Brèves récentes ou non, pistes de lecture et de réflexion...

Maladies professionnelles
Je suis asthmatique mais pas coureur cycliste... J’ai découvert récemment que, loin d’être antinomique, c’est même parfaitement compatible...
J’ai un arrière grand-père qui est mort des suites de la silicose (eh oui, j’ai des origines souterraines)... il était mineur de fond dans le nord du côté de Douai... À l’époque, on ne parlait pas de maladie professionnelle mais le pourcentage de décès due à l’inhalation de poussières était assez élevé et le disputait à celui des restés au fond par suite d’un coup de grisou... Bref, c’était les impondérables du métier.
Or, j’apprends qu’il paraît y avoir des populations encore plus “à risque” : par exemple, les coureurs cyclistes.
Les coureurs semblent avoir une proportion d’asthmatiques supérieure à la moyenne... dingue ! D’aucuns pensaient que cela était en fait une échappatoire pour pouvoir utiliser plus de produits dopants... que nenni !
Un excellent article du monde intitulé “La suspension d'Igor de Galdeano rouvre le dossier de l'asthme”, en date du 30 avril 2003 nous informe sur une vérité troublante en ces beaux jours de compétition plein de pollens...
Lors du Tour de France 2002, dont il s'était classé cinquième, le coureur [...] avait été contrôlé positif à six reprises au salbutamol, substance régulièrement utilisée pour le traitement de l'asthme, contenue notamment dans la Ventoline, mais considérée comme un produit dopant relevant de la catégorie des anabolisants au-delà d'une concentration de 100 nanogrammes par millilitre d'urine en compétition. A l'issue de la sixième étape, disputée le 12 juillet 2002, la concentration de salbutamol retrouvée dans les urines d'Igor Gonzalez de Galdeano s'élevait à 1 360 ng/ml.
Bon, moi aussi je prends de la ventoline en cas de crise et d’autres trucs avec de la cortisone mais j’évite de me charger :-)
Néanmoins, il y a pas mal d’avis contraires et non dénués d’intérêt....
"Les résultats que nous avons obtenus sont étonnants, rapporte le médecin. Le pourcentage d'asthmatiques parmi nos coureurs dépasse largement celui des asthmatiques dans la population en général et dans celle des sportifs en particulier." Pourquoi les coureurs cyclistes seraient-ils davantage sensibles à l'asthme que les autres catégories de population ? Selon Jean-Jacques Menuet, "pendant l'effort, les coureurs ventilent six fois plus d'air et sont donc en contact avec six fois plus de pollen ou d'agents agressifs comme le goudron ou la pollution atmosphérique".
Et là, je ne peux pas être opposé à ce type d’observation même si cela permet d’expliquer joliment pourquoi les cyclistes se baladent avec une pharmacopée aussi importante...
www.lemonde.fr

Le métal ou le plastique, c’est dépassé...
Apple nous a habitué ces derniers temps à des machines en titanium ou, plus récemment, en aluminium... mais est-ce réellement le fin du fin même si ces matériaux sont hautement recyclables ?!!
Le dernier cri en matière de PC, c’est de monter sa caisse en carton... si, si, vous avez bien lu... en carton. l’idée vient du Japon et n’a rien de farfelu... Merci à la rédaction de transfert.net pour cette info surprenante....
Cet ordinateur, au design aussi racoleur qu'un boite de pizza, pèse 500 grammes et mesure 37 cm de hauteur. Vendu au Japon pour environ 75 euros, il embarque des éléments issus d'ordinateurs portables (disque dur 2,5 pouces, carte mère, etc.).
http://www.transfert.net/a8745
Avantage, pas de difficulté pour le customiser avec des crayons de couleurs ou des feutres :-)

Obélisque à rendre...
C’est ça, on emprunte des objets artistiques mais un jour faut les rendre...!
En 1937, hop, Mussolini ne trouva pas plus tendance que d’embarquer une stèle funéraire de granit. Un truc discret, type “Chéri j’ai un cadeau pour toi”, et pas encombrant de 24 mètres de haut et 200 tonnes...
Fin 2002, le gouvernement italien décide de rendre cette encombrante Obélisque à l’Éthiopie après restauration. Mais le problème reste patent, comment déplacer le zinzin...
AFP 30 avril 2003
L'Italie recherche un avion capable d'assurer le retour en Éthiopie de l'obélisque d'Axoum, fin prêt pour le départ après un an de travaux de restauration, rapporte mercredi le quotidien La Repubblica.
[...] L'obélisque, qui mesure 24 mètres de haut pour 200 tonnes, devra d'abord être coupé en quatre morceaux, et non trois comme prévu, car on a découvert que le monument comporte une sorte de bulbe extrêmement pesant, sous la terre.
Et le bateau, c’est pas mal... non, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué... [Source AFP]

