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Paris, ça bouge!

Nous ve­nons de pas­ser 5 jours à Paris.

Elle est sim­ple­ment in­croyable, cette ville, qui nous en met plein la vue tous les 50 mètres, par son ar­chi­tec­ture, son am­biance qui peut chan­ger elle aussi d'une rue à l'autre.

Ça, on sa­vait, puisque nous nous y ren­dons ré­gu­liè­re­ment et que nous ne nous las­sons ja­mais de mar­cher, mar­cher, et mar­cher en­core, entre tra­jets par­fois en métro, tel­le­ment fa­cile et simple d'uti­li­sa­tion, que lors­qu'on est dans le métro de New York, on a juste envie de pleu­rer quand on pense à votre chère RATP.

Et avec l'ap­pli­ca­tion Goo­gle­Maps, ou RATP, les tra­jets de­viennent en­core plus simples.

Alors OK, cette année, nous nous sommes fait fouiller par des mi­lices un peu plus sou­vent que d'ha­bi­tude, mais fi­na­le­ment, mal­gré le plan Vigie Pi­rate, pas tant que ça.

Tout juste avons-nous croisé un pa­trouille mi­li­taire lour­de­ment armée se pro­me­nant en pleine butte Mont­martre, une ma­ni­fes­ta­tion de 15 per­sonnes contre l'in­gé­rence chi­noise au Tibet, ca­drée par 10 fois plus de CRS (et je n'exa­gère pas), mais à part ça, il fait tou­jours aussi bon vivre dans cette ville splen­dide.

Cette année, nous avons dé­cou­vert deux nou­veaux en­droits tout sim­ple­ment à cou­per le souffle.

La Phil­har­mo­nie de Paris

Tout d'abord, Rue Jean-Jau­rès, tout près de chez Sa­luki, la Phil­har­mo­nie de Paris, un tout nou­veau bâ­ti­ment pas en­core tout à fait fini d'ailleurs signé Jean Nou­vel.

Ah… juste un petit aver­tis­se­ment ha­bi­tuel: cli­quez sur l'image pour l'agran­dir et sup­pri­mer le flou des aper­çus de Word­Press, puis sur "ou­vrir dans une autre fe­nêtre". Cli­quez en­core pour agran­dir au maxi­mum.

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Une vue ex­té­rieure du bâ­ti­ment

 

Pour­tant, en tant que fi­dèle lec­teur de Dia­pa­son, je sais.

Je sais que la Phil­har­mo­nie est en plein dans les dé­pas­se­ments de bud­gets.

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Éton­nante fa­çade

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Oui… éton­nante…

 

Je sais aussi que Nou­vel a re­fusé d'inau­gu­rer la salle, tel­le­ment il se sent ba­foué en tant qu'ar­chi­tecte res­pon­sable de l'œuvre.

Lisez cet ar­ticle: mal­heu­reu­se­ment, il ex­plique le manque de fi­ni­tions ou de fi­ni­tions bâ­clées que nous avons consta­tées avant sa lec­ture. Le bâ­ti­ment n'est pas fini d'ailleurs, et je me de­mande bien quand il va l'être puisque nous avons vu 4 ou­vriers tra­vailler sur le toit in­fé­rieur pas ter­miné, un peu à la bri­cole, et, pour ne prendre que cet exemple, tous les joints du par­vis (in­croya­ble­ment com­pli­qué, quel tra­vail épous­tou­flant) ont déjà pété, il va fal­loir tout re­faire.

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Deux ou­vriers, sans caque, fixant des plaques qui ne doivent pas rien peser, à la force du poi­gnet… Je n'os pas ima­gi­ner ce qui pour­rait se pas­ser si une de ces plaques tom­bait pen­dant la pose, alors que plein de gens cir­culent des­sous…

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Le sol, sur des mil­liers de m2… Com­ment ont-ils monté ça? Dom­mage que sur­tout à l'ex­té­rieur, la plu­part des joints sont déjà en très mau­vais état.

 

Il s'agit cer­tai­ne­ment d'un gouffre fi­nan­cier im­por­tant pour la France, écla­bous­sant tous les par­tis, puisque ce bâ­ti­ment a été conçu et lancé sous l'ins­ti­ga­tion de Chi­rac, Vil­le­pin, De­lanoë, confirmé en pleine crise par Sar­kosy et "ter­miné" sous l'ère Hol­lande.

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Pour aller aux toi­lettes… C'est beau n'est-ce pas?

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Dans tous les cou­loirs de l'en­trée, des di­zaines de mil­liers de plaques de métal sont sus­pen­dues pour le pla­fond.

 

Je sais que suite à ces dé­pas­se­ments, toute la France en souffre au ni­veau de ses conser­va­toires, le gou­ver­ne­ment so­cia­liste cou­pant les cor­dons de la bourse pour ces der­niers, es­ti­mant que les gens qui aiment la mu­sique clas­sique sont des nan­tis, et qu'ils n'ont qu'à payer eux-mêmes plei­ne­ment les cours de leur pro­gé­ni­ture.

Je suis de gauche, mais alors ce genre de dé­ci­sions me tue.

C'est tel­le­ment dom­mage, la mu­sique clas­sique fran­çaise étant jus­qu'à ce jour à un très haut ni­veau, en par­ti­cu­lier de par sa for­ma­tion.

Et j'ima­gine que tous les ar­tistes haut de gamme fran­çais ne sont pas des en­fants de nan­tis, et qu'ils n'au­raient peut-être pas percé s'ils n'avaient pu pro­fi­ter de la for­ma­tion pos­sible jus­qu'à ces der­niers mois.

Alors bon, je peux com­prendre qu'on peut en vou­loir à la Phil­har­mo­nie, qui as­sèche les ré­gions parce qu'on ne peut pas don­ner par­tout.

Et la par­tie n'est pas tout à fait ga­gnée pour La Phil­har­mo­nie, voyez plu­tôt!

