Si la mode veut actuellement qu’on aime les animaux, je vous rassure, ce n’est pas mon cas, ceux-ci ne sont pourtant pas égaux devant l’amour qu’on est censé leur porter. Il y a ainsi un écart très net entre les animaux dits de compagnie, chiens, chats, poulets, escargots, et ceux dits de boucherie car ils se mangent, tels les chiens, les chats, les poulets et les escargots. Les uns sont cajolés, nourris à en devenir obèses, les autres sont gavés pour être violemment estourbis et dépecés sous les yeux de leurs congénères frustrés de n’avoir pu le faire eux-même. Que voulez-vous, on n’arrive jamais à avoir des rapports idéaux avec ses voisins d’open space. Et qui a déjà entendu les cris rageurs sortant d’un camion d’escargots devant un abattoir sait ce que le dépit veut dire.
Pour préciser le cas, puisqu'on en parle, je dois ajouter que l’abattage de ces animaux est particulièrement douloureux, puisque selon la directive EU272956728, l’animal doit aller sur le lieu de son trépas à pied, l’Europe, avec cette dernière promenade, tentant d’amoindrir le stress de l’animal, tout en préservant la suavité de sa chair.
Dans le cas de l’escargot, qui ne serait pas ému par cette longue, longue, longue dernière promenade de l’animal, du camion au premier crochet mécanique, la bête devisant avec son bourreau pendant ces longues heures de trajet, tenant son dernier verre de rhum d’un oeil, et sa dernière cigarette de l’autre, et philosophant sur les valeurs d’humanité qui prévalent à ce moment ultime, mais long; l’homme tenant la laisse de peau de buffle crochetée d’une main tremblante, ému qu’il est à la pensée du départ imminent et tellement définitif du bel animal?
Cela crée d’ailleurs, des effets connexes intéressants et mal connus. Le saviez-vous? Une boîte d’escargots représente des milliers d’heures de travail, rien qu’à l’abattage. Plus des trois-quarts des hommes participant à l’abattage des escargots ont eu le temps de passer leur doctorat de philosophie. Plus du tiers de ces hommes meurent de vieillesse avant leur cinquantième animal. Sans compter ceux qui, séduits par la faconde de l'animal, et certainement aussi son côté hermaphrodite, finissent par répudier femmes et enfants pour se mettre en ménage avec. Ce qui, bien que nous n'ayons rien contre les couples mixtes, ne manque pas de faire jaser dans les cantons, et met en danger notre industrie de la layette dans sa globalité, l'escargot ne tricotant que très peu pour sa progéniture.
Plus grave, les chauffeurs des camions apportant les bêtes, tenus de rester jusqu’à ce que la dernière bête ait été exécutée, ne peuvent faire qu’un voyage, rattrapés qu’ils sont par leur retraite pourtant portée à 72 ans. On se rappellera le cas de Tziffra Dogonovitch qui, débutant dans la carrière à 17 ans, ne termina pas sa première livraison, terrassé qu’il fut à l’âge de 75 ans par une vieille bête rhumatisante qui n’arriva même pas au premier bâtiment!
On peut le dire franchement : la chaîne de l’escargot nuit gravement à nos caisses de retraite, mais sous peine de ne plus pouvoir envisager les plus hautes envolées gastronomiques, on ne peut décemment demander à ce que cela cesse! Il faut protéger les métiers de l’escargot! Dilemme cruel!
Je m’étend un peu sur le sujet, je le constate, et c’est un peu par surprise car je voulais à l'origine vous parler d’un tout autre animal, le mérou et de son cri : le bignolage. Car on ne le sait que très peu, mais le mérou bignole.
Mais l’escargot est comme ça : il attaque par surprise et si l’on n’y prend garde, on se fait surprendre. Continuons donc...
Escargots s'exerçant à la lutte gréco-romaine
Gastronomie
L’escargot est un animal hybride, mi-pneu, mi-jante. Pour le manger, mais on le fait pour nous, cf. supra, il faut lui ôter la jante avec un ouvre-escargot dont la production s'effectue uniquement de Mongolie Moyenne Extérieure, ce qui rend l’outil rare. Ou alors on lui offre un bain, auquel cas, il se déshabille de lui-même en sifflotant pour plonger dans l’eau bouillante, près de la branche de laurier.
On le prépare en macédoine ou en Bellevue, à l’ail ou à l’alsacienne. On le mangera rarement à la croque au sel, faute de savoir où recracher les os après mastication. Un dernier conseil : au cas où un peu de chair vous resterait coincée entre deux dents, sachez que ses « antennes » font d’excellents cure-dents, pourvu qu’elles soient amidonnées et la bête de belle taille!
