Dimanche j'ai été au cinéma.
Cela reste un évènement pour moi ces derniers temps compe tenu de l'arrivée de la seconde (qui a 10 mois).
Vu le tarif d'une place de cinéma et le coût d'une baby sitter en plus, je fais contre mauvaise fortune bon coeur et me programme plusieurs séances quand ma dame et mes demoiselles sont en vacances.
J'ai toujours pris énormément de plaisir à aller au cinéma.
J'ai entretenu une relation constante avec cet art et ce plaisir (je dois avoir près de 400 blu-ray chez moi).
J'ai une préférence pour la dernière séance. Moins de monde. Souvent des gens comme moi qui veulent absolument voir le film à la dernière séance et qui savent apprécier ce moment. Parfois la salle est vide, parfois pleine. Une salle vide c'est triste mais c'est le jeu.
Hier j'ai pu constater quelques évolutions qui m'ont chagriné et d'autres qui m'ont fait sourire. Vous savez ce sourire de plaisir parce que cela fait du bien.
D'abord toutes ces bornes qui délivrent les tickets et qui remplacent les caisses. Il n'y a plus cette saveur de la file d'attente. Cette effervescence avant la séance. Les gens qui commencent à parler du film qu'ils vont voir.
A la limite autant passer tout de suite à l'utilisation de l'application dédiée et supprimer cet objet qui narguent les gens qui travaillent dans un cinéma.
Ensuite les tarifs tant des places que des services annexes qui sont de plus en plus exhorbitants alors que le personnel est en chute libre. C'est invraisemblable. Quand j'étais étudiant, on pouvait se faire une séance pour 20 francs français. Là c'est au minimum 40 balles (6€).
Enfin, la propreté. C'est simple, les gens sont des porcs. Et cette état de fait s'étend loin en dehors du cinéma.
Il semblerait qu'il existe une règle de vie très spéciale, celle qui veut que les gens n'en ont rien en foutre à partir du moment où ils ne sont pas chez eux. Et je ne parle pas des toilettes, c'est pire.
J'ose espérer qu'ils ne sont pas comme ça chez eux.
Mais assez parler des points négatifs.
Revenons au plaisir.
Le plaisir d'une image bien réglée. Parce que là c'est mon plaisir coupable. Comme la musique pour toi François.
Si je vais au cinéma c'est pour ça (j'ai passé des heures à régler mon téléviseur pour voir un rendu le plus proche possible pour la lecture des blu-ray). Cette image dite cinéma que l'on ne ressent que sur un écran décent.
Et pour le coup, à Paris, j'ai la chance d'avoir des artistes dans ce domaine. Une séance au Max Linder Panorama me donne des frissons dans le dos. Je vous laisse consulter le site du cinéma pour prendre connaissance de leur matériel et des réglages effectués. C'est impressionnant. L'image en est parfois palpable.
La plaisir de la recherche du film que vous voulez voir. L'heure, le contexte, l'envie du moment, la salle, les gens qui vous accompagnent ou pas. Pour moi, une séance de cinéma, c'est comme aller prendre un verre avec des copains ou voir une exposition. C'est une envie qui me prend et que je dois combler.
J'ai vu certains films 4 ou 5 fois au cinéma.
J'en vu certains en 2D et en 3D juste pour me faire ma propre opinion sur les deux versions et savoir celle que je préfère.
J'ai revu au cinéma des films que j'ai découverts à la télé juste pour le plaisir de les voirs au cinéma dans des conditions optimales (Lawrence d'Arabie, Shining, 2001 Odyssée de l'Espace, Le Parrain, Star Wars).
Le plaisir de partager un moment de communication avec d'autres pendant une séance. Je ne parle pas forcément des gens qui vous accompagnent et encore moins de discuter. Je parle des voir ou sentir ces gens autour de vous qui ont peur, qui pleurent ou qui se marrent. Ces gens qui s'ouvrent, qui se laissent aller parce que nous sommes tous égaux, spectateurs devant un film. Sans critère de distinction, sans jugement. Que tu aimes ou pas ce que tu regardes, tu le partages avec des inconnus sans t'en soucier. Tu ne leur parleras peut-être pas mais ce moment là tu l'as partagé avec eux. Comme pour un concert, vous vous retrouvez avec des personnes qui ont au moins un point en commun avec vous. Et ça fait du bien de communiquer ouvertement à notre époque.
Et hier j'ai découvert un nouveau service. Le coffre à casque moto ou de scooter. Et ça c'est génial.
