Vous trouverez trois autres tests conscrés à cette encyclopédie, ce sont:
Le but d'une Encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre, d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de le transmettre aux hommes qui viendront après nous.
C'est par cette phrase de Diderot que commence le préambule d'Encyclopædia Universalis.
Quel travail... Les éditeurs de cet ouvrage se sont-ils approchés de cet objectif?
Ils ont compris!
Les éditeurs d'Encyclopædia Universalis ont compris. Ils ont compris que la protection lamentable de la version 4 n'était là que pour ennuyer les gens qui avaient acheté le logiciel. J'avais dit tout le mal que je pensais de cette clé physique, tellement peu pratique sur un portable. Seuls les pirates n'en avaient rien à faire, puisqu'ils trouvaient des patchs qui leur permettait de passer outre la protection.
Mais c'est du passé tout cela, puisque maintenant, Encyclopædia Universalis est livrée avec une protection sur CD. Ce dernier est demandé à intervalles assez longs, ce qui permet de ne pas se faire trop de soucis. Et au pire, transporter un CD dans une poche de sa mallette n'est pas trop pénible.
Un grand bravo donc aux éditeurs. Espérons qu'ils ne seront pas déçus et que les utilisateurs joueront le jeu, ce d'autant plus que l'úuvre offerte mérite le prix demandé, qui au passage a encore baissé pour cette nouvelle version (1497 francs français, 419 francs suisses). Et la somme demandée pour la mise à jour (350 francs français, 99. francs suisses) est tout à fait honnête elle aussi. Pour plus de renseignements concernant les prix et les disponibilités, vous pouvez cliquer ici pour les Suisses, et là pour les Français.
Des chiffres
Les données techniques de Encyclopædia Universalis sont tout à fait impressionnantes. Voici les chiffres donnés par l'éditeur, que nous n'avons pas tous vérifiés, vous imaginez bien:
- 180 minutes d'animations 3D en images de synthèse et vidéos plein écran (combien en reste-t-il sur Mac??? Moins de la moitié sans doute, voir explication plus bas)
- 70 minutes d'extraits musicaux, dans la Salle de concert
- 64 expériences interactives, dans le Labo
- 300 visites guidées et didactiques, dans le Musée virtuel
- 13 000 photographies, dessins scientifiques et techniques
- 440 cartes physiques, politiques et administratives de plus de 200 pays et régions, dans l'Atlas.
C'est aussi la légendaire qualité éditoriale de la base de données Universalis :
- 50 millions de mots,
- près de 300 millions de signes
- 330 000 liens entre les différents documents de l'Encyclopédie
- 28 000 articles
- 4 000 auteurs
- 70 arbres thématiques
- 10 000 liens dans l'arborescence thématique
- 100 000 mots de la langue française dans le Dictionnaire
- 100 000 références bibliographiques.
Tout cela ne serait rien si toutes ces données n'étaient pas structurées de manière à ce que l'on s'y retrouve le plus précisément et le plus rapidement possible.
Heureusement, c'est le cas, même si, je dois l'avouer, je suis un peu déçu par cette nouvelle version pour Macintosh, vous comprendrez pourquoi plus bas.
L'installation
Encyclopædia Universalis est maintenant livrée sur 4 CD en comptant le disque d'identification. Sur PC, la version DVD est disponible depuis longtemps. Sur Mac, les concepteurs peinent et n'arrivent pas à sortir cette version, qui est sans cesse reportée. Ils mettent la faute sur Apple qui semble ne pas être tout à fait encline à collaborer avec eux. Aux dernières nouvelles, le DVD est promis pour la version 6 et abandonné pour la version testée ici.
C'est bien dommage car avec un DVD, il n'est plus nécessaire de jouer du lecteur au fil de notre recherche. Mais plus grave, une grande proportion des vidéos n'est pas disponible sur les CD. C'est vraiment regrettable.
J'ai installé la totalité de l'encyclopédie sur mon disque dur. Que diantre, au prix des disques actuels, la valeur d'Encyclopædia Universalis vaut bien que l'on sacrifie 1.6Gb. Et le confort apporté par la disponibilité permanente et par la rapidité est incomparable.
Mais attention: sur le manuel qui accompagne l'encyclopédie, la démarche proposée est fausse. En effet, si vous voulez installer la totalité de son contenu, il vous faut utiliser les installeurs qui se trouvent sur chaque disque, l'un après l'autre.
Pour toi, lecteur (tu seras bien seul, permets que je te tutoie) qui n'est pas prêt à investir sur un disque dur conséquent, je signale que l'installation minimale ne prend que 80Mb, avec tout l'inconfort qui en résulte.
Les nouveautés
Il est bien loin le temps où l'd'Encyclopædia Universalis n'était qu'une recompilation des textes de la version papier, sans images. La version 4 était déjà richement dotée.
