Me voilà donc de retour (ravie de te retrouver - ou devrais-je dire "vous" ?) après un long silence, silence dû à la conjonction de plusieurs facteurs. Un retour que je pourrais résumer par "un mari et des illusions en moins, une nouvelle formation certifiante et (très) exigeante à mon actif (deux ans de ma vie, quand même !), de nouveaux rêves en stock, des projets plein la tête, incluant un amant plus jeune que moi (de son âge, je me fiche - un peu - mais mes cheveux gris m'agacent prodigieusement) et quelques cogitations sévères que (tu me connais, depuis le temps, c'est pas rien, 146 billets) je vais partager avec toi" (parce que non, je ne sais toujours pas réfléchir en silence).
Si tu es féru(e) d'informatique, de photos, d'applications, de tests, de conseils et astuces de geek, passe ton chemin, lectrice, lecteur, tu vas sombrer dans l'ennui à partir... de maintenant ! Si tu es coincé(e) dans un train, dans un métro, dans un bureau sans intérêt, reste, mon billet aura au moins le mérite de te permettre de tuer quelques minutes.
Je ne sais pas toi mais moi, j'ai vu quelques films qui ont été comme des coups de poing dans la gueule : je suis ainsi sortie en état de choc de "breaking the waves". Ce film, je l'ai vu avec Louis-Philippe (non, ce n'est pas un pseudo, il existe des gens qui portent réellement ce prénom !) il y a fort longtemps mais je n'ai pas oublié le silence dans lequel nous avons bu une bière après la projection. Nous étions assommés, submergés.
J'ai connu une émotion tout aussi forte en regardant/écoutant le discours de Annie Girardot, il y a tout aussi longtemps. Bien sûr, c'était différent, tout en étant semblable : un tsunami. Un truc qui prend aux tripes. Qui secoue. Dont on (je) ne sort pas indemne.
Il y a onze mois, la pédopsychiatre qui suit Junior m'a lancé un simple "je ne serais pas étonnée que le diagnostic vous concernant soit le même que celui de votre fils". Je suis repartie, furieuse, assommée : c'était donc à nouveau de la "faute" de la mère ! Comme c'était "pratique", on avait ainsi une explication à la colère, à la rage, au désarroi de Junior : moi, sa mère, qui avait eu le toupet de lui transmettre son ADN ! Comme s'il n'avait pas de père, comme s'il était uniquement le fils d'une femme ! Quelle connerie parce qu'au père, rien, on ne lui avait rien dit au sujet des troubles dont souffre Junior (13 ans). Remarque, je n'aurais pas dû être étonnée : durant des siècles, on a estimé que l'autisme était le fait de la mère, laquelle aurait entretenu avec son enfant une relation "tronquée".
Après cette petite phrase, lancée "comme ça", dans un entretien "de routine, on fait le point", je suis partie "en croisade" : j'allais démontrer à cette "conne" qu'elle se trompait ! Et quand je pars en croisade, ça donne (en résumé) "j'achète tous les bouquins que je trouve sur le sujet, je les lis, j'avale des articles scientifiques, francophones, anglophones, germanophones peu importe, et j'en tire les conclusions qui s'imposent, j'aurai raison, elle aura tort, la psy de pacotille, elle est pédopsy, pas psy pour adulte, elle se prend pour qui, merde à la fin".
Ce que je ne n'avais pas prévu, c'est le coup de poing que j'allais me prendre, dans la tronche, dans le plexus, dans les tripes, juste en lisant les 100 premières pages d'un "bête" livre. Je ne te cacherai pas, lectrice, lecteur, que j'ai même pleuré, douloureusement, longuement : j'en suis arrivée à me demander si Monique n'était pas juste un pseudo derrière lequel se trouverait "Ex-Mari", véritable auteur de cette prose, tant les "constats" qu'elle contenait étaient similaires aux reproches entendus de sa bouche durant des années, comme une longue et immuable litanie.
"Tu n'es jamais contente, tu es toujours intrusive dans tes questions, tu exagères, tu ne lâches jamais rien, tu as trop d'idées, tu es trop exigeante" : bref, "trop". En tout. Tout le temps. Et moi de douter de tout, de tout et de son contraire même. Et de consulter encore et encore, de Psy1.0 à Psy5.0... Inlassablement, toujours à la recherche d'un sentiment qui serait en gros "ça roule, ça va merci". Qui n'est jamais venu. Parce que ça aurait été un mensonge, parce que je sentais bien que "ça coinçait quelque part". Mais où ?
A Psy5.0, je reconnais un grand mérite : alors que je lui demandais, désespérée, si le "diagnostic à la hussarde" de la pédopsy pouvait malgré tout être correct, il m'a dit "je ne sais pas, je ne suis pas spécialiste de la question mais allez au bout de la démarche, ça pourrait grandement vous aider de savoir".
J'ai donc ouvert mon carnet d'adresses - travailler depuis plus de douze ans dans le domaine médico-social, ça aide - et j'ai fini par trouver deux vrais spécialistes de la question sous l'angle adulte : sur leurs conseils, après plusieurs entretiens et après avoir survécu aux affres du doute qui m'a taraudé des nuits entières, j'ai accepté de subir tous les examens, tous les tests possibles, malgré mes craintes, mon stress. Quelques jours plus tard, le diagnostic tombait, net : je fais partie de ce 2,2% de la population qualifié parfois de "zèbre".
C'est à ce stade de mon billet que je retiens mon souffle, que j'ai peur. Peur que le fait de dire publiquement "je suis une femme HP", pour "à haut potentiel" - et non Hewlett-Packard - ne soit perçu comme une forme de vantardise alors que ce qui m'a fait souffrir durant des décennies, c'est avant tout le fait qu'être surdoué, "c'est une façon d'être au monde qui colore l'ensemble de la personnalité", "c'est l'émotion au bord des lèvres, toujours", parce qu'un "surdoué pense d'abord avec son coeur, bien avant de penser avec sa tête". Et j'ai couru les psys, avec "la sensation que, si on ne réagit pas comme les autres, ce ne sont pas les autres qui peuvent être mis en cause mais soi-même" (citations du livre mis en lien ci-dessous).