Et pour mon plus grand plaisir, après une trop longue absence, l'hotesse qui vous vend les confiseries dans la salle. J'étais ému. Cela m'a rappelé toutes ces séances où tu voyais circuler des dizaines de glaces ou autres entre les gens pour ceux qui étaient installés au milieu d'une rangée. J'en ai souri.
Dimanche, après ma séance, je suis rentré et j'ai regardé un autre film chez moi posément. La saveur n'était pas la même. Le film était très bien, l'image bien réglée, le son correcte sans plus (pas la place pour un système dédié et les hauts-parleurs des télés d'aujourd'hui sont à la limite du convenable), lumière éteinte, canapé confortable et pourtant ce n'était pas pareil. Je ne partageais pas.
J'ai prévu de retourner au cinéma mardi et peut-être une autre fois encore avant le retour des mes trois princesses.
Bonne journée.
, le 18.08.2015 à 07:04
À Paris, le quartier de mon enfance était la rue Raymond Losserand, coupée par la rue Boyer Barret. Dans cette rue, voisinaient le commisariat de police et le cinéma Olympic, avant que Frédéric Mitterand le reprenne et le fasse migrer dans la rue en face, rue Francis de Présenssé.
Je me souviens que le prix des places était 1,50 FF
, le 18.08.2015 à 07:23
Il y avait un cinéma à Wavre, les places étaient à 20 BEF (1972) . Cela fait 50 euro-cent !
Maintenant, c’est au moins 7€.
Pour le reste, le cinéma est devenu une entreprise qui doit rapporter de l’argent. Il y a des bons films et le reste …
, le 18.08.2015 à 09:10
Bien d’accord avec le passage sur les prix exorbitants… sauf qu’en Suisse c’est plutôt 20 francs (mais 20 francs suisses, hein, pas français), et 6 euros c’est plutôt le prix du coca ou de la petite portion de pop corn à l’entracte…
, le 18.08.2015 à 09:31
Je ne mets plus les pieds dans les complexes multi-salles. Prix effarants, joli quand on rentre, l’impression d’être du bétail quand on sort…. odeurs de bouffe, slurp de glace au coca et j’en passe.
2 ex. j’vais voir gladiator, dans l’espace d’entrée juste à coté de ma salle, d’énormes haut parleurs et un type qui aboye acompagné par un autre qui fait du scratch, j’ai été le 3° à me lever pour demander l’arrêt du bruit peu compatible avec l’époque romaine, refus du monsieur, prise de son micro hf et explosion de celui-ci sur le sol, arrêt du bruit, profil doux de ma part à la sortie ou 4 malabars scruttaient les personnes, je leur ai fait mon plus beau sourire….
Autre jour, un client 4m devant moi qui a filmé l’écran avec son tél. durant toute la soirée…
J’ai la chance de connaitre une salle de cinéma à l’ancienne, c’est une association sans but lucratif( équivalent loi 1901 en france, je ne sais pas si cela existe en Suisse) les projectionnistes sont tous bénévoles, ils viennent de s’équiper du dernier cri en matière de projecteur, 5 euros l’entrée et ils passent toutes les nouveautés.
pour les lecteurs belges de cuk c’est ici
cliquer sur la photo pour voir le programme de la semaine.
, le 18.08.2015 à 11:01
Oui Ysengrin, l’Oympic c’était surtout Carole Roussopoulos, une femme formidable, trop tôt disparue. Ah oui, elle s’appelait aussi de Kalbermaten et était valaisanne. Que de grands souvenirs.
, le 18.08.2015 à 11:58
@Ysengrain, & aux autres parisiens du 14,
Et ben moi, le quartier de mon enfance à Paris, c’était la rue Cels, qui donnait d’une part, dans la rue Auguste Mie (prolongement de la rue Raymond Losserand) et qui coupait la rue Froidevaux et l’avenue du Maine, d’autre part dans la rue Fermat, qui coupait la rue Froidevaux et la rue Daguerre…
Les Blousons Noirs des quartiers Plaisance & Edgar Quinet ne s’aimaient pas…
Souvenirs, souvenirs…Des années 60, 61, 62 peut-être?
Le cinéma de quartier, mais la classe, le « Maine Palace » (aujourd’hui rasé) donnait une séance unique à 14h le jeudi à 1 (un) franc.
On faisait la queue avant l’ouverture des portes et toute la jeunesse du quartier s’engouffrait, dissipée, dans la salle…
1 franc, qui dit mieux ?
, le 18.08.2015 à 13:00
Comment est ce possible ? J’avais oublié le Maine Palace !!
