toires ! C’est pour­tant la ga­ran­tie d’un débat po­li­tique sain ! Si vous ne sup­por­tez pas la cri­tique et le débat contra­dic­toire, allez donc vivre en Ara­bie Saou­dite, en Iran, en Tu­ni­sie, en Al­gé­rie, en Libye, en Egypte, en Syrie, au Yémen ou en Chine, à Cuba, en Corée du nord etc… Là bas votre cen­sure se­rait sans doute ap­pré­ciée à sa juste va­leur par les dic­ta­tures au pou­voir.
Sauf er­reur de ma part il vient d’y avoir des élec­tion libres en Af­gha­nis­tan, elles sont pré­vues pour début 2005 en Iraq. Ces élec­tions n’au­ront cer­tai­ne­ment pas lieu grâce aux ma­ni­fes­tants anti-BUSH, ni grâce au pays « ventres-mous » de la vielle Eu­rope (Fran­cA­ra­bia, Al­le­magne etc) ni grâce aux gau­chos-is­la­mo­philes-ir­res­pon­sables-dé­gé­né­rés, les « anti-tout-pourvu-qu’on-gueule-qu’on-casse-et-qu’on-fume-de-la-beuh » en quelque sorte. Et en­core moins grâce aux cen­seurs de TOUS bords.

Il me semble néan­moins que par­fois il est utile de rap­pe­ler à cer­tains « jeunes cons » qu’ils doivent leur li­berté aux cen­taines de mil­liers de boys Amé­ri­cains qui sont venus mou­rir en Eu­rope pour les li­bé­rer de la bête im­monde nazie, que sans ces mêmes Amé­ri­cains nous se­rions sans doute sous la chape de plomb d’une dic­ta­ture com­mu­niste. Je ne peux que vous conseiller un petit voyage en Nor­man­die, a Da­schau, NYC »ground zéro » ou Bes­lan pour par­faire votre édu­ca­tion et per­cep­tion des faits his­to­riques.

[…}
NDLR:

CEN­SURÉ

La suite de ce mes­sage est cen­su­rée par Fran­çois Cuneo

51)
Fran­çois Cuneo
, le 27.10.2004 à 06:47

Co­ola­pic, pour la der­nière fois: Cuk.​ch n’est pas un en­droit où vous ferez pas­ser la haine d’une re­li­gion quelle qu’elle soit.

Dans la cen­sure ef­fec­tuée, vous sor­tez des phrases du contexte du Coran pour mon­trer une cer­taine vio­lence. Soit.

Vous pou­vez faire exac­te­ment la même chose avec la bible.

Vous pen­sez ce que vous vou­lez de ma to­lé­rance: votre ma­nière de pro­cé­der, votre appel cen­suré à la sup­pres­sion d’une re­li­gion (sous forme de mes­sage boule de neige que vous pro­po­siez), je ne peux pas le lais­ser pas­ser.

Quant au fait que Cuk soit un site Ma­cin­tosh, je crois que vous n’avez pas cli­qué sur « Es­prit du site ».

Co­ola­pic, je n’ai même pas envie d’en­ta­mer une po­lé­mique avec vous.

52)
Oka­zou
, le 27.10.2004 à 06:49

co­ola­pic >

Un petit mot avant que Fran­çois, dans sa grande sa­gesse, ne te passe par-des­sus bord. Tu n’as ma­ni­fes­te­ment pas ta place sur le ra­fiot de la confré­rie cu­kienne qui, tant bien que mal, « fluc­tuat nec mer­gi­tur ». C’est dom­mage mais fran­che­ment mé­rité.

On com­prend vite que ta « thèse » c’est : « L’Is­lam, mal unique et ab­solu. L’éra­di­quer, c’est rè­gler les pro­blèmes du monde. »

Mon pauvre bon­homme, il semble que tu aies ur­gem­ment be­soin d’une thé­ra­pie ap­pro­priée à ton triste état men­tal.

Il y a pire que l’Is­lam, pour un re­li­gieux comme toi. Le pire, c’est moi. Ab­so­lu­ment im­pé­né­trable à toute forme de croyance. Com­mence donc par éra­di­quer l’in­croyance, les im­pies, les mé­créants avant d’en vou­loir à des gens qui, tu dois être le seul à l’igno­rer, par­tagent tes va­leurs.

