Aujourd'hui je vous propose un comparatif qui n'a rien avoir avec le Mac! Ni Apple! Ni même les ordinateurs!

Si vous lisez de temps à autre cuk.ch, vous connaissez déjà quelques-unes de mes lubies (cerises en coca, chocolats, montages hétéroclites de Mac). Mais vous ne connaissez pas encore ma lubie du sang! Je vous rassure, je parle de mon sang, pas du vôtre!

Le sang, c'est ce liquide rouge qui s'écoule de votre peau quand par exemple vous avez décidé de descendre une forte pente en planche à roulette sans vraiment avoir réfléchi à comment vous arrêter en bas! Le sang est aussi ce qui rougit vos oreilles quand maman a vu l'état du pantalon qui vient d'être mis à contribution pour le freinage!

Mon plus lointain souvenir sanguin non-traumatique date de l'école secondaire, lorsque le prof nous a demandé de définir notre groupe sanguin. Après une traînée rouge du plafond au sol suite à des moulinets afin de refaire couler le sang au bout du doigt (je n'allais pas me repiquer le bout du doigt quand des moulinets font l'affaire!), je sais que j'ai du B- dans mes veines.
Si vous passez au collège secondaire de Béthusy à Lausanne, vous pourrez peut-être encore voir les traces de cette expérience. Quoique après 20 ans...

Répartition des groupes sanguins (source transfusion.ch)

Mon autre expérience sanguine remonte au 24 avril 1986 quand j'ai effectué mon premier don de sang. Initialement, c'était pour éviter la piqûre lors du recrutement pour l'armée. L'armée doit savoir avec quoi remplir le soldat qui n'est plus étanche! Elle procède à ces examens (de manière plus ou moins barbare! Si si, je suis témoin), sauf si l'appelé est donneur dans le civil. Je n'oublierai jamais le regard du docteur quand ayant dans le viseur de sa grosse aiguille le creux de mon bras, j'ai dégainé mon joker: "Légitimation du donneur de sang". Déçu, il a minutieusement contrôlé l'authenticité de cet "empêcheur de piquer en rond"!

Lors de l'école de recrue rebelote: ceux qui veulent donner leur sang vont à l'infirmerie, les autres vont nettoyer la caserne. J'ai bien sûr été dégainer le même joker à l'infirmerie. Ce n'est pas parce que je suis donneur dans le civil que je vais récurer les chiottes à l'armée! Non mais!

Depuis le pli est resté. J'affronte volontairement la piqûre en moyenne tous les 3 mois.

En Suisse, on peut donner de son sang tous les 3 mois (56 jours dans les pays anglo-saxons), à condition de poser au moins 50 kilos sur la balance et répondre aux critères du questionnaire (maladie, SIDA, moeurs sexuelles, etc.) (exemple de questionnaire pdf suisse et pdf canadien). Ensuite contrôle du taux de d'hémoglobine dans le sang (piqûre au bout d'un doigt, on peut choisir lequel! Pour embêter l'infirmière, je pose toujours les 2 mains sur la table, doigts écartés. À elle de choisir!), du pouls et de la pression.
Le don de 450ml est volontaire et récompensé par une collation.

Comme j'ai beaucoup déménagé, je suis inscrit dans plusieurs centres de transfusions. De plus, étant curieux, j'ai aussi voulu savoir comment ça se passait à l'étranger!
Alors une fois n'est pas coutume, comparons! Après près de 60 dons, où est-il le plus agréable de se faire piquer? Où sont-ils le plus sympa? Par ordre chronologique:

Évolution de la "Légitimation du donneur"

Les dons en couleurs

Lausanne (site web, 38 dons)

Centre "efficace", peu d'attente, parking réservé juste à côté, arrêt de bus à proximité. Piétons attention: forte montée!
C'est le seul centre qui effectue la pesée du donneur. Comme j'ai le nombril qui tend à s'éloigner de la colonne vertébrale, j'aime de moins en moins cet endroit!
Ce centre était autrefois aussi ouvert le samedi. Malheureusement, cette bonne habitude a été abandonnée! Pourquoi? Ça m'arrangeait bien!
De tous les centres testés, c'est celui qui récompense le moins (petit sandwich, petit mars, jus de fruit).
Après le don, si on se sent bien, on peut tout de suite se lever. Le bandage coloré a été refusé par les donneurs vaudois. Pourquoi?
Attention au niveau des cartes de légitimation. Lors du changement des cartes, Lausanne a oublié 2 dons, contrairement aux Grisons qui en ont rajouté quelques-uns!

