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Un an avec l’Olym­pus E-10

Un an déjà...

J'uti­lise le E-10 de­puis un an. Cet ap­pa­reil est bourré de qua­li­tés, ses quelques dé­fauts ap­pa­rais­sant à l'usage. Je vais m'ef­for­cer ici de vous mon­trer le bon et le moins bon de cet Olym­pus, pour le moins en connais­sance de cause puisque j'ai pris avec lui plus de 3'000 pho­tos.

Oh qu'il est beau.

Ma­gni­fique, l'Olym­pus E-10 est tout sim­ple­ment ma­gni­fique.

Je ne ré­siste pas, je place di­rec­te­ment les grandes pho­tos dans l'ar­ticle

D'abord, tout comme son grand frère, le E-20, il res­semble à un ap­pa­reil de photo, un vrai.

Vu de face, son zoom op­tique 9ñ36 mm, équi­valent à un 35ñ140 mm en for­mat 135, ou­vert de 2(sur 35 mm) à 2.4 (sur 140 mm), ex­cu­sez du peu, vous en met plein la fi­gure.

Son boî­tier en al­liage d'alu­mi­nium, re­cou­vert sur sa poi­gnée, à droite, d'une fine couche an­ti­dé­ra­pante, per­met une prise en main agréable et sûre. La dif­fé­rence avec les ap­pa­reils en plas­tique (so­lides aussi par ailleurs) est très sen­sible, sur­tout au ni­veau de la ri­gi­dité. L'uti­li­sa­tion de ce ma­té­riau n'est pas seule­ment ren­due né­ces­saire par le poids de l'ap­pa­reil (1.270 kg sur ma ba­lance, avec piles, bou­chon et carte mé­moire), mais aussi pour per­mettre un bon re­froi­dis­se­ment du cap­teur, monté en contact di­rect avec le métal. Selon le fa­bri­cant, ce choix per­met d'évi­ter un cer­tain bruit élec­trique sur les images fi­nales. Je ne sais pas si c'est cela qui joue un rôle, mais le ré­sul­tat est at­teint: l'Olym­pus sort des images très propres, même dans les zones sombres.

Un concept éprouvé au­tour d'un bel ob­jec­tif

Olym­pus est l'in­ven­teur du Bridge Ca­mera, dont le E-10 est le digne re­pré­sen­tant. Ce concept est in­té­res­sant, sur­tout dans la confi­gu­ra­tion que nous offre l'ap­pa­reil qui nous in­té­resse.

Un Bridge Ca­mera offre une visée re­flex, ainsi qu'un ob­jec­tif zoom qui n'est pas in­ter­chan­geable. C'est par­fois gê­nant.

Le 35ñ140 of­fert ici offre donc une am­pli­tude de 4X. Lors­qu'on ajoute à cette spé­ci­fi­ca­tion sa ca­pa­cité à s'ap­pro­cher en mode macro jus­qu'à 20 cm du sujet, son in­croyable lu­mi­no­sité, on com­pren­dra que nous avons dans les mains l'équi­valent d'un fourre-tout fort bien rem­pli.

Olym­pus a tou­jours mis sur le mar­ché des ob­jec­tifs de grande qua­lité. C'est le cas éga­le­ment ici.

Doté de 14 len­tilles en 11 groupes, toutes trai­tées mul­ti­couches, dont deux sont asphé­riques et deux autres en verre ED à très faible dis­per­sion, ce zoom en­tiè­re­ment op­tique est une pe­tite mer­veille. Le chan­ge­ment de fo­cale se fait en in­terne de ma­nière to­ta­le­ment si­len­cieuse, l'ob­jec­tif reste donc tou­jours de la même taille. Et quel plai­sir de chan­ger la fo­cale, non plus à l'aide de deux bou­tons avec des bruits plus ou moins agréables de mo­teurs, mais en ac­tion­nant une belle bague ca­ou­tchou­tée sur l'ob­jec­tif, tout en dou­ceur.

Petit pro­blème néan­moins: en po­si­tion grand-angle, la dé­for­ma­tion du sujet pho­to­gra­phié est sen­sible. Une dis­tor­sion en ba­rillet (ten­dance à rendre un carré ar­rondi) est vi­sible, ce qui in­ter­dit l'E-10 à des uti­li­sa­teurs férus de pho­to­gra­phies tech­niques.

