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La bombe Canon EOS 300D marque l’avè­ne­ment du nu­mé­rique

Vous le savez bien, les boî­tiers nu­mé­riques sont en­core fort chers. Les choses avaient un peu changé tout d'abord avec l'ap­pa­ri­tion du D1, mais sur­tout avec celle du trio "Nikon D100, Fu­jiS2 Pro et Canon D60".

Puis Canon en a ra­jouté une couche avec son EOS 10D, suc­ces­seur plus puis­sant et moins cher du D60 (resté six mois au ca­ta­logue seule­ment), qui des­cen­dait lar­ge­ment en des­sous des 2500€.

Mais même à ce prix, les re­flex n'étaient pas abor­dables pour le grand pu­blic.

Et puis, en ce début d'au­tomne 2003, Canon, en­core elle, a fait par­ler la poudre en sor­tant le Canon 300D.

Ren­dez-vous compte! Un re­flex (et quel re­flex!) pro­posé pour 1300 €, ob­jec­tif com­pris (en Suisse en­vi­ron 1600 francs)!

Alors, cet ap­pa­reil en vaut-il la peine? Nous al­lons es­sayer de vous le dé­mon­trer, sans parti pris.

Tout d'abord, et comme d'ha­bi­tude mais sous une forme un peu dif­fé­rente (jpeg), la fiche tech­nique de l'ap­pa­reil.

Com­ment, vous n'ar­ri­vez pas à lire? Tes­tez votre vue alors, ou cli­quez sur l'image pour l'agran­dir...

Un coeur bien rôdé

Le coeur de l'EOS 300D est consti­tué du cap­teur CMOS dé­sor­mais bien connu et dé­ve­loppé par Canon (ce qui ex­plique cer­tai­ne­ment le prix de l'ap­pa­reil) pour le D60 et le 10D.

Cette image est four­nie par DPreview.​com

Il s'agit d'un cap­teur de 6.3 mil­lions de pixels de taille APS (22.7 x 15.1mm) qui a fait ses preuves et se trouve être tout à fait re­mar­quable. De par sa taille, il im­pose un taux d'agran­dis­se­ment de 1.6 fois par rap­port aux op­tiques clas­siques.

Ainsi, le 18-55 livré en bundle cor­res­pond en 24/36 à un 28.8ñ88. Ce taux d'agran­dis­se­ment est bien pra­tique pour ceux qui adorent les grandes fo­cales, mais gê­nant pour les ama­teurs de grand-angle, qui au­ront de la peine à trou­ver leur bon­heur à des prix abor­dables. Notez que le 300D n'est pas le seul dans son cas, et que pra­ti­que­ment tous les re­flex sont à la même en­seigne (mis à part les gros ap­pa­reils dis­po­sant d'un cap­teur plein for­mat, dont cer­tains posent des pro­blèmes avec les mêmes ob­jec­tifs!).

Comme sur le D10, ce cap­teur est as­sisté du pro­ces­seur DIGIC tel­le­ment ef­fi­cace pour ré­duire le bruit, comme nous al­lons le voir.

Une boî­tier er­go­no­mique

J'avais les plus grandes craintes quand j'ai ap­pris que le 300D était tout en plas­tique, mais à peine dans mes mains, ça a été le coup de foudre.

En effet, la tenue de cet ap­pa­reil est ex­cel­lente et donne une im­pres­sion de grande qua­lité (le tou­cher est "soyeux"), même si on n'est pas au ni­veau des boî­tiers en ma­gné­sium. Il n'em­pêche, de nom­breux spé­cia­listes vous le di­ront, la ma­tière pro­po­sée ici, si elle n'a pas la no­blesse du métal (mis à part la baïon­nette mé­tal­lique, mais vis­sée, comme celle du 10D, dans du plas­tique) reste très so­lide. Les pro­grès en la... ma­tière sont consé­quents ces der­nières an­nées.

Le poids de 650 grammes (accu et carte CF com­pris) est un plai­sir pour votre cou, et plus gé­né­ra­le­ment pour votre phy­sique. Ce n'est pas l'ob­jec­tif fourni si dé­siré en bundle qui va trop vous fa­ti­guer puisque doté de la chose, l'en­semble ne dé­passe pas 890 grammes tout com­pris. Un vrai bon­heur.

Par rap­port au 10D, nous trou­vons quelques grosses dif­fé­rences:

  • l'écran ACL passe du des­sus de l'ap­pa­reil à son dos, juste au-des­sus de l'écran TFT, ce qui est une bonne idée

  • la roue co­deuse ar­rière laisse sa place à un Joy­pad bien fichu, don­nant accès im­mé­dia­te­ment à cer­tains ré­glages (ISO et ba­lance des blancs).