Soleure (site web du centre régional et celui de l'hôpital, 2 dons)

Je n'ai plus trouvé de référence à ce centre, peut-être n'existe-il plus!
C'est le seul qui utilisait encore les bouteilles en verre pour recueillir le sang. Marrant de voir comme ça mousse!
Seul centre qui proposait pour 400ml de rouge du creux du bras 7dl de blanc d'un vignoble neuchâtelois!
Seul centre où j'ai dû effectuer du chantage: si on peut donner tous les 3 mois, à Soleure, on ne peut donner que 3x par an. Je les ai prévenus que s'ils ne voulaient pas de mon B-, j'irais le donner le samedi à Lausanne. Ça a marché, j'ai pu aller gagner ma bouteille de blanc le lundi! Les collègues ont apprécié, vu que je n'aime pas le vin!

Sion (site web, 0 dons!)

Citer un centre sans aucun don, quel intérêt? Malgré 12 dons à mon actif, les Valaisans persistaient à me faire effectuer une visite médicale, visite possible que le mardi matin. Ayant exprès pris congé, je me suis entendu dire "Le docteur n'est pas là". C'est la dernière fois qu'ils m'ont vu! Lausanne et son ouverture du samedi en ont profité!

Zurich (site web, 9 dons)

La Rolls des centres de transfusions que je connais!
Au centre ville, parking réservé toujours plein, mais macaron à disposition pour se garer gratis sous les horodateurs!
Peu d'attente, mais il faut prendre un numéro. Il faut aussi resté couché un moment après le don (difficile si on a pris le "mauvais" pli à Lausanne).
Pas de bandage final, mais un sparadrap. Ça ne m'arrange pas, je dois demander le bandage usuel, que je reçois de suite.
Bonne collation, genre petit-déjeuner: pain, beurre, confiture, yaourt, chocolat froid, thé, café. Le luxe quoi! Chaque trimestre un vrai petit déjeuner!

Norvège (0 dons, 1 refusé)

J'ai été garder des cochons près de Hamar en Norvège (comment ça?) de septembre en décembre. 3 mois! Il me faut aller donner mon sang. "Désolé, on n'accepte que les Scandinaves! Non, même pas les ressortissants de l'AELE!" Tant pis!
De retour en Suisse, à la question "Avez-vous été refusé à un don de sang?", je dois à présent répondre oui! Ça embête un peu la personne qui contrôle le questionnaire. Mais ça ne m'exclut pas du don!

Coire (site web, 3 dons)

Si je me souviens bien, les heures de don étaient un poil défavorables. Sinon rien à signaler, quelques places de parc réservées, qu'il faut trouver la première fois. Comme on est dans les Grisons, la spécialité locale est le gros sandwich avec dedans de la viande séchée ... des Grisons.
Je me demande si c'est à cause de ce sandwich que j'ai essayé la plasmaphérèse, don où seuls certains éléments du plasma sont prélevés. Le reste, dont les globules rouges, est réinjecté! Le don est plus long, mais on peut l'effectuer tous les mois au lieu de tous les 3!
J'ai pu voir la "gueule" du plasma (en fait sa couleur) suite à l'engloutissement d'un paquet de cacahouètes salées le soir précédent. Il paraît que ce don était inutilisable. Plus de cacahouètes ou autre aliment gras dans les 24 heures précédant le don!
Je suis retourné au don complet par la suite, car la réinjection était plutôt désagréable. Problème de la machine?