Pour en re­ve­nir à cette toute nou­velle salle…

Nous avons pro­fité d'un concert gra­tuit, donné à 18 heures plu­sieurs jours par se­maine, les pré­ludes, don­nés par des élèves du Conser­va­toire à rayon­ne­ment ré­gio­nal de Paris (CRR)

  • Piotr Ilitch Tchaï­kovski
    Trio en la mi­neur, op 50 (1er mou­ve­ment)
  • Olga Kir­pi­chevapiano
  • Vera Lo­pa­tinavio­lon
  • Jé­rémy Genetvio­lon­celle
  • Six ro­mances, op 73
  • Clé­mence Pous­sinso­prano
  • Emiri Wadapiano

Alors, com­ment dire…

Le ni­veau des ar­tistes d'abord…

Gran­diose, à tirer les larmes.

Faut dire que Tchaï­kowski, ce n'était pas for­cé­ment ma tasse de thé, même si j'ai adoré l'opéra Io­lenta, qui vient de sor­tir chez Deutsche Gram­mo­phon.

Mais en fait, je me rends compte que j'adore ce com­po­si­teur, comme j'adore Brahms et tous les ro­man­tiques.

Tant le trio que les ro­mances, c'était sim­ple­ment ma­gni­fique, à dres­ser les poils comme on dit.

Mais ce qui m'a frappé aussi, et qui a per­mis ce grand mo­ment d'émo­tion, c'est la qua­lité ma­gni­fique de l'acous­tique de cette salle de la Phil­har­mo­nie.

Nous étions à 20 mètres des ar­tistes, et nous en­ten­dions le crin des ar­chets, la dif­fé­rence du son du vio­lon selon la po­si­tion qu'il avait, nous en­ten­dions le souffle sor­tir des ouïes, c'était juste im­pres­sion­nant.

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Vue gé­né­rale de la salle.

 

Cette salle in­croyable en ma­tière d'ar­chi­tec­ture est un mer­veille en ma­tière d'acous­tique.

Toutes les nuances sont sub­ti­le­ment res­sen­ties, et la ré­ver­bé­ra­tion est une pure mer­veille, par exemple dans les en­vo­lées de Clé­mence Pous­sin, les notes sont d'une pré­ci­sion in­croyable, mais avec… cette ré­ver­bé­ra­tion que l'on peut trou­ver dans les ca­thé­drales.

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Par­tout où l'on re­garde…

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…c'est plus in­croyable en­core…

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…et tou­jours pour la beauté du son.

 

Un ma­gni­fique tra­vail d'ar­chi­tecte et d'acous­ti­cien.

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L'orgue, d'une éton­nante lé­gè­reté.

 

Un su­perbe tra­vail des ar­tistes, qui vont tous aller très loin, j'ose l'es­pé­rer.

Alors bon… Tout cela a coûté très cher, mais quelle réus­site mu­si­cale, dans tous les sens du terme!

 

La Fon­da­tion Louis Vuit­ton

La deuxième grande sur­prise de ce sé­jour, ça a été la vi­site de l'in­croyable Fon­da­tion Louis Vuit­ton.

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Une ap­pa­ri­tion ma­gique

 

Là, nous sommes au ni­veau de Mon­sieur Eif­fel.

Dans cent ans, des gé­né­ra­tions d'en­fants au­ront envie d'al­ler voir cette œuvre in­croyable conçue par le gé­nial Frank Gehry, qui a réa­lisé tant d'œuvres in­croyables, comme celles que vous pou­vez voir sur ce lien.

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Vue de der­rière

 

Ce bâ­ti­ment est im­pres­sion­nant de par sa com­pli­ca­tion, sa réa­li­sa­tion (mon Dieu, mais com­ment ont fait les in­gé­nieurs et les réa­li­sa­teurs des idées de Gehri?), de par les vues qu'ils nous pré­sente de la Dé­fense, de la Tour Eif­fel, du jar­din d'ac­cli­ma­ta­tion.

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L'élé­gance ab­so­lue…

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Une vue de la Dé­fense comme un ta­bleau…

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En en­fi­lade, la Tour Eif­fel, mais vous de­vrez la cher­cher, elle se mé­rite, elle est bien ca­chée:-)

 

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Le jar­din (un bout du jar­din) d'ac­cli­ma­ta­tion.

 

Nous avons eu l'oc­ca­sion de voir une très belle ex­po­si­tion, les Clés d'une Pas­sion. Voici d'ailleurs la pré­sen­ta­tion du concept de cette expo, donné par FLV elle-même:

La Fon­da­tion Louis Vuit­ton pré­sente, dans le cadre de la troi­sième phase de son inau­gu­ra­tion, une im­por­tante ex­po­si­tion in­ti­tu­lée Les Clefs d'une pas­sion. Cette ex­po­si­tion à ca­rac­tère his­to­rique se tien­dra du 1er avril au 6 juillet 2015. Elle réunit un choix res­treint d'œuvres ma­jeures fon­da­trices de la mo­der­nité qui ont contri­bué à chan­ger le cours de l'his­toire de l'art du XXe siècle, de Mon­drian et Ma­le­vitch à Ro­thko, de De­lau­nay à Léger et Pi­ca­bia, de Munch à Dix et Gia­co­metti, de Ma­tisse à Kupka et Se­ve­rini.

Dans la conti­nuité de ce qui avait été an­noncé, Les Clefs d'une­pas­sion ex­prime la vo­lonté de la Fon­da­tion de col­la­bo­rer avec des ins­ti­tu­tions mu­séales ma­jeures, fran­çaises et in­ter­na­tio­nales, au­jour­d'hui parmi les prê­teurs: le musée de l'Er­mi­tage, Saint-Pé­ters­bourg ; la Tate Modem, Londres ; le MoMA, New York; le Munch Mu­seum, Oslo; le Gug­gen­heim, New York; le Ge­meen­te­mu­seum, La Haye ; le Musée Pouck­hine, Mos­cou; le Kröller Miiller, Ot­terlo; le State Rus­sian Mu­seum, Mos­cou; le MNAM Centre Pom­pi­dou, Paris ; la Kuns­thaus, Zu­rich; le MOCA, Los An­geles.

Ma­gni­fique.

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ah… le voici enfin de face, ce vais­seau.

 

Trois heures de bon­heur à contem­pler les œuvres, l'ar­chi­tec­ture, la vue, un en­droit à ne man­quer sous aucun pré­texte.