Lectrice, lecteur, crois-moi, elle a raison, Jeanne, quand elle écrit "quand on est surdoué, on ne se sent jamais, mais alors jamais, supérieur aux autres"; elle dit la vérité, Monique, quand elle précise que "la peur de l'échec est une hantise chez l'adulte surdoué" : le syndrome de l'imposteur m'a accompagnée durant toute ma vie et j'ai "collectionné" les formations, les titres, les certificats, toujours dans le but de faire taire ma peur viscérale de ne pas être à la hauteur.
Aujourd'hui, après la colère, le déni, le chagrin, la douleur, l'étonnement, après avoir passé des années à laisser certaines personnes me dire comment je devrais être (et surtout ne plus être), je ressens enfin une forme de "paix intérieure", comme si je pouvais maintenant rassembler en moi tous ces morceaux de puzzle éparpillés depuis... toujours et qui ne formaient jusqu'alors pas un tout cohérent : je ne saurais toujours pas répondre simplement à cette question mais puisque de plus en plus de gens, homme ou femme peu importe, osent, par chance, faire leur coming-out, je peux bien, moi aussi, avoir cette force pour dire afin d'être "juste moi", enfin !
Merci ici à Origenius, dont les mots ne m'ont jamais quittée : "je me demande si la difficulté que vous avez à vous définir avec justesse, Madame Poppins, ne dévoile pas justement que vous n’êtes pas la mesure de ce que vous êtes, que vous n’êtes pas circonscrite à l’intérieur des mots que vous employez pour vous dire. C’est en cela, si jamais je vous ai comprise, que je vous rejoins…" (4 mai 2009).
Et toi, quels sont les mots qui résonnent encore et toujours dans ta tête, dans ton coeur, dans ton esprit, dans ta mémoire ?
, le 14.03.2016 à 05:54
Bonjour Madame Poppins,
Heureux de vous (te ?) retrouver après ces longs mois de silence et franchement triste de constater l’éclatement de ce que je ne parvins jamais à construire, pour de multiples raisons : un couple et une famille.
Se découvrir soi-même constitue pour certains un emploi à temps complet et ne se réalise jamais sans casse pour l’entourage et pour soi-même.
Reste à espérer, faute de mieux, que cette démarche rende l’existence moins difficile…
, le 14.03.2016 à 07:30
Chère zebrelle,
Ravi de vous retrouver. Vous nous manquiez. Encore plus ravi de savoir que vous avez trouvé une forme de paix intérieure.
, le 14.03.2016 à 07:58
Eh bé…
Pour un retour, c’est un sacré retour !
Je prend ton billet en pleine gueule.
D’abord parce que j’ai un intense plaisir à retrouver ta plume, qui me manquait.
Mais aussi – et peut-être surtout – parce qu’il m’est arrivé de me poser la question. J’y ai bien sûr répondu que non, je ne suis pas un surdoué, je suis beaucoup trop nul pour ça ! Et pis j’ai pas de diplômes, c’est bien la preuve.
Te lire me fait me dire que je devrais peut-être prendre la peine de creuser cette question avec un-e spécialiste. Car quelle que soit la réponse, ce serait de toute façon un pas dans la connaissance de moi-même, chantier ô combien prenant et passionnant.
Et puis non, c’est pas toujours « la faute » de la mère. La croyance inverse existe aussi. En tout cas ça a été longtemps la mienne.
Quoi qu’il en soit, bienrevenue ici!
, le 14.03.2016 à 08:06
Ahhh Mâââââââââme Poppins, quel plaisir de te retrouver… Et, malheureusement, je connais cela, non pas pour l’avoir vécu personnellement mais, par la moitié qui partage ma vie.
C’est important, de se découvrir soi-même, de se connaître, d’avoir « son soi », qui nous construit, d’avoir « sa vie », son histoire… En fait, il faut être soi-même, du moment qu’on ne l’est plus, il faut se poser des questions. C’est important, d’être soi-même.
Cela peut passer par des moments douloureux, inévitablement…
, le 14.03.2016 à 08:10
Hello, Miss!
Heureux de te voir de retour!
Ton billet me rappelle une citation de Cavanna, lue il y a peu :
« L’évolution du psychisme profond n’ayant pas suivi celle de l’activité cérébrale consciente, le progrès technique n’est qu’un outil formidable entre les mains de bestiaux dont les motivations instinctives profondes (celles qui nous font agir) sont exactement les mêmes que celles d’un crocodile. L’intelligence ne fait que fournir servilement des armes et des arguments à l’instinct, alors qu’elle devrait avoir pris les commandes.
Les cons ne mènent pas le monde, mais pour mener le monde il faut plaire aux cons. C’est pourquoi tout est fait ici-bas pour eux, c’est pourquoi quiconque ne l’est pas tout à fait se sent en exil chez les crétins, et s’indigne, et pleure, et pisse le sang. Et s’emmerde. Oh, nom de dieu, ce qu’il s’emmerde… ! »
François Cavanna
, le 14.03.2016 à 08:37
Tu as été victime, comme bien des familles, de l’obscurantisme total qui a touché l’autisme et qui a atteint son apogée dans les années 70. Heureusement, cela a bien changé ces toutes dernières années. Mais les dégâts sur des parents comme toi sont considérables.
, le 14.03.2016 à 09:17
Heu… Salut Mme Poppins!
Que dire après tout cela… Quelle franchise, quel chemin, quel retour!
Je me suis pris cet article en pleine face, et je peine à réunir mes idées, alors je tente en brac:
– je ne connaissais pas les zèbres! Jolie définition!
– l’importance de se sentir en accord avec soi-même est essentiel à mon sens. Cela nous permet de mieux appréhender tout le reste. C’est d’ailleurs un axe de travail personnel sur lequel j’insiste dans mon rôle de praticien-formateur pour les étudiants venant de frotter au métier d’animateur socioculturel, car j’estime que pour travailler dans le relationnel, il fait déjà être bien soi-même. Mais ce n’est pas valable que dans le travail. Être bien avec soi, nous permet d’être bien avec les autres Ds manière générale.
