Et puis, ce test vous intéressera si vous trouvez un de ces petits IXUS d'occasion et que vous hésitez à vous le procurer.
J'ai mis en fin de test quelques lignes écrites en avril 2003 pour préciser certaines choses sur cet appareil, après un usage prolongé.
Tu sais que tu me plais, toi!
Je l'ai acheté pour ma femme. Elle ne le veut pas, tant pis, je le garde.
C'est qu'il est bien joli, ce petit Ixus, terriblement craquant sous sa carrosserie en alu brossé et tellement bien fini. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à l'Ixus argentique, mais en plus, il ajoute à ce dernier la magie du digital. Au niveau du look, bravo Canon, on peut difficilement faire mieux.
Quant à la taille, il n'est pas plus grand qu'un paquet de cigarettes, soit 8.8 x 5.8 x 2,7 cm pour un poids de 230 grammes, batterie et carte comprise. Qui dit mieux? On n'a plus d'excuses de partir sans appareil, puisqu'il ne vous gêne pas.
T'es joli, mais ce qui compte, c'est la beauté intérieure
L'Ixus Digital, sorti au mois de juin 2 000 peut étonner. Il ne dispose ìqueî du capteur 2.1MP (2.02Mp effectifs), que l'on trouvait il y a peu à l'intérieur des Olympus Camedia C 2000 (testé ici) et des Nikon Coolpix 950. Ce capteur, sur mon ancien Olympus, faisait merveille. Il est toujours très bon sur le Canon, c'est normal. Nous retrouvons donc des images dont la résolution, en qualité maximale, est de 1 600/1 200 pixels, ce qui est suffisant pour rivaliser avec l'argentique jusqu'au format A4, pour autant que l'on prenne la photo entière, et non pas un détail de cette dernière.
La carte livrée avec l'appareil est une CompactFlash type 1 ce qui semble actuellement être un très bon choix. Mais il faudra absolument prévoir l'achat d'une carte plus conséquente. En effet, il ne sera possible de sauvegarder que 4 images en qualité maximale, notée SL (1 600/1 200), 10 images, toujours dans la même résolution mais en utilisant une compression Jpeg plus élevée donc plus destructrice (L) et jusqu'à 46 photos en basse résolution, S, (640/480, pour le Web), ce qui est franchement ridicule. Dommage que l'Ixus ne soit pas compatible avec les Micro Drive d'IBM, de 340 Mb, ce qui permet un stockage vraiment conséquent, comme l'est le PowerShot S20 du même fabriquant (testé ici). Notons que la prise de vue sans compression (mode TIFF) n'est pas disponible sur ces deux appareils.
L'objectif est un zoom X2, 5,4-10,8, ce qui correspond à un 35-70 mm en argentique. Son ouverture maximale varie entre 2.8 et 4 selon la focale, ce qui est moyen pour un digital, et bon pour un appareil standard. Ce petit zoom rentre entièrement dans l'appareil lorsqu'on l'éteint, et un volet de protection vient le protéger automatiquement. Dieu que c'est pratique! Notons qu'une fonction zoom numérique est comme toujours présente, mais fortement déconseillée puisqu'elle ne fait que de l'interpolation. Il est possible de la déconnecter dans les options de configuration de l'appareil, dont une de ces dernières permet de franciser les menus et les fonctions de l'Ixus.
Les modes de prise de vue
Les modes de prise de vue sont au nombre de 4. Nous trouvons:
- Un mode Tout Automatique. Ce serait normalement le mode de prédilection pour ce genre d'appareil. Pourtant, je ne le conseille pas. En effet, il ne permet pas par exemple de choisir le flash anti-yeux rouges. De plus, la résolution de base est certes de 1 600 sur 1200, mais avec une destruction Jpeg plus élevée (compression plus grande) ce qui est bien dommage, même si elle permet de caser 3 fois plus d'images sur la carte.
