Avant de continuer à parler de zététique, je vais vous présenter, au travers de son dernier livre, l’un des papes de la vulgarisation scientifique. Il s’agit de Hubert Reeves, astrophysicien et directeur de recherches au CNRS. On lui doit notamment des ouvrages comme Patience dans l’azur ou Poussières d’étoiles.
Mal de Terre, Hubert Reeves avec Frédéric Lenoir, Editions du Seuil, Paris, mars 2003
C’est avec le philosophe et sociologue Frédéric Lenoir, auteur de Le Temps de la responsabilité, qu’Hubert Reeves va nous introduire dans le monde de l’écologie « intelligente » par un discours entre deux « penseurs ». Son but n’est pas de soutenir une cause, mais de faire prendre conscience à ses lecteurs des problèmes que l’humanité, de part son activité, crée sur la Terre.
Mon but n’est pas de vous présenter un ouvrage alarmiste mais, comme le fait très bien Hubert Reeves, de vous rendre attentif à certains problèmes que rencontre l’Humanité et qu’elle va rencontrer dans un futur proche.
Pourquoi le faire ici? Car j’estime et espère (!) que le fait de présenter ce livre va permettre de prendre conscience du fait que certains discours sont proches du charlatanisme. En effet, que dire des gens qui se moquent éperdument de leur consommation énergétique? Il est toujours plus facile de dire que « de toute manière la science trouvera une solution » ou pire encore « de toute façon je ne serais plus là pour voir ces problèmes ». Il est vrai, et je le concède, que l’homme a une faculté remarquable pour trouver des solutions aux problèmes, surtout quand celui-ci est acculé. Mais doit-on attendre de l’être pour réagir? Doit-on attendre que la survie de l’homme ne tienne plus qu’à un fil?
« Le défi qui nous attend n’est rien d’autre que d’assurer la survie de l’humanité » M. Gorbatchev.
C’est ainsi que commence ce livre… Son but? Que l’humanité prenne enfin conscience des dégâts qu’elle cause à l’environnement, mais également de mettre en balance le facteur temps. Lapalissade? Certes l’été caniculaire que nous avons eu a le mérite d’éveiller la crainte des gens concernant l’avenir climatique de notre planète. Mais je suis obligé de constater que l’Homme à la mémoire courte… En effet, qui se souvient des avalanches terribles de l’hiver 1999? En a-t-on tiré la moindre leçon? Malheureusement pas.
Dans cet ouvrage, il vous sera présenté les différents dangers qui pèsent sur l’Humanité: réchauffement climatique, amincissement de la couche d’ozone, pollution des sols, de l’air et de l’eau, conséquence de l’agriculture intensive, épuisement des ressources naturelles, extinction des espèces vivantes, accumulation des déchets chimiques et nucléaires ou encore disparition des zones tropicales humides…
Un problème majeur : l’énergie!
L’un des chapitres marquant est celui parlant des problèmes énergétiques. En affirmant que l’homme va connaître de graves problèmes de gestion des énergies renouvelables, nous faisons qu’enfoncer des portes ouvertes. Les auteurs ne se bornent pas à dire, voir même à redire, les banalités usuelles au sujet des énergies renouvelables. Bien au contraire, Hubert Reeves nous propose une analyse en profondeur du futur énergétique de l’Humanité.
Je prendrai pour exemple une technologie chère au doyen des Sciences de Bases de l’EPFL, le Prof. G. Margaritondo: la fusion. Pour l’auteur, cette technologie n’est qu’une « fuite en avant » dans le sens que celle-ci proposera de l’énergie que sur une courte période… En effet, en fonction des ressources se trouvant sur Terre, il est possible d’estimer la durée de vie de cette technologie (pas encore totalement maîtrisée) d’environ 1000 ans. Or, l’histoire de la vie nous le montre; c’est sur des milliards d’année qu’il va falloir résoudre ce problème. C’est pour ces raisons qu’Hubert Reeves préconise une augmentation de la recherche au niveau des énergies renouvelables car l’homme ne fait pour l’instant que repousser le problème, fut-ce de 1’000 ans!
