Nous avons l'habitude de rallier le sud de la France par un itinéraire qui, au départ de notre Champagne, nous permet de rejoindre "l'autoroute du Soleil" à Bierre-les-Semur. Je sais parfaitement que cela n'a aucun intérêt pour l'unanimité des cukiens, sauf un, votre serviteur… Pour autant, nous traversons Châtillon-sur-Seine et son musée qui héberge le merveilleux cratère de Vix, nous longeons une merveille bernardine, traversons Montbard, puis la route longe Crépand…
Je connaissais cette bourgade en ce que, ayant travaillé à la Woolmark, je savais que Daubenton qui importa le Mérinos en France en était originaire.
Mais, depuis près de quarante ans que j'emprunte cette route plusieurs fois par an, je n'avais jamais vu ceci :
Une incitation à la découverte ?
Ce qui est assez amusant, je trouve, c'est que j'écris cette humeur un 20 décembre, date anniversaire de la naissance de mon papa.
Ah, vous vous doutez bien que ce n'était pas hier, mais dans un autre siècle. Non, vous vous trompez, ce n'était pas le XXe, c'était en 1899 : je suis ce que l'on appelle un "bébé-accident", mon frère était mon aîné de 19 ans…
Vous avez de moins en moins de compréhension avec ma narration, mais il y a encore un lien solide avec le poteau indicateur ci-dessus : notre famille était liée à la famille Susini qui a aidé Giuseppe Garibaldi à acquérir sa propriété de Caprera. On reviendra ensuite à mon grand-père.
Partis de bon matin, donc, pour nous rendre en Provence, nous avions le temps de faire un détour et en avant !
Le cheminement chaotique en sous-bois, apporte son lot de mystère (j'ai fait ces photos au retour, merci l'iPhone, c'est pourquoi la pente est inversée !) :
On gravit plutôt que chemine…
…ça continue…
…encore un bout…
…plus que quelques mètres.
Et l'on découvre ce monument :
Non, ce n'est pas la place de la Concorde à Paris, donc l'obélisque de Louqsor est ailleurs.
Ce monument a été érigé (j'ai lu depuis notre voyage…) pour commémorer une bataille, non pas celle de novembre 1870 qui a vu "l'Armée des Vosges", un corps de francs-tireurs, défaire les Prussiens à Châtillon et occuper la ville, mais une échauffourée de janvier 1871. À côté de là, ils récidivent à Pouilly-en Auxois et capturent le seul drapeau (61e régiment de Poméranie) acquis au cours de cette guerre catastrophique pour notre pays.
Un des bataillons de ce corps-franc était commandé par le quatrième fils de Giuseppe, Ricciotti.
Le monument a été érigé en 1893 et partiellement "récupéré" après la guerre de '14.
On notera que les macarons de bronze n'ont pas fait long-feu…
Merveille de l'internet : une simple recherche sur le site de la Bibliothèque Nationale permet de trouver les mémoires de Ricciotti qui relate cet épisode.
L'autre côté de la colonne signale une visite d'héritiers : Annita, arrière petite-fille de Giuseppe, est venue ici. Elle perpétue la mémoire de cette épopée.
On y découvre aussi qu'un couple local a offert le lieu pour ériger ce monument.
Retour à notre famille : papa était aussi, tout comme moi, un bébé-accident. Alors, je ne sais qui de mon grand-père ou de mon arrière grand-père a fait partie de cette équipée. Les péripéties de l'émigration font que je n'ai pas d'autres archives de ce côté-là que de la tradition orale. Mais je sais que c'est là qu'il rencontra le fondateur des "Établissements Économiques des Sociétés Mutuelle de la Ville de Reims" mieux connus comme Coop aujourd'hui. Il piqua ainsi l'idée d'épiceries succursalistes et la développa dans sa grande île, autour de Nuoro.
Comme quoi, il est toujours fructueux de regarder de droite et de gauche le long des routes de campagne que l'on est amené à parcourir : cela permet, en tout cas de vous servir cette page… Et vous, avez-vous eu de semblables découvertes ?
Belles fêtes en perspective pour chacun(e), n'abusez pas de liquides effervescents, mais laissez déborder votre amour du prochain.
, le 21.12.2015 à 12:50
Il y a bien des années, une petite trentaine, je pense, lors d’un court séjour non loin de Châtillon-sur-Seine, entre Montbard et Dijon, j’ai découvert la source de la Seine.
Comme indiqué sur le site, l’endroit appartient à la ville de Paris. A l’époque, j’avais « postulé » par un courrier adressé fictivement par ma fille (qui devait avoir 4 ou 5 ans !) à Jacques Chirac, maire de Paris, au poste de gardien du lieu. J’ai longtemps gardé la réponse, très humoristique, du secrétaire général de la Mairie de Paris expliquant à ma fille qu’aucun poste n’était prévu dans l’avenir proche, mais si la situation devait changer, il ne manquerait pas d’en parler à « son papa » ! J’ignore aujourd’hui ce qu’il est advenu de cette lettre.
C’est aussi à l’occasion de ces courtes vacances que nous avions découvert les jolies villes de Montbard, Sémur-en-Auxois (pour laquelle j’ai un faible…) et Dijon (quelle est belle, cette cité !). Et aussi l’Abbaye de Fontenay et le Château de Bussy-Rabutin. D’après les images vues sur le site, des restaurations et des aménagements intérieurs ont été réalisés, mais je me souviens d’un endroit fantomatique un peu lugubre et glacé (pas de chauffage !) Hanté aussi par son célèbre occupant : Roger de Bussy-Rabutin qui y finit sa vie en exil suite à une histoire pas très catholique !
La région est magnifique, mérite un détour, et, si l’on s’y rend, ne pas oublier de déguster un merveilleux Rosé des Riceys et/ou une coupe d’un breuvage pétillant produit dans cet extrême-sud de la Champagne limitrophe de la Bourgogne (Saluki nous conseillera lesquels choisir !).
Il m’arrive encore de séjourner de temps à autre dans ce beau coin de France car l’un de mes bons amis habite une partie de l’année à Marcenay.
, le 21.12.2015 à 18:55
Pour compléter et montrer que l’étranger est une richesse pour l’Europe.
http://www.commune1871.org/?1870-1871-Garibaldi-et-l-armee-des
, le 21.12.2015 à 23:02
@1
Ah, les sources de la Seine : il faut faire un crochet sur la route pour y aller. Quel calme, quelle douceur, hors du temps !
Tu donnes le lien vers l’Abbaye de Fontenay : moi-aussi, mais de manière moins explicite, c’est en parlant d’une « merveille bernardine », en référence à Saint-Bernard.
Il faut y aller la nuit quand le chœur tourne autour du cloître, aux flambeaux.
@2
A lire cette page, ,je me rends compte que je n’ai pas dit trop de bêtises ;°)
Le doute subsiste pourtant : j’avais interrogé un « bon » contact au Musée de l’Armée qui m’avait assuré qu’il n’y avait eu qu’un seul (ce qui m’étonnait, quand même) drapeau capturé sur les Prussiens.