  • la mise en route et l'ex­tinc­tion de l'ap­pa­reil se fait à l'aide d'un pous­soir situé au-des­sus de l'ap­pa­reil, so­li­daire de la roue de sé­lec­tion des pro­grammes, qui passe à droite de l'ap­pa­reil.

  • Pour le reste, les bou­tons sont très bien dis­po­sés sur cet ap­pa­reil. Nous trou­vons
  • à l'ar­rière droit, tom­bant sous le pouce, le bou­ton de choix du col­li­ma­teur au­to­fo­cus (en conjonc­tion avec l'unique roue co­deuse res­tant sur le 300D) qui sert de loupe en mode lec­ture ainsi que le bou­ton de mé­mo­ri­sa­tion de l'ex­po­si­tion, loupe né­ga­tive/af­fi­chage de vi­gnettes en mode lec­ture

  • le bou­ton de cor­rec­tion de l'ex­po­si­tion (-2 à +2 IL) qui, en mode ma­nuel, per­met de ré­gler l'ou­ver­ture (voir fi­gure pré­cé­dente, tout à gauche)
  • le joy­pad pour na­vi­guer dans les menus, mais aussi pour ac­cé­der im­mé­dia­te­ment aux ré­glages de sen­si­bi­lité et de ba­lance des blancs, comme évo­qué plus haut
  • 5 bou­tons ran­gés ver­ti­ca­le­ment à gauche des deux écrans dont nous avons parlé plus haut per­met­tant de haut en bas:

    • d'af­fi­cher les menus
    • d'af­fi­cher les infos sur les ré­glages ac­tuels
    • de chan­ger la page des vi­gnettes en lec­ture
    • de pas­ser en mode lec­ture
    • d'ac­cé­der à l'ef­fa­ce­ment des images
  • Sur le haut de l'ap­pa­reil nous trou­vons la roue de sé­lec­tion des modes de prise de vue tout à fait stan­dard par rap­port à ce que nous pro­pose Canon sur ces ap­pa­reils soit les modes sui­vants:
    • petit rec­tangle, soit Tout auto, sans pos­si­bi­lité don­née à l'uti­li­sa­teur d'in­ter­ve­nir sur les choix de l'élec­tro­nique
    • P, Tout auto mais dé­ca­lage des pro­grammes (ou­ver­ture/vi­tesse) ainsi que choix du col­li­ma­teur au­to­fo­cus dis­po­nibles
    • les tra­di­tion­nels modes créa­tifs chez Canon, TV (prio­rité à la vi­tesse) Av (prio­rité au dia­phragme) M (Ma­nuel) A-DEP (choix de la zone de mise au point)
    • les pro­grammes tout faits qui ne nous laissent pas ou peu de choix: por­trait, pay­sage, macro, sport, am­biance noc­turne, flash in­ter­dit fai­sant par­tie de ce que Canon ap­pelle la zone élé­men­taire
  • À droite de cette roue est situé le bou­ton de choix du mode de mo­to­ri­sa­tion (one shot, ra­fale ou re­tar­da­teur).

Re­tour d'une fi­gure déjà pré­sente plus haut...

  • l'unique roue co­deuse qui nous per­met de dé­ca­ler les pro­grammes et de mo­di­fier les ré­glages pen­dant que l'on ap­puie sur un bou­ton
  • le dé­clen­cheur, agréable et fa­ci­le­ment do­sable
  • L'avant de l'ap­pa­reil est dé­pouillé puisque nous trou­vons

    • le pous­soir per­met­tant de dé­ver­rouiller les ob­jec­tifs
    • le tes­teur de pro­fon­deur de champ sur la gauche, un peu sur­pre­nant au dé­part, mais fi­na­le­ment assez pra­tique puis­qu'il est pos­sible d'ap­puyer sur lui à l'aide du pouce gauche
    • le bou­ton per­met­tant d'éjec­tion du flash
  • à gauche, la lampe d'at­té­nua­tion des yeux rouges, qui sert éga­le­ment à nous si­tuer lorsque nous em­ployons le mode de prise de vue à re­tar­de­ment (la lampe cli­gnote pen­dant les 8 pre­mières se­condes et reste al­lu­mée les deux der­nières, si­gnal lu­mi­neux donc as­so­ciée à un équi­valent so­nore.

  • enfin, sur la tranche gauche de l'ap­pa­reil, sont ca­chés der­rière une pe­tite porte les connec­teurs Video Out (pour se bran­cher sur un té­lé­vi­seur), USB (1.1 seule­ment, snif...) et celui per­met­tant de bran­cher une té­lé­com­mande à l'ap­pa­reil.

