PRÉAMBULE
Lorsque j'ai eu devant moi mon premier Apple IIe, le 13 septembre 1984, j'avais trente-huit ans. C'était un achat pratique. Marre de retaper moi-même les devis depuis que ma secrétaire m'avait laissé tomber. Taper, je savais depuis l'âge de douze ans. Mais retaper pour quelques modifications minimes me paraissait idiot alors que je savais qu'on pouvait faire plus simple avec un Apple II qui garderait les originaux en mémoire.
Mon Apple IIe dans son jus de septembre 1984
Les Slots étaient occupés par les Cartes suivantes :
Slot 1 : Carte Parallèle Apple sur laquelle on branchait l'imprimante "Dot Matrix Printer" Apple.
Slot 3 : Carte Extension Mémoire et affichage en 80 colonnes.
Slot 4 : Carte Contrôleur de la Souris Apple.
Slot 6 : Carte Contrôleur des deux DISK II Apple 143 ko.
Il m'avait été livré avec toutes les disquettes d'origine mais pas un seul programme pour l'exploiter réellement ! J'ai passé ma soirée et ma première nuit sur la disquette « Apple présente Apple ». Dur, pour un premier contact !
Heureusement, dès le lendemain 14 j'ai rencontré chez mon revendeur Apple à Dakar un client qui se plaignait d'un logiciel qu'il avait acheté mais qui ne convenait pas du tout à ce qu'il voulait faire. Il me l'a donc aimablement revendu séance tenante.
Ce logiciel, c'était « Jane », premier Intégré entièrement Graphique fonctionnant avec la souris sur l'Apple II : Traitement de Texte - Tableur - Base de Données. Il avait été écrit par Howard Marks, un étudiant du Collège Américain de Paris qui n'avait que seize ans ! On retrouvera Howard Marks dans la première équipe de Calvados qui utilisait l'ordinateur Harris du Collège Américain de Paris comme serveur pour ses premières connexions.
Mon premier courrier sur « Jane », imprimé sur la DMP date du 18 septembre 1984. J'en ai gardé une copie ;-)
Dès le mois d'août 1985, j'ai eu accès au plus fabuleux programme jamais écrit pour une machine 8 bits : « AppleWorks » de Ruppert Lissner. « Jane » finit aux oubliettes sans que je puisse récupérer mes données puisqu'aucune fonction d'Export n'avait été prévue :-(
Mes premiers contacts avec la programmation et un certain état d'esprit, ce fut le Basic de l'Apple II. Ensuite, ce fut ProDOS, que je décortiquais des nuits entières avec le fameux « Prosel » de Glen Bredon.
À l'époque, nous nous sentions comme les maîtres du monde. Pourtant, j'ai très vite été frustré par le constat que pendant toutes mes explorations du Système, je ne faisais que retrouver ce que d'autres avaient écrit. Qui étaient-ils ? Qu'avaient-ils de plus que le commun des mortels ?
Les contacts que j'avais avec les gurus d'AppleWorks qu'étaient Alan Bird et Randy Brandt et certains autres programmeurs des Beagle Bros (nous échangions des astuces sur des disquettes expédiées par la Poste !) me prouvaient qu'il devait exister quelque part sur la planète une variété d'êtres humains dont l'intelligence fonctionnait de manière différente de la normale. Un jour, j'ai compris que je pensais à ces Hackers dont on disait qu'ils avaient rendu possible un nouveau monde, une nouvelle « frontière ».
LES HACKERS
La meilleure définition qu'on puisse donner de ces héros de la révolution informatique est celle qui figure dans le « Jargon File », cette compilation de termes du jargon des hackers réalisée par Eric S. Raymond dès 1994 :
« Hacker : Défricheur. Personne qui aime explorer les détails des systèmes programmables et cherche le moyen de renforcer leurs capacités, par opposition à la plupart des utilisateurs qui préfèrent apprendre le minimum nécessaire. »
À tout seigneur, tout honneur : Steve Wozniak
Ce qu’en dit le « Who's Who de la légende de la Révolution Informatique » :
« Chaleureux, authentique hacker dans le domaine électronique. "Woz" a mis au point l'Apple II pour son plaisir personnel et celui de ses amis. »
Sa volonté était de faire mieux, avec le moins possible des composants disponibles. Il fit de même dans le domaine du logiciel. Après avoir écrit le logiciel de la Carte Contrôleur des Disk II 143 ko que l'on nomma IWM (pour Integrated Woz Machine), il écrivit celui de la Carte Contrôleur des Undidisk 3"5 Sony que l'on nomma SIWM (pour Super Integrated Woz Machine) !
