J'ai écrit deux tests complets décrivant en détail l'encyclopédie Universalis en version 4 ici et en version 5 là.
La relecture de ces deux tests m'a permis de me rendre compte que j'étais très enthousiaste en ce qui concernait le premier test, moins en ce qui concernait le deuxième.
En effet, les progrès effectués entre la version 4 et la 5 n'étaient pas fulgurants. Mes reproches concernaient surtout :
- le fait que l'encyclopédie Universalis n'existait en version complète et sur DVD que pour Windows
- la relative lenteur dans la mise à jour des données de l'encyclopédie
- le côté un peu trop élitiste du contenu, qui laissait de côté des notions de base que l'on attend de trouver dans un ouvrage de ce type.
Universalis (lien pour les Suisses ici, pour les Français ici) a-t-il corrigé le tir ? Ce test a pour principal but d'y répondre, puisque la description complète que j'ai faite dans mes deux premiers articles n'a aucune raison d'être répétée ici.
Le support
Premier point décevant : la version DVD n'existe toujours que pour Windows. L'excuse des éditeurs se plaignant de la difficulté de créer des DVD pour Mac ne tient plus la route. En effet, l'Encyclopédie Hachette est parvenue à nous donner son travail sur ce support, même si sur ce dernier, certains domaines sont également réservés à Windows.
Seulement voilà, à l'heure où j'écris cet article, Apple laisse un peu tomber le DVD sur ses machines au profit du graveur de CD. Est-ce la meilleure manière de pousser Universalis à se continuer ses efforts pour passer au support le plus moderne?
Après cette mauvaise surprise (après tout, on nous avait promis le DVD pour la version 5, puis 6, et maintenant 7) force est de constater que nous disposons enfin de la totalité de l'encyclopédie ou presque. Universalis a en effet décidé de nous offrir les 5 CD qui permettent d'avoir accès enfin à la totalité des vidéos et à l'entier des médias. Seul regret, l'animation des cartes historiques n'est toujours pas de la partie. Dommage mais finalement peu conséquent dans un usage courant.
Et puisque nous en sommes à des considérations bassement matérielles, je signale que j'ai pris la décision depuis la version 5 d'avoir l'encyclopédie tout entière sur mon disque dur à la maison et sur mon portable. C'est un sacrifice, certes, puisque la place occupée par cette dernière mouture prend tout de même 2.6Gb, mais j'ai la satisfaction d'emporter avec moi tout un savoir. Et puis, quel confort de ne plus avoir à insérer à tout instant les différents CD que demande l'application principale! Non vraiment, je ne regrette pas la place occupée. Je rappelle que la clé physique a disparu depuis la version 5, et que nous n'allons pas nous en plaindre.
Le contenu
Universalis est l'encyclopédie la plus complète en langue française sur tout type de support, y compris papier. Si l'on peut comprendre une certaine inertie lorsqu'il s'agit de mettre à jour des livres fort chers, il est plus difficile de le faire sur les versions électroniques. Mais avant d'aller plus loin, parlons chiffre: Universalis, c'est
- 52 millions de mots répartis dans 30'000 articles
- 18'000 documents multimédias (animations, vidéos, photos, dessins, visites guidées, úuvres d'art, enregistrements sonores)
La recherche dans une telle quantité de données pourrait être difficile. Ce n'est pas le cas. La nouvelle interface est très proche de l'ancienne même si certains termes ont changé. Ainsi, on peut chercher dans l'encyclopédie tout entière, ou se cantonner à des salles (les anciens modules) qui sont au nombre de 7:
- Beaux-arts (musée)
- Musique (moderne et classique)
- Littérature
- Science (anciennement laboratoire, toujours en symbiose avec un navigateur, programmation Java oblige)
- Atlas géographique (les cartes restent sommaires et de deux niveaux, politique et relief)
- Atlas historique (cartes historiques, animées sur Windows, statiques sur Mac mais avec commentaires apparaissant de manière élégante sous la souris, le tout formant une chronologie de l'histoire des hommes et des civilisations.)
