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Vi­ve­ment que cela se ter­mine !

C'est le 18 oc­tobre que le des­tin de tou(te)s les po­li­ti­ciennes et po­li­ti­ciens suisses ayant des am­bi­tions na­tio­nales se jouera ! C'est aussi à ce mo­ment-là que la po­li­tique suisse re­trou­vera enfin la sé­ré­nité et la rai­son, si né­ces­saires à l'éta­blis­se­ment des consen­sus, base fon­da­trice de l'Etat fé­dé­ral. Car s'il existe un terme pour qua­li­fier la po­li­tique suisse, c'est le consen­sus. Bien que mal­mené de­puis dé­cembre 2007 et la fa­meuse évic­tion de Ch. Blo­cher du Conseil Fé­dé­ral (exé­cu­tif na­tio­nal), on ne peut pas dire que la po­li­tique suisse brille par ses coups d'éclats ou ses lé­gen­daires confron­ta­tions gauche-droite. Non, la qua­lité pre­mière de la po­li­tique suisse est de faire les choses de ma­nière posée et ré­flé­chie (qui a dit lente ?) dans le but d'ob­te­nir un consen­sus en­glo­bant un maxi­mum de convic­tions po­li­tiques. Même si d'au­cuns pensent plu­tôt que la ca­rac­té­ris­tique pre­mière de notre po­li­tique est l'en­nui, je tends à pen­ser que cette po­li­tique est bien plus cap­ti­vante que celles pra­ti­quées par nos voi­sins fran­çais ou par les amé­ri­cains, ryth­mées par les coups d'éclats, les dé­cla­ra­tions à l'em­porte-pièce et les blo­cages ins­ti­tu­tion­nels.

Mais comme chaque quatre ans, un vent de tem­pête souffle sous la cou­pole fé­dé­rale : 2015 est année élec­to­rale ! Fini les consen­sus, fini les ten­ta­tives d'écoutes de l'autre, il faut que chaque can­di­dat existe ! Et pour exis­ter, cer­tains n'hé­sitent pas à faire n'im­porte quoi ou ré­agir n'im­porte com­ment. C'est donc en tant qu'ob­ser­va­teur ama­teur (qui dit po­li­tique, dit for­cé­ment une vi­sion par­ti­sane) de la po­li­tique suisse que je vais vous par­ler des choses qui m'agacent, des com­por­te­ments qui m'énervent ou des dé­bats qui m'ont fait sou­rire. Bien évi­de­ment, cela ne sera qu'une frac­tion de ce que nos chers po­li­ti­ciens peuvent pro­duire...

 

Du mo­ment qu'on parle de nous...

S'il y a bien un parti qui est prêt à tout pour qu'on parle de lui, c'est l'Union Dé­mo­cra­tique du Centre (UDC) ! Je ne vais pas vous par­ler de leurs sem­pi­ter­nelles pro­vo­ca­tions sur l'asile, l'Eu­rope ou autres ten­ta­tives d'iso­ler la Suisse du reste du monde. Non, ce se­rait bien trop fa­cile car pour ces élec­tions fé­dé­rales, le parti nous a pondu une perle ! Afin de ren­trer dans la mo­der­nité, afin d'ex­po­ser son coté connecté et « jeune », le parti... euh plu­tôt les pontes alé­ma­niques ont dé­cidé de nous ré­ga­ler avec une pe­tite vidéo qui mé­rite bien qu'on s'y ar­rête un ins­tant :

 

Cli­quez, vous ne serez pas déçu !

 

Que dire ? Qu'il est ra­frai­chis­sant de voir un Conseiller Fé­dé­ral pous­ser la chan­son­nette ? Que les va­leurs hé­lé­vé­tiques passent né­ces­sai­re­ment par l'adop­tion d'un joli Bou­vier ber­nois ? Que vont dire nos amis va­lai­sans et leurs fa­meux Saint-Ber­nard ? Blague à part, que peut-on pen­ser d'un tel ac­ces­soire de cam­pagne ? Vi­si­ble­ment, bien que pre­mier parti de Suisse, les pontes alé­ma­niques pré­fèrent s'adres­ser à leur base pay­sanne plu­tôt qu'aux ci­ta­dins élec­teurs et veulent res­ter an­crés dans les va­leurs ul­tra-tra­di­tion­na­listes qui ont fait le suc­cès du parti. Cela peut se com­prendre, mais bi­zar­re­ment (l'est-ce vrai­ment ?), cela ne semble pas plaire à tout le monde : no­tam­ment les par­ti­sans ro­mands de l'UDC, dont le ma­gis­trat va­lai­san et Conseiller Na­tio­nal Oskar Frey­sin­ger qui ré­sume fort bien la si­tua­tion : « C'est vrai­ment un truc de suisse-al­le­mand... Cela ne s'adresse pas aux in­tel­lec­tuels ». Je n'au­rais pas dit mieux !

