Bon, il est 1h42 et je me réveille en sursaut me rendant compte que je devais faire un article pour cuk... il y a plus d'une heure et demie de cela. J'avais bien des idées, des projets, mais combler un vide aussi rapidement est assez... comment dire... compliqué ! Oh, je pourrais me confondre en excuses plus ou moins bidon, comme le fait d'avoir quelques petits soucis d'ordinateur ou de santé, mais ce ne serait pas honnête. J'ai simplement O U B L I É.
Ceci étant dit, et au vu de la période, je peux d'ores et déjà me permettre de vous souhaiter un joyeux Noël ainsi que vous présenter tous mes voeux pour la nouvelle année. Et pour bien vous préparer à ces jours de fêtes, j'aimerais vous faire part de l'un de mes pêchés mignons : le vin blanc suisse âgé !
J'entends déjà des voix s'élever pour affirmer que je perds la raison ! Mais non. C'est grâce au Prof. Delessert (que les vaudois connaissent bien, car beaucoup ont souffert avec son livre de géométrie) que j'ai appris à déguster le chasselas ayant quelques années : fini l'horrible pétillement d'une fermentation pas totalement terminée, fini le goût simple d'un cépage trop souvent méconnu, voir méprisé. Avec le temps, le chasselas va se doter de ses meilleurs atouts : présenter une robe soyeuse et subtilement dorée alors que ses arômes vont s'épanouir pour dévoiler des notes majestueuses, profondes et riches, tout en nous offrant une finale minérale et onctueuse ! Tout un programme !
D'ailleurs, l'une de mes dégustations les plus mémorables restera cette bouteille du domaine Dézaley - Marsens, De la Tour, 1971. Avec la famille Pennec, nous avons été conquis par ce Dézaley d'un âge plus que respectable : sa robe d'une couleur jaune or, voir légèrement ambrée nous promettait beaucoup. Mais que dire du premier nez ? Au départ, un peu fermé et austère, après une légère aération, il se révéla d'une fraicheur et finesse remarquable, nous offrant délicatement des senteurs de fruits confits, comme le coing et la figue. C'est seulement en bouche que la typicité du Dézaley se présenta à nous, dévoilant toute sa complexité minérale et un équilibre de saveurs orientales comme le curry dans une finale interminable. Du grand art !
Photo prise par un iPhone, à 2h00 du matin - pas tout à fait réveillé.
Alors oui, n'ayez pas peur et n'hésitez pas à conserver quelques belles bouteilles de vin blanc dans votre cave, surtout du Dézaley. D'ailleurs, pour ceux que cela intéresse, il existe un ouvrage incontournable sur le sujet : « Les 99 chasselas à boire avant de mourir » par Jérôme Aké Béda, aux éditions Favre, 2014. Mais je présenterai cet ouvrage comme il se doit dans une prochaine (et vraie) humeur !
Je vous souhaite encore de belles et joyeuses fêtes à tous !
, le 23.12.2014 à 06:28
Je suis toujours impressionné de la tenue de ces vieux millésimes de chasselas. Les bons sont rares, mais ils valent la peu e d’être découverts.
Quant au livre de Jérôme, a part la couverture qui est, selon moi, dune laideur incommensurable, il est bien écrit et joliment illustre et en effet, les chasselas présentés se doivent d’être découverts ( pour ceux qu’on arrive encore a trouver)
, le 23.12.2014 à 06:56
Renan, je pense que tu devrais envisager des outils de gestion des tâches comme Todoist ou Things, avec des outils de rappel, pour ne plus oublier de rédiger un article :)
, le 23.12.2014 à 07:05
Me souviens aussi très bien de ce vin! Moi qui pensait que les vins blancs ne se gardaient pas… :)
Bonnes fêtes à tous!
, le 23.12.2014 à 07:17
Et moi, je me souviens très bien de mon prof André Delessert, et de son personnage (pour la géométrie) nommé Zosime, pour les initiés. Il y a même eu des enseignants qui organisaient entre eux au CCC, autrement dit Collège classique cantonal, devenu Collège de Béthusy des années plus tard, des séances amicales lors desquelles ils tentaient de résoudre des énigmes géométriques incroyablement astucieuses crées pour ce personnage et qui figuraient dans son livre, destinées aux élèves les plus doués ou les plus curieux. Ils n’ont pas toujours pu venir à bout de certaines d’entre elles.
Ce prof très humain, doué et charismatique était aussi un sculpteur sur bois très doué et avait coutume d’inviter ses élèves à la fin de la dernière année scolaire.