Il est temps, maintenant, de vous souhaiter un bon appétit, mais nous vous rappelons : la gastronomie, oui, mais pas au point de mettre en faillite votre caisse de retraite! Un peu de réserve est de mise... En cette veille de fête nationale, nous vous rappelons le dicton : "pas plus de cinquante quatre escargots par repas, votre caisse vous remerciera!"
, le 13.07.2015 à 01:41
il est très odorant aussi, le mérou pète, quoi que ce mot pourrait avoir 2 sens et je m’abstiendrais de vous en donner l’autre et ceci afin de ne point choquer les âmes sensibles de ce vénérable site.
PS J’en ai d’autres à propos du mérou mais uniquement sur demande…
, le 13.07.2015 à 09:01
J’adore la lutte greco-romaine, surtout l’épreuve mixte, les corps oints d’huile d’olive première pression à froid, glissants l’un contre l’autre…
Quand au mérou, il faut aussi parler de cet étonnant poisson tropical qui a su s’adapter aux mers froides en se couvrant de poils longs et soyeux avec lesquels on fait de la lingerie fine au si délicat parfum : le mérou angora, ou mérou des Shetland, et dans le petit village de Llachkllinwiknol on Sea, on peut dire, aux premiers jours du printemps que le mérou bignolle surtout quand le mérou se tond.
z (qui aime bien faire son gastéropode, je répêêêêêêêêêêêêêête : le soir, après avoir bien arrosé ceci ou cela, c’est la façon la plus sûre de rentrer indemne, on tombe de moins haut)
, le 13.07.2015 à 09:13
Modane, fais-toi éditer, cela te permettra de quitter ta condition de … rampant (je n’ai pas dit gluant) pour atteindre les cimes éternelles sans quoi, l’escargot … aura notre peau à tous, pris qu’il est dans un espace-temps différent et plus étendu que le nôtre !
Quant au mérou, certes il pète, mais pardonnez-moi, pire, le mérou se tond, comme le prochain défilé du 14 juillet français, demain mardi. Tondez-vous pour défiler demain mardi et je ne veux voir qu’une tête, celle des trois premiers, NdD !
A quand la candidature à l’OULIPO, que certains billettistes doivent connaître ici, au vu de la qualité de leur production, sans baver sur quiconque, bien sur. Gastéropode, céphalopode, va comprendre, Charles !
, le 13.07.2015 à 09:47
le mérou est aussi un grand prédateur, il pille après avoir vaincu son adversaire et après il dort.
, le 13.07.2015 à 10:05
Je m’interroge : flaquette-t-il, le mérou ?
, le 13.07.2015 à 10:19
C’est affreux affreux affreux.
Mais que fait Brigitte?
Cela dit, je viens de passer un très bon moment!:-) Content de te relire.
J’aime me cultiver.
Parce que non, je ne savais pas que le Mérou pétait (je savais qu’il bignolait par contre, je ne suis pas complètement ignare non plus…)
, le 13.07.2015 à 15:12
Le mérou qui se tond, c’est le mérounos ? Mais il faut d’abord le laisser … uriner.
, le 13.07.2015 à 16:56
Ah… pauvre cuk.ch…:-)
, le 13.07.2015 à 18:31
Je ne résiste pas au plaisir de copier cette petite perle bien à propos :
« Ce sont deux Suisses qui se promènent à pied, sur un petit chemin de montagne. Tout d’un coup, l’un des deux se retourne et écrase un escargot. Son ami lui demande : Qu’est-ce qu’il te prend? pourquoi tu l’as écrasé? L’autre : Il m’énervait : il nous suivait depuis la maison… »
source :
http://www.franceinfo.fr/emission/les-pourquoi/2014-2015/pourquoi-les-suisses-parlent-ils-lentement-04-07-2015-05-45
, le 13.07.2015 à 18:39
Découvrir que ce doux encorné est un lent mais dangereux destructeur de techniques d’élevage mises au point depuis quelques décennies par des techniciens formés dans des centres spécialisés et financés par des structures professionnelles, elles-mêmes financées par l’État et l’Europe, m’a d’autant plus déçu que je n’avais pas pensé aux transporteurs…
Supposons un violent combat entre dominants en cours de transfert, obligeant le chauffeur à s’arrêter et intervenir pour calmer ses passagers. On reste humain, quand même.
Y a-t-il des financements suffisamment extensibles pour payer la formation des chauffeurs jusqu’à extinction du conflit ?
N’étant pas cycliste, peu de risques que mérous divergent.