Nor­ma­le­ment, ce petit livre est par­fai­te­ment rec­tan­gu­laire

Olym­pus pré­cise que si l'on visse sur l'ob­jec­tif (pas de vis Ø de 62 mm) un conver­tis­seur grand-angle 0.8x (Wcon 08B), ce désa­gré­ment dis­pa­raît. En mode té­lé­ob­jec­tif, l'ef­fet de cous­si­net est beau­coup moins vi­sible.

Un des conver­tis­seurs pour l'E-10

À noter qu'un té­lé­con­ver­tis­seur (Tcon (hum!) 14B) per­met de mul­ti­plier la fo­cale dans un fac­teur de 1.45, ce qui nous donne une fo­cale maxi­male de 200 mm). Mieux, le Tcon (rehum!) 300S mul­ti­plie la fo­cale 4X pour ar­ri­ver à un maxi­mum de 420 mm. En ce cas, un bras sup­port est né­ces­saire pour évi­ter les bou­gés, et pour ré­équi­li­brer l'ap­pa­reil.

Spé­cial n'est-il pas? Je n'ai même pas osé de­man­der le prix de l'en­gin...

N'ayant pas les moyens tech­niques d'un la­bo­ra­toire d'ana­lyse (cela va chan­ger avec l'ar­ri­vée de Pas­cal Biz­zarro sur ce site), je fais confiance à Chas­seur d'Images qui nous ex­plique, dans son nu­méro 230, que placé sur ses bancs d'es­sais, cet ob­jec­tif a mon­tré des per­for­mances ex­cep­tion­nelles. Les quelque 3200 pho­tos que j'ai prises à ce jour avec cet ap­pa­reil ne font que confir­mer cette étude tech­nique au ni­veau de la qua­lité de cette op­tique: le piqué est ex­cellent, les cou­leurs sont neutres, les ef­fets pa­ra­sites dûs au so­leil in­exis­tants, pour au­tant que l'on prenne soin de mon­ter le pa­ra­so­leil livré d'ori­gine.

Une er­go­no­mie pous­sée

Comme tous les ap­pa­reils nu­mé­riques, le E-10 est doté de menus sur son écran ACL de bonne qua­lité, me­su­rant 45 mm de dia­go­nale. No­tons que cet écran s'oriente de 20 % sur le bas et de 90 % vers le haut. Il per­met ainsi que prendre des pho­tos au ras du sol, mais aussi de prendre des su­jets par-des­sus une foule. En ce cas, les 20 % d'in­cli­nai­son sont un peu li­mite: j'au­rais pré­féré un petit 40 % pour per­mettre, bras ten­dus, de di­ri­ger l'ap­pa­reil vers le bas de ma­nière plus pro­non­cée. Nous de­ve­nons dif­fi­cile parce que ja­mais nous n'au­rions eu ce genre de pe­tite cri­tique avec un ap­pa­reil ar­gen­tique, qui par dé­faut ne peut ca­drer en toute sé­cu­rité sans avoir l'oeil collé au vi­seur.

Par contre, j'au­rais ap­pré­cié de pou­voir re­tour­ner l'écran ACL, comme sur cer­tains ap­pa­reils de la concur­rence, afin de ne pas ris­quer son verre.

Cet écran est li­sible même en plein jour. En basse lu­mière, son ra­fraî­chis­se­ment est par­fois per­cep­tible. Les mou­ve­ments sur l'image ne sont pas fluides. mais ce dé­faut se re­trouve éga­le­ment sur d'autres marques.

Le pas­sage par les menus est ré­duit au strict mi­ni­mum. En effet, l'E-10 offre un bou­ton dédié à chaque fonc­tion. Un appui sur un de ces bou­tons, et il suf­fit de ma­ni­pu­ler l'une des deux mo­lettes pré­sentes (une qui tombe sous l'in­dex, l'autre sous le pouce) pour faire ses choix, qui sont confir­més sur le petit écran ACL, rétro éclairé à la de­mande, situé sur le des­sus de l'ap­pa­reil.

Une troi­sième mo­lette per­met éga­le­ment de choi­sir les modes stan­dards d'un ap­pa­reil pho­to­gra­phique ar­gen­tique soit:

  • P (pour pro­gramme, l'ap­pa­reil se charge de tout. Mal­heu­reu­se­ment, le dé­ca­lage par une des mo­lettes est im­pos­sible)
  • À (pour prio­rité à l'ou­ver­ture)
  • S (pour prio­rité à la vi­tesse).

aux­quels s'ajoutent les fonc­tions d'un ap­pa­reil nu­mé­rique:

  • Vue des images sur l'écran ACL
  • Envoi des pho­tos vers une im­pri­mante
  • Connexion avec un or­di­na­teur, via un câble USB, fourni

C'est tel­le­ment plus simple ainsi... Non pas que les menus à dis­po­si­tion soient mau­vais, bien au contraire, mais l'on at­teint plus ra­pi­de­ment ce qu'on veut de cette ma­nière.

