Avertissement!
Cet article a été écrit en juillet 1999. Il s'agit d'un article que j'ai écrit à l'époque pour Pommea.com. Un certain nombre de remarques peuvent faire un peu désuet en mai 2003, mais elles montrent comment on ressentait les choses à cette époque-là.
Je place cet article sur Cuk.ch dans ce que j'appelle les "Tests d'occasions ou pour l'histoire". En effet, nombre d'utilisateurs de la première heure des photos numériques changent leurs appareils relativement souvent. Le marché de l'occasion est en plein boum. Vous aurez peut-être envie d'acheter un de ces appareils de la génération "2000" pour autant qu'il ne soit pas trop cher.
L'Olympus Camedia C-2000Z a été mon premier appareil numrique. Pour cette raison, il garde pour moi une valeur toute particulière. Je crois que je le regretterai toujours un peu... Ce qui peut expliquer un enthousiasme un peu débordant, je m'en rends compte aujourd'hui.
Avertissement 2: ce test sur Pommea était bizarrement peu illustré, je ne comprends pas pourquoi, moi qui adore d'habitude montrer les choses. Je sais bien que je n'avais pas "d'appareil pour prendre l'appareil" à l'époque, mais il me semble que le site Olympus devait offrir quelques images du Camedia. J'ai donc corrigé cela en utilisant, pour une fois et je vous prie de m'en excuser, certaines images de l'excellent site http://www.dpreview.com/, qu'on se le dise!
Je vous retrouve en cours d'article pour quelques remarques, ainsi qu'en fin de test pour une conclusion bis, trois ans après.
.Appareil numérique Olympus Camedia C-2000Z, un 2.1 mégapixel de première classe
En 2003, je le trouve toujours aussi classiquement beau, ce Camedia...
Mesdames, Messieurs,
Je vous l'avoue, je suis sur le derrière (je l'énonce ainsi pour ne pas être vulgaire).
Je regarde, au moment où je vous écris, une photo prise à l'aide du Camedia C-2000 Z et tirée sur une Epson Photo 750. Cette photo de mon fils de 4 mois dans son bain, très pudique au demeurant, est prise dans des conditions qui font ressortir toutes les qualités de cette imprimante mais surtout de cet appareil de photo numérique: les milliers de variations de la couleur de la peau, hors et dans l'eau, les perles d'eau, les détails du visage, tout y est transcendé. Il est vrai qu'il n'a pas beaucoup de travail à faire, le sujet est particulièrement bien réussi.
Vous pouvez cliquer sur l'image ci-dessous pour vous rendre compte vous-même de l'incroyable qualité de cet appareil appartenant à la nouvelle génération des photoscopes 2.1 mégapixels.
Cet appareil est tout simplement exceptionnel, en tous les cas pour l'époque où j'écris cet article.
D'abord il est beau.
Classiquement beau.
Comme un compact haut de gamme, en aluminium brossé.
De la photo, pas du gadget
C'est un appareil de photo, pas un machin qui se tord, pour je ne sais quelle raison plus ou moins pratique. Ni trop grand, ni trop lourd. Son zoom est pratiquement invisible lorsqu'il est éteint.
Tous les boutons de réglage tombent sous la main. Seul défaut à ce niveau, j'ai une fâcheuse tendance à éteindre l'appareil au lieu de prendre la photo, le déclencheur n'étant pas placé à mon goût au bon endroit. En effet, l'interrupteur d'alimentation est situé au milieu de la couronne permettant de choisir les fonctions principales de l'appareil. Encore une fois, il s'agit d'habitude ou de goût personnel, le déclencheur se trouvant juste au milieu du commutateur de zoom, fort logiquement. J'aurais simplement mis l'interrupteur à un autre endroit pour qu'il n'y ait pas de confusion possible. (Remarque 2003: voir conclusion à ce sujet. Je suis persuadé, trois ans plus tard, que c'est Olympus qui a tort, pas moi qui suis trop rigide sur ce point!)
