Dimanche, je mettais la dernière main à l'article que je t'avais concocté pour aujourd'hui. Il ne me restait plus que quelques petits détails à régler, dont je pensais pouvoir m'occuper en rentrant du cinéma. Et pis... j'ai pas pu. Pasque ce film, y faut absolument que je t'en cause!
C’est un film étonnant.
Le point de départ est classique: la situation catastrophique dans laquelle se trouve notre planète, et la nécessité de modifier notre manière de vivre. Mais le discours est radicalement différent de tout ce que j’ai vu jusqu’ici.
Parce que d’habitude, les films, articles, discours, et autres qui brodent — avec raison — sur le thème «on va dans le mur», provoquent en moi trois sentiments:
- La culpabilité d’être un vilain consommateur irresponsable, un enfant gâté, un pilleur de ressources, un inconscient, et pire si affinité;
- la peur de la catastrophe qui va advenir, quoi que je fasse, parce que c’est trop tard et d’ailleurs je n’ai qu’un pouvoir limité, voir insignifiant;
- la révolte, parce que quand même, on m’a forcé, hein, j’ai rien demandé moi, et puis d’ailleurs c’est bien ceux qui ont le pouvoir qui ont commencé, c’est pas ma faute si les financiers et les politiques sont tous pourris (sauf ma cousine)...
En gros, on nous prédit la fin du monde et l’on nous explique ce qu’il faudrait faire pour la retarder, mais c'est pas sûr qu'on y arrive.
Et là, ce film, c’est tout autre chose. Les auteurs, Cyril Dion et Mélanie Laurent, plutôt que d’expliquer ce qu’il faudrait faire, sont partis à la rencontre de ceux qui font. Et il y en a beaucoup! Des collectivités, des villes, des états... Certes, s'agissait-il au début de "petites initiatives locales", défendues par des utopistes marginaux, des qui mangent du tofu, ou pire: des décroisants; mais les projets se sont développés, répandus, pour devenir parfois imposants, par la force du bon sens, par la preuve de l'efficacité. Impressionnant. Et la plupart de ces gens ne donnent pas l'impression d'être dans la privation, l'ascèse...
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La structure du récit est simple, efficace, à mille lieues des documentaires soporifiques et moralisateurs ou catastrophistes : après un constat sans appel (quand même!), on explore joyeusement des réalisation concrètes dans les domaines de l’énergie, de l’économie, de la démocratie et de l’éducation.
Quelques exemples:
- Des jardins urbains ou périurbains, dans lesquels grâce à des techniques naturelles on a des rendements parfois supérieurs à celui des gros producteurs industriels, et ce sans consommer de pétrole ni de pesticides. Exemple: sous des plants de tomates pousse du basilic, dont l’odeur repousse les bestioles nuisibles.
- Emanuel Druon, chef d’entreprise. Il dirige une fabrique d’enveloppes et nous montre comment cette société est organisée, ses processus de fabrication et de conditionnement pour réduire au maximum l’impact environnemental. Son entreprise a 20 ans et, si mes souvenirs sont bons, le rapport entre le plus petit salaire et le plus haut est de 1 pour 4.
Druon, c’est le gars avec les lunettes et la veste bleue,
presque au centre.
- Elango Rangaswamy. Devenu maire de son village, il l’a complètement transformé, notamment en construisant des maisons mitoyennes dans lesquelles vivent des familles brahmanes et intouchables, deux castes qui normalement n’ont aucun contact. En favorisant la solidarité et la coopération, il a réussi à faire d’un bidonville un village propre, organisé, où règne une démocratie participative exemplaire. Il a remis son mandat de maire et se consacre maintenant à la formation d’autres maires pour les soutenir dans une démarche semblable.