Et lors­qu'on doit mal­gré tout pas­ser par ces menus, clairs et bien struc­tu­rés, pour ré­gler l'heure, pour choi­sir une in­ten­sité de flash, pour dé­cla­rer un ac­ces­soire, cela se fait très sim­ple­ment en na­vi­guant à l'aide d'un dé­sor­mais ha­bi­tuel bloc de 4 touches flé­chées (haut/basñdroite/gauche) et d'un bou­ton OK pour confir­mer ses choix.

Même si l'uti­li­sa­tion du mode d'em­ploi est ré­duite de par cette sim­pli­cité à son strict mi­ni­mum, il se trouve que ce der­nier nous est of­fert sous deux formes:

  • un ma­nuel pa­pier pour une prise en main ra­pide, qui ré­sume les prin­ci­pales fonc­tions de l'ap­pa­reil
  • un ma­nuel au for­mat PDF de 204 pages, vé­ri­table mo­dèle pour tous les autres fa­bri­cants. Quand je pense à l'hor­reur du ma­nuel de la Sony TRV 900 (une co­lonne en hol­lan­dais, une co­lonne en fran­çais, mais de qui se moque-t-on?)...

    Que les gens d'Olym­pus soient ici re­mer­ciés pour cette pe­tite mer­veille d'ex­pli­ca­tion simple, mais qui va tran­quille­ment jus­qu'au bout des no­tions du E-10. In­utile donc d'ache­ter un éven­tuel livre dédié à cet ap­pa­reil.

Je tiens à pré­ci­ser que je n'ai eu be­soin qu'une fois de me re­plon­ger dans le ma­nuel en un an, preuve que l'ap­pa­reil est bien conçu. Sur cer­tains ap­pa­reils concur­rents of­frant pour­tant bien moins de pos­si­bi­li­tés, il m'a fallu avoir re­cours au mode d'em­ploi un mois à peine après les avoir lais­sés de côté ne se­rait-ce que pour chan­ger la dé­fi­ni­tion des images.

Les fonc­tions im­mé­dia­te­ment dis­po­nibles

Les bou­tons eux-mêmes sont re­pré­sen­tés par des pic­to­grammes fa­ci­le­ment re­con­nais­sables. Nous trou­vons un bou­ton pour cha­cune des fonc­tions sui­vantes (image tirée du ma­nuel PDF ac­com­pa­gnant le lo­gi­ciel).

La mise au point reste le point faible du E-10

La mise au point au­to­ma­tique du E-10 est performante...​sur le pa­pier, et au pre­mier abord, sur­tout lors­qu'on vient d'uti­li­ser un Nikon Co­ol­pix 990. Au ni­veau tech­nique, elle s'ef­fec­tue en deux temps: l'ap­pa­reil en­voie un rayon in­fra­rouge pour dé­gros­sir le tra­vail, puis le cap­teur lui-même prend le re­lais. C'est ce qu'Olym­pus ap­pelle un sys­tème actif et pas­sif.

Gros avan­tage, le sys­tème s'en sort re­la­ti­ve­ment bien en basse lu­mière... sur des su­jets "tran­quilles". Mais de très près ou dès que le sujet bouge, le rayon in­fra-rouge peut tirer "à côté" du sujet (pro­blème de pa­ral­laxe).

Di­sons qu'en gros, à moins de 2 m du sujet ou si ce der­nier est en mou­ve­ment, 5 pho­tos sur 10 peuvent être floues. En ex­té­rieur, la mise au point est, dans la plu­part des cas, ra­pide, si­len­cieuse et pré­cise. On re­trouve dans une cer­taine me­sure les sen­sa­tions que l'on res­sent avec un ob­jec­tif USM de Canon dans les mains.

Re­gret­tons néan­moins que la mise au point en continu ne soit pas de la par­tie, ce qui fait qu'il est pra­ti­que­ment im­pos­sible de prendre un en­fant qui vient contre nous en vélo, à moins de pas­ser en mise au point ma­nuelle.

Un vi­seur un peu sombre, mais tel­le­ment meilleur qu'un vi­seur élec­tro­nique...

