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Universalis 4, la première version vraiment multimédia

Cet article a été écrit en mai 1999. Il est en ligne sur Cuk.ch pour des raisons historiques, afin de pouvoir constater l'évolution du produit.

Vous trouverez trois autres tests conscrés à cette encyclopédie, ce sont:

Encyclopaedia Universalis, du beau travail

Ça y est, je l'ai fait! J'ai déboursé 539 francs pour avoir le plaisir de posséder cette petite merveille de concentré de savoir (34 grammes quand même) que représente l'Encyclopædia Universalis 4.

Un gros défaut anti-piratage...

Depuis près de 6 mois que j'utilisais la version 3 sans l'avoir payée, me promettant d'acheter l'original dès que j'aurais les sous, il était temps. Le comble c'est que si cette version était illégale, elle était plus pratique que l'originale. Pour une fois, je vais commencer un test par un point très négatif, pour m'expliquer: Encyclopædia Universalis a choisi de protéger son CD à l'aide d'une clé physique, appelée également dongle. Cette clé se présente sous la forme d'un cordon assez épais de 20 cm, à placer sur le port ADB du Mac, le cordon du clavier venant s'y brancher. Imaginez mon joli portable G3 noir, avec cette espèce d'excroissance molle pendouillant derrière l'écran, qu'il faut ranger quand je sors, et même pas centrée en plus... ça fait... enfin... c'est moche! Et si encore elle marchait à tous les coups! Parfois, il faut la tripoter pour qu'elle (la clé donc) soit reconnue. Sans plaisanter, je vous jure que tout cela est strictement véridique.

Pire, j'estime que j'ai le droit, lorsque j'achète un programme comme celui-là, de pouvoir le consulter mon PowerBook et d'en faire profiter mes enfants sur mon iMac. Et bien non! Je n'ai pas le choix! Il faut choisir une clé pour l'iMac ou une clé pour les anciens macs avec port ADB. C'est vraiment dommage, d'autant plus que des émulateurs pirates circulent sur Internet (remarquez, je n'en ai pas trouvé un qui fonctionne avec la version 4, pour me dépanner puisque de toute façon j'avais acheté le CD). Une fois de plus, on n'ennuie que les utilisateurs honnêtes avec ce genre de protection. Sans compter que si vous possédez Xpress, votre cordon ADB va sérieusement se rallonger, puisque les dongles se branchent les uns derrière les autres, avec tous les risques d'incompatibilité que cela entraîne. Notons que si vous optez pour une clé ADB, l'éditeur vous l'échangera lorsque vous passerez sur un nouveau mac USB.

... et enfin plein de qualités !

Toujours dans le domaine du marketing, une force d'Enyclopædia Universalis consiste dans le fait que, contrairement au Robert électronique par exemple, des mises à jour sont régulièrement offertes. Le passage de la version 3 à la version 4 n'est facturé que 99 francs. A noter que pour 539 francs, on vous offre en plus Le Louvre version 1998. Enfin, si vous possédez la version papier, vous n'aurez que 495 francs à débourser pour obtenir la version multimédia. Les prix, à notre avis, sont donc très loin d'être prohibitifs. D'autant plus que les mises à jour concernent à la fois des améliorations d'interface mais également une actualisation de la forme (ajout d'éléments multimédia) et surtout du contenu.

Le premier lancement de l'encyclopédie m'a apporté une petite émotion: j'ai glissé mon CD dans le lecteur et ai cherché vainement le programme d'installation. Rien. J'ai cherché dans le manuel: "double-cliquez sur le programme d'installation". Mais où est-il bon dieu? La solution est toute simple: il y a DEUX CD, l'un caché derrière l'autre, et l'installeur se trouve sur le deuxième! Tcheu la honte! Encore heureux que l'essai se soit fait un vendredi à 20 heures, sinon, j'aurais téléphoné, et bonjour le ridicule. Je me console en étant persuadé que je ne suis pas le seul à qui cette mésaventure arrive. Notons que l'installation recommandée nécessite de sacrifier 208 Mb sur le disque dur et si vous préférez une installation minimale, il faudra compter tout de même une diminution de 40Mb de l'espace disponible sur ce support.

Une fois l'encyclopédie à l'écran, on est frappé par la classe de l'interface, à mille lieues de celle de la version 3 qui nous prenait pour des gamins. Elle est claire, et intuitive, chaque zone a sa fonction. Le texte des références reste toujours très agréable à lire (ce qui est souvent loin d'être le cas sur un écran). Il peut même être agrandi et passer en plein-écran. L'hypertexte est présent mais d'une manière un peu particulière: on sélectionne le texte et on glisse dans la zone de recherche. Très pratique. Ce même glisser-déposer est omniprésent dans l'encyclopédie: on peut le pratiquer pour exporter (au format Word par exemple), pour imprimer, ou même pour passer du texte ou une image directement dans le document que vous êtes en train de créer. C'est magnifique.


Si vous ne connaissez pas le sens d'un mot, sélectionnez-le et glissez-le sur le bouton "dictionnaire".
C'est si facile! Ce dernier vous donnera une définition sommaire mais claire du mot recherché.