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À noter que contrai­re­ment à La Phil­har­mo­nie, les fi­ni­tions du bâ­ti­ment sont gran­dioses: tous les dé­tails sont soi­gnés, la réa­li­sa­tion semble sans faille, même dans les es­ca­liers: ah… quand il y a l'ar­gent pour réa­li­ser les choses, elles sont pour le moins bien faites.

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Alors voilà: rien que la vi­site de ces deux lieux vaut un nou­veau dé­tour de quelques jours à Paris.

Avec l'im­pres­sion que notre gé­né­ra­tion est aussi ca­pable de réa­li­ser des choses in­croyables, qui fe­ront date pour les siècles à venir.

Pour un pays qu'on dit déses­péré par­fois, eh bien c'est d'au­tant plus gran­diose.

Bravo.

Pour finir, quel plai­sir d'avoir pu vi­si­ter l'école de Zit (ENSAD), d'avoir pu ren­con­trer pour la pre­mière fois (d'ha­bi­tude, c'est lui qui es­saie de venir en Suisse, mais il n'ar­rive ja­mais, trahi par la tech­nique de ses mo­teurs Mer­cedes) Sa­luki et Ma­dame, ainsi que Guillôme, à qui d'ailleurs nous de­vons la joie d'avoir pu vi­si­ter la Fon­da­tion Louis Vuit­ton, car sans ses conseils, nous n'au­rions même pas pensé à y aller.

En plus, nous avons bi­gre­ment bien mangé dans un res­tau­rant super sym­pa­thique, le "Saint Jacques" situé à l'angle de la rue du même nom et du bou­le­vard de Port-Royal.

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En fait, la fa­çade nous vient contre, comme si elle tom­bait… Mais on di­rait un effet de zoom.

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Mon­sieur Sa­luki en per­sonne

 

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ainsi que Mme Sa­luki

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et Zit, que vous connais­sez déjà…

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Et pour ter­mi­ner, Guillôme, que vous connais­sez aussi de par ses ar­ticles sur Cuk…

 

Nous pas­sâmes donc ces 5 jours dans un bon­heur in­té­gral, qui n'avait d'égal que la plé­ni­tude du so­leil qui ne nous a pas quit­tés de lundi à ven­dredi.

Amis fran­çais, vous avez une bien belle ca­pi­tale, merci de nous en faire pro­fi­ter.

22 com­men­taires
1)
PSPS
, le 13.04.2015 à 04:54

Juste un dé­tail, pour le fun : dans notre cher et vieux pays, le terme « mi­lices » ren­voie à un as­pect assez peu glo­rieux de notre his­toire…
Peut-être vau­drait-il mieux lui sub­sti­tuer l’ex­pres­sion consa­crée « forces de l’ordre » :-)

2)
To­TheEnd
, le 13.04.2015 à 07:55

Ah Paris… jolie ville! Mal ha­bi­tée mais jolie ville qui peine à se mo­der­ni­ser;-)

T

3)
Fran­çois Cuneo
, le 13.04.2015 à 08:42

De mon côté, j’ai vu des gens très sym­pas.

Dans la rue, plu­sieurs n’ont pas hé­sité à venir nous pro­po­ser leur aide lorsque nous cher­chions notre che­min, les gens à l’hô­tel étaient ado­rables.

Non… moi je la trouve plu­tôt bien ha­bi­tée, cette ville.

4)
To­TheEnd
, le 13.04.2015 à 09:26

Aha­ha­hah… d’où la dif­fé­rence entre être un tou­riste et être un ré­sident…

T

5)
Vin­di­ca­ti­fredo
, le 13.04.2015 à 09:27

Bon­jour
Je viens de temps en temps pos­ter un com­men­taire mais là je ne pou­vais pas ré­sis­ter car quand on me parle de Paris, je suis conquis.
J’ai tra­vaillé une di­zaine d’an­nées à la tour Eif­fel , En­suite quelques an­nées comme chauf­feur ac­com­pa­gna­teur pour faire vi­si­ter la ca­pi­tale aux tou­ristes étran­gers, et pour ter­mi­ner je tra­vaille à la RATP de­puis une quin­zaine d’an­nées.
Je suis donc un pa­ri­got pur jus(au ni­veau pro­fes­sion­nel car j ha­bite en ban­lieue juste à côté du quar­tier chi­nois:ivry sur Seine,mais je suis né à Paris ), Pa­name ,je t’ai dans le sang!!!
J ai quelques pho­tos en stock (sur mon compte Fli­ckr :https://​www.​flickr.​com/​photos/​vindicatifredox/​sets/​72157634018166745/​ )
Ayant 45 ans et connais­sant Paris de­puis l’âge de cinq ans(ma mère nous ba­la­dait sou­vent au jar­din du Luxem­bourg et aux tui­le­ries), c’est sur que la ville a beau­coup changé ,elle s’est beau­coup em­bour­geoi­ser, elle a perdu une cer­taine âme ,de l’époque des pho­tos en noir et blanc …

J en connaît pas mal de fa­cettes et j en dé­couvre tous les jours !!!
Cher Fran­çois ,la pro­chaine fois ,faites moi signe ,je me fe­rais un plai­sir de vous em­me­ner dans mon pa­name!!!
Ps: ap­pa­rem­ment mon­sieur to­theend connaît tous les pa­ri­siens…

6)
Ca­plan
, le 13.04.2015 à 09:37

Enfin de jo­lies pho­tos sans com­men­taires sur les exifs! Il y a pro­grès! On voit que tu te dé­tends!

Et un grand bon­jour ré­tro­ac­tif aux Sa­lu­kis, à Zit et à Guillôme (ce petit jeune que je n’ai ja­mais ren­con­tré en vrai).

7)
Sa­luki
, le 13.04.2015 à 09:45

 »Ville mal ha­bi­tée » me contraint à ré­agir…

Paris est une ca­pi­tale, avec ses tra­vers et ses bons angles.
Dans ma vie pro­fes­sion­nelle, j’ai eu à vi­si­ter soixante-dix pays.
C’est tou­jours avec bon­heur que je suis re­venu dans ma ville na­tale. Flo­rence est ma­gni­fique, mais elle est aussi grande qu’un ar­ron­dis­se­ment de Paris, et il y en a dix neuf autres. Flo­rence est ma­gni­fique, mais sa ban­lieue, Prato, par exemple, n’a rien à en­vier à Au­ber­vil­liers…

La Phi­lar’ est ma­gni­fique, mais à deux pas d’un îlot de pau­vreté où les ré­seaux de so­li­da­rité s’échinent en al­pha­bé­ti­sa­tion …pas seule­ment pour des im­mi­grés. Et, comble, il y avait même une Suis­sesse d’ori­gine dans le groupe d’ASL (ate­lier so­cio-lin­guis­tique) que j’ani­mais.C’est ça aussi, le 19ème ar­ron­dis­se­ment.