Il est dom­mage que la re­touche ma­nuelle de la mise au point au­to­ma­tique ne soit pas pos­sible. Pour ré­gler ma­nuel­le­ment la net­teté, il fau­dra préa­la­ble­ment dé­brayer l'au­to­fo­cus (ce qui est ins­tan­tané) et faire le ré­glage à l'aide d'une bague sur l'avant de l'ob­jec­tif.

En basse lu­mière, ce n'est pas tou­jours fa­cile de faire ce tra­vail. En effet, le vi­seur op­tique, très fin, doté d'un cor­rec­teur diop­trique pour les por­teurs de lu­nettes et d'un volet ob­tu­ra­teur pour évi­ter toute lu­mière pa­ra­site sur tré­pied, n'est pas un mo­dèle de lu­mi­no­sité.

Le mi­roir n'est en effet pas pré­sent dans ce type d'ap­pa­reil. Il a fallu di­vi­ser la lu­mière en deux, une par­tie pour le vi­seur, l'autre pour le cap­teur. Gros avan­tage, le si­lence total puisque le mi­roir n'a pas be­soin de se dé­pla­cer (et le film n'a pas be­soin d'avan­cer). Olym­pus a pensé aux uti­li­sa­teurs que cette ab­sence de bruit pour­rait per­tur­ber. Il est pos­sible d'ac­ti­ver une si­mu­la­tion so­nore de dé­clen­che­ment d'un bon vieux re­flex ar­gen­tique. Cette si­mu­la­tion tient compte de la vi­tesse d'ob­tu­ra­tion et se trouve être agréable, et... dé­brayable.

Mais ne nous trom­pons pas: mal­gré son re­la­tif manque de lu­mi­no­sité, un tel vi­seur reste ex­cellent et à des an­nées lu­mières de ces ma­chins élec­tro­niques que nous offre par­fois la concur­rence ou même Olym­pus pour cer­tains autres mo­dèles.

Ce vi­seur op­tique, très com­plet, af­fiche 95 % de l'image réelle (sans dé­ca­lage dû à la pa­ral­laxe, nous sommes en visée re­flex) ainsi que tous les ré­glages im­por­tants,

  • vi­tesse d'ob­tu­ra­tion,
  • dia­phragme,
  • type de me­sure de la lu­mière (si l'on n'est pas en mode mul­ti­zone ESP)
  • in­di­ca­tion chif­frée de la cor­rec­tion d'ex­po­si­tion
  • rap­pel de mé­mo­ri­sa­tion d'ex­po­si­tion
  • in­di­ca­tion de ba­lance des blancs ma­nuelle (sur 7 ni­veaux ou ré­glable sur un blanc de ré­fé­rence)
  • rap­pel de mise au point cor­recte
  • in­di­ca­tion de charge (et de né­ces­sité d'em­ployer) le flash
  • in­di­ca­tion de mode macro.

À noter que si l'on ap­puie sur le bou­ton Info, l'écran ACL (qui peut être éteint pour éco­no­mi­ser les piles) af­fiche sur le bas les mêmes in­di­ca­tions, mais en ca­chant une pe­tite par­tie de l'image. Un deuxième appui sur le même bou­ton Info af­fiche même une échelle de pro­fon­deur de champ.

La mise au point ma­nuelle sur l'écran ACL est réa­li­sable sans pro­blème en basse lu­mière. Par contre, en mode au­to­fo­cus, je re­grette que l'image soit blo­quée un très court ins­tant, le temps que le E-10 mette au point au­to­ma­ti­que­ment. La mise au point mé­mo­ri­sée, il est en­suite pos­sible de re­ca­drer avec une image à nou­veau nor­ma­le­ment "vi­vante mais sac­ca­dée" sur ce vi­seur.

Une me­sure de la lu­mière sans dé­faut

Le E-10 dis­pose de trois modes de cal­cul de la lu­mière;

  • mul­ti­zone (par dé­faut) ESP
  • pon­dé­rée cen­trale
  • spot

En mode mul­ti­zone, le E-10 est pra­ti­que­ment in­col­lable si vous lui obéis­sez. En effet, si la lu­mière est in­suf­fi­sante, il vous de­man­dera de dres­ser le flash in­té­gré. Il ne le sor­tira pas tout seul. Ce petit flash est per­for­mant, et évite dans la plu­part des cas les yeux rouges. Et si le sujet est sen­sible à ce pro­blème, vous pou­vez de­man­der l'anti-yeux rouges in­té­gré d'une ef­fi­ca­cité cer­taine.