Alors que la par­tie ger­ma­no­phone de l'UDC dé­cide de s'illus­trer via un petit film, il n'en fal­lait pas plus pour que la par­tie ro­mande ré­plique sous la forme d'une pièce de théâtre en trois actes : dans le rôle de l'hé­roïne F. Des­pot, pré­si­dente de l'UDC Vaud. Dans le pre­mier acte, on ap­prend que la pré­si­dente subit les affres d'un maître chan­teur qui dé­tient un en­re­gis­tre­ment fait à l'insu des par­ti­ci­pants d'une réunion du co­mité di­rec­teur de l'UDC Vaud par la pré­si­dente elle-même. Alors qu'elle af­fronte l'ire des pontes du par­tis, pous­sée à la dé­mis­sion, cette chère pré­si­dente ré­siste contre vents et mar­rées et seul un congrès ex­tra­or­di­naire pourra scel­ler son des­tin ! Le deuxième acte com­mence deux jours avant le fa­meux congrès : on y ap­prend que le co-lis­tier au Conseil des Etats de la chère pré­si­dente, M. Buf­fat, est à son tour visé par une plainte pour vio­lences et har­cè­le­ments conju­gal. Tout se dé­ci­dera dans le troi­sième acte : le congrès ex­tra­or­di­naire de l'UDC Vaud. C'est avec une grande mi­sé­ri­corde que le congrès ab­sou­dra sa pré­si­dente de ses pê­chers re­pen­tis et noiera le pois­son de l'af­faire Buf­fat dans l'eau bé­nite res­tante. Il ne reste plus qu'à sa­voir si le pu­blic aura ap­pré­cié le spec­tacle et si le ti­cket sera ga­gnant. Mais ça, nous ne le sau­rons que le 18 oc­tobre.

 

Pé­da­lage, ré­tro­pé­da­lage... ca­fouillage !

A la Pro­tec­tion Ci­vile, et pro­ba­ble­ment dans les autres corps de sau­ve­tage, nous avions entre of­fi­ciers une maxime très par­lante : Ordre + Contre-ordre = Désordre. Comme tou­jours dans les mi­lieux ul­tra-hié­rar­chi­sés, c'est simple mais ef­fi­cace. Or, pour la po­li­tique, il est fa­cile d'ex­tra­po­ler cette maxime de la ma­nière sui­vante : Pé­da­lage + Ré­tro­pé­da­lage = Ca­fouillage ! Et des As du ca­fouillage, nous en avons quelques-uns qui mé­ritent le dé­tour : Adèle Tho­rens-Gou­maz (co-pré­si­dente des Verts Suisse), Toni Brun­ner (pré­sident de l'UDC Suisse) et Fi­lippo Lom­bardi (pré­disent du groupe PDC aux chambres), entre autres.

Hon­neur aux dames donc - ça évi­tera éga­le­ment qu'on me re­proche de me fo­ca­li­ser uni­que­ment sur l'UDC - et à la com­mu­ni­ca­tion des Verts suisses. Comme on peut s'en dou­ter, la vo­ca­tion du parti est l'éco­lo­gie et ce­lui-ci se fait un point d'hon­neur « à tou­jours gar­der une ligne di­rec­trice in­dé­pen­dante des évé­ne­ments ». En li­sant ceci, j'au­rais presque ten­dance à avoir une cer­taine ad­mi­ra­tion pour un parti qui ne cherche ab­so­lu­ment pas à faire de la po­li­tique po­li­ti­cienne et élec­to­ra­liste. Mais c'était trop beau pour être vrai (comme sou­vent en po­li­tique ?) : voilà que juste après l'épi­sode ca­ni­cu­laire des mois de juillet-août, la co-pré­si­dente des Verts, A. Tho­rens-Gou­maz, de­mande un débat urgent aux Chambres Fé­dé­rales. Le sujet ? Le cli­mat et le ren­for­ce­ment des phé­no­mènes cli­ma­tiques ex­trêmes. Tiens donc... For­cé­ment, ce ma­gni­fique ré­tro­pé­da­lage n'est pas passé in­aperçu et je vous en­cou­rage à écou­ter l'édi­fiante ré­ponse de la co-pré­si­dente dans l'ex­cel­lente émis­sion radio de la RTS, Forum : La ca­ni­cule comme vé­hi­cule élec­to­ral ?