C'est tout!

Ah, il faut en­core sa­voir que tant le com­par­ti­ment prévu pour la carte Com­pact­Flash type I et II que celui pour la bat­te­rie sont très simples à at­teindre.

Je re­grette juste deux choses à pro­pos de la ges­tion des cartes:

  • il est pos­sible de prendre des pho­tos en ou­bliant d'in­sé­rer une carte. Au­cune alarme ne vient vous aver­tir de ce fait
  • lorsque l'on ouvre la porte, l'ap­pa­reil s'éteint, même si le buf­fer n'était pas en­core vidé sur la carte. Un petit bip se­rait pré­fé­rable à ce mo­ment, nous rap­pe­lant qu'il est trop tôt pour la re­ti­rer.

Vous re­mar­que­rez im­mé­dia­te­ment l'ab­sence d'une prise de syn­crho flash pour le stu­dio. Il fau­dra pas­ser par un émet­teur fort cher de chez Canon fai­sant par­tie du sys­tème de flash EX pour pal­lier ce pro­blème, puisque le flash propre au D300 ne sait pas faire par­tir un éclair, ce qui est fort dom­mage. Reste que via cet adap­ta­teur, tout le sys­tème EX sans fil est uti­li­sable, ce qui est le plus im­por­tant

Les deux écrans

Je l'ai déjà écrit dans le test du Nikon D1X, mais mieux vaut peut-être le ré­pé­ter! Un ap­pa­reil re­flex ne peut pas af­fi­cher sur son écran TFT l'image pen­dant la prise de vue. Seul les Olym­pus E-10 et E-20 per­met­taient cela, au dé­tri­ment de la clarté maxi­male dans le vi­seur.

L'écran des re­flex sert donc:

  • à af­fi­cher et mo­di­fier les ré­glages de l'ap­pa­reil
  • à re­gar­der les pho­tos que l'on vient de prendre

Ces deux fonc­tions sont par­ti­cu­liè­re­ment réus­sies sur le 300D.

Tout d'abord, l'écran TFT de 1.8 pouces est très bon, dans pra­ti­que­ment toutes les condi­tions lu­mi­neuses, même au soleil.​Sa dé­fi­ni­tion de 118 000 pixels est suf­fi­sante, ce d'au­tant plus que la lec­ture d'une photo peut se faire en agran­dis­sant l'image jus­qu'à 10 x la taille réelle. On na­vi­guer en­suite très fa­ci­le­ment dans l'image et ainsi s'as­su­rer de sa net­teté. L'évi­dence même, qu'on ai­me­rait trou­ver sur le Nikon D1X par exemple, bien plus cher mais aussi plus an­cien, ce qui ex­plique peut-être cela.

Un clic sur le bou­ton info lors­qu'une image est en lec­ture af­fiche sa vi­gnette, son his­to­gramme, les don­nées tech­niques prin­ci­pales de prise de vue (sen­si­bi­lité, mode pro­gramme, vi­tesse, ou­ver­ture, dé­fi­ni­tion et qua­lité, ba­lance des blancs et don­nées tem­po­relles. Les zones sur­ex­po­sées cli­gnotent sur la vi­gnette.

Des menus à la por­tée de tous

Même si le Canon EOS 300D est uti­li­sable par des pro­fes­sion­nels en tant que deuxième boî­tier, il n'em­pêche que son pu­blic cible est tout de même l'ama­teur, éclairé ou non.

Il est donc sou­hai­table que les ré­glages de cet ap­pa­reil soient à la por­tée de tous. Et bien c'est le cas.

En effet, les 4 menus sont d'une clarté exem­plaire ne dé­passent par exemple ja­mais une page.

Le menu prise de vue per­met de choi­sir:

  • la qua­lité de l'image entre trois dé­fi­ni­tions: 3072/2048, 2048/1360, 1535/1024, et cha­cune d'entre-elles dé­cli­née en deux taux de com­pres­sion Jpeg plus ou moins desc­truc­tifs.

    Un sep­tième mode, celui qui sera pri­vi­lé­gié par tous ceux qui cherchent la qua­lité: le mode Raw, qui donne des images de 3072/2048 sans com­pres­sion sur 12 bits, pe­sant en­vi­ron 7Mb. Comme tou­jours et jus­qu'à la sor­tie de Pho­to­shop CS qui in­té­grera la lec­ture des for­mats Raw des dif­fé­rents ap­pa­reils les plus connus sur le mar­ché, ces pho­tos ne pour­ront être lues que par le pro­gramme of­fert par Canon, pas trop fo­li­chon au de­meu­rant.