As­so­cié au flash ex­terne FL-40, le E-10 donne les pho­tos en in­té­rieur tout sim­ple­ment su­perbes. Les por­traits sont doux, la cou­leur est par­faite. À noter qu'il est pos­sible de di­ri­ger le flash ex­terne de ma­nière in­di­recte, et d'uti­li­ser le flash in­té­gré pour dy­na­mi­ser le sujet. Ces deux flashs tra­vaillent en mode Auto-TTL ou en ma­nuel.

La syn­chro­ni­sa­tion sur le deuxième ri­deau et la syn­chro­ni­sa­tion lente sont de la par­tie, au­tant avec le flash in­té­gré qu'avec le FL-40.

Un gros pro­blème ce­pen­dant: j'ai un nez d'une gran­deur... res­pec­table, et j'ai vrai­ment de la peine à at­teindre le vi­seur du pre­mier coup, flash monté. Je suis per­suadé de ne pas être à ce point dif­forme, et je pense que bien des uti­li­sa­teurs se trou­ve­ront per­tur­bés par l'usage de cet ac­ces­soire. Ce pro­blème est sen­sible en mode por­trait sur­tout, le mode pay­sage étant bien moins tou­ché par cet in­con­vé­nient.

Cer­tains flashs non dé­diés peuvent aussi fonc­tion­ner, mais ne pro­fitent pas de tous les au­to­ma­tismes. Des flashs de stu­dio peuvent être re­liés par une prise syn­chro-flash.

À noter un petit pro­blème er­go­no­mique: le FL-40 vient se gref­fer sur le sabot porte-flash situé au-des­sus du vi­seur. En mode pay­sage, aucun pro­blème, par contre, en mode por­trait, je ne sais où caser mon nez (un peu pro­émi­nent peut-être mais bon...).

Un gros cap­teur, beau­coup de pixel

J'ai ex­pli­qué dans notre ar­ticle sur la photo nu­mé­rique l'im­por­tance de la taille d'un cap­teur. Plus il est gros, plus il est per­for­mant. La quan­tité de pho­to­sites tel­le­ment van­tée par les ven­deurs ne fait donc pas tout. En effet, plus ces pho­to­sites ont de la place et peuvent s'étendre, moins l'image a des risques d'être brui­tée en sor­tie.

Ici, nous avons le beurre et l'ar­gent du beurre: un cap­teur de 16 mm de dia­go­nale, et 4 mil­lions de pixels (dont 3.9 mil­lions sont ef­fec­tifs).

Au­tant j'ai pu rous­pé­ter sur le 3.34MP si petit qui équipe bien des ap­pa­reils, au­tant ce cap­teur m'en­chante. Les images sont d'une pu­reté pra­ti­que­ment in­éga­lée en nu­mé­rique.

Le nou­vel E.20 garde la même taille de cap­teur et ra­joute 1 mil­lion de pho­to­sites. Je crains dès lors de voir ré­ap­pa­raître du bruit dans les zones sombres. Nous ver­rons bien puisque nous de­vrions pou­voir tes­ter cet ap­pa­reil tout bien­tôt.

Les ré­so­lu­tions sont très nom­breuses nous avons à dis­po­si­tion:

  • Tiff non com­pressé (11.3 Mb) en 2240/1680
  • SHQ (super haute qua­lité) en 2240/1680, Jpeg peu com­pressé 1:2.7 (2.8Mb en­vi­ron)
  • HQ (haute qua­lité) en 2240/1680, Jpeg 1:8 (1 Mb en­vi­ron)
  • SQ (qua­lité stan­dard) 1280/960, Jpeg 1:8 (340 Kb en­vi­ron)

Sauf en mode Tiff, il est pos­sible de des­cendre la ré­so­lu­tion de l'image jus­qu'au for­mat 640/480.

Un mode RAW (images co­dées sur 10 bits par cou­leur (30 bits en tout), brut de CCD. 7.8 MB) est dis­po­nible, mais ses images ne sont li­sibles qu'avec le Ca­me­dia­Mas­ter 2.5 livré avec l'ap­pa­reil, ou avec le plug-in pour Pho­to­shop dédié té­lé­char­geable sur le site d'Olym­pus.

J'uti­lise per­son­nel­le­ment le mode SHQ.

Les images sont épous­tou­flantes.

Meilleures qu'en ar­gen­tique en agran­dis­se­ment 20/27.