- Rob Hopkins. Il a fondé le mouvement des «villes en transition». La transition en question est celle qui consiste à se passer petit à petit du pétrole. Un des moyens utilisés, favoriser l’économie locale afin de limiter autant que possible le transport des produits et matières. Pour ce faire, une monnaie a été créée dans sa ville, Totnes (dans le Devon), une monnaie qui n’est valable que dans cette ville: la «livre de Totnes» (Totnes Pound). Elle est utilisée pour les échanges entre les entreprises, entre les producteurs, les entreprises de services, les particuliers... Il nous montre un billet de 21 livres (!), et un autre de 1 livre «avec le portrait de David Bowie parce que c’est quand même plus sympa que celui de la Reine!» Et tu sais quoi? Un autre exemple de monnaie locale est présenté dans le film. Ils sont allés le chercher... à Bâle! Oui, dans ma Suisse, ce pays des banques, il y a une économie parallèle, qui n’est pas le fait de quelques hurluberlus alternatifs, mais qui est le fait d’entreprises très sérieuses, avec une banque au milieu... Je tombais des nues!
Rob Hopkins, très fier de son billet de 21 livres!
- Et que dire de cette école, qui semble joyeusement bordélique, mais qui obtient des résultats à faire pâlir nos systèmes scolaires. Deux enseignants pour 15 élèves, ça fait rêver! Le discours pourrait se résumer ainsi: «En Finlande, on n’a pas de pétrole, on a des élèves!»
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Tout cela avec plein de grandes qualités à mes yeux: c’est abordable, accessible, parfois drôle, dédramatisé mais réaliste, concret, intelligent. Vraiment cool. On dit parfois d'un livre dont le thème pourrait être rebutant qu'il se lit comme un polar. Et bien ce documentaire, je l'ai vu avec le même plaisir que j'ai lu Le Maître de Garamond ou Le trajet d'une rivière d'Anne Cuneo. Captivant, divertissant, et en même temps ô combien enrichissant!
Et surtout, surtout: en sortant de ce film, j'avais envie de m'y mettre; j'avais le sentiment que, aussi dérisoires et modestes que puissent paraître mes moyens d'action, ils ont du sens. Comme le disent deux femmes dans le film: "On ne s'est pas dit: Est-ce qu'on va sauver la planète? On a juste commencé là où on était!"
C'est ça. L'objectif n'est pas de changer le monde, l'objectif est de vivre selon ce qui me semble juste, et de le faire avec plaisir et satisfaction, d'une manière qui puisse avoir des chances de donner envie à d'autres de s'y mettre et à moi de continuer. Et je suis convaincu que si, plutôt que de râler contre les politiques et les puissants, nous - la base - mettons en oeuvre ce que nous pouvons, il est tout à fait possible que quelque chose se passe. Quelque chose d'important. Quelque chose qui, à défaut d'être la conséquence de décisions qu'on voudrait prises par ceux qui sont au sommet, se propage depuis la base et "contamine" toute la pyramide par la force de sa vérité. Il me semble me rappeler que c'était le sens du mot Satyagraha" utilisé par Gandhi, que nous avons plus ou moins traduit par "non-violence". Mais il s'agit bien d'une force positive, et non d'une opposition ou d'une absence, d'un refus. Un pour plutôt qu'un contre. Le pouvoir des gens plutôt que les gens de pouvoir.
Ce film m'a donné de la motivation, et une motivation de l'ordre de la vibration vivante, joyeuse, non de l'ordre du devoir pesant et obligatoire. Même si, au fond, c'est bien de notre survie qu'il s'agit. Je repense à ce que disait je ne sais plus qui (Reeves? Jacquard?): "Ils me font rire ceux qui veulent sauver la planète. Elle s'en tirera toujours! Avec ou sans nous, mais elle s'en tirera!" Et bien ce film me donne vraiment envie de faire ce que je peux pour que ce soit avec nous!
Un truc qui nous a étonnés, avec Bernadette, c’est que la salle était pleine! On ne s’y attendait pas du tout. Un documentaire, avec une thématique que d’aucuns qualifieraient de rabâchée, et il fait salle comble! À l'heure du repas! De plus, phénomène rarissime au cinéma, des applaudissements nourris ont accompagné le générique de fin.
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Alors voilà. Je m’arrête là. J'espère t'avoir donné envie d’aller voir ce film. Et si je n’ai pas réussi tout à fait à te mettre l’eau à la bouche, voici encore quelques arguments:
- la bande-annonce;
- une interview de Mélanie Laurent et Cyril Dion;
- le site du film (d'où sont tirées toutes les images de ce billet);
- on y trouve notamment un dossier pédagogique (PDF); il a été élaboré à l’intention des enseignants, mais n’importe qui peut en tirer profit;
- y est référencé également le livre qui raconte la genèse du film;
- et, finalement, des propositions d'actions, individuelles ou collectives.