- Un mode dit Manuel. c'est ce dernier que je vous conseille d'utiliser par défaut. Vous pouvez très bien travailler dans ce mode de la même manière qu'en tout automatique, mais vous avez accès à tous les modes de flash, à toutes les résolutions, et à la correction d'exposition (de -2 à +2 IL par pas d'un tiers donc 12 en tout).
- Un mode noir et blanc
- Un mode Panorama, qui permet de juxtaposer un certain nombre de prises de vue de manière relativement simple. Une fois les prises effectuées, PhotoStitch, fourni avec l'appareil se chargera d'effectuer les raccords. C'est amusant et cela fonctionne assez bien, même si parfois, le logiciel fait de drôles de choses.
Je continue à ne pas bien comprendre Canon qui limite son mode Tout Auto au niveau des flashs et de la résolution. Par défaut, c'est ce mode qui est employé. Et même si vous avez décidé de travailler en mode Manuel, avec résolution maximale, vous reviendrez, une fois l'appareil éteint, en mode Tout auto. Pour éviter cela, il faudra aller dans les menus, pas toujours très clairs, pour demander à l'appareil de se mettre à l'allumage dans le dernier mode utilisé. Gageons qu'un fort pourcentage d'utilisateur passera à côté de cette possibilité, au mieux s'énervera à changer à chaque coup son mode de travail et sa résolution, et au pire utilisera son appareil en ne profitant pas de toutes ses possibilités.
Encore une fois, travaillez en mode dit Manuel, qui est en fait un mode Auto un tout petit peu plus évolué. Attention nonobstant (j'aime bien employer ce terme qui pose son homme), en mode Manuel, l'Ixus décide tout seul d'utiliser une vitesse d'obturation plus lente qu'en mode Auto. Dans les spécifications de l'appareil, il est même noté que si l'on interdit le flash en mode manuel, la vitesse d'obturation passe à 1 seconde, ce qui correspond à une pose longue. Bonjour les bougés! Décidément, il semble que Canon ne veuille pas nous offrir toutes les possibilités en même temps. Dommage. Remarquez qu'en général, je force le flash dans toutes les situations (sauf en mode macro), ce qui fait que je ne souffre pas trop de cette limitation.
Les modes flash sont au nombre de 5
- Flash interdit (attention en mode manuel, voir plus haut!)
- Flash forcé
- Flash anti-yeux rouges (assez éblouissant, mais c'est le but!)
- Flash automatique
- Flash synchro lente (utile pour garder des ambiances nocturnes)
En mode Tout Auto, seuls les modes flash interdit et automatique sont disponibles.
Ce flash fonctionne bien, mais il n'est pas utilisable en macro, surtout sur des surfaces réfléchissantes. En effet, il aura une nette tendance à griller l'image, puisqu'il n'est pas possible de régler son dosage, ce qui est normal pour un appareil de cette catégorie.
La mise au point automatique TTL AiAF 3 points donne de bons résultats. Il est possible de en position normale de mettre au point des sujets éloignés de 57 cm jusqu'à l'infini mais aussi de bloquer l'appareil en mode macro. On pourra ainsi mettre au point sur des distances de 10 à 22 cm en mode grand-angle et 22 à 57 en mode téléobjectif. Dans les deux cas, il faudra effectuer le cadrage sur l'écran LCD. Le problème, c'est que ce dernier, qui ne mesure que 3,9 cm de diagonale, ne permet pas toujours de vérifier la netteté de l'image, à moins de passer en mode loupe. Cet écran vibre quelque peu, et des lignes très fines vont et viennent, ce qui est assez désagréable. Un viseur optique standard est utilisable, mais seulement pour des sujets situés à plus d'un mètre. En effet, en mode macro, les erreurs de parallaxe sont trop importantes (décalage du sujet vers le haut) et ce viseur ne couvre que 80 % de l'image, alors que l'écran TFT en couvre 92 %. Ces chiffres sont donnés par l'excellent Chasseur d'images, mais on les ìsentî bien à l'usage. Un cadrage serré dans le viseur optique donne un sujet entouré d'un excès d'image important.
Un mode paysage (blocage de l'appareil sur l'infini) est également disponible. Entre les deux, l'appareil réagit très convenablement.