Et pour faire bonne me­sure, cesse de consi­dé­rer que nous de­vons tout aux troupes amé­ri­caines de li­bé­ra­tion en 44. Tu com­mets une double er­reur. Pre­miè­re­ment, sans les Russes qui te­naient la se­conde mâ­choire de la te­naille, ja­mais le dé­bar­que­ment n’au­rait réussi. En­suite, et enfin, l’Amé­rique n’a pas li­béré l’Eu­rope, elle l’a ache­tée et chaque petit cow-boy fau­ché dans sa jeu­nesse a rap­porté à la fi­nance US son pe­sant de dol­lars. Tu ap­pren­dras à cette oc­ca­sion qu’une guerre, c’est D’ABORD un in­ves­tis­se­ment. Et un in­ves­tis­se­ment, ça doit rap­por­ter. Ce fut le cas et ça l’est tou­jours.

On peut ajou­ter que nos amis amé­ri­cains sont ar­ri­vés bien tard dans cette guerre. Les An­glais étaient avec nous au pre­mier jour et nous n’ou­blions ja­mais nos vrais amis. Et puis, pour pré­ci­ser les dé­tails, les troupes de dé­bar­que­ment US comp­taient moins d’hommes que les Bri­tan­niques, Ca­na­diens, Aus­tra­liens, Néo-Zé­lan­dais, Po­lo­nais, Tchèques, Fran­çais, etc. réunis. Seuls, les Amé­ri­cains ne se­raient par­ve­nus à rien. Les autres non plus, d’ailleurs. La dette est donc col­lec­tive et si cer­tains mal­ap­pris du camp Bush consi­dèrent qu’avoir par­ti­cipé à notre li­bé­ra­tion les au­to­rise à nous im­po­ser les pires igno­mi­nies, ils prennent leur ves­sie pour une lan­terne. Et comme au­rait dit Pierre Dac, une des voix de la France libre à Londres : « …et ça brûle ! »

Quant à éta­blir ce que nous de­vons à la vieille ci­vi­li­sa­tion arabe, cela né­ces­si­te­rait un peu de temps. Les Arabes furent en effet l’in­dis­pen­sable vec­teur cultu­rel et éco­no­mique qui re­liait le monde asia­tique (l’im­pri­me­rie, le pa­pier, la poudre, les pâtes, la soie…) à notre monde oc­ci­den­tal. Nous de­vons aux Arabes, mais aussi aux In­diens les ma­thé­ma­tiques et les bi­blio­thèques.

Je te rap­pel­le­rai aussi que les arabes sont lar­ge­ment mi­no­ri­taires dans l’is­lam. Et tu dis que l’Is­lam n’est pas une re­li­gion de paix. Je te ras­sure, il n’existe pas de re­li­gion de paix. Lis la Bible (an­cien et nou­veau Tes­ta­ments) et tes che­veux blan­chi­ront d’ef­froi.

Enfin, si Sad­dam a perdu la guerre, les Amé­ri­cains aussi. La plus grande et puis­sante armée du monde ne vient pas à bout des ré­sis­tants ira­kiens. Elle aura fait, en toute illé­ga­lité, des mil­liers de morts dont une ma­jo­rité de purs in­no­cents, de femmes et d’en­fants.

Ton com­bat n’est pas le bon. Bush et sa clique de dé­jan­tés n’en veulent aux arabes que pour s’ap­pro­prier leur pé­trole. Si la grande Amé­rique ne com­bat pas en Afrique c’est qu’elle ne peut pas s’y ap­pro­prier de pé­trole.

Ainsi, selon toi, nous sommes des « gau­chos-is­la­mo­philes-ir­res­pon­sables-dé­gé­né­rés ». Je n’y re­con­nais le pro­fil de per­sonne chez Cuk & Co. Tu as dû frap­per à la mau­vaise porte. Es­saye ailleurs…

53)
To­TheEnd
, le 27.10.2004 à 09:08

co­ola­pic: je vais pas faire long parce qu’il ne faut ja­mais donné trop d’im­por­tance à des mes­sages à ca­rac­tères ex­tré­mistes.