Dans sa conception des circuits et celle des programmes qu'il écrivait, il avait l'élégance créatrice telle que la décrit Saint-Exupéry : « Un concepteur sait qu'il a atteint la perfection non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter mais lorsqu'il ne reste plus rien à retrancher ». On peut opposer sa personnalité à celle d'un autre magicien du Who's Who de la légende de la Révolution Informatique, Steve Jobs :
« Un visionnaire, un jeune qui n'avait rien d'un hacker mais qui s'empara de l'Apple II de Steve Wozniak, s'engagea dans une série de deals astucieux et créa une société qui fut très vite valorisée à un milliard de dollars. »
Les deux Steve à l’époque de l’Apple II
Autres particularités des Hackers
Hormis le fait que les Hackers écrivent le meilleur code du moment, ils le font sans arrogance, dans la bonne humeur et sans se prendre au sérieux.
J’ai le souvenir d’une « Disquette Utilitaires Apple » dont tous les programmes – écrits en Basic – avaient été traduits en français de la meilleure manière et avec quelques remarques ajoutées par le traducteur dont une qui m’avait bien amusé :
REM : C'est chié !
C’était la preuve que le code avait été apprécié par le traducteur, qui lui-même ne manquait pas d’humour ;-)
Les « Easter Eggs » ont toujours été de coutume chez les programmeurs : « Message caché, à titre de plaisanterie dans le code objet d’un programme et destiné à toute personne qui désassemble ou lit le code ».
Les développeurs du Système 7 sur Mac n’ont pas failli à la tradition ! En ouvrant le fichier «System» avec un éditeur de Texte tel BBEdit (ou même avec Word (!) en spécifiant «tout type de fichier»), les premières lignes du code faisaient apparaître le texte suivant :
Version System 7.0.1
Version System 7.5
J’ai le souvenir qu’une des versions ajoutait un nom dans la liste en précisant qu'il y figurait parce que c’était lui qui avait amené les pizzas !
L’invisibilité des Hackers
Dans son utilisation courante des ordinateurs et calculatrices de grande diffusion, le grand public a rarement eu conscience de l’importance du rôle primordial joué par les programmeurs.
Il faut dire que leurs noms apparaissent rarement au générique…
Il a fallu Mark Zuckerberg et le film « Social Network » pour montrer comment Facebook a été créé. Tout est parti d'un algorithme de tri à choix multiples écrit sur une fenêtre de sa chambre à Harvard ! Même si on se doute en voyant le film que c'est important et que ça fait partie du génie de Mark Zuckerberg, on ne verra jamais le « Code » dont les milliers, puis les millions de lignes, donneront le champion des réseaux sociaux utilisé par des centaines de millions d'êtres humains sur la planète.
Penser différemment
Aujourd'hui, les hackers sont en passe de devenir les maître du monde tant le traitement informatique des Big Data est devenu une nécessité impérieuse pour l'Industrie. De quelques individus aux qualités reconnues, on est passé à une période de recrutement de masse avec un constat : le caractère normatif du système éducatif traditionnel est incapable de fournir ces esprits d'un nouveau genre pour qui « Coder » est une seconde nature.
À la tête de projets innovants depuis vingt ans, Xavier Niel l'a tellement bien compris qu'il a créé cette École 42 dont le fonctionnement est révolutionnaire à beaucoup d'égards. Son but avéré : générer les cracheurs de code qui sont nécessaires à l'Industrie pour développer les nouveaux services liés en particulier à l'explosion des objets connectés qu'elle tente de placer sur le marché.