    Notez que les ri­chiers Raw in­tègrent un fi­chier Jpeg en qua­lité moyenne, pour pré­vi­sua­li­sa­tion de l'image sur n'im­porte quel pro­gramme et que le for­mat Tiff, comme dans le D10, est aux abon­nés ab­sents, ce qui ne sera pas en­nuyeux dès que Pho­to­shop CS sor­tira et que le for­mat Raw sera fa­ci­le­ment li­sible. Pour l'ins­tant...

  • d'at­té­nuer ou non les yeux rouges, ré­gler les deux bra­cke­tings dis­po­nibles
  • de ré­gler le bra­cke­ting de la va­leur d'ex­po­si­tion, cor­rec­tion sur trois pho­tos de l'ex­po­si­tion, de -2 à +2IL au maxi­mum, selon le pas choisi
  • de ré­gler le bra­cke­ting de la ba­lance des blancs, qui tra­vaillera sur la va­leur en cour dont on pourra faire évo­luer la tem­pé­ra­ture par pa­liers d'une va­leur (-1; 0; +1, de bleuâtre, neutre à rou­geâtre)
  • si un si­gnal so­nore se fait en­tendre ou non lors de la prise de vue
  • le ré­glage de la ba­lance des blancs ma­nuelle, d'après sé­lec­tion d'une photo d'un do­cu­ment blanc (la pro­cé­dure n'est pas toute simple malheureusement...​Je pré­fère net­te­ment celle du Nikon D1X)
  • le choix des ré­glages du trai­te­ment de l'image: trois sont of­ferts par Canon (pa­ra­mètres 1, qui donne des pho­tos aux cou­leurs lé­gè­re­ment flat­teuses, pa­ram­tères 2 qui donne des cou­leurs plus neutres mais qui sou­vent plaisent moins à l'ama­teur, Ado­beRWB, qui sera cer­tai­ne­ment le mode choisi par les pro­fes­sion­nels, et vos propres ré­glages qui pour­ront être au nombre de trois. Vous ré­gle­rez les pa­ra­mètres contraste, net­teté, sa­tu­ra­tion, teinte cou­leur.

Le menu lec­ture

Le menu lec­ture vous per­met de pro­té­ger ou non vos do­cu­ments, d'ef­fec­tuer une ro­ta­tion sur une image, d'im­pri­mer cer­taines pho­tos Vous pour­rez en­core choi­sir si et com­bien de temps la photo s'af­fi­chera une fois qu'elle sera prise, avec ou sans les infos.

Les deux menus de ré­glages de l'ap­pa­reil

Ces deux menus vous per­mettent de choi­sir la ro­ta­tion au­to­ma­tique des pho­tos prises en mode por­trait, la langue dans la­quelle les menus s'af­fichent, de ré­gler la date et l'heure de l'ap­pa­reil (tel­le­ment im­por­tant pour le bon clas­se­ment de vos images), de for­ma­ter la carte et j'en passe.

Cela dit, rien que du tout simple, sauf peut-être le ré­glage per­son­na­lisé des blancs qui im­pose de prendre en photo un do­cu­ment blanc au préa­lable (pre­nant le centre de l'image) et de le sé­lec­tion­ner en­suite.

Per­son­nel­le­ment, je pré­fère cette dis­po­si­tion des menus à celle du Canon 10D (toutes les com­mandes dans le même menu, mais avec des cou­leurs par ca­té­go­rie).

La prise de vue

Je suis passé du Nikon D1X à l'EOS 300D en quelques mi­nutes. D'un côté, un re­flex pro­fes­sion­nel ma­gni­fique, cor­res­pon­dant aux be­soins d'un uti­li­sa­teur très exi­geant.

De l'autre, ap­pa­reil grand-pu­blic. On pour­rait s'at­tendre à un saut dif­fi­cile et pour­tant...

Ce qui m'a frappé avec le 300D, c'est sa... ner­vo­sité, et son si­lence de fonc­tion­ne­ment. Eh oui, et je dois dire que je n'en re­viens pas: l'au­to­fo­cus du petit Canon est d'une pré­ci­sion et d'une cé­lé­rité im­pres­sio­nantes, que ce soit avec l'ob­jec­tif livré avec l'ap­pa­reil non USM mais mo­to­risé (ce qui peut être com­pré­hen­sible vu sa lé­gé­reté), mais aussi avec le zoom Sigma 70ñ200 ou­vert à 2.8 sur toutes les fo­cales que j'ai à dis­po­si­tion, ou le 28-135 sta­bi­lisé.

Les trois cailloux sont donc mo­to­ri­sés, mais seuls les deux der­niers sont ul­tra­so­nics. Mais qu'est-ce que j'aime cette tech­no­lo­gie qui rend la mise au point to­ta­le­ment si­len­cieuse et tel­le­ment ra­pide!