Un autre sujet se ter­mi­nant très sou­vent en ré­tro­pé­da­lage de la part de nos po­li­ti­ciens est la ques­tion de la com­po­si­tion du Conseil Fé­dé­ral. Et je dois dire qu'une fois en­core, l'UDC a su se mon­trer la cham­pionne dans cette ca­té­go­rie. Alors que le pré­sident du parti suisse, Toni Brun­ner, an­non­çait dans la presse do­mi­ni­cale que l'UDC avait choi­sit un can­di­dat em­blé­ma­tique pour prendre en main le dos­sier de l'asile et ten­ter de ravir la place de la Conseillère Fé­dé­rale Eve­line Wid­mer Schlumpf, le soir même, le vice-pré­sident O. Frey­sin­ger se char­geait d'at­té­nuer l'af­fir­ma­tion dans l'émis­sion Forum de la RTS... Sim­ple­ment dé­li­cieux !

Dans le même sujet, le dis­cret Parti Dé­mo­cra­tique Chré­tien (PDC) a éga­le­ment eu son petit mo­ment de gloire : le même di­manche où Toni Brun­ner an­non­çait la can­di­da­ture d'A. Am­stutz au Conseil Fé­dé­ral, le Conseiller aux Etats F. Lom­bardi ex­pli­quait aux ci­toyens tes­si­nois que « l'évic­tion de Ch. Blo­cher du Conseil Fé­dé­ral en 2007 était une er­reur ». Il faut sa­voir que l'évic­tion d'un Conseiller Fé­dé­ral est une chose très rare et qu'elle a ici été en par­tie l'oeuvre des membres du PDC. Cette af­fir­ma­tion est d'au­tant plus pi­quante que la dé­marche re­gret­tée a abouti à une si­tua­tion à l'avan­tage du parti vu que la Conseillère Fé­dé­rale Eve­line Wid­mer Schlumpf est assez proche des idéaux po­li­tiques du PDC... Pour ceux que cela in­té­resse, on trouve les ex­pli­ca­tions em­bras­sées du pré­sident du PDC Suisse quand aux af­fir­ma­tions de F. Lom­bardi, dans l'émis­sion Forum à cette adresse.

 

Je t'aime, moi non plus...

Un der­nier phé­no­mène que l'on voit ra­re­ment en po­li­tique suisse, c'est lorsque la confron­ta­tion des idées se mue en guerre de per­sonnes. En règle gé­né­rale, les dé­bats se basent sur l'op­po­si­tion des idées, avec un « cer­tain » res­pect pour la per­sonne avec la­quelle on débat. Mais en cette pé­riode élec­to­rale, le gent­le­man agree­ment ta­cite a ten­dance à s'ef­fa­cer lais­sant place à une guerre d'égos (sou­vent sur­di­men­sion­nés). L'un des meilleurs exemple de ce glis­se­ment vers le déso­bli­geant est le débat entre F. Der­der et J.-F. Rime sur la RTS, tou­jours dans l'émis­sion Forum : Le PLR, le parti des PME ? Sous pré­texte de sa­voir qui de l'UDC ou du Parti Li­bé­ral Ra­di­cal (PLR) re­pré­sente le mieux les pe­tites et moyennes en­tre­prises (PME) dans notre pays, nous avons eu droit à un vé­ri­table pu­gi­lat entre deux per­son­na­li­tés pour­tant re­la­ti­ve­ment proches po­li­ti­que­ment (on es­time entre 70 et 80% la conver­gence des idées entre les deux par­tis, la dif­fé­rence se fai­sant prin­ci­pa­le­ment sur les ques­tions d'im­mi­gra­tion et d'Eu­rope).

Et même si ce genre de dé­bats com­porte ré­gu­liè­re­ment une pe­tite touche co­mique très ap­pré­ciable, je me ré­jouis quand même que chaque po­li­ti­cienne et po­li­ti­cien re­trouve ses es­prits, que les lé­gères ten­sions dûes aux élec­tions et à la concur­rence des autres can­di­dats et par­tis s'apaisent vite pour re­don­ner à la Suisse l'un de ses fon­de­ments : sa sta­bi­lité po­li­tique !

23 com­men­taires
1)
lvme
, le 26.08.2015 à 10:58

Bon, je n’ai pas lu car cela fait 15 ans que j’ai dé­cidé de ne plus perdre mon temps avec la po­li­tique et les po­li­ti­cards.

Même s’il n’a au­cune va­leur lé­gale en France, je vais exer­cer mon de­voir ci­vique avec un bul­le­tin blanc.

En fait, je m’in­ter­roge sur la va­li­dité et le bien fondé du suf­frage uni­ver­sel dans notre sys­tème re­pré­sen­ta­tif. Il ne mène qu’à la cor­rup­tion et à la ma­ni­pu­la­tion.