En 1991 sur CalvaCom, les « 42 » étaient de grands animateurs de la Cité Mac. Au-delà de la Cité Mac, Ellen Herzfeld et DoM étaient les spécialistes mondiaux reconnus de la littérature de Science-Fiction francophone et le sont d'ailleurs restés. Pendant longtemps, je n'ai pas compris la signification de leur surnom. Maintenant, je sais.
Les « 42 » – Ellen Herzfeld et Dominique Martel – 39e Convention de SF, Semoy 2012
À tous, Joyeux Noël ! Bon appétit et large soif !
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Marc, l'Africain – MG10 sur Calva de 1984 à 1994
, le 24.12.2014 à 05:54
Au début des annés 90, je rencontrai Helen et DoM dans le club de MacUsers auquel j’appartenais. Recevant une gratification exceptionnelle pour services rendus à mon employeur, j’avais budgeté l’achat d’un écran couleur et d’une carte graphique additionnelle pour étendre les capacités de mon merveilleux SE 30. Ce sont eux qui me l’a fournirent d’occasion, m’offrant la possibilité de visiter leur collection de BD qui occupait alors la presque totalité de leur logement sis non loin de la Gare du Nord. Un souvenir inoubliable !
, le 24.12.2014 à 08:17
Un Apple IIe …..
Que de Nostalgie: mon premier ordinateur et depuis un amour immodéré pour Apple (Apple IIC par la suite, puis le premier Mac etc. etc.). Jamais d’infidélité.
J’avais commencé avec les deux lecteurs de disque externe comme sur la photo puis un duodisk et la fameuse carte chatmauve pour avoir la couleur …
Le premier traitement de texte (Applework il me semble) tenait sur un floppy disk. La façon dont les développeurs devait gérer la mémoire était fabuleuse
Bon je ne vais pas continuer à radoter
Contrairement a la France, en Suède Noel est fêté le 24 soit aujourd’hui. Je vous souhaite donc à tous et à toutes un joyeux Noel
, le 24.12.2014 à 08:24
On ne peut pas oublier les 42 si on les a rencontrés ne serait-ce qu’une seule fois…
Mon premier contact avec eux dans la vraie vie, ce fut lors du repas traditionnel de la Cité Mac de CalvaCom organisé pendant Apple Expo. Il se déroulait cette année-là (laquelle ?) chez un « Chinois » de Belleville. D’entrée, ils m’avaient pris en sympathie et avaient tenu à m’avoir comme voisin de table. Même si tous les convives étaient des adeptes de la « contre-culture » Hacker, les 42 marquaient une sorte de sommet dans le genre.
J’ai donc passé près de quatre heures à table, assis entre Ellen et DoM. Même si je ne buvais plus d’alcool à l’époque, j’en suis sorti complètement grisé par leur conception de la vie et toutes ces sortes de choses.
Pour ceux que la littérature de Science-Fiction en français intéresse, leur site d’anthologie est toujours bien vivant en 2014 :
Quarante-Deux : quelques pages sur la Science-Fiction
, le 24.12.2014 à 10:10
Merci M.G pour ces sympathiques retrouvailles du Mac.
La première fois que j’ai vu (et surtout touché) un Mac, c’était à l’école d’architecture en 1987.
Souvenir, souvenir : D
Je vous souhaite à tous un bon Noël. Que des milliers de bulles éclatent sur votre palais.
, le 24.12.2014 à 10:23
Mais si ! Radotons un peu, c’est le privilège de l’âge ;-)
En fait, le premier Traitement de Texte sur Apple IIe digne de ce nom était AppleWriter. Le module Traitement de Texte d’AppleWorks ouvrait directement les fichiers créés par AppleWriter.
Mais le plus fabuleux des Traitements de Texte pour Apple IIe a été « Gribouille », écrit en Assembleur par Madeleine Hodé, une énarque de près de soixante ans qui ne se satisfaisait pas des logiciels fournis par son Administration. Protégée de Jean-Louis Gassée, elle obtint l’aide de gamins de l’époque pour la programmation en Assembleur à laquelle elle ne connaissait strictement rien. Parmi eux, Joël Bernard, le fameux programmeur de SelfBudget que j’utilise toujours aujourd’hui sous Mac OSX 10.6.8 grâce à SheepShaver (génial émulateur du Système Mac 9.0.4).