– Breaking the Waves: en effet, l’un des films les plus forts émotionnellement parlant, que j’ai pu voir…
Voilà ce que je peux en dire pour l’instant!
, le 14.03.2016 à 09:38
Oh quelle joie (et le mot n’est pas trop fort) de te voir de nouveau parmi nous. Tu sais à quel point ce que tu exprimes me touche. Je suis sûr que Mme Guru sera de mon avis.
Souvent, dans les familles, tout le monde est touché ce qui rend la situation encore plus difficile. Mais bon, quand le diagnostic est posé, il est plus facile de vivre avec les différences.
Bienvenue dans ton monde.
, le 14.03.2016 à 09:44
Hello et bon retour Madame Poppins,
Comme toi ma femme (qui est médecin) et moi nous sommes beaucoup intéressé à ce sujet car nos trois fils sont concernés.
Oui, c’est souvent héréditaire mais pas toujours du côté de la mère (a fortiori je dois plaider coupable… tout comme certainement ma mère…).
On parle aussi d’intelligence « intuitive ».
Ce qui est difficile ce n’est pas d’être, c’est de vivre dans monde « normal ». Le problème n’est pas quantitatif (plus ou moins intelligent) mais différenciatif.
A priori, nous, les HP, zèbres, etc… avons du mal à « communiquer » parce que pensons différemment et ce qui pose souvent problème dans la scolarité car nous avons souvent du mal à expliquer pourquoi et comment nous sommes arrivés au résultat. Nous le ressentons plus que nous le déduisons.
On nous a expliqué qu’étant hypersensible à notre environnement (être capable de distinguer et d’identifier tout un tas « d’informations » bien présentes mais qui passent la plupart du temps totalement inaperçu pour la majorité des gens), nous agrégeons inconsciemment ces informations disparates pour obtenir un résultat.
Pour faire un parallèle avec l’informatique c’est comme si notre cervelle était naturellement multi threadée par rapport à cerveau mono thread.
Généralement la pensée suit un cheminement pas à pas, « logique ». De A on en déduit B puis C puis D puis … pour arriver au résultat. Et bien là A, B, C, D sont tous là en même temps, on remue un bon coup et on sert…
Nombre de fois où on m’a regardé bizarrement : comment le sais-tu ? Tu es télépathe ? Non rien de si romanesque : juste hyper attentif au moindre détail et avec la mémoire qui va avec. J’ai deviné c’est tout…
Cela peut paraitre sympa à première vue : oui on va vite, mais il y a trois principaux problèmes :
1) C’est toujours comme ça, pour tout et rien
2) Cela ne s’arrête jamais
3) Nous sommes difficiles à « vivre » avec notre manie de toujours sauter du coq à l’âne sans crier gare.
J’admire ma femme : elle en a 4 à la maison (elle refuse de l’admettre mais je crois qu’elle a un pied dans « notre clan »).
Cordialement
, le 14.03.2016 à 09:50
Content de te relire madame Poppins. Tu (vous) nous (me) manquais.
, le 14.03.2016 à 10:09
… et moi donc
mais si, mais si
Mode de fonctionnement assez répandu et que je partage. Quant à avoir raison, je m’en bats les couettes: l’essentiel est d’avoir été compris sans pour autant avoir été accepté.
Assez persiflé, passons au sujet majeur que tu évoques: les HP.
Des HP, ont croisé ma vie; je pense à 2 personnes, un collègue plus que très proche avec lequel j’ai partagé le service que nous dirigions. En second lieu, un patron de chirurgie.
Plus proche encore, une, voire deux petites filles que je fréquente beaucoup pourraient être considérées comme HP. Elles ont déjà des difficultés scolaires, sans doute par ennui: elles survolent leurs classes respectives.
Les mots qui résonnent.
Premier souvenir: la menace de finir sous les ponts, clochards en raison de mes piètres résultats scolaires. La suite a montré que j’aurais plutôt construit des ponts plutôt que de m’y mettre à l’abri.
Maintenant, comme ça vient et sans chronologie ou importance …
Second choc: je termine une garde nocturne à l’hôpital lourde et difficile. Vers 8h30, le patron arrive. Je lui présente le patient pour lequel la bagarre a été si rude. Je termine l’exposé par un « diagnostic évident ». Je vois naître un sourire chez le patron qui me dit, de plus en plus souriant: Tu vois Ysengrain, en médecine, il arrive que 2+2=4, mais pas toujours « … et il m’explique en quoi je me suis trompé.
Troisièmement: ne pouvant plus supporter mes incohérences, je suis allé consulter une psychologue. Elle me demande pourquoi je viens la voir: et moi de répondre sans aucune préméditation … parce que je ne m’aime plus, j’en aime un autre.
Quatrièmement.
Quand je l’ai vue … « Elle »
À égalité, quand mon gendre m’a appris que notre première petite-fille était née, un soc de charrue m’a labouré l’abdomen.
, le 14.03.2016 à 10:34
Sacré style!
Sacrée femme!
, le 14.03.2016 à 11:02
Très beau!
, le 14.03.2016 à 11:56
PSPS, merci pour votre message : vous dites ne pas avoir réussi à construire une famille, est-ce à dire que vous n’avez pas d’enfants ou est-ce à dire que pour vous, il n’y a famille que s’il y a « papa-maman-deux-enfants – une fille et un garçon – un labrador-une-volvo » ?
Quant à construire un couple, si l’on quitte la vision classique du « couple pour la vie », je parie que vous en avez construit, des couples, même si leur pérennité n’a jamais été celle que vous escomptiez.
jpg, c’est « con » mais ça me touche de lire que j’ai manqué à quelqu’un, merci de l’avoir écrit !