Le Sony ar­rive à faire des mi­racles (je sais l’œil du chas­seur prime sur le fusil) et à me don­ner fi­gure hu­maine. Cette photo va me res­ser­vir avec l’ac­quies­ce­ment du dé­ten­teur de co­py­right .
Un der­nier point : j’ai eu les mêmes sou­cis avec le mo­teur d’un félin bon­dis­sant, comme je l’ai ra­conté à Fran­çois qui n’est pas prêt à ac­cep­ter mon co-voi­tu­rage et craint en­core plus que je ne fasse  »le coup de la panne » à Ma­dame K !

8)
Tom25
, le 13.04.2015 à 10:19

Ma mère a du se rendre à paris suite au décès d’une grande tante et elle est ren­trée en­chan­tée de sa vi­site à La Fon­da­tion Louis Vuit­ton. Ma sœur, pa­ri­sienne, lui avait conseillé d’y aller.

Si quel­qu’un a l’adresse email de Zla­tan Ibra­hi­mović, merci de lui faire suivre le lien du bel ar­ticle de Fran­çois. Peut-être qu’il aura moins envi de dire « Pays de merde » grâce à l’ar­ticle de Fran­çois.
Bon, par contre, fau­dra es­sayer de cou­per les com­men­taires, sinon il sera conforté dans son idée « Fran­çais, tous des cons ». ;-) .
Sa­per­li­po­pette, quand vous êtes Jour­na­liste ET Fran­çais, vous n’avez pas d’autre choix que de chan­ger de bou­lot ou de na­tio­na­lité. Gar­der les deux n’est pas pos­sible !

9)
guru
, le 13.04.2015 à 12:54

Des vi­sages sur des noms connus… et ap­pré­ciés. Merci Fran­çois. Et un jour vient faire un tour à Bruxelles.

10)
Mar­cOS
, le 13.04.2015 à 13:21

Oui, Fran­çois !
Un jour à Bruxelles ! Ce sera l’oc­ca­sion de voir que Fran­çois Cunéo existe vrai­ment :-)

11)
Iris
, le 13.04.2015 à 14:50

Un petit cou­cou ami­cal aux cu­kiens pa­ri­siens! (même s’il en manque un…)
Ça fait plai­sir de re­voir des vi­sages connus.

Comme toi, je re­grette que les conser­va­toires des autres villes pâ­tissent de la fac­ture énorme de cette struc­ture. On met l’ar­gent pour le pres­tige, le tape-à-l’oeil dans la ca­pi­tale, au dé­tri­ment des pe­tits ins­ti­tuts de pro­vince qui font un tra­vail plus dis­cret mais né­ces­saire.

Quant à ces bâ­ti­ments sor­tis de l’ima­gi­na­tion sans li­mite des ar­chi­tectes, en effet ils offrent de beaux points de vue mais je me fais un peu de souci sur leur fa­culté à vieillir sans se dé­gra­der. Par­fois les in­gé­nieurs en ma­té­riaux doivent se faire des che­veux blancs.

12)
Guillôme
, le 13.04.2015 à 20:07

Ravi que la vi­site de la Fon­da­tion Louis Vuit­ton t’es en­thou­siasmé!

Moi, j’ai été sous le charme de la beauté de ce ba­ti­ment qui est aussi im­pres­sion­nant sur le plan tech­nique!

13)
twoo­tis
, le 13.04.2015 à 22:38

Merci pour cet ar­ticle. J’ha­bite à 15km, et je n’ai pas réussi à trou­ver le temps d’al­ler ne se­rait-ce qu’ad­mi­rer ces deux oeuvres. C’est dé­cidé j’y vais ce WE !

14)
Argos
, le 14.04.2015 à 06:31

Juste un petit mot à pro­pos de la mu­sique, des conser­va­toires et des soi-di­sant so­cia­listes qui pré­tendent que la mu­sique clas­sique c’est pour les nan­tis : Au Vé­né­zuela,avant même l’ar­ri­vée de Cha­vez, une ex­tra­or­di­naire ex­pé­rience, ap­pe­lée El Sis­tema, a consisté dans l’ap­pren­tis­sage de la mu­sique clas­sique au­près des classes dites dé­fa­vo­ri­sée. Un ex­tra­or­di­naire mou­ve­ment qui a donné l’un des plus grands chefs d’or­chestre contem­po­rains, Car­los Du­da­mel, qui va peut-être de­ve­nir le pro­chain di­rec­teur mu­si­cal de la Phil­har­mo­nie de Ber­lin et donc suc­cé­der à des Furtwängler, Ka­ra­jan et Ab­bado. Mais ces « so­cia­listes » pa­ri­siens doivent à peine connaitre leur nom.

15)
Sa­luki
, le 14.04.2015 à 17:21

Ça tombe bien, cet après-midi, Du­da­mel, était sur Mezzo HD.

Pour ce qui est de la qua­lité de vie au Vé­né­zuéla, à part les oli­garques, au­jour­d’hui tout le monde crève la dalle : la plu­part des pro­duits de pre­mière né­ces­sité sont im­por­tés, voire même de l’es­sence puisque l’es­sen­tiel du « brut » pro­duit est ex­porté tel quel.

Je ne vois pas vrai­ment l’im­pli­ca­tion nau­séeuse des « so­cia­listes pa­ri­siens » dans les choix de mu­sique clas­sique ou non. Il y a mal­heu­reu­se­ment des places va­cantes dans les conser­va­toires pa­ri­siens, et au moins un par ar­ron­dis­se­ment, deux dans « mon » XIXe, puisque le se­cond est le Ré­gio­nal.