C’est vrai que ces programmes tenaient tous sur un floppy disk de 143 ko (AppleWorks complet tenait sur un floppy double-face).
La gestion de la mémoire était à l’époque le souci permanent des programmeurs. Il faut savoir que celui d’AppleWorks, Ruppert Lissner, faisait travailler le programme en Overlay entre la RAM disponible et la disquette. Aujourd’hui, UNIX et donc Mac OSX ne font pas autrement ;-)
De plus, il avait laissé disponible une zone de la RAM pour d’éventuels adds-on à AppleWorks. C’est dans cette zone que se sont engouffrés les Alan Bird et autre Randy Brandt pour charger MacroWorks puis Super MacroWorks qui ajoutaient des fonctions très puissantes au programme d’origine…
Histoire de radoter un peu plus, la configuration qui fut la plus puissante de mon Apple IIe :
Slot 1 : Carte « Super Série » Apple sur laquelle on branchait l’imprimante « ImageWriter II Couleurs » Apple.
Slot 2 : Carte AppleTell de Roland Moréno, avec émulation Minitel en couleurs ;-)
Slot 3 : Carte RamWorks III Applied Engineering 1 méga + 80 colonnes.
Slot 4 : Carte Contrôleur de la Souris Apple.
Slot 5 : Carte Contrôleur des deux UNIDISK 3″5 Sony 1440.
Slot 6 : Carte Contrôleur des deux DISK II Apple 143 ko.
Slot 7 : Carte RamFactor 1 méga sauvegardée via RamCharger et sa batterie.
Comme ProDos bootait en scannant les Slots à partir du plus haut, si on avait sauvegardé ProDOS, un Système et quelques applications sur la RamFactor, il démarrait dessus en une fraction de seconde ! Comme tout mon bazar était branché sur un Bloc Ménager multiprises, lorsque je l’allumais, le programme de démarrage que j’avais écrit était affiché avant la fin du chauffage du tube du moniteur ! La souris était bien entendue reconnue par la plupart de mes programmes, AppleWorks le premier.
Certes, je radote. Mais un boot aussi rapide, je ne l’ai jamais retrouvé sur aucune de mes bécanes ultérieures.
That’s It ;-)
, le 24.12.2014 à 10:40
Salut Marc,
J’ai enfin l’occasion de te dire merci.
Alors Merci.
Bonne journée
Charles
, le 24.12.2014 à 14:13
Bonjour,
Pour « 42 » ? un habitué/fan peut-il éclairer ma lanterne ? (certes je peux surement trouver moult réponses sur le web, mais autant avoir la « bonne » version !?!)
Merci
Bonnes fêtes de fin d’année à tous
Ange (qui a commencé à entrer dans l’univers Apple qu’à partir du mac LC…)
, le 24.12.2014 à 15:01
Ah, mais on tient notre historien, là !
Merci pour ces rappels qui m’ont ravivé la mémoire.
1985 : Macintosh Plus (sans DD), à lecteur de disquettes 800 KB pour le système, + 1 en externe pour les applis et le stockage des fichiers.
Pour les sauvegardes, les fabricants de disquettes ont vécu une période en or …
1989 : SE/30. Une “bombe” avec DD 40 MB et coprocesseur Motorola 68882.
Associé à une ImageWriter II à entrainement par picots permettant de sortir des listings jusqu’à épuisement de l’encre. Exactement ce dont on avait besoin dans ma boîte qui, avant, sous-traitait à un centre de calcul universitaire. L’investissement coutait un bras de l’époque, mais il a été rapidement amorti.
Sans être développeur, on trouvait dans des revues “papier”, accompagnées parfois de la disquette du mois, plein de tuyaux pour bidouiller tout cela au mieux. Depuis, toujours fidèle aussi.