- Vidéothèque présentant des événements historiques importants du XXe siècle et des animations 3D permettant d'illustrer en particulier un certain nombre de phénomènes scientifiques
Au fur et à mesure de notre recherche, il est possible de placer les éléments trouvés dans notre dossier personnel, qui pourra être sauvegardé, imprimé ou exporté. A noter que si la dénomination "Dossier" est venue agréablement remplacer celle de "Panier", un oubli dans la zone de dialogue d'enregistrement rappelle cette dernière notion un peu enfantine.
La lecture des textes est facilitée par l'emploi d'une police claire et d'une mise en page aérée. Deux grosseurs de corps sont disponibles, mais même la plus petite est très lisible. Universalis est assez "classe".
Quel plaisir de chercher des données et d'avoir accès instantanément (j'ai bien écrit instantanément, le moteur est maintenant diaboliquement rapide) à un certain nombre de thèmes, intelligemment trouvés par rapport aux critères de recherche. On est ici très loin des moteurs de recherche Internet. Ouf!
Remarquez que lorsque j'écris loin d'Internet, il est possible de s'y retrouver bien vite! En effet, Universalis propose, en marge de chaque article, une prolongation de la recherche sur le Web.
Il n'est pas question ici d'avoir accès à la base de données de l'éditeur remaniée en temps réel. Il s'agit plutôt de se retrouver aux commandes de trois moteurs de recherche, soit Voila, Altavista ou Hotbot.
Universalis se chargera d'entrer les critères de recherche pour vous en tenant compte des contingences de chaque site, tout en vous permettant d'affiner votre recherche par quelques options. Nous nous retrouvons alors dans les méandres (ah pardon, on dit la vague) habituels du Web.
La qualité du contenu
L'encyclopédie Universalis ne conviendra pas à un jeune enfant. Son vocabulaire est compliqué (même si un long clic sur un mot sélectionné définit ce dernier), les explications pour le moins lourdes. L'éditeur est conscient de cela et, selon l'importateur en Suisse, va essayer de revoir peu à peu sa philosophie, sans tomber dans la facilité. Bien du courage!
Certains progrès sont déjà sensibles. Dans la version 5, j'ai cherché vainement de la documentation sur le loup ou sur le lynx. Universalis proposait bien évidemment ces mots dans différents contextes, mais pas comme articles en tant que tel.
La nouvelle version 6 corrige cela puisque maintenant, le loup et le lynx forment deux entrées bien distinctes. Dommage néanmoins que dans le cas du félin, aucune image ne soit proposée.
En revanche, toujours rien concernant l'invention de la roue. Je suis frustré.
De même, l'article consacré à la littérature romande n'a pas évolué depuis la version 4. L'auteur de l'article (toujours mentionné dans l'encyclopédie tout comme la bibliographie, ce qui est fondamental pour pousser sa recherche) s'arrête en 1994. Pendant les sept dernières années, des auteurs romands ont pourtant gagné des prix littéraires importants, même en France. Il n'en est pas fait mention, quel dommage!
Bonne nouvelle, dans la version 5, Picasso et Miro étaient absents du musée. Il est possible de les voir dans la version 6.
La salle dédiée à la musique moderne est intéressante mais un peu lacunaire. Comment peut-on prétendre à l'universalité sans entendre une seule note des Beatles (un article leur est malgré tout dédié dans l'encyclopédie) ou des Rolling Stones (eux n'ont droit qu'à une photo)?
Un prix incroyablement bas
Je mets en avant ces détails parfois énervants pour montrer qu'il reste encore du travail à l'éditeur pour prétendre à l'exhaustivité au niveau de domaines touchés et à celui de la mise à jour des articles.
Cela mis sur la table, Universalis est une source de documentation impressionnante et intelligemment construite. Je ne saurais m'en passer. Vous non plus je pense, lorsque vous saurez que l'acquisition de cette dernière ne vous reviendra que 279 francs suisses (mise à jour 99 francs).
Je l'ai payée moi-même en version 4 plus du double! Tant pis, j'en ai profité avant vous...