Nous avons or­ga­nisé un concours « Tho­mas Kuti » où la cla­ri­nette était/est à l’hon­neur cette année, le cor l’an der­nier, le piano , l’an­née pré­cé­dente et la gui­tare au­pa­ra­vant. Le lau­réat pia­niste était sur France Mu­sique juste avant la grève des ra­dios, un demi-fi­na­liste était un des trois jeunes ta­lents aux Vic­toires de la Mu­sique
Les jeunes par­ti­ci­pants –non pro­fes­sion­nels– ne sont pas venus en voi­ture avec chauf­feur aux ré­pé­ti­tions et éli­mi­na­toires.
Pour Paris, les éli­mi­na­toires ont eu lieu dans le tout-nou­veau, tout-beau Conser­va­toire du XIIe ar­ron­dis­se­ment, les demi-fi­nales ont eu lieu la se­maine der­nière à Cli­chy-la-Ga­renne et réuni 14 concur­rents dont aucun n’avait de smo­king ou de robe à fal­bala. Mais tou(te)s ont un sacré ta­lent.
La fi­nale na­tio­nale aura lieu fin mai à Deau­ville et… ce sera extra !

C’est cer­tain qu’au­jour­d’hui après avoir écouté, en im­posé, près de 20 fois les 2e et 3e mou­ve­ments du concerto KV 622 de Mo­zart, il me ré­sonne en­core dans la tête… Mais Berg, Weber, en pas­sant par De­ni­sov, De­bussy ou Brahms pour les pièces libres m’ont mon­tré qu’il n’y a pas que le PSG qui dé­place l’in­té­rêt des jeunes ta­lents. Et pour bien moins cher qu’une place au Stade de France.

Un der­nier point : un des membres du Jury était Les­ter Chio…d’ori­gine vé­né­zué­lienne – et heu­reux d’être à Paris so­liste et pro­fes­seur- aux côtés de Pierre Gé­nis­son, etc…

16)
To­TheEnd
, le 14.04.2015 à 18:28

la plu­part des pro­duits de pre­mière né­ces­sité sont im­por­tés, voire même de l’es­sence puisque l’es­sen­tiel du « brut » pro­duit est ex­porté tel quel.

L’es­sence est im­por­tée car les raf­fi­ne­ries lo­cales ne sont pas ca­pables de trai­ter le pé­trole local… sans par­ler des baisses des stocks de pé­trole avec, pour consé­quence, un amoin­dris­se­ment de la pro­duc­tion de -35% sur 10 ans… et puis il y a la cor­rup­tion, un pro­blème tel­le­ment énorme que plus per­sonne n’en parle.

Pour le reste, ce pays est en train de vivre un réel fiasco loin des mé­dias trop oc­cu­pés à nous par­ler des mêmes choses…

T

17)
my­vista
, le 14.04.2015 à 18:54

Quelques re­marques d’un pa­ri­sien de­puis plus de 50 ans :

Tout d’abord, je suis très im­pres­sionné par l’image glo­bale qu’offre Paris à ses vi­si­teurs. Y ha­bi­tant et tra­vaillant, j’ai pro­gres­si­ve­ment perdu cette fa­culté d’émer­veille­ment et dois par­fois for­cer ma mo­ti­va­tion pour sor­tir et pro­fi­ter de cette chance.

Oui, la Fon­da­tion Vuit­ton est ter­mi­née au ni­veau « state of the art ». Fran­che­ment,
« j’y di­ne­rais vo­lon­tiers par terre ». Elle a bé­né­fi­cié d’un fi­nan­ce­ment 100% privé, au contraire de la phil­har­mo­nique qui a eu, et c’est dit par le ré­dac­teur, no­tam­ment à sup­por­ter les pro­blèmes bud­gé­taires et cer­tains er­re­ments de dé­ci­deurs pu­blics. Mais la FLV a am­puté le Jar­din d’Ac­cli­ma­ta­tion d’une par­tie im­por­tante, LVMH
en étant de­venu le conces­sion­naire il y a une bonne dé­cen­nie et demi, avec l’idée que l’ex­ploi­ta­tion de ma­nèges plus ou moins en bon état n’était pas né­ces­sai­re­ment leur am­bi­tion, mais plu­tôt à terme la pos­si­bi­lité de construire en plein bois de Bou­logne, dans un jar­din exis­tant de­puis 100 ans et qui ap­par­tient au pa­tri­moine des pa­ri­siens, qui abrite 3 clubs hip­piques où l’on peut mon­ter dès 3 ans pour pas cher, et qui font l’ob­jet de pres­sions à la fer­me­ture. Une his­toire de fon­cier vous dis-je. Pas seule­ment bien sur.

Ce bâ­ti­ment peut être ap­pré­cié comme étant re­mar­quable. C’est ce que j’en pense.
Il n’em­pêche que la Fon­da­tion a réussi ce que d’autres moins ma­drés, moins bien
dotés, avec un car­net d’adresses moins puis­sant, n’au­raient même pas pu ima­gi­ner au re­gard des règles d’ur­ba­nisme en vi­gueur dans cette par­tie de Paris (à la­quelle le bois ap­par­tient). De convic­tion plu­tôt li­bé­rale éco­no­mi­que­ment, là, la loi du mar­ché, je ne l’aime pas, quelle que soit la qua­lité de l’as­sem­blage bois, béton et verre, ce n’était pas né­ces­sai­re­ment l’en­droit,alors que cer­tains ma­nèges non vi­sibles sans tor­ti­co­lis de­puis les ter­rasses de la FLV tombent en ruines, un peu comme au Pra­ter à Vienne.

La photo de­puis la FLV de la Tour Eif­fel est amu­sante. Celle de la FLV de­puis la Tour
l’est moins. Du 2ème étage de la Tour, on se de­mande ce qu’est cette « noix » qui
dé­passe consi­dé­ra­ble­ment du bois, par dé­fi­ni­tion plat par ailleurs. Peut-être que
l’oeil des vi­si­teurs de la Tour s’y fera … ou pas. On ne pourra pas com­pa­rer la FLV à
la py­ra­mide du Louvre, par exemple, avec ou mal­gré les scan­dales que sa construc­tion avait en son temps dé­clen­chés et qui au­jour­d’hui, du moins en sur­face,
rem­plit très bien son of­fice.