L'au­to­fo­cus tra­vaille avec 7 col­li­ma­teurs en croix, tout comme le D10. Selon les pro­grammes, vous pour­rez ou non choi­sir le col­li­ma­teur actif. En gé­né­ral, même en mode au­to­ma­tique, la mise au point est hyper ra­pide et l'ap­pa­reil ne se trompe que ra­re­ment de sujet. Néan­moins, cela reste pos­sible et si vous tra­vaillez dans un mode créa­tif (voir plus haut), vous pour­rez sé­lec­tion­ner un des 7 col­li­ma­teurs à l'aide de la roue codée. Ses 7 col­li­ma­teurs sont re­pré­sen­tés par des pe­tits car­rés gravé dans le vi­seur, et celui ou ceux qui sont ac­tifs au mo­ment de la mise au point sont re­pré­sen­tés par un petit point rouge en leur mi­lieu.

Ce qui est épa­tant, c'est que même dans une re­la­tive obs­cu­rité, le cap­teur reste très sen­sible et tra­vaille tout à fait cor­rec­te­ment.

De même, j'ai pris des pho­tos de mon fils lors d'un match de foot, à l'aide du zoom sigma (équi­valent à un 112-320, ou­vert à 2.8. yeah). Et bien une fois ren­tré à la mai­son, j'ai constaté que sur les 40 pho­tos prises à cette oc­ca­sion, 38 étaient par­fai­te­ment nettes, ce qui ne m'était ar­rivé avec aucun ap­pa­reil jus­qu'alors. Je pré­cise que j'avais tout sim­ple­ment choisi le pro­gramme "sport", qui im­pose l'au­to­fo­cus en continu, et qui m'a donc donné d'ex­cel­lents ré­sul­tats.

Le mien est en rouge...

Des pho­tos de pay­sage donnent des images très agréables au ni­veau co­lo­ri­mé­trie (mode Pa­ra­mètres 1), et cer­taines images prises à la mé­na­ge­rie Knie m'ont épaté (voir plus bas).

La me­sure de la lu­mière est ef­fec­tuée selon trois modes: ma­tri­cielles (sur 35 zones), in­té­grale avec pré­pon­dé­rance cen­trale, et sé­lec­tive.

Les ré­sul­tats sont éton­nants (lé­gère sur­ex­po­si­tion que l'on peut fa­ci­le­ment cor­ri­ger), et il est par­ti­cu­liè­re­ment dif­fi­cile de prendre le cal­cu­la­teur en dé­faut, même si...

Des au­to­ma­tismes par­fois un peu gê­nants

Le choix de la me­sure de la lu­mière n'est pas sé­lec­tion­nable comme dans un re­flex stan­dard. Ce choix dé­pend des modes dans les­quels vous vous trou­vez. Par exemple, en mode P, la me­sure éva­lua­tive (ma­tri­cielle) est ac­tive, mais si vous mé­mo­ri­sez l'ex­po­si­tion dans le même mode, c'est la me­sure sé­lec­tive qui entre en ligne de compte. J'au­rais pré­féré pou­voir choi­sir ce que je veux, quand je le veux. De même avec le mode d'en­traî­ne­ment: je trouve un peu dom­mage que l'ap­pa­reil choi­sisse dans de nom­breux modes s'il doit pas­ser en mode au­to­fo­cus continu ou non.

Au mo­ment où on sé­lec­tionne un col­li­ma­teur, alors l'ap­pa­reil passe en mode au­to­fo­cus "one shot".

Tout cela mé­ri­te­rait bien plus d'ex­pli­ca­tions que ce que donne le petit ma­nuel (bien trop petit d'ailleurs) qui ac­com­pagne l'ap­pa­reil. Ce mode d'em­ploi reste au ni­veau de ce que l'on ap­pelle sur d'autres ap­pa­reils le ma­nuel de prise en mains, Quel dom­mage!

Cela dit, il est clair et bien écrit et même si l'on pour­rait at­tendre plus de Canon à ce ni­veau, tant au ni­veau des au­to­ma­tismes que du mode d'em­ploi, ce qui bi­zar­re­ment dans ce cas est lié, force m'est de consta­ter que le ré­sul­tat des prises de vue est tout sim­ple­ment ex­cellent.

Je me de­mande si Ba­sile n'en a pas un peu marre de mes tests...

Qua­lité des images

Nous ve­nons de le voir, les pho­tos sont presque tou­jours nettes et bien ex­po­sées. Reste un point ex­trê­me­ment im­por­tant en nu­mé­rique: le bruit dans l'image, re­pré­senté par des pa­ra­sites de cou­leur (pe­tits points bleus et rouges) en par­ti­cu­lier dans les zones sombres.