- Cette nouvelle édition nous permet de quintupler le contenu graphique et multimédia, sans tenir compte du fait que sur la version Mac, un certain nombre de vidéos ont été retirées par manque de place comme nous l'avons vu plus haut.
Pour être plus précis, seules 45 vidéos sont présentes sur 103. Que nous dit-on pour nous expliquer cela? Il aurait fallu un 4e CD! Et bien, qu'on nous le donne! Au prix de la galette, je ne vois pas le problème.
- Les visites guidées de tableaux passent de 150 à près de 300. Picasso ou Miro sont toujours absents du musée! À noter que ces peintres (peut-être trop modernes?) sont présents dans l'encyclopédie, et qu'il est possible de voir quelques-uns de leurs tableaux, mais sans profiter des avantages de cette visite guidée, soit la possibilité de voir les úuvres commentées.
- Les images sont maintenant au nombre de 13 000, intégrées au fil du texte que vous parcourez.
- L'atlas s'est amélioré, mais reste toujours très perfectible. Il affiche 3 vues pour une même carte, dont une montrant les reliefs. N'attendez pas de trouver les voies de communication pour préparer un voyage puisqu'elles sont tout bonnement absentes. Il est à souhaiter que l'éditeur fasse encore un très gros effort à ce niveau. De plus, cet atlas est buggé au niveau de la recherche, comme nous allons le voir plus bas.
- Une chronologie, normalement prévue pour être animée, retrace les mouvements des peuples de manière claire sous forme de 28 moments importants de notre histoire, de 4000 ans avant notre ère jusqu'à nos jours. Le problème de la version CD Mac, c'est que les animations et les commentaires ne sont pas présents. En effet, lorsqu'on consulte l'aide qui affiche les écrans pour Windows, on voit les boutons de commentaires, cruellement absents de la version pour nos machines. Là aussi, l'éditeur que nous avons contacté est tout désolé. Ils s'arrachent les cheveux pour arriver à mettre cette chronologie au niveau de celle affichée sur PC. Ils essaient par tous les moyens d'obtenir certains renseignements d'Apple, qui ne semble pas pressé de répondre à leurs attentes.
- Le laboratoire est quant à lui toujours présent, et se trouve être mieux intégré dans l'interface. Il fait appel à Microsoft Explorer. À noter que sur mon PowerBook, je n'avais installé aucun navigateur. Bien évidemment, les expériences du laboratoire ne fonctionnaient pas, ce que l'on comprend bien. Ce que l'on comprend moins, c'est qu'aucun message d'alerte vient nous signaler le problème. On clique 20 fois sur le bouton, rien ne se passe. N'oubliez donc pas d'installer le nécessaire sur votre machine.
-
Cela écrit, il faut avouer que manipuler les objets en temps réel (un Rubick's cube par exemple) et tout bonnement jouissif.
- Enfin, le guide musical intitulé Concert est fort intéressant. Les úuvres au nombre de 54 sont classées à choix par
- compositeurs
- formation musicale
- pays et époque
- genre et techniques
L'enregistrement est de fort bonne qualité, au format Mp3, et les commentaires qui peuvent être affichés sont simples et efficaces.
L'interface
L'interface a passablement évolué dans cette nouvelle version. Le bleu foncé très classe, agrémenté de brun clair est de bonne facture. Nous aurions de la peine à critiquer ces couleurs, ce sont pratiquement les mêmes que celles de notre site (par le plus grand des hasards, je tiens à le préciser).
Mais cette interface n'est pas, contrairement à ce qui est écrit dans les publicités, des plus simples. Les boutons sont nombreux, et pas toujours explicites. Néanmoins, l'Encyclopædia Universalis peut tellement donner, que nous imaginions mal comment faire autrement. Un petit commentaire, comme cela devient la mode, vient heureusement expliquer chacun de ces boutons lorsque le curseur les effleure.
La lecture est agréable, aérée, avec deux tailles de caractères disponibles. Un bouton plein écran offre encore plus de confort. Au fil de nos recherches, il est possible de placer un résultat dans un dossier, qui pourra être rappelé à loisir. Pratique lorsqu'on doit travailler sur un thème.
L'impression des articles et des médias est bien entendu possible, tout comme le glisser-déposer vers une application ouverte. Ce dernier est particulièrement bien réalisé, puisqu'avec Word par exemple, les styles et les corps sont conservés. Il est également possible d'exporter un article, mais nous n'avons pas réussi à exporter une image, alors que l'aide en ligne prétend qu'il est possible de le faire. Il reste la possibilité de faire une capture d'écran, mais, outre le fait que la qualité ne sera pas excellente, on enfreint ainsi les lois du copyright.