Mon blog pue la pub
Idée à creuser chez CUK... Au lieu de laisser François payer de sa poche le site, faisons nous aider par de discrets sponsors...
Encore un excellent article de transfert.net...
A première vue, Sean Boone est un "blogueur" parmi tant d'autres. Un lycéen de 17 ans, qui vit dans l'Idaho et raconte sa vie sur son site perso : ses virées avec ses copains, concerts de rock et exploits athlétiques... sous la forme d'un web log. [...]
Mais comme cinq autres jeunes de 17 à 24 ans, Sean a été recruté en février par une agence de marketing de Dallas, Richards Interactive. Sa mission : recommander de temps en temps à ses lecteurs une nouvelle boisson [...] sans indiquer le chèque-cadeau de 300 $ et les produits gratuits reçus en échange.
Suite sur transfert.net
http://www.transfert.net/a8724

Wright battu par un japonais ?
Honorable avionneur, sachez que l’humble crevette que je suis aurait pu voler avant vous... Signé : Chuhachi Ninomiya. Encore un papier pour momo ! Moteur !! Ben non, pas de moteur...
Une dépêche très sympathique de l’AFP en date du 29/4/2003 que, une fois n’est pas coutume, je me permets de citer en entier, brute de fonderie, tant elle est particulièrement touchante et lourde de sens... Cela m’évoque un livre de Philip K. Dick, le maître du haut château.... et son propos : et si les japonais avaient gagné la guerre de 1945...
2003 marque le centenaire du premier vol d'un aéroplane piloté par Orville Wright, mais si l'armée japonaise avait pris au sérieux son invention, le pionnier nippon Chuhachi Ninomiya aurait pu battre largement l'illustre Américain et son frère Wilbur, selon des experts.
Cela fera 112 ans le 29 avril que Ninomiya inventa le révolutionnaire monoplan Karasu (corbeau), muni de deux ailes fixes, d'un propulseur à courroie de caoutchouc et d'un train d'atterrissage à trois roues.
Tsuneo Noguchi, un ancien professeur d'aérodynamique, est convaincu que Ninomiya, né en 1866 et fils de samouraï, aurait fait voler son Karasu bien avant les frères Wright, s'il avait eu l'argent pour s'acheter un moteur.
M. Noguchi en est persuadé depuis qu'il est parvenu le 29 avril 1991 à voler sur 50 mètres dans un appareil qu'il a construit en s'inspirant complètement du modèle de Ninomiya, baptisé Tamamushi (insecte d'or).
"S'il avait eu un moteur de 12 chevaux, il aurait volé avant le succès des frères Wright car il avait 12 ans d'avance", a déclaré à l'AFP M. Noguchi, devenu président d'une firme de consultants pour l'aviation.
Le problème ne résidait que dans le financement du projet, selon M. Noguchi, qui a noté que l'inventeur japonais avait prévu des ailes fixes alors que les pionniers européens tentaient encore de s'envoler en battant des ailes comme des oiseaux.
"Le dessin original manque de stabilité, Chuhachi aurait sans doute échoué au premier essai mais il ne lui aurait pas fallu longtemps avant de le faire voler", a estimé M. Noguchi, qui a surtout ajouté un stabilisateur horizontal et une dérive à l'appareil.
Ninomiya, qui s'était engagé dans l'armée pour découvrir le monde, "écrivit de nombreuses lettres (à sa hiérarchie) pour soumettre des projets d'engins mais toutes ses propositions furent refusées", a expliqué M. Noguchi.
A l'époque, les seuls moteurs de 12 chevaux disponibles au Japon étaient importés d'Amérique et prévus pour les motocyclettes, mais ils étaient extrêmement chers. Ils coûtaient 500 yens la pièce alors que le salaire d'un policier ne dépassait pas 12 yens par mois.
En dépit des obstacles, Ninomiya ne renonça pas et, après avoir quitté l'armée, démarra à Osaka une activité de produits chimiques pour réunir les fonds. "Mais il lui a fallu du temps pour réussir et c'était trop tard", a expliqué M. Noguchi.
"Après avoir appris la nouvelle du vol réussi des frères Wright, il stoppa le développement de ses dessins et brûla la plupart de ses documents", selon M. Noguchi.
Selon les spécialistes, l'élément le plus incroyable de l'histoire de Ninomiya est qu'il parvint à comprendre les principes clés de l'aéronautique (relation entre la puissance de propulsion, la vitesse et la surface des ailes) indépendamment des autres pionniers de l'aviation puisqu'il n'avait aucune relation avec l'Europe où de nombreux documents étaient publiés.
"Il a développé tout seul ses idées alors qu'il ne s'y connaissait pas en sciences. Il voulait voler depuis l'enfance et s'est contenté d'observer la nature: les insectes, les oiseaux en effectuant des calculs comme la superficie de leurs ailes", selon M. Noguchi.
"Il a accompli un énorme travail. C'est très triste parce que s'il avait eu l'argent, il aurait réussi à voler", a-t-il ajouté.
Mais Ninomiya, décédé en 1936 à l'âge de 70 ans, n'a pas été oublié au Japon puisqu'en 1921 l'officier qui avait rejeté ses idées lui écrivit une lettre d'excuses et qu'il est aujourd'hui reconnu comme "le père de l'aviation japonaise" par la communauté des spécialistes.
Son souvenir sera célébré mardi par une cérémonie au sanctuaire shinto Hiko (vol) à Kyoto, qu'il avait fondé en l'honneur des pionniers de l'aviation et des victimes d'accident d'avions, et par une compétition aérienne dans sa ville natale de Yawatahama (sud-ouest).
Bref, je trouve cette histoire particulièrement intéressante et proche de nombre d’autres inventions que l’on attribue généralement à d’autres (le téléphone par exemple).
Sur Dick, pour vous donner l'envie de le lire ou le relire (tellement d'actualité) :
http://www.patoche.org/alone/aujourdhui/1999/05/chateau.html
http://www.sdm.qc.ca/txtdoc/sf/adu/DICKPHILIPKPHIL.html
http://www.hebdo.ch/2002/39/cul_1.html