Montréal / Canada (site web, 1 don, 1 refusé)

De passage chez nos cousins par-delà la grande eau, j'ai pu voir comment ça se passe chez eux.
Le centre se trouve dans un centre commercial. Pratique, on peut donner son sang et faire les commissions en même temps (enfin presque!). De plus, pas de problème de place de parc!
On est en Amérique du Nord, il faut suivre une lourde procédure. D'ailleurs Montréal avait pendant longtemps le record du don le plus long!
Il faut remplir l'usuel questionnaire, mais pas en entier! La fin est remplie avec l'infirmière dans un petit cagibi assurant une discrétion absolue. Et finalement il faut coller un code-barre tout seul au bas du questionnaire, l'infirmière étant sortie.
C'est quoi ce code-barre? Au Canada, il semblerait que des gens en forcent d'autres à donner leur sang! Supposons que j'ai le SIDA! Je sais que je ne peux donner mon sang. Je cache cette maladie à mon patron. Mais celui-ci me force à donner mon sang. Avec le code-barre final, que j'appose alors que l'infirmière a déjà quitté le cagibi, je dis si oui ou non mon don doit être utilisé. J'effectue mon don à la satisfaction de mon patron, tout en évitant de mettre en danger quelqu'un avec mon sang!
Ils ont de ces idées bizarres au Canada! Mais je pense qu'ils ont les mêmes avocats que leur voisin du sud. Mieux vaut prévenir que guérir!
La désinfection avant la piqûre n'est pas prise à la légère non plus! En Suisse, un coup d'alcool et on plante l'aiguille. À Montréal, un coup d'alcool, puis un coup de désinfectant chirurgical (le truc orange). Comme ma peau y est allergique, pas de truc orange, mais 2 coups d'alcool supplémentaires!
On a le choix de la couleur de la bande: je choisis le vert fluo, c'est plus marrant que le blanc. Ils ont quoi contre le vert fluo, les Vaudois?

J'y suis retourné dernièrement: venant de l'Europe de l'Ouest, je suis interdit de don, pour cause de la vache folle!

Les Européens ne sont plus les bienvenus!
Les Français sont mentionnés directement dans le questionnaire. Chouchous!

"Mais je ne mange que du cheval importé du Canada et de l'autruche d'Afrique du Sud!". Rien à faire! L'autruche risque en plus de me faire renvoyer plus vite, l'Afrique du Sud étant un pays à malaria!
Et si j'étais végétarien, je risquerais aussi d'attraper la vache folle?
En Suisse aussi, interdit de don si on a passé plus de 6 mois en Angleterre (ici). Avec des éliminations à spectre aussi large, ça ne m'étonne plus que les centres trouvent de moins en moins de donneurs! Je veux bien qu'il faut éviter les problèmes qui se sont présentés avec le SIDA. Mais il y a des limites. Toujours en Suisse: "Vous êtes homosexuel? Rentrez chez vous!" Avec un comportement aussi discriminatoire, l'envie me prend quelques fois d'arrêter!

Luton / Angleterre (site web, 2 dons)

Centre près du terminal des bus pour Londres. Sorti de l'avion, j'ai raté le bus pour Londres. En attendant le suivant j'ai été donner mon sang.
Procédure "à la Suisse", "tea and crackers" et sandwichs triangulaires comme collation. Pas de doute, on est en Angleterre. Ne manquaient plus que Wallace et Gromit!
La fréquence des dons est de préférence de 4 mois, mais 3 mois comme en Suisse sont aussi admis

San Francisco / USA (1 don)

En déplacement pour l'Apple Expo, test de la méthode américaine. Centre difficile à trouver! Ensuite don usuel! En plus de la collation dont je n'ai aucun souvenir, sauf que ce n'était pas un Big Mac, on m'a remis un "Bloodhound" en peluche.
C'est le seul centre dont je n'ai pas reçu de carte de donneur. Ils ne veulent pas que je revienne? Tant pis pour eux! Mais je ne sais pas non plus quel était ce centre au centre de San Francisco, donc pas de lien sur leur site!

Berne (site web, 1 don)