Puisque nous dissertons sur le zoom, signalons qu'il s'agit d'une optique Olympus. Contrairement à Sony qui va parfois chercher l'aide (ce qui est tout à son honneur) de grands fabricants (Zeiss), Olympus n'a aucunement besoin de ce genre de collaboration: en effet, ce fabricant est depuis toujours connu pour la qualité de ses objectifs, dans le haut comme dans le moyen de gamme. Ah le 50mm de mon vieil Olympus OM1! Je suis sûr qu'il fait toujours le bonheur de celui qui me l'a acheté.
Il s'agit pour notre Camedia d'un zoom optique 6.5-19 mm, équivalent en 24x36 à un 35-105 mm. Du très classique donc, sauf en ce qui concerne l'ouverture maximum: 2.0ñ2.8. Incroyable... Moi qui ai payé 3600 francs mon zoom Canon 28ñ80 pour qu'il soit ouvert en permanence à 2.8! En fait, il s'agit d'une constante dans les appareils numériques: ils sont souvent très ouverts (petitesse du capteur oblige!). Mais avouons qu'ici, Olympus fait fort. Nous avons affaire à un véritable diaphragme à iris ouvert de 2 à 11 en 13 paliers. Cela se voit en regardant l'appareil de face et c'est beau.
Cet objectif est doté d'un mode macro permettant de s'approcher jusqu'à 20 cm du sujet. L'obturateur travaille quant à lui en 27 paliers, permettant des poses de 2 s au 800e de seconde. Une prise Synchro X de flash standard permet d'ajouter un flash modulable en fonction du choix du diaphragme choisi.
Deux modes de calcul de l'exposition sont offerts: intégral ou spot, les deux étant tout à fait efficaces dans leurs domaines respectifs, le deuxième étant très pratique en cas de contre-jour.
Les modes priorité à l'ouverture et à la vitesse et tout automatique sont présents, ainsi que les corrections d'exposition (on peut forcer l'appareil à sur- ou sous-exposer de ñ2 à +2 IL par pas de 1/3) . Ces modes de priorité se choisissent à l'aide d'une grosse couronne tout à fait standard. C'est cette même couronne qui donne accès au menu des réglages. Ces derniers peuvent se faire pour les plus importants soit sur l'écran LCD situé sur le dessus de l'appareil et qui ne consomme pratiquement aucune énergie, soit sur l'écran TFT couleur de 4.5 cm de diagonale. Certains réglages moins fréquents ne se font que sur ce dernier écran. La présentation de ces fonctions est pratique. On passe à travers des menus via un petit joystick rond, peut être un peu mou mais néanmoins efficace. Les modes flash automatique, forcé, interdit et anti-yeux rouges sont présents. En règle générale, le recours au mode d'emploi est presque inutile tant l'utilisation du Camedia est limpide.
Une partie numérique de grande classe
Tout ce qui a été décrit plus haut peut presque se trouver sur un compact argentique de très haut de gamme (mis à part l'écran TFT comme moyen de visée). Voyons un peu ce que nous apporte cet appareil au niveau numérique.
Nous trouvons de nombreux modes de prise de vue qui peuvent se résumer ainsi:
- un mode SQ (standard quality) dédié au Web ou à l'écran (640x480 points)
- un mode SQ 1024x768 points avec compression JPEG standard
- un mode HQ (high quality) de 1600x1200 points avec compression JPEG standard
- un mode SHQ (super high quality) 1600x1200 points avec compression JPEG faible
- un mode SHQ 1600x1200 Tiff sans compression
Les deux derniers modes sont intéressants si l'on veut reproduire des photos sur papier. En fait, la grosse différence entre eux réside dans le fait que le mode avec faible compression JPEG prend environ 900 Kb sur la carte, et le mode Tiff près de 5.5Mb.
Avec la carte livrée (8Mb), ce mode permet de stocker... UNE photo (env. 30 secondes d'enregistrement) , alors qu'avec la faible compression, on arrive à en "caser" 7 (env. 5 secondes d'enregistrement), ce qui reste ridicule!