Fi­na­le­ment, je me bat­trais bien pour un bon petit ti­rage au sort tel qu’il était pra­ti­qué dans les pre­mières dé­mo­cra­ties. Ça nous évi­te­rait un gas­pillage de bande pas­sante avec du vide

2)
ysen­grain
, le 26.08.2015 à 11:55

J’ai ap­pris sur les po­li­ti­ciens suisses ce que je pense des po­li­ti­ciens fran­çais, sans sur­prise.

Les po­li­ti­ciens confondent le plus sou­vent convic­tions et cer­ti­tudes.
Ce qui les amène au moins en France à – soi-di­sant – « prendre des dé­ci­sions » – en fait ils ré­agissent plus qu’ils n’agissent – avec les consé­quences que l’on sait ici: Front Na­tio­nal à 30%, une dette ca­tas­tro­phique, 3,5 mil­lions de chô­meurs « of­fi­ciels » – sans doute pas loin du double – une école dé­truite et des­truc­trice – etc…

3)
fxc
, le 26.08.2015 à 12:37

L’im­por­tant n’est pas d’être élu….. mais réélu.

4)
lu­cien­po­chet
, le 26.08.2015 à 13:13

On ne peut es­pé­rer chan­ger la vie sans chan­ger fon­da­men­ta­le­ment les pra­tiques po­li­tiques : culte de la per­son­na­lité, ido­lâ­trie, perte de lu­ci­dité, sa­cra­li­sa­tion du lea­der, tabou de la cri­tique, dé­lé­ga­tion du pou­voir jus­qu’à la confiance aveugle…

Pour­tant, Louise Mi­chel, Mon­tes­quieu et bien d’autres nous ont pré­venu de­puis long­temps. De plus, échec après échec, l’ex­pé­rience le prouve : le ver du pou­voir est dans le fruit de chaque chan­ge­ment po­li­tique qui pour­rit pré­co­ce­ment.

Alors, stop ou en­core ?

5)
Varal
, le 26.08.2015 à 13:52

C’est mar­rant, vous tapez uni­que­ment du côté droit de l’échi­quier…

Ce qui semble dé­mon­trer une fois de plus que l’on ne met en avant que ce qui nous in­té­resse… et qui ex­cuse donc en par­tie les dé­rives de nos po­li­ti­ciens ;-)

6)
To­TheEnd
, le 26.08.2015 à 15:05

On pour­rait pous­ser en­core le trait en de­man­dant pour­quoi est-ce que les mé­dias parlent de ça jus­te­ment… ces phrases ou mo­tions ou dé­bats qui ne servent jus­te­ment à rien si ce n’est à pla­cer des en­carts pu­bli­ci­taires…

T

7)
ysen­grain
, le 26.08.2015 à 16:33

c’est mar­rant, vous tapez uni­que­ment du côté droit de l’échi­quier…

Je ne la­té­ra­lise pas mes ob­ser­va­tions. Le droite est la droite, la gauche de gou­ver­ne­ment n’est plus de gauche, en France, de­puis le vi­rage so­cial li­bé­ral de Mit­te­rand en 1983. On ne s’étonne pas du score de MLP

8)
Renan Fuh­ri­mann
, le 26.08.2015 à 16:48

@Ivme : Je te re­mer­cie de consi­dé­rer les heures pas­sées à écrire cet ar­ticle comme étant du vide. Ca fait tou­jours plai­sir de s’in­ves­tir bé­né­vo­le­ment pour ce genre de com­men­taires !

@Va­ral : Oulà non, j’ai choisi quelques exemples qui me pa­rais­saient les plus si­gni­fi­ca­tifs. J’au­rai aussi pu par­ler du so­cia­liste R. Nord­man qui salue le fait que la Suisse soit pas­sée quelques jours sans éner­gie nu­cléaire, sans pré­ci­ser que nous im­por­tions mas­si­ve­ment de l’élec­tri­cité al­le­mande… issue des cen­trales à char­bon. Un très bel exemple de NIMBY !

Ou j’au­rai pu par­ler des pro­pos in­sup­por­tables du vert Ch. Van Siger qui consi­dé­rait qu’une simple ani­ma­tion de va­cances de l’ar­mée suisse était en fait un en­rô­le­ment d’en­fants sol­dats.

Par contre, ef­fec­ti­ve­ment, mes convic­tions po­li­tiques sont plus orien­tées à la droite de l’échi­quier (mais au­cu­ne­ment UDC !). Mais vu que je pen­sais pré­sen­ter quelques ac­tions plu­tôt dé­ran­geantes, je pen­sais pas que l’on puisse en dé­duire que je fai­sais de la pu­bli­cité pour cer­tains par­tis.