Le centre dont je suis le plus déçu! Je boycotte, je n'y vais plus! Voilà!
Pourquoi tant de haine? Le don est bénévole. Alors faudrait voir à pas se foutre de la gueule du bénévole. C'est l'erreur qu'a faite Berne. Et ça ne s'est pas arrangé par la suite!
Historique: j'arrive pour m'inscrire à Berne et donner mon sang. Une des infirmières a soudain mieux à faire! Ça arrive! Elle scrute avec attention ses dossiers pendant que j'attends mon tour. Je suis pris en charge par une nouvelle qui doit continuellement se renseigner. Je n'ai rien contre, il faut bien apprendre un jour. Par contre, à peine pris en charge, l'autre infirmière en a fini avec sa scrutation et s'occupe des 2 personnes suivantes! Ça, j'ai plus de peine à accepter!
Pour ne pas arranger les choses, Berne essaie d'appliquer la procédure montréalaise, avec une tare énorme: le tout se fait à la vue de tous. Tout le monde peut voir si je colle un oui ou un non sur le questionnaire! À ce niveau, autant rien faire et gagner du temps!
Ah oui, c'est ce centre qui détient le record du don le plus long. Leur site web dit ici (cliquez, fermez la fenêtre et recliquez pour arriver au bon endroit!) qu'il faut compter dans les 40 minutes, j'y ai passé près de 2 heures. Et mon patron n'était pas vraiment content! À Lausanne, un don prend 20 minutes!
Ensuite le don s'est passé normalement, le reste du personnel est très sympa, la collation usuelle.
Mais le mal était fait. J'ai envoyé un courriel mentionnant ce comportement pour le moins étrange, ainsi que cette procédure plutôt aberrante. Courriel resté sans réponse à ce jour. Par contre, j'ai reçu ma légitimation bernoise, légitimation que j'ai été leur rendre. Étonnement, promesse de réponse, rien à ce jour!
Quelques semaines plus tard a fleuri sur les murs de Berne une campagne enjoignant les gens à donner de leur sang. Ce que je fis de suite, mais à ...

Fribourg (site web, 1 don)

Fribourg voulait se la jouer à la valaisanne. Habitude catholique? Parce que dans les centres protestants, cette mesure n'est pas appliquée aux donneurs "confirmés". Je les ai prévenus des risques, on m'a demandé de passer malgré l'absence du docteur (mais ils sont où ces docteurs?). Clarifier la situation, m'inscrire, effectuer le don et 40 minutes plus tard, j'étais dehors! Comme quoi c'est possible, avis aux Valaisans et Bernois!
Le centre se trouve dans l'hôpital cantonal, pas de parking réservé, mais on reçoit une carte de sortie pour le parking payant. La collation est standard, mais le personnel prévoyant. Comme il se faisait tard lors de mon don, le personnel a réussi à mettre de côté un sandwich qui m'attendait sagement sur la table! Alors là, rien à redire, merci beaucoup, je reviendrais. Il paraît qu'il faut passer le vendredi, c'est le jour des sandwichs au rosbif!

Donneurs réguliers

Pour ceux qui donnent régulièrement, les centres de transfusions organisent des petites fêtes. Dans mon cas, ça se fait avec un poil de retard, les centres ne comptabilisant que les dons effectués chez eux. J'ai reçu une invitation pour le 50ème don de la part des Lausannois. Les Fribourgeois m'ont aussi fait parvenir une invitation, ce qui est sympa après seulement un don chez eux! Rien de la part des Bernois! Ils m'ont probablement effacé de leur banque de données. Serait-on plus rapide à l'effacement qu'à l'enregistrement?

J'avais à l'époque reçu de la part du centre lausannois un pins pour mon 25ème don. Comme tous les pins, je n'ai pas tardé à le perdre!

Je n'ai malheureusement pas pu participer à la fête organisée par les Lausannois. Par contre j'ai pu aller à celle des Fribourgeois. Eh bien, c'est tout plein de monde là-dedans! À croire qu'il y a encore pas mal de donneurs. Il y avait un grand nombre de donneurs/donneuses fêtant leur 25ème don, un nombre similaire qui fêtaient leur 50ème et 3 qui fêtaient leur 100ème. En Suisse on risque peu d'avoir des donneurs qui fêtent leur 400ème don, comme il semblerait que ce soit possible au Canada (ici)! Mais je ne vois pas comment. Même avec un don tous les 56 jours, entre 18 et 70 ans, on n'arrive qu'à 345 dons possibles. On peut comptabiliser ceux de sa femme?

Certificat lausannois et montre (pas montrée)

Plat fribourgeois en étain

Je ne trouve pas sympa que "rien n'est fait" pour le 75ème don en Suisse. Ça va faire long jusqu'au 100ème!

Une question que peut se poser un donneur occasionnel ou pas du tout donneur: à quoi ressemble un bras troué 60 fois?