1. Je pense que tu n’es pas au bon en­droit pour dé­ver­ser ton fiel (j’ai vu ton pre­mier post qui était bien un mes­sage à ca­rac­tère ra­ciste et sur­tout, digne d’un bon facho).

2. C’est pas parce que les USA ont aidé l’Eu­rope il y a 60 ans qu’ils peuvent tout se per­mettre au­jour­d’hui. Lé­gi­ti­mer les actes illé­gi­times que les amé­ri­cains réa­lisent au­jour­d’hui en Irak c’est tout sim­ple­ment faire preuve de mau­vaise foi, com­paré ce qui est in­com­pa­rable…

Bonne conti­nua­tion ailleurs…

T

54)
Ca­plan
, le 27.10.2004 à 09:30

co­ola­pic (si seule­ment…):

Qu’est-ce que tu in­si­nues? Qu’on crache à la gueule des p’tits gars de 20 ans qui sont venus se faire tirer comme des la­pins sur les plages de Nor­man­die? Ça va pas, non?

Tu nous bas­sines avec tes ré­fé­rences à la lutte contre le na­zisme, mais la forme de ton dis­cours fait plu­tôt pen­ser à une dia­tribe de Josef Goeb­bels, je trouve…

(j’ai lu ton pre­mier post)

55)
In­connu
, le 27.10.2004 à 09:44

Mme Cuk, je vous adore ! Grâce à vous, on a une qua­lité de débat ici qui m’em­plit de joie, qui m’émeut même, re­haus­sée en cela par l’ap­pa­ri­tion/dis­pa­ri­tion maî­tri­sée du trol­leur de ser­vice (co­ola­pic, qui, soit dit en pas­sant, porte bien son pseudo). On a même vu poindre avec plai­sir quel­qu’une du coté sombre (tiens, il y a des gens qui pensent de ce coté ? ;-))) (bon, d’ac­cord, je sors dès que j’ai fini mon petit mot).
L’autre soir, sur Paris Pre­mière, quel­qu’un (Kouch­ner pour ne pas le nom­mer) re­par­lait du fa­meux ‘de­voir d’in­gé­ren­ce’. Je me de­mande de plus en plus dans quelle me­sure ne fau­drait il pas ‘s’in­gé­rer’ aux US pour cause de dé­mo­cra­tie en dan­ger et d’ac­ti­vi­tés dan­ge­reuses sous hal­lu­ci­no­gènes. Ah, mais c’est vrai, j’ou­bliais : le grand ado mus­clé d’ou­tr’At­lan­tique fait peur… Il fau­drait tout de même qu’un petit con se dresse de toute sa hau­teur pour le lui dire à la face une bonne fois pour toute : « Hé, l’ado, tu com­mence à nous les bri­ser menu ! Si tu conti­nue comme ça, tu vas te ra­mas­ser une gi­ro­flée à cinq feuilles ! » Mais bon, je doit rêver là. Il fau­drait que le petit con existe, d’une part et d’autre part qu’il ait plein d’amis qui le suivent…

Je sors…

^. .^ Ger­Faut
=U= http://​gerfaut.​com
, http://​equinoxiale.​com
Ger­Faut c’est frais, mais c’est pas grave.

56)
Leo_11
, le 27.10.2004 à 09:55

Co­ola­pic:
Pour la me­nace ter­ro­riste re­garde du côté des Ri­cains sur­tout:
– Iro­shima…
– Cuba…
– Viet­nam…
Et j’en passe…
Et chez eux… re­garde les conflicts ra­ciaux, les guerres de pou­voir et tout et tout…
Ton mes­sage est dé­placé et sur­tout, comme in­di­qué à plu­sieur re­prises plus haut, ma­ni­pulé par la toute grande puis­sance des mass-me­dias à la botte du clan Bush…
Si réel­le­ment tu penses ce que tu dis alors tu n’as ef­fec­ti­ve­ment rien à faire ici.
CIAO

57)
alec6
, le 27.10.2004 à 09:59

Coule à pic ! et qu’on en parle plus !!!