@TTE : Ca c’est une bonne ques­tion. Mon but est plus d’en­gen­drer chez les gens un peu de recul face à ce qu’ils en­tendent du­rant la pé­riode élec­to­rale et plus gé­né­ra­le­ment à pous­ser la ré­flexion des élec­teurs un peu plus loin que « ce­lui-ci ou celle-ci à une bonne tête ».

9)
Ant
, le 26.08.2015 à 17:00

@Re­nan: Oula… At­ten­tion de ne pas pous­ser la ré­flexion trop loin, sinon comme tu le montre dans tes exemples, on ne sau­rait plus trop pour qui voter!
Et comme tous les goûts sont dans la na­ture, voter à la tête du can­di­dat, ce se­rait peut-être le meilleur moyen pour avoir une classe po­li­tique re­pré­sen­ta­tive de la po­pu­la­tion… Non je dé­conne! Quoi que…

10)
guru
, le 26.08.2015 à 17:06

Il y a deux sortes de po­li­ti­ciens:

1. ceux qui le sont de­ve­nus par la force des choses, parce qu’ils pre­naient des res­pon­sa­bi­li­tés dans la so­ciété,

2. ceux qui le sont de­ve­nus parce qu’ils vou­laient faire une car­rière.

Dans les deux cas, on peut consta­ter que « LE POU­VOIR COR­ROMPT ». Je n’en connais que très peu (et j’en connais un pa­quet) qui ne tombent pas dans ce piège, et ceux-là sont, la plu­part du temps, de la pre­mière ca­té­go­rie.

Il fau­dra tou­jours des hommes et des femmes pour di­ri­ger la col­lec­ti­vité; la dif­fi­culté est de bien les choi­sir…

11)
Ma­dame Pop­pins
, le 26.08.2015 à 17:23

Oui, la classe po­li­tique est dis­cu­table et dis­cu­tée mais…. est-ce que nous, qui cri­ti­quons leurs actes (ou leur ab­sence d’actes), fe­rions-nous mieux à leur place ? Je n’en sais rien et n’ayant au­cune ex­pé­rience po­li­tique, je m’abs­tien­drai de m’aven­tu­rer à af­fir­mer que je se­rais meilleure (ou moins mau­vaise).

Une chose est cer­taine : je dé­teste les cam­pagnes lors­qu’elles de­viennent hau­te­ment ma­ni­pu­la­trices, pen­sant là en par­ti­cu­lier à la 5e ré­vi­sion de la LAI (« stop aux tri­cheurs » et hop, en pas­sant, on coupe des pres­ta­tions qui étaient utiles et né­ces­saires); je pense là à l’im­pres­crip­ti­biité des in­frac­tions d’ordre sexuel sur mi­neurs (ou l’art de faire croire à une per­sonne qu’elle pourra se faire en­tendre de­vant un tri­bu­nal 25 ans après les faits…. créant un nou­veau sen­ti­ment d’aban­don après le non-lieu) : la cam­pagne en­tière était basée sur l’af­fect, l’émo­tion.

Pour le sur­plus, un Conseil fé­dé­ral et une As­sem­blée fé­dé­rale, ce n’est peut-être pas la pa­na­cée mais lorsque je re­garde au­tour de moi, je ne vois pas de mo­dèles qui me semblent plus fa­vo­rables, meilleurs, plus ga­rants du res­pect des droits des ci­toyens : au royaume des aveugles, le borne est roi ! Mais j’ai déjà de l’aci­dité à l’idée que l’UDC veuille la pri­mauté du droit na­tio­nal sur le droit in­ter­na­tio­nal….

12)
pter
, le 26.08.2015 à 17:44

#11: oui, easy… on fe­raient des conne­ries, mais mieux oui, sans pro­blèmes…. les doutes in­duits est leur si­gna­ture. Nous faire croire qu’ils sont des « pro »… haha, quelle prouesse mar­ke­ting!!!!

13)
Dom' Py­thon
, le 27.08.2015 à 08:08

Merci Mme Pop­pins! Par ce qu’en li­sant le billet hier et les com­men­taires ce matin, il me vient une idée :

En fait, je me de­mande si la re­li­gion la plus ré­pan­due, la croyance la mieux par­ta­gée de par le monde, le cou­rant phi­lo­so­phique qui compte le plus d’adeptes, ne pour­rait pas être le « Tous­sisme ». Et sa de­vise, sont credo, son slo­gan, ne se­rait-il pas « Tous des… » En com­plé­tant avec le qua­li­fi­ca­tif de son choix?

14)
Renan Fuh­ri­mann
, le 27.08.2015 à 08:42

@Ma­dame Pop­pins : Je pense ef­fec­ti­ve­ment que nous pou­vons faire mieux que les exemples cités ici vu que d’autres po­li­ti­ciens y ar­rivent. Par contre, de ma­nière gé­né­rale, nous at­ti­re­rions les même cri­tiques que la classe po­li­tique ac­tuelle, ça me semble évident.

