Tombé ce matin sur un texte dont voici un extrait:
«Chaque personne a un ressort intérieur et des ressources insoupçonnées. Rien n’arrête une racine: en cas d’obstacle, elle le contourne et ouvre un autre chemin. De la même façon, nous avons à tracer notre chemin de vie.»
(Phytospiritualité: Libérer la joie avec Agathe Frémy)
Intéressant.
Cette image de la racine a résonné en moi.
D’abord parce que c’est vrai que lorsque je pense croissance, épanouissement, je commence par visualiser des branches et des feuilles. J’imagine leur déploiement, l’importance de la lumière, la patience de l’hiver qui sait le printemps à venir, tout ça…
Mais, tandis qu’à l’air libre a lieu cette inlassable éclosion, il y a un autre monde, obscur, qui fonde ce lent jaillissement. Dans l’humble nuit du sous-sol, les racines effectuent leur travail, accomplissent leur mission, sans gloire aucune. Mais sans elles, toutes ces merveilles de surface ne pourraient exister.
Alors si c’est vrai pour l’arbre, ça l’est aussi pour moi. De façon plus subtile, moins palpable, certes, mais non moins réelle. Et il me revient la responsabilité de prendre soin de mes racines.
Bien sûr, je n’ai pas pu choisir la terre dans laquelle j’ai été planté. Mais je peux, en devenant adulte (ce qui ne devrait pas tarder, me dis-je depuis environ 40 ans), choisir de nourrir cette terre avec amour ou fatalisme; avec de l’eau claire ou du jus de cafard. Je peux même, dans une certaine mesure, ajouter du terreau naturel ou anestésier à grand coup d’engrais et de pesticides. De plus, je possède sur l’arbre cet avantage décisif de pouvoir — dans une ceraine mesure — me déplacer, changer de terre, changer d’environnement. Quitte à y perdre quelques radicelles, quitte à devoir élaguer quelques branches afin de donner à mes racines le temps qui leur est nécessaire pour se reconstituer.
En découvrant ce billet, ce matin, ce qui m’est revenu tout d’abord, ça n’est pas l’image d’une «racine qui contourne l'obstacle», ce qui arrive aussi, bien sûr. Et d'ailleurs, j'aime beaucoup cette idée de la racine qu'on ne peut arrêter, qui s'invente un chemin là où elle le peut, en prenant en compte la réalité, sans thérapie ni stages de développement personnel, juste parce que c'est dans sa nature, ce qu'elle ne l'a pas oublié, elle.
Mais en lisant cette phrase centrale, et particulièrement sa deuxième partie («et ouvre un autre chemin») j’ai alors repensé à un arbre qui… tiens: je l’avais même pris en photo:
Ça s’appelle «ouvrir un autre chemin» ça, non?
Article publié sur j'y pense.
, le 20.01.2016 à 00:16
Les jours sont longs, semble-t’il…
11 mois, je crois, à lire l’original.
, le 20.01.2016 à 00:30
En cette année 2016, année internationale des légumineuses, on redécouvre qu’elles ont une protéine dans les nodules des racines qui permet de fixer l’oxygène pour former un milieu anaérobie favorable à la fixation de l’azote. Rien n’arrête une racine de légumineuse. Mangez des pois et des haricots !
, le 20.01.2016 à 08:54
Saluki, je pense qu’il y a une explication toute censée et logique ;)
Dom, effectivement, cela peut être une vision des choses.. Tout comme « à force de se planter on fini par devenir une belle fleur » :)
, le 20.01.2016 à 11:29
Merci Dom’ ;-)
Cet hommage aux racines vient mettre un peu d’espoir dans notre monde de brutes, qui n’accorde d’importance qu’au visible…
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Antoine de Saint-Exupéry – Le Petit Prince
, le 20.01.2016 à 13:15
En lisant ton titre, j’ai de suite pensé « à celles » de nos dents… ben non perdu c’est pas le sujet !
Blague à part, mes racines quelles qu’elles soient me préoccupent seulement depuis l’âge 45 ans (57 cette année) où j’ai commencé à regarder en arrière et me poser des questions, à chercher à savoir/connaître : mon coin d’où viens-je, mes encrages, ma famille (50% ici/50% en Grèce, qui-quoi-comment), etc… etc…
En lisant ton texte
je me suis toujours posé la question sur le destin = dans quelle mesure, sur les bases posées, notre pouvoir à changer-modifier / ou contourner et ouvrir un autre chemin. je ne sais toujours pas !
Merci pour ce poème ! (et la photo)
, le 20.01.2016 à 18:07
La puissance de l’élan vital
, le 20.01.2016 à 20:49
Merci! Je repasserai demain. Ce matin j’ai fait un malaise sans gravité qui m’a valu une journée aux urgences. Rien de grave. Mais du coup je viens seulement de me rappeler mon article et je n’ai pas la disponibilité pour en écrire plus.
Alors à demain !
, le 20.01.2016 à 23:20
Merci pour cet article qui m’a fait penser à cette chanson de Renan Luce
, le 21.01.2016 à 06:35
J’ai un jour pris cette photo, impressionné par la force d’une petite plante perforant le bitume, au milieu d’un bord de route regoudronné, en plein Genève.
Certains y reconnaîtront la Maison des Acacias en arrière-plan.
J’ai eu les mêmes réflexions que toi, Dom.
Je te souhaite, tout comme l’a fait cette plante, de repartir avec force vers le haut, de te réapproprier ta verticalité, une fois de retour du Service des Urgences !
, le 21.01.2016 à 17:44
Nom de dzou!
Comment tu vas????
, le 23.01.2016 à 21:53
Alors rien de grave, juste un pic de tension à 190/110. Il s’agit vraisemblablement d’un effet secondaire d’un médicament que je prends dans le cadre ma “maladie de jonction” évoquée ici. A la fin de ette journée aux urgences, c’est à dire une journée faite principalement d’attentes, j’étais à plat. Et le lendemain j’étais dans l’incapacité d’aller travailler. Je récupère, mais je n’aurais jamais cru qu’un pic de tension pourrait m’affecter pareillement. J’ai modifié la médication et maintenant cela semble aller.
Saluki
On peut rien te cacher!
jpg
J’adore les légumineuses, mais bonjour les gaz!
dj
…ou une grosse courge qui traine par terre…!
M.G.
De rien ;-)
Blues
Je ne suis pas fan de la notion de destin. Et s’il est vrai qu’une certaine part de ce qui me constitue ne peut être changé, il me reste tout de même la liberté de ma réponse. Ainsi qu’il a été dit (et sauf erreur déjà cité par ici), “Je ne suis pas responsable de ce qu’on m’a fait, mais je suis responsable de ce que je fait de ce qu’on m’a fait”.
Radagast
Merci pour la chanson! Je ne connaissais pas. J’ai du mal à comprendre les paroles alors je suis allé les lire. Certains passages me touchent, d’autres pas.
Zallag
Merci pour cette image. On pourrait remplir des sites entiers avec ce genre d’image. Et ça me rappelle un site sur lequel j’étais tombé par hasard : sauvages de ma rue