Oka­zou ! Non, non, vrai­ment, c’est pas « ter­mi­nal des pré­ten­tieux » c’est « TER­MI­NUS des pré­ten­tieux », al­lons, ré­vise Au­diard un peu…

C’était pour dé­tendre un chouïa (quoi ! un mot arabe) l’at­mo­sphère…

Alexis

58)
alec6
, le 27.10.2004 à 12:43

Bonne nou­velle pour les eu­ro­péens (les suisses ne sont pas trop concer­nés…)
Le com­mis­saire eu­ro­péen Ba­roso re­voit sa copie et ne conserve pas l’agité du bocal ita­lien in­té­griste catho, Bo­ti­glione dans son équipe, reste à connaître la com­po­si­tion de la pro­chaine…

Il faut vrai­ment veiller au grain !

Alexis

59)
dra­zam
, le 27.10.2004 à 14:51

Pour adou­cir tes nuits pleines de cau­che­mars co­ola­pic, je t’offre (et aux autres par la même oc­ca­sion) ces quelques pa­roles qui valent mieux qu’un long dis­cours, des zamis Fre­de­ri­ckx Gold­man et Jones :

Et si j’étais né en 17 à Lei­dens­tadt
Sur les ruines d’un champ de ba­taille
Au­rais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été al­le­mand ?

Bercé d’hu­mi­lia­tion, de haine et d’igno­rance
Nourri de rêves de re­vanche
Au­rais-je été de ces im­pro­bables consciences
Larmes au mi­lieu d’un tor­rent ?

Si j’avais grandi dans les do­ck­lands de Bel­fast
Sol­dat d’une foi, d’une caste
Au­rais-je eu la force en­vers et contre les miens
De tra­hir, tendre une main ?

Si j’étais née blanche et riche à Jo­han­nes­burg
Entre le pou­voir et la peur
Au­rais-je en­tendu crs cris por­tés par le vent
Rien ne sera comme avant ?

On saura ja­mais c’qu’on a vrai­ment dans nos ventres
Caché der­rière nos ap­pa­rences
L’âme d’un brave ou d’un com­plice ou d’un bour­reau ?
Ou le pire ou le plus beau ?
Se­rions-nous de ceux qui ré­sistent ou bien les mou­tons d’un trou­peau
S’il fal­lait plus que des mots ?
Et si j’étais né en 17 à Lei­dens­tadt

Sur les ruines d’un champ de ba­taille
Au­rais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j’avais été al­le­mand ?
Et qu’on nous épargne à toi et moi si pos­sible très long­temps
D’avoir à choi­sir un camp

Et pour­tant, ces al­le­mands au­jour­d’hui sont nos voi­sins, amis et frères eu­ro­péens, mal­gré et par l’His­toire. Allez, adieu co­ola­pic.

____________________
dra­zam strikes again

60)
dra­zam
, le 27.10.2004 à 15:01

Et si on lan­çait un pro­jet d’en­ver­gure pour sau­ver nos zamis amé­ri­cains : Res­tooore… De­mo­cra­cyyy !
Avec un dé­bar­que­ment allié s’il le faut, dur, mais pour une cause juste, for­cé­ment… Of­fen­sive « uni­la­té­rale, » nous n’avons pas be­soin d’at­tendre une ré­so­lu­tion de l’ONU, nous non plus. Pis on leur doit bien ça après tout, nous leurs ayeux…

Je vois bien To­ZiEnd en Gé­né­ral Pat­ton, et Oka­zou oeu­vrer sur le front de l’Est ! ;o)

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dra­zam strikes again

61)
To­TheEnd
, le 27.10.2004 à 17:49

Bon, voilà un truc un peu dra­ma­tique à lire qui re­flète tout ce qu’on a pu dire ces der­niers jours. J’in­vite les gens à lire un ar­ticle du Cour­rier In­ter­na­tio­nal qui fait suite à de ré­cents son­dages aux USA… C’est pa­thé­tique ce que beau­coup de ri­cains pensent des vé­ri­tés et men­songes au sein de leur pays ou à l’ex­té­rieur… ça fait juste peur je vous dis…

Pour ceux qui se de­mandent pour­quoi je donne un lien sur un jour­nal gau­cho (peut être pas assez aux goûts de cer­tains), c’est un ac­ci­dent évi­dem­ment. Tout le monde sait à quel point je suis comme « coule droit en bas ».

