Ce dimanche, je suis allé à l'Octogone de Pully, à l'occasion du festival Pully Lavaux à l'heure du Québec, pour assister aux concerts de Charlebois.
Charlebois Jérôme et Robert (de gauche à droite)
photo prise avec iPhone 5S
Pour la 1re fois en Suisse, Jérôme, l'un des fils, s'est produit 45 minutes en 1re partie, et Robert, le père, a fait presque 2 heures de concerts.
Je dois vous avouer là que concernant Robert, il ne s'agit pas moins que de la 7e fois pour moi en 16 ans (mais 6e fois depuis 2007), 8 ou 9e fois pour ma femme.
Pourquoi aller le voir aussi souvent me direz-vous ? Et bien parce que Robert Charlebois a 72 ans (!!!), et nous ne savons pas encore combien de temps il va tourner, surtout quand l'on voit l'énergie qu'il déploie sur scène.
Il est simplement l'un des artistes les plus convaincants que j'ai pu voir sur scène. Il n'y a pas de grand show, quoique l'on voit que le spectacle est rôdé dans ses enchaînements, dans ses blagues, dans les lumières, mais le principal est la musique, et l'énergie. Car on ne voit pas que Robert, on voit un groupe. Très fidèle à ses musiciens, seul le batteur avait moins de 10 ans de travail en commun, puisque c'était son 1er concert avec l'ensemble, ce qui s'est à peine remarqué !
Pourquoi convaincant ? Parce qu'il se démène comme un fou, il court sur scène, il interagit avec le public, il blague, il râle après le micro qui ne serait pas assez rock'n'roll (parce qu'avec le coude comme ça, et non droit, comme ceci), et surtout, il a dans son répertoire des chansons très variées, allant de la balade au rock'n'roll débraillé. Donc, de quoi faire chauffer le public, malgré l'âge moyen plutôt élevé de l'assistance !
Et il a réussi à faire lever 3 fois la salle ! Bon, OK, la 1re fois, sur un tube qui n'est pas sa chanson la plus réussie à mon sens (j’t'aime comme un fou), mais les 2 autres fois à la fin du set principal, et à la fin du rappel !
Il y a deux ans, un ami est venu avec sa fille de 18 ans. Elle avait dit après le concert : « il va mourir sur scène, tellement il se donne ! » c'est ce qui l'avait le plus marqué ! cette énergie et cette générosité ! et elle ne connaissait rien de ce chanteur, à part Lindberg, ou Je reviendrai à Montréal.
Hélas, pas de Fu Man Chu cette fois. Je l'ai demandée, mais il a répondu, « c'est creep ! » (il me semble... laissant en tout cas que ce n'était pas envisageable !). Mais il a aligné les rocks endiablés, avec Frog Song, Entre-deux-Joints. Ainsi que les balades sublimes et délicates (Avril sur Mars, etc.), sans oublier son chef d'oeuvre (à mon sens) : Ordinaire.
Bref, vous l'avez compris, je suis plutôt fan. Mais ce n'était pas gagné. Lorsque ma femme, qui a grandi avec sa musique, car ses parents en étaient fans, a voulu me faire découvrir cela en 1997, je n'ai pas adhéré. Il a fallu que je le voie sur scène, parce que j'effectuais un stage au théâtre de Beausobre en 2001 pour me convaincre, et me « convertir ». C'est là que j'ai découvert un personnage atypique : auteur, compositeur, interprète, acteur, brasseur. Il a une place particulière au Québec pour avoir fait partie des chanteurs revendiquant le français comme langue artistique, et non l'anglais. Il est donc vu comme chansonnier, alors que musicalement, il est très teinté des musiques anglophones de l'époque (psychédélique, blues, rock'n'roll, funk, country...), avec toute l'énergie qui va avec. De plus, je trouve que ces arrangements sont rarement simplistes, mais plutôt très riches, soit en harmonies, soit en fantaisies nécessitant un grand niveau de maîtrise, si ce n'est technique, au moins dans la rythmique, et l'énergie à déployer. Aussi, en 6 fois, je vous avoue avoir vu 6 formations différentes, ce qui amène à chaque fois des arrangements retravaillés, malgré une setlist n'évoluant que pour 5 à 6 morceaux. S’il a à chaque fois eu un batteur et 2 guitaristes, il a tour à tour été accompagné d'un bassiste, ou contrebassiste, d'une violoniste, d'un claviériste, et lui n'a eu qu'une guitare, ou un synthé, ou un piano. Donc, sans révolutionner à chaque fois ses concerts, il y a suffisamment de variété pour reconnaître chaque version.