Une recherche peut être faite de manière très ciblée à l'aide de mots clés comme ET, OU, SAUF et PRES, un peu comme dans Altavista. En général, tout se passe très bien. Néanmoins, j'ai été étonné, lorsque j'ai fait la recherche du mot "ballon" (il se trouve qu'en ces temps Piccardiens, des leçons sur les ballons sont à la mode dans nos belles écoles). Et bien l'encyclopédie nous avertit que ce mot n'existe pas. Il faut en fait entrer "ballonS". Pour un moteur de recherche se vantant d'être particulièrement "intelligent", c'est assez étonnant. De même, l'encyclopédie est dotée d'un phonétiseur, qui permet de retrouver un mot, même s'il est mal orthographié. Il fonctionne très bien mais toujours dans le même de l'aéronautique, nous avons cherché "mongolfière" (pour le test bien sûr, nous savons très bien que montgolfière s'écrit momgaulphier). Là encore le moteur ne trouve rien. Bizarre, une seule lettre manquait, et les sons étaient pourtant parfaitement identiques entre le mot faux et le mot juste.

Si un mot une du texte n'est pas trouvé dans l'encyclopédie, un bouton vous permettra de lancer une recherche automatique sur Internet. Néanmoins et après plusieurs essais, il ne semble ici pas question d'avoir affaire au contenu réactualisé de l'éditeur, avant qu'il n'apparaisse sur le CD suivant. En fait, le moteur de recherche se charge pour vous, et de manière plus simple que sur les moteurs traditionnels, de passer votre requête à ces mêmes moteurs, par exemple Altavista. Votre avantage: vous n'avez pas à taper le texte de manière compliquée dans la zone de recherche, l'Encylopædia Universalis se chargeant de le faire pour vous, et ce de manière intéressante, en vous proposant d'affiner la recherche en sélectionnant des thèmes proches de celui recherché. Très bien fait et le résultat est probant évitant souvent de se retrouver en face de 3000 occurrences d'un mot.

Une autre grande force de l'Encylopædia Universalis consiste dans le fait d'afficher l'index de manière graphique (voir figure). Cette présentation est parlante et montre bien les liens entre les divers sujets. Un clic sur un sujet secondaire et ce dernier se retrouve sujet primaire, et ainsi de suite, ce qui permet de naviguer facilement sur cette immense somme de connaissance qu'est cette encyclopédie contenant, ce sont les données d'usine car je n'ai pas eu le temps de les compter, plus de 48 millions de mots reliés entre eux par 300'000 liens. Du grand art donc. Un petit reproche cependant: une recherche peut prendre 5 à 6 secondes sur un G3, CD 24x. Cela doit donc mouliner un peu avec un CD sur un 8100 par exemple.


Un historique de votre navigation est créé automatiquement, et vous pourrez garder en mémoire et sauvegarder les éléments de votre
recherche qui peuvent vous intéresser, afin de créer un dossier que vous pourrez consulter lors d'une prochaine session.

Vous aurez remarqué que nous n'avons que peu parlé de la tenue intellectuelle du contenu. En fait, Universalis a été écrite par 4000 auteurs. C'est, en français, à notre connaissance et selon les spécialistes, de loin la meilleure encyclopédie sur papier. Elle s'adresse à un public averti et le CD reprend l'intégralité des textes. Sont venus s'ajouter au fil des versions pour en arriver à la version 4, des dessins techniques illustrant des articles, des tableaux et des cartes de géographie, regroupées dans un atlas. Ces dernières ne sont pas trop détaillées. Vous ne pourrez donc en aucun cas vous en servir pour préparer un voyage.

64 expériences scientifiques sont venues agrémenter sous forme d'exposés, puis d'expériences (voir par exemple comment envoyer un satellite en orbite sans qu'il s'écrase ou se perde dans l'espace est amusant) le grand sérieux de cette magnifique entreprise. Un musée avec son guide vient donner des renseignements sur plus de 2000 tableaux. Ces derniers sont affichés également pour illustrer un article sur leurs auteurs, ou sur le courant de peinture qu'ils représentent. Bizarrement, nous avons cherché des úuvres de Dali ou de Picasso: elles brillaient par leur absence. Même si cette version marque un grand progrès à ce niveau, nous ne pouvons pas encore écrire qu'Encyclopædia Universalis est une encyclopédie réellement multimédia (après tout, cela n'est pas très grave!). Pour cela, il va falloir attendre la démocratisation du DVD, que les auteurs nous promettent d'utiliser dans une prochaine version.


Universalis: les légendes peuvent être... ou ne pas être!


Universalis: le labo et ses 64 expériences: ça y est, j'ai encore tiré trop fort, je suis en train de perdre mon satellite!

Enfin, nous ajouterons qu'une encyclopédie, aussi grandiose soit elle, ne va jamais assez loin lorsqu'on veut traiter à fond un sujet. Ce qui est génial avec celle que nous testons, c'est que vous connaissez l'auteur de chaque article. Mieux, ses sources sont citées. Vous saurez ainsi comment approfondir votre recherche.


la fenêtre des sources. Bizarre, la police n'est pas tout à fait aussi bonne que celle de la fenêtre principale.
Et pourquoi donc s'il vous plaît?

Si vous avez besoin d'une encyclopédie sérieuse, bien faite, en français, vous n'hésiterez donc pas. Pour 539 francs, CD Rom le Louvre compris, vous ne le regretterez pas.

Permettez-moi de terminer ce test ici, j'y retourne!

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