D: je suis prêt à m’oc­cu­per du dé­bar­que­ment sur la côte ouest! Je com­men­ce­rai pas la Ca­li­for­nie… est-ce que quel­qu’un connaît l’adresse de N? J’ai be­soin d’une in­fir­mière par­ti­cu­lière pen­dant ma cam­pagne!!!

T

63)
In­connu
, le 27.10.2004 à 18:52

Super pa­pier de Anne… Quand la ma­ni­pu­la­tion joue les boo­me­rang, cela de­vient co­mique.

http://​www.​macdigit.​com

64)
Anne Cuneo
, le 27.10.2004 à 19:31

To­TheEnd, tu prouves en nous ren­voyant au cour­rier In­ter­na­tio­nal (comme gauche, j’ai déjà vu plus, mais enfin….) qu’il ne faut ja­mais gé­né­ra­li­ser. Tu ex­primes des opi­nions de droite, mais tu as bon coeur, et ta droite est donc mo­dé­rée. La preuve ir­ré­fu­table que tu es un ex­cellent suisse (hem…) Cela dit, je par­tage ta peur. Les consé­quences de ces élec­tions, et de ce qui se passe de­puis les der­nières, c’est aussi nous qui les pre­nons en pleine gueule.

Anne

65)
In­connu
, le 28.10.2004 à 00:55

La guerre de 1914-1918 a été « dé­ci­dée » par un maxi­mum de 70 per­sonnes.
Cela a en­trainé que des mil­lions de per­sonnes se sont mis à haïr des mil­lions d’autres per­sonnes (et ré­ci­pro­que­ment) sans même les connaître.

Dans le livre « IBM et l’ho­lo­causte », sorti en 2001 chez Ro­bert Laf­font, écrit par Edwin Black il est dé­mon­tré que c’est le pa­tron de IBM USA, de l’époque, qui a fourni à Hit­ler les cartes per­fo­rées et autres ou­tils qui ont per­mis de ré­per­to­rier les quelques 6 mil­lions de Juifs, pen­dant la der­nière grande guerre mon­diale.

Ex­trait de la post­face:
 » Au­jour­d’hui, on uti­li­se­rait des or­di­na­teurs. A l’époque, il n’y en avait pas. Mais les nazis avaient autre chose: des ma­chines à cartes per­fo­rées. Elles étaient par­tout, dans les bu­reaux, dans les usines, …..,Toute la ma­chine de guerre al­le­mande,……, re­po­saient sur ces ap­pa­reils. Et ceux-ci étaient la pro­priété d’une en­tre­prise amé­ri­caine: IBM.

Certes, avec ou sans IBM, les nazis au­raient en­tre­pris d’ex­ter­mi­ner les Juifs. Mais les chiffres, eux, au­raient été très dif­fé­rents… »

Edwin Black est le fils de sur­vi­vants po­lo­nais de l’Ho­lo­causte. Après avoir été grand re­por­ter au Wa­shing­ton Post, il est au­jour­d’hui jour­na­liste d’in­ves­ti­ga­tion in­dé­pen­dant.

67)
Spa­rhawk
, le 28.10.2004 à 07:46

Un ex­cellent livre, « IBM et l’ho­lo­causte ». On voit bien que les Amé­ri­cains sont plus forts pour faire le mé­nage chez les autres que chez eux.

Sinon, je vous si­gnale la pa­ru­tion d’une nou­velle revue consa­crée à l’im­pé­ria­lisme amé­ri­cain: l’Em­pire. 4 nu­mé­ros par an, dis­po­nible au­près des mar­chands de jour­naux suisses et fran­çais. Ça vaut le dé­tour.

68)
coa­coa
, le 28.10.2004 à 08:10

S’il y a en­core des gens pour lire les com­men­taires de cette hu­meur, pour dire, nous avons rai­son d’avoir peur, bon sang !
Venez voir ici ce qui se trame en­core une fois comme par za­zard dans un état gou­verné par la fa­mille.
C’est ré­vol­tant, et nous, on ne peut que se dire « Bon. » C’est in­sup­por­table !