, le 13.01.2016 à 00:10
Et bien, film très bien vendu, je vais aller le voir! C’est toujours un plaisir de te lire, dom!
Mélanie Laurent, le guide pédagogique (téléchargé), magnifique ;))
, le 13.01.2016 à 02:51
Pour débuter faites un potager et des confitures, évidemment sans ajouter de pesticide le rendement on s’en fou, juste le plaisir de la nature et du goût. Et pour ceux qui auraient peur pour leur dos il y a la Guerilu par exemple
, le 13.01.2016 à 06:52
Merci pour cet article Dom!
Pareil:
« en sortant de ce film, j’avais envie de m’y mettre »
« Ce film m’a donné de la motivation, et une motivation de l’ordre de la vibration vivante, joyeuse »
On en parle ici: https://www.bdrp.ch/lien-pedagogique/dossier-pedagogique-du-film-demain-0
, le 13.01.2016 à 07:40
J’ai beaucoup aimé ce film qui donne une vision positive de notre futur. Il est dans l’esprit du mouvement des colibris fondé par Pierre Rabhi
, le 13.01.2016 à 07:49
Vu hier soir, après l’avoir soutenu dans sa campagne de Kickstarter. Et je partage totalement ton enthousiasme!
, le 13.01.2016 à 08:40
Je n’ai pas vu le film, mais à la lecture de l’article, j’aime bien l’approche « positive », que je partage totalement.
Je pense que, malgré l’ampleur de la tâche et de ce qu’il reste à faire, il y a une vraie prise de conscience, depuis un certain nombre d’années, et je crois que petit à petit, on arrivera à avancer dans le domaine de l’environnement. Les écoliers d’aujourd’hui sont éveillés par rapport à ça, et ils reprendront le flambeau.
, le 13.01.2016 à 13:16
Voici la critique que j’ai écrite sur le site Web cine.ch (http://cine.ch/film/demain-2015-de-cyril-dion-melanie-laurent) à propos de ce film :
« Un film très bien réalisé et, comme déjà relevé par plusieurs personnes ici, très « positif » (c’est agréable de regarder un documentaire sur le sujet qui ne soit ni ennuyeux ni culpabilisant). Pour ma part, j’avais déjà entendu parler de plusieurs des solutions présentées dans « Demain » (les monnaies locales, les fermes urbaines, etc.) dans d’autres documentaires récents, mais ces sujets sont toujours abordés de manière claire et ludique dans ce film, ce qui est un gros point fort. Mon seul regret, c’est que, comme dans tous les autres documentaires similaires que j’ai vu, la production de biens « complexes » ne soit jamais abordée. Qu’en est-il de la fabrication de véhicules, ordinateurs, appareils électro-ménagers, téléphones portables, et autres innombrables objets du quotidien, sans pétrole ? Ou en ne générant aucune (ou très peu de) pollution ? Ou en le faisant « localement » ? Pour réaliser leur film, Cyril Dion et Mélanie Laurent ont eux besoin d’un ensemble de biens et de services qui, me semble-t-il, sont très liés à notre mode de vie actuel indissociable de la société de consommation… Enfin, cela n’enlève rien aux qualités de « Demain », donc ne le manquez pas ! :-) ».
, le 13.01.2016 à 14:25
Je trouve tout de même effarant qu’il faille un film « positif » pour que les gens se sentent touchés ou veuillent bien essayer de faire quelque chose. Pour moi, plus que tout, c’est l’assistanat dans lequel on se complait qui nous perdra.
Dans la même veine, j’ai trouvé abjecte la manière dont ont été traité le réalisateur de ce film avec Yann Arthur Bertrand sur le plateau des pieds nickelés de « On n’est pas couché (mais très con) ». Ces connards de journalistes et chroniqueurs mondains savent mieux que quiconque critiquer mais pour ce qui est d’avoir des idées ou des convictions, on repassera.