À l'usage
Un gros regret, l'Ixus digital ne faillit pas à la règle des appareils de ce type: entre le moment où l'on appuie sur le déclencheur et le moment où est pris la photo, une bonne seconde s'écoule. C'est beaucoup et souvent énervant. Cela étant assimilé (il faut sans cesse anticiper!), l'Ixus est un vrai plaisir. Si petit, il se fait oublier dans une poche de veste ou de pantalon. On n'hésitera jamais à le prendre en promenade. Et la qualité des photos obtenues est tout à fait convaincante si l'on prend soin de travailler en qualité maximale. Un léger bruit est présent dans les zones sombres, ce qu'Olympus sur son Camedia 2000, avec le même capteur évite totalement. Les menus sont parfois un peu abscons, mais une fois les réglages principaux effectués, on ne s'occupe plus que des modes de flash en appuyant sur un bouton. Par contre, changer de résolution impose de passer par les menus, ce qui est trop long.
Les couleurs sont convaincantes, naturelles.
Cette image peut être agrandie en cliquant dessus, mais vous n'aurez pas sa taille originale.
Cliquez ici pour télécharger le fichier original (plus de 1.5Mb).
Les nuances de la peau sont bien rendues, même si l'Olympus Camedia 2000 est encore meilleur à ce niveau.
Cette image peut être agrandie en cliquant dessus, mais vous n'aurez pas sa taille originale.
Cliquez ici pour télécharger le fichier original (plus de 1.5Mb).
Remarquez la bonne tenue du calcul de la lumière.
Cette image peut être agrandie en cliquant dessus, mais vous n'aurez pas sa taille originale.
Cliquez ici pour télécharger le fichier original (plus de 1.5Mb).
On aurait aimé disposer d'un mode priorité à la vitesse et d'un autre au diaphragme. Mince, pour 1 200 francs suisses (multipliez par 4 pour obtenir la somme en FF), on pourrait espérer avoir quelques fonctions photos évoluées non? Et bien non. Canon nous fait également payer le côté digital de son appareil. En effet, en général, les appareils digitaux coûtent 800 à 1 000 francs de plus que leur équivalent argentique. L'Ixus existant au format APS, c'est tout à fait vérifiable. Mais comparé à la concurrence, Canon continue à offrir un chargeur avec une batterie (très très légère, 26 grammes!), qui permet de prendre une cinquantaine de photos en utilisant l'écran TFT et le flash forcé, beaucoup plus si on le laisse éteint.
Cette petite batterie offre une autonomie très correcte. J'ai ainsi pu travailler toute une soirée (pas en continu bien sûr), au Flash, écran allumé, avant de voir refuser tout service.
Le calcul de la lumière est excellent, le petit flash aidant à déboucher les ombres. J'ai par exemple passé une soirée à prendre des photos de Bruel au Paléo Festival de Nyon, à 4 mètres du chanteur. Aveuglé par les projecteurs de face, l'Ixus ne s'est pas laissé piéger et nous a donné de belles surprises. J'ai dans ce cas travaillé en mode manuel, flash forcé, pour obliger l'Ixus à travailler à une vitesse d'obturation plus haute. Le rendu des couleurs est en général fidèle, bref, que du bon à ce niveau.
Visualiser ses úuvres
Les modes flash, retardateur, macro ou infini ainsi que les menus sont disponibles à l'aide de simples boutons situés sous l'écran LCD. La batterie est simple à sortir et à mettre en place (Olympus pourrait ici prendre des leçons).
Comme je l'ai dit, la visualisation des photos se fait de manière assez difficile au vu de la petite taille de l'écran qui affiche 114 000 pixels pour 1.5 pouces de diagonale, ce qui n'empêche pas Canon de nous offrir un mode ìplanche d'indexî où l'on peut (entre)voir 9 vues la fois. Un mode loupe très simple à mettre en úuvre permet de voir les détails de l'image. C'est seulement ainsi que l'on sera sûr de la netteté de cette dernière.