69)
alec6
, le 28.10.2004 à 15:10

G. Cha­te­lain, at­ten­tion aux agi­tés du gre­nier de ce ré­seau qui voient le com­plot par­tout, cf le livre de « Meillant » (je crois) sur le 11 sep­tembre et sa thèse fu­meuse sur l’avion au pen­tha­gone…
Il sem­ble­rait que ces agi­tés soient un peu près du FN par ailleurs…

Alexis

70)
G4­Beige
, le 29.10.2004 à 02:17

Je ne crois pas que Kerry soit le can­di­dat idéal, c’est le moins pire….

Si Georges W. Bush était réélu ce se­rait une grave tra­gé­die pour le monde, jus­qu’ici, il n’a ja­mais eu de vraie lé­gi­ti­mité, mais une ré­élec­tion lui don­ne­rait les pleins pou­voirs..

Si le pire de­vait ar­ri­ver, je pense en­voyer une lettre à l’am­bas­sade des Etats-Unis leur ex­pli­quant que je res­sens ce vote comme une dé­cla­ra­tion de guerre à l’en­contre du monde en­tier et qu’en consé­quence je me ver­rais forcé de dé­cla­rer la guerre en mon nom aux USA, je pré­ci­se­rai bien sur que je ne compte pas at­ten­ter à la vie de ci­toyens amé­ri­cains, ni les at­ta­quer, mais qu’ils sont per­sona non grata sur ma pro­priété… Bien sur en cas de chan­ge­ment de pou­voir, je si­gne­rai un traité de paix…

Bien sur mon geste isolé ne ser­vira pas à grand chose, mais si tous les gens qui sont op­po­sés à la po­li­tique Bush fai­saient de même, celà pour­rait in­flé­chir sur la po­li­tique in­ter­na­tio­nale amé­ri­caine…

« Avoir de grands pou­voirs im­plique une grande res­pon­sa­bi­lité »

Il est tout de même temps que tous les hu­mains (ça fait idéa­liste, je sais, mais si j’avais dit hommes, j’au­rais eu les fem­mi­nistes sur le dos), qu’ils soient ci­toyens ou consom­ma­teurs se rendent compte de leur pou­voir. Si per­sonne ne vote pour lui, aucun po­li­ti­cien ne fera car­rière, si per­sonne n’achète ses pro­duits, au­cune en­tre­prise ne sur­vit……

Nous avons tous le pou­voir de chan­ger les choses, alors uti­li­sons-le…

Euh, on dé­clare aussi la guerre à Apple pour ob­te­nir des ma­chines gra­tuites ???

C’est dom­mage que les emo­ti­cons ne fonc­tionnent pas dans les ré­ac­tions, ce se­rait si joli….

71)
G4­Beige
, le 29.10.2004 à 02:40

Je vou­drais en­core ajou­ter ceci, sans vou­loir ap­pe­ler à la pa­ra­noïa, mais plu­tôt à la prise de conscience:

Nous sommes ma­ni­pu­lés, oh pas par des ex­tra-ter­restres ou de vi­laines agences se­crètes, quoique si, les agences font ce qu’elles peuvent, mais il existe ef­fec­ti­ve­ment un moyen plus simple et plus ef­fi­cace que les rayons ma­giques ou que les me­naces pour ma­ni­pu­ler les gens, il suf­fit de contrô­ler les mé­dias, pas be­soin de men­tir, il suf­fit de sa­voir in­ter­pré­ter la vé­rité….

Je vou­drais don­ner un exemple tiré d’un livre de Phi­lippe Van­del (chro­ni­queur à Canal + pour nulle part ailleurs entre autres) qui illustre par­fai­te­ment ce pro­pos, le livre s’ap­pelle C’est mon avis et je le par­tage », une ap­proche hu­mo­ris­tique mais fort réa­liste de la scène po­li­tique fran­çaise. Je n’ai plus ce livre, l’ayant of­fert à un ami, mais je me sou­viens d’un exemple de com­mu­ni­ca­tion at­tri­bué au parti com­mu­niste…. :

Il s’agit de faire un com­mu­ni­qué sur une ma­ni­fes­ta­tion ayant ras­sem­blé 400 ca­ma­rades com­mu­nistes….. Comme ça fait mi­nable, il faut étof­fer..

