Les soirées décidément se suivent et ne se ressemblent pas.
Quand je suis rentré jeudi soir, ou plutôt vendredi matin, j'ai eu un peu peur d'avoir pris un coup de vieux et de ne plus être capable d'aimer une fête comme Paléo.
Heureusement, je me suis trompé.
La journée et soirée du vendredi a été certainement ce que j'ai vécu de mieux depuis tant d'années que je fréquente ce festival. Voyez plutôt
Arrivée à 17 h 15, Chapiteau, Kyo
On m'avait dit beaucoup de bien de ce groupe de "petits jeunes". Franchement, c'est super. Trois guitares, deux chanteurs, une basse, PAS de claviers, c'est quand même beau, ce retour à des sons bien purs.
D'accord, les paroles sont un peu "midinettes" mais la musique et les voix sont vraiment bien fichues, bien Rock.
Et puis, si vous avez entendu une voix suave, toute seule qui commence suivi par une batterie accoustique puis entrée des guitares et de la basse en disant:
"J'ai longtemps parcouru son corps
Effleuré cent fois son visage
Trouvé de l'or
Et même quelques étoiles en essuyant ses larmes... "
Ça ne peut pas ne pas avoir fait tilt. Et bien, c'est eux, c'est Kyo.
Ça commençait très bien, du coup, je me suis dit que j'étais encore capable d'apprécier à fond quelque chose.
18 h 15, départ sur la grande scène, concert de Jean-Louis Aubert
Miracle, on arrive à se placer à 15 mètres du chanteur, deux minutes avant que le concert commence.
Là, deux guitares (et pas des moindres, Monsieur Aubert n'est pas un manche, et le p'tit jeune, qui, pour deux ou trois chansons s'occupe aussi d'un clavier, est un petit bijou de musicien), une basse et une batterie.
Cette section rythmique (basse-batterie) est d'une efficacité et d'une pureté absolument époustouflante. Monsieur Richard, le batteur, est un spectacle à lui tout seul. Il est génial ce type, j'ai rarement vu une telle élégance mélangée à de la fureur sur cet instrument.
Normalement, on ne tourne pas le dos au public,
mais là, ils ont un tel plaisir de faire corps avec le batteur
qu'on ne leur en veut pas.
Le son en général du concert est à couper le souffle. Un peu fort certes, en tout cas devant, mais d'une plénitude rarement atteinte à Nyon.
Et puis, ce Jean-Louis Aubert est magnifique. Voilà quelqu'un de vrai, de rayonnant.
Au moment où il chante "Je voudrais un autre monde", le ballon orange
du Matin qui flotte au dessus du public lui tombe dans les mains: quand on vous
dit que la terre est bleue comme une orange!
Il faut le voir à la guitare 12 cordes, tout seul. Il tient la route le bougre.
Donc, le deuxième concert, grandiose, se termine à 19 h 45.
20 heures, concert de Vincent Delerm
Vite, au pas de course, retour vers le Chapiteau. Un peu de marche ne fait pas de mal. Et là, nous avons la chance de nous retrouver à 10 mètres de la scène pour écouter Vincent Delerm. J'avais quelques doutes par rapport au personnage, suite à une prestation aux victoires de la musique.
Et bien j'avais tort. Oser faire ce qu'il fait, murmurer des petites tranches de vie à plus de 5000 personnes dans une tente, accompagné d'un piano joué d'une façon "piano-bar extérieur"il faut le faire. Et cela devant des gens dont beaucoup venaient d'entendre la puissance sonore de Jean-Louis Aubert.
Nous avons en face de nous un artiste intimiste qui arrive à faire passer ses saynètes de la vie courante dans un silence quasi religieux. Sauf que je tombe sur le derrière de voir que la plupart des gens connaissent ses chansons par cœur.
Et puis, son attitude, (rigolo le truc de la voix off qui simule ses pensées) un peu pince-sans-rire, sait nous amener là où il veut.