Voir aussi comme c’est dit ci-des­sus com­ment cela va vieillir et la do­ta­tion à
l’en­tre­tien pour les pro­chaines dé­cen­nies. Il est juste de re­gret­ter comme ci-des­sus
que cette manne n’ait pas pro­fité à des struc­tures cultu­relles moins ma­jes­tueuses,
pré­exis­tantes, pas du tout éli­tistes, mais plus in­dis­pen­sables au lien so­cial dans les
quar­tiers pa­ri­siens où les as­so­cia­tions ar­tis­tiques peinent à ras­sem­bler de quoi
bou­cler leur bud­get. Certes, quand il y a de l’ar­gent … mais faut-il de l’ar­gent pour construire et va­lo­ri­ser les oeuvres comme le fait la FLV d’une part, et d’autre part uti­li­ser ces mêmes fonds pour faire mo­di­fier à conve­nance per­son­nelle des règles et des sites qui font aussi par­tie du pa­tri­moine ?

Ef­fec­ti­ve­ment, mi­lice n’est pas dans le vo­ca­bu­laire uti­lisé pour re­pré­sen­ter autre chose que les sup­plé­tifs (et plus) fran­çais des troupes d’oc­cu­pa­tion al­le­mandes pen­dant la 2ème guerre mon­diale. En re­vanche, le dé­ve­lop­pe­ment des po­lices pri­vées, puisque c’est de cela qu’il s’agit, est im­pres­sion­nant (on es­time leur nombre com­pris entre 2 et 3 fois celui des forces de l’ordre ha­bi­li­tées et agis­sant sous com­man­de­ment mi­nis­té­riel élec­tif (Po­lice na­tio­nale, Gen­dar­me­rie, Po­lice mu­ni­ci­pale). Il est par­fai­te­ment exact que la pré­sence po­li­cière dans Paris est plus im­por­tante qu’il
y a un an, et moins qu’il y a 2 mois. Je ne m’éten­drai pas sur les causes que cha­cun
connaît ni sur les ré­flexions sur l’uti­lité sup­po­sée par les uns ou les autres de la
pré­sence vi­sible des forces de l’ordre.

18)
Argos
, le 14.04.2015 à 22:36

Pas envie de po­lé­mi­quer, Sa­luki. D’abord j’avais pré­cisé que El Sis­tema da­tait d’avant Cha­vez. Il se trouve que ce pro­gramme conti­nue. Il se trouve que j’étais par­ti­cu­liè­re­ment cri­tique avec l’URSS, elle n’en avait pas moins une des plus grandes écoles de piano du monde.
En re­vanche, je te conseille de consul­ter les édi­to­riaux de ma­ga­zines comme Dia­pa­son ou Clas­sica qui se dé­so­lent de la po­li­tique ab­surde des qui rend de plus en plus dif­fi­cile l’ac­cès aux conser­va­toires d’ar­ron­dis­se­ment pour les re­ve­nus mo­destes.

L’un des ad­joints à la culture s’était déjà dis­tin­gué en ten­tant de faire in­ter­dire une ex­po­si­tion des pho­tos en cou­leurs prises pen­dant l’Oc­cu­pa­tion. Cela n’en­trait pas dans sa vi­sion…

19)
zit
, le 15.04.2015 à 07:34

Purée, ça dé­forme les op­tiques Sony : les bâ­ti­ments que tu as pho­to­gra­phié, ya pas un mur droit ! Même DXO n’a rien pu faire ? ;oD

z (ce qui ex­plique nos gueules sur les pho­tos, je ré­pêêêêêêêêêêêêête : en vrai, on est beau­coup beau­coup plus beaux ;o)

20)
To­TheEnd
, le 15.04.2015 à 09:58

La photo de­puis la FLV de la Tour Eif­fel est amu­sante. Celle de la FLV de­puis la Tour l’est moins. Du 2ème étage de la Tour, on se de­mande ce qu’est cette « noix » qui dé­passe consi­dé­ra­ble­ment du bois, par dé­fi­ni­tion plat par ailleurs. Peut-être que l’oeil des vi­si­teurs de la Tour s’y fera … ou pas. On ne pourra pas com­pa­rer la FLV à la py­ra­mide du Louvre, par exemple, avec ou mal­gré les scan­dales que sa construc­tion avait en son temps dé­clen­chés et qui au­jour­d’hui, du moins en sur­face, rem­plit très bien son of­fice.

Si les gens se de­mandent ce que c’est et bien on peut dire que l’opé­ra­tion est réus­sie… le but d’une telle construc­tion est bien de faire appel à la cu­rio­sité des gens et au de­meu­rant, les in­vi­ter à une vi­site.

Pour ce qui est de la py­ra­mide, ou­verte en 1989, je la trouve tou­jours aussi moche et si elle ne pro­voque plus de scan­dal, c’est juste parce que tout le monde a fini par s’ha­bi­tuer à voir cette hor­reur là. Pour ce qui est de rem­plir son of­fice, un grand po­teau avec une icône dé­fi­nis­sant l’en­trée du Louvre avec un trou au mi­lieu de la cour au­rait tout aussi bien fait l’af­faire…

Thème déjà re­pris à mainte re­prise ici mais pour moi, même si j’adore Paris d’un point de vue ar­chi­tec­tu­ral, c’est une ville qui dé­note à la per­fec­tion toute la dif­fi­culté à tra­ver­ser le temps. Sous l’ex­cuse de pré­ser­ver une ville en l’état, n’im­porte quelle as­so­cia­tion de pauvres types peut faire ca­po­ter un pro­jet am­bi­tieux et por­teur pour une ville… d’ailleurs, y a qu’à voir le nombre de pro­jets blo­qués à Paris pour se rendre compte que ce n’est plus l’in­no­va­tion qui di­rige l’ur­ba­nisme de la ville la plus tou­ris­tique au monde mais bien quelques as­so­cia­tions de grin­cheux pro im­mo­bi­lisme.

Je ras­sure tout le monde, même à Lau­sanne on a des as­so­cia­tions du même type qui em­pêche toute une ville d’avan­cer avec son temps.