Dom, c’est bien judéo-chrétien (j’avais par erreur écrit judéo-crétin) de chercher la faute, hein ! On mérite la palme d’or, du coup ! Et peut-être qu’on ferait bien de troquer concert contre bière… on refera le monde !
djtrance, oui, se connaître, c’est tellement important mais c’est tellement difficile, qui que l’on soit, je crois. Merci en tout cas pour ton message !
Modane, qu’est-ce que j’ai ri : « plaire aux cons », quelle épreuve ! Mais n’est-on pas toujours le con de quelqu’un ?
, le 14.03.2016 à 12:03
« Tu ne peux pas changer les autres, tu ne peux que te changer toi-même« .
Et une deuxième petite phrase qui m’a fait cogiter le haricot fortement: « Il ne faut jamais se battre contre quelque chose, mais toujours pour quelque chose… »
Un Psy v.X m’a sorti ça une fois, il m’a fallu des années, que dis-je, des dizaines d’années pour comprendre ce qu’il voulait dire.
Quel plaisir de te retrouver Chère Madame Poppins! :-D
Et j’espère que ton nouveau compagnon saura apprécier tous les bons côtés de ta magnifique personne. Car être HP n’a pas que des mauvais côtés, c’est un autre HP qui te le dit ;-)
Au plaisir, sincère, de te relire.
, le 14.03.2016 à 12:14
J’ai un problème avec l’expression écrite donc a exprimer ce que j’ai ressenti à la lecture… mais après avoir lu votre (ton ?) article je passe machinalement d’un clic sur mon fil RSS et, là, sur Macbidouille :
« Facebook comble une faille critique » et moi, bêtement, je lis :
« Mme Poppins comble une faille critique »
Chaleureuses amitiés.
, le 14.03.2016 à 12:30
Un petit bonheur de mi-journée : retrouver Madame Poppins là où elle n’aurait jamais, au grand JAMAIS, laisser un vide.
, le 14.03.2016 à 12:59
À lire les commentaires, cuk est plein de Hp?
Devrai-je consulter également?
, le 14.03.2016 à 13:21
@Madame Poppins
Pas de couple pérenne, donc aucun enfant. Moi qui les aime tant…
Je trouve la dénomination de zèbre originale et plutôt sympathique, car l’animal se montre fascinant, avec sa robe si singulière.
Dans mon entourage on traite de « drôle de zèbre » un individu dont on ne parvient pas toujours à cerner le comportement. Pas une insulte, mais un aveu de perplexité devant une conduite jugée imprévisible ou hors norme…
, le 14.03.2016 à 13:42
Coucou Madame Poppins,
Content comme tout le monde de te revoir, même si j’avais un peu de nouvelles de ta part.
Ce qui ressort de ton article ne m’étonne pas trop, comme je te connais.
Mais j’aimerais surtout dire que je souhaite à toi, à tes enfants, mais aussi à Mister, le meilleur pour cette nouvelle vie qui n’est pas simple tous les jours, mais qu’on finit par voir avec la sérénité dont tu parles dans ton article.
Certes, la sérénité peut être, selon les jours, en forme de montagnes russes, mais plus on avance, plus les extrémités des dénivelés s’amoindrissent.
Courage à vous tous!
, le 14.03.2016 à 15:02
ようやく戻って来た!
C’était ma première réaction in petto en voyant apparaître « Madame Poppins » en haut de ma fenêtre Safari… Pour un temps, je me remets donc au français… Je me suis donc dis en moi-même : « Enfin elle est revenue ! ».
Mais plus poliment, en m’adressant à vous : Bienheureux de vous retrouver… il me tardait de vous relire un jour !
Je suis féru d’ordinateur, de photo et autres geekeries… puis-je continuer à lire ? Et je ne suis non plus dans un train, mais à mon bureau, ça ne vous fait rien que je continue la lecture ?
Mais ma joie de vous relire a fait place à une profonde tristesse. Laquelle s’est apaisée par ce semblant d’explication tentant sa propre justification que j’ai du mal à reconnaître comme telle. Mais enfin… Puis comme toujours chez moi, je cherche les prémices d’espoir, les motifs d’espérance : la « paix intérieure » me semble un bon programme.
(Je décide d’écrire ces lignes avec Zbigniew Preisner et son album « Requiem for my friend ». Pour moi, c’est géant ! Désolé je n’ai ni Qobuz ni Deezer.)
Le mot clé ici, c’est « intérieur ». Comme si notre manière d’être au monde était conditionnée par l’état de notre intérieur habituellement disloqué, désintégré en une myriade de pièces de puzzle indistinctes. Et on essaie ou non de les rassembler, d’arranger les morceaux pour trouver une harmonie qui permette un être au monde satisfaisant.
Et puis la surprise… un petit mot glissé en commentaire il y a 7 ans qui a fait mouche. Merci.
Ce matin, j’ai reçu un courriel de ma chère mère (cette concomitance est bienvenue). J’ai passé ma journée à réfléchir à ma réponse (on est ici déjà en soirée bien entamée). C’est une femme de justesse. Elle demande dans son courriel pardon à ses 4 enfants, qu’elle a élevés seule (je suis le deuxième et j’ai 49 ans, et tous mes cheveux, et tous noirs, à part quelques effrontés qui se distinguent) parce que, considère-t-elle, ses échecs ou les imperfections dans l’éducation qu’elle nous a prodiguée d’une main alerte volontaire et rigoureuse, quoique aimante, ont pu laisser des blessures dont nous souffrons toujours. C’est un fait. Et mes blessures restent là tapies sous le tapis de mon intérieur disloqué, prêtes à surgir n’importe quand, juste pour se rappeler douloureusement à mon souvenir et entretenir ainsi cette disharmonie ambiante. Avec une très grande douceur, elle nous a invités à cette démarche inhabituelle. Par conséquent, en vaquant à mes occupations habituelles d’un lundi de congé (oui pour moi le congé c’est le lundi), j’ai soulevé mon tapis intérieur et je lui ai écrit non sans douceur et prévenance les deux points douloureux, que je n’ai pas avalés, et dont le souvenir reste limpide, et que je suis heureux de lui pardonner. C’est tout. Mais c’est tout.