Enfin, je trouve erroné de penser que la solution doit venir des politiques alors que ces derniers ont les yeux rivés sur les prochaines élections et qu’il ne faut surtout rien changer afin de ne pas se mettre à dos l’électorat de base. Essayez de faire un programme éducatif rigoureux pour vos gosses mais c’est eux qui votent et décident du programme…
T
, le 13.01.2016 à 14:48
Pas encore vu, mais présenté comme ça, aucune hésitation.
Un clin d’œil qui pourrait apporter de l’eau au moulin …
Je résiste rarement à ce genre de mise en abîmes humoristique.
@TTE
+1
, le 13.01.2016 à 16:16
En effet, dans ce sens l’accord de Paris ne servira à rien, un pet dans l’eau … La solution ne peut venir que de ceux ceux qui tiennent les cordons de la bourse, ceux qui détiennent le vrai pouvoir = le pognon. Mais tant qu’y a du pognon à se faire (en suçant par ex. toutes les ressources), qui montrera l’exemple pour planter la marche arrière ? Personne, donc utopie aussi
Je ne voulais pas entrer dans ce sujet scabreux qu’est le futur (demain) de notre bonne vieille terre, car je n’y crois pas. J’ai beaucoup de respect pour toutes ces bonnes (petites) initiatives. A mon niveau, avec le peu d’optimisme qui me reste, je fais le mieux que je peux, mais au final je pense qu’il est trop tard.
Un conseil que je peux donner sur ce site est : commençons déjà par dé-consommer, en arrêtant de changer de matos électronique juste pour être « à la page » et usons ce matériel jusqu’à la corde (mais suis-je au bon endroit prôner cela ? :D)
, le 13.01.2016 à 17:11
Il semblé évident qu’il soit trop tard, et nos caprices d’enfants gâtés sont bien ancrés en nous.
Qui irait consulter Cuk avec un iPhone préhistorique ou un Fairphone ?
Qui irait chauffer sa masure avec un poêle de masse ?
Qui irait utilisé un four en pierre réfractaire locale (la même que celle du poêle de masse) pour ses bons petits plats ?
QUi irait récupérer l’eau de cuisson des nouilles pour concocter rapidos un bouillon (pain rassi, Maggie, crème, etc…) ?
Qui irait dormir dans des draps en lin facilement produits sur place ?
Personne n’est vraiment prêt,
De temps à autre je fais rire mes proches. Je viens de réparer une ancienne selle de vélo en y collant un bout de cuir récupérer sur un ancien sac de madame. C’était amusant, et la selle est confortable…
Je compte passer à l’étape supérieure. Je viens de récupérer l’outillage de mon père. Comment le ranger ? Une nouvelle caisse en der ou en plastique .
Et bien, non, je vais me lancer dans la confection d’une trousse à outils de style traditionnel en cuir. Et pour le procurer du cuir je vais commencer par rendre visite aux déchèteries voisines. Mon entourage reste perplexe !!!! Moi cela me motive ….🍹
, le 13.01.2016 à 17:12
Blues dit : Un conseil que je peux donner sur ce site est : commençons déjà par dé-consommer, en arrêtant de changer de matos électronique juste pour être « à la page » et usons ce matériel jusqu’à la corde (mais suis-je au bon endroit prôner cela ? :D)
Blues : Tu es à mon sens tout à fait au bon endroit pour le prôner, mais est-ce que cela servira. . . . peut-être, peut-être, peut-être :)))))
Contrairement à toi j’ai l’espoir que le monde peut un peu s’améliorer, mais tant que les Dieus : argent, pouvoir, paraitre, envie, seront là ce sera difficile.
J’ai un petit côté utopiste par rapport à la vie Kleenex », mais je me soigne sinon le mur c’est moi qui me le prends.
Aujourd’hui je suis allé à la déchèterie toute neuve de Vevey, oui une déchèterie à Vevey, car il y en avait tout simplement pas !. . . . ;) Elle n’a pas encore de table pour les choses qui peuvent encore servir à quelqu’un d’autre donc tout n’a pas été à la déchèterie, je vais donc allez à Emmaüs.
Oui, j’ai vu le film et s’il peut faire tricoter un peu les neurones de quelques-uns cela sera déjà pas mal du tout
Bisous à tous ceux qui en veulent :)
, le 13.01.2016 à 18:16
Merci pour toutes ces réactions!