, le 18.08.2015 à 17:02
En réalité, la qualité de projection de la plupart de ces salles était immonde. Image rognée,flous insistants, copies rayées parfois, pour gagner du temps, le projectionniste passait de 24 à 26 images par seconde . Et le son était une calamité. Dans les cinéma britanniques on pouvait au moins fumer.
Et comme en Suisse, les distributeurs étaient à la traine, on partait depuis Genève en Deux Chevaux, roulant à peu près toute la nuit, pour aborder les salles du Sixième Arrondissement avec le dernier Godard, le dernier Rivette et une ou deux comédies musicales américaines . Donen, Minelli, en prime.
Mais l’es plus belles projections resteront celles de l’ancien Palais des festivals à Cannes, toujours inégalées : Le choc de l’arrivée dans la lagune de Mort à Venise de Visconti.
, le 18.08.2015 à 18:28
@ysengrain & ZITOO : Nous nous sommes certainement croisés dans les années 70, j’ai passé l’essentiel de mon enfance/adolescence juste à côté, dans le sud du 6e. J’ai fait mes études (entre autres) au Collège Stanislas et à la fac de droit d’Assas. Ah, les squatts de la rue Losserand et du passage de l’Ouest pour consommer des substances illicites, les cinémas X de la bien nommée rue de la Gaîté où l’on se glissait par les sorties de secours car encore mineurs, le célèbre disquaire Clémentine, les acrobaties en skate-board sur la dalle Montparnasse, … Pas vraiment de nostalgie, mais plein de souvenirs !
Pour en revenir au sujet, je suis assez grand amateur de cinéma et il n’est pas rare que j’aille voir trois ou quatre films par semaine, parfois même beaucoup plus. Bon public, je m’immerge complètement dans l’atmosphère des salles obscures. Je ne connais pas de meilleur moyen pour s’évader. Avec les abonnements illimités que proposent les gros distributeurs, cela ne coûte pas si cher que ça : une vingtaine d’euros par mois en solo, moins du double à deux. J’apprécie les « multiplex » récents pour la qualité du son et des écrans, le confort des sièges. Mieux encore, certaines grandes salles proposent maintenant des sièges numérotés, ce qui permet de réserver en ligne une bonne place à l’avance, et de pouvoir ainsi arriver juste avant le début du film, en s’affranchissant des vingt minutes de publicité et de bandes-annonces. Plus besoin de retirer de billet, celui-ci étant dématérialisé sous la forme d’un QR Code à scanner sur le smartphone. La diversité de la programmation s’est aussi beaucoup étoffée ces dernières décennies et la plupart des salles parisiennes diffusent les films en version originale.
Malheureusement, un « fléau » s’est abattu depuis quelques années sur les cinémas en France : la généralisation de la vente de pop-corn, confiseries, et autres saloperies du genre. Aujourd’hui, même en première ou dernière séance, il est presque impossible de voir un film sans être incommodé par des odeurs de nourriture et les crissements d’emballages. Je trouve ça absolument insupportable ! La plupart des spectateurs se comportent comme s’ils regardaient la télévision, seuls dans leur salon. Ils en oublient tout respect pour leurs voisins, mais aussi et surtout pour l’oeuvre elle-même. Le cinéma n’est plus art, mais devient consommation et divertissement. Je suis aussi sidéré de voir le nombre de personnes occupées à communiquer par SMS ou à consulter leur compte Facebook pendant le film. Et que dire de l’état des salles une fois vidées de leur public : une véritable porcherie, constellée d’emballages, de canettes vides et de seaux de pop-corn renversé.
Voilà donc qu’aujourd’hui, j’ai de moins en moins envie d’aller au cinéma. J’achète des DVD et des Blu-ray, je loue très régulièrement des films via l’Apple TV et je viens tout juste de commencer à explorer l’offre Netflix. Les possibilités techniques des installations de « home-cinéma » actuelles rendent l’expérience de plus en plus proche de celle des salles obscures, l’enfer des autres en moins.
Alors, est-ce être un vieux con que de ne pas supporter le pop-corn au cinéma ?
, le 18.08.2015 à 18:32
Euh … j’étais en 4 ème année de médecine, je dormais chez moi 4 jours par mois – pour récupérer des nuits d’hôpital que j’enfilais pour gagner ma vie.
À cette époque pas de cinoche
, le 18.08.2015 à 21:26
Certes non, très cher!
(Ou alors, j’en suis également un, ce dont j’ai l’outrecuidance de douter!)