Je vous recommande vivement, si vous entrez dans sa musique, de le voir une fois sur scène. Normalement, il est tous les 2 ans à Pully, s'il garde le rythme (le festival ne se tient pas chaque année !).
En première partie, nous avons donc découvert son fils, Jérôme Charlebois.
Plus grand en taille, c'est par contre incroyable de voir les similitudes, et pas seulement physiques, mais également dans les intonations de chants, ainsi que dans certaines attitudes, voire mimiques durant le chant. Sa voix est plus haute, et il a une belle présence. Sa musique est plus centrée apparemment sur une sorte de country-folk-rock en français. Je n'ai pas trouvé une très grande variété dans sa musique, mais en live, c'était un très chouette moment. Habituellement, je suis plus intéressé par la musique que par les textes, mais dans ce cas, j'avoue que j'ai bien aimé ses textes, comme sur Moche pour toi. Je ne suis pas certain de piquer l'album que ma femme a acheté suite à cette découverte, mais je tenterai d'y revenir. Il était pour sa part accompagné d'un trio batterie, basse, guitare, et lui jouait de la guitare, mais pas le même band que sur cet extrait. C'est son bassiste qui m'a impressionné, nous seulement parce que j'avais son amplificateur droit sur moi, mais par un jeu très mélodique.
Il a par contre fait une très jolie chanson au sujet de son père : Mon père, qui semble confirmer que Robert ne joue pas de rôle sur scène ; qu'il est sincère et lui-même.
Enfin, une note sur cette salle. J'adore ce théâtre de l'Octogone, une superbe configuration en arc de cercle, avec peu de profondeur. On doit voir bien de partout, il me semble. Je dis « il me semble », parce que nous sommes à chaque fois au 1er rang, pour Robert en tout cas. À souligner toutefois, nous nous faisons avoir à chaque fois : nous nous prenons les amplis de guitare en pleine face ! c'est qu'ils jouent forts ces gars-là ! et je n'ai pas l'impression que c'est parce qu'ils sont sourds, c'est parce qu'ils sont rock'n'roll ! mais du coup, au 1er rang, nos oreilles sont à la hauteur des amplis. Et pour peu qu'ils soient orientés sur nous, nous ne profitons pas assez de l'équilibre général, ce qui a pu nous jouer des tours sur la compréhension des textes de Jérôme Charlebois, car sa voix étant moins audible. Et ce volume a un impact sur le public, car à chaque fois, lors de la pause, et à la fin, nous entendons le public (majoritairement plus âgés que nous), souligner le volume « trop fort ». Mais, moi, ça ne me dérange pas.
Au final, c'était une superbe soirée!
, le 08.06.2016 à 06:54
Charlebois …
Le loup, le renard et le lion
et puis Lindberg avec Louise Forestier …
Grand bonhomme.
, le 08.06.2016 à 15:27
J’ai eu l’occasion de l’enregistrer au Festival de la chanson française de Spa en 1975. Je l’aime beaucoup moi aussi:
« Je suis un gars ben ordinaire
Des fois j’ai pu l’goût de rien faire
J’fumerais du pot, j’boirais de la bière
J’f’rais d’la musique avec le gros Pierre
Mais faut que j’pense à ma carrière
Je suis un chanteur populaire »
Quant à la sono des concerts, c’est souvent n’importe quoi.
, le 08.06.2016 à 21:42
je l’ai vu il y a une vingtaine d’années à Paris (Le Casino de Paris). C’était pour la maudite tournée. Extraordinaire.
, le 09.06.2016 à 11:32
Je suis allé hier soir voir Coeur de pirate, mes oreilles pleuraient. Quel dommage…
Luc