Le jardin est un endroit dangereux
Si, si, c'est un coin bourré d'empûches et voici un papier du Monde qui m'incite encore un peu plus à éviter de le fréquenter !
Avril et mai sont des mois que les urgenciers des hôpitaux connaissent fort bien, qui leur apportent des accidentés aux doigts coupés dans des sacs emplis de glaçons. Au chapitre des horreurs, une mésaventure récente, survenue à une amie qui s'est assise sur une chaise de jardin en fer, d'un modèle ancien, qui soudainement s'est affaissée dans l'herbe. Surprise, elle a eu la mauvaise idée, le mauvais réflexe plutôt, de mettre ses doigts dans le croisillon formé par les pieds. La cisaille actionnée par son propre poids a fonctionné : deux doigts ont été cisaillés et se sont séparés de la main. Par chance, immédiatement mis dans de la glace, ils ont pu être regreffés.
Article d'Alain Lompech paru le 2 mai...
www.lemonde.fr

L'armée américaine reste en Iraq mais quitte l'ile de Vieques
Ça vous en bouche un coin ! Si, si, les américains quittent après 60 ans, cette une ile des Antilles.
Encore une info passée à la trappe ce 1er Mai [source AFP]
La Marine des Etats-Unis a officiellement abandonné mercredi Vieques, une ile des Antilles américaines dont les résidents contestaient de plus en plus vivement les effets de ses manoeuvres sur leur environnement. Vieques, qui fait partie de l'Etat libre associé de Porto-Rico, était utilisé par la Marine depuis 60 ans comme site d'entrainement aux opérations amphibies et comme champ de tir pour l'artillerie et les bombardements aériens. La Marine a transféré la propriété de sa base sur l'ile au département (ministère) de l'Intérieur, mais assurera la remise en état de l'environnement de Vieques, qui devrait devenir à terme une réserve naturelle.
Après avoir canardé l'île durant des années, on transforme le champ de tir en réserve naturelle (comprendre, on laisse la flore s'installer...)... cela me fait penser à un truc récent où l'on a balancé des bombes dans le but de recontruire ? Ah oui, la seule différence est qu'à Vieques, il n'y a pas de pétrole...

Comment forme-on les journalistes aujourd'hui
Je parcours tous les jours pas mal de sites dont le www.menteur.com, qui offre des pistes de lecture intéressantes... dont ce lien qui m'avait échappé sur le monde diplo qui fait une plongée dans le Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris.
Copier/coller, lecture rapides, pompages des infos d'autrui, pas le temps de lire des livres... la future génération de journalistes risque de ne pas être triste et de faire dans le consensuel mou, celui qui fait de l'audience en ne laissant pas de part à l'analyse, à la prise de conscience... dur, dur...
C'est cette surenchère par le bas, ce « culte du moins-pensant », que stigmatise un élève : « Il y a un manque vraiment désespérant d'interrogations, de confrontations sur le fond, qui engendre un conformisme. Dans une école, c'est navrant. » Ces confrontations sur le fond, le CFJ ne les encourage pas, voire les décourage. Mais la plupart des étudiants n'y aspirent pas davantage. Entre eux, jamais d'empoignades, jamais de débats. Sur le libéralisme, l'écologie, la place de l'Etat, la fermeture de Michelin, rien. Seul Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain - pour ou contre ? Facho ou rétro ? - éveille une mini-controverse.
http://www.monde-diplomatique.fr/2003/02/RUFFIN/9931

Hop, peut-être à la semaine prochaine.... (et merci de répondre en commentaires :-)