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Sommes-nous trop exigeants ?

… ou alors pas assez pour certains (comme moi)?

Bonjour,

Il est dimanche 20 h, je relève mes mails... un petit rappel automatique de Cuk me signale que j’ai un article à écrire pour minuit. Je crois bien que j’ai oublié de le planifier dans mon agenda celui-là ;)

Me voici donc devant mon ordinateur. J’avais trois idées d’articles à vous présenter, mais aucune n’est réalisable en si peu de temps. Et je ne me vois pas faire quelque chose de bâclé. Je cogite donc devant mon écran en réfléchissant à un sujet. Puis en repensant à mon week-end, je me souviens d’une scène qui m’a surpris. Pour ne pas dire choqué.

Sur internet ou sur nos ordinateurs, je sais que pour certains, tout devrait être gratuit et sans publicité. Il n’y a qu’à lire certains forums dans lesquels certains contributeurs nous le rappellent bien. Et quand nous avons un service ou un logiciel payant, le fait de payer, même des sommes très faibles, signifie à son auteur, qu’il n’a pas le droit à la moindre erreur, que tout doit être parfait.

Il est très rare que je participe à des débats sur ce genre de sujet sur ces forums ou sur des sites d’actualité. Mais ce week-end, j’ai vécu une scène presque similaire. À une différence prête, elle a eu lieu dans la vraie vie. Et ce n’est pas la première fois où je suis surpris. Allant même jusqu’à me demander dans quelle direction va notre monde.

Je vais vous expliquer cette fameuse scène. Avant hier, c’était la St-Nicolas. En Valais, d’où je viens, canton catholique oblige, cette fête est inévitable. Cacahuètes, mandarines, vin chaud, tout est là pour partager un moment convivial entre amis. Pour les enfants, c’est souvent aussi le moment d’aller poser pour une photo avec St-Nicolas. La plupart des grands-magasins proposent ce jour là de venir faire cette photo et offre aux enfants un petit sachet de gourmandises.

Étant parents de trois (petits) enfants, ma femme a repéré un musée que les enfants adorent. Il proposait de venir fêter la St-Nicolas dans ses locaux. Il n’a pas fallu très long pour convaincre les enfants d’aller là-bas. Pour l’occasion, l’entrée du musée était gratuite. Une collation composée de biscuits maison, de sirop et de vin chaud attendait tous les visiteurs, petit et grands. Il était aussi possible de faire la traditionnelle photo. Pour cette dernière, un décor féérique avec des sapins, des gros cadeaux, St-Nicolas et un St-Bernard a été créé. Mon petit dernier (18 mois) a d’ailleurs eu très peur du St-Nicolas... heureusement que le St-Bernard était là pour lui redonner le sourire ;) Nous avons choisi de faire une photo commune de tous mes enfants, mais il aurait était tout à fait possible de faire trois photos individuelles. Après le cliché, nous devions attendre un moment que notre photo soit imprimée. Et c’est pendant cette attente que j’ai vraiment été surpris. Un papa a littéralement engueulé la personne qui imprimait les photos pour avoir fait la photo d’un enfant qui avait été photographié après ses enfants. Je n’ai malheureusement pas la carrure pour oser dire quelque chose, mais j’en avais très très envie. Et pourtant je ne savais même pas que les enfants allaient encore recevoir un joli cadeau après la photo.

Moi cela me choque. Nous avons vraiment été gâtés, et cela sans dépenser un seul franc. Et franchement peut-on être à cinq minutes près quand nous visitons un musée?

Suis-je vraiment à côté de la plaque? Pour tout vous dire, j’ai même profité d’acheter des petits souvenirs à la boutique pour mes enfants, une certaine façon pour moi de prouver ma reconnaissance au musée.

Et vous qu’en pensez-vous?

10 commentaires
1)
Ritchie
, le 08.12.2014 à 00:43

Il y en a qui croit que tout leur est dû, c’est vraiment lamentable. Si ça se trouve, pour cette famille c’était peut-être même la première fois qu’elle venait à ce musée – ce qui est encore pire !

2)
ysengrain
, le 08.12.2014 à 08:28

Je n’ai malheureusement pas la carrure pour oser dire quelque chose, mais j’en avais très très envie.

Les cons, faut pas leur parler, ça les instruit (Michel Audiard)

3)
fxc
, le 08.12.2014 à 09:36

Et aussi du même auteur Audiard:

un con cela ose tout, c’est d’ailleurs à cela qu’on le reconnait

4)
Anne Cuneo
, le 08.12.2014 à 09:47

Ça me rappelle l’étonnement général quand on dit que les artistes ont besoin de droits d’auteur pour vivre. Quoi? Mais écrire, jouer de la clarinette, créer un programme informatique, ce n’est pas un travail. D’ailleurs, c’est quoi, votre métier?