« Le minimum [d’action, de dépenses…] scientifiquement nécessaire pour combattre le réchauffement de la planète dépasse largement le maximum politiquement faisable pour ne pas perdre les prochaines élections ». Al Gore.
En citant l’ancien vice-président américain, les auteurs présentent une autre facette des problèmes liés à l’environnement… La politique. Ils utilisent l’expression Nimby (not in my back-yard = « pas dans ma cour ») et Nimto (not in my term of office = « pas dans mon mandant electoral ») pour décrire le problème fondamental qu’opposent les politiques à l’environnement. Que dire de plus?
, le 27.09.2003 à 09:08
Je ne comprends pas : la fusion fonctionne à l'hydrogène, on doit pouvoir se procurer de l'hydrogène de manière infinie. Et elle a les avantages (à court et à long terme) d'être beaucoup plus sure que la fission (nos centrales actuelles), plus productive en énergie, et de laisser beaucoup moins de déchets. En plus, sa maîtrise fera avancer la science, et on peut espérer que l'on saura réduire énormément la durée de vie des déchets (de millions d'années à quelques siècles).
, le 27.09.2003 à 09:15
Que dire de plus : que l'on va dans le mur et que cette espèce va s'eteindre comme d'autres avant elle…
Une autre question ?
, le 27.09.2003 à 09:26
Et l'hydrogène, on la produit comment ? Avec des centrales au charbon ?
, le 27.09.2003 à 13:21
Rien à voir mais juste un lien qui peut intéresser qq lecteurs, fans de technologies :
http://techdigestuk.typepad.com/tech_digest/
Bien foutu et appuyé sur le nouveau moteur d'édition http://www.typepad.com/, un produit dérivé de http://www.movabletype.org/ (même si je reste attaché à spip…)
, le 27.09.2003 à 14:25
l'hydrogène se trouve…dans l'eau (en tout cas, c'est ce qu'il y a de plus proche) : H2_0… l'ennui, c'est que pour l'instant, on consomme plus d'énergie à séparer la molécule d'eau en 2h et 1O qu'on en gagne par la suite (combustion par ex.), en recombinant le tout.
MAIS ce qu'il y a de définitivement génial lorsqu'on combine de l'oxygène avec de l'hydrogène, c'est une réaction chimique puissante (explosion) et de l'eau comme unique déchet.
A ce titre, je trouve paradoxal que le seul véhicule rodé à 100% à fonctioner de la sorte est celui qui aurait le moins besoin de ne PAS polluer car il ne pollue pas chez nous : la navette spatiale. (sic. bon, c'est assez égoïste de vouloir polluer l'espace plutôt que notre planete).
Cette technologie est applicable aux voitures, mais… lobies pétroliers…automibilistes, et tout… oui oui… hehe…comprenez…
:-)
, le 28.09.2003 à 11:21
Une nouvelle huitre :
http://www.dotworlds.net/template.php?id=2&area=1
Si vous lisez bien, je peux désormais enregistrer un nom de domaine aussi naze que :
http://www.karl.oklahoma
http://www.karl.architect
http://www.karl.rugby
http://www.karl.genius
Comme quoi la gestion des noms de domaine est un ENORME gateau.. il faut se souvenir du hold-up de Verisign ces derniers jours… et personne ne semble protester…!
http://www.transfert.net/a9294
Bon WE
, le 01.10.2003 à 16:45
Zététique ! Ouarffff… Tu parles bien d'Hubert Reeves ? De l'Hubert Reeves de "l'Affaire de Cergy-Pontoise", non ?
La Zététique… Je rêve… Et ça aurait un rapport avec l'éthique ?
, le 01.10.2003 à 17:14
Où ai-je parlé de zététique ? Je parle de vulgarisation scientifique dans cet article. Et je ne vois pas le rapport entre l'éthique et la zététique (hormis le fait que les zététiciens partent en guerre contre ceux qui n'ont pas l'éthique des scientifiques pour démontrer les affirmations).
Renan