Et les nuages ont remplacé les disquettes …
Pourvu qu’ils ne piègent pas le Père Noël !
Joyeux Noël à tous, dont les défricheurs et autres “maîtres du monde” tels que tu les définis ;-)
, le 24.12.2014 à 15:11
Avec plaisir, puisque je suis moi-même longtemps resté dans l’expectative devant ce « 42 », je partage :
« La Grande Question sur la Vie, l’Univers et le Reste » est – dans l’œuvre de science-fiction de Douglas Adams Le Guide du voyageur galactique – la question ultime sur le sens de la vie.
Une réponse est proposée : le nombre 42, mais le problème est que personne n’a jamais su quelle était la question précise !
Bref, 42 est un nombre légendaire de la littérature de Science-Fiction.
Que l’équipe de Xavier Niel ait donné le nom de 42 à l’école censée former les « petits génies » du futur est au moins la preuve d’une Hacker culture de bon augure ;-)
, le 24.12.2014 à 15:35
Ça, c’est la grande question du moment !
Quant aux disquettes 3″5 de Sony, il y a longtemps qu’elles ont fini chez moi à caler les armoires… C’est le pire support magnétique que j’aie connu en trente ans !
En revanche, un test fait sur un Apple IIe il y a deux mois a permis de constater que les Floppy 143 ko de 1985 fonctionnent toujours sans problème. Étonnant, non ?
Il est vrai qu’avec ses 3 moteurs (1 pour la rotation du disque – 1 pour le déplacement de la tête de Lecture/Écriture, 1 pour l’éjection du disque), le lecteur UNIDISK de Sony était un modèle de complexité et donc source de pannes.
, le 24.12.2014 à 15:38
Mon Dieu ! Qu’ai-je donc fait pour mériter ce remerciement, même tardif à ce que je comprends ?
, le 24.12.2014 à 17:30
Mon Apple II avait aussi les slots complètement remplis, mais je ne sais plus par quoi, sauf une carte : un pseudo-disque de 128 K qui lui donnait l’allure d’une fusée interplanétaire ! C’était en 1982.
, le 24.12.2014 à 18:24
“Penser différemment” …
Beau projet initial, avec pour résultat une interface graphique, accompagnée de quelques belles campagnes de pub !
Le lien avec la Science-Fiction m’a rappelé une lecture ancienne : “La Faune de l’espace” de A. E. van Vogt, écrivain canadien à l’origine d’un terme qui m’a marqué : le Nexialisme.
Je suis tenté de penser qu’il convient assez bien aux méthodes pratiquées par ces défricheurs qui ont fait de l’informatique “pour initiés” ce qu’elle est aujourd’hui.
Post-scriptum :
Hacker : J’aime bien la recommandation française de traduire par fouineur.
Penser différemment : Ce slogan stimulant n’est pas, jusqu’à nouvel ordre, une marque déposée. Rassurés ?
, le 24.12.2014 à 20:16
Je viens de suivre le lien vers le Nexialisme. Je crois en effet que c’est une bonne image du fonctionnement du cursus de l’École 42.
Je cite :
« Dans un premier stade, le nexialisme prône l’utilisation de multiples points de vue pour éclairer l’objet d’étude. On en arrive ensuite, dans un deuxième stade, à l’approche globale et intégrative. Plus largement, il peut s’agir en quelque sorte d’une mise en réseau de savoirs scientifiques distincts pour en sortir une idée atypique, novatrice. »
« Définition : Le nexialisme est une science qui vise l’intégration de toutes les branches de la connaissance contre le cloisonnement en domaines spécifiques. »
D’après ce que j’ai pu en lire, chez 42 le travail commence sur un projet collaboratif à trois élèves. La notion de partage des connaissances évite le cloisonnement et le tout ressort effectivement du Nexialisme.
Si j’utilise de préférence le mot original Hacker, c’est pour deux raisons : son origine sémantique qui le rend difficilement traduisible et le fait que ce soit de l’anglais, qui est qu’on le veuille ou non la langue d’origine de l’informatique.