J’ai donc dû mettre des mots sur ces souffrances, les nommer, les circonscrire et les dévoiler. Aujourd’hui parce que le temps est venu aujourd’hui. Pour la première fois les larmes que j’ai versées en nommant ces épisodes ont été des larmes de joie. Et ce n’est même pas parce que j’ai reçu un pardon, mais parce que je l’ai donné. Et je pense pouvoir dire que je suis guéri de ces blessures parce que je les ai pardonnées à son auteur : je n’ai plus qu’à en sourire en pensant à ma chère mère… En fait ce n’est pas très compliqué.
Quand la paix intérieure se meut en liberté intérieure…
Vraiment, l’homme n’est pas la mesure de l’Homme.
Les féministes de tout poil auront remarqué à juste titre que j’ai glissé un H majuscule à Homme et que par conséquent, évidemment, j’exclus aussi bien le genre féminin que le genre masculin de mon propos en essayant de rejoindre l’essence même de l’être humain qui pourrait, si elle est bien comprise, devenir le prisme à travers lequel on pourrait apprécier les femmes et les hommes que nous sommes à leur juste dimension… mais ça c’est au prochain épisode !
Et le pardon, Madame Poppins, fait-il partie de votre arsenal psychothérapeutique ?
Merci pour votre franchise !
Mais vraiment cette expression « coming out »… qu’est-ce que c’est moche ! Il n’y a rien en français ?
Amitiés
Origenius
, le 14.03.2016 à 15:36
Ma lecture du jour qui va rester dans ma mémoire pour un sacré moment…
Percutant, troublant…
, le 14.03.2016 à 15:56
Troublant effectivement. Beaucoup à dire de chacun et peu de temps. Je reprend à Origenius que je ne connais pas plus que Mme Poppins le mot clef « intérieur ».
Je ne saurais dire pourquoi précisément mais cela évoque pour moi un petit épisode que l’on trouve chez Tchouang tseu (ou Li tseu peut-être) où, interpellé par son élève qui lui reproche lorsqu’il parle, de « divaguer » un peu, il répondit : « si je divague en parlant, sache toi, divaguer en m’écoutant ».
Intérieur et mouvement comme deuxième mot clé ?
Bonne rentrée à vous, à toi.
, le 14.03.2016 à 15:57
Non non, je te rassure, en QI aussi, je fais du 42!
, le 14.03.2016 à 16:05
Je me fais rare mais c’est une bonne chose que tu sois revenue Mme Poppins.
Après mon divorce j’ai également consulté un psy. Ce qu’il en ressort c’est que je ne suis pas surdoué, donc je suis chiant pour une autre raison. Ouf, ça doit se soigner plus facilement.
Sinon, personne n’en a parlé, sans doute parce que ça ne se fait pas, mais j’avoue avoir une pensée pour ton ex (j’ai un trou de mémoire pour son pseudo, Diego ?). Car du coup, une partie des reproches qu’il te faisait étaient fondés ou je n’ai rien compris ?
Pour rien au monde je ne regrette mon ex-femme, mais je me souviens encore nettement de la souffrance que m’a occasionné notre divorce. Tu sembles t’en être remise et tant mieux. J’espère que « Diego ? » aussi.
Une pensée également à vos enfants. Mes deux filles l’ont bien pris, bien mieux que ce que j’aurais osé espérer. J’espère qu’il en sera de même pour vos petits.
, le 14.03.2016 à 17:18
Touché !
À travers Junior, à qui on ne peut que souhaiter de trouver des centres d’intérêt suffisamment passionnants pour dépasser l’impression énervante de lenteur ouatée, voire soporifique, qu’il ressent peut-être quotidiennement à l’insu de son plein gré.
Et c’est à partir de là que le doute m’habite.
S’il devait choisir le sport, l’orienter finement vers les nombreux liens accessibles sur ce remarquable site, afin de lui faire bosser sa langue naturelle grâce à d’excellents outils, indispensables avant tout article, interview, ou conférence de presse !
Ce que je crains, c’est que si les chamois sont à l’aise dans les Alpes et les Pyrénées, les zèbres risquent de devoir attendre encore pas mal d’années de réchauffement climatique avant d’y trouver un éco-système adapté :(
Conquis par Modane et sa citation de l’excellent François Cavanna, j’en glisse deux de Woody Allen :
“Finalement, n’ai pas eu besoin de rompre avec M…, le hasard ayant voulu qu’elle parte pour la Finlande avec un phénomène de cirque. Tout est donc pour le mieux, j’imagine, bien que j’aie encore eu une de ces attaques ou je tousse par les oreilles.”
“Et comment pourrais-je croire en Dieu alors que je viens de me coincer la langue dans le ruban de ma machine à écrire électrique ?”
, le 14.03.2016 à 17:21
Un peu de légèreté par une brève de comptoir:
– J’ai lu dans un livre que fumer donnait le cancer
– Ah bon ? et alors ?
– Ben j’ai arrêté de lire
, le 14.03.2016 à 17:31
Roger, je rédige comme une patate : mon parallèle était maladroit, je ne suis pas atteinte d’un trouble du spectre autistique ! Mais déplore que ces « accusations » aient été portées contre bien des mères rendues responsables de la problématique.
Gr@g, je salue ta posture en tant que PF : rappeler aux étudiants que pour pouvoir « oeuvrer » dans le domaine social de façon adéquate, être bien dans ses propres baskets est un atout énorme !