Je suis d’ac­cord avec le fait que de­puis quelques an­nées, cer­taines cam­pagnes glissent vers de l’émo­tion­nel de bas étage. Mais cela est dû à la mul­ti­pli­ca­tion des ini­tia­tives pour tout et n’im­porte quoi. Per­son­nel­le­ment, je suis pour haus­ser le nombre de si­gna­tures né­ces­saire à la va­li­da­tion d’une ini­tia­tive ainsi qu’une obli­ga­tion de confor­mité avec le droit in­ter­na­tio­nal. Ca nous évi­te­rait de nous re­trou­ver avec des ini­tia­tives ac­cep­tées mais au final in­ap­pli­cables.

@Dom’Py­thon : On sera tou­jours le con de quel­qu’un :)

15)
lvme
, le 27.08.2015 à 09:28

Renan Fuh­ri­mann.

Je pense qu’il y a confu­sion. J’es­time, et c’est mon avis tout per­son­nel, que la ma­tière, c’est à dire la po­li­tique, consti­tue le vide, pas l’ana­lyse.

16)
De­si­mages
, le 27.08.2015 à 10:04

Pas vrai­ment sur­pris d’ap­prendre que le pré­sident du PDC donne des « ex­pli­ca­tions em­bras­sées », les po­li­ti­ciens aiment qu’on les aime, mais quand même.

17)
To­TheEnd
, le 27.08.2015 à 10:08

Le nombre de si­gna­tures né­ces­saire au lan­ce­ment d’une ini­tia­tive a été revu à plu­sieurs re­prises et de­puis 1999, c’est 150k. Pro­blème, au­jour­d’hui, nous sommes 1.2 mil­lion de plus qu’à l’époque… mais ça n’est pas for­cé­ment un frein aux ini­tia­tives dé­biles car si le sujet est por­teur, un ini­tiant ar­ri­vera à réunir 200k ou même 300k si­gna­tures dans les dé­lais im­par­tis.

Je suis dé­solé mais les mé­dias ne se concentrent que sur des as­pects émo­tion­nels et qui gé­nèrent des ten­sions exa­cer­bées… comme si tout de­vait être ob­servé sous cet angle noir ou blanc alors qu’his­to­ri­que­ment, notre pays est le roi du consen­sus. Mais ça sous-en­tend plus qu’une vi­sion en 1 bit (2 cou­leurs)… mais plu­tôt 24 bits (16.7 mil­lions) pour res­ter dans des exemples IT.

T

18)
yl
, le 27.08.2015 à 11:42

Le nombre de si­gna­tures né­ces­saire au lan­ce­ment d’une ini­tia­tive a été revu à plu­sieurs re­prises et de­puis 1999, c’est 150k.

En fait c’est 100k en 18 mois, le pro­jet du pas­sage à 150k n’avait pas passé la rampe.

Pro­blème, au­jour­d’hui, nous sommes 1.2 mil­lion de plus qu’à l’époque…

Oui, mais sur la même pé­riode le nombre d’lé­cheurs ins­crits n’aug­mente que de la moi­tié, no­tam­ment parce que les étran­gers n’ont pas le droit de vote.

mais ça n’est pas for­cé­ment un frein aux ini­tia­tives dé­biles

En­tiè­re­ment d’ac­cord. Avec beau­coup de fric, la ré­colte des si­gna­tures ne sera ja­mais un pro­blème…

19)
Fran­çois Cuneo
, le 27.08.2015 à 12:58

Bon, vite fait parce que j’ai l’ins­tal­la­tion de El Ca­pi­tan qui at­tend der­rière cette fe­nêtre, et c’est peut-être mon der­nier com­men­taire…

Les po­li­ti­ciens ont le droit de pen­ser d’une ma­nière un jour, et un peu dif­fé­rem­ment l’autre jour. C’est d’au­tant plus dif­fi­cile pour eux que tout reste écrit, filmé, en­re­gis­tré.

Nor­mal qu’il y ait de l’évo­lu­tion chez eux, c’est un mi­ni­mum pour un être hu­main.

Donc tous pour­ris, eh bien non.

Et puis, à mon ni­veau, j’ai di­rigé une com­mune, certes pe­tite. J’ai tou­jours, TOU­JOURS, fait pas­ser les in­té­rêts de la com­mune bien avant les miens. Et en plus, on se fai­sait mar­cher des­sus par beau­coup, tout ça pour des di­zaines d’heures par se­maine et 3000 francs par ANNEE.