Voici l’ar­gu­men­ta­tion: 400, c’est deux fois 200… et 200, c’est 2 cen­taines… Parmi ces 400 per­sonnes, il y en a sur­ement qui sont de la même fa­mille, et ils ont aussi des amis dans la masse, c’est cer­tain…

Et l’ar­ticle: Des cen­taines, et des cen­taines de ca­ma­rades, et leur fa­mille, et leurs amis, se sont ras­sem­blés……

Fran­che­ment ça fait beau­coup mieux que 400 pelés se sont ras­sem­blés…

Et tout celà sans aucun men­songe, c’est juste une ma­nière de for­mu­ler les phrases.

Pour ceux qui ont Canal +, je leur conseille de re­gar­der la se­maine des Gui­gnols ce WE et d’en­re­gis­trer l’in­ter­ven­tion de Sad­dam Hus­sein qui de­mande de for­mer une coa­li­tion contre les USA pour les mêmes rai­sons qui font que les USA ont at­ta­qué l’Irak et avec plus de preuves. Enfin un sketche qui rap­pelle la grande époque des Gui­gnols….

72)
G4­Beige
, le 29.10.2004 à 02:47

En­core moi, juste en pas­sant, Anne, ce mois-ci, Na­tio­nal Geo­gra­phic Chan­nel Eu­rope dif­fuse jus­te­ment un re­por­tage sur la ré­in­tro­duc­tion du loup et du Grizzly aux USA, on voit bien dans ce re­por­tage que les consi­dé­ra­tions po­li­tiques passent en gé­né­ral bien avant les autres….

On voit aussi un exemple ou toutes les per­sonnes concer­nées ont pris en main le pro­blème plu­tot que de lais­ser le gou­ver­ne­ment dé­ci­der…

73)
In­connu
, le 29.10.2004 à 21:03

Le ‘Dis­cours de la ser­vi­tude vo­lon­taire » de La Boé­tie.
(re­bap­tisé par les édi­teurs, le « Contr’Un ».

…La ré­sis­tance à la mi­sère et à l’op­pres­sion ne passe par, pour La Boé­tie, par la vio­lence et le meurtre.
La ser­vi­tude des peuples est vo­lon­taire; ce sont eux qui…., en ac­cep­tant le joug, dé­na­turent la na­ture hu­maine, pé­trie de fran­chise et de li­berté.

Per­sonne ne pour­rait com­man­der, s’il n’y avait per­sonne pour obéir.

G4­beige: « Enfin un sketche qui rap­pelle la grande époque des Gui­gnols…. »
C’est d’au­tant plus vrai pour moi que j’ai eu la chance d’en faire par­tie, en tant que pro­duc­teur et réa­li­sa­teur « son ». Il y avait en­core, par­fois, un peu de ten­dresse, un peu d’hu­main, dans les sketches.

74)
Wol­fram74
, le 31.10.2004 à 21:15

Les 72 « hu­meurs » que je viens de lire me foutent un coup de blues monstre …

En ar­ri­ver à fo­ca­li­ser avec une telle dé­bauche d’éner­gie sin­cère tous les maux du monde ac­tuels et fu­turs sur la tête d’une poi­gnée d’hommes, sur­tout de la part de per­sonnes culti­vées, cela me laisse dans un pro­fond désar­roi …

Que Bush ou un autre di­rige les EU, cela m’est au fond par­fai­te­ment égal. Mais ce n’est cer­tai­ne­ment pas l’ad­mi­nis­tra­tion Bush qui a fait :

Le Rwanda
L’ex-You­go­sla­vie
Le Tibet

L’in­té­grisme mu­sul­man
Les non-dé­mo­cra­ties de 2/3 des états mon­diaux
Le mil­liard de $ de for­tune es­timé de Yas­ser Ara­fat

La vente de ré­ac­teur nu­cléaire à l’Irak
La vente d’usines chi­miques à l’Irak
L’uti­li­sa­tion sys­té­ma­tique de la ré­pres­sion de masse dans ce même pays
Sans par­ler de l’uti­li­sa­tion d’armes chi­miques

Le taux de su­cide en CH, no­tam­ment chez les jeunes
L’ato­mi­sa­tion de nos so­cié­tés
L’avi­lis­se­ment in­tel­lec­tuel de nos « masses » par les mé­dias
Le stress lié aux condi­tions de tra­vail

Je crois que cha­cun peut com­plé­ter ces listes pour faire ex­plo­ser la place ré­ser­vée à ces « hu­meurs » sur le ser­veur !