Et bien mes­dames mes­sieurs, le 300D est épous­tou­flant à ce ni­veau: le bruit com­mence à se re­marques à 800 ISO, et se trouve vi­sible à 1600 ISO, mais de ma­nière tout à fait ac­cep­table. J'ai­me­rais bien voir un né­ga­tif poussé à 1600 ISO don­ner d'aussi bons ré­sul­tats.

La, DIGIC, comme sur l'IXUS 400 testé ici d'ailleurs, mais de ma­nière en­core plus évi­dente vu le cap­teur uti­lisé, a fait des mi­racles.

C'est grand, c'est beau, j'en suis tout ému.

100 ISO

200 ISO

400 ISO

800 ISO (Tiens, le bruit ar­rive tout gen­ti­ment)

1600 ISO: es­sayez de me faire aussi bien avec un né­ga­tif ar­gen­tique...

À l'usage

J'ai in­tro­duit dans mon ap­pa­reil une carte Mi­cro­Drive de 1Gb, et, après deux heures de re­charge, la bat­te­rie four­nie par Canon.

Le fa­bri­cant nous donne une au­to­no­mie de 400 à 600 pho­tos selon notre uti­li­sa­tion du Flash. Je pré­cise que j'ai pris plus de 400 pho­tos, et que j'ai far­fouillé dans les menus, comme on le fait tou­jours au début lors­qu'on dé­couvre un ap­pa­reil. L'af­fi­cheur me donne en­core un tiers de durée de vie pour la bat­te­rie, ce qui est tout bon­ne­ment re­mar­quable.

La re­mise en forme de la bat­te­rie, sur le char­geur livré avec l'ap­pa­reil, ne prend pas plus de deux heures, avec in­di­ca­tion du ni­veau de charge par dif­fé­rents rythmes de cli­gno­te­ment sur ce même char­geur.

L'en­re­gis­tre­ment d'une image en JPEG Fine prend moins de trois se­condes. Notez que l'ap­pa­reil est ca­pable de prendre 2.5 images se­condes sur 4 images. Notez qu'il n'est pas né­ces­saire d'at­tendre que le buf­fer se dé­charge sur la carte pour prendre à nou­veau une image, Dès que la pre­mière est en­re­gis­trée, une nou­velle prise de vue est pos­sible.

La dou­ceur de dé­clen­che­ment, as­so­ciée à l'ab­sence to­tale de la­tence au dé­clen­che­ment, est un réel bon­heur.

Deux pe­tites fausses notes viennent ce­pen­dant tem­pé­rer un tout petit peu mon en­thou­siasme:

  • il faut comp­ter en­vi­ron 3 se­condes pour que l'ap­pa­reil soit dis­po­nible après sa mise sous ten­sion. Rien de grave mais ce même temps di­visé par deux se­rait bien­venu pour ne ja­mais, au grand ja­mais rater une prise de vue.
  • le vi­seur doté d'un verre micro gravé au laser est clair, mais ne couvre que 95% de l'image, ce qui est en­nuyeux en nu­mé­rique. En effet, en ar­gen­tique, cette cou­ver­ture n'avait que peu d'im­por­tance puisque les ti­reuses ro­gnaient al­lè­gre­ment votre image pour des rai­sons de sé­cu­rité. En nu­mé­rique, tout est va­lable par exemple avec nos ti­rages bord à bord. Prendre de l'in­utile est non seule­ment gê­nant mais gas­pilleur de nos chers (dans tous les sens du terme) pixels. Notez que ce vi­seur est doté d'un taux d'agran­dis­se­ment de 0.8.

De plus, per­son­nel­le­ment, je pré­fère le penta­prisme du 10D, avec le­quel je vois mieux ce qui est net ou pas (peut-être le taux d'agran­dis­se­ment du vi­seur un poil plus grand, 0.88), même si je reste en­chanté de ce que nous offre le 300D par rap­port à ce que nous offre sou­vent la concur­rence, no­tam­ment lors­qu'il s'agit de vi­seurs élec­tronques.

À ce pro­pos, no­tons la pré­sence d'un cor­rec­teur diop­trique, qui per­met d'af­fi­ner cette mise au point pour nos yeux fa­ti­gués (-3 à +1). Et là, je ne re­mer­cie­rai ja­mais assez Chas­seur d'Images pour le truc donné dans le test dédié au 300D: il suf­fit de re­ti­rer l'ob­jec­tif, de viser "à vide" et de re­gar­der les co­li­ma­teurs au­to­fo­cus. On règle à l'aide de la mo­lette, quand ils sont par­fai­te­ment nets (pas dou­blés), c'est tout bon!