T

21)
my­vista
, le 15.04.2015 à 12:13

@ « To the End »,
Je te lis avec plai­sir d’au­tant que tu illustres très bien le fait que la py­ra­mide du Louvre, de 25 ans d’âge, ne laisse tou­jours pas in­dif­fé­rent. N’est-ce pas aussi la vo­ca­tion d’un tel édi­fice, tout comme la FLV, que de sus­ci­ter le débat et par­fois le désac­cord, au delà des an­nées sui­vant juste sa construc­tion, alors que la plu­part des pa­ri­siens et vi­si­teurs n’ont pas d’es­prit cri­tique à consa­crer à ce bâ­ti­ment ? C’est en soi une vic­toire que de conti­nuer de le re­gar­der, et sur­tout, que cer­tains dont tu fais par­tie conti­nuent de dé­fendre leur opi­nion.

Et que tu penses du sous-sol de cette « voie d’ac­cès » qu’est fi­na­le­ment la py­ra­mide, voie d’ac­cès no­tam­ment aux fon­da­tions his­to­riques du Louvre, et … à une ga­le­rie com­mer­çante dont un in­té­rêt, s’il en faut un, et bien parce que nous sommes sur Cuk, est la pré­sence d’un Apple Store, certes très bien placé, mais l’un des plus moches, pe­tits et chauds qu’il m’ait été donné de fré­quen­ter parmi une bonne cin­quan­taine.
Pour me re­pla­cer dans notre débat, je suis bien plus gêné par le fait qu’on puisse pré­emp­ter une zone boi­sée consa­crée prin­ci­pa­le­ment à la dé­tente des fa­milles parce qu’on en a les moyens (car­net de chèques, temps) que par le « geste » comme disent nos amis ar­chi­tectes, qui est par dé­fi­ni­tion sub­jec­tif, cri­ti­quable et à voir.

Une lutte du même ton­neau est en cours en plein Paris, avec le même don­neur d’ordres, quant aux an­ciens bâ­ti­ments de la Sa­ma­ri­taine, for­mi­da­ble­ment bien pla­cés face à l’Ile de la Cité et au Pa­lais de Jus­tice (Pont-Neuf pour les non-pa­ri­siens) et dont la des­ti­na­tion sou­hai­tée par le nou­veau pro­prié­taire (Hôtel ca­té­go­rie Pa­lace, Ga­le­rie com­mer­çante HdG, une dose de lo­ge­ments so­ciaux …) a jus­qu’à pré­sent été re­fu­sée par la Mai­rie de Paris. Ce refus est mo­tivé non pas en rai­son de la trans­for­ma­tion d’un ma­ga­sin po­pu­laire en « par­ti­ci­pa­tion à la haut-de-gam­mi­sa­tion » de la ville et sa mu­séi­fi­ca­tion (on est à un jet de pierre du … Louvre) mais par le pro­jet ar­chi­tec­tu­ral consti­tué d’un voile de verre et ap­pré­cié par les ser­vices com­pé­tents comme n’étant pas com­pa­tible avec une « bonne in­té­gra­tion » avec le reste du quar­tier (c’est évi­dem­ment bien mieux dit que cela).

Si le lieu est dif­fé­rent, en plein centre de Paris, le pro­ces­sus em­ployé pré­sente des ana­lo­gies avec celui en son temps uti­lisé pour la Fon­da­tion au sein du Jar­din/Bois de Bou­logne et dont on re­con­naît qu’il est com­mun à bien des « pro­jets im­mo­bi­liers de pres­tige ». Les bâ­ti­ments de l’ex- Sa­ma­ri­taine sont fer­més de­puis une bonne dé­cen­nie (pour des rai­sons éco­no­miques et de sé­cu­rité) en­tre­te­nus a mi­nima, comme si l’on sou­hai­tait exer­cer une pres­sion sur les ser­vices com­pé­tents de la mai­rie de Paris, en conser­vant dans l’un des plus beaux sites de cette ca­pi­tale, une sorte de ver­rue qui ne fait que se dé­gra­der. Idem avant la construc­tion de la FLV avec les ma­nèges du Jar­din d’Ac­cli­ma­ta­tion je crois bien pro­priété de fo­rains en conces­sion avec … LV, mais lais­sés pour beau­coup dans un état de dé­la­bre­ment avancé, leur ré­no­va­tion, voire sim­ple­ment leur mise aux normes étant trop coû­teux pour les seuls fo­rains. Rien n’a changé quant aux ma­nèges sauf que cer­tains de­ve­nus non conformes ont du fer­mer, et que la vue na­tu­relle des ter­rasses de la FLV oriente l’oeil sur le « jar­din co­réen », joli es­pace vert, et non sur les ma­nèges et/ou les clubs hip­piques qui pour­tant, oc­cupent la grande ma­jo­rité de l’es­pace res­tant.

Je conserve mon seul pro­blème qui est celui du chan­ge­ment de des­ti­na­tion des ter­rains dans une ville pour­tant hy­per-ré­gle­men­tée, mais selon que vous serez … . A titre de com­pa­rai­son par dé­fi­ni­tion gros­sière, le Gug­gen­heim de NYC pour­rait re­ce­voir des re­proches ana­logues à la FLV, mais il est situé en pleine ville, l’exis­tence même de mu­sées exige des ini­tia­tives cultu­relles in­té­gra­le­ment pri­vées (le « Mi­nis­tère de la Culture » est une étran­geté pour les amé­ri­cains) et s’il était situé dans Cen­tral Park de l’autre côté de la rue, j’au­rais exac­te­ment les mêmes re­marques que pour la FLV. Ceci dit, je conti­nue de croire qu’au pays du li­bé­ra­lisme, l’ob­ten­tion d’un per­mis de construire dans un parc-bois-fo­rêt au­rait posé bien plus de pro­blèmes que dans cette vieille France di­ri­giste et col­ber­tiste. (En re­vanche, les ombres por­tées des nou­velles tours qui as­som­brissent consi­dé­ra­ble­ment le Park n’ont pas été prises en compte). En France et en pas­sant, les éco­lo­gistes alors au gou­ver­ne­ment ont été d’une pu­deur exem­plaire sur le sujet.
Quant à ta der­nière re­marque sur la ca­pa­cité à blo­quer des pro­jets, on ne peut qu’y sous­crire en contem­plant, dé­so­lés, le site de l’Ile Sé­guin, em­pla­ce­ment des usines Re­nault his­to­riques. Fran­çois Pi­nault, très long­temps en concur­rence dure avec le fon­da­teur de LVMH sur le plan bu­si­ness et cultu­rel, et qui sou­hai­tait dis­po­ser d’une par­tie du site pour y im­plan­ter sa fon­da­tion d’art contem­po­rain, a fini, mal­gré le sou­tien du pré­sident de la ré­pu­blique d’alors, Jacques Chi­rac, par ac­qué­rir le Pa­lazzo Grassi à Ve­nise pour y créer sa Fon­da­tion qu’il a en­suite agran­die de la Douane de Mer.