Guru, Madame a été d’une aide précieuse, à différentes reprises…. L’ennui n’est pas – je trouve – d’être zèbre, c’est de ne pas le savoir et de se penser « malade »…
Stilgar, y a des commentaires qui résonnent, très fort…. J’ai même été accusée de mentir pour avoir senti et deviné des choses… On finit par ne plus dire… Mais ce dont j’ai le plus souffert, c’est lorsqu’il y avait incohérence entre les propos et « tout le reste » (gestuelles, choix des mots, odeurs etc), ça m’a parfois rendue « dingue »…. et ça m’a valu bien des « mais non, tu te fais des idées, tu exagères »…. J’ai par chance réussi à faire d’autres traits une « originalité » aux yeux des autres, qui les acceptent par amitié pour moi mais cela n’a pas toujours été sans mal… Merci en tout cas pour ton message !
fxc, sincèrement ? Si j’avais su que j’avais manqué à qui que ce soit, je serais revenue plus vite !
, le 14.03.2016 à 17:49
Toujours un plaisir de vous lire, et du coup soulagé de vous revoir ! Et merci pour ce partage et cette sincérité !
, le 14.03.2016 à 17:55
Zut alors :)
Non mais, chaque chose en son temps… Plus vite, ce n’était pas le meilleur moment…! Et finalement, c’est pour mieux t’apprécier, il faut se faire désirer, un peu… :)
, le 14.03.2016 à 19:39
Oui, vraiment sincèrement, j’aime et j’aimais votre prose, elle ouvre l’esprit et permet de réfléchir autrement, et puis vos questions finales, certaines me mettait dans l’ambarras et n’y répondais point.
Une petite citation ( qui peut valoir pour tous les membres de la communauté cuk)
« un seul être vous manque et tout est dépeuplé. »
, le 14.03.2016 à 19:42
ysengrain, j’aime bien ta façon de relater ces mots qui résonnent, ces tranches de vie si présentes à ton esprit, à ton coeur, merci d’avoir partagé avec moi.
crifan :-) Merci ! (même si je ne suis pas certaine qu’être une « sacrée » femme soit un compliment ;-)))
skyroller01, rien n’a que des mauvais côtés, on est d’accord mais les bons, j’ai eu bien du mal à les trouver jusqu’à récemment, tant j’étais occupée à faire « contre » ou « avec » les autres…. Merci pour ton message anyway !
Jean Claude, j’ai ri en vous lisant mais finalement, la faille était critique, c’est vrai mais ce n’est pas moi qui l’ai comblée, c’est le hasard (tant est qu’une pédopsy puisse être qualifiée de « hasard » ;-)))
Saluki, merci ;-)
Gr@g, le terme « HP », c’est aussi un terme « mode » (et même sans consulter réellement, certains s’auto-diagnostiquent, ce qui peut, dans certains cas, être abusif) mais je pourrais imaginer que certains endroits attirent effectivement plus les hp que d’autres, sachant que fondamentalement, outre le diagnostic posé notamment sur base des tests de QI, il y a cette « hypersensibilité émotionnelle » qui contribue aux rayures du zèbre… : il est des chevaux purs sangs, forts, fringants, rapides, élégants, vigoureux, qui ne sont pas des zèbres… Quant à consulter, s’il n’y a l’ombre d’une souffrance, c’est pas la peine, franchement, un bain moussant est du temps mieux investi !
grandgigue, le pervers peut-il être autre chose que narcissique ?
PSPS, je déduis des points de suspension que même si Dame Parfaite tombait du ciel, les enfants ne seraient plus réellement à l’ordre du jour ?
François, tu vois, les rares personnes à qui j’en ai parlé suite au diagnostic posé par les deux spécialistes consultés et les tests faits, pas une n’a dit autre chose que « ça ne m’étonne pas » : dommage que personne dans mon entourage proche, privé, familial ou médical – psy1.0 à psy4.0, n’ait eu cette idée avant…. Ca m’aurait évité des errances et des souffrances à vouloir essayer de me faire rentrer dans un moule que je n’arrive pas à appréhender !
Ca me fait un peu penser au commentaire que ton fils a dû entendre des milliards de fois « j’étais sûr(e) que tu réussirais tes examens » ! Sauf que tant qu’on n’a pas réussi, c’est pas certain ! Je te vois à la soutenance je suppose.
, le 14.03.2016 à 19:59
Hi-Phil, « Divan libre » ? Mais ça existe depuis toujours, sur cuk, sauf que l’emballage est un peu différent et que ça a pris la forme de « je m’engueule comme un putois avec un inconnu sur des principes, politiques, financiers, personnels », ça a pu prendre la forme de « je fais un test sur les objets les plus hétéroclites sans me rendre compte que ça parle aussi de moi » ;-)
Origenius, comment faites-vous pour me toucher toujours si justement, en plein coeur ? Je suis très émue par votre récit et votre démarche, celle de votre mère d’abord, la vôtre ensuite…
Je suis aussi très touchée par la question du pardon : il m’aura fallu comprendre que le verset de Luc 23:34 était « applicable » pour pouvoir lâcher prise et pardonner, d’abord à moi-même, pour m’être fait si souvent violence, à me détester de ne pas être capable de faire des choses qui semblaient si simples et si naturelles à tellement d’autres gens autour de moi. Ensuite, pour envisager le pardon pour ceux et celles qui ont été mes plus violents « détracteurs », convaincus que si j’avais été « de bonne volonté », j’aurais changé de comportement, à envisager que ce que je faisais de « bizarre », d’étrange, de « extrême » était forcément un choix délibéré de ma part et que si je voulais, je pourrais changer…. Le pardon est le titre du dernier livre que j’ai emprunté à la bibliothèque, la démarche n’est pas encore aboutie…
Dites, Origenius, je peux venir vous voir, un jour, à l’autre bout de la planète ?
, le 14.03.2016 à 20:11
Hi-Phil, ce qui a fondamentalement changé, c’est que j’ai enfin compris que je ne suis ni névrosée ni cyclothimique, que je ne suis pas à côté de la plaque à ne pas être capable de faire certaines choses pourtant évidentes pour d’autres gens, que c’est « normal » si j’ai des amplitudes émotionnelles qui vont au-delà de celles de mon entourage, je n’essaie plus de marquer un but alors que je suis unijambiste :-)))
Donc, c’est con mais rien et tout a changé !