Je dois dire que lorsque je développe une solution sous FileMaker Pro, j’utilise toujours la version originale en anglais parce que je ne comprends rien aux commandes en français ;-)
Mes utilisateurs travaillent avec la version française, mais comme la « tokenisation » de toutes les commandes est parfaitement gérée, mes développement tournent en français sans problème.
« Penser différemment », c’est le fameux « Think Different » d’Apple, que j’ai toujours trouvé sympa en effet et que personne n’a pensé à déposer ;-)
, le 24.12.2014 à 20:45
Dès 77, un Aplei II+ , avec 2 lecteurs de disquettes. Rapidement un disque dur monstrueux de 15 Mo dont l’alimentation était aussi ènorme qu’elle claquait souvent.
Et puis les idées sur papier afin de structurer nos dossier médicaux.
Dès 1982, je débute les premières lignes de code sur Omnis, projet sui aboutira 2 ans plus tard à la 1ère version de Rein-Formatique, progiciel de gestion de l’insuffisane rénale.
Quand j’ai pris ma retraite en 2013, la version 5 avait pris en charge plus de 2000 patients, évoluant de l’Apple II, au Mac, puis sous Windows puisque le Mac n’était plus pris en charge.TEXTE ITALIQUE
, le 25.12.2014 à 12:16
Ouf ! En lisant le fil de commentaires, j’ai eu peur que personne ne cite Adams dans cette histoire, grâce à @Ange, c’est fait ! Merci.
Comme j’ai débuté en 86 avec un Mac plus avec HD 20Mb, Imagewriter II et modem 1200 bauds, j’avais la chance de ne plus envoyer de disquette par la poste, mais d’envoyer des emails via compuserve ! La classe !
Juste un petit retour à Caesar :
Disons plutôt que les devs sur Unix et BSD ne faisaient pas autrement avant que Lissner n’y pense pour AppleWorks…
, le 25.12.2014 à 13:51
Dont acte ;-)
Dans les années 68-72, l’IBM 360 utilisait déjà cette technique, tant la RAM allouée aux programmes était étriquée. On le voyait très bien à la rotation saccadée des bandes magnétiques qui servaient de mémoire de masse, équivalentes de la disquette sur un Apple II.
À travers les commentaires sur Cuk, je remarque que chacun date souvent les débuts de l’informatique à l’aune de sa propre expérience. Je n’y ai pas échappé…
, le 25.12.2014 à 14:04
Encore plus techno : en 1991, j’ai réinstallé FileMaker à distance depuis Dakar sur un Mac installé à Montréal. La performance était possible grâce à Timbuktu Remote qui permettait de prendre le contrôle du Mac distant et de lui transférer des fichiers après un « Call Back » astucieux qui faisait payer le téléphone International à l’assisté.
Je crois qu’on était à 2400 bauds. Ça a duré 1h42 sans aucune perte de connexion :-)
Comme nous avions chacun deux lignes de téléphone, nous avons pu commenter l’opération qui se déroulait en direct sur nos écrans respectifs. Une vraie magie !
, le 27.12.2014 à 07:58
M.G, une petite question: comment fais-tu pour te rappeler de tout ça? Tu as pris des notes, des photos? Des photos oui, à voir…
Des fois je pense à tous ces logiciels que j’utilisais sous système avant X, qui faisaient partie de mon nécessaire, qui n’ont pas suivi sur X et dont je ne me rappelle même plus le nom!
Ah ben je vois que c’est une longue tradition chez Apple alors!:-) Bon, allez, j’ai lu ton commentaire 5, et j’ai vu qu’un compatibilité existait tout de même entre certains logiciels…
T’as eu du bol! Parce que ça, je m’en souviens, de ces chargements de fichiers de 1 Mb qui mettaient des plombes à passer, et qui plantaient à 99%.:-)
, le 27.12.2014 à 17:43
Ta question m’amuse car je me posais la même à la lecture des « Mémoires » de Bill Clinton. Comment ce mec peut-il avoir gardé des souvenirs aussi précis de toute sa vie passée ?