Le rap­port de 1.33 entre la lar­geur et la hau­teur donne des images lé­gè­re­ment plus car­rées qu'un film 135 (rap­port 1.5). Les cou­leurs sont douces, les ac­ci­dents de com­pres­sion Jpeg in­exis­tants tout comme le bruit sur les zones sombres. Une vraie mer­veille. Les tests en la­bo­ra­toire faits par Chas­seur d'Images sont élo­quents: le E-10 est meilleur que le Canon D30 et meilleur que le Nikon D1, même s'il n'a pas leur pêche au ni­veau ca­dence de prise de vue.

La fi­dé­lité chro­ma­tique de cet Olym­pus est ex­cep­tion­nelle. Il faut dire que si ce cap­teur semble ex­cellent, le fa­bri­cant a tou­jours su tirer parti du si­gnal ob­tenu pour don­ner le meilleur ré­sul­tat pos­sible à l'aide de ses cir­cuits spé­cia­li­sés de ses lo­gi­ciels in­ternes. Et comme l'ob­jec­tif n'est pas mal non plus...

J'ai vendu mon équi­pe­ment très haut de gamme ar­gen­tique (Canon EOS1 N) pour cet ap­pa­reil. Je ne le re­grette pas, même si par­fois, je suis un peu nos­tal­gique quand je pense à la vi­tesse de mise au point de ce Canon, en par­ti­cu­lier sur des su­jets en mou­ve­ment ra­pide. L'Olym­pus ne peut réel­le­ment pas ré­ga­ter avec lui.

Cette photo est une ré­duc­tion de la photo ori­gi­nale que vous pou­vez té­lé­char­ger ici, pour la voir comme si elle sor­tait du E-10.
At­ten­tion, elle est com­pres­sée en Stuf­fit et pèse 2.5Mb.

Une mé­moire tam­pon de 32Mb, et un dé­clen­che­ment hy­per­ra­pide

Pour en­re­gis­trer les images à une vi­tesse conve­nable, Olym­pus a doté le E-10 d'une mé­moire tam­pon de 32Mb, ce qui per­met de prendre en qua­lité SHQ une ra­fale de 4 images, à la vi­tesse de 3 images par se­conde (si la vi­tesse d'ob­tu­ra­tion le per­met).

Cette mé­moire tam­pon est sur­tout agréable en uti­li­sa­tion nor­male puis­qu'on n'a pas be­soin d'at­tendre que la sau­ve­garde de la photo soit ter­mi­née avant de dé­clen­cher à nou­veau (en mode SHQ, l'en­re­gis­tre­ment d'une image prend nor­ma­le­ment 7 se­condes). De même le bra­cke­ting( jo­li­ment ap­pelé dans le ma­nuel "Ex­po­si­tion au­to­ma­tique dif­fé­ren­ciée d'une vue par trois ex­po­si­tions au­to­ma­tiques") ne pose aucun pro­blème.

Autre gros avan­tage: le temps d'at­tente entre le mo­ment où l'on ap­puie sur le dé­clen­cheur et celui où la photo est réel­le­ment prise (pa­ral­laxe de temps) a été ré­duit à 60 ms, temps qui peut être com­paré à celui des meilleurs re­flex du mar­ché.

Adieu l'iner­tie propre aux ap­pa­reils nu­mé­riques. On ne va pas s'en plaindre puis­qu'as­so­ciés à la bonne vi­tesse de mise au point, ces 60 ms nous per­mettent de pho­to­gra­phier l'ins­tant dé­siré, et non pas la se­conde qui suit.

Une gamme de vi­tesse d'ob­tu­ra­tion et de ré­glage de dia­phragme un peu juste

L'Olym­pus E-10 per­met de prendre des pho­tos en mode au­to­ma­tique de 2 se­condes jus­qu'au 640e de se­conde. En ma­nuel, on peut des­cendre à 8s, et la pose longue est li­mi­tée à 30 se­condes. C'est sur­tout le 640e de se­conde qui met un bémol à la photo spor­tive. Lors­qu'on com­pare cette vi­tesse au 16'000e de se­condes du Nikon D1, cela fait un peu chiche. On au­rait sou­haité mon­ter au moins au mil­lième. L'Olym­pus E-20 cor­rige par­tiel­le­ment cette fai­blesse, mais en uti­li­sant un sub­ter­fuge di­mi­nuant la ré­so­lu­tion.

Le pro­blème peut être en­core plus grand sur la neige, en plein so­leil, lors­qu'on sait que le dia­phragme ne se ferme que jus­qu'à F 11. Il fau­dra par­fois jouer avec la sen­si­bi­lité du cap­teur, qui peut af­fi­cher en ISO 80, 160, et 320. En fait, le mode auto per­met­tra à l'ap­pa­reil d'uti­li­ser cette sé­cu­rité pour s'en sor­tir dans presque tous les cas.