Par contre, je m'ins­cris en faux par rap­port à un pas­sage du même ar­ticle qui in­dique que la cor­rec­tion de l'ex­po­si­tion n'est pas rap­pe­lée dans le vi­seur. En fait c'est bien le cas, ce qui est d'ailleurs fort heu­reux! Je pense que les jour­na­listes dis­po­saient d'une ver­sion pas tout à fait ter­mi­née. D'ailleurs, ce vi­seur dis­pose de toutes les in­di­ca­tions né­ces­saires (mise au point, charge du flash, vi­tesse/ou­ver­ture et... cor­rec­tion de l'ex­po­si­tion.

Photo au flash

Comme tous les ap­pa­reils de cette gamme, le Canon 300D est doté d'un flash in­cor­poré, fort pra­tique, mais dont il ne faut pas at­tendre des mi­racles.

Donné pour un NG 13 à 100 ISO, il offre une cou­ver­ture exac­te­ment équi­va­lente à l'ob­jec­tif livré en bundle, soit 18 mm. Son grand avan­tage? Il monte bien plus haut que celui du 10D et di­mi­nue très for­te­ment l'ef­fet yeux rouges.

Par contre, on ne peut choi­sir une cor­rec­tion de l'éclair, ce qui est re­gret­table. La syn­chro-X est li­mi­tée au 200e de se­conde, ce qui n'est pas trop mal.

Sans le flash in­terne à gauche, avec en fill-in à droite... tout de même bien pra­tique.

Dès qu'on uti­lise un flash ex­terne EX (j'ai testé le 550EX), on ar­rive à une qua­lité ir­ré­pro­chable, due au fait que l'ap­pa­reil tra­vaille à ce mo­ment en me­sure éva­lua­tive avec pré­éclair. La syn­crho haute vi­tesse FP (jus­qu'au 4000e de se­conde), tel­le­ment pra­tique pour le fill-in en ex­té­rieur, est alors de la par­tie, et il de­vient même pos­sible de tra­vailler avec le sys­tème sans fil propre à Canon.

La pe­tite dé­cep­tion vient du fait que le flash in­té­gré ne peut pi­lo­ter les flashs ex­ternes (Mi­nolta et son A1 le per­mettent). Vous de­vrez ache­ter un adap­ta­teur IR ou uti­li­ser un flash type 420EX ou 550EX comme maître pour pi­lo­ter d'autres es­claves. En stu­dio, il fau­dra pas­ser par un adap­ta­teur de ce type puisque le 300D est dé­pourvu de prise pour flash ex­terne.

Evi­dem­ment, une fois un flash EX monté sur l'ap­pa­reil, le ratio flash de­vient dis­po­nible. La syn­chro­ni­sa­tion sur le deuxième ri­deau de­vient alors pos­sible, mais je dois avouer très fran­che­ment que j'ai mis du temps pour com­prendre com­ment mettre en oeuvre cette fonc­tion. Rien dans les menus, pas de fonc­tion per­son­na­li­sée comme dans le 10D.

C'est où dites, Mo­nieur Canon? T'au­rais pu faire un ma­nuel un peu plus fouillé à ce ni­veau, vrai­ment! Le ma­nuel du 10D est bien meilleur puis­qu'il pré­sente plu­sieurs pages sur l'uti­li­sa­tion du boî­tier avec un flash ex­terne de type EX. Ah ben oui, j'ai trouvé, dans le ma­nuel du Flash, en an­glais: pas de tra­duc­tion en fran­çais dans les boîtes en Suisse à ce que m'a dit mon re­ven­deur, alors que le 550EX est sorti il y a un an). Re­mar­quez qu'une ver­sion fran­çaise est dis­po­nible sur le site de Canon, mais il s'agit d'une vé­ri­table honte: un ma­nuel scanné tout de tra­vers! Ja­mais je n'au­rais osé pré­sen­ter un truc pa­reil à mon petit ni­veau, alors Canon... Au­cune re­cherche pos­sible puis­qu'il s'agit d'images-

Enfin, c'est mieux que rien, mais sur ce point, Nikon fait bien plus fort!

Notez en­core qu'un flash EX per­met­tra la mise au point pra­ti­que­ment dans le noir, puisque dans ce cas l'illu­mi­na­teur IR du flash se­conde ce que le cap­teur de l'ap­pa­reil n'ar­rive plus tou­jours à faire, même s'il es­saie de se dé­brouiller avec son flash in­terne en émet­tant une pe­tite série de brefs éclairs peu dis­crets. À ce pro­pos, le flash in­terne du 10D me semble plus per­for­mant sur les dif­fé­rents es­sais que j'ai ef­fec­tués.