Je vais aller m'offrir son CD vite fait là… Et dès qu'il passe dans une salle plus petite, on y retourne.
Eh, un petit quart d'heure pour souper et, 22 h 45, concert de Marc Lavoine
Eh oui, à peine un quart d'heure pour manger parce qu'avec Marc Lavoine, il va falloir jouer des coudes pour être tout près. Nous sommes au deuxième rang, un poil décalé à droite, parfait.
Là, je dois dire que j'ai été surpris. Le chanteur propret et un peu sage que l'on voit à la télévision laisse la place à un véritable félin sur la scène. Et quand je dis félin, je pèse mes mots.
Ce type est élégant, presque gracieux. Et sa musique déménage, et lui avec, je n'aurais jamais cru. Une vraie bête de scène.
Là, nous avons en face de nous une formation plus standard, avec clavier, et un bassiste fou, complètement allumé et dans son monde.
Il dodeline de la tête pendant tout le spectacle en tournant sur
lui-même et lorsque par hasard il ouvre les yeux, on ne voit que le blanc.
Etonnant!
Alors on viendra me dire que je ne suis pas cohérent, que je n'aime pas certains chanteurs à minettes et que lui, j'en parle en bien. Mais parce qu'il joue complètement avec son image. Il est un personnage dont il est capable de se moquer tout seul.
Ok, les Tee-Shirt à moitié arrachés, le jet dans le public des linges ayant servi à essuyer sa transpiration, c'est peut-être un peu trop, mais ça fait partie du spectacle.
Bref, deux heures de plaisir continu (eh oui, il avait de la peine à partir, alors qu'un concert à Nyon normalement ne PEUT PAS dépasser une heure trente), on n'allait pas se plaindre.
Bénabar, 1 heure du matin.
Et une heure d'attente qui nous permet de passer au premier rang, pile devant le micro, pour Bénabar. Je précise que c'est principalement pour lui que Mme Cuk et moi sommes venus passer la soirée à Nyon.
Nous n'avons pas été déçus.
Il est vraiment trop ce type. Bon, les chansons, on connaissait par cœur, donc on savait à quoi s'attendre. Fabien vous en a déjà parlé ici, et moi là.
Mais le personnage sur scène est indescriptible. Tenez, je vais vous montrer sa position favorite.
Il est comme ça et il saute, on dirait qu'il veut s'envoler. Il faut le voir, c'est vraiment génial. Et sa formation (section cuivre, accordéon, violoncelle, claviers, piano, guitare, basse, tous les musiciens passant d'un instrument à l'autre) est digne de ce que l'on peut entendre sur le disque, et donne donc le résultat sonore parfaitement original et propre uniquement à Bénabar.
Là aussi, plus d'une heure trente de bonheur (ouah, s'il faut chipoter, la sono aurait pu être un poil meilleure mais je pense que nous étions trop devant) pour arriver gentiment vers trois heures moins quart du matin de samedi.
Alors quoi? Mesdames Messieurs, il y a encore des choses vraies dans la vie. Et cette soirée, qui au passage ne nous a coûté par personne que l'équivalent de 30 €, merci aux organisateurs de Nyon), a été l'une des plus belles que j'aie passées depuis longtemps.
Ça fait du bien!
Bon, on remet ça pour samedi!
, le 27.07.2003 à 09:00
Kyo c'est sympa, le chanteur chante faux tout du long du concert, mais c'est sympa…
, le 27.07.2003 à 09:48
Monsieur Cunéhaut, c'est Vincent Delerm, pas Delerme, comme son papa Philippe qui avait écrit un petit bijou de livre "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules". Les organisateurs auraient quand même du programmer Marc Lavoanne avec Patrick Truelle.
, le 27.07.2003 à 12:12
Vincent Delerm a retrouvé son orthographe.
Merci Alex!