Je le di­sais plus haut, le fait que le monde oc­ci­den­tal, sur­tout Eu­ro­péen mais pas seule­ment, s’est fo­ca­lisé contre le gou­ver­ne­ment Bush et la guerre en Irak me laisse dans une tris­tesse pro­fonde. Que nos mé­dias, nos élites in­tel­lec­tuelles et po­li­tiques s’acharnent à prou­ver (sans au­cune dé­mons­tra­tion) que Bush est LE Satan fau­teur de tous les troubles, cela me laisse en­tre­voir le dé­ca­lage énorme qui existe entre la réa­lité (cf. liste) et notre mode de pen­sée ac­tuel, que je qua­li­fie­rai de vir­tuel, Ma­cU­ser oblige …

Quand Kerry aura rem­placé Bush (ce que j’es­père) et qu’il nous de­man­dera de l’aide pour ne pas lais­ser des pri­son­niers de droit com­muns prendre le pou­voir par la force en Irak, que vous, que nous lui ré­pon­drons-nous ? Quand un nou­vel at­ten­tat se­couera une de nos dé­mo­cra­ties, qui ac­cu­se­rons-nous ? Quand un état membre de l’ONU ré­élira son pré­sident sor­tant avec 99.9% des voix, où tour­ne­rons-nous la tête ?

En tant que seul uti­li­sa­teur de macs et de Fi­le­Ma­ker dans un en­vi­ron­ne­ment ex­clu­si­ve­ment PC, j’avais grand plai­sir d’ou­vrir Cuk.​ch chaque fois que je le pou­vais. Il ne faut pas m’en vou­loir, il y a des choses plus im­por­tantes que le Mac et 72 contre 1, cela fait va­ciller ma flamme …

Bonne conti­nua­tion après le 2 No­vembre

75)
To­TheEnd
, le 31.10.2004 à 22:09

Purée Wol­fram74, j’es­père que ce n’est pas un adieu!

Si nous stig­ma­ti­sons au­tant W, c’est pas parce qu’il est le démon in­carné ou que c’est à cause de lui (uni­que­ment) que le monde va mal…

Pour moi, et pro­ba­ble­ment les autres 70 com­men­taires, W re­pré­sente tout sim­ple­ment le fir­ma­ment du men­songe, de l’es­cro­que­rie mo­rale, de la dé­for­ma­tion de la vé­rité, du fou­tage de gueule gé­né­ra­lisé.

Avant-hier, sur la ques­tion des armes de des­truc­tions mas­sives ira­kiennes, Rudy Giu­liani (oui, oui, le trou­duq qui était un héro quand les tours sont tom­bées à New York) et qui sup­porte W a dé­claré que si on avait rien trouvé, c’était peut être un peu à cause des troupes sur place qui n’avait peut être pas assez cher­ché…

Si j’osais une ana­lo­gie sur un type que je n’ap­pré­cie pas plus que ça mais que je ne pense pas aussi men­teur, c’est comme si on de­man­dait à Chi­rac: « Que pen­sez-vous des chô­meurs? » et qu’il ré­ponde: « S’ils sont chô­meurs, c’est pro­ba­ble­ment parce qu’ils n’ont pas assez cher­ché un em­ploi… »

Je ne pense pas qu’ici les gens se voilent la face, les pro­blèmes dans ce monde sont mul­tiples et ils n’ont pas une seule cause. Tou­te­fois, W re­pré­sente ce qui se fait de pire dans cette so­ciété car il es­saie de faire croire que la vé­rité c’est l’in­verse de la réa­lité…

A ce point, c’est tout sim­ple­ment in­ad­mis­sible.

T