Le remède ? Il est propre à chacun, comme pour bien des choses dans la vie…
, le 14.03.2016 à 20:36
Ce n’était peut-être pas possible: il y a un temps pour tout, avant, tu n’aurais peut-être pas pu entendre cela, d’autant moins de tes amis.
, le 14.03.2016 à 22:30
DanielH, j’ai comme dans l’idée que ce n’est pas dans votre mémoire que cela se passe…
Tibet, j’adore cette association, « intérieur » et « mouvement » : ils se complètent et se font écho, de l’intérieur vient un mouvement, qui peut être intime et qui peut devenir extérieur, partagé. Merci !
Modane, te plains pas, s’il te plaît, trouver chaussures à son pied n’est pas facile si on veut quitter les baskets alors qu’on a du 40 féminin :-)))
Tom25, un reproche, c’est quelque chose qui peut – éventuellement – être fait si la personne en face est capable de changer les choses : peux-tu « reprocher » à quelqu’un qui est unijambiste de ne pas savoir tirer un but alors qu’elle essaie, encore et encore, et tombe à chaque fois ? Cela dit, je ne sais pas si on se « remet » d’un divorce, on fait avec, qui qu’on soit : personne ne se marie en envisageant l’échec de l’union.
Jean-Yves, l’écosystème est en effet difficile, surtout quand on a 13 ans… probablement parce que je suis une fille (l’éducation reste, malgré tout, très genrée), j’ai opté, enfant, adolescente, adulte, pour d’autres stratégies que lui… Quant à croire en Dieu, vu ainsi, c’est difficile mais j’adore la citation !
marcdiver, à mon tour de vous dire merci, pour votre message : je craignais que les réactions soient moins…. ou plus….
djtrance, c’est vrai, comme le dit le proverbe, « gut Ding braucht Weile »
fxc, je ne sais pas si ma prose fait réfléchir; ce dont je suis en revanche certaine, c’est que les lectrices et les lecteurs de cuk sont ouverts à beaucoup de choses, du zèbre en passant par la chaussette à neige ;-)
François, je ne jette la pierre à aucun ami, je déplore l’absence de connaissances de psy1.0 à psy4.0, lequel m’a quand même dit un jour « avec votre manière particulière d’être au monde », ce qui n’était pas un constat « réjouissant » dans sa bouche… Et un médecin qualifié et dûment formé par la Faculté qui n’envisage pas un diagnostic, qui demande à être vérifié par des tests bien entendu, c’est quand même… « dommage », je trouve, surtout quand il y a souffrances durables.
Hi-Phil, je ne suis pas certaine de comprendre. On ne peut pas « guérir » d’être un zèbre, on l’est. Un zèbre fait le même bruit de sabots qu’un cheval quand il marche, il a (en gros) la même stature, il mange (je crois) peu ou prou la même chose que les chevaux mais il n’est pas un cheval : un propriétaire de zoo tente-t-il de transformer le zèbre de l’enclos en cheval ? Certainement pas parce que ça serait impossible ! La question est donc pour lui de savoir comment il peut faire cohabiter harmonieusement chevaux et zèbres, ni plus ni moins (selon moi).
Merci pour ces échanges et pour vos différents messages privés…
Je vous retrouve avec plaisir dans un mois, pour des tribulations bien plus…. « piquantes » ;-) A suivre donc !
Bonne soirée à toutes et tous, prenez soin de vous,
, le 14.03.2016 à 23:38
Bonjour !
Je ne sais pas. Je vous prends au sérieux, et je ne prends pas au sérieux. Je mélange. Et voilà.
Mais bien sûr, venez quand vous voulez. Ce sera avec plaisir. Il faut juste monter dans un avion et attendre le moment d’en descendre. En fait, pour chez moi, au moins deux avions. C’est très mauvais pour le bilan carbone. Mais on s’en fout parce que de toute façon ces avions prendront leur envol. A moins que vous ne préfériez la barque, mais ce sera plus long, surtout qu’il n’y a pas beaucoup d’étendues aquatiques qui nous séparent.
Voici mon lieu de villégiature permanent : c’est cette grosse et vieille baraque japonaise aux toits rouges tout à fait inconfortable dans laquelle mon appartement est disloqué aux quatre coins. Mais j’ai un four à micro ondes. Et des ordinateurs. Et c’est une maison très attachante.
Bonne journée, enfin bonne nuit.
, le 15.03.2016 à 07:56
Je suis très frappé par ta chronique, Madame Poppins, autant que réjoui par ton retour après une longue absence.
Les commentaires nombreux montrent combien, pour chacun de nous, le vécu, les émotions sont importantes.
Mais je vais devoir tout relire pour mieux comprendre ce qui s’est passé pour toi.
Je m’explique : ma petite-fille de 4 ans a été repérée par le pédiatre comme étant une enfant HPI.
Elle est dans une classe un peu particulière d’une école privée avec quelques autres enfants différents et charmants qui lui ressemblent. Parfois elle dit qu’elle s’embête à l’école.
Et alors ? Alors rien ou presque. Elle est en avance, très précoce, certes, elle calcule bien de tête, joue à des jeux de cartes avec nous, elle rage quand elle échoue, un peu plus que d’autres enfants, elle veut absolument tout faire toute seule, elle se questionne sur la mort, c’est un peu surprenant jusqu’où elle nous interroge là-dessus, elle va plus vite et plus loin dans ses raisonnements et de manière plus complexe que d’autres enfants, pour ça oui.
Et alors ?
Alors rien de plus, il me semble. Elle est dans un état d’équilibre magnifique à voir. Elle n’est pas du tout un petit adulte.
Que va-t-il arriver plus tard ?
Rien de particulier, je suppose, et j’espère. Sinon que pourrait-il arriver et pourquoi donc cela arriverait-il ?
Est-ce qu’elle se questionnera une fois, souffrira-t-elle autant que toi, se demandera-t-elle si elle est un zèbre ?
Je ne comprends pas bien, tout autant que je peine à formuler mon commentaire et mes questions, donc je vais devoir tout relire, chronique et commentaires.