Il est également possible de travailler en hypertexte, simplement en control-cliquant sur un mot ou un groupe de mots préalablement sélectionné. À ce moment, un menu contextuel vous propose soit une recherche portant sur la sélection, soit une définition courte de cette dernière.
Certains sujets complexes sont représentés sous forme graphique. Il est possible ainsi de voir manière simple, claire et rapide les différents thèmes qui gravitent autour du centre de notre recherche. La fonctionnalité, déjà présente dans la version 4, est mieux réalisée dans cette version 5, ne serait-ce que parce que le graphisme est plus sobre.
Une recherche peut être effectuée sur toute l'encyclopédie, ou sur un article. En ce cas, par défaut, on ne voit pas ce qui est trouvé. Il ne faut pas oublier de demander l'affichage des surbrillances. L'inverse par défaut aurait été de meilleur aloi. Dans l'atlas, la recherche pose de nombreux problèmes. Ainsi, si vous tapez Suisse au premier niveau de cette section dans la zone de recherche, c'est l'Océanie qui est affichée. Il est ainsi impossible de taper le nom d'un pays et de le trouver sans savoir sur quel continent il est basé. Il faudra donc passer d'abord par une recherche dans la section encyclopédie.
Le contenu
Grand avantage de la version électronique de l'Encyclopædia Universalis: chaque année, une mise à jour est offerte pour une somme modeste. Cette réactualisation ne touche pas que l'interface, mais aussi le contenu de l'encyclopédie. Plus de 1000 articles ont été rajoutés ou remaniés dans cette version 5 par rapport à la version 4. Ainsi, les sujets d'actualité sont souvent retouchés. La guerre du Kosovo du printemps 1999 a par exemple été prise en compte dans cette nouvelle version, tout comme l'ont été certains progrès scientifiques. Et tout cela sans avoir à rajouter un tome qui sera par définition mal classé, comme c'est le cas dans la version papier. Par contre, le chapitre consacré à la littérature romande fait appel à des notions datant pour la plupart de la fin des années 70, avec juste quelques petites touches datant du début des années 90.
Et puis, je n'ai pas pu répondre à mes enfants qui cherchaient de quand date l'invention de la roue. Malgré toutes mes recherches (même une recherche sur le simple mot "roue"), il m'a été impossible de trouver en quelle période cet accessoire important a été éutilisé pour la première fois. Je suis persuadé que ce renseignement ne figure pas dans l'encyclopédie, même si on y fait souvent référence (... cet événement aussi important que l'invention de la roue...). De même, je n'ai pas trouvé de sujet sur le lynx, sujet pourtant d'actualité dans nos contrées. Le loup est présent, mais pas le chien. Bref, nous dirons que l'Encyclopædia Universalis n'est pas à proprement parler une aide aux parents pour répondre aux questions de type "pourquoi" qu'aiment tant poser leurs chers enfants. Non, Encyclopædia Universalis s'adresse aux adultes ou aux étudiants du secondaire supérieur.
Et comme les choses ne sont jamais figées, en attendant la version 6, Encyclopédia Universalis vous permet de simplifier vos recherches sur Internet via Voila, Altavista, et HotBot. La page de recherche offerte l'encyclopédie afin d'éliminer les bruits est fort bien réalisée.
Des thèmes de discussion sont également disponibles sur le site de l'éditeur. Les utilisateurs peuvent y participer. Un exemple? Le thème du mois de mai 2000 est "Education: production ou reproduction?". Il est même possible de demander des renseignements à d'autres utilisateurs. Cette nouvelle version 5 s'ouvre donc de manière bien plus intelligente sur le monde que la version 4.
Rappelons encore que le fait de pouvoir disposer des sources des articles est également une aide certaine.
En conclusion
L'Encyclopædia Universalis version 5 pose quelques problèmes de finition sur Mac. Elle n'en est pas moins indispensable, surtout à ce nouveau prix. L'éditeur doit faire encore des efforts pour que nous n'ayons plus rien à envier aux utilisateurs de PC. Que diantre, qu'il nous offre au moins le 4e CD contenant les vidéos manquantes! D'un autre côté, s'il est vrai qu'Apple affiche un certain mépris envers les développeurs de logiciels, le pire est à craindre. En effet, le risque est grand de voir ces mêmes développeurs se lasser et quitter la plate-forme Mac. Alors, que tout le monde fasse preuve de bonne volonté bon sang!
En attendant, si vous n'avez pas encore Encyclopædia Universalis, n'hésitez pas, elle ne peut que vous être utile. Et si vous en êtes resté à la version 4, faites la mise à jour: la version 5, malgré ses quelques défauts d'interface, vaut la toute petite somme demandée, ne serait-ce que pour l'actualisation de son contenu.