Mais auraient-elles cette prétention ?
@ myvista : D’accord pour l’OULIPO : D
D’ailleurs il paraitrait, mais ça reste à vérifier, que les cyclistes ayant mangé des escargots dans leur jeunesse n’ont aucune chance de faire une carrière professionnelle. Pour les cuisses de grenouille, difficile à dire, les contrôles antidopage étant réalisés à l’horizontale.
, le 13.07.2015 à 19:08
Modane s’agirait-il d’humour ?
, le 13.07.2015 à 23:25
Merci à tous pour votre engagement citoyen dans ce lourd problème sociétal. Merci aussi pour votre connaissance aussi profonde qu’insoupçonnable du mérou : je reconnais bien là le savoir si respecté en ces lieux!
Jean-Yves : Je comprend ton inquiétude, mais en cas de grabuge, on doit s’arrêter dans les 150 km, ce qui suffit à éviter le premier sang.
Guru : Tu rigoles? je n’oserais pas! :)
François: Je sais… Soupir…
, le 14.07.2015 à 07:29
J’ai lu une fois un article de Pour La Science que je viens de retrouver, sur le débit d’une langue et la quantité d’information véhiculée par rapport à ce paramètre, c’est ici. Ou l’article complet là.
La conclusion (selon une interprétation personnelle, j’avoue) expliquerait pourquoi les Suisses romands disent autant de choses que les Français tout en ayant besoin de moins de syllabes, et peuvent donc se permettre de parler plus lentement, ce qui donne le temps de réfléchir à ce qu’il disent …
Il suffit de prononcer 97 dans chacune des langues (français de France et français de Suisse romande — ou n’importe quelle autre langue issue du latin) pour s’en rendre compte, non ?
, le 14.07.2015 à 14:15
ça, Modane, c’est de l’art ou du lard mais dans quel cas, ça serait du cochon et il n’est pas objet de l’article ! Bref, tout était bon ! Merci pour ce billet !
, le 14.07.2015 à 16:21
Non, Modane, la géopolitique ne semble pas être votre tasse de thė.
1) il n’y a pas de Mongolie Extérieure, ce qui aurait fait passer la province annexée par la Chine comme La Mongolie. (Arnaud avec son Dernier Loup nous a fait le coup à la grande satisfaction des autorités chinoises)
2) La Mongolie n’est ni moyenne, ni grande, ni petite.
La Mongolie c’est un fabuleux pays coincé au nord par les russes, au sud par les chinois.
C’est un pays ou les escargots vont à l’abattoir traversant le Gobi, en route vers l’Altai sur les chevaux de Przewalski.
En dépit du vent, certains de ces escargots excellent dans le chant diphonique, ce qui améliore leur qualité gustative.
, le 14.07.2015 à 18:01
Tout ce savoir, moi, ça m’émeut.
Tiens, et si l’on parlait de l’émeu?
L’Émeu d’Australie (Dromaius novaehollandiae) est la seule espèce encore vivante de nos jours de la famille des dromaiidés. C’est aussi, par sa taille, … la suite, je ne sais pas, je n’arrive pas à la lire sur mon AppleWatch.
, le 14.07.2015 à 18:34
Jean-Claude : Bon sang! Tu as raison! On devrait toujours vérifier ses sources! Ce n’est pas en Mongolie, mais à Bar-le-Duc, au 5 rue des manitous, qu’on fabrique cet outil! Toutes mes excuses à ce valeureux pays de l’Escargot! (où on les compte huns par huns?)
, le 14.07.2015 à 18:35
François, à ta demande générale, je parlerai de l’Émeu la prochaine fois!
, le 14.07.2015 à 18:51
Merci, merci, tellement merci.
, le 14.07.2015 à 18:52
Bon…
En fait, je dis merci, je suis le chef ou bien?
Quand je demande, j’obtiens.
Tu l’as compris.
C’est bien.
, le 16.07.2015 à 17:03
Moi c’est le cri de la vache qui m’émeut
, le 16.07.2015 à 19:36
Beau projet, d’autant que naturellement l’émeu m’émeut.
C’est plus fort que moi, je ne peux pas lutter.
Plus fort que l’autruche, que je soutiens pourtant pour m’en sentir parfois très proche, et dont les pseudos comportements ont été bassement exploités par nombre d’artistes reconnus ou s’en revendiquant.
Et voilà que les meuh demandent légitimement a être pris en compte.
Tout tremblant d’impatience, je ne trouve rien de mieux à dire que :
Courage, Modane, on est tous derrière toi, prêts à te soutenir :D