Pour le reste, nous avons cherché les différences à l'écran, avec loupe grossissant 400% dans Photoshop. Il y a peut-être un tout petit quelque chose en plus pour le mode Tiff, mais franchement, il me semble que le coup n'en vaut pas la chandelle. Si l'on ne veut pas de détériorations successives, on enregistrera en Jpeg sur la carte, et on convertira tout ça en Tiff dans Photoshop.
Pour vous faire une idée, vous pouvez charger les deux images ci-dessous
La première non compressée, en Tiff. Attention: taille de 5.5MB une fois d écompressé, 2.9MB compressé par StuffIt
La même avec compression JPEG 95% (Cherchez la différence mise à part la taille de 857KB)
Petite remarque 2003: en regardant ces images de Félix il y a quatre ans, je me rends compte:
-
qu'il a bien grandi depuis...
-
que du bruit parasite le pull bleu-marine.
- les zones en haute lumières sont cramées, ce qui est l'une des faiblesses du numérique, encore à l'heure actuelle, même si de gros progrès ont été faits.
C'est qu'on est devenu difficile avec le temps.
J'ai donc décidé de photographier avec le mode SHQ, même lorsque je sais que je vais tirer les photos sur papier. Cela me permet de stocker 31 ou 32 photos sur une carte SmartMédia (NDLR 2003: je pense qu'il s'agissait d'une 32Mb, fort chère à l'époque) qu'il me semble indispensable d'acheter en plus de l'appareil. Notons que si Olympus est radin à ce niveau (l'entreprise a beau prétendre qu'il est possible de stocker 122 images en format standard, on n'achète pas ce genre d'appareil pour l'utiliser ainsi), les autres fabricants le sont tout autant. Un peu comme les constructeurs informatiques (suivez mon regard...) qui trop souvent livrent leurs machines avec la moitié de la mémoire vive nécessaire.
Autre petit problème lié à la nouvelle génération d'appareils numériques: la consommation. En fait, le Camedia est moins catastrophique que ce qu'écrivent certains. Si l'icône clignotante indiquant des piles faibles est venue m'ennuyer alors que j'avais effectué mes réglages de base et capturé à peine 20 photos, j'ai pu continuer à photographier sans problème pour arriver à un total de 70 photos, presque toutes en utilisant le flash, mais en évitant de viser à l'aide de l'écran TFT, gros consommateur d'énergie. En fait, dès que l'appareil est en mode "pause" quelques minutes, l'icône affiche à nouveau des piles pleines. Mais 70 photos, ce n'est pas énorme. L'achat d'accumulateurs NiMh et d'un chargeur dédié pour environ 130 francs réglera ce problème puisque ces derniers tiennent bien plus longtemps que les piles alcalines. Rien de dramatique donc, mais encore quelques frais supplémentaires. Bravo à Fuji qui fait bande à part et continue à livrer ses accumulateurs intégrés à l'appareil. Reste à tester le Nikon Coolpix 950 qui ne semble pas très brillant à ce niveau.
Le Camedia est prêt à photographier en 2 secondes, si l'on part de l'appareil éteint. Il réagit très vite au déclenchement, évitant ce retard propre à de nombreux appareils numériques. Un mode rafale est offert, mais seulement dans les basses résolutions. En effet, comme nous l'avons vu plus haut, les 5 secondes d'enregistrement en SHQ JPEG faible et 30 secondes en mode TIFF sont peu compatibles avec ce genre de prise de vue. La cadence est de 2 images/secondes en mode SQ et 1 image/seconde en mode HQ. Un retardateur est au rendez-vous, mais il peut être avantageusement remplacé par une petite télécommande qui permet de déclencher la photo quand bon nous semble, ce dernier étant doté d'un filetage parfaitement standard, pour les trépieds que l'on trouve sur le marché.
Un petit regret
Regrettons que cet appareil ne soit pas un reflex! En effet, dès que le sujet est proche, il faut compter avec un léger décalage de l'image finale vers le bas du viseur (vers la droite si l'appareil est tenu verticalement pour des portraits). Ce petit problème, que l'on trouve sur la plupart des compacts, peut être résolu en visant avec l'écran TFT, mais en augmentant alors la consommation électrique.