Je rap­pelle que sur les nom­breuses pho­tos que j'ai prises, quelques-unes ont été floues, mais au­cune n'a été mal ex­po­sée (sauf lorsque j'ai ou­blié de sor­tir le flash). Donc au bout du compte, le sys­tème s'en sort bien. À noter que le flash est syn­chro­nisé sur toute la gamme des vi­tesses. Gé­nial non?

De nom­breux ré­glages

Il est pos­sible de ré­gler la net­teté et le contraste de ma­nière sé­pa­rée, de choi­sir le type de so­no­ri­sa­tion qui ac­com­pagne la mise au point ou le dé­clen­che­ment, de ré­gler le temps d'af­fi­chage pen­dant l'en­re­gis­tre­ment d'une photo.

Pra­tique, un double appui sur le bou­ton d'al­lu­mage de l'écran ACL af­fiche la der­nière image sans quit­ter le mode prise de vue. Il est pos­sible éga­le­ment de jeter l'image à la volée si elle ne nous convient pas.

Une ligne de menu per­met de dé­mar­rer la prise d'une sé­quence de pho­tos, et de ré­gler l'in­ter­valle au­to­ma­tique entre deux dé­clen­che­ments.

On pourra aussi juger de la qua­lité de l'ex­po­si­tion d'une photo en af­fi­chant un his­to­gramme de cette der­nière.

Re­gar­der ses images

Vi­sua­li­ser une image sur l'écran ACL de­mande un peu de pa­tience. Entre chaque ni­veau de zoom, il faut at­tendre 5 se­condes sur une image SHQ. Une vue par index est dis­po­nible (4, 9 ou 16 vi­gnettes) et le dé­pla­ce­ment dans l'image se fait à l'aide des touches flé­chées, de ma­nière in­tui­tive.

Sto­ckage, tout est pos­sible

L'Olym­pus E-10 est po­ly­va­lent au ni­veau du sto­ckage des pho­tos. Livré avec une carte Smart­Me­dia de 16Mb (trop pe­tite), un deuxième ori­fice per­met de glis­ser une carte Com­pact­Flash ou un Mi­cro­Drive d'IBM. Ac­tuel­le­ment, ce sup­port est ce qui re­vient le moins cher. Il est pos­sible, en mode SHQ (donc très haute qua­lité) de sto­cker en­vi­ron 360 pho­tos sur un Mi­cro­Drive IBM de 1Gb. De quoi voir venir.

Mais at­ten­tion! Le disque de 1 Gb né­ces­site ab­so­lu­ment l'achat d'un pack d'ali­men­ta­tion sup­plé­men­taire (voir plus bas). En effet, l'ali­men­ta­tion stan­dard ne suf­fit pas à faire tour­ner ce Mi­cro­Drive et l'ap­pa­reil s'af­fole. J'ai ren­con­tré ce pro­blème. Un res­pon­sable d'IBM m'a as­suré que le 340 Mb fonc­tionne lui avec l'ali­men­ta­tion de base.

J'ai planté l'ap­pa­reil doté d'un IBM 1GB une bonne di­zaine de fois en un an, même en uti­li­sant le pack d'ali­men­ta­tion: le disque dur se met à tour­ner dans le vide, et il n'est même plus pos­sible d'éteindre l'E-10. Seule so­lu­tion: dé­vis­ser lé­gè­re­ment le pack puis le re­vis­ser. Le pro­blème est réglé, mais cette ac­tion m'a chaque fois fait craindre de perdre les pho­tos sto­ckées sur le disque. Cela n'a heu­reu­se­ment ja­mais été le cas.

L'E-20 cor­rige ce pro­blème et per­met de tra­vailler, sans pack et sans risque avec un disque de 1Gb.

Je pré­cise qu'en va­cances, j'ai pris 300 pho­tos en un jour, sans me culpa­bi­li­ser parce que j'al­lais rui­ner le bud­get du mé­nage. Un vrai plai­sir. Le pas­sage sur le disque de votre Mac pren­dra pas mal de temps, la liai­son USB n'étant pas un foudre de guerre. Le Nikon D1 a ré­solu le pro­blème en pro­po­sant une connexion Fi­re­Wire. Olym­pus fe­rait bien de s'en ins­pi­rer.