C’est ancien, tout ça, très ancien …
, le 23.12.2014 à 10:52
Ah mais Renaud, des rappels, il y en a pourtant automatiquement sur Cuk, je ne sais pas combien de fois avant parution de l’article… Ils n’ont pas du fonctionner:-)
Renan, vérifie ta boîte spams!
Pour le reste, après avoir dédaigné le chasselas pour faire comme tout le monde, j’y suis revenu et c’est vraiment un vin que j’aime beaucoup, aussi parce qu’il représente beaucoup dans le canton de Vaud (bon… et du Valais aussi, d’accord, mais il est meilleur dans le canton de Vaud n’est-ce pas?:-)).
Cela dit, je ne peux plus en boire, sauf à de très rares exceptions: il me fout les articulations en l’air (comme tous les blancs d’ailleurs, mais ouf, pas les rosés ou les rouges).
En ce qui me concerne, j’ai souvent jeté mes vieux chasselas oubliés à la cave. Faudra que je fasse gaffe la prochaine fois, j’essaierai!
Merci du conseil.
, le 23.12.2014 à 12:06
Bon la François, je crains fort que je doivent te présenter ma démission ;)
Mais non, vous avez aussi du très bon vin (je ne vais pas faire mon valaisan). D’ailleurs, le chasselas que nous appelons fendant, il y en a de très bon, comme de très mauvais d’ailleurs, je dirais même des horribles qui te donne mal à la tête juste en les regardant.
C’est toujours un surprise d’en déguster un nouveau.
A par ça Renan, ça fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul, la dernière fois, j’ai eu un peu plus de chance que toi, c’est en comblant un retard de mail que j’ai vu le mail de cuk, la veille à 20h ;)
, le 24.12.2014 à 11:16
@ François & Renaud :
J’ai des notifications par mail mais j’avoue que vu le nombre de spam que je reçois sur cette adresse, je la regarde pas souvent. Et il y a peut être un peu trop de notifications, car je les lis même plus et les efface directement :) Ca m’apprendra !
@Arken :
En effet, le livre de Jérôme peut facilement concourir pour le titre de la couverture la plus moche de ces dix dernières années.
@Zallac :
C’est mon beau-père qui m’a présenté le Prof. Delessert, car je ne connaissais celui-ci qu’au travers de son livre. Cette rencontre fut géniale ! Les deux Professeurs à la retraite qui refont le monde avec la vision du biologiste contre celle du mathématicien, le tout arrosé d’un St-Saphorin de la ville de Lausanne, 1982. Inoubliable :)
, le 24.12.2014 à 14:23
rhôôô, voilà un article et un vin qui va faire sacrément plaize à ToZiEnd! Curieux d’ailleurs qu’il n’ait pas encore posté sur le sujet…
Noyeux Joël à tous from Bzh
, le 26.12.2014 à 13:24
Le chasselas… le pire vin que l’homme n’a jamais créé de son existence (en même temps, je n’ai pas gouté toutes les piquettes du monde entier). Un vin dont les ventes sont en baisse de 25% depuis 2002 alors que la consommation de vin au niveau mondial a augmenté de 10% depuis la même période.
Bien entendu, dire qu’on s’y habitue, c’est comme de dire que fumer une cigarette c’est agréable. Qui a apprécié de fumer sa première cigarette? Personne et c’est pareil pour le Chasselas. A force d’en boire à toutes les occasions, on s’y habitue mais c’est réellement contraint et forcé.
Seule lueur d’espoir: les récoltes du Chasselas en 2013 sont en baisses de 28% à cause de la météo… avec un dérèglement climatique qui va vraisemblablement s’accentuer, j’espère qu’il sera possible d’achever les 72% restants.
Tout a été dit;-)
T
, le 26.12.2014 à 16:23
Merci pour le conseil mais comme je ne vais pas écrire le bouquin « Les 99 pires blancs de la planète », je vais juste tâcher de garder le nom en tête dès fois que je passe dans le coin;-)
Ceci dit, je tiens à préciser que j’ai aussi goûté à du Chasselas très vieux (style plus de 30 ans) et que ce dernier est un autre vin… mais on peut dire ça de tous les vins qui ne « tournent » pas avec le temps, ils libèrent des arômes et des goûts qui n’ont tout simplement rien à voir avec le vin de départ.
Mais comme 99% des Chasselas doivent se boire dans les 24 mois après la mise en bouteille…
T