Didier, alors je suis désolé, mais moi qui suis pourtant sensible de la chose, je n'ai pas été frappé par le fait que le chanteur de Kyo chante faux.
Et si par hasard c'était le cas… il y a eu pire… samedi, si certains voient ce que je veux dire.
J'en reparle demain
, le 27.07.2003 à 12:15
Oui, cette soirée de vendredi était mythique !
Quel plaisir ! Du vrai bonheur !
Et en plus de tous ce que François a écrit il y a avait également Travis et The Cardigans !
Top nickel !
, le 27.07.2003 à 12:24
Kyo est effectivement insidieux : Poulette l'écoute encore plus en boucle que Louise Attaque. Jusque là bon. Mais moi aussi ; je le lui ai offert mais j'aime autant, pfff.
Excellente illustration pour le conflit mâle/femelle autour de l'autre, là. Tu mets de la bonne musique, de belles voix, des paroles moins connes et même les couillus apprécient du mielleux. Donc non, on n'est pas jaloux, c'est juste que "ben oui, quand c'est long et con, c'est chiant" (©Font et Val).
Félicitations pour l'article : fort, il m'a fait allumer Kyo (vive iTunes, vive PTHiTunesNotifier). Va falloir que je compense avec quelque chose de plus viril. Tiens, une polka : The Polkaholics – In Heaven There Is No Beer (that's why we drink it here).
, le 27.07.2003 à 13:36
françois cunéo:
kyo:
<Trois guitares, deux chanteurs, une basse, PAS de claviers, c'est quand même beau, ce retour à des sons bien purs. >
et benabar:
<Et sa formation (section cuivre, accordéon, violoncelle, claviers, piano, guitare, basse, tous les musiciens passant d'un instrument à l'autre)>
et les batteurs (qu'on voit dans les photos)??? oui toujours la vieille blague que les batteurs ne sont pas des musiciens???
;-)
ciao, n
(la signature etant memorisée, je fais confiance aux tres bon biscuits de noé-l)
, le 27.07.2003 à 16:03
Nic, étant dans les deux premiers groupes de ma vie le gars qui cognait avec des baguettes, j'aurais de la peine à dire que le batteur n'est pas un musicien.
Mais c'est vrai que j'ai oublié de parler de cet instrument dans les deux passages.
Je me suis rattrapé avec le batteur de JL Aubert, ouf!
, le 03.08.2003 à 09:37
bonjour,
comme d'hab le Paléo c'était terrible,
le concert de keren ann fut rempli d'émotion, et surprise a la sorti
du concert y avait vincent delerm qui était la incognito dans le public,
hop un p'tit autographe, et sinon son concert le lendemain c'étais terrible,
mais ce qui m'a le plus marqué c'est le concert de beth gibbons & rustin man,
a la fin du concert elle est venu remercier le public, étant devant
j'ai eu droit a un autographe, mais ce que je n'oublierai jamais
c'est cet echange de regard qui a duré 1s, c'étais magique, cette femme est tres impressionante
quelques photos ici http://homepage.mac.com/michto/PhotoAlbum37.html
voilou
, le 03.08.2003 à 10:16
meuh, chouettes ces photos!
Tu les as prises avec quel appareil? Le zoom était-il d'origine ou as-tu agrandi après-coup?
La photo de Delerm en particulier est très belle, bravo!
, le 03.08.2003 à 17:22
merci
j'ai utilisé le mode photo de ma camera DV sony DCR PC120E
je suis assez content du rendu avec le mode photo, mais bon
ca vaut pas un bon numerique ;)
, le 02.11.2003 à 18:39
salu je voulais savoir si vs aviez des photos du concert de kyo…
merci
tigrou!!!!!
, le 02.11.2003 à 21:32
Oui mais c'étaient le seul concert où nous étions assez loin de la scène, et franchement, on ne voit presque rien. Là, le zoom de l'IXUS 400 était à la peine!