Une offre lo­gi­cielle mi­ni­ma­liste (sous MacOS X, on s'en fiche)

L'Olym­pus E-10 est livré avec une offre lo­gi­cielle un peu lé­gère par rap­port à la concur­rence. En effet, mis à part l'ex­cellent ma­nuel PDF dé­crit plus haut, un pro­gramme d'ins­tal­la­tion dé­pose les ex­ten­sions et les dri­vers né­ces­saires pour faire mon­ter, sous MacOS 9, l'ap­pa­reil sur le bu­reau à l'aide du câble USB fourni.

Sous MacOS X, l'ap­pa­reil est au­to­ma­ti­que­ment re­connu en mon­tant sur votre Fin­der, et le lo­gi­ciel iPhoto, fourni gra­tui­te­ment par Apple, dia­logue par­fai­te­ment avec lui.

Pas de Pho­to­shop Ele­ment, pas de Pho­to­De­Luxe. Peut-être Olym­pus ima­gine-t-il que l'uti­li­sa­teur du E-10 dis­pose de toute ma­nière de Pho­to­shop? Il n'a peut-être pas tort.

En at­ten­dant pour ce prix, cela fait un peu pingre. Sans comp­ter qu'il fau­dra pas­ser obli­ga­toi­re­ment par l'achat d'un char­geur et d'ac­cu­mu­la­teurs si l'on ne veut pas faire l'ac­qui­si­tion de la poi­gnée dé­diée. L'ap­pa­reil est éco­no­mique au ni­veau éner­gé­tique, mais on se rui­ne­rait mal­gré tout en piles al­ca­lines ou li­thium, comme avec tout ap­pa­reil nu­mé­rique, si l'on ne pas­sait pas par la so­lu­tion des ac­cu­mu­la­teurs re­char­geables.

La poi­gnée dé­diée, pas don­née!

Et puis­qu'on parle prix, sa­chez que l'Olym­pus E-10 af­fu­blé de sa poi­gnée est main­te­nant beau­coup plus ac­ces­sible, ayant perdu pra­ti­que­ment 50% de sa va­leur mar­chande en un an, l'E-20 ve­nant re­prendre la place oc­cu­pée en haut de gamme.

Ainsi, l'Olym­pus de­vient vrai­ment une bonne af­faire.

En conclu­sion

Mal­gré quelques pe­tits dé­fauts, sur­tout au ni­veau de la mise au point, Olym­pus nous offre ici un ap­pa­reil qui sé­duira tout pas­sionné d'images. Ce re­flex à vrai vi­seur op­tique peut rem­pla­cer un équi­pe­ment ar­gen­tique moyen de gamme pour un tout petit peu moins de 2500 euros, poi­gnée com­prise. Vous pas­se­rez néan­moins votre che­min si vous êtes un adepte de photo spor­tive.

Pour le reste, la qua­lité des pho­tos est im­pres­sion­nante, les pos­si­bi­li­tés de l'ap­pa­reil très com­plètes, le tout em­ballé dans une in­ter­face qui ne dé­pay­sera aucun uti­li­sa­teur ayant une pe­tite connais­sance d'un ap­pa­reil de photo nor­mal.

Lorsque vous aurez compté l'achat d'un Mi­cro­Drive IBM, la fac­ture s'élè­vera de 400 euros sup­plé­men­taires. Ce n'est pas donné, mais si vous pou­vez vous le per­mettre, vous ne le re­gret­te­rez pas.

Reste à sa­voir s'il vaut la peine de cra­quer pour l'E-20 qui offre une ré­so­lu­tion en­core su­pé­rieure, une com­pa­ti­bi­lité par­faite ave le Mi­cro­Drive, et une vis­tesse d'ob­tu­ra­tion moins chiche mais en ré­so­lu­tion di­mi­nuée mais à un prix mus­clé.

A mon avis pas, mais j'at­tends de pou­voir tes­ter cette pe­tite mer­veille très ra­pi­de­ment

 

Un com­men­taire
1)
toone
, le 28.04.2013 à 10:30

Je l’uti­lise tou­jours de­puis que je l’ai acheté d’oc­ca­sion, il y a 12 ans. C’est vrai­ment un ap­pa­reil ma­gni­fique. Ses deux seuls dé­fauts : – vi­tesse max d’opu­ra­tion : 1/640 – auto focus lent A part cela, quelle qua­lité ma­gni­fique de l’image ob­te­nue.

Je ne re­grette tou­jours pas mon achat, chère, même d’oc­ca­sion, à l’époque.

Evi­dem­ment, j’ai acheté un pack de bat­te­rie li­thion.