Alors bon, res­pec­tons les po­li­ti­ciens hon­nêtes, qui sont tout de même nom­breux.

Et vive la dé­mo­cra­tie qui est le meilleur sys­tème mal­gré ses er­rances par­fois.

20)
Renan Fuh­ri­mann
, le 27.08.2015 à 13:36

@yl : En effet, le nombre de si­gna­tures est res­tée à 100k mal­gré un pro­jet d’aug­men­ta­tion en 1999. Il semble qu’une nou­velle ten­ta­tive d’aug­men­ter le nombre de si­gna­tures soit en cours, mais elle subit les op­po­si­tions fé­roces des so­cia­listes et de l’UDC (les deux par­tis uti­li­sant le plus l’ini­tia­tive comme arme po­li­tique).

Pour ce qui est de l’ar­gent, c’est un sem­pi­ter­nel ar­gu­ment qu’il faut ré­vi­ser : tant l’ini­tia­tive Min­der que celle sur les ré­si­dences se­con­daires ont été lan­cées par des mi­lieux dis­po­sant de moins de moyens fi­nan­ciers que la moyenne « ha­bi­tuelle ».

D’ailleurs, un très joli ar­ticle du Temps nous ré­vèle que les par­tis dis­po­sant le plus de l’ar­gent ne sont pas ceux qu’on croit… A Ge­nève, où il y une loi sur la trans­pa­rence des par­tis, on ap­prend que l’ex­trême gauche est le troi­sième parti en terme de ca­pa­ci­tés fi­nan­cières alors qu’ils sont jus­te­ment les pre­miers à crier sur les moyens im­por­tants des « grands par­tis ». Lien : http://​www.​letemps.​ch/​Page/​Uuid/​acb57970-3c6d-11e5-9458-9f31f164eeae/​Quatre_​idées_­re­çues_­sur_les_­fi­nances_des_­par­tis

21)
Dom' Py­thon
, le 27.08.2015 à 14:09

Après ma pre­mière ré­ac­tion de matin (14) et dis­po­sant d’un poil plus de temps, j’ai envie de pré­ci­ser ma po­si­tion de façon plus consis­tante.

Il y a ef­fec­ti­ve­ment des pro­blèmes dans le monde po­li­tique. Mais y en a-t-il vrai­ment plus qu’ailleurs? Et sur­tout, est-il vrai­ment cor­rect de voir dans ces gens qui vont à re­bours de notre bon sens des tor­dus mal­hon­nêtes et ma­ni­pu­la­teurs, voir des in­com­pé­tents?

Loin de moi la vo­lonté de pas­ser de « tous des cons » à « tous des gen­tils », mais il me plaît de pen­ser que ceux pour qui je ne vote pas sont d’abord des gens qui pensent bien faire. Je pré­tends qu’il y a moins de cor­rup­tion vo­lon­taire et de mal­hon­nê­teté in­ten­tion­nelle qu’on l’en­tend, et plus de bonne vo­lonté qu’on le croit.

Mon père di­sait vo­lon­tiers : « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hom­me­rie ». En ce sens, je pense que ces tra­vers que l’on prête aux po­li­ti­cien-e-s se re­trouvent dans les mi­lieux ec­clé­sias­tiques, mé­di­caux, in­tel­lec­tuels, ar­tis­tiques, com­mer­ciaux, spor­tifs, mé­dia­tiques, fa­mi­liaux, pro­fes­sion­nels, pri­vés, et même, pro­ba­ble­ment, à une échelle in­di­vi­duelle dans nos propres mondes in­té­rieurs.

Mais, bien évi­dem­ment, plus la per­sonne est en vue, plus elle est ex­po­sée aux ju­ge­ments et cri­tiques, donc plus celles-ci sont ai­sées. Et plus sa po­si­tion est une po­si­tion de pou­voir (ou d’in­fluence), plus il de­vient pro­ba­ble­ment dif­fi­cile de tenir une ligne « pure ». Les pe­tits ac­com­mo­de­ments pas­sa­gers, les pe­tites « tri­che­ries » sans gra­vité du quo­ti­dien, les ap­proxi­ma­tions et tâ­ton­ne­ments que nous nous per­met­tons tous sur le plan privé, de­viennent vite l’ob­jet de condam­na­tion lors­qu’il s’agit de la chose pu­blique. Et celles et ceux qui — à tort ou à rai­son — s’en pré­sentent exempt-e-s sont sou­vent les plus in­sup­por­tables et par­fois les plus mal­hon­nêtes (à com­men­cer vis-à-vis d’eux-mêmes).