Et les nom­breux re­cours exer­cés contre son pro­jet (Pi­nault) n’ont eu pour effet, 15 ans plus tard, non pas d’en mo­di­fier les contours et d’amé­lio­rer ce pro­jet, mais de conduire son ini­tia­teur à par­tir en Ita­lie avec sculp­tures, ta­bleaux, ins­tal­la­tions et ci­maises.

Ré­sul­tat : pro­jet ex­porté avec suc­cès à Ve­nise (on ap­pré­cie ou pas la Fon­da­tion), dé­ser­ti­fi­ca­tion de l’île Sé­guin, qui n’ac­cueille que des ins­tal­la­tions tem­po­raires et dé­mon­tables comme des opé­ra­tions com­mer­ciales et ins­ti­tu­tion­nelles, l’ex­cellent cirque du So­leil du­rant quelques se­maines/mois. Quant à la Fon­da­tion Pi­nault à Ve­nise, un autre post avec ré­ac­tions, contre-ré­ac­tions et syn­thèse se­rait né­ces­saire pour re­cueillir les ré­ac­tions de ce qu’on a pour cer­tains loupé, pour d’autres à quoi on a échappé !

Dicté à mon mac, sus­cep­tible d’in­clure des er­reurs d’in­ter­pré­ta­tion.

22)
To­TheEnd
, le 15.04.2015 à 14:23

N’est-ce pas aussi la vo­ca­tion d’un tel édi­fice, tout comme la FLV, que de sus­ci­ter le débat et par­fois le désac­cord, au delà des an­nées sui­vant juste sa construc­tion, alors que la plu­part des pa­ri­siens et vi­si­teurs n’ont pas d’es­prit cri­tique à consa­crer à ce bâ­ti­ment ?

Je ne pense pas qu’une fonc­tion du bâ­ti­ment soit de pro­vo­quer le débat… il doit avant tout ré­pondre à un ca­hier des charges. Bien en­tendu, le ca­hier des charges va par­fois à l’en­contre de ce que les « voi­sins » ou « ob­ser­va­teurs » veulent ou ai­me­raient.

Et que tu penses du sous-sol de cette « voie d’ac­cès » qu’est fi­na­le­ment la py­ra­mide, voie d’ac­cès no­tam­ment aux fon­da­tions his­to­riques du Louvre, et … à une ga­le­rie com­mer­çante

Bah je pense que pour un mo­nu­ment qui ac­cueille 9 mil­lions de per­sonnes par an, il n’est pas idiot d’avoir des « ga­le­ries mar­chandes » pour désal­té­rer, ras­sa­sier, etc. tout ce monde… et comme tout ce bor­del n’au­rait ja­mais pu voir le jour en sur­face (pour les rai­sons ci­tées plu­tôt), bah tout en­ter­rer c’est la moins pire des so­lu­tions. Après, comme ce truc à 25 ans et qu’il a été créer avec l’es­prit de l’époque, for­cé­ment, s’il fal­lait le re­faire, on ne le re­fe­rait pas ainsi.

Ceci dit, je pré­cise que ce n’est pas tel­le­ment la py­ra­mide et son ar­chi­tec­ture que je re­mets en cause… un tri­angle iso­cèle étant ce que tu des­sines dès l’âge de 4 ou 6 ans, tout le monde au­rait pu le faire. Ce qui m’a gêné dans ce pro­jet, c’est qu’un Pré­sident à l’ego sur­di­men­sionné prenne pos­ses­sion du pro­jet et le pi­lote à sa guise. Il y avait clai­re­ment une in­ten­tion de lais­ser « sa marque » comme un Pha­raon à l’époque vou­lait la py­ra­mide la plus re­pré­sen­ta­tive pos­sible de son règne… soit quelque chose de gros, cho­quant, énorme, dé­calé, etc. Cette af­faire res­tera pour moi un pan­neau « c’est Mit­ter­rand qui l’a fait » au mi­lieu de la cour des rois de France… un beau sym­bole d’ab­sur­dité pour un mec éti­queté so­cia­liste… ou plu­tôt, des­cen­dant des rois de France.

Enfin, l’af­faire Pi­nault est très re­pré­sen­ta­tive de l’échec d’une po­li­tique ab­surde et il y a des di­zaines d’exemples dont les plus ré­cents sont le Tri­angle de verre, le nou­veau Ro­land Gar­ros (qui risque bien de ne pas voir le jour pour les JO de 2024, bravo) ou en­core Her­mi­tage Plazza… mais la po­pu­la­tion de Paris (mal ha­bi­tée ?) a perdu, dans cette par­tie, un bel écrin à culture. Tant pis pour eux.

Glo­ba­le­ment, je ne vais pas me pro­non­cer sur la forme d’un truc ou d’un autre mais sur le fond, il faut être conscient que dans une ville, c’est im­pos­sible de ne rien tou­cher… à l’image d’un « Grand Paris » qui traine des pieds de­puis 10 ans, réa­li­ser ne se­rait-ce que 1% de ce que Hauss­mann a en­tre­pris il y a 150 ans se­rait tout sim­ple­ment im­pos­sible au­jour­d’hui.

Pour rire, quand il a été dé­cidé de dé­mar­rer les tra­vaux de Hauss­mann, il était avant tout ques­tion de ré­pondre de façon struc­tu­rée aux be­soins d’une po­pu­la­tion qui avait dou­blé en 50 ans [et non pas pour mieux uti­li­ser le canon dans les rues; com­pren­dra qui pourra]. Au­jour­d’hui, 150 ans plus tard et avec une po­pu­la­tion qui a été mul­ti­pliée par 5, il est tout de même ab­surde de pen­ser qu’on peut en­core aller de l’avant en ne tou­chant à rien…

T