, le 15.03.2016 à 09:03
Ah mais quel plaisir de te relire, Mââââââââââme P. !
Je fais partie de ceux qui interviennent peu à la suite de tes billets, car souvent, ils me laissent dans un état de perplexité, de confusion mentale, qui rend impossible une réaction, et quand j’ai trouvé quoi dire, et comment, il est bien trop tard, l’article ne fait plus la Une depuis longtemps.
Je me demande si je n’aurais pas quelques rayures de ci de là, mais le fait pour moi de ne pas être normal me rassure plutôt qu’il ne m’inquiète ;o). L’instinct guide de très nombreux de mes actes… Mais là n’est pas le propos !
Tu es d’une cruauté implacable, Mâââââââââme P. !
Comment peux tu, sibyllinnistiquement, au détour d’une phrase, dans un article parlant de tout autre chose, briser le cœur d’au moins la moitié du lectorat fidèle, comme ça, d’un coup fatal ?
Bin oui, m’enfin, prévenir, comme ça, paf :
« J’ai un instant été libre, célibataire, mais là, c’est fini, je ne le suis plus, nanana… ;op »
(bon, d’accord, tu n’a pas écrit nanana, mais c’est tout comme !)
Et ne dit pas que tu n’es pas sans savoir que tu as alimenté les phantasmes de milliers de lecteurs quotidiens pendant des années.
z (au plaisir de te relire, je répêêêêêêêêêêêêêête : et alors, mmmm, un mois à imaginer des tribulations « piquantes »…)
PS : ysengrain 29, j’adore !
, le 15.03.2016 à 11:11
Zallag, être un zèbre n’est clairement pas une maladie, c’est une manière d’être; faut juste réussir à conjuguer, décliner, marier, combiner avec… la vie des chevaux… Il peut se passer « rien », comme il peut se passer des trucs géniaux, comme des incidents de parcours, comme des difficultés massives – le diagnostic posé tôt évite certains écueils, celui de Junior ayant été posé très tard -. Donc, franchement, pas d’inquiétude, là, pour ta petite-fille ! Cela dit, un pédiatre fait passer des tests à un enfant de quatre ans ???
Zit :-)))) j’ai été très longtemps séparée – presque trois ans – mais pas du tout libre dans ma tête et puis, un dimanche, paf, l’étincelle… Cela dit, mince, mon égo est tout ragaillardi par l’idée d’avoir fait rêver – je cite – des milliers de lecteurs : après avoir été le cauchemar d’Ex-Mari, c’est agréable ! Et j’adore ton humour bigarré – ou rayé ou quadrillé –
Hi-Phil, le zèbre se laisse en effet mal domestiquer…
A bientôt,
, le 15.03.2016 à 18:40
Madame Poppins, je cite la phrase de zit en entier puisqu’elle correspond exactement à la description de l’état dans lequel je suis depuis hier matin après t’avoir lue.
J’ai surtout découvert grâce à toi ce que peut être ce genre de zèbre, qui me ressemble comme un frère !
Comme j’aime les émotions partagées, je me suis lancé dans le téléchargement de « Breaking the waves ». Merci.
Parmi les films qui m’ont le plus marqué, «Les choristes», qui m’avait replongé dans l’exacte ambiance du collège où l’on m’avait enfermé dans ma jeunesse… Et la Chorale où j’étais soprano (j’avais onze ans).
, le 16.03.2016 à 07:52
Chère Madame Poppins,
J’ai eu à vous lire – et une fois la carapace (ou la robe) égratignée, comme un pincement au coeur et l’œil mouillé…il n’est à pas exclure que dans ces conditions, je me retrouve sur un quai de gare d’Yverdon, plutôt qu’au lieu visé. Mais, on commence à le savoir, malgré les détours ou un brin de solitude, le zèbre retrouve toujours sa route en direction de la machine à café Selecta.
, le 16.03.2016 à 08:22
Tu nous avertis avant? Histoire de ne pas te retrouver seule ;)
, le 16.03.2016 à 15:55
Madame Poppins, j’en étais resté au “ tu es trop exigeante ” (que tu as écrit) concernant ma remarque sur le fait que peut-être certaines réflexions étaient justifiés de sa part. Car ce que j’ai compris en lisant ça, c’est que l’unijambiste c’était lui.
Mais je comprends bien que ça a été un handicap pour toi par d’autres cotés.
Je voudrais ajouter que je n’ai jamais senti que tu souffrais en te lisant par le passé. Je me souviens juste de quelques fois où, comme beaucoup de personnes, tu trouvais à redire sur ton physique (tu parlais de quelques kg de trop je crois) mais pas sur ton intellect.
, le 17.03.2016 à 06:48
Bonjour Madame P.,
Quel plaisir de te relire.
J’espère que ce voyage ne t’a pas fait perdre ton goût pour les pâtisseries.
Je relis ton écrit et tous les commentaires pour la troisième fois.
Depuis quelques temps, avec mon épouse nous nous posons cette question au sujet de notre fille qui va avoir 5 ans mais nous ne savons pas encore quoi faire.
Nous ne savons pas comment aborder cette « probable vérité » ni par où commencer. Aurais tu une piste ?
D’avance merci et à très bientôt.
Charles
, le 23.03.2016 à 21:48
Je n’ai pas encore fait de démarche, mais un témoignage d’un blogueur que je lis depuis longtemps m’a intrigué. J’ai lu le livre qui l’avait marqué et je m’y suis reconnu, un peu… beaucoup.
Et dans la foulée je renoue avec Cuk et je vous retrouve, toujours pétillante, et la coïncidence me trouble.
J’ai eu cette sensation de rideau qui s’ouvre, de puzzle qui s’assemble d’un coup ! Et je vois maintenant qu’une partie de moi n’avait pas abandonné et allait instinctivement vers des personnes différentes, des livres, des films au thème récurrent, comme si je cherchait une réponse ou voulait me la montrer.
Ce sera toujours un plaisir de vous lire, et maintenant de vous parler.