Je pense que l’en­ga­ge­ment de cha­cun-e n’est pas à re­mettre sys­té­ma­ti­que­ment en cause, même si, ici comme ailleurs, la per­fec­tion n’est pas de ce monde. Et je tiens per­son­nel­le­ment en haute es­time celles et ceux qui, à l’image de la seule po­li­ti­cienne que je connais de près, s’en­gagent sans comp­ter et main­tiennent leur ac­tion dans ce qui leur semble être le bien com­mun, même si cette no­tion ne conduit pas tou­jours à une una­ni­mité quant aux buts et moyens de les at­teindre.

22)
To­TheEnd
, le 27.08.2015 à 14:10

Au temps pour moi mais le pro­blème de fond reste car avec une po­pu­la­tion qui aug­mente, le taux de réus­site d’une ini­tia­tive dé­bile a d’au­tant plus de chances de pas­ser vu la cou­ver­ture mé­dia­tique dont elle bé­né­fi­cie… sans par­ler des ins­ti­tuts de son­dages man­da­tés par les mé­dias qui se trompent et donc biaise to­ta­le­ment les ré­sul­tats.

Faut-il rap­pe­ler que l’ini­tia­tive « Contre l’im­mi­gra­tion de masse » a bé­né­fi­cié de nom­breux son­dages et qu’à l’époque, l’ini­tia­tive de­vait échoué avec 37% des suf­frages selon un pre­mier son­dage de­mandé par la SSR?

10 jours avant, la SSR re­pu­blie un son­dage qui fait men­tion d’un pro­grès mais donne tou­jours ga­gnant le NON.

Com­bien de per­sonnes n’ont pas voté en pen­sant que l’af­faire était dans le sac?

On connait tous la suite.

Je ne doute pas que beau­coup de po­li­ti­ciens tra­vaillent et, dans bien des cas, avec achar­ne­ment. Le pro­blème est gé­né­ral et il fau­dra bien un jour ré­vi­ser le mode de fonc­tion­ne­ment ac­tuel. Grosso modo, les par­tis ne peuvent pas vivre si on ne parle pas d’eux et les mé­dias ne peuvent pas vivre s’ils ne font pas de po­lé­mique avec les po­li­tiques au sens large (pro­jets, idées, ini­tia­tives, vo­ta­tions, etc.).

Nous vi­vons dans un monde com­plexe où l’ego et la fierté na­tio­nale, at­ti­sée par les mé­dias, joue trop sou­vent un rôle pré­pon­dé­rant à l’in­verse du bon sens et de la ré­flexion.

Perso, je suis de plus en plus désa­busé par le manque d’in­té­grité des gens, pas seule­ment sur un plan fi­nan­cier mais aussi et sur­tout in­tel­lec­tuel.

T

23)
Jean-Yves
, le 27.08.2015 à 20:32

N’étant pas suisse, je m’en tien­drai à la conclu­sion de ce billet qui par­ti­cipe à don­ner à ce site son côté trans­fron­ta­lier !-)
D’ailleurs je plus­soie aux posts, cha­cun ayant sa lé­gi­ti­mité.

En France, dans le cadre d’une élec­tion, il s’agit uni­que­ment de dé­fendre un pro­gramme dans des dé­lais au­to­ri­sés. Ça donne des cam­pagnes for­ma­tées, s’ap­puyant sur quelques ar­gu­ments forts, aux­quels les élec­teurs pour­raient être sen­sibles suite aux in­cal­cu­lables son­dages dont nous sommes abreu­vés (mais ra­re­ment su­jets) à lon­gueur d’an­nées.
À croire que les sta­tis­tiques se­raient une science exacte, ce dont les in­ter­ve­nants se dé­fendent pru­dem­ment à cha­cune de leurs in­ter­ven­tions dans les mé­dias radio et télé …

Le jour des ré­sul­tats, le taux d’abs­ten­tion fait sou­vent la une des jour­naux. Lors de mu­ni­ci­pales, ça peut jouer avec les 50%.

Ques­tion :
Pour­quoi, une fois élus, nos re­pré­sen­tants ont-ils sou­vent beau­coup de mal à ex­pli­quer clai­re­ment les rai­sons jus­ti­fiant d’im­por­tantes dé­ci­sions prises dans le cadre de leur man­dat :
– Trop dif­fi­cile à jus­ti­fier ?
– Manque de temps pour en­trer dans les dé­tails ?
– Crainte d’une in­com­pré­hen­sion gé­né­rale ?
– Élu avec 35% de vo­tants, ça suf­fit à lé­gi­ti­mer ?
Au risque de lais­ser pen­ser à l’élec­teur qu’il n’est que l’élé­ment lambda d’un échan­tillon sta­tis­tique …

J’ai pour­tant en­core envie de croire que la dé­mo­cra­tie n’est pas qu’une uto­pie.