Le levier de zoom, bien placé autour du gros déclencheur, permet de voir ses photos sous forme d'index ou agrandies.
Au fait, l'image présentée ici est plus bien plus grosse que l'appareil en réalité (voir plus haut les dimensions)...
Il est aussi possible de visualiser les photos automatiquement, l'écran gardant affichée chaque image 3 secondes.
Une liaison USB est également de la partie. C'est très agréable et cela permet un transfert bien plus rapide des images vers l'ordinateur que ce qu'offrait l'ancienne liaison sérielle. Dommage qu'il faille passer par le logiciel offert par Canon pour visualiser les photos. Il est très bien fait, mais il aurait été préférable que l'Ixus soit géré comme un volume, qu'on puisse le monter sur le bureau et ainsi transférer les photos comme n'importe quel autre fichier. Un plug-in Photoshop est livré avec l'appareil. Il est fort bien réalisé et complet. Ainsi, depuis cette application, il est possible de gérer les images qui se trouvent dans l'appareil. De même, le logiciel ImageBrowser est bien réalisé. Il est ainsi possible par exemple de télécharger les photos vers un dossier choisi par l'utilisateur. Et la gestion de l'énergie de l'appareil est excellente. Signalons en effet que contrairement au PowerShot S20, l'Ixus ne travaille qu'avec son accumulateur. Il est néanmoins possible de le brancher sur secteur, mais il s'agit ici d'une option.
Malgré l'offre étendue, un petit lecteur de cartes CompactFlash me semble encore le moyen le plus simple de rapatrier les photos sur son disque. Et un logiciel comme iView Multimedia reste encore à mes yeux ce qu'il y a de mieux pour cataloguer le nombre de photos conséquent que nous prenons, n'étant a priori plus freinés par les frais de laboratoire.
En vrac, signalons encore la compatibilité avec le standard DPOF, qui permet d'imprimer ses photos directement sur une imprimante numérique dédiée ou de travailler avec certains laboratoires digitaux qui supportent cette norme, la présence d'un câble de liaison avec votre téléviseur (sortie PAL), d'une balance des blancs automatique ou manuelle (4 réglages prédéfinis), de raccourcis pour supprimer une image, de la possibilité d'éteindre l'appareil automatiquement au bout d'un certain laps de temps défini par l'utilisateur.
Notons que les fonctions multimédias sont absentes de cet appareil puisqu'il n'y a pas de possibilité de filmer de petits séquences animées, ni d'enregistrer des sons, ce qui personnellement ne me dérange pas. J'ai un caméscope pour ça.
En conclusion
L'Ixus n'est pas le meilleur appareil digital que j'aie testé. Ses manques au niveau possibilités photographiques me frustrent un peu. Néanmoins, il est si pratique que j'ai pris des photos que je n'aurais jamais faites, simplement parce que je l'avais sur moi. Et si l'on ne veut pas se prendre la tête et l'utiliser comme un compact très honnête, il vous ravira. Richement doté en accessoires (mis à part la CompactFlash de 8 Mb qui vous obligera à acheter une carte supplémentaire), tellement joli et finalement donnant des photos de très bonne qualité, je ne peux que vous recommander. J'ajoute enfin que cet appareil ne me quitte plus dans mes déplacements.
On ne sait jamais...
Conclusion avril 2003
L'IXUS ne m'a jamais lâché. Il est utilisé maintenant par mon voisin qui me l'a acheté et qui en est enchanté. J'ai pu le réutiliser lors d'un court voyage en février 2003.
Cet appareil m'a frappé par un défaut tout de même important: la latence au déclenchement: il n'est en effet pas rare de constater un délai de plus d'une seconde entre le moment où l'on appuie sur le déclencheur et le moment où est prise la photo en réalité.
Autre problème: s'il fait un peu frais, la batterie se révèle peu endurante. C'est dommage.
Ces deux défauts sont corrigés dans l'IXUS 400, de 2003, testé ici.
En attendant, si vous n'avez pas besoin d'agrandir vos images de manière trop importante (A4 maximum), l'IXUS de première génération est un bon achat d'occasion.