En ce qui me concerne, tout ce que j’ai écrit dans cet article – ainsi que dans mes commentaires – vient directement de ma mémoire. Parfois je me trompe ou je fais une mauvaise analyse et certains lecteurs de Cuk ne se gênent pas pour me corriger. Comme l’a fait Diego sur l’antériorité d’Unix dans la gestion de la RAM en Overlay telle que programmée par Ruppert Lissner dans AppleWorks. C’est l’un des plaisirs d’écrire sur Cuk.
Les amis qui m’ont connu buvant « n » bouteilles de Johnnie Walker par jour n’en reviennent toujours pas lorsque j’égrène des anecdotes ou des souvenirs lors de nos veillées au coin du feu ou sous les étoiles dans la brousse africaine ! Non, le whisky n’a pas totalement brûlé mes neurones…
Comme l’Apple II a permis la réussite de ma rémission alcoolique, toutes les nuits passées à tenter de comprendre son fonctionnement sont restées gravées dans ma mémoire. Merci Steve Wozniak… Et Steve Jobs ;-)
Je dois à la vérité de dire que je me sers volontiers de Cuk comme « dépositoire » de ma mémoire, en attendant de procéder à une compilation globale avant que mes neurones ne finissent par me lâcher. Cuk, ça vaut mieux qu’un Cloud, avec en plus l’enrichissement apporté par les Commentaires ;-)
Des photos ? J’en ai plein des cartons, y compris des diapos et des négatifs. Je n’ai pas encore trouvé le temps d’activer un scanner Epson acheté spécialement pour la numérisation et l’archivage de tous ces témoignages visuels.
Souviens-toi que toutes les photos qui illustraient mon article sur l’aviation provenaient de recherches sur l’Internet. Je m’en étais d’ailleurs expliqué en début d’article.
Puisque c’est de saison, tu comprendras pourquoi je souhaite longue vie à Cuk !
, le 27.12.2014 à 23:24
Il y avait une remise pour l’achat d’un Mac LC si on ramenait un Apple ][e, et le vendeur avait dit qu’on pouvait ramener une carcasse vide. Mon père avait fait une caisse d’Apple ][e en bois. Bien plus tard, il a trouvé un Apple ][e d’occasion. On en a donc deux, l’un d’eux est dans mon grenier depuis 6 ou 7 ans. Il fonctionnait au moment de monter là haut.
, le 28.12.2014 à 08:14
La politique de rabais important contre reprise d’un ancien modèle a longtemps été celle d’Apple. Cela permettait de relancer les ventes d’un nouveau modèle tout en « tuant » les modèles obsolètes ou considérés comme tels par Apple.
Souvenir d’une visite aux Ulys avec mon revendeur dakarois. Dans un hangar dont la porte était entrouverte, une montagne de LISA qui partaient à la casse. Et quand je dis une montagne, c’était 4 à 5 m de haut sur une centaine de mètres carrés !
Une tentative de récupérer une de ces bécanes pour le fun a déclenché une réponse catégorique « Pas question ! D’ailleurs, vous n’auriez jamais dû les voir… ». À 10 000 dollars pièce, c’était assez écœurant :-(
Il faut se souvenir qu’en 1987, AppleWorks était le troisième programme le plus vendu dans le monde, tous systèmes et bécanes confondus. AppleWorks ne tournait que sur Apple II… Apple a tout fait à l’époque pour tuer l’Apple II et faire enfin démarrer les ventes de Macintosh. Un ami m’avait fait remarquer « Tu as vu, ton truc là, Apple, c’est mort. Maintenant, c’est Macintosh ! ». Cela donne une idée du message passé dans les campagnes de pub Apple de l’époque :-(
« Apple II for ever » était d’ailleurs devenu le leitmotiv de millions d’utilisateurs de l’Apple II qui se sentaient floués par Apple.
Aujourd’hui, la stratégie marketing d’Apple est encore plus efficace : rendre obsolètes les bécanes et les systèmes le plus vite possible, de manière à ce que l’utilisateur ne puisse plus utiliser un produit qui a plus de trois ou quatre ans. Tous les moyens sont bons. Il faut bien continuer à nourrir le monstre…