Lebarron: Le rendement on s’en fout? Pas d’accord, mais encore faut-il savoir de quel rendement on parle. Si la quantité se fait au détriment de la qualité, d’accord, c’est un “rendement” à courte vue. Mais je pense que n’importe quel jardinier ou cultivateur sera intéressé par un bon rendement quantitatif et qualitatif, sans dommage ni pour la santé (celle du consommateur, mais également du terrain, de l’environnement, du cultivateur lui-même, etc.)
On voit le Guerilu (ou un de ses cousins) dans le film. Ainsi que d’autre outils manuel intéressant, notamment un semoir manuel qui a l’air efficace.
Crifant: merci pour la citation!
HAL1: je suis d’accord avec toi sur la remarque à propos des biens complexes; en même temps j’ai surtout envie de me réjouir de ce qui se fait déjà plutôt que de déplorer ce qui manque. Mais c’est vrai que la question est importante!
TTE: la solution doit venir des politiques, pas forcément, mais il auront leur rôle à jouer, c’est évident (en démissionnant par exemple ;-). Ce que je trouve positif et bienfaisant dans ce film, c’est que l’énergie est mise à montrer ceux qui font plutôt qu’à critiquer ceux qui ne font rien. Et je pense que les politiques (comme les journalistes) ne sont pas tous des connards et des pourris. Je dirai même plus: certaine de ces initiatives ont pu aboutir justement parce que des politiques y ont pris part. Le maire indien, par exemple. Dans ce cas, la “solution” est bel et bien venu d’un “politique”.
Blues: soit positif: un pet dans l’eau, c’est un bon début pour un jacuzzi! Quant à savoir s’il est trop tard, seul l’avenir nous le dira. Mais il me plait de penser que ce ne serait pas la première fois que, avec douleur et pertes, certes, mais on s’en sorte…
Ivme: Personne n’est vraiment prêt? Apparemment, à te lire, il semble que tu le soit, au moins un peu. Et si ça se trouve… tu n’es pas le seul!
mff: Des bisous? Je prends!
En résumé, la lecture de vos interventions me donne envie de redire: c’est vrai que ça va mal, c’est vrai que les raisons d’espérer sont maigres… mais elles existe, bordel! Je crois vraiment de plus en plus que nous avons besoin de nous nourrir de ce qui nous mobilise plutôt que de ce qui nous décourage. Et le succès grandissant de ce film est une sacrée bonne nouvelle!
, le 13.01.2016 à 20:33
Mouais, moi je dis que quand on veut on peut (oui ça demande des efforts et ça prend du temps / et effectivement dans la vie de stressé qu’on mène, c’est pas évident) :
– je me chauffe justement au poêle de masse (en pierre ollaire), ceci malgré que j’ai un central que j’ai décidé de ne plus employer plus depuis 7 ans…
– à propos l’iPhone préhistorique : je viens justement de passer il y a 6 mois de l’iPhone 1 (un cadeau venant des USA) au 4 qu’on m’a donné.
– jusqu’à peu mon ordi privé était un vieux MacPro 2008 récupéré… Ok là je viens de me payer un iMac 2013 d’occaz à un super prix, car je n’y arrivais plus avec mon « vieux » Mac, par contre je le conserve précieusement pour faire tourner plein de vieux softs « has been »
– les choses produites sur place, ça j’y tiens beaucoup aussi (dans la mesure du possible), il y a 25 ans j’ai réalisé ma maison en privilégiant le bois et divers matériaux de ma région. Ma nourriture est dans une bonne partie produite dans ma région (pain, légumes, viande)… et à ce propos je viens de passer tout mon automne à préparer un jardin qu’on va démarrer ce printemps.
Les idées du genre, chacun à son niveau, c’est par ex. de se passer de « luxes » énergivore comme : le sèche linge (moins se changer et faire sécher à l’air, ça va aussi – perso je porte mon jeans 15 jours – ok les chaussettes c’est journalier 😋 ), le congélateur oui on peut s’en passer -manger des produits frais c’est bien mieux-, mais le frigo ça on peut pas. Mettre des blocs interrupteurs partout pour éteindre réellement les appareils (car le sommeil ou bypass bouffe quand même du courant).