L'ob­jec­tif livré en bundle

Canon vous pro­pose un ob­jec­tif 18-55mm livré cor­res­pon­dant en 24/36 à un 28.8-88, ou­vert à 3.5-5.6, et pe­sant à peine 208 grammes. Bien sûr, il ne s'agit pas là d'un ob­jec­tif pro, mais très fran­che­ment, il donne de bons ré­sul­tats, et nous per­met de frô­ler le monde du grand-angle en nu­mé­rique pour presque rien.

Le Po­wer­Book est un dé­formé en grand-angle (18mm donc 28mm en 24/36)

Vous pou­vez aussi ache­ter le boî­tier nu, mais pour 150 €, je trou­ve­rais dom­mage de s'en pri­ver.

Notez pour être clair sur ce sujet que cet ob­jec­tif est le seul et l'unique (pour l'ins­tant) cailloux re­pré­sen­tant de la gamme EF-S. Il est com­pa­tible uni­que­ment avec le 300D. Vous ne pou­vez pas uti­li­ser cet ob­jec­tif avec les autres boî­tiers Canon, par contre, et là j'in­siste lour­de­ment, vous pou­vez uti­li­ser TOUS les ob­jec­tifs Canon sur le 300D! Sim­ple­ment, comme écrit plus haut, vous de­vrez mul­ti­plier les fo­cales in­di­quées par 1.6 pour trou­ver l'équi­valent 24/36.

Re­mar­quez à gauche la grosse bague en ca­ou­tchouc qui in­ter­dit
la fixa­tion de cet ob­jec­tif (et de lui seul) sur les re­flex autres que le 300D

Eh oui, non seule­ment vous dis­po­sez d'un boî­tier pas trop cher, mais il se trouve au mi­lieu d'un sys­tème qui s'est construit de­puis des an­nées, et qui est l'un des plus com­plets.

Il y a de quoi faire il me semble...

Et avec le Mac?

Le Canon 300D n'était pas re­connu via trans­fert d'images par Ja­guar et c'était bien en­nuyeux puis­qu'il fal­lait ab­so­lu­ment pas­ser par soit un lec­teur de carte ou par Canon File Uti­lity qui doit ab­so­lu­ment être mis à jour très ra­pi­de­ment tel­le­ment il n'est pas à la hau­teur des ap­pa­reils. Il reste pour l'ins­tant né­ces­saire pour lire les fi­chiers Raw. Notez une chose assez amu­sante: le Raw du 300D ne doit pas être le même que celui du 10D. En effet, je n'ai pas ré­ins­tallé le lo­gi­ciel Canon au dé­part, me di­sant que le File Vie­wer Uti­lity du Canon 10D déjà sur mon disque de­vait bien suf­fire. Et bien je n'ai pas pu ou­vrir les pho­tos prises avec le 300D. Pour ce faire j'ai dû ré­ins­tal­ler la ver­sion four­nie du lo­gi­ciel, qui m'a per­mis alors d'ou­vrir à la fois des images prises avec le 10D et avec le 300D. Pour le reste, Canon ne fait pas d'er­reur et nous offre Pho­to­shop Ele­ment 2, ce qui reste et de loin la meilleure so­lu­tion de re­touche d'image sur nos ma­chines.

En ré­sumé

Nom d'une pipe, Canon a réussi avec ce 300D ce que tout le monde at­ten­dait de­puis une année, mais que per­sonne n'osait rêver il y a deux ans à peine. Il me semble bien que per­sonne ne s'at­ten­dait à cette bombe en 2003, et que mis à part une baisse de prix déses­pé­rée, la concur­rence n'ar­rive pas vrai­ment à trou­ver de ré­ponse

Nous avons dans les mains un ap­pa­reil ex­cep­tion­nel, per­for­mant, don­nant des images d'une qua­lité épous­tou­flante. Quelques au­to­ma­tismes peuvent gêner le pho­to­graphe ex­pert, mais avec un peu de pra­tique, il est assez simple de les dé­tour­ner.

Bref, vous avez at­tendu jus­qu'ici pour vous ache­ter un re­flex nu­mé­rique. Vous piaf­fiez d'im­pa­tience, vous pou­vez vous lais­ser aller.

Et si vrai­ment vous dé­si­rez tout maî­tri­ser à chaque ins­tant, alors, lor­gnez vers le Canon 10D, qui a éga­le­ment baissé de prix de ma­nière dras­tique, et que je tes­te­rai très bien­tôt ici.

Aucun com­men­taire pour l'ins­tant…