Quelques plus parmi d'autres
Réglage automatique ou manuel de la balance des blancs, de la sensibilité du film(eh oui, le capteur sait se comporter comme un film argentique: si on choisit 800 ISO, les photos verront leur grain augmenter!), un mode permettant de faire avec plusieurs images un panorama, voilà encore quelques fonctions offertes par cet appareil absolument génial, sans oublier la présence d'un câble permettant de le relier à un téléviseur PAL.
Jolie aussi la petite télécommande fournie avec l'appareil, permettant de le piloter à distance.
Encore des frais...
La taille des fichiers augmentant avec la qualité, le câble avec adaptateur série livré pour communiquer avec le Mac via le logiciel Camedia Wiewer est pratiquement inutilisable. Il faut compter plus d'une minute trente pour passer 1Mb de données, et comme une photo peut prendre 5.5Mb, vous comprendrez que l'achat d'un lecteur SmartMedia pour votre ordinateur est absolument indispensable. Cet achat est d'autant plus nécessaire puisque les possesseurs d'iMacs et de Yosemites sont oubliés: aucun câble USB n'est fourni (ça commence à bien faire d'ailleurs!). Les possesseurs de PowerBook (sauf iBook) pourront se contenter de l'achat d'un adaptateur PCMCIA.
Le logiciel fourni Camedia Master est intéressant puisqu'il permet de retoucher les images, en listant de manière élégante les images de tout dossier en contenant (la date de prise de vue est inscrite sur le "cache" de la prévisualisation. Néanmoins, nous préférons l'utilisation du couple de logiciels Photoshop pour la retouche et iView (il va falloir que j'écrive quelque chose sur ce logiciel génial) pour le catalogage, les deux étant bien plus complets dans leur domaine respectif.
En conclusion
Le Camedia C-2000 Z est un appareil exceptionnel à tous points de vue. Pesant 420 grammes avec les piles sur la balance de notre laboratoire (en fait notre balance de ménage mais précise à 5 grammes près), on n'hésitera pas à l'emmener partout. Le prix de 1500 francs, auquel on ajoutera la carte SmartMedia 32Mb (env. 300 francs) (NDLR: prix de l'époque, soit 200 €!), le chargeur NiMh avec 4 piles (130 francs) et un adaptateur ou lecteur pour la carte (env. 290 francs en version USB) peut en rebuter plus d'un. Néanmoins, relisez notre article sur les avantages et les désavantages du numérique. Vous comprendrez à quel point votre créativité pourra, si vous le désirez, être décuplée. Et si vous n'économiserez pas sur les cartouches d'encre, vous le ferez en n'achetant plus de films et en n'ayant plus de frais de laboratoire.
C'est toujours ça de pris!
Conclusion 2003
J'ai par hasard eu dans les mains une nouvelle fois le Camedia 2000 lors d'une fête il y a quelques jours, et j'ai pris quelques photos avec lui. J'ai immédiatement retrouvé mes marques. Je reste persuadé que cet appareil est l'un des meilleurs compacts que je n'aie jamais eu.
Ah, je précise que, comme en 1999, j'ai éteint l'appareil trois fois en voulant prendre une photo. Le bouton d'alimentation étant placé à mon avis à la place où devrait se trouver le déclencheur, et, en fait, où il se trouve partout ailleurs chez la concurrence.
Le propriétaire de l'appareil l'utilisait avec une petite alimentation externe, ce qui ne l'a pas empêché de tomber en panne de courant au milieu de la fête! À ce niveau, d'énormes progrès ont été effectués avec les nouvelles générations.
Sachant cela, si vous avez l'occasion d'acheter ce produit à un prix de 250 € environ, n'hésitez pas trop. Il reste tout à fait valable.
Et merci encore à http://www.dpreview.com/ pour les illustrations. Je ne le referai plus, promis!