Bref, je ne voulais pas entrer dans ces sujets, mais je vois que n’arrive pas à me la coincer 😊
, le 13.01.2016 à 21:41
Quand je pense à la durée de vie du CO2, estimée à une centaine d’années, par exemple sur Wikipedia, et selon de nombreuses autres sources plutôt fiables, je me dis que ça prendra vraiment beaucoup, beaucoup de temps avant que les petits-enfants de mes petits-enfants ressentent les premiers minuscules effets d’une diminution … et encore, cela arrivera-t-il ?
Et pour certains autres gaz à effet de serre, qu’on oublie trop facilement, ce n’est pas mieux du tout. Certains durent 3 200 ans. Ou d’autres 50 000 ans.
, le 14.01.2016 à 15:26
Bonjour Dom’ Python,
Oui oui, tu as tout à fait raison. Mon commentaire ne devait pas du tout être compris comme « pffff, de toute manière on a pas TOUTES les solutions, alors autant ne rien faire ! ». Je pense d’ailleurs que c’est une très bonne chose de commencer par nos besoins de bases (alimentation, logement, habillement, …).
C’est simplement que, parfois, je ne trouve pas 100% honnête ce message qu’ont certains intervenants de dire « on a tout ce qu’il faut pour vivre une vie 100% responsable vis-à-vis de la planète ». Tout comme j’avais trouvé le film d’Al Gore – « Une vérité qui dérange » – très bien fait et très intéressant, mais je ne partageais pas son optimisme sur le fait qu’on puisse continuer à vivre de manière identique à aujourd’hui (en terme de consommation) et cesser de polluer « simplement » en modifiant notre façon de produire. Je pense que 8 milliards d’êtres humains ne pourront pas avoir un niveau de vie similaire au nôtre et que la Terre puisse le supporter… :-S
Cordialement,
HAL1
, le 14.01.2016 à 18:10
Hi-Phil, à quoi bon quoi?
Je suis d’accord avec toi sur le fait qu’il y a urgence et sur le fait que des moyens contraignants sont peut-être un moyen décisif pour faire avancer les choses dans un délai adéquat. Mais ce genre d’initiative n’est pas pour autant inutile. Au contraire, je pense que le fait de montrer que les solutions existantes sont appliquées déjà avec succès et bonheur peuvent à la fois inspirer les contraignants et encourager les contraints.
Personne ne te le demande!
HAL1, merci pour ton retour.
, le 15.01.2016 à 05:49
Hi-Phil: ah oui, effectivement, comme ça c’est plus clair. Il me semblait aussi que cet « àquoibonnisme » ne cadrait pas tout-à-fait avec le reste du propos. Merci pour cette précision !
, le 02.02.2016 à 16:47
À noter que, parfois, en voulant « bien » faire, on se retrouve avec des mauvaises surprises, comme celle-ci :
J’ai récemment vouloir faire réparer mon vidéo-projecteur de salon plutôt qu’en acheter un neuf (motivation principalement écologiste, mais également tournée vers l’économie locale, puisque je me suis adressé à un petit réparateur de ma ville). Résultat, après avoir apporté l’appareil chez la société Smartronic à Vevey (Suisse) et préciser que je ne voulais pas engager de frais importants pour celui-ci, je me suis retrouvé avec un devis de 90€ à devoir payer, pour une réparation qui aurait m’aurait coûté plus chère que le prix que j’avais payé pour l’équipement neuf, il y a 10 ans !
Bref, franchement déçu par le « petit commerçant du coin » qui :
1. Ne m’a jamais informé que le devis serait payant (leur réponse, après que je leur ait écrit pour soulever ce point, a été : « c’est improbable qu’on ne vous l’ait pas dit et c’est marqué sur le mur de notre atelier »).
2. Ne m’a pas orienté vers une autre solution, mais s’est contenté d’établir une facture « facile », pour un travail qui ne lui aura probablement pris que très peu de temps.
Du temps, de l’argent et de l’énergie (j’ai tenté de contesté la facture, mais la loi est assez imprécise sur le sujet, je n’avais pas envie de déplacer des montagnes pour cela) perdus pour rien…
Cordialement,
HAL1