5)
Sylvain
, le 08.12.2014 à 12:44

Le comportement de ce père impatient est-il vraiment surprenant dans notre société du « tout et tout de suite » ? Là où l’omniprésente publicité nous martèle à qui mieux mieux que je suis le meilleur et que je le vaux bien. (À force, ça doit laisser des traces, non?)
Dans un « monde » où la véritable valeur des choses (et du travail d’hommes et de femmes) est complètement faussée, d’une part par les distorsions d’un système économique globalisé se vautrant sur la dignité de nos semblables qui ont eu la malchance de naître au « mauvais » endroit, et d’autre part par l’envahissante gratuité (apparente) qui s’est généralisée avec Internet.

Vaste sujet que celui-là !

Dans le livre que j’aime le plus, il est écrit : « Aime ton prochain comme toi-même ! » (le texte dit bien « comme », il ne dit ni « plus », ni « moins »).
C’est sans doute une piste susceptible de nous aider à faire germer un peu plus de justice sur notre petite planète bleue.
Et cela commence sûrement dans la banalité des scènes de notre quotidien comme celle que cerok nous a racontée ici.

6)
cerock
, le 08.12.2014 à 13:59

Vous me rassurez, je me sens moins seul ;)

Anne c’est tout à fait ca… A quoi bon payer alors qu’ils s’amusent. Mais c’est vrai que pour les artistes cela doit être encore plus dur.
Pour ma part je suis technicien en électronique

7)
zit
, le 08.12.2014 à 19:39

Ouais, pathétique, le type, y doit conduire un katkat de ville, quand il est avec les gamins, mais il préfère chevaucher son fougueux tricycle à algues fossiles (bin oui, d’abord, trois c’est plus que deux, donc, plus, c’est mieux, et puis, deux, faut pas déconner ça doit être casse-gueule ;o).

À quoi cela sert-il d’être toujours pressé ? pressé de mourir aussi ?

Par contre, je ne suis pas d’accord, un artiste, ça ne s’amuse PAS ! ça crée forcément dans la douleur, les affreux de la création, vous savez.

z (pas artiste du tout, je répêêêêêêêêêête : bin, oui, je m’amuse ;oD)

PS : en même temps, en y réfléchissant bien, c’est encore un photographe qui a foutu le bordel : le gars pas sympa, il faisait juste valoir ses droits à l’égalité démocratique d’avoir sa photo dans l’ordre présupposé, et on est tous là, à lui taper sur la gueule jusqu’à ce qu’on le laisse, étendu pour le compte, gisant sur le carrelage… ahhh, le corporatisme !

8)
cerock
, le 08.12.2014 à 20:27

Zit, je me suis mal exprimé… C’etais plutôt par rapport qu’un artiste prend beaucoup de plaisir en travaillant et cela rend jaloux certaine personne qui eux, ne sont pas heureux au travail

9)
Anne Cuneo
, le 08.12.2014 à 21:31

Précisément, cerock!
J’ajoute en toutes petites lettres rougissantes qu’à part quelques jobs que je suis empressée de quitter, j’ai été heureuse au travail aussi.
@ zit créer dans la douleur? Quelle douleur? Mal de dents? Migraine? Ou tu parles de quand on a raté et on doit recommencer? Parce que ça, c’est énervant sur le moment , mais apres… Même si on recommence trois fois. A mon avis.

10)
Ange
, le 09.12.2014 à 21:35

Expérience désagréable similaire ce week-end dans mon village du Vercors où je participe à l’organisation d’un marché de Noël. Nous avons l’habitude, une fois que tout le monde a monté ses stands, de faire le tour de tous les exposants pour leur offrir un café ou un thé accompagné d’un petit bout de cake (il faut dire que le marché est en extérieur et qu’en général à 1000m il fait froid début décembre !). C’est symbolique, plusieurs apprécient ce geste et nous, ainsi, avons le temps de discuter de vive voix avec chacun. Mais voilà t’y pas que nous avons une coupure de courant au moment de refaire le café, donc plus assez de café pour finir notre tour. Et bien que croyez vous qu’il arriva ? une des exposantes est arrivée vers nous en s’écriant vertement :  » bah alors ? je n’ai pas eu mon café !!!! »… pour elle, c’était devenu un dû !
Comme quoi, cerock, tu n